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- valleExpert spécialisé
En rien, les deux sont compatibles. On revient toujours au même : oui, il est logiquement possible de faire un usage raisonné et pédagogiquement cohérent des "écrans" (au sens qu'on veuille donner au terme). On pense, chacun d'entre nous, le faire, et il semble en plus inutile/impossible d'interdire complètement tout usage numérique vis-à-vis des élèves.
Je ne donnais qu'un exemple exagéré de la "pente glissante" (j'ai ajouté plein d'hypothèses implicites, et non seulement celle que tu as graissée : on peut aussi dire qu'utiliser le numérique n'implique pas que l'élève se connecte depuis chez lui, qu'il ait une tablette fournie par l'école, que l'enseignant dépose le support projeté sur pronote, etc.). Cela dit, le passage au manuel numérique, en général, suppose que les élèves n'ont plus de manuel papier.
Je ne donnais qu'un exemple exagéré de la "pente glissante" (j'ai ajouté plein d'hypothèses implicites, et non seulement celle que tu as graissée : on peut aussi dire qu'utiliser le numérique n'implique pas que l'élève se connecte depuis chez lui, qu'il ait une tablette fournie par l'école, que l'enseignant dépose le support projeté sur pronote, etc.). Cela dit, le passage au manuel numérique, en général, suppose que les élèves n'ont plus de manuel papier.
- AscagneGrand sage
@Iridiane : Je suis sans doute un chouïa moins sévère que toi sur ce point. Mais en ce qui concerne les adultes, je pense que le modèle de la "liberté absolue" sur un réseau social généraliste fait plus de mal que de bien - même en laissant de côté la question du politique et du lien avec la démocratie, qui constitue un sujet grave en soi. Ce qui peut fonctionner, c'est la compartimentation, si tant est qu'elle est bien pensée. C'est là que je suis assez sidéré moi aussi. Si je pense à des comptes d'universitaires, j'en connais qui ne posent aucun problème. Mais j'en vois d'autres, de personnes tout à fait distinguées, qui semblent complètement oublier leur nombre d'abonnés et la nature de ceux-ci. Là, je ne pense pas spécialement à des choses un peu intimes comme les goûts et les couleurs, mais à des choses qui vont relever du travail. Avoir un compte X à 1000+ voire 100000+ d'abonnés et dire "un MCF HDR a beaucoup de choses à faire en cette période de l'année" me semble bien différent d'un message qui va faire le listing personnel des tâches à accomplir (cette semaine j'ai tant de copies, tant de soutenances de mémoire, plus un CoS à faire), avec cette idée que des étudiants de l'universitaire en question peuvent être abonnés et lire ce message. Le second message est publiable entre collègues, mais est problématique livré en pâture à la population générale.
1) je ne vois pas de problème essentiel dans le fait d'exprimer son avis politique dans l'absolu, même si en réalité il n'y a pas d'agora numérique permettant véritablement de le faire dignement et de façon intéressante ;
2) le deuxième point est le problème, auquel se rajoute le fait que les agoras numériques sont en réalité des arènes horrifiques qui de plus en plus nuisent à la démocratie.
Pour en revenir aux jeunes, j'ai quand même des élèves qui semblent "vivre dans Tiktok" et être complètement déconnectés de ce que sont les conséquences de leurs actes dans la réalité sociale générale. Je découvre de nouvelles manières de manquer de respect au professeur, ou de vivre les cours "à la cool", qui d'après moi sont le produit de ce genre de détournement. Cela me rappelle ces phénomènes où on voit des influenceurs putatifs ou avérés qui sont en représentation pour leurs fans dans l'espace public mais oublient complètement le monde environnant (au point de gêner la circulation des autres, par exemple), sauf que ça se passe téléphone rangé dans le cas des élèves. Disons que par rapport à autrefois le conflit entre les formes de sociabilité et les valeurs ou points de référence me semble amplifié par les nouveaux usages, notamment parce que les jeunes élèves peuvent tirer des gratifications très fortes de ce qui, pourtant, à l'école ou ailleurs, peut les conduire à des ennuis.
Je n'ai pas de manuel en LCA latin-grec et ça m'ennuie. Enfin, en cours, nous travaillons sur photocopies + projecteurs et c'est moi qui amène mes exemplaires de manuels et grammaires (et un Gaffiot) qui sont utiles notamment durant les travaux de traduction. En revanche, je trouve qu'il faut que les élèves aient quelque chose à la maison, en dur. Les outils numériques peuvent être bien pratiques, mais il y a quelque chose dans le format livresque qui est tout de même irremplaçable et je pense qu'on sous-estime l'avantage même de la corporéité. C'est dur, ça existe dans le monde physique, c'est consultable sans médiation... mais je m'égare !
Sur ce point, je vais distinguer deux choses :Iridiane a écrit:tout le monde y va de son petit avis politique (parfois exprimé en des termes vulgaires voire très problématiques)
1) je ne vois pas de problème essentiel dans le fait d'exprimer son avis politique dans l'absolu, même si en réalité il n'y a pas d'agora numérique permettant véritablement de le faire dignement et de façon intéressante ;
2) le deuxième point est le problème, auquel se rajoute le fait que les agoras numériques sont en réalité des arènes horrifiques qui de plus en plus nuisent à la démocratie.
