Grève 1er février 2024

LadyOlenna a écrit:Première manif pour moi en tant que personnel de direction
J'ai fait la première moitié, puis quand le cortège est passé devant mon collège, on a fait un relais avec mon collègue CDE qui a fait la deuxième moitié : travail d'équipe !

Une dizaine de collègues perdir dans le cortège ce matin, sur un petit département rural.

Dans mon cortège aussi il y avait des chefs d'établissement, c'est extrêmement rare.

3 grévistes sur 30 professeur.e.s dans mon bahut. Tout va bien pour 27 personnes.

Bravo, Lady Olenna. C'est formidable de se battre ensemble, professeurs et CDE.

Chez nous, finalement, 100% de grévistes. Ceux qui ne s'étaient pas inscrits sur notre tableau interne se sont décidés à la dernière minute (ou avaient oublié de s'inscrire, tout simplement).

Presque une vingtaine de grévistes chez nous. Des CDE et même des inspecteurs dans le cortège, ça fait plaisir.

Plus de 90% de grevistes chez nous, c'est historique. Et une soixantaine de personnes, enseignants, AESH et parents devant les grilles pavoisées de banderoles du collège.

Quelle suite à donner?

Les motifs de grève ne se ressemblent pas, on peut en noter trois très différents, dont deux potentiellement contradictoires et qui peuvent rendre fragile l'apparente unité, vraie bonne nouvelle du moment, entre personnels de direction et enseignants :
-l'exigence salariale (présente chez le SNES)
-le refus, sur le fond, des groupes de niveau (présent chez le SNES et le SNPDEN)
-le refus, sur la forme, d'un programme à la rentrée irréaliste car sans moyens et frisant l'illégalité -instructions orales et non écrites (présent chez le SNPDEN).

Par ailleurs, il semble très difficile qu'une profession en paupérisation relative, et qui a été saignée en partie par beaucoup d'argent perdu lors des grèves de l'an dernier (certains collègues ont perdu plus de dix jours de paie en pure perte) ait les moyens d'endurer une grève reconductible. 20% comme base de départ, c'est inespéré vu l'état moral des troupes après l'échec contre la réforme des retraites, mais c'est bien trop peu pour durer.

Enfin, nous sommes majoritairement des légalistes : les grèves avec actions pouvant vraiment gêner sont inenvisageables pour le plus grand nombre.

L'appui des parents pourrait pour une fois se faire sentir, le message des chefs d'établissement passe en partie, mais une part non négligeable peut aussi être tentée d'abonder l'enseignement privé plutôt que de redresser l'école publique. La France est majoritairement à droite et peut croire que le modèle public est perdu. Et je ne sais pas comment les parents pourraient agir dans notre intérêt efficacement, surtout que Bercy pourra sans peine leur montrer le coût de nos demandes pour frapper leur solidarité au portefeuille.

Reste les grèves des examens, légales, mais qu'une part sans doute majoritaire des collègues estime de l'ordre du chantage sur les élèves. Et c'est mettre la pression sur les familles pour espérer qu'elles en fassent retomber la responsabilité sur le gouvernement. Rien ne permet de le croire. Par ailleurs, cela expose le second degré seul, et plus les lycées que les collèges (la peur qu'un enfant ne passe pas le brevet est très inférieure à celle qu'il ne passe pas le bac), et donc il faudrait que les personnels non exposés à cette action participent financièrement. Enfin la réquisition est toujours possible quoique complexe.

J'aimerais donc avoir d'autres idées, mais je sèche...

Avec la dématérialisation des copies et le poids du contrôle continu, une nouvelle grève des examens me semble compliqué.
Les copies pourront être réattribuées facilement.

Tous les professeurs qui avaient cours faisaient grève aujourd’hui, sauf deux ou trois. Vie scolaire totalement en grève. On a fait piquet de grève devant le collège, on a distribué des tracts et envoyé par mail un tract aux parents.

Pontorson50 a écrit:Quelle suite à donner?

Les motifs de grève ne se ressemblent pas, on peut en noter trois très différents, dont deux potentiellement contradictoires et qui peuvent rendre fragile l'apparente unité, vraie bonne nouvelle du moment, entre personnels de direction et enseignants :
-l'exigence salariale (présente chez le SNES)
-le refus, sur le fond, des groupes de niveau (présent chez le SNES et le SNPDEN)
-le refus, sur la forme, d'un programme à la rentrée irréaliste car sans moyens et frisant l'illégalité -instructions orales et non écrites (présent chez le SNPDEN).

