- JohnMédiateur
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- zinaNiveau 10
Je pense que c'est une bonne chose. Quand j'étais en thèse, mon directeur de thèse qui était aussi directeur d'institut m'a demandé d'être un prête nom pour un contractuel qui assurait des cours pour des DESS. Et devinez qui a eu un contrôle fiscale parce qu'il n'a pas déclaré les revenus de ces heures ?
- barègesÉrudit
Tout dépendra des employeurs, mais est-ce que cela ne risque pas d'encourager le recours à l'emploi précaire ? Le mieux serait bien entendu de rémunérer un maximum de thèses, ou de réduire le nombre de thèses non financées (ou, en SHS, trouver un autre système que le contrat doctoral sur trois ans qui mène, pour ceux qui passent plus de trois ans sur la thèse, à ne plus être payés dans la dernière année qui est la plus dense...)
ATER, c'est mieux payé que vacataire pour moins d'heures; cette mesure risque bien de mener à la suppression progressive des postes d'ATER (quel intérêt pour les facs de continuer à proposer ces postes, s'il y a une petite armée de doctorants aux abois facilement corvéables à moindres frais?). Et un doctorant qui doit finir une thèse n'a pas intérêt à crouler sous la charge de centaines d'heures de cours, ou à devoir vivre avec rien du tout : il sera mieux avec un demi-poste d'ATER (96h) ou un poste plein.
ATER, c'est mieux payé que vacataire pour moins d'heures; cette mesure risque bien de mener à la suppression progressive des postes d'ATER (quel intérêt pour les facs de continuer à proposer ces postes, s'il y a une petite armée de doctorants aux abois facilement corvéables à moindres frais?). Et un doctorant qui doit finir une thèse n'a pas intérêt à crouler sous la charge de centaines d'heures de cours, ou à devoir vivre avec rien du tout : il sera mieux avec un demi-poste d'ATER (96h) ou un poste plein.
- alberto79Habitué du forum
A mon avis, cette mesure ne change pratiquement rien en réalité car il n´y pas beaucoup de doctorants de plus de 28 ans qui ne travaillent pas. Et si vous avez plus de 28 ans, vous ne travaillez pas et vous n´avez pas réussi à avoir un poste d´ATER ni un contrat doctoral, il faudrait vous demander à quoi bon faire des vacations dans l´enseignement supérieur car ce serait impossible pour vous d´obtenir un poste après.
Cela n´est pas possible car la limite de 96 heures (HETD) pour les agents temporaires d´enseignement ne change pas mais je suis d´accord avec vous concernant la progressive précarisation de l´enseignement supérieur.
barèges a écrit:Tout dépendra des employeurs, mais est-ce que cela ne risque pas d'encourager le recours à l'emploi précaire ? Le mieux serait bien entendu de rémunérer un maximum de thèses, ou de réduire le nombre de thèses non financées (ou, en SHS, trouver un autre système que le contrat doctoral sur trois ans qui mène, pour ceux qui passent plus de trois ans sur la thèse, à ne plus être payés dans la dernière année qui est la plus dense...)
ATER, c'est mieux payé que vacataire pour moins d'heures; cette mesure risque bien de mener à la suppression progressive des postes d'ATER (quel intérêt pour les facs de continuer à proposer ces postes, s'il y a une petite armée de doctorants aux abois facilement corvéables à moindres frais?). Et un doctorant qui doit finir une thèse n'a pas intérêt à crouler sous la charge de centaines d'heures de cours, ou à devoir vivre avec rien du tout : il sera mieux avec un demi-poste d'ATER (96h) ou un poste plein.
Cela n´est pas possible car la limite de 96 heures (HETD) pour les agents temporaires d´enseignement ne change pas mais je suis d´accord avec vous concernant la progressive précarisation de l´enseignement supérieur.
- barègesÉrudit
Ah, je ne connaissais pas ce plafond.
Cela fait en net quelque chose comme 3500 euros, non ?
On ne vit pas avec.
Cela fait en net quelque chose comme 3500 euros, non ?
On ne vit pas avec.
- alberto79Habitué du forum
barèges a écrit:Ah, je ne connaissais pas ce plafond.
Cela fait en net quelque chose comme 3500 euros, non ?
On ne vit pas avec.
C´est pour ça que je disais qu´à mon avis cette mesure ne change pas grande chose.
- barègesÉrudit
Du point de vue d'une fac autonome sans le sou, si : payer 96h à ce prix-là, c'est une aubaine.
J'espère qu'aucune d'entre elles ne jouera à ce jeu.
