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- DanskaProphète
Hilde a écrit:Je préfèrerais largement utiliser les manuels papier, mais il n'y en a plus. Les élèves ont l'ordinateur de la région Ile-de-France et c'est tout. C'est une purge, entre ceux qui oublient de l'amener, et ceux qui l'ont mais il est en panne ou déchargé (évidemment, il n'y a pas de prise dans les classes).
Et puis Pronote... plus aucun n'a d'agenda. On peut leur dire tout ce qu'on veut en cours, si c'est pas marqué sur Pronote, c'est qu'il n'y a rien à faire. Sans compter le temps passé après chaque cours à remplir le cahier de texte...
Je préfère largement le remplir sur ordi que sur papier, c'est bien plus souple et je tape plus vite que je n'écris.
Je te rejoins en revanche pour les agendas, quelle plaie les très rares fois où je signale un travail à finir à la maison !
- Dame JouanneÉrudit
J'utilise le livre papier avec les élèves mais j'avoue que travailler sans vidéoprojecteur est compliqué. Cela dépend peut-être des matières, mais avant l'ère du vidéoprojecteur, j'utilisais un rétroprojecteur. L'an dernier, je me suis retrouvée pendant plusieurs mois sans vidéoprojecteur, toujours sur la même heure de cours car le vidéoprojecteur de cette salle était mort et aucune autre salle n'était disponible à cet horaire... tracer des courbes, des schémas, des tableaux de valeur à main levée... quelle galère!Clecle78 a écrit:Ma jeune collègue était dans tout ses états et incapable de faire cours le jour où le vidéoprojecteur est tombé en panne. Quand je lui ai suggéré d'utiliser le manuel elle m'a regardée horrifiée : " Comment ça ? Tu préfères qu'ils regardent un manuel plutôt que toi ? ". Je ne sais pas comment elle a fait durant toutes ses études mais le fait est qu'elle n'envisage plus un instant de faire travailler ses élèves sur un support écrit et que je passais pour le mammouth de service. Cette dépendance aux écrans, même des profs, est inquiétante.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
On le voit aussi au CNED ce souci d’écran.
Assez régulièrement on reçoit des copies nous signalant que le devoir n’a pas pu être fait car pas d’accès à Internet, ordinateur, smartphone ou imprimante cassés etc.
Sauf qu’ils ont les livrets de cours en papier et la possibilité d’envoyer via la poste les devoirs.
Assez régulièrement on reçoit des copies nous signalant que le devoir n’a pas pu être fait car pas d’accès à Internet, ordinateur, smartphone ou imprimante cassés etc.
Sauf qu’ils ont les livrets de cours en papier et la possibilité d’envoyer via la poste les devoirs.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- Clecle78Bon génie
J'ai bossé pendant 40 ans sans manuel numérique et je n'en ai jamais ressenti "l'indispensabilité" dans mes matières même si j'ai pratiqué certaines activités qui peuvent être intéressantes. J'ai toujours trouvé que ça me prenait plus de temps et de contraintes au final. Et je trouve horrible de dépendre constamment de l'informatique. Bref, je suis définitivement d'un autre temps.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
En arts plastiques, l'écran permet d'avoir des belles images à montrer aux élèves et je me serai mal vue utiliser un autre moyen. L'informatique me permettait de trouver en deux secondes une image qui me faisait penser au travail d'un élève et l'afficher au tableau.
Mais bon, ma discipline n'a jamais eu de manuel donc j'ai toujours du composer sans.
Mais bon, ma discipline n'a jamais eu de manuel donc j'ai toujours du composer sans.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- Clecle78Bon génie
Chaque matière a ses contraintes. C'est cool de projeter un tableau ou un extrait de pièce de théâtre mais travailler intégralement sur écran j'aurais détesté. Et surtout me dire qu'il est impossible de faire cours en cas de panne, ç'aurait été vraiment très triste, je trouve.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Clecle78 a écrit:Chaque matière a ses contraintes. C'est cool de projeter un tableau ou un extrait de pièce de théâtre mais travailler intégralement sur écran j'aurais détesté. Et surtout me dire qu'il est impossible de faire cours en cas de panne, ç'aurait été vraiment très triste, je trouve.
Pas si tu suis les conseils de l'IPR qui a titularisé ma soeur....
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Marcelle Duchamp a écrit:
Histoire vraie:
Lors de son inspection de titularisation, l'IPR a dit à ma sœur qu'il fallait toujours avoir dans le coffre de sa voiture un projecteur diapo avec toutes les diapos chargées pour le cours (on était en 2008!) au cas où il y aurait une panne d'électricité et qu'il fallait continuer son cours coute que coute... Quand ma sœur lui a fait remarquer que le projecteur diapo fonctionnait aussi à l'électricité, l'IPR s'est retrouvée un peu coite.
Pas vraiment une lumière, cette IPR...
- Clecle78Bon génie
Certes !Marcelle Duchamp a écrit:Clecle78 a écrit:Chaque matière a ses contraintes. C'est cool de projeter un tableau ou un extrait de pièce de théâtre mais travailler intégralement sur écran j'aurais détesté. Et surtout me dire qu'il est impossible de faire cours en cas de panne, ç'aurait été vraiment très triste, je trouve.
Pas si tu suis les conseils de l'IPR qui a titularisé ma soeur....
- lisa81Habitué du forum
J'ai vu un reportage réalisé à l'hôpital de Bondy qui alerte vraiment sur les dangers des écrans dans la petite enfance, c'était sur France 3 il y a quelque temps.
Un article et une vidéo sur le sujet:
https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4086745-20240421-sante-autre-monde-faut-essayer-sortir-bondy-enfants-sevres-ecrans
https://www.dailymotion.com/video/x8t9uly
Dans le reportage que j'ai vu des parents se plaignaient de ne pas avoir été prévenus.....
