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- NihtFidèle du forum
Tu peux chercher du côté des livres de lecture courante pour élèves (garçons) du primaire rural de la fin XIXe et début XXe. On en trouve certains en accès libre sur internet. Quelques titres : Alain Redon, Il était quatre petits enfants. Les héros de ces lectures "édifiantes" envisagent des carrières manuelles. Les livres de lecture courante pour filles traitent plutôt du travail agricole. Ce n'est pas de la grande littérature mais les différents métiers sont bien détaillés.
- nonoHabitué du forum
Aurais-tu un lien ? Je n'arrive pas à trouver un extrait. Merci !Niht a écrit:Tu peux chercher du côté des livres de lecture courante pour élèves (garçons) du primaire rural de la fin XIXe et début XXe. On en trouve certains en accès libre sur internet. Quelques titres : Alain Redon, Il était quatre petits enfants. Les héros de ces lectures "édifiantes" envisagent des carrières manuelles. Les livres de lecture courante pour filles traitent plutôt du travail agricole. Ce n'est pas de la grande littérature mais les différents métiers sont bien détaillés.
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- NihtFidèle du forum
nono a écrit:Aurais-tu un lien ? Je n'arrive pas à trouver un extrait. Merci !Niht a écrit:Tu peux chercher du côté des livres de lecture courante pour élèves (garçons) du primaire rural de la fin XIXe et début XXe. On en trouve certains en accès libre sur internet. Quelques titres : Alain Redon, Il était quatre petits enfants. Les héros de ces lectures "édifiantes" envisagent des carrières manuelles. Les livres de lecture courante pour filles traitent plutôt du travail agricole. Ce n'est pas de la grande littérature mais les différents métiers sont bien détaillés.
Pour Alain Redon c'est ici.
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Burnt me at the stake, you thought I was a witch
Centuries ago, now you just call me a bitch
Man's world, Marina
- nonoHabitué du forum
Génial ! Merci ! J'y jetterai un coup d'œil cet après-midi.Niht a écrit:nono a écrit:Aurais-tu un lien ? Je n'arrive pas à trouver un extrait. Merci !Niht a écrit:Tu peux chercher du côté des livres de lecture courante pour élèves (garçons) du primaire rural de la fin XIXe et début XXe. On en trouve certains en accès libre sur internet. Quelques titres : Alain Redon, Il était quatre petits enfants. Les héros de ces lectures "édifiantes" envisagent des carrières manuelles. Les livres de lecture courante pour filles traitent plutôt du travail agricole. Ce n'est pas de la grande littérature mais les différents métiers sont bien détaillés.
Pour Alain Redon c'est ici.
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- NihtFidèle du forum
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Burnt me at the stake, you thought I was a witch
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- Custos LibrorumNiveau 2
"Les mystères de Paris " et le " juif errant" d'Eugene Sue sont plein de description de travail artisanal ( tailleur de pierres précieuse, couturière,...). Disponible en quarto.