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Elzzah
Niveau 3

Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... Empty Et ça y est, j'ai pleuré devant eux...

par Elzzah Ven 23 Mar 2018, 23:03
J'ai eu de grandes difficultés cette année avec une classe de première st2s, dont aucun autre prof ne se plaint, au contraire. En fait, ils étaient très sympa pendant à peu près tout le premier semestre. Mon erreur, je le sais, ça a été de ne pas être ferme du tout avec eux puisqu'ils étaient très chouettes (mon deu quand je me relis...). Bizarrement, c'est quelque chose que j'ai fait naturellement avec mes secondes, j'ai imposé un cadre très ferme et n'en ai jamais dérogé. Avec les premières et les terms, je ne l'ai pas fait. Il faut dire que j’appréhendais énormément de faire mon stage en lycée, question de confiance en soi face à des grands je pense.
Bref, j'ai bien conscience de mes erreurs. Après la mise en place de plein de mesure qui n'ont servi à rien (plan de classe, heures de colle, exclusions) le cpe est venu une fois faire une vie de classe avec mes premières, ça s'est ensuite amélioré 3 séances environ, et aujourd'hui catastrophe. Personne ou presque n'avait préparé son oral à faire depuis une semaine, tous étaient sur la défensive et même les plus gentils me parlent comme à un chien. Je m’arrête, leur fait part de mon découragement face à leur attitude, ils se taisent et m'écoutent. Quand je leur demande si il y a des choses qu'ils aimeraient voir changer en cours pour que l'ambiance change ou qu'ils se sentent mieux face à l'anglais (erreur je le sais bien), je me reçois des critiques "honnêtement vous êtes trop gentille donc vous vous faites avoir, vous faites pas comme Mme X ou X, vous ne devriez pas faire ça ça ou ça"... là je m’arrête, considère l'idée de sortir du cours, mais je choisi de continuer, la voix tremblante et les yeux plein de larmes. Y a eu un gros silence.
Je me suis faite arrêter pour l'après-midi car j'étais sensée avoir mes terms qui ont été odieux avec moi toute l'année (pas en mode bordélisation, mais plutôt remise en question de mes compétences, hostilité, etc.), vu mon état je n'aurais pas supporté un de leurs épisodes.
Je suis découragée face à ces deux classes, et plus particulièrement mes premières en fait (alors que j'ai été omnubilée par les terms toute l'année), je me dis que si je n'arrive pas à gérer la filière réputée la plus sage de mon lycée, qu'est-ce que ce sera par la suite. Et je ne peux pas m’empêcher de me dire que si j'arrive à gérer mes 2 classes de secondes, c'est pas grâce à moi, mais parce qu'ils sont gentils. Je déprime ferme.
J'aimerais surtout avoir des témoignages d'évolution à partir de l'année suivant le stage. Est-ce qu'on s'améliore? Est-ce qu'on se traine encore tout ça? Cela dépend sûrement... Et bien sûr j'appréhende l'inspection si elle se passe avec eux.... est-ce que le bordel en classe peut être facteur de non titularisation, j'imagine bien que oui... tant de questions et de découragement.
Danska
Danska
Prophète

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par Danska Ven 23 Mar 2018, 23:12
D'abord, fleurs2 pour toi. Heureusement, c'est le week-end, tu vas pouvoir souffler un peu.

Ensuite, rassure-toi : du bazar - au sens de bavardages, remises en cause du cours, etc. - la plupart des enseignants en ont eu ou en auront (et personne n'est à l'abri). On ne licencie pas un stagiaire parce qu'il a du bavardage dans ses cours... La vraie bordélisation, c'est quand les chaises volent dans la classe, que les élèves se lèvent et sortent, mangent en classe, n'écoutent pas un mot du cours, etc. Toi, tu n'en es pas là.

L'année de stage est une année de découverte : tu le dis toi-même, tu as fait des erreurs en début d'année (comme tout le monde), tu as vu lesquelles, tu ne les referas pas l'année prochaine. Tout ça pour dire qu'en règle générale, oui, ça s'améliore après l'année de stage, au fur et à mesure qu'on découvre comment tenir une classe (pas de recette universelle, mais des petites astuces qui aident), qu'on prend de l'assurance dans ses compétences, qu'on remanie ses cours pour les améliorer et mieux les adapter aux élèves, etc.