Un article et une vidéo sur le sujet:
https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4086745-20240421-sante-autre-monde-faut-essayer-sortir-bondy-enfants-sevres-ecrans
https://www.dailymotion.com/video/x8t9uly
Dans le reportage que j'ai vu des parents se plaignaient de ne pas avoir été prévenus.....
- EdithWGrand sage
lisa81 a écrit:J'ai vu un reportage réalisé à l'hôpital de Bondy qui alerte vraiment sur les dangers des écrans dans la petite enfance, c'était sur France 3 il y a quelque temps.
Un article et une vidéo sur le sujet:
https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4086745-20240421-sante-autre-monde-faut-essayer-sortir-bondy-enfants-sevres-ecrans
https://www.dailymotion.com/video/x8t9uly
Dans le reportage que j'ai vu des parents se plaignaient de ne pas avoir été prévenus.....
L’affiche 3-6-9-12 est placardée un peu partout depuis plusieurs années déjà : médecins, PMI, CMP, crèches, salles d’attente des orthophonistes, kiné etc… mais comme personne ne lit ce qui est affiché car bloqué sur son téléphone… ça se mord la queue!
- Cléopatra2Guide spirituel
Il est impossible de ne pas savoir que ce n'est pas bien. Impossible. Tout le monde le dit et le répète. C'est comme le coca dans le biberon. Pourtant, ça se produit. Les gens s'en foutent en fait et pensent que la santé de leurs enfants, c'est comme faire ce qu'ils veulent sans respecter les règles dans la rue.
- ElaïnaDevin
Oui voilà, et puis il y a aussi cette sale manie de dire avec un petit sourire en coin (ou un smiley) qu'on est des parents indignes mais qu'on assume hein et puis faut pas juger.
L'autre jour je suis tombée sur twitter sur des nanas qui expliquaient OKLM que non elles n'attachaient pas toujours leurs enfants dans la voiture, je suis une mère indigne hihi, oh ça va faut pas juger hein. Mais heu si cocotte on juge, et oui t'es parfaitement une mère indigne en fait.
Et plus le temps passe plus j'ai du mal avec l'expression ironique "je suis une mère indigne". Oui il y a des choses indignes. Ne banalisons pas.
L'autre jour je suis tombée sur twitter sur des nanas qui expliquaient OKLM que non elles n'attachaient pas toujours leurs enfants dans la voiture, je suis une mère indigne hihi, oh ça va faut pas juger hein. Mais heu si cocotte on juge, et oui t'es parfaitement une mère indigne en fait.
Et plus le temps passe plus j'ai du mal avec l'expression ironique "je suis une mère indigne". Oui il y a des choses indignes. Ne banalisons pas.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- lene75Prophète
C'est un peu plus compliqué que ça. D'abord tous les milieux ne sont pas aussi surinformés que nous et n'écoutent pas forcément les mêmes sources d'information que nous. Ensuite il y a une différence entre entendre le message, le comprendre (on est bien placé avec nos élèves pour savoir que même des consignes élémentaires peuvent être mal comprises) et se sentir visé ("Oui mais c'est ceux qui abusent, nous ça va, c'est raisonnable").
Enfin le discours sur la question est extrêmement ambigu. On vend aux parents des utilisations soi-disant éducatives. La plupart des parents savent que regarder du porno à 2 ans c'est pas top, mais la plupart pensent aussi que si c'est juste pour des chansons, ou des jeux pour enfants, ou des contenus plus ou moins adaptés à l'âge, c'est bon. La plupart des parents ont un usage qu'ils pensent raisonnable des écrans. Celui qui en fait un mauvais usage, c'est toujours le voisin. Et quand je dis "on" leur vend, je ne parle pas que d’entreprises privées. Je parle d'abord et avant tout de l'EN, et plus encore des collectivités locales, région, département, commune, qui font leur com’ électorale là-dessus. Les tablettes en maternelle, les écrans de partout, et maintenant l'intelligence artificielle. On peut être sûr que quand une classe de maternelle est équipée d'un TNI ou de tablettes, il y aura à la Une du journal municipal une photo du maire tout sourire qui teste les tablettes avec les gamins, sous le regard bienveillant et pétillant de la maîtresse, et un article qui explique que ça y est, les enfants de la commune ont pris le train du 21e siècle grâce à ce merveilleux outil qui permettra d’adapter l'enseignement à chacun et de lutter contre l'échec scolaire, le harcèlement et la faim dans le monde.
Qu'est-ce qu'on donne à entendre aux parents ? Le discours à peine implicite, c'est que l'avenir passe par les écrans, qui sont LA solution à tout, et que les digital natives s'en sortiront mieux que nous... à condition d'en être, justement, des digital natives. Donc plus tôt ils commencent mieux c'est. Même dans des milieux très éduqués les voix discordantes sont rares, et semblent venir d'un autre temps. De loosers qui vivent dans le passé.
Par ailleurs même chez ceux qui comprennent, il peut y avoir une forme d'impuissance. Je me souviens d'une conversation avec mes petites THLP, qui s'occupaient de leurs frères et sœurs, pour ne pas dire qu'elles les élevaient. Elles savaient que ce n'était pas très bien de donner leur téléphone au bébé dans la poussette, mais elles me demandaient comment je faisais pour que mon bébé ne pleure pas dans le bus sans lui donner de téléphone. Je ne suis pas sûre de les avoir convaincues en leur expliquant que mon bébé pleurait dans le bus, et que si les gens font des remarques (et oui, les gens font des remarques, parfois très violentes, quand un bébé pleure dans un bus ou ailleurs), le problème venait d'eux, pas de leur manière d'éduquer leur petit frère. Idem pour les devoirs. Comment faire mes devoirs si je ne mets pas mes frères et sœurs devant la télé ou devant un écran quelconque ? Le même problème se pose pour les parents. Comment fait-on, quand on vit les uns sur les autres dans un tout petit logement (je sais de quoi je parle), qu'on travaille en horaires décalés, qu'on est explosé de fatigue, qu'il faut faire à manger, etc. Dans d'autres milieux, comment on fait quand on télétravaille et qu'il ne faut pas que les enfants fassent de bruit pendant ce temps-là ?
