Page 5 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Clecle78Bon génie
C'était exactement le cas de mon frère, qui a fini en invalidité alors qu'il était excellent prof dans le supérieur mais détruit par l'enseignement secondaire. Ce n'est tout simplement pas le même métier.
- ErnestineJe viens de m'inscrire !
J'ai complètement conscience des qualités pédagogiques qu'il faut avoir avec des adolescents qui sont, disons-le, de plus en plus nombreux et difficiles à gérer. Je parlais du syndrome de l'imposteur, donc du sentiment de ne pas mériter le poste. Mais je suis d'accord qu'entre mériter la place et s'y sentir légitime et compétent il y a un pas (ou deux).
Pour autant, à la fac, j'ai eu des TD qui n'étaient pas bien différents des classes de lycée... J'y mettais en oeuvre les mêmes démarches didactiques. Sinon en CM, je ne vois pas en quoi le métier est fondamentalement différent. Il s'agit d'enseigner.
Là où les deux métiers sont distincts, selon moi, c'est dans la partie "chercheur" de "enseignant-chercheur". Et là, oui, on peut dire que l'enseignement dans le secondaire frustrera toujours celui qui a besoin de temps long pour mener à bien ses recherches...
Pour autant, à la fac, j'ai eu des TD qui n'étaient pas bien différents des classes de lycée... J'y mettais en oeuvre les mêmes démarches didactiques. Sinon en CM, je ne vois pas en quoi le métier est fondamentalement différent. Il s'agit d'enseigner.
Là où les deux métiers sont distincts, selon moi, c'est dans la partie "chercheur" de "enseignant-chercheur". Et là, oui, on peut dire que l'enseignement dans le secondaire frustrera toujours celui qui a besoin de temps long pour mener à bien ses recherches...
_________________
Fay ce que vouldras...
- IridianeFidèle du forum
Je confirme pour avoir fait les deux, ça n'a rien à voir. Sans forcément penser que l'un est mieux que l'autre, en définitive, cela dépend tout simplement des gens. Ce que je retiens moi - je précise que c'est mon expérience et que ça n'a par conséquent nulle valeur de vérité absolue -, c'est que, dans le secondaire, la part intellectuelle du travail est très très très limitée. Je dis cela sans aucune forme de mépris, c'est simplement un état de fait : j'ai certes fait l'effort intellectuel (intéressant au demeurant) de préparer des cours construits pour le lycée les deux premières années, mais assez vite je me suis beaucoup ennuyée sur ce point et j'ai même l'impression d'avoir senti mon cerveau se détruire peu à peu : c'est ce qui explique (entre autres choses, mais notamment) mon désir de bifurquer vers le supérieur. Par contre, c'est un métier dur, mais passionnant sur le plan humain. Même si à la fin j'en avais marre à un point indescriptible, je suis extrêmement heureuse d'avoir passé 5 ans à enseigner dans le secondaire, sans que ce soit subi (au sens où je l'avais choisi) : je ne sais pas si j'ai apporté des choses à mes élèves et je le souhaite, mais à moi cela m'a énormément apporté, en matière de décentrement de soi, d'humilité, de prise de conscience des problèmes sociaux, de réflexion sur le rôle de l'école (le rôle qu'elle devrait avoir selon moi). Bref, c'était des années extrêmement riches, et j'ai l'impression que cela m'a donné une assise et une maturité que je n'aurais jamais eues en arrivant dans le supérieur sans ces années-là. En particulier, cela m'a permis (j'espère!) de me préserver jusqu'à présent de la déconnexion et du narcissisme qui touchent certains universitaires (pas tous, bien sûr, et heureusement!)
Quant au supérieur, eh bien c'est là que, pour ma part, je me plais. J'ai la chance (je considère que c'est une chance) d'être dans une petite fac de province, qui n'est pas une usine, où les étudiants forment de petites promotions, où on se sent vraiment utiles auprès d'eux, sans toutefois qu'on attende de moi que je sois responsable d'eux et que je les éduque. Je n'ai pas de supérieur hiérarchique pour me donner des ordres que je juge débiles et contreproductifs, comme c'était le cas au lycée. Et surtout, à côté des cours, j'ai l'immense chance de pouvoir développer ma recherche librement, sans contraintes autres que le temps (certes de plus en plus réduit) qu'on me laisse pour le faire. Donc, intellectuellement, c'est parfaitement épanouissant. Mais il y a aussi sans doute des gens qui se sentiraient mal dans ce cadre, trouveraient le public étudiant moins intéressant, les tâches administratives ingrates... comme, à l'inverse, il y a des gens, comme Ascagne, qui se sentent mal dans le secondaire parce que ce public ne leur convient pas.