Parce que quand seul un poste sous-payé est proposé, dans la période que nous vivons, ce poste est pourvu.
Il y a bien des contractuels qui viennent faire 192h annuelles pour 800 euros par mois.
Un doctorant, qui peut vivre chez ses parents ou chez son conjoint, et se contenter d'un revenue de survie, ou cumuler deux petits boulots, cela risque d'exister assez vite.
Alors j'espère que cette mesure ne changera rien, vraiment. Mais elle fait un peu le bruit d'une petite digue qui lâche.
J'espère qu'aucune d'entre elles ne jouera à ce jeu.
Parce que quand seul un poste sous-payé est proposé, dans la période que nous vivons, ce poste est pourvu.
Il y a bien des contractuels qui viennent faire 192h annuelles pour 800 euros par mois.
Un doctorant, qui peut vivre chez ses parents ou chez son conjoint, et se contenter d'un revenue de survie, ou cumuler deux petits boulots, cela risque d'exister assez vite.
Alors j'espère que cette mesure ne changera rien, vraiment. Mais elle fait un peu le bruit d'une petite digue qui lâche.
- alberto79Habitué du forum
barèges a écrit:Du point de vue d'une fac autonome sans le sou, si : payer 96h à ce prix-là, c'est une aubaine.
J'espère qu'aucune d'entre elles ne jouera à ce jeu.
Parce que quand seul un poste sous-payé est proposé, dans la période que nous vivons, ce poste est pourvu.
Il y a bien des contractuels qui viennent faire 192h annuelles pour 800 euros par mois.
Un doctorant, qui peut vivre chez ses parents ou chez son conjoint, et se contenter d'un revenue de survie, ou cumuler deux petits boulots, cela risque d'exister assez vite.
Alors j'espère que cette mesure ne changera rien, vraiment. Mais elle fait un peu le bruit d'une petite digue qui lâche.
Je suis d´accord avec vous barèges, mais il faut tenir en compte aussi la responsabilité du doctorant lui-même. Comme je disais plus haut, si vous avez plus de 28 ans, vous ne travaillez pas et vous n´avez pas réussi à avoir un poste d´ATER ni un contrat doctoral, il faudrait vous demander à quoi bon faire des vacations dans l´enseignement supérieur car ce serait impossible pour vous d´obtenir un poste après.
- barègesÉrudit
Si vous n'avez pas de concours, c'est un petit boulot qui en vaut un autre...
- alberto79Habitué du forum
barèges a écrit:Si vous n'avez pas de concours, c'est un petit boulot qui en vaut un autre...
Je comprends, mais, à quoi bon faire une thèse alors, sachant qu´on n´a strictement aucune chance de devenir un jour MCF ou CR ? Autant se mettre à travailler à plein temps ailleurs.
- barègesÉrudit
Je pensais en particulier aux gens qui finissent une thèse, dans le cas assez fréquent en SHS où une personne a un contrat doctoral, dépasse les trois ans, et se retrouve sans rien du tout à la fin (et à 28 ans passés).
Pour finir la thèse, il y a ATER ou, désormais, vacations.
Pour finir la thèse, il y a ATER ou, désormais, vacations.
- alberto79Habitué du forum
barèges a écrit:Je pensais en particulier aux gens qui finissent une thèse, dans le cas assez fréquent en SHS où une personne a un contrat doctoral, dépasse les trois ans, et se retrouve sans rien du tout à la fin (et à 28 ans passés).
Pour finir la thèse, il y a ATER ou, désormais, vacations.
Ahh, je comprends mieux et je suis d´accord avec vous sur ce point.
- philannDoyen
Il faut ajouter qu'en SHS la très grande majorité des doctorants ne sont ni allocataires (contractuels) ni ATER et ils ne renoncent pas pour autant (enfin pas tous, c'est en SHS aussi que le taux d'abandon est le plus grand!)
Je trouve ça un peu dur et limité de restreindre la thèse à seulement une perspective professionnelle.
Je trouve ça un peu dur et limité de restreindre la thèse à seulement une perspective professionnelle.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- alberto79Habitué du forum
philann a écrit:Il faut ajouter qu'en SHS la très grande majorité des doctorants ne sont ni allocataires (contractuels) ni ATER et ils ne renoncent pas pour autant (enfin pas tous, c'est en SHS aussi que le taux d'abandon est le plus grand!)
Je trouve ça un peu dur et limité de restreindre la thèse à seulement une perspective professionnelle.