Les écrans, c'est évidemment très pratique. C'est la solution miracle. Et dire que si on ne peut pas assumer on ne fait pas de gosses n'est pas une solution. Il n'y a pas que les "riches", dans tous les sens du terme, qui ont le droit de se reproduire. Dire "comment on faisait avant" ? n'est pas non plus une solution. D'ailleurs beaucoup répondront qu'on les collait devant la télé qui servait de nounou et qu'ils n'en sont pas morts. Et non c'était pas pareil, mais c'est pas si simple.
Donc oui, c'est un vrai problème de société. Et non il ne suffit pas de. Et non, quand un phénomène est aussi répandu et massif dans la société, on ne peut pas renvoyer aux seules responsabilités individuelles sans essayer de décrypter les mécanismes pour comprendre ce qui se passe et chercher des solutions. Ce n'est pas si simple. Même pour nous, d'ailleurs, ce n'est pas si simple, parce qu'il arrive un moment où on n'est plus seul maître à bord et où on vit dans une société.
Enfin le discours sur la question est extrêmement ambigu. On vend aux parents des utilisations soi-disant éducatives. La plupart des parents savent que regarder du porno à 2 ans c'est pas top, mais la plupart pensent aussi que si c'est juste pour des chansons, ou des jeux pour enfants, ou des contenus plus ou moins adaptés à l'âge, c'est bon. La plupart des parents ont un usage qu'ils pensent raisonnable des écrans. Celui qui en fait un mauvais usage, c'est toujours le voisin. Et quand je dis "on" leur vend, je ne parle pas que d’entreprises privées. Je parle d'abord et avant tout de l'EN, et plus encore des collectivités locales, région, département, commune, qui font leur com’ électorale là-dessus. Les tablettes en maternelle, les écrans de partout, et maintenant l'intelligence artificielle. On peut être sûr que quand une classe de maternelle est équipée d'un TNI ou de tablettes, il y aura à la Une du journal municipal une photo du maire tout sourire qui teste les tablettes avec les gamins, sous le regard bienveillant et pétillant de la maîtresse, et un article qui explique que ça y est, les enfants de la commune ont pris le train du 21e siècle grâce à ce merveilleux outil qui permettra d’adapter l'enseignement à chacun et de lutter contre l'échec scolaire, le harcèlement et la faim dans le monde.
Qu'est-ce qu'on donne à entendre aux parents ? Le discours à peine implicite, c'est que l'avenir passe par les écrans, qui sont LA solution à tout, et que les digital natives s'en sortiront mieux que nous... à condition d'en être, justement, des digital natives. Donc plus tôt ils commencent mieux c'est. Même dans des milieux très éduqués les voix discordantes sont rares, et semblent venir d'un autre temps. De loosers qui vivent dans le passé.
Par ailleurs même chez ceux qui comprennent, il peut y avoir une forme d'impuissance. Je me souviens d'une conversation avec mes petites THLP, qui s'occupaient de leurs frères et sœurs, pour ne pas dire qu'elles les élevaient. Elles savaient que ce n'était pas très bien de donner leur téléphone au bébé dans la poussette, mais elles me demandaient comment je faisais pour que mon bébé ne pleure pas dans le bus sans lui donner de téléphone. Je ne suis pas sûre de les avoir convaincues en leur expliquant que mon bébé pleurait dans le bus, et que si les gens font des remarques (et oui, les gens font des remarques, parfois très violentes, quand un bébé pleure dans un bus ou ailleurs), le problème venait d'eux, pas de leur manière d'éduquer leur petit frère. Idem pour les devoirs. Comment faire mes devoirs si je ne mets pas mes frères et sœurs devant la télé ou devant un écran quelconque ? Le même problème se pose pour les parents. Comment fait-on, quand on vit les uns sur les autres dans un tout petit logement (je sais de quoi je parle), qu'on travaille en horaires décalés, qu'on est explosé de fatigue, qu'il faut faire à manger, etc. Dans d'autres milieux, comment on fait quand on télétravaille et qu'il ne faut pas que les enfants fassent de bruit pendant ce temps-là ?
Les écrans, c'est évidemment très pratique. C'est la solution miracle. Et dire que si on ne peut pas assumer on ne fait pas de gosses n'est pas une solution. Il n'y a pas que les "riches", dans tous les sens du terme, qui ont le droit de se reproduire. Dire "comment on faisait avant" ? n'est pas non plus une solution. D'ailleurs beaucoup répondront qu'on les collait devant la télé qui servait de nounou et qu'ils n'en sont pas morts. Et non c'était pas pareil, mais c'est pas si simple.
Donc oui, c'est un vrai problème de société. Et non il ne suffit pas de. Et non, quand un phénomène est aussi répandu et massif dans la société, on ne peut pas renvoyer aux seules responsabilités individuelles sans essayer de décrypter les mécanismes pour comprendre ce qui se passe et chercher des solutions. Ce n'est pas si simple. Même pour nous, d'ailleurs, ce n'est pas si simple, parce qu'il arrive un moment où on n'est plus seul maître à bord et où on vit dans une société.