Vraiment, ce sont deux choses qui n'ont rien à voir. Par contre, je pense qu'il faut vraiment se garder de se dire "mon projet est d'enseigner dans le supérieur". Dans l'état actuel du recrutement, ça n'a pas de sens. Si l'on passe les concours et que l'on fait une thèse ensuite (ou non d'ailleurs), il faut se dire que la finalité de tout cela, ce sera le secondaire dans un premier temps et ensuite, eh bien on verra. Mon parcours s'est construit petit à petit, au gré des opportunités et des rencontres, quand j'ai commencé ma thèse je n'aurais jamais pensé faire un jour la moindre campagne de MCF, et aujourd'hui j'ai un poste. Ce qui m'a permis d'arriver là, c'est que paradoxalement je ne me suis jamais fait d'illusion sur ce point: j'avais acté que le supérieur, c'était en option, une sorte de cerise parfaite sur le gâteau patiemment cuisiné, et sinon tant pis, "échouer" (si tant est que ce soit un échec comme le disait très justement ETO) aurait été finalement dans l'ordre des choses, et j'aurais bifurqué. Avec regrets, certes, mais sans y laisser mon estime de moi.
Quant au supérieur, eh bien c'est là que, pour ma part, je me plais. J'ai la chance (je considère que c'est une chance) d'être dans une petite fac de province, qui n'est pas une usine, où les étudiants forment de petites promotions, où on se sent vraiment utiles auprès d'eux, sans toutefois qu'on attende de moi que je sois responsable d'eux et que je les éduque. Je n'ai pas de supérieur hiérarchique pour me donner des ordres que je juge débiles et contreproductifs, comme c'était le cas au lycée. Et surtout, à côté des cours, j'ai l'immense chance de pouvoir développer ma recherche librement, sans contraintes autres que le temps (certes de plus en plus réduit) qu'on me laisse pour le faire. Donc, intellectuellement, c'est parfaitement épanouissant. Mais il y a aussi sans doute des gens qui se sentiraient mal dans ce cadre, trouveraient le public étudiant moins intéressant, les tâches administratives ingrates... comme, à l'inverse, il y a des gens, comme Ascagne, qui se sentent mal dans le secondaire parce que ce public ne leur convient pas.
Vraiment, ce sont deux choses qui n'ont rien à voir. Par contre, je pense qu'il faut vraiment se garder de se dire "mon projet est d'enseigner dans le supérieur". Dans l'état actuel du recrutement, ça n'a pas de sens. Si l'on passe les concours et que l'on fait une thèse ensuite (ou non d'ailleurs), il faut se dire que la finalité de tout cela, ce sera le secondaire dans un premier temps et ensuite, eh bien on verra. Mon parcours s'est construit petit à petit, au gré des opportunités et des rencontres, quand j'ai commencé ma thèse je n'aurais jamais pensé faire un jour la moindre campagne de MCF, et aujourd'hui j'ai un poste. Ce qui m'a permis d'arriver là, c'est que paradoxalement je ne me suis jamais fait d'illusion sur ce point: j'avais acté que le supérieur, c'était en option, une sorte de cerise parfaite sur le gâteau patiemment cuisiné, et sinon tant pis, "échouer" (si tant est que ce soit un échec comme le disait très justement ETO) aurait été finalement dans l'ordre des choses, et j'aurais bifurqué. Avec regrets, certes, mais sans y laisser mon estime de moi.
- IridianeFidèle du forum
Ernestine a écrit:
Pour autant, à la fac, j'ai eu des TD qui n'étaient pas bien différents des classes de lycée... J'y mettais en oeuvre les mêmes démarches didactiques. Sinon en CM, je ne vois pas en quoi le métier est fondamentalement différent. Il s'agit d'enseigner.