Par ailleurs, il semble très difficile qu'une profession en paupérisation relative, et qui a été saignée en partie par beaucoup d'argent perdu lors des grèves de l'an dernier (certains collègues ont perdu plus de dix jours de paie en pure perte) ait les moyens d'endurer une grève reconductible. 20% comme base de départ, c'est inespéré vu l'état moral des troupes après l'échec contre la réforme des retraites, mais c'est bien trop peu pour durer.

Enfin, nous sommes majoritairement des légalistes : les grèves avec actions pouvant vraiment gêner sont inenvisageables pour le plus grand nombre.

L'appui des parents pourrait pour une fois se faire sentir, le message des chefs d'établissement passe en partie, mais une part non négligeable peut aussi être tentée d'abonder l'enseignement privé plutôt que de redresser l'école publique. La France est majoritairement à droite et peut croire que le modèle public est perdu. Et je ne sais pas comment les parents pourraient agir dans notre intérêt efficacement, surtout que Bercy pourra sans peine leur montrer le coût de nos demandes pour frapper leur solidarité au portefeuille.

Reste les grèves des examens, légales, mais qu'une part sans doute majoritaire des collègues estime de l'ordre du chantage sur les élèves. Et c'est mettre la pression sur les familles pour espérer qu'elles en fassent retomber la responsabilité sur le gouvernement. Rien ne permet de le croire. Par ailleurs, cela expose le second degré seul, et plus les lycées que les collèges (la peur qu'un enfant ne passe pas le brevet est très inférieure à celle qu'il ne passe pas le bac), et donc il faudrait que les personnels non exposés à cette action participent financièrement. Enfin la réquisition est toujours possible quoique complexe.

J'aimerais donc avoir d'autres idées, mais je sèche...

Louer des tracteurs ?

91% de grévistes chez les profs chez nous. Rien à la vie sco, rien à la Direction, qui nous incite à faire grève, mais nous dit qu'elle n'a pas le droit de son côté.
Pas mal de parents mobilisés aussi. Il faut dire que la DHG est calamiteuse.
A suivre...

Au sujet du "chantage" en faisant grève pendant les examens : C'est un faux argument jouant sur la conscience professionnelle et la culpabilité. L'État employeur est ultra-violent envers les enseignants, et indirectement envers les jeunes et les familles. Baisse inédite du pouvoir d'achat en 20 -25 ans, dégradation des conditions de travail et toujours de la com' mensongère. A tel point qu'il n'y a plus assez de candidats aux concours et qu'il doit embaucher n'importe qui pour pouvoir mettre un adulte devant les classes (et même cela n'est pas garanti). A tel point que tout le système éducatif se délite.
Face à cette violence institutionnelle qui risque de changer profondément toute la société (déclin des compétences, solutions seulement payantes pour les CSP+), je considère que la coupe est pleine et que la résistance est non seulement légitime, mais qu'elle s'impose. D'ailleurs il y a aussi des examens et des jurys chaque semestre dans les universités où beaucoup d'enseignants souffrent des conditions actuelles.

J'ai sans doute raté quelque chose, mais Mme AOC du ministère de l'ENJSJOJP a-t-elle pris la parole ?

Anne_68 a écrit:Au sujet du "chantage" en faisant grève pendant les examens : C'est un faux argument jouant sur la conscience professionnelle et la culpabilité. L'État employeur est ultra-violent envers les enseignants, et indirectement envers les jeunes et les familles.  Baisse inédite du pouvoir d'achat en 20 -25 ans, dégradation  des conditions de travail et toujours de la com' mensongère. A tel point qu'il n'y a plus assez de candidats aux concours et qu'il doit embaucher n'importe qui pour pouvoir mettre un adulte devant les classes (et même cela n'est pas garanti). A tel point que tout le système éducatif se délite.
Face à cette violence institutionnelle qui risque de changer profondément toute la société (déclin des compétences, solutions seulement payantes pour les CSP+), je considère que la coupe  est  pleine et que la résistance est non seulement légitime, mais qu'elle s'impose. D'ailleurs il y a aussi des examens et des jurys chaque semestre dans les universités où beaucoup d'enseignants souffrent des conditions actuelles.