- pseudo-intelloSage
Vous avez raison toutes les deux. Les deux cas existent. Oui, il y a des gens mal informés ou lestés de difficultés, et oui, il y a aussi des parents égocentriques ou immatures. C'est comme au sein de chque groupe social un peu conséquent : les profils sont très divers.
Les petites THLP de Lene vont en effet galérer, et avoir un petit frère qui pleure de manière vraiment insupportable, les premières fois qu'elles ne donneront pas le portable à leurs petits frères et sœurs dans le bus, parce que le môme y sera déjà habitué. C'est d'ailleurs ça le problème, comme avec toute autre substance addictive : une fois qu'on a mis le doigt dans l'engrenage, tout est bien plus compliqué. Et ce n’est pas de leur faut, d'autant qu'elles-mêmes ont vu le jour à une époque où les voix discordantes sur els écrans étaient encore bien plus rares qu’aujourd’hui.
Mais je suis d'accord aussi avec les "mères indignes" que mentionne Elaïna, et il y a une dizaine d'années environ, l'expression était très à la mode, de manière impropre. C'était au sommet du matraquage, je crois, de l'éducation bienveillante et du parent qui doit se couper en douze et se sacrifier complètement pour son enfant sinon c'était pas bien. De ce fait, les première "mères indignes" proclamées étaient en réalité des mères très saines, qui s'appelaient comme ça en réaction à ce que les, disons, overparents jugeaient acceptable : oui, si mon enfant se met à pleurer dans son lit/parc quand je prends ma douche, je finis ma douche au lieu de courir au lit/parc prendre le bébé dans mes bras. Oui, je m'accorde un peu de temps au lieu de le sentir obligée de jouer avec mon fils de 18 mois tout le temps de sa période d'éveil, et si par chance j'ai un enfant qui s'amuse très bien tout seul, j'en profite en étant dans le secteur, mais en bouquinant / jouant de la musique sirotant un verre avec mes potes. Oui, je gronde ma fille de 2 ans quand elle me claque un caprice au lieu de lui faire un câlin et d'attendre qu'elle accepte d'elle-même de mettre son manteau. J'ai le souvenir d'une copine que je vois une fois dans l'année se qualifier ainsi en rigolant, parce qu'elle avait mis sa fille en plateau-repas télé pour profiter de ma venue, et honnêtement, quand c'est hyper rare (quelque fois par an, disons), je ne trouve pas ça choquant.
Je trouvais déjà que ces "mères indignes" avaient tort de se qualifier ainsi, parce que 1- poser des limites et apprendre à un enfant, même jeune, qu'on est pas son esclave, c'est sain, et 2- un parent trop essoré finira soit par devenir maltraitant, soit en burn-out, et les enfants ont besoin, autant que faire se peut, de parents un minimum sereins et épanouis. Et effectivement, vu que "mère indigne" et devenu très in, ça a ouvert la porte à des tas de "mères indignes, hihi, lol" qui ont pris l'expression au premier degré. Et, finalement, comme tout le monde dans leur entourage abuse de l'écran en présence de ses enfants ou donne de très mauvaises habitudes à ses gosses, elles ne voient pas el problème. Si tout le monde le fait, c'est que ça va, c'est normal.
Les petites THLP de Lene vont en effet galérer, et avoir un petit frère qui pleure de manière vraiment insupportable, les premières fois qu'elles ne donneront pas le portable à leurs petits frères et sœurs dans le bus, parce que le môme y sera déjà habitué. C'est d'ailleurs ça le problème, comme avec toute autre substance addictive : une fois qu'on a mis le doigt dans l'engrenage, tout est bien plus compliqué. Et ce n’est pas de leur faut, d'autant qu'elles-mêmes ont vu le jour à une époque où les voix discordantes sur els écrans étaient encore bien plus rares qu’aujourd’hui.
Mais je suis d'accord aussi avec les "mères indignes" que mentionne Elaïna, et il y a une dizaine d'années environ, l'expression était très à la mode, de manière impropre. C'était au sommet du matraquage, je crois, de l'éducation bienveillante et du parent qui doit se couper en douze et se sacrifier complètement pour son enfant sinon c'était pas bien. De ce fait, les première "mères indignes" proclamées étaient en réalité des mères très saines, qui s'appelaient comme ça en réaction à ce que les, disons, overparents jugeaient acceptable : oui, si mon enfant se met à pleurer dans son lit/parc quand je prends ma douche, je finis ma douche au lieu de courir au lit/parc prendre le bébé dans mes bras. Oui, je m'accorde un peu de temps au lieu de le sentir obligée de jouer avec mon fils de 18 mois tout le temps de sa période d'éveil, et si par chance j'ai un enfant qui s'amuse très bien tout seul, j'en profite en étant dans le secteur, mais en bouquinant / jouant de la musique sirotant un verre avec mes potes. Oui, je gronde ma fille de 2 ans quand elle me claque un caprice au lieu de lui faire un câlin et d'attendre qu'elle accepte d'elle-même de mettre son manteau. J'ai le souvenir d'une copine que je vois une fois dans l'année se qualifier ainsi en rigolant, parce qu'elle avait mis sa fille en plateau-repas télé pour profiter de ma venue, et honnêtement, quand c'est hyper rare (quelque fois par an, disons), je ne trouve pas ça choquant.
