Sanctions à l'école : Attal annonce un nouveau plan interministériel

Après le "tu casses tu répares" et les "travaux d'intérêt éducatifs" dont il avait parlé à l'automne, Attal revient à la charge sur la discipline et les sanctions, au primaire comme au secondaire, et annonce un plan interministériel à ce sujet dans les semaines à venir.

Le Premier ministre indique ainsi qu'un plan interministériel sera présenté "dans les prochaines semaines", notamment pour une révision de l’échelle des sanctions. Il faut qu’elles soient "plus fortes à l’école quand on ne respecte pas les règles", affirme-t-il.

De ce fait, les conseils de discipline deviendraient possibles dès le primaire, et seraient convoqués beaucoup plus vite dans le secondaire.

"On doit pouvoir prononcer des sanctions plus tôt, dès les premiers faits. Le système est ainsi fait qu'on attend que la situation s’aggrave pour convoquer un conseil de discipline", a-t-il affirmé.

Et il reparle des internats dès 11 ou 12 ans.

Le locataire de Matignon est ainsi revenu sur son idée d'une prise en charge à l'internat dès 11 ou 12 ans. "Il faudrait être en capacité de le proposer pour des gamins qui partent à la dérive", a-t-il affirmé, rapporte Le Dauphiné Libéré, ajoutant vouloir "engager la responsabilité des parents" si nécessaire.

https://www.bfmtv.com/amp/societe/education/education-gabriel-attal-evoque-l-idee-de-conseils-de-discipline-des-la-primaire_AN-202404070232.html

C'est beau la vraie autorité : mettons les sauvageons au pas. Ce type m'écoeure.

Ça ne coûte pas trop cher, le conseil de discipline (contrairement aux internats). Oui ce type est écoeurant, tout comme sa pseudo ministre.

L'internat ne doit pas être une sanction! En aucune manière.
J'étais dans un lep et les internes avaient tous choisi l'internat pour des raisons très variés.  Un choix parfois contraint,  mais toujours un choix.
J'ai vécu l'internat dès l'age de 10 ans. Un choix contraint du fait de la distance,  du métier de mes parents, mais pas une sanction.
Encore une idée STUPIDE....

En même temps, ce n'est pas comme si la situation actuelle était satisfaisante. Des élèves qui n'ont pas de conseil de discipline bien qu'ils dépassent largement les limites de l'acceptable, des élèves poly-exclus qui font le tour de tous les collèges de secteur...

On fait quoi ?

C'est sûr que ça coûtera moins cher que placer ce qui fait défaut aujourd'hui : des personnels dans les établissements, des personnels pour l'éducatif et le médical dans les CMP, SESSAD, la protection de l'enfance, de l'argent pour les assos éducatives (Olga Spitzer et tout le reste), tous les interlocuteurs qui manquent terriblement aux élèves qui dévissent et finissent polyexclus.

Ganbatte a écrit:C'est sûr que ça coûtera moins cher que placer ce qui fait défaut aujourd'hui : des personnels dans les établissements, des personnels pour l'éducatif et le médical dans les CMP, SESSAD, la protection de l'enfance, de l'argent pour les assos éducatives (Olga Spitzer et tout le reste), tous les interlocuteurs qui manquent terriblement aux élèves qui dévissent et finissent polyexclus.

+1 Quand on voit le profil des élèves qui passent en conseil de discipline, la plupart du temps, ce sont des élèves qui auraient besoin de soins, d'être suivis par un psychologue, un assistant social et dont les familles auraient aussi le plus souvent besoin d'aide. Et cette aide existe de moins en moins, voire plus du tout.

Malaga a écrit:

Ganbatte a écrit:C'est sûr que ça coûtera moins cher que placer ce qui fait défaut aujourd'hui : des personnels dans les établissements, des personnels pour l'éducatif et le médical dans les CMP, SESSAD, la protection de l'enfance, de l'argent pour les assos éducatives (Olga Spitzer et tout le reste), tous les interlocuteurs qui manquent terriblement aux élèves qui dévissent et finissent polyexclus.

+1 Quand on voit le profil des élèves qui passent en conseil de discipline, la plupart du temps, ce sont des élèves qui auraient besoin de soins, d'être suivis par un psychologue, un assistant social et dont les familles auraient aussi le plus souvent besoin d'aide. Et cette aide existe de moins en moins, voire plus du tout.

Et quand ils seront plus grands, toujours sans soin ni rien, on rappellera encore et encore l'état désastreux du carcéral sans réinsertion, de la psychiatrie...