Le métier est fondamentalement différent parce qu'à la fac tu n'es pas responsable de tes étudiants et tu n'as pas de hiérarchie sur le dos, ni de parents d'élèves. Ils ne veulent pas suivre ton TD? ils sortent ou ils ne viennent pas. Ils ont une mauvaise note? Ils peuvent râler mais tu n'auras pas à gérer papa-maman mécontents (parfois violents) sur l'ENT ou à la sortie des cours. Tu es en retard en cours? Tu écris un mail aux étudiants et tu rattrapes (ou pas, selon ton degré de conscience pro) mais personne ne viendra t'embêter et t'infantiliser. Non, vraiment, ça n'a rien à voir. Alors, après, certains collègues te diront peut-être que ces inconvénients peuvent facilement être contournés quand on est dans le secondaire, et vraiment tant mieux pour eux s'ils y arrivent, mais il suffit de lire ce forum pour constater que ce n'est pas si simple pour 99% des gens.
- MathadorEmpereur
Le problème est surtout qu'on dévoie complètement l'objectif initial des vacations qui étaient prévues pour que des professionnels hors ESR puissent participer à la formation de leur futurs confrères, et non pour que des aspirants à l'ESR aillent faire les enseignements qu'on veut bien leur attribuer en se trouvant un emploi « principal » en couverture.Ernestine a écrit:Je suis un peu d'accord avec ce que vous dites sur les vacations. Il s'agit ni plus ni moins de faire le job des titulaires mais dans une précarité abjecte. Et si, en plus, ça ne sert pas un dossier pour un recrutement, alors à quoi bon ? Autant publier et ne pas perdre de temps.
Pour des gens comme moi qui sont plutôt dans le premier cas, le système des vacations est adapté.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- IridianeFidèle du forum
Mathador a écrit:
Le problème est surtout qu'on dévoie complètement l'objectif initial des vacations qui étaient prévues pour que des professionnels hors ESR puissent participer à la formation de leur futurs confrères, et non pour que des aspirants à l'ESR aillent faire les enseignements qu'on veut bien leur attribuer en se trouvant un emploi « principal » en couverture.
Pour des gens comme moi qui sont plutôt dans le premier cas, le système des vacations est adapté.
Tout à fait. Ce qui, dans un monde idéal, supposerait qu'on fasse faire auxdits professionnels des cours ayant un lien avec leur métier. Par exemple, ce ne serait pas absurde (doux euphémisme) que des enseignants du secondaire viennent faire les cours de didactique aux MEEF au lieu que ce soit des enseignants chercheurs en sciences de l'éducation totalement déconnectés qui s'en chargent...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ernestine a écrit:Merci de ta réponse.
Si l'avis "motivé" est "motivant" alors tant mieux !
Comment avoir le syndrome de l'imposteur dans le secondaire alors que tu es un "grand sage" docteur ? Tu as de quoi leur en mettre plein les yeux.
Je suis un peu d'accord avec ce que vous dites sur les vacations. Il s'agit ni plus ni moins de faire le job des titulaires mais dans une précarité abjecte. Et si, en plus, ça ne sert pas un dossier pour un recrutement, alors à quoi bon ? Autant publier et ne pas perdre de temps.
Les vacations, il y a deux manières d'en faire : soit pour pouvoir signaler dans son dossier qu'on n'est pas ignorant de la chose (mais autant essayer de décrocher un poste de PRAG dans ce cas là) ; soit pour se changer les idées (car oui, cela existe aussi). Mais sinon, c'est à mon avis, une rustine que la fac pose sur un pneu de bicyclette en se disant qu'on pourra l'utiliser sur une camionnette…
Je ne peux sans doute pas savoir si c'est le même métier ou un autre — probablement un autre (cela fait trop longtemps que j'ai quitté le lycée, de sorte que même cela, ce n'est sans doute plus non plus le même métier).
Mais en dehors du fait qu'il n'y a pas de hiérarchie (en tout cas pesante), ce qui n'est pas rien, l'autre grande différence, c'est qu'on peut avoir, si on le veut, énormément de temps pour lire et écrire (dans ma discipline, travailler, c'est faire ça en tout cas). Pour ma part, ce sont les deux seules choses, surtout le temps, que je voulais. Évidemment, encore faut-il en avoir envie et la conserver (avec le temps, tout peut s'user).