Je trouvais déjà que ces "mères indignes" avaient tort de se qualifier ainsi, parce que 1- poser des limites et apprendre à un enfant, même jeune, qu'on est pas son esclave, c'est sain, et 2- un parent trop essoré finira soit par devenir maltraitant, soit en burn-out, et les enfants ont besoin, autant que faire se peut, de parents un minimum sereins et épanouis. Et effectivement, vu que "mère indigne" et devenu très in, ça a ouvert la porte à des tas de "mères indignes, hihi, lol" qui ont pris l'expression au premier degré. Et, finalement, comme tout le monde dans leur entourage abuse de l'écran en présence de ses enfants ou donne de très mauvaises habitudes à ses gosses, elles ne voient pas el problème. Si tout le monde le fait, c'est que ça va, c'est normal.
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- Cléopatra2Guide spirituel
Moi ce que j'observe, sans aller jusqu'aux familles qui n'ont pas le choix (et encore je distingue nettement télé et téléphone), c'est que dans mon entourage personnel et professionnel, l'immense majorité des gens a collé des téléphones dans les mains de ses enfants et s'en plaint ensuite. "Ah, mais il y passe sa vie!" "Ah mais comment tu fais pour que tes enfants n'aillent pas sur les écrans?". C'est un truc hallucinant. Quand je vois mon neveu, collé devant la télé puis le téléphone depuis tout petit, ça ne me fait pas rêver (père radiologue, mère PE), et c'était pas pour l'occuper pour faire autre chose. Et non, ça n'est pas facile d'occuper ses enfants sans écrans, d'ailleurs je le fais moi-même depuis qu'ils sont un peu plus grands, ils regardent des DA sur l'ordi quand je prends un peu longuement le train. Les parents d'élèves ne cessent de se plaindre que leurs enfants passent leur vie sur le téléphone à la maison, mais les élèves ont le téléphone depuis la 6e. Ma fille est en CM2, il n'y a que 3 ou 4 élèves dans sa classe qui n'ont pas de téléphone (ils ne le sortent pas à l'école mais disposent de l'objet, sans utilité pour eux).
Et je rejoins Elaïna sur le côté après moi le déluge. Il y a aussi énormément de monde autour de moi (on le voit quand on quitte l'école) qui n'attachent pas leurs enfants dans la voiture, et les sièges auto n'en parlons pas. Je crois vraiment qu'il ne faut pas négliger, dans cette histoire de téléphone, le côté "je fais ce que je veux et je vous emm.....", quitte à le regretter ensuite.
Et je rejoins Elaïna sur le côté après moi le déluge. Il y a aussi énormément de monde autour de moi (on le voit quand on quitte l'école) qui n'attachent pas leurs enfants dans la voiture, et les sièges auto n'en parlons pas. Je crois vraiment qu'il ne faut pas négliger, dans cette histoire de téléphone, le côté "je fais ce que je veux et je vous emm.....", quitte à le regretter ensuite.
- roxanneOracle
C'est sûr qu'une fois qu'ils ont l'objet entre les mains, c'est compliqué de faire marche arrière et l'usage modéré est souvent illusoire. Mon fils a pas mal regardé la télé, puis des films. Comme c'est un domaine qui lui plait, on essaie de lui inculquer une petite culture cinématographique, son père à base de Louis de Funès (dont beaucoup de films ont mal vieilli à mon sens mais ça c'est sacrilège chez nous) ou de bonnes comédies. (j'ai tenté les 400 coups sans trop de succès). Evidemment qu'il réclame un portable et qu'il est un des rares à ne pas en avoir en 6e. Il finira par en avoir un mais on gagne du temps. Je vois bien avec la Switch, il est vite accroc et donc là ça fait trois semaines qu'elle est (bien) cachée, et il a ressorti les kaplas.
Il y a quelques temps, je crois que c'était dans Càvous, il y avait Eric Cantona invité. Et il y avait une sorte de débat sur les écrans et les enfants/ados, AE Le moine lui demande comment ça se passez chez lui avec ses enfants et il répond que ça ne se passe pas, que c'est très simple, c'est juste non. Stupéfaction de la jeune journaliste à côté. Mais, c'est vrai que ce n'est plus compliqué finalement (même si j'imagine que quand Eric Cantona dit non, ça ne doit pas trop discuter derrière ). Donc, pour l'instant, le mien a sa montre connectée avec 4 numéros enregistrés s'il veut sortir et ça fonctionne comme ça. J'ai bien vu avec mes neveux, pourtant bons élèves, ils sont toujours dessus.
Quant aux parents des réseaux, c'est un paradoxe permanent. Il y a effectivement , les "mères indignes qui assument" et à l'inverse ceux qui t'expliquent qu'ils élèvent leurs enfants sans écrans tout en les exhibant allégrement à coups de stories.
Il y a quelques temps, je crois que c'était dans Càvous, il y avait Eric Cantona invité. Et il y avait une sorte de débat sur les écrans et les enfants/ados, AE Le moine lui demande comment ça se passez chez lui avec ses enfants et il répond que ça ne se passe pas, que c'est très simple, c'est juste non. Stupéfaction de la jeune journaliste à côté. Mais, c'est vrai que ce n'est plus compliqué finalement (même si j'imagine que quand Eric Cantona dit non, ça ne doit pas trop discuter derrière ). Donc, pour l'instant, le mien a sa montre connectée avec 4 numéros enregistrés s'il veut sortir et ça fonctionne comme ça. J'ai bien vu avec mes neveux, pourtant bons élèves, ils sont toujours dessus.
Quant aux parents des réseaux, c'est un paradoxe permanent. Il y a effectivement , les "mères indignes qui assument" et à l'inverse ceux qui t'expliquent qu'ils élèvent leurs enfants sans écrans tout en les exhibant allégrement à coups de stories.
- Cléopatra2Guide spirituel
Peut-être à tort, mais je distingue totalement l'enfant collé devant le téléphone ou la télé, et le fait de regarder un film en famille, ou même juste des DA de 10 minutes ensemble. Le fait d'être ensemble et de pouvoir interagir est très important je trouve. Pareil, on peut tout à fait montrer des photos ou des vidéos sur le téléphone ou l'ordinateur, du moment qu'on est avec l'enfant et que ce n'est pas lui qui "agit" sur le truc.
Mais comme le disait Lene, l'usage ridicule fait par certains collègues (devoirs donnés la veille à 22h sur pronotes, pas d'emploi du temps papier etc. ) décrédibilise les parents qui veulent limiter les écrans chez eux.
Mais comme le disait Lene, l'usage ridicule fait par certains collègues (devoirs donnés la veille à 22h sur pronotes, pas d'emploi du temps papier etc. ) décrédibilise les parents qui veulent limiter les écrans chez eux.
- ElaïnaDevin
Oui il faut lutter. Ici le grand a un portable depuis son entrée en sixième (on avait pensé à la montre connectée pour ses sorties et puis finalement on lui a donné un vieux smartphone de mon mari). On a posé des règles à la base, un contrôle parental, il n'abuse pas. J'ai dû deux trois fois mettre le holà (du genre une heure sur whatsapp le premier jour des vacances), et il y est tellement accro que dès qu'on a des vacances ou un WE long il le paume quelque part (aujourd'hui c'est d'ailleurs ma mission, retrouver le téléphone qui doit être dans une caisse de Legos). C'est pareil avec les consoles, il ne cherche clairement pas à dépasser son temps, en même temps il se souviendra longtemps de la fois où il a tenté de (légèrement) filouter le temps imparti. Par contre il a eu une tablette avec le collège et ça clairement c'est une grosse tentation. L'autre soir on l'a chopé dessus à 22h30. Evidemment en temps normal on aurait mis un contrôle parental dessus mais l'appli ne fonctionne pas. J'ai donc fait un message au collège, soit vous me mettez un contrôle qui marche rapidement, soit la tablette retourne au collège et le collège se débrouillera pour que notre fils ait des supports papiers. En attendant, la tablette reste dans notre chambre.
Ses potes profil fils de profs sont limités aussi, mais pour d'autres c'est open bar, et non ce ne sont pas des enfants qui habitent à 12 dans 30m2 avec des parents isolés qui travaillent 20h par jour. C'est juste qu'ils font ce qu'ils veulent comme ils veulent. L'un de ses potes est justement celui à cause de qui il a fallu une fois mettre le hola à whatsapp : dès le premier jour des vacances il lui envoyait en continu des messages. Ben non en fait, j'ai dit à mon fils de mettre un message comme quoi il était en vacances chez ses GP et qu'il ne pouvait pas répondre. Et depuis le CM1 bien tassés, on a des messages de l'école qui disent attention aux réseaux sociaux et aux jeux en réseau, Fortnite jusqu'à minuit etc. Ce n'est pas une question de maintenir silencieux le petit frère le temps que le grand fasse son cours de piano (je ne connais aucun prof de piano qui fait cours à domicile à 22h30). C'est que c'est facile de céder, et pas évident d'être le parent relou qui dit "21h au lit avec un livre".
Et pour finir, l'autre jour je suis tombée sur un article qui expliquait que contrairement à la légende, bien sûr que les enfants de Steve Jobs et autres sont collés aux écrans. C'est une addiction qui touche tous les milieux, c'est au contraire un problème culturel plus que financier.
Ses potes profil fils de profs sont limités aussi, mais pour d'autres c'est open bar, et non ce ne sont pas des enfants qui habitent à 12 dans 30m2 avec des parents isolés qui travaillent 20h par jour. C'est juste qu'ils font ce qu'ils veulent comme ils veulent. L'un de ses potes est justement celui à cause de qui il a fallu une fois mettre le hola à whatsapp : dès le premier jour des vacances il lui envoyait en continu des messages. Ben non en fait, j'ai dit à mon fils de mettre un message comme quoi il était en vacances chez ses GP et qu'il ne pouvait pas répondre. Et depuis le CM1 bien tassés, on a des messages de l'école qui disent attention aux réseaux sociaux et aux jeux en réseau, Fortnite jusqu'à minuit etc. Ce n'est pas une question de maintenir silencieux le petit frère le temps que le grand fasse son cours de piano (je ne connais aucun prof de piano qui fait cours à domicile à 22h30). C'est que c'est facile de céder, et pas évident d'être le parent relou qui dit "21h au lit avec un livre".
Et pour finir, l'autre jour je suis tombée sur un article qui expliquait que contrairement à la légende, bien sûr que les enfants de Steve Jobs et autres sont collés aux écrans. C'est une addiction qui touche tous les milieux, c'est au contraire un problème culturel plus que financier.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- CasparProphète
Elaïna a écrit:Oui il faut lutter. Ici le grand a un portable depuis son entrée en sixième (on avait pensé à la montre connectée pour ses sorties et puis finalement on lui a donné un vieux smartphone de mon mari). On a posé des règles à la base, un contrôle parental, il n'abuse pas. J'ai dû deux trois fois mettre le holà (du genre une heure sur whatsapp le premier jour des vacances), et il y est tellement accro que dès qu'on a des vacances ou un WE long il le paume quelque part (aujourd'hui c'est d'ailleurs ma mission, retrouver le téléphone qui doit être dans une caisse de Legos). C'est pareil avec les consoles, il ne cherche clairement pas à dépasser son temps, en même temps il se souviendra longtemps de la fois où il a tenté de (légèrement) filouter le temps imparti. Par contre il a eu une tablette avec le collège et ça clairement c'est une grosse tentation. L'autre soir on l'a chopé dessus à 22h30. Evidemment en temps normal on aurait mis un contrôle parental dessus mais l'appli ne fonctionne pas. J'ai donc fait un message au collège, soit vous me mettez un contrôle qui marche rapidement, soit la tablette retourne au collège et le collège se débrouillera pour que notre fils ait des supports papiers. En attendant, la tablette reste dans notre chambre.