L'internat relève du même fantasme que l'uniforme, idéalement réunis dans le vieux rêve de droite de faire prendre en charge les jeunes "dangereux" par l'armée. Ce dont évidemment l'armée ne veux pas.
Comme dit plus haut si tout ce qui touche à l'enfance n'avait pas été financièrement déserté depuis de nombreuses années, on n'en serait pas à rejouer des vieux débats stériles, mais électoralement porteurs.

Baldred a écrit:L'internat relève du même fantasme que l'uniforme, idéalement réunis dans le vieux rêve de droite de faire prendre en charge les jeunes "dangereux" par l'armée. Ce dont évidemment l'armée ne veux pas.
Comme dit plus haut si tout ce qui touche à l'enfance n'avait pas été financièrement déserté depuis de nombreuses années, on n'en serait pas à rejouer des vieux débats stériles, mais électoralement porteurs.

++++++++++++++ que d'accord. Et pour le vocabulaire, "fantasme" convient bien. Faire plaisir à la droite.
Déterrer de vieux os à ronger, ça détourne des vrais problèmes et des besoins : argent, personnels, tranquillité,  soutien.

kero a écrit:En même temps, ce n'est pas comme si la situation actuelle était satisfaisante. Des élèves qui n'ont pas de conseil de discipline bien qu'ils dépassent largement les limites de l'acceptable, des élèves poly-exclus qui font le tour de tous les collèges de secteur...

On fait quoi ?

Je suis aussi dans l'expectative, un peu comme pour les groupes de niveau. Je vois bien toutes les problématiques que ça implique et je ne porte pas spécialement un fort crédit à nos dirigeants actuels. Mais je vois aussi ce qui ne tourne pas rond dans l'EN au niveau de mon établissement/bassin et les conséquences que ça a.

Alors quoi, on attend que tout s'écroule ? Au pire ça démontrera l'inutilité du truc et on pourra peut-être passer à autre chose.

Baldred a écrit:L'internat relève du même fantasme que l'uniforme, idéalement réunis dans le vieux rêve de droite de faire prendre en charge les jeunes "dangereux" par l'armée. Ce dont évidemment l'armée ne veux pas.
Comme dit plus haut si tout ce qui touche à l'enfance n'avait pas été financièrement déserté depuis de nombreuses années, on n'en serait pas à rejouer des vieux débats stériles, mais électoralement porteurs.

Le problème, c'est qu'à force de vouloir satisfaire le fantasme, on pourrait bien finir par façonner la réalité à l'image du fantasme. Ça ferait quand même un peu drôle, de se réveiller un matin dans un monde façon THX 1138.

Ganbatte a écrit:C'est sûr que ça coûtera moins cher que placer ce qui fait défaut aujourd'hui : des personnels dans les établissements, des personnels pour l'éducatif et le médical dans les CMP, SESSAD, la protection de l'enfance, de l'argent pour les assos éducatives (Olga Spitzer et tout le reste), tous les interlocuteurs qui manquent terriblement aux élèves qui dévissent et finissent polyexclus.

Ou tout simplement des revenus pour les plus modestes de notre pays.

Baldred a écrit:L'internat relève du même fantasme que l'uniforme, idéalement réunis dans le vieux rêve de droite de faire prendre en charge les jeunes "dangereux" par l'armée. Ce dont évidemment l'armée ne veux pas.
Comme dit plus haut si tout ce qui touche à l'enfance n'avait pas été financièrement déserté depuis de nombreuses années, on n'en serait pas à rejouer des vieux débats stériles, mais électoralement porteurs.

Oui, tu as raison je pense. Et comme financer toutes les aides nécessaires à l'enfance coûte coûtait de l'argent et qu'il n'est pas question (soyons sérieux) de gaspiller à nouveau ce précieux ruissellement, voilà un beau piège tendu à tout le monde : alors quoi ? Ou bien on ne fait rien, ou bien on sanctionne !

Le plus étonnant, dans cette histoire, c'est qu'il suffirait à l'ensemble de ceux qui adoptent ce raisonnement — celui que nos dirigeants leur inculquent — de se rappeler ce qui se faisait encore au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : il leur suffirait d'un tout petit effort de mémoire pour réaliser que le tout sanction a déjà été très longuement pratiqué.

Et pas la peine de me dire que ce n'est pas un “tout sanction” : cela n'en serait pas un s'il y avait les moyens, dans les institutions, de s'occuper des enfants sur les plans médicaux, sociaux, etc. Sauf que, soyons sérieux, ça coûte coûtait un pognon de dingue…

Ce goût de la verticalité du pouvoir me dépasse.

Fenrir a écrit:

kero a écrit:En même temps, ce n'est pas comme si la situation actuelle était satisfaisante. Des élèves qui n'ont pas de conseil de discipline bien qu'ils dépassent largement les limites de l'acceptable, des élèves poly-exclus qui font le tour de tous les collèges de secteur...