Mais évidemment je ne veux pas empêcher ceux qui veulent faire une thèse simplement pour leur épanouissement de continuer leur projet. Mais il faudrait qu´ils sachent qu´ils n´ont aucune chance de devenir un jour CR ou MCF. Le problème c´est que souvent ils sont mal conseillés ou rêveurs et après il a beaucoup d´aigreurs parce que, en plus, comme on l´a dit ici assez souvent, malheureusement un doctorat en SHS ou en Lettres n´est pas utile pour le monde professionnel.
- CondorcetOracle
alberto79 a écrit:philann a écrit:Il faut ajouter qu'en SHS la très grande majorité des doctorants ne sont ni allocataires (contractuels) ni ATER et ils ne renoncent pas pour autant (enfin pas tous, c'est en SHS aussi que le taux d'abandon est le plus grand!)
Je trouve ça un peu dur et limité de restreindre la thèse à seulement une perspective professionnelle.
Mais évidemment je ne veux pas empêcher ceux qui veulent faire une thèse simplement pour leur épanouissement de continuer leur projet. Mais il faudrait qu´ils sachent qu´ils n´ont aucune chance de devenir un jour CR ou MCF. Le problème c´est que souvent ils sont mal conseillés ou rêveurs et après il a beaucoup d´aigreurs parce que, en plus, comme on l´a dit ici assez souvent, malheureusement un doctorat en SHS ou en Lettres n´est pas utile pour le monde professionnel.
Malgré tout, qui touche la prime d'encadrement doctoral, capitalise sur les recherches ainsi menées à terme, fait valoir la puissance de l'école doctorale, eu égard au nombre de doctorants formés ?
Que seraient les SHS en France si seules les thèses financées pouvaient être soutenues ?
- alberto79Habitué du forum
condorcet a écrit:alberto79 a écrit:philann a écrit:Il faut ajouter qu'en SHS la très grande majorité des doctorants ne sont ni allocataires (contractuels) ni ATER et ils ne renoncent pas pour autant (enfin pas tous, c'est en SHS aussi que le taux d'abandon est le plus grand!)
Je trouve ça un peu dur et limité de restreindre la thèse à seulement une perspective professionnelle.
Mais évidemment je ne veux pas empêcher ceux qui veulent faire une thèse simplement pour leur épanouissement de continuer leur projet. Mais il faudrait qu´ils sachent qu´ils n´ont aucune chance de devenir un jour CR ou MCF. Le problème c´est que souvent ils sont mal conseillés ou rêveurs et après il a beaucoup d´aigreurs parce que, en plus, comme on l´a dit ici assez souvent, malheureusement un doctorat en SHS ou en Lettres n´est pas utile pour le monde professionnel.
Malgré tout, qui touche la prime d'encadrement doctoral, capitalise sur les recherches ainsi menées à terme, fait valoir la puissance de l'école doctorale, eu égard au nombre de doctorants formés ?
Que seraient les SHS en France si seules les thèses financées pouvaient être soutenues ?
Mais par exemple en histoire soit la thèse est financée, soit le doctorant a déjà un travail, et généralement il est certifié ou agrégé d´histoire. C´est vrai que ce n´est pas le cas par exemple en sociologie mais il y beaucoup trop de thèses dans cette filière et très peu de débouchés après.
- yphrogEsprit éclairé
alberto79 a écrit:barèges a écrit:Ah, je ne connaissais pas ce plafond.
Cela fait en net quelque chose comme 3500 euros, non ?
On ne vit pas avec.
C´est pour ça que je disais qu´à mon avis cette mesure ne change pas grande chose.
Sauf qu'en pratique je crois que c'est 96 heures par université. Les cumulards prennent-ils une risque en se faisant embaucher à droite et à gauche comme ça? Ce serait dommage de finir en tôle pour avoir accepté trop de "contrats"
- CondorcetOracle
alberto79 a écrit:condorcet a écrit:alberto79 a écrit:philann a écrit:Il faut ajouter qu'en SHS la très grande majorité des doctorants ne sont ni allocataires (contractuels) ni ATER et ils ne renoncent pas pour autant (enfin pas tous, c'est en SHS aussi que le taux d'abandon est le plus grand!)
Je trouve ça un peu dur et limité de restreindre la thèse à seulement une perspective professionnelle.
Mais évidemment je ne veux pas empêcher ceux qui veulent faire une thèse simplement pour leur épanouissement de continuer leur projet. Mais il faudrait qu´ils sachent qu´ils n´ont aucune chance de devenir un jour CR ou MCF. Le problème c´est que souvent ils sont mal conseillés ou rêveurs et après il a beaucoup d´aigreurs parce que, en plus, comme on l´a dit ici assez souvent, malheureusement un doctorat en SHS ou en Lettres n´est pas utile pour le monde professionnel.