Ses potes profil fils de profs sont limités aussi, mais pour d'autres c'est open bar, et non ce ne sont pas des enfants qui habitent à 12 dans 30m2 avec des parents isolés qui travaillent 20h par jour. C'est juste qu'ils font ce qu'ils veulent comme ils veulent. L'un de ses potes est justement celui à cause de qui il a fallu une fois mettre le hola à whatsapp : dès le premier jour des vacances il lui envoyait en continu des messages. Ben non en fait, j'ai dit à mon fils de mettre un message comme quoi il était en vacances chez ses GP et qu'il ne pouvait pas répondre. Et depuis le CM1 bien tassés, on a des messages de l'école qui disent attention aux réseaux sociaux et aux jeux en réseau, Fortnite jusqu'à minuit etc. Ce n'est pas une question de maintenir silencieux le petit frère le temps que le grand fasse son cours de piano (je ne connais aucun prof de piano qui fait cours à domicile à 22h30). C'est que c'est facile de céder, et pas évident d'être le parent relou qui dit "21h au lit avec un livre".
Et pour finir, l'autre jour je suis tombée sur un article qui expliquait que contrairement à la légende, bien sûr que les enfants de Steve Jobs et autres sont collés aux écrans. C'est une addiction qui touche tous les milieux, c'est au contraire un problème culturel plus que financier.
Je n'en peux plus non plus de cette légende urbaine selon laquelle les cadres de la tech interdisent les écrans aux enfants (ou en tout cas qu'on me prouve par A + B que c'est la vérité).
- Ajonc35Sage
Ça ne concerne qu'une seule école, dans la high tech, si j'en crois mes lectures. Oui, légende urbaine.Caspar a écrit:Elaïna a écrit:Oui il faut lutter. Ici le grand a un portable depuis son entrée en sixième (on avait pensé à la montre connectée pour ses sorties et puis finalement on lui a donné un vieux smartphone de mon mari). On a posé des règles à la base, un contrôle parental, il n'abuse pas. J'ai dû deux trois fois mettre le holà (du genre une heure sur whatsapp le premier jour des vacances), et il y est tellement accro que dès qu'on a des vacances ou un WE long il le paume quelque part (aujourd'hui c'est d'ailleurs ma mission, retrouver le téléphone qui doit être dans une caisse de Legos). C'est pareil avec les consoles, il ne cherche clairement pas à dépasser son temps, en même temps il se souviendra longtemps de la fois où il a tenté de (légèrement) filouter le temps imparti. Par contre il a eu une tablette avec le collège et ça clairement c'est une grosse tentation. L'autre soir on l'a chopé dessus à 22h30. Evidemment en temps normal on aurait mis un contrôle parental dessus mais l'appli ne fonctionne pas. J'ai donc fait un message au collège, soit vous me mettez un contrôle qui marche rapidement, soit la tablette retourne au collège et le collège se débrouillera pour que notre fils ait des supports papiers. En attendant, la tablette reste dans notre chambre.
Ses potes profil fils de profs sont limités aussi, mais pour d'autres c'est open bar, et non ce ne sont pas des enfants qui habitent à 12 dans 30m2 avec des parents isolés qui travaillent 20h par jour. C'est juste qu'ils font ce qu'ils veulent comme ils veulent. L'un de ses potes est justement celui à cause de qui il a fallu une fois mettre le hola à whatsapp : dès le premier jour des vacances il lui envoyait en continu des messages. Ben non en fait, j'ai dit à mon fils de mettre un message comme quoi il était en vacances chez ses GP et qu'il ne pouvait pas répondre. Et depuis le CM1 bien tassés, on a des messages de l'école qui disent attention aux réseaux sociaux et aux jeux en réseau, Fortnite jusqu'à minuit etc. Ce n'est pas une question de maintenir silencieux le petit frère le temps que le grand fasse son cours de piano (je ne connais aucun prof de piano qui fait cours à domicile à 22h30). C'est que c'est facile de céder, et pas évident d'être le parent relou qui dit "21h au lit avec un livre".
Et pour finir, l'autre jour je suis tombée sur un article qui expliquait que contrairement à la légende, bien sûr que les enfants de Steve Jobs et autres sont collés aux écrans. C'est une addiction qui touche tous les milieux, c'est au contraire un problème culturel plus que financier.
Je n'en peux plus non plus de cette légende urbaine selon laquelle les cadres de la tech interdisent les écrans aux enfants (ou en tout cas qu'on me prouve par A + B que c'est la vérité).
- Ajonc35Sage
En tant que grand- mère d'une élève de 6eme, c'est comme ça aussi chez mon fils. Pas de tel pour l'instant non plus et ma petite- fille est un peu seule, mais pas tout à fait. Son cercle d'amis au collège est davantage composé de jeunes dans son cas.roxanne a écrit:C'est sûr qu'une fois qu'ils ont l'objet entre les mains, c'est compliqué de faire marche arrière et l'usage modéré est souvent illusoire. Mon fils a pas mal regardé la télé, puis des films. Comme c'est un domaine qui lui plait, on essaie de lui inculquer une petite culture cinématographique, son père à base de Louis de Funès (dont beaucoup de films ont mal vieilli à mon sens mais ça c'est sacrilège chez nous) ou de bonnes comédies. (j'ai tenté les 400 coups sans trop de succès). Evidemment qu'il réclame un portable et qu'il est un des rares à ne pas en avoir en 6e. Il finira par en avoir un mais on gagne du temps. Je vois bien avec la Switch, il est vite accroc et donc là ça fait trois semaines qu'elle est (bien) cachée, et il a ressorti les kaplas.
