Transports scolaires interdits, dois-je y aller ?

Sd a écrit:

"D'un point de vue professionnel, je pense que les enseignants sont trop craintifs. Quel est l'effet concret d'un retrait d'un trentième sur un enseignant en dehors de la perte financière ? "

Réponse : si pas de traitement =perte d'une journée d'AGS donc effet sur promotion, sur nombre de trimestres entiers donc effet sur pension de retraite, non  ? Les PE ne peuvent pas rattraper d'heures en tout cas ...

Mmoui menfin, on pinaille sur l'épaisseur du cheveu là... La situation que j'envisage c'est un enseignant qui envoie paître ponctuellement un CDE sur le ton "retirez moi un trentième si ça vous fait plaisir, même pas peur". Pas de ne pas venir un jour sur deux. (Parce que là se serait une autre limonade.)

beaverforever a écrit:

Sd a écrit:

"D'un point de vue professionnel, je pense que les enseignants sont trop craintifs. Quel est l'effet concret d'un retrait d'un trentième sur un enseignant en dehors de la perte financière ? "

Réponse : si pas de traitement =perte d'une journée d'AGS donc effet sur promotion, sur nombre de trimestres entiers donc effet sur pension de retraite, non  ? Les PE ne peuvent pas rattraper d'heures en tout cas ...

Mmoui menfin, on pinaille sur l'épaisseur du cheveu là... La situation que j'envisage c'est un enseignant qui envoie paître ponctuellement un CDE sur le ton "retirez moi un trentième si ça vous fait plaisir, même pas peur". Pas de ne pas venir un jour sur deux. (Parce que là se serait une autre limonade.)

Pas d'autre effet que financier. Mais c'est déjà trop pour certains : on n'a pas tous la même situation financière et certains un peu plus exsangues que d'autres sont très frileux à l'idée de perdre inutilement de l'argent quand c'est le seul salaire qui fait vivre le foyer...

Certes, mais il y aussi ce stigmate du "bon élève qui a fait un bêtise et qui est puni, bouh le vilain". Et je pense que c'est cette question d'éthos, d'image que l'on donne à soi et aux autres, qui bloque beaucoup de collègues qui n'osent pas refuser une demande hiérarchique.

Je me souviens de l'étonnement de collègues en salle des professeurs quand je leur ai dit que je ne viendrai pas à une réunion inutile. J'ai juste envoyé un courriel pour dire "je ne viens pas" sans justification. J'ai eu l'impression de passer pour un punk. Et évidemment, pas de retrait de trentième ni aucun commentaire. Cela m'a fait beaucoup de bien car j'étais allé à la réunion inutile précédente et j'en étais ressorti avec la sensation d'être gluant et inconfortable avec moi-même.

Mon collège, comme l'école des enfants, passent en "service minimum d'accueil" demain, comme ils l'ont été aujourd'hui : 2 PE sur 5 à l'école (celles qui habitent le plus près) ont gardé les 10 ou 15 enfants présents. Hier soir, les chefs nous ont demandé de "passer en distanciel" et mettre du boulot sur Pronote, puis ont renvoyé un message aujourd’hui pour dire de faire pareil demain. Ils ont dit aux profs de rester chez eux et travailler à distance, et aux autres agents de venir pour garder les trois pelées d'élèves présents.

Toujours pas de transport scolaire dans mon département et toujours la même politique : rester à la maison. Demain, si les conditions sont bonnes, notre chef nous a dit qu'on était libre de venir ou non. J'ai regardé l'appel de mes classes aujourd'hui : aucun élève.
Pas de cantine non plus depuis hier.
Il gèle fort ici cette nuit. En fin d'après-midi ma rue devenait une vraie patinoire (petite rue de campagne), je resterai donc chez moi demain. J'ai un tiers de mon trajet en route de campagne et c'est vraiment galère par ce temps.

Avant-hier : 2 élèves au collège...

J'y suis allé hier (autour de Briey, Lorraine), ça commençait à être compliqué avec la neige, mais là il me semble qu'il y a pas mal de plaque de verglas. Pour l'instant rien du côté des transports scolaires...

Avec l'âge, je deviens pragmatique. Si la situation fait qu'il n'est pas possible ou très difficilement possible de se déplacer, et bien, je ne me déplace pas. Point. Et, si on veut m'enlever un trentième, on me l'enlève. Je ne vais pas me tuer ou me blesser gravement pour faire cours ou pas d'ailleurs aux éventuels deux élèves qui seront là.

roxanne a écrit:Avec l'âge, je deviens pragmatique. Si la situation fait qu'il n'est pas possible ou très difficilement possible de se déplacer, et bien, je ne me déplace pas. Point. Et, si on veut m'enlever un trentième, on me l'enlève. Je ne vais pas me tuer ou me blesser gravement pour faire cours ou pas d'ailleurs aux éventuels deux élèves qui seront là.

Je suis tout à fait d'accord avec toi. Depuis trois jours, pas de transport scolaire dans ma région et comme je travaille dans un collège rural, le CDE nous a demandé de ne pas prendre de risques pour venir. Un élève présent venu avec ses parents et qui est reparti à peine arrivé avec eux après avoir vu le CDE.

Dans mon académie, le service RH du rectorat a envoyé un mail aux chefs d'établissement qui leur demande de tenir compte des conditions météo pour le grand nombre d'enseignants qui n'a pas pu se rendre en établissement ; ça semble de premier abord bienveillant comme ça, mais ce mail poursuit en précisant que les CDE devront demander la régularisation des absences ou le rattrapage des heures. En fait la seule bienveillance c'est de ne pas retirer un trentième d'office.

De plus le rectorat avait la veille envoyé un mail à tous les enseignants pour leur dire qu'au vu des alertes météo, toutes les formations prévues le mercredi étaient annulées. Comme quoi on ne protège pas que les élèves, mais aussi des agents, enfin certains ici.

J'en conclus que ce sont les enseignants qui devraient assurer ce jour-là un service devant élèves qui doivent, aux yeux de la hiérarchie (à divers échelons), se rendre en établissement. Et ce quand bien même on sait pertinemment à l'avance - c'est mon cas, avec 65% d'élèves venant en transports scolaires - qu'on ne pourra pas faire la séance prévue initialement. L'important est donc d'assurer la garderie des élèves qui se présentent, que dans la salle il y ait un adulte, au-delà de toute considération pédagogique.

Fort heureusement nombreux encore sont les CDE qui font preuve à la fois de pragmatisme et de bienveillance, car on ne peut nier le danger que représente un trajet lorsque les rues et les routes sont verglacées. Et il y aura malheureusement toujours des CDE qui feront l'autruche sur ce danger, ou qui le relativiseront, et qui exigeront que tout le monde vienne coûte que coûte ; qui nous rappelleront qu'ils sont nos supérieurs hiérarchiques, qu'on doit leur obéir, quitte à nous mettre en danger, car il leur appartient à eux de décider si l'on doit se déplacer ou non, cela relève de leur métier. Et lorsqu'ils nous autorisent à ne pas venir, c'est en le conditionnant à une preuve justifiant ce choix, et au rattrapage des heures, car il serait hautement immoral de ne pas rattraper ces heures qui nous sont payées, n'ayant toujours pas compris que la notion de sous-service n'existe pas, en particulier dans ce cas de force majeure.

Avec derrière tout cela toujours cet esprit de défiance envers les enseignants, qu'on ne peut pas leur faire aveuglément confiance tant on sait qu'ils ne sont pas de bonne volonté, que chez ces cadres c'est plus souvent une question de flemme que d'autre chose, ainsi va leur foi. Et je constate le plus souvent chez ces cas désespérés de chefs qui chefoient, encore une minorité mais qui grandit néanmoins - qu'ils ne mettent pas autant de cœur - c'est une litote - à rémunérer en HSE les heures liées aux clubs, aux projets, sorties et voyages scolaires, en se cachant derrière le fait qu'on ne leur en a pas donné les moyens, désolé, et fermez le ban ; il ne manquerait plus qu'ils soient cohérents.

Enfin je me demande si la notion de "danger imminent" liée au droit de retrait ne pourrait pas s'appliquer ici.

Tout à fait d'accord.