Pour en revenir aux jeunes, j'ai quand même des élèves qui semblent "vivre dans Tiktok" et être complètement déconnectés de ce que sont les conséquences de leurs actes dans la réalité sociale générale. Je découvre de nouvelles manières de manquer de respect au professeur, ou de vivre les cours "à la cool", qui d'après moi sont le produit de ce genre de détournement. Cela me rappelle ces phénomènes où on voit des influenceurs putatifs ou avérés qui sont en représentation pour leurs fans dans l'espace public mais oublient complètement le monde environnant (au point de gêner la circulation des autres, par exemple), sauf que ça se passe téléphone rangé dans le cas des élèves. Disons que par rapport à autrefois le conflit entre les formes de sociabilité et les valeurs ou points de référence me semble amplifié par les nouveaux usages, notamment parce que les jeunes élèves peuvent tirer des gratifications très fortes de ce qui, pourtant, à l'école ou ailleurs, peut les conduire à des ennuis.
Il me semble avoir vu que l'Île-de-France a décidé de passer aux manuels numériques granulaires au lycée (???), mais je n'en ai pas encore parlé avec les collègues au lycée : nous avions encore des manuels cette année, mais en français, par exemple, généralement, nous les faisons laisser à la maison et travaillons sur des photocopies et sur les éditions d'œuvres à lire. On a un Bescherelle qu'on leur demande parfois d'apporter.valle a écrit:Cela dit, le passage au manuel numérique, en général, suppose que les élèves n'ont plus de manuel papier.
Je n'ai pas de manuel en LCA latin-grec et ça m'ennuie. Enfin, en cours, nous travaillons sur photocopies + projecteurs et c'est moi qui amène mes exemplaires de manuels et grammaires (et un Gaffiot) qui sont utiles notamment durant les travaux de traduction. En revanche, je trouve qu'il faut que les élèves aient quelque chose à la maison, en dur. Les outils numériques peuvent être bien pratiques, mais il y a quelque chose dans le format livresque qui est tout de même irremplaçable et je pense qu'on sous-estime l'avantage même de la corporéité. C'est dur, ça existe dans le monde physique, c'est consultable sans médiation... mais je m'égare !
- valleExpert spécialisé
Je vois que je n'aurais dû parler des projecteurs :-) Cela semble provoquer une réponse IPR-esque selon laquelle le problème avec le numérique est que les enseignants n'ont pas pensé à faire des photocopies / faire acheter un jeu de manuels pour les avoir physiquement en cours.
Pour moi le problème est ailleurs, sur le peu de considération qu'on a envers les effets que les usages numériques tels qu'ils sont (et non tels qu'on peut les imaginer) ont sur l'activité sociale / cognitive / réflexive / émotionnelle, chez les adultes et chez les cerveaux en formation.
Pour moi le problème est ailleurs, sur le peu de considération qu'on a envers les effets que les usages numériques tels qu'ils sont (et non tels qu'on peut les imaginer) ont sur l'activité sociale / cognitive / réflexive / émotionnelle, chez les adultes et chez les cerveaux en formation.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Grosse pensée pour ce feed ce matin: dans le tram, de retour du skate Park, à côté de mon fils et moi, une famille avec une petite fille d’environ 5 ans, en poussette, complètement absorbée par une vidéo YouTube mise sur le smartphone de sa grand mère et sa mère lui donnait la becquée de minis bouts de brioche…
Et 5 min plus tard, dans la rue, un enfant qui marchait à côté de sa mère tout en regardant sur une vidéo…
Ça fout les boules de voir des enfants si petits déjà complètement accros aux écrans…
Et 5 min plus tard, dans la rue, un enfant qui marchait à côté de sa mère tout en regardant sur une vidéo…
Ça fout les boules de voir des enfants si petits déjà complètement accros aux écrans…
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- CleroliDoyen
Pas d'ordinateurs ou de tablettes numériques dans mon académie : j'utilise en classe le manuel vidéoprojeté (corrections) tandis que mes élèves bossent sur leur manuel papier. Nous faisons tous cela.sookie a écrit:Mais en quoi projeter un document/le livre numérique empêcherait de donner à l'élève un doc/un manuel papier ?
Et ce n'est pas parce que le cours est projeté en classe qu'il est forcement sur promote ensuite.
- lene75Prophète
Je rejoins l'exemple de la cigarette en chocolat. Certes projeter en classe n'est pas la même chose que Tiktok, mais d'une part, être à la lumière artificielle toute la journée et bourrer les mômes de vitamine D pour compenser n'est pas forcément l'idéal (même pour le moral avec nos ados très fragiles : on sait que la lumière du soleil a un rôle important sur le moral), mais surtout ça contribue à ancrer dans la tête des enfants et des parents la représentation, y compris inconsciente, des écrans comme indispensables à chaque instant de la journée et pour tout, et à en banaliser l'usage permanent. Les écrans ne poseraient pas problème par ailleurs, ce ne serait pas un problème. Mais dans le contexte actuel, la prudence devrait être de mise.
Élaïna, si tu as une réponse pour le contrôle parental, tiens-moi au courant... on se débat avec ça depuis le début de l'année et on n'obtient aucune réponse satisfaisante... avec en plus l'impression d'être les seuls parents du département à qui ça pose problème...
Élaïna, si tu as une réponse pour le contrôle parental, tiens-moi au courant... on se débat avec ça depuis le début de l'année et on n'obtient aucune réponse satisfaisante... avec en plus l'impression d'être les seuls parents du département à qui ça pose problème...
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
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