Il y a quelques temps, je crois que c'était dans Càvous, il y avait Eric Cantona invité. Et il y avait une sorte de débat sur les écrans et les enfants/ados, AE Le moine lui demande comment ça se passez chez lui avec ses enfants et il répond que ça ne se passe pas, que c'est très simple, c'est juste non. Stupéfaction de la jeune journaliste à côté. Mais, c'est vrai que ce n'est plus compliqué finalement (même si j'imagine que quand Eric Cantona dit non, ça ne doit pas trop discuter derrière ). Donc, pour l'instant, le mien a sa montre connectée avec 4 numéros enregistrés s'il veut sortir et ça fonctionne comme ça. J'ai bien vu avec mes neveux, pourtant bons élèves, ils sont toujours dessus.
Quant aux parents des réseaux, c'est un paradoxe permanent. Il y a effectivement , les "mères indignes qui assument" et à l'inverse ceux qui t'expliquent qu'ils élèvent leurs enfants sans écrans tout en les exhibant allégrement à coups de stories.
Pour les écrans, j'en ai connu des parents : pas de tv chez moi! Et quand le pc est arrivé, les gamins étaient scotchés dessus et sans contrôle ou chez les copains et toujours sans contrôle.
- AscagneGrand sage
C'est une sorte de biais, en effet, que je lis ou que j'entends dans ma génération aussi (j'ai 34 ans). On peut en effet utiliser la comparaison d'@EdithW. C'est comparer l'incomparable. On se dit : "on a survécu, donc eux aussi". Mais ça n'avait rien à voir, en effet. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas de possibilités d'addiction. Quelqu'un pouvait effectivement s'arranger pour jouer à la Game Boy discrètement la nuit... En revanche, elle n'était pas connectée à Internet et ne proposait pas de microtransactions. À ma connaissance, quand j'étais collégien, il n'était pas possible de trouver, à la télévision, un quelconque équivalent du type de consommation de vidéos que peut faire un adolescent aujourd'hui via Tiktok ou Youtube. C'est un autre monde, mais j'ai encore l'impression d'une forme de naïveté chez des pairs d'âge - pour en rester strictement à ma génération. En revanche, mon adolescence est le moment où la téléréalité a pris son essor en France, si je ne me trompe pas. Autant dire que ça ne m'intéressait pas. Je crois que mes petites sœurs regardaient ce genre de choses, mais en gros, c'était forcément quand les parents n'étaient pas là... et cela ne pouvait pas dépasser par conséquent une certaine dose.Marcelle Duchamp a écrit:J'y ai repensé hier matin car je discutais avec un copain qui me disait que quand même, on a été la génération télé, puis internet et msn mais que ça ne nous a pas tué. Je lui opposais que certes, on pouvait rester des heures devant les dessins animés mais on était pas totalement passifs avec des flashs lumineux toutes les 15 sec, des couleurs criardes, des astuces pour appâter le spectateur comme aujourd'hui. Le pire du pire était à notre époque les mangas du club Dorothée. On en est loin désormais.
- valleExpert spécialisé
Oui, je pense aussi qu'on a du mal à imaginer les dégâts sur les fonctions cérébrales provoqués (x1000 sans doute chez les plus jeunes) par cette spirale incessante de stimuli, de gratifications, sous tout point de vue : saturation à la dopamine (comparaison entre l'excitation de recevoir une lettre ou un mail en 2000 v. 1000 notifications par jour avec le son qui va avec et la sensation d'immédiateté et de besoin de réponse), incapacité à se projeter, ou à projeter sa pensée (reflexe actuel de sortir le téléphone et montrer une vidéo, au lieu d'expliquer de quoi il s'agit), et cela constamment, tous les jours, renfermement dans un réseau de sens auto-constitué (vidéos choisies par l'algorithme à partir des vidéos vues), etc.
Les liens avec la dynamique cérébrale et cognitive du passé basés sur le fait qu'il s'agit en tout cas d'"électronique" (seul point commun entre la télé en 1980 et un smartphone) passent à côté de l'essentiel, tout comme le discours sur la nécessité d'"apprendre" à vivre avec les écrans (comme si on disait qu'il faut donner un peu d'alcool aux enfants pour que leurs cerveaux apprennent à se faire empoisonner).
Les liens avec la dynamique cérébrale et cognitive du passé basés sur le fait qu'il s'agit en tout cas d'"électronique" (seul point commun entre la télé en 1980 et un smartphone) passent à côté de l'essentiel, tout comme le discours sur la nécessité d'"apprendre" à vivre avec les écrans (comme si on disait qu'il faut donner un peu d'alcool aux enfants pour que leurs cerveaux apprennent à se faire empoisonner).
- pseudo-intelloSage
Il faut dire qu'à chaque fois qu'une nouvelle technologie arrive, les ceusses qui s'en méfient et qui en prédisent les ravages sont de vilains Cassandre et Laocoon.
D'ailleur le nom de Cassandre est souvent employé pour les discréditer, en oubliant une chose : les prédictions de Cassandre étaient toutes vraies.
D'ailleur le nom de Cassandre est souvent employé pour les discréditer, en oubliant une chose : les prédictions de Cassandre étaient toutes vraies.
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Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
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- Ajonc35Sage
Un article de France info.
Il expose les plus, mais surtout les moins.
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-choix-franceinfo/reportage-facteur-de-motivation-pour-les-uns-cote-tres-addictif-pour-les-autres-pourquoi-la-place-des-ecrans-a-l-ecole-ne-fait-pas-l-unanimite_6506300.html
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- Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, un seul volume
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