- AscagneGrand sage
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] : Concernant le syndrome de l'imposteur, j'ai eu un début dans le secondaire très difficile, ce qui me poursuit. J'ai beaucoup de mal à me défaire des traumatismes de à cette époque-là (qu'ils soient issus des élèves, de la direction ou des collègues parfois) ; et de toute façon, je n'aime pas la pratique du métier face aux élèves... C'est tenace. Je n'ai eu aucun signe négatif de ma direction cette année, j'ai eu un PPCR supérieur à ce que j'attendais l'an dernier (forcément et encore heureux - mais très inférieur à ce qui satisferait mon ego*), j'ai quelques parents ou élèves qui me remercient, des collègues qui m'ont parfois dit que j'étais un bon PP, mais non, je n'arrive pas à me sentir vraiment légitime et compétent - et ma confiance en moi a morflé et morfle terriblement dans ce métier, si on me permet d'utiliser l'expression.
Dans un contexte universitaire ou savant, il m'arrive souvent de me sentir le plus bête dans la salle ; mais dans la salle des professeurs, je me sens humainement nul, ce qui est différent, parce que j'ai l'impression d'être foncièrement inférieur à mes collègues ; en classe, je rame contre moi-même, parce que le dernier endroit où je veux être, c'est devant des ados.
* C'est dur de se sentir globalement "bon", et de voir qu'on est dans un métier où ça ne sert guère voire pas, en fait, et où on est bloqué au stade de "satisfaisant" quels que soient les efforts entrepris - ce qui est sans doute le pire dans l'affaire.
On est forcé de mûrir rapidement, en exerçant dans le secondaire : je suis d'accord avec toi.
J'ai commencé à la fac et je ne le regrette pas (si comme tout le monde, j'étais allé dans le secondaire directement après le concours, j'aurais tout abandonné). Mais après mon premier poste dans le secondaire, j'étais sans doute plus mûr, lorsque je suis revenu à l'université.
Pour moi, c'est très différent. D'ailleurs, dans le secondaire - à part par moments en LCA, qui offre de la liberté - j'enseigne un programme et une variante scolaire des disciplines qui m'intéressent. À la fac, j'enseignais directement dans les disciplines telles qu'elles sont, même si évidemment, en licence, on fait des cours de licence. Précisément : j'ai adoré enseigner en licence et je serais pleinement volontaire pour encadrer des L1 (alors que j'ai vu des titulaires pester contre la tâche, forcément, qui était la bête noire de tel ou tel département de lettres). À mes débuts en tant que doctorant contractuel, j'avais des collègues qui pestaient - déjà ! - contre le cours qu'ils devaient aller faire en L1, et j'avais du mal à les comprendre... Alors, certes, ça dépend des cours aussi, sans doute !
Mais je m'éloigne de la question des vacations. Avec des collègues docteurs de mon lycée, on se dit parfois qu'on aimerait avoir une partie de notre service à la fac, mais évidemment, c'est différent d'ajouter une vacation par-dessus l'affaire.
Alors, il est tout à fait possible que je trouverais du plaisir à faire une vacation l'an prochain par exemple. Ce n'est pas ce dont j'ai besoin pour mon dossier : j'ai besoin de publier, de communiquer**. J'en aurais peut-être besoin pour mon bien-être, qui sait, mais le secondaire me prend déjà mon énergie. Cependant, stratégiquement, ce qu'il me faut, c'est le plus difficile : redevenir productif. Comme ça, la recherche avance, bénévolement, sans doute sans contrepartie (même pas de droits d'auteur hahaha).
** Mais si je peux dire ça, c'est parce que j'ai eu des centaines d'heures comme doc contractuel et comme ATER, évidemment. Le type de cours que je n'ai pas effectué ne devrait pas être fait sur des vacations, parce que (pour prendre un exemple évident) des cours d'agrégation payés au lance-pierre, c'est une abomination.
Dans un contexte universitaire ou savant, il m'arrive souvent de me sentir le plus bête dans la salle ; mais dans la salle des professeurs, je me sens humainement nul, ce qui est différent, parce que j'ai l'impression d'être foncièrement inférieur à mes collègues ; en classe, je rame contre moi-même, parce que le dernier endroit où je veux être, c'est devant des ados.