On peut tout à fait penser cela, la question est de savoir pourquoi, quand bien même nous serions majoritairement convaincus, les parents accepteraient de retourner leur réaction contre l'État abstrait plutôt que face au gréviste concret. En pratique, quand les trains ne circulent pas parce que la SNCF maltraite les cheminots, l'opinion voit que son train ne marche pas à cause du cheminot.

Mais je ne sais pas si on doit se préoccuper de l'opinion tant que ça. Les généralistes et les cheminots s'en fichent bien de notre approbation et j'avoue que je pense comme eux.

Pourquoi 3,14159 a écrit:J'en serai !

Comme d'habitude.

Cela ne servira à rien.

Comme d'habitude.

Infos de 18H : agriculteurs..., cancer..., morts de la route..., aide pour l'Ukraine..., disparition de Jazy.

Bref en effet, comme d'habitude, j'ai pissé dans un violon et j'ai perdu un trentième.

Pourquoi 3,14159 a écrit:

Pourquoi 3,14159 a écrit:J'en serai !

Comme d'habitude.

Cela ne servira à rien.

Comme d'habitude.

Infos de 18H : agriculteurs..., cancer..., morts de la route..., aide pour l'Ukraine..., disparition de Jazy.

Bref en effet, comme d'habitude, j'ai pissé dans un violon et j'ai perdu un trentième.

Pour compenser: "La ministre est-elle en sursis?" dans la première partie de C à vous sur France 5.

je parcours les chaînes info. Pour l'instant Nada.

Sur l’application « Le Monde » pas une ligne dans le fil « une » sur la grève des enseignants….ça valait le coup…tout le monde s’en fiche royalement….

https://www.ouest-france.fr/education/greve-des-enseignants-47-pourcent-de-participation-annonce-le-principal-syndicat-des-colleges-et-lycees-f64a0f64-c0db-11ee-a1e9-608ff5db04c2

https://www.ouest-france.fr/economie/greve/greve-des-enseignants-en-normandie-2-000-personnes-a-caen-300-a-alencon-une-centaine-de-saint-lo-14f68cdc-c116-11ee-a1e9-608ff5db04c2

2 articles sur OF en ligne (il y en avait déjà un hier bien fait sur les raisons de la grève)

Il va y avoir quelque chose sur C à vous  sur la 5 tout à l'heure. Je n'ai pas entendu le nom de l'invité(e). Pour l'instant ils interviewent Jean Viard.
Edit Bon c'est Antton Rouget, journaliste à Médiapart.

maintenant sur la 5, essentiellement sur AOC

Tout le monde s'en fout, c'est désespérant...

Et le désespéré commence à n'avoir plus rien à perdre, fors l'honneur !

Là je ne suis pas sûr d'y retourner, trop c'est trop : je réfléchis à ce que je pourrais faire de plus constructif que de retourner en classe, de fermer ma g***** et de subir en spectateur ma propre vie (mon propre cauchemar).

Bref si vous avez des idées (autres que : "laisse tomber, concentre-toi sur ton petit bonheur, fais tes cours, amasse des tunes et profite", car je ne supporte plus ces arguments), je suis preneur !

Sur Quotidien, Aphatie a rappelé que la grève était prévue avant la nomination de la ministre. Il a cité le manque de moyens, de profs...
Tiens encore la ministre et ses sorties malheureuses... le nom de Bayrou circule pour la remplacer

Moi aussi je milite dans mon collège pour faire autre chose. Grève des examens, franchement, pourquoi pas? C'est même la dernière année qu' on peut le faire sans trop culpabiliser vu qu'ils passeront avec ou sans DNB.

Sinon quoi? Si tous les profs sortaient le week-end faire le travail invisible dans les cafés pour montrer qu'on bosse en dehors des heures devant élèves?

Les agriculteurs ont fait un truc symbolique aujourd'hui: ils ont bourré des cadis de légumes et les ont laissés tels quels dans les grands magasins. Il faudrait trouver des actions visibles comme ça aussi.

Boycott du dnb blanc, mais au collège ils ne suivent pas, alors qu'il n'est pas obligatoire...

Images de la manif parisienne, commentées par Aurore Bergé sur Quotidien...