On fait quoi ?

Je suis aussi dans l'expectative, un peu comme pour les groupes de niveau. Je vois bien toutes les problématiques que ça implique et je ne porte pas spécialement un fort crédit à nos dirigeants actuels. Mais je vois aussi ce qui ne tourne pas rond dans l'EN au niveau de mon établissement/bassin et les conséquences que ça a.

Alors quoi, on attend que tout s'écroule ? Au pire ça démontrera l'inutilité du truc et on pourra peut-être passer à autre chose.

Nan, mais si c'est pour organiser le système éducatif pour améliorer l'apprentissage des élèves, il existe des dizaines de pistes conformes aux données scientifiques. Il suffit de lire les publications.

Les changements imposés par le gouvernement, comme l'exclusion des élèves, le redoublement ou les groupes de niveau, consistent à dépenser de l'argent pour faire baisser le niveau des élèves, ou à dépenser beaucoup d'argent pour aucune amélioration du niveau des élèves (uniforme) ou dépenser beaucoup d'argent pour une progression très limitée du niveau des élèves (faibles effectifs en CP).

Taillevent a écrit:Ce goût de la verticalité du pouvoir me dépasse.

Heureusement qu'ils ne se comportent pas comme ça avec l'énergie nucléaire : "En tant que ministre, j'ai décidé que les opérateurs de salle de contrôle des centrales nucléaires ne pourront plus appuyer que sur les boutons verts, pour éviter les catastrophes déclenchées pour les boutons rouges. Tous ceux qui refuseront seront sanctionnés".

(Bon, ceci dit le tripatouillage des institutions de contrôle du nucléaire ne me paraît pas joli joli.)

Taillevent a écrit:Ce goût de la verticalité du pouvoir me dépasse.

Pourtant, ce n'est pas un phénomène spécialement nouveau.

Je pense sérieusement que notre PM devrait faire une cure de sommeil, au mieux, car ses idées alac qui fusent sans aucune réflexion sur la faisabilité, voire sans aucune prise de recul sur le pourquoi ces gamins en perdition en sont arrivés là, me dépassent.
J'ai de plus en plus l'impression d'un règlement de comptes à distance, de son passé d'enfant harcelé, envers les "méchants".
Désolant de crétinerie.

L'indicateur "nombre/taux de CD" va être regarder dans l'autre sens maintenant. Les bons CDE seront ceux qui ont suffisamment exclu

Et ensuite, le "stack ranking" des élèves ?

Wikipédia a écrit:The vitality model of former General Electric chairman and CEO Jack Welch has been described as a "20-70-10" system. The "top 20" percent of the workforce is most productive, and 70% (the "vital 70") work adequately. The other 10% ("bottom 10") are nonproducers and should be fired.

https://en.wikipedia.org/wiki/Vitality_curve

Mathador a écrit:Et ensuite, le "stack ranking" des élèves ?

Wikipédia a écrit:The vitality model of former General Electric chairman and CEO Jack Welch has been described as a "20-70-10" system. The "top 20" percent of the workforce is most productive, and 70% (the "vital 70") work adequately. The other 10% ("bottom 10") are nonproducers and should be fired.

https://en.wikipedia.org/wiki/Vitality_curve

Tu confonds avec le choc des savoirs (mais il est vrai que comme mesure électoraliste n'ayant aucune chance d'améliorer la situation c'est assez similaire).

epekeina.tes.ousias a écrit:

Taillevent a écrit:Ce goût de la verticalité du pouvoir me dépasse.

Pourtant, ce n'est pas un phénomène spécialement nouveau.

Je ne le prétends pas (même s'il me semble que c'est particulièrement assumé avec l'actuelle équipe dirigeante). Je disais simplement que c'est quelque chose qui est tellement contraire à ma vision des choses que je peine à le conceptualiser.

L'éducation nationale redevient ce qu'elle était sous De Gaulle et Pompidou (lequel, d'après ma station de radio vient d'être canonisé ou presque). C'est une atmosphère vintage dans laquelle tout ce qui a plus de 50 ans est perçu comme ayant le charme de l'ancien, du fait à la main et du c'était mieux avant. Voilà des gens qui regrettent un autoritarisme qu'il n'ont jamais connu, pas même pour la plupart dans leur enfance.

Bref, une maison de redressement, la menace suprême que brandissaient mes hussards noirs de parents. Pour avoir lu récemment le livre de Marie Rouanet :
https://www.babelio.com/livres/Rouanet-Les-enfants-du-bagne/41289
c'est juste effrayant.