D'ailleurs, tu peux commencer dès cette année : fin mars, il est un peu tard pour redresser la barre pour de bon, mais rien ne t'empêche de faire preuve d'autorité dès maintenant. Ils n'ont pas préparé leurs oraux ? 0 si tu avais prévu de noter ; sinon, tu fais refaire le travail en prévenant que la prochaine fois ce sera noté, et tu sanctionnes si ce n'est pas fait.

Si la direction et la vie scolaire te soutiennent, n'hésite pas à t'appuyer sur eux : si les élèves sentent que tu es soutenue, cela peut grandement t'aider à rétablir la situation en cours (quitte à virer les élèves les plus pénibles pour restaurer une ambiance de travail correcte).
liliepingouin
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Érudit

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par liliepingouin Ven 23 Mar 2018, 23:34
L'année de stage est souvent difficile, mais ensuite, avec les années, on gagne considérablement en assurance et ça aide beaucoup.
Les élèves sont souvent très cruels quand on est jeune, c'est un comble mais c'est fréquent. Courage, ces petits arrogants méritent qu'on les remette à leur place. Essaie de voir avec le PP de la classe si on peut leur remonter les bretelles.
C'est très positif que ça se passe bien avec les secondes, c'est la preuve que tu peux y arriver.
Les classes réputées faciles, ça ne veut rien dire. Une année de stage n'a rien à voir avec une année d'enseignant titulaire en poste. Les classes ne réagissent pas de la même façon.

La classe que j'avais en stage m'a aussi fait pleurer. C'était une classe de lycée de centre-ville réputé facile.
Depuis je suis en lycée techno avec des classes plus compliquées, eh bien il y a longtemps que je ne pleure plus!
Courage.

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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
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User17095
Érudit

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par User17095 Ven 23 Mar 2018, 23:41
Il n'y a pas de raison de croire que les secondes soient particulièrement complaisants, et les autres classes ingérables. Tu as identifié toi-même une cause essentielle de la réussite avec certaines classes : un cadre ferme, et surtout clair - parce qu'il n'y a pas besoin d'être une peau de vache, il faut surtout être cohérent, prévisible dans ses attentes, pour se positionner efficacement.

Et comme le rappelait très justement Danska, on se rate forcément de temps en temps sur une classe (je parle d'expérience...). La différence entre un débutant et un expérimenté, c'est la fréquence à laquelle ça arrive...

Il est difficile de te conseiller avec pertinence sans avoir observé ton cours, surtout à ce stade de l'année. Les conseils utiles sont en fonction de ta personnalité et de ton "style."
Mais les élèves que tu décris, si désagréables ou apathiques puissent-ils être, ne semblent pas hors de portée : ils ne font pas le travail demandé, mais ils ne balancent pas de chaises, et quand ils te critiquent, même s'ils n'ont évidemment pas à le faire, c'est qu'ils attendent quelque chose. Ce n'est pas le manque de cadre intelligible qui suscite la contestation : c'est l'anxiété née de ce flou qui se manifeste ainsi.
On peut donc supposer qu'ils sont encore assez scolaires pour que l'approche proposée de Danska soit une très bonne piste : le mini-contrôle systématique en début d'heure par exemple, les faire travailler en groupe et relever systématiquement des productions notées, etc. Surtout, annonce, et fais (même si pendant un temps tu vas avoir beaucoup de boulot en plus, tu pourras relâcher la pression ensuite).
De cette façon, quelle que soit la virulence de leurs critiques, ils seront forcés de garder à l'esprit que c'est toi qui évalues, et que tu évalues parce que tu es légitime.

Leur demander de déterminer eux-mêmes des éléments de cadre et des façons de travailler peut être intéressant pour les mettre face à leurs responsabilités et les impliquer, mais ça me semble casse-gueule quand on débute.

Concernant la titularisation, évidemment ça passe moins bien quand on est en difficulté de gestion de classe... mais qui peut prétendre être au top à ce sujet en début de carrière ? Identifier ce qui dysfonctionne, avoir commencé une réflexion, comprendre et appliquer avec pertinence les conseils qu'on te donne, et à côté de ça avoir des séquences bien ficelées, devrait suffire.
J'ai très rarement dit à propos de stagiaires "c'est déjà un professeur solide" ; j'ai souvent dit "il fera un très bon prof dans un an s'il continue comme ça."