Malgré tout, qui touche la prime d'encadrement doctoral, capitalise sur les recherches ainsi menées à terme, fait valoir la puissance de l'école doctorale, eu égard au nombre de doctorants formés ?
Que seraient les SHS en France si seules les thèses financées pouvaient être soutenues ?
Mais par exemple en histoire soit la thèse est financée, soit le doctorant a déjà un travail, et généralement il est certifié ou agrégé d´histoire. C´est vrai que ce n´est pas le cas par exemple en sociologie mais il y beaucoup trop de thèses dans cette filière et très peu de débouchés après.
Et quand le financement s'arrête ? Il n'y a pas assez de postes d'enseignants-chercheurs ou de chercheurs pour tous les docteurs dans cette discipline. Alors pourquoi former des docteurs sans débouchés professionnels si ce n'est pour maintenir en respiration assistée l'institution qui les "accueille" ? Ce n'est pas de l'aigreur mais juste une interrogation. Quant à dire qu'un doctorat en SHS ou en lettres n'est pas utile dans l'entreprise, cela constitue à mon sens un biais sémantique : pas reconnu, d'accord, inutile voire.
- barègesÉrudit
xphrog a écrit:alberto79 a écrit:barèges a écrit:Ah, je ne connaissais pas ce plafond.
Cela fait en net quelque chose comme 3500 euros, non ?
On ne vit pas avec.
C´est pour ça que je disais qu´à mon avis cette mesure ne change pas grande chose.
Sauf qu'en pratique je crois que c'est 96 heures par université. Les cumulards prennent-ils une risque en se faisant embaucher à droite et à gauche comme ça? Ce serait dommage de finir en tôle pour avoir accepté trop de "contrats"
Si on part comme ça on peut aussi imaginer des inscriptions "blanches" en thèse (ou une thèse de quinze ans), avec un temps d'enseignement de 384h de vacations sur 4 facs...
- alberto79Habitué du forum
condorcet a écrit:
Et quand le financement s'arrête ? Il n'y a pas assez de postes d'enseignants-chercheurs ou de chercheurs pour tous les docteurs dans cette discipline. Alors pourquoi former des docteurs sans débouchés professionnels si ce n'est pour maintenir en respiration assistée l'institution qui les "accueille" ?
Je pense comme vous Condorcet. Mai au même temps, le doctorat est une richesse en lui-mème, aussi bien pour le docteur que pour l´ensemble de la societé.
condorcet a écrit:. Quant à dire qu'un doctorat en SHS ou en lettres n'est pas utile dans l'entreprise, cela constitue à mon sens un biais sémantique : pas reconnu, d'accord, inutile voire.
Je me suis mal exprimé. Je voulais dire qu´un doctorat n´est pas perçu comme utile par la plupart de gens qui sont dans le monde professionnel, non qu´il ne soit pas réellement utile pour le monde professionnel. Je sais bien que le doctorat apporte beaucoup de compétences, hélas, généralement méconnues par le monde de l´entreprise.
- CondorcetOracle
alberto79 a écrit:condorcet a écrit:
Et quand le financement s'arrête ? Il n'y a pas assez de postes d'enseignants-chercheurs ou de chercheurs pour tous les docteurs dans cette discipline. Alors pourquoi former des docteurs sans débouchés professionnels si ce n'est pour maintenir en respiration assistée l'institution qui les "accueille" ?
Je pense comme vous Condorcet. Mais au même temps, le doctorat est une richesse en lui-même, aussi bien pour le docteur que pour l´ensemble de la société.condorcet a écrit:. Quant à dire qu'un doctorat en SHS ou en lettres n'est pas utile dans l'entreprise, cela constitue à mon sens un biais sémantique : pas reconnu, d'accord, inutile voire.
Je me suis mal exprimé. Je voulais dire qu´un doctorat n´est pas perçu comme utile par la plupart de gens qui sont dans le monde professionnel, non qu´il ne soit pas réellement utile pour le monde professionnel. Je sais bien que le doctorat apporte beaucoup de compétences, hélas, généralement méconnues par le monde de l´entreprise.
Je me demande si la manière dont beaucoup de doctorats sont menés à terme (je pense aux statuts batards, aux relations parfois difficile entre le patron de thèse et le thésard, aux mille-et-unes embûches quotidiennes) ne contribuent à enraciner chez nos contemporains l'idée que la précarité est la normalité (la réifie et la justifie en quelque sorte).
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