* C'est dur de se sentir globalement "bon", et de voir qu'on est dans un métier où ça ne sert guère voire pas, en fait, et où on est bloqué au stade de "satisfaisant" quels que soient les efforts entrepris - ce qui est sans doute le pire dans l'affaire.
Mais qui demande certains traits, je trouve. Mon tempérament et fonctionnement introverti n'ont jamais posé de problème par rapport à l'enseignement à la fac (où il y a une forme de distance), tandis qu'au lycée, ça joue ridiculement contre moi (et ironiquement, je m'apprête à quitter la tâche de PP de seconde après trois ans ! Ma direction a reconnu que j'avais effectivement assez aidé et que j'avais le droit d'arrêter ça là, même si évidemment on me propose désormais d'exercer la tâche en 1re. ).Iridiane a écrit:Par contre, c'est un métier dur, mais passionnant sur le plan humain.
Pareillement. Mais je sais que c'est un point sensible, difficile à aborder.Iridiane a écrit:j'ai même l'impression d'avoir senti mon cerveau se détruire peu à peu
On est forcé de mûrir rapidement, en exerçant dans le secondaire : je suis d'accord avec toi.
J'ai commencé à la fac et je ne le regrette pas (si comme tout le monde, j'étais allé dans le secondaire directement après le concours, j'aurais tout abandonné). Mais après mon premier poste dans le secondaire, j'étais sans doute plus mûr, lorsque je suis revenu à l'université.
Je suppose qu'être PRAG reste relativement accessible, tout de même (plus que professeur en prépa par exemple) ? MCF, non, c'est autre chose, mais comme tu le dis, c'est "dans l'état actuel du recrutement". Si je pense à l'état du recrutement au moment où je me suis dit que je pouvais envisager l'affaire, il y avait au moins 45% de postes en plus qu'aujourd'hui mis au concours de MCF, en général... Je précise que j'ai fait ma thèse pour faire ma thèse. D'ailleurs un peu trop (faire l'équivalent d'une thèse d'État mais sans être assez dynamique sur le reste, c'est contre-productif ).Iridiane a écrit:Par contre, je pense qu'il faut vraiment se garder de se dire "mon projet est d'enseigner dans le supérieur". Dans l'état actuel du recrutement, ça n'a pas de sens.
Dans mon expérience, c'est l'inverse. À part durant quelques moments quand j'ai eu une seconde très bonne, ou durant des cours avec les deux groupes de LCA les plus sérieux que j'ai pu avoir, je n'ai jamais senti de véritable similitude.Ernestine a écrit:Sinon en CM, je ne vois pas en quoi le métier est fondamentalement différent. Il s'agit d'enseigner.
Pour moi, c'est très différent. D'ailleurs, dans le secondaire - à part par moments en LCA, qui offre de la liberté - j'enseigne un programme et une variante scolaire des disciplines qui m'intéressent. À la fac, j'enseignais directement dans les disciplines telles qu'elles sont, même si évidemment, en licence, on fait des cours de licence. Précisément : j'ai adoré enseigner en licence et je serais pleinement volontaire pour encadrer des L1 (alors que j'ai vu des titulaires pester contre la tâche, forcément, qui était la bête noire de tel ou tel département de lettres). À mes débuts en tant que doctorant contractuel, j'avais des collègues qui pestaient - déjà ! - contre le cours qu'ils devaient aller faire en L1, et j'avais du mal à les comprendre... Alors, certes, ça dépend des cours aussi, sans doute !
Mais je m'éloigne de la question des vacations. Avec des collègues docteurs de mon lycée, on se dit parfois qu'on aimerait avoir une partie de notre service à la fac, mais évidemment, c'est différent d'ajouter une vacation par-dessus l'affaire.
Alors, il est tout à fait possible que je trouverais du plaisir à faire une vacation l'an prochain par exemple. Ce n'est pas ce dont j'ai besoin pour mon dossier : j'ai besoin de publier, de communiquer**. J'en aurais peut-être besoin pour mon bien-être, qui sait, mais le secondaire me prend déjà mon énergie. Cependant, stratégiquement, ce qu'il me faut, c'est le plus difficile : redevenir productif. Comme ça, la recherche avance, bénévolement, sans doute sans contrepartie (même pas de droits d'auteur hahaha).