Enfin, "filière la plus sage du lycée", ça ne veut pas dire grand chose : n'importe quel groupe peut partir en vrille, justement par effet de groupe.
Les classes deviendront d'autant plus "faciles" que tu auras un peu de métier, un peu d'assurance, un peu de stabilité et donc de réputation dans un établissement (même combat quand on est perdir d'ailleurs, vis à vis des élèves, des enseignants, des familles, c'est l'installation qui est compliquée).
Marie-Henriette
Marie-Henriette
Niveau 8

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par Marie-Henriette Ven 23 Mar 2018, 23:45
J'ai pleuré une fois devant une classe, pas spécialement odieuse, après plus de quinze ans de boutique.
Ça arrive, nous ne sommes pas des machines.
Bon courage.
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User17095
Érudit

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par User17095 Ven 23 Mar 2018, 23:51
Alors précision sur cette question de légitimité par l'évaluation (parce que c'est le mot-clé dans cette histoire, ta légitimité, sa contestation, et le fait que ça t'atteigne parce que tu es stagiaire et pas encore titularisée).

Le risque, c'est que tu passes pour la vilaine. "Vas-y elle m'a mis 2 parce qu'elle veut trop se venger."

Donc il est absolument nécessaire d'être hyper claire sur ce qui est attendu et ce qui rapporte des points, et de souligner les réussites, même minimes, en les reliant au bon climat : "vous voyez, quand vous travaillez et que vous suivez mes conseils, vous avancez"
A l'inverse, proscrire la réflexion tellement tentante, type "je vous ai prévenu, vous avez une sale note, et c'est bien fait pour vous", qui sera reçue comme de la mesquinerie, et aborder plutôt sur "écoutez c'est dommage, je vois bien que vous pourriez y arriver, mais pourquoi ne voulez-vous pas essayer de faire ce que je vous dis ?"
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

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par pseudo-intello Sam 24 Mar 2018, 00:24
Ce n'est pas parce qu'il s'agit de "la meilleure filière" que les élèves sont forcément plus sages.
Parfois, les plus retors sont justement ceux qui ont le potentiel intellectuel de savoir ce qu'ils font, et savoir où taper.

l y a objectivement des classes plus faciles que d'autres sur le papier, mais toutes les exceptions sont possibles. Dans le collège le plus tranquille que j'ai expérimenté, et dans lequel enseigner était plaisant et confortable (pourtant, CSP -, rares étaient le familles où les deux parents travaillaient, etc, mais les élèves étaient polis et, à mon sens, sympathique), va savoir pourquoi, les TZR d'espagnols (il y en avait plusieurs qui se partageaient un maigre BMP) se faisaient systématiquement bordelliser. Parce qu'elles n'étaient là que pour une classe ou deux ? Parce que leur discipline n'était pas jugée importante par les élèves ? Parce que les élèves si obéissants et calmes tout le reste de la semaine utilisaient ce cours comme soupape, ou comme rappel rassurant à l'ado qui sommeillait en eux "c'est bon, regarde, toi aussi t'es un vrai rebelle qui malmène son prof" ? Peut-être qu'à force d'entendre que ce collège était mignon, elles étaient arrivées un peu trop la fleur au fusil ?Je ne sais pas. Tout e que je sais, c'est que pas une seule fois je ne suis venue en cours en craignant d'avoir du bazar, et que ces trois collègues galéraient, alors qu'elles n’étaient pas forcément en difficulté dans leur(s) autres(s) établissement(s). C'est la vie des profs, surtout des profs débutants.
L'avantage, c'est que tu as identifié l'origine du problème. Les pistes qui ont été données sont bonnes. Ça ne fonctionnera pas forcément immédiatement, mais persévère et si tu ne relâches pas, ça devrait tout de même aller mieux, même si l'hostilité de tout une classe, c'est très dur, et qu'il est décourageant de voir que me^me les gentils s'y mettent. Nous sommes nombreux à avoir connu cela. Nous avons survécu.


C'est très humain, quand on est stagiaire, d'y aller sympa parce que la classe qu'on a en face de soi est sympa, et que ça détend, a fortiori quand on est obligé de tenir un cadre très strict avec les autres classes. Surtout quand on est stagiaire ; par la suite, chat échaudé...


Dernière édition par pseudo-intello le Sam 24 Mar 2018, 00:56, édité 1 fois
Petit pois
Petit pois
Niveau 9

Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... Empty Re: Et ça y est, j'ai pleuré devant eux...

par Petit pois Sam 24 Mar 2018, 00:39
Bonsoir Elzzah !
Je lis ton témoignage et en suis émue.
Tout d'abord Bravo ! d'avoir pu écrire ton ressenti et ton questionnement. Beaucoup n'osent pas le faire. Tu as des doutes et des interrogations ... Et cela est bien normal ! Tu l'écris et le déclare. Beaucoup ne le font pas.
J'ai trente ans "de boutique" mais n'oublie pas que au début de ma deuxième année dans le chaudron de l'enseignement, j'ai aussi eu de grosses hésitations et des larmes. Pas d'année de stage à mon époque : +20 H hebdomadaires (Heures sup : ça aidait à me persuader que diplôme = bon salaire !), 4 niveaux différents (5e, 2de, 1ere, Term), et plein de croyances sur mon nouveau métier-qui-allait-changer-ma-vie et qui prouvait à mes proches qu'il y avait une intellectuelle dans la famille. Et la ferme pensée que j'allais changer l'avenir de mes élèves !
Une Term B composée d'élèves qui savaient qu'ils inaugureraient la première promotion de bacheliers du bahut. Pas des méchants, mais des jeunes qui ne comprenaient  même pas comment ils avaient pu arriver à ce niveau (Nouveau Lycée = recrutement large). Et les cours se passent bien avec toutes mes classes, sauf eux ! Ils m'interpellent, me 'parlent pas bien (Il y a une élève qui a un an de plus que moi !!! 23 ans !), me questionnent sur tout, savent sur quel bouton appuyer pour me déstabiliser ... Et les cours s'enchainent ; je les comptabilisent par rapport à une progression virtuelle puisque jamais expérimentée ... Selon les jours, les heures, les humeurs, cela se passe plus ou moins bien ... Et un matin où je devais les prendre à 8H00, je n'ai pas envie d'y aller. Je me force : je vais au lycée et ne peux pas me résoudre à garer ma voiture. Je continue ma route et vais regarder la mer ... Et décide ne pas y retourner. L'enseignement n'est pas pour moi. "pas en mode bordélisation, mais plutôt remise en question de mes compétences, hostilité, etc.".
J'ai souvent eu la voix étranglée, une larme au coin de l'oeil. Je n'en peux plus. Je ne veux plus vivre cela.
Par contre, je n'ai pas vu le regard compatissant des élèves qui ne trouvaient pas juste que certains me poussent à bout. Je n'ai pas entendu les chuchotements des élèves qui demandaient aux perturbateurs de se taire. Je n'ai pas compris que ces comportements étaient dirigés envers une prof, pas envers moi.
J'ai été arrêtée trois semaines par le médecin. J'ai repris avec la boule au ventre. Et ça s'est bien passé ... A la fin de l'année, cette fameuse classe de Term B m'a offert un briquet Zippo de collection. Et là aussi, j'ai pleuré. Je l'ai fait gravé "Term B 1992". Je ne fume plus depuis le 1er novembre dernier, mais jamais n’abandonnerai cet objet ! Il est toujours sur mon bureau.
Et mieux : je suis rentrée tard à la maison ce soir. J'étais au bistrot. Avec qui je discutais ? Avec un ancien élève de cette fameuse Term B !!! Et j'adore (!!) entendre dire :"On vous a fait ch.., mais on vous aimais bien. On était c... ". Mais on vous aimait bien !". Il est bassiste dans un groupe de Rock.
Je crois que les conditions d'entrée dans le métier ont bien changé. Je crois que les jeunes professeurs ont bien du mérite.
Je crois que tes interrogations sont bon signe : le professorat n'est pas un métier alimentaire.
Allez, Zou ! Une mauvaise semaine ! Une mauvaise journée ! Continue à faire ton métier : il faut l'apprendre et le maitriser. Cela va venir avec l'expérience ! Par contre, ce n'est pas normal de souffrir au travail. Si tu n'en peux plus : médecin et repos. Réflexion, méditation, plaisirs : et tu vois si tu en veux encore !
Elzzah : on peut prendre son pied à être prof ! Mais, comme pour tout exercice de yoga, il faut de l'entrainement.
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Matheod
Habitué du forum

Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... Empty Re: Et ça y est, j'ai pleuré devant eux...

par Matheod Sam 24 Mar 2018, 07:08
Mon erreur, je le sais, ça a été de ne pas être ferme du tout avec eux puisqu'ils étaient très chouettes

Moi aussi je me suis fait régulièrement avoir avec ça. Ca fonctionne parfois mais pas toujours :/

Ca me désole de devoir se forcer à être strict pour éviter que ça parte dans le mauvais sens.
abricotedapi
abricotedapi
Expert spécialisé

Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... Empty Re: Et ça y est, j'ai pleuré devant eux...

par abricotedapi Sam 24 Mar 2018, 13:13
Juste un message de soutien, Elzzah. Les autres Néo ont donné plein de bons conseils. Rassure toi : oui, on s'améliore. L'année de stage est éprouvante et on tâtonne pour trouver sa posture avec les élèves. Tu es en train d'apprendre. Courage fleurs

_________________
Spoiler:
Miew
Miew
Habitué du forum

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par Miew Sam 24 Mar 2018, 19:57
Elzzah, je te souhaite beaucoup de courage.
Je comprends que tu n'aies pas voulu te montrer trop ferme. C'est difficile à faire si cela n'est pas dans notre nature. Personnellement cette année j'ai beaucoup de mal avec mes 3e, et je sais que ce n'est pas le CDE qui va m'aider car il m'a demandé de lui envoyer des compte-rendus des cours qui se sont mal passés. J'en ai envoyé deux. Aucune réponse (étant sur 2 établissements, je n'ai pas vraiment le temps d'aller dans son bureau). Les 6e et 5e sont sympas, parfois bavards mais respectueux, du coup psychologiquement ça m'aide car je me dis que je ne suis pas LE problème.
Malheureusement physiquement je ne vais pas tricher sur mon 1m50 et mon aspect "jeune" : je ne supporte plus les talons et je ne vais pas me faire "plus vieille".
Concernant ta titularisation, peut-être que des bavardages et mauvais comportements te seront reprochés mais si tu as eu de bons rapports de ton CDE et de ton tuteur / ta tutrice, que tu es capable de faire une réflexion sur ton travail et ta gestion de classe, je pense que ça devrait le faire.
Tu n'es pas jugée que sur une heure, mais sur l'ensemble de ton année et de ton travail.
Repose toi bien ce weekend (grrr on perd une heure de sommeil ! ) pour recharger les batteries fleurs

_________________
“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
scot69
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Modérateur

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par scot69 Sam 24 Mar 2018, 21:01
Tu es une fille gentille?

Parfait, essaye de voir comment tu peux utiliser ta gentillesse pour obtenir ce que attends d'eux.

C'est un travail sur soi qui est très constructif.

Je te souhaite plein de courage.
Ihaveadream
Ihaveadream
Niveau 5

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par Ihaveadream Sam 24 Mar 2018, 21:09
Être jeune et mesurer 1m50 ne devraient pas être un obstacle... Nous avons le concours, donc nous avons les compétences, triste monde vraiment....
Ihaveadream
Ihaveadream
Niveau 5

Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... Empty Re: Et ça y est, j'ai pleuré devant eux...

par Ihaveadream Sam 24 Mar 2018, 21:12
Mais non on ne perd pas une heure de sommeil, on gagne une heure pour observer combien le monde est beau en ce printemps débutant timidement !
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Matheod
Habitué du forum

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par Matheod Sam 24 Mar 2018, 21:30
Ihaveadream a écrit:Mais non on ne perd pas une heure de sommeil, on gagne une heure pour observer combien le monde est beau en ce printemps débutant timidement !

Visiblement tu en aurais bien besoin de cette heure de sommeil Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... 437980826
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

Et ça y est, j'ai pleuré devant eux... Empty Re: Et ça y est, j'ai pleuré devant eux...

par Lefteris Sam 24 Mar 2018, 21:53
Ihaveadream a écrit:Être jeune et mesurer 1m50 ne devraient pas être un obstacle... Nous avons le concours, donc nous avons les compétences, triste monde vraiment....
Entièrement d'accord, tombant par hasard sur ce fil. Il devrait être évident que le silence s'impose dans les classes de l'école de la République, quel que soit le professeur. C'est l'intérêt public qui est en jeu, qui se décline en intérêt de chacun à apprendre. Pas le clientélisme consistant à plaire pour ne pas subir de bavardages. Et faire porter la responsabilité sur les victimes est absolument abject, d la part de gens qui sont les planqués du système, les "embusqués", les gens de l'arrière. J'ai eu de multiples échos de stagiaires, les miens, ceux que je vois, effondrés, au syndicat, ceux que je lis ici , je vois l'inertie des directions. C'est le bavard, c'st celui qui empêche les cours de se dérouler, qui gêne les autres qui est le mal élevé,celui qui rejette de contrat social, qu s'oppose au principes républicains. Pas l'enseignant qui des compétences à mille lieues au dessus, qui doit être écouté ou au moins laissé tranquille pour ceux qui écoutent. Même s'il est pur les élèves trop jeune, trop vieux, pas assez fun , pas assez beau etc. Quant on revient comme moi tardivement , qu'on a connu les classes silencieuses, on ne peut qu'être choqué par ce qu'on voit, qui est soi un laisser-aller, soit un sabotage délibéré. Des CDE qui passeraient dans les classes en début d'année en rappelant que le boss, c'est le professeur, que le premier qui conteste un changement de place, une demande de silence est puni, ça remettrait bien les pendules à l'heure. Je l'ai vu deux ou trois fois (je le dis dans un autre fil d'ailleurs) et ça marche.
Le simple fait qu'on discute de ça sur un fil d'enseignants me met mal à l'aise.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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Miew
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par Miew Sam 24 Mar 2018, 23:35
Ihaveadream a écrit:Être jeune et mesurer 1m50 ne devraient pas être un obstacle... Nous avons le concours, donc nous avons les compétences, triste monde vraiment....

En effet. Notre fonction devrait suffire pour se faire respecter et ce qu'importe notre âge, notre tenue vestimentaire, notre physique, ou encore notre manière d'être.

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User17095
Érudit

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par User17095 Dim 25 Mar 2018, 01:16
Faire 1m50 et être jeune ne sont pas un obstacle. Tout le monde a vu des professeures de ce gabarit gérer leurs classes de façon impeccable, et des gaillards de 45 ans faisant 1m90 se faire marcher dessus. Evidemment, ça n'aide pas, mais c'est tout sauf insurmontable.
Je suis moins affirmatif sur la question de la tenue. Dans tout métier face à un public, il y a des attentes auxquelles il faut un minimum correspondre, un jeu à jouer, parce qu'on endosse un rôle. Un enseignant se tire une balle dans le pied s'il commence l'année en short avec un tee-shirt mickey, tout comme un perdir qui fait sa réunion de rentrée en survêtement. La notion de "manière d'être" est très générale, mais là encore, on représente l'institution, donc il y a des choses à ne pas faire. La crédibilité repose en partie sur l'apparence, encore une fois quel que soit le métier exercé devant un public.

La gestion de classe ne peut pas reposer que sur la légitimité induite par la fonction et par l'expertise disciplinaire. On peut le déplorer, ce n'est pas le cas, et ça ne l'a jamais été. Avant tout, ce sont les actes de l'enseignant qui vont poser son autorité. Les élèves qui arrivent sont des enfants puis des adolescents : par nature ils cherchent les limites et testent le cadre, il est donc illusoire d'imaginer que ce dernier devrait et pourrait être instauré à l'avance.

Dans le même esprit, et pour répondre à Lefteris, il ne me passerait pas par la tête de faire la tournée des classes pour renforcer l'autorité des enseignants : la gestion de classe repose avant tout sur eux, pas sur le fait que je sois derrière la porte. Quand j'interviens en classe, je ne le fais que quand vraiment ça me semble extrême, parce que quelles que puissent être mon efficacité et mes tentatives pour renforcer l'enseignant, en définitive, j'instille l'idée que le cadre repose sur moi et pas sur l'enseignant en charge.

Elzzah, à toi de voir comment tu te positionnes et quelle conception du métier tu veux construire. Il me semble que tu sais faire, puisque ça marche avec les secondes, et tu y es arrivée avec tes propres moyens. Pour les classes où ça n'a pas pris, tu te demandes ce que tu peux faire... ça me paraît bien plus sain que de reporter sur tous les autres.
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

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par Lefteris Dim 25 Mar 2018, 09:17
pogonophile a écrit:
Dans le même esprit, et pour répondre à Lefteris, il ne me passerait pas par la tête de faire la tournée des classes pour renforcer l'autorité des enseignants : la gestion de classe repose avant tout sur eux, pas sur le fait que je sois derrière la porte. Quand j'interviens en classe, je ne le fais que quand vraiment ça me semble extrême, parce que quelles que puissent être mon efficacité et mes tentatives pour renforcer l'enseignant, en définitive, j'instille l'idée que le cadre repose sur moi et pas sur l'enseignant en charge.
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Je n'ai jamais dit  que la gestion de classe devait reposer sur  le CDE. Mais  précisément l'enseignant doit pouvoir  gérer sa classe, et pour cela punir et être suivi. C'est ce message qui doit être très clair dans la tête des élèves, c'est justement ce qui évite au CDE de gérer par la suite. Quand un élève  refuse de se déplacer et fait un esclandre, ou parle à haute voix tout un cours, fait l'objet d'une demande de sanction et n'est jamais puni, ça fait tâche d'huile. Quand ça tombe à coup sûr, et que les points sur les "i" ont été mis, étrangement, on a des classes bien plus calmes, ainsi que les couloirs.


Dernière édition par Lefteris le Dim 25 Mar 2018, 10:10, édité 2 fois (Raison : Ponctuation)

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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SPQR 08
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par SPQR 08 Dim 25 Mar 2018, 09:49
Je ne savais pas que la crédibilité reposait sur l'apparence. Diantre, je vais changer de look !
Not a Panda
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par Not a Panda Dim 25 Mar 2018, 10:16
Thiriet a écrit:Je ne savais pas que la crédibilité reposait sur l'apparence. Diantre, je vais changer de look !

Vous confondez aussi visiblement condition nécessaire et condition suffisante.
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User17095
Érudit

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par User17095 Dim 25 Mar 2018, 10:29
Lefteris a écrit:
Je n'ai jamais dit  que la gestion de classe devait reposer sur  le CDE. Mais  précisément l'enseignant doit pouvoir  gérer sa classe, et pour cela punir et être suivi. C'est ce message qui doit être très clair dans la tête des élèves, c'est justement ce qui évite au CDE de gérer par la suite. Quand un élève  refuse de se déplacer et fait un esclandre, ou parle à haute voix tout un cours, fait l'objet d'une demande de sanction et n'est jamais puni, ça fait tâche d'huile. Quand ça tombe à coup sûr, et que les points sur les "i" ont été mis, étrangement, on a des classes bien plus calmes, ainsi que les couloirs.

L'un des appuis pour l'enseignant, c'est le règlement intérieur (le connaître est aussi un enjeu de crédibilité), et donc le régime des sanctions et punitions : il faut déjà commencer par distinguer les deux
Il faut également se rappeler que l'enseignant a comme tout personnel le possibilité de punir, il ne peut donc pas déplorer qu'il n'y ait pas de punition.

@Thiriet : "en partie". Comme tout métier avec du public. Personne ne confie son salaire à un banquier en short et rollers.
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Elzzah
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par Elzzah Dim 25 Mar 2018, 11:39
Merci à tous pour vos réponses. J'ai eu une journée difficile hier, pleine de remise en question et de déception. Mais ça me fait me sentir mieux de lire vos réponses et pistes dde réflexion.
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Elzzah
Niveau 3

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par Elzzah Dim 25 Mar 2018, 11:42
Danska a écrit:

Si la direction et la vie scolaire te soutiennent, n'hésite pas à t'appuyer sur eux : si les élèves sentent que tu es soutenue, cela peut grandement t'aider à rétablir la situation en cours (quitte à virer les élèves les plus pénibles pour restaurer une ambiance de travail correcte).

Merci pour ta réponse tout d'abord. Le CPE m'a vue pleurer dans les couloirs, et on a discuté. Il m'a proposé de ne pas aller en cours lundi avec mes premières, il va y aller à ma place. Il était déjà venu une fois avec moi, on avait fait une sorte de ve de classe, mais l'impact n'avait pas été long. J'ai accepté qu'il fasse cela demain car je ne sais plus quoi faire pour que l'atmosphère soi supportable avec eux.
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Elzzah
Niveau 3

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par Elzzah Dim 25 Mar 2018, 11:45
pseudo-intello a écrit:
C'est très humain, quand on est stagiaire, d'y aller sympa parce que la classe qu'on a en face de soi est sympa, et que ça détend, a fortiori quand on est obligé de tenir un cadre très strict avec les autres classes. Surtout quand on est stagiaire ; par la suite, chat échaudé...

Merci pour ta réponse, c'est exactement ce qu'il s'est passé je pense. Je n'imaginais pas ce qui pouvait se passer par la quite. J'ai tellement hâte de l'année prochaine pour passer à autre chose.
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