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- beaverforeverNeoprof expérimenté
Moui... le terme différenciation est polysémique (certains disent que le redoublement ou les classes de niveau sont des formes de différenciation...) et en même temps systématiquement associé à la pratique de diviser la classe en trois groupes de niveaux/besoin et de leur donner des exercices différents. Ce qui fait que la discussion autour de ce terme est embrouillée.Ganbatte a écrit:Enfin, concernant ce que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qualifie de "vieilles lunes", je ne comprends pas où tu veux en venir. Si on refuse les groupes de niveaux pour une question de principe, c'est qu'on veut maintenir de l'hétérogénéité dans les classes. Or cette dernière ne peut pas se résumer à coller dans le même groupe des élèves de niveaux différents, il faut bien une proposition pédagogique qui en tienne compte... donc de la différenciation.
Il existe des dizaines de gestes professionnels et de systèmes pédagogiques qui traitent le problème de l'hétérogénéité scolaire sans être assimilables à la différenciation "classique" (trois groupes intra classe/trois exercices différents) même si tous, à leur manière, différencient.
Par exemple, on peut donner aux élèves des objectifs trimestriels, charge à eux de s'organiser pour les atteindre. Tous les élèves font les mêmes exercices, mais pas forcément dans le même ordre ou à la même vitesse. Leur apprentissage est différent.
Une des difficultés dans la réforme de notre système éducatif national est l'absence de culture basique sur les différentes méthodes pédagogiques et les systèmes pédagogiques. Par exemple, en histoire géographie, il faut "mettre en activité" les élèves. Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Quel est le lien entre la "mise en activité" et leurs apprentissages à long terme ? Mystère. Mais il faut le faire. Alors que faire des QCM électroniques à un rythme expansé est bien plus efficace pour apprendre.
L'inculture pédagogique est encore plus grande dans l'opinion publique, qui est massivement pour les groupes de niveau et l'uniforme par exemple. Mais cette inculture est aussi présente chez les administrateurs, les inspecteurs et même les enseignants. Par contre, certaines positions contestables comme "la différenciation classique, c'est le bien" sont largement partagées comme des évidences. Un peu comme si tous les médecins défendaient la saignée comme panacée, alors que les publications montrant son danger sont accessibles à tous.
- GanbatteHabitué du forum
Le débat est vaste, je ne compte pas le mener, notamment parce qu'en tout et pour tout, le mot "différenciation" apparaît une fois dans la tribune, et n'est pas le fondement de l'argumentation. Mais ça reste un sujet passionnant.
- BaldredSage
Elyas a écrit:Ganbatte a écrit:Je trouve justement important, qu'on y adhère ou pas, que ce refus du choc des savoirs soit associé à une conception de l'Ecole et qu'elle soit explicite. En effet, il s'agit d'un refus de principe, éthique, et pas seulement d'un aspect pratique.
Si ce refus se borne à la question des moyens insuffisants (qui est tout à fait fondée par ailleurs, c'est tout de même une blague cette réforme), "yaka" trouver des solutions pratiques, sur le terrain, et faire comme d'habitude, bricoler avec quelques bouts de ficelle et des briques de pacte. C'est scandaleux, c'est insupportable, mais c'est déjà vu hélas.
Or il me semble indispensable qu'une critique de l'évolution actuelle du système éducatif repose aussi et avant tout sur la question du fond : en ne critiquant que la forme, ou en ne proposant pas une alternative cohérente, on passe à côté du sujet - et j'ai peut-être mal lu, mais il me semble que côté syndicats enseignants majoritaires, on ne dépasse que rarement la question des moyens.
Après, on peut aussi considérer que ces points de vue sont complémentaires, chacun ses préoccupations selon son corps de métier ?
Enfin, concernant ce que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qualifie de "vieilles lunes", je ne comprends pas où tu veux en venir. Si on refuse les groupes de niveaux pour une question de principe, c'est qu'on veut maintenir de l'hétérogénéité dans les classes. Or cette dernière ne peut pas se résumer à coller dans le même groupe des élèves de niveaux différents, il faut bien une proposition pédagogique qui en tienne compte... donc de la différenciation.
Ou de l'enseignement explicite et explicité. La différenciation ne fonctionne pas, c'est juste un sparadrap pour se donner bonne conscience.
+1.
La question du "fond" est une question empêchée dans une institution qui n'a besoin que de la forme. Exemple à nouveau avec la création de groupes de niveaux (oui je sais) dont la forme pour le moins baroque ne dit rien du fond : quelle pédagogie doit être mise en œuvre pour que le groupe faible rattrape le groupe fort.
Il se trouve que des réponses existent non pour ce rattrapage mais pour une remediation, mais qu'elles n'ont jamais été vraiment soutenues par l'institution qui avait déjà sa baguette magique cassée : la différenciation qui ne coûte rien, sinon aux profs
Et la question des moyens se repose très vite. Et de la formation professionnelle, bref des questions très déplacées dans la vision libérale de l'éducation.
- MajuFidèle du forum
Bien sûr que la différenciation est un terme fourre tout, et que ce n'est pas l'alpha et l'omega en matière de gestion de l'hétérogénéité.
Mais je rejoins Ganbatte: il me semble essentiel que le refus de cette réforme se fasse clairement au nom d'une vision de l'école, et qu'on ne laisse pas la place à l'idée que ce refus est lié à de l'immobilisme, à une forme de paresse à l'idée de devoir faire évoluer ses pratiques (vous savez, ce mythe du prof qui n'a plus jamais rien modifié à ses cours une fois passées les deux premières années).
Si ce refus porte ses fruits, alors il sera temps, entre personnels experts dans leur domaine, de discuter entre nous sur les approches pédagogiques les plus à même de faire progresser chaque élève. Ce débat, nous l'avons toujours eu (ne serait-ce que sur ce forum), nul doute qu'il sera encore riche, animé, utile, saignant parfois, et c'est très bien comme ça. Mais l'urgence n'est pas là.
Cet appel émane de l'académie dans laquelle j'enseigne et clairement, le positionnement de certains chefs et inspecteurs que l'on a vu en manif, en réunion publique, cela participe à la dynamique du mouvement, et le rend plus clair aussi aux yeux des parents, dont beaucoup s'engagent. Alors je ne ferai pas la fine bouche sur mes divergences avec eux, comme je ne chipote pas sur mes désaccords avec certains syndicats qui participent au mouvement. Pour moi, là, on joue collectif ou on reste sur son canapé.
Mais je rejoins Ganbatte: il me semble essentiel que le refus de cette réforme se fasse clairement au nom d'une vision de l'école, et qu'on ne laisse pas la place à l'idée que ce refus est lié à de l'immobilisme, à une forme de paresse à l'idée de devoir faire évoluer ses pratiques (vous savez, ce mythe du prof qui n'a plus jamais rien modifié à ses cours une fois passées les deux premières années).
Si ce refus porte ses fruits, alors il sera temps, entre personnels experts dans leur domaine, de discuter entre nous sur les approches pédagogiques les plus à même de faire progresser chaque élève. Ce débat, nous l'avons toujours eu (ne serait-ce que sur ce forum), nul doute qu'il sera encore riche, animé, utile, saignant parfois, et c'est très bien comme ça. Mais l'urgence n'est pas là.
Cet appel émane de l'académie dans laquelle j'enseigne et clairement, le positionnement de certains chefs et inspecteurs que l'on a vu en manif, en réunion publique, cela participe à la dynamique du mouvement, et le rend plus clair aussi aux yeux des parents, dont beaucoup s'engagent. Alors je ne ferai pas la fine bouche sur mes divergences avec eux, comme je ne chipote pas sur mes désaccords avec certains syndicats qui participent au mouvement. Pour moi, là, on joue collectif ou on reste sur son canapé.
- Isis39Enchanteur
Maju a écrit:Bien sûr que la différenciation est un terme fourre tout, et que ce n'est pas l'alpha et l'omega en matière de gestion de l'hétérogénéité.
Mais je rejoins Ganbatte: il me semble essentiel que le refus de cette réforme se fasse clairement au nom d'une vision de l'école, et qu'on ne laisse pas la place à l'idée que ce refus est lié à de l'immobilisme, à une forme de paresse à l'idée de devoir faire évoluer ses pratiques (vous savez, ce mythe du prof qui n'a plus jamais rien modifié à ses cours une fois passées les deux premières années).
Si ce refus porte ses fruits, alors il sera temps, entre personnels experts dans leur domaine, de discuter entre nous sur les approches pédagogiques les plus à même de faire progresser chaque élève. Ce débat, nous l'avons toujours eu (ne serait-ce que sur ce forum), nul doute qu'il sera encore riche, animé, utile, saignant parfois, et c'est très bien comme ça. Mais l'urgence n'est pas là.
Cet appel émane de l'académie dans laquelle j'enseigne et clairement, le positionnement de certains chefs et inspecteurs que l'on a vu en manif, en réunion publique, cela participe à la dynamique du mouvement, et le rend plus clair aussi aux yeux des parents, dont beaucoup s'engagent. Alors je ne ferai pas la fine bouche sur mes divergences avec eux, comme je ne chipote pas sur mes désaccords avec certains syndicats qui participent au mouvement. Pour moi, là, on joue collectif ou on reste sur son canapé.
Je suis complètement d’accord. Il faut faire front.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Là, ça me paraît plus cohérent !
- FenrirFidèle du forum
Juste pour préciser que je n'approuve pas tout ce qui a été dit dans la tribune, comme le laissait supposer un intervenant. Je saluais déjà la prise de position en elle même, ce qui ne semble pas simple pour les CDE, surtout en nom propre, mais qui pourrait faire tellement de bien aux professeurs si c'était plus fréquent (ou plus audible). À l'occasion des réformes iniques qui se succèdent à un rythme tel qu'on n'a plus le temps de souffler, notamment.
Je n'ai pas l'impression d'être très clair...
Je n'ai pas l'impression d'être très clair...
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- profdoctoujoursNiveau 7
Bravo à eux ! Peut-être qu'à force, on finira à en parler dans les médias nationaux...
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