** Mais si je peux dire ça, c'est parce que j'ai eu des centaines d'heures comme doc contractuel et comme ATER, évidemment. Le type de cours que je n'ai pas effectué ne devrait pas être fait sur des vacations, parce que (pour prendre un exemple évident) des cours d'agrégation payés au lance-pierre, c'est une abomination.
- LiliFranceNiveau 5
Ascagne a écrit:Je suppose qu'être PRAG reste relativement accessible, tout de même (plus que professeur en prépa par exemple) ?
Détrompe-toi : tout dépend de la discipline. En lettres, je n'ai pas l'impression qu'il y en ait tant que ça hors IUT. Evidemment, avoir un doctorat est un pré-requis pour certains postes de PRAG... (mais bon, comme cela semble être ton cas, cela ne posera pas de souci pour toi)
Et puis enseigner 192h/an (ATER, MCF) ou 384h/an (PRAG), c'est complètement différent (même si en définitive, un volume de 384h/an fera toujours moins d'heures à l'année que dans le secondaire, sauf si pondération). A part l'été ou entre mi-décembre et mi-janvier, dur dur de caser de la rédaction d'articles ou des participations à des colloques en dehors de ses 400 heures...
Quand j'étais ATER, j'étais très heureuse de pouvoir participer activement à la vie universitaire (formations, colloques, etc.) en dehors de mes cours alors que depuis que je suis ESAS (à 384h donc), je suis plutôt frustrée de ne faire que mes cours et rien que mes cours : les formations, les colloques, les séminaires organisés par les collègues, etc. tombent malheureusement pendant mes heures de cours et il est très compliqué de déplacer son service quand on a tant d'heures à assurer en si peu de temps (22 semaines) alors bye bye la stimulation intellectuelle et le public d'EC qui m'attiraient tant à l'université à l'origine...
- AscagneGrand sage
En lettres, je pensais principalement aux postes en IUT, en fait.
Je suis d'accord avec le reste. Hélas...
Je suis d'accord avec le reste. Hélas...
- PonocratesExpert spécialisé
C'est mon cas également: participations à des colloques, articles quand j'étais dans le secondaire (avec des vacations en parallèle dans plusieurs établissements différents du supérieur). Tout cela s'est fini quand je n'ai fait "que" 384 heures de micro- cours différents (avec de gros effectifs), sans compter les charges administratives et les heures sup' que l'on prend pour permettre à une formation de tourner ou dépanner les collègues. Mais je reconnais avoir toujours été intéressée par le fait d'enseigner du "nouveau" et que c'est chronophage pour la préparation...[/quote]LiliFrance a écrit:
Et puis enseigner 192h/an (ATER, MCF) ou 384h/an (PRAG), c'est complètement différent (même si en définitive, un volume de 384h/an fera toujours moins d'heures à l'année que dans le secondaire, sauf si pondération). A part l'été ou entre mi-décembre et mi-janvier, dur dur de caser de la rédaction d'articles ou des participations à des colloques en dehors de ses 400 heures...
Quand j'étais ATER, j'étais très heureuse de pouvoir participer activement à la vie universitaire (formations, colloques, etc.) en dehors de mes cours alors que depuis que je suis ESAS (à 384h donc), je suis plutôt frustrée de ne faire que mes cours et rien que mes cours : les formations, les colloques, les séminaires organisés par les collègues, etc. tombent malheureusement pendant mes heures de cours et il est très compliqué de déplacer son service quand on a tant d'heures à assurer en si peu de temps (22 semaines) alors bye bye la stimulation intellectuelle et le public d'EC qui m'attiraient tant à l'université à l'origine...
_________________
"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
Page 5 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Révolution dans l'enseignement supérieur : la limite d'âge de 28 ans saute pour le recrutement des agents temporaires vacataires non salariés
- Le nombre d'étudiants dans le supérieur en France devrait augmenter de 200 000 d'ici 10 ans.
- Nombre d'entrants trois fois supérieur au nombre de postes vacants?
- Les universités confrontées à l’explosion du nombre d’étudiants.
- Décret permettant l'affectation des PLP en collèges/LGT/Supérieur et PE dans le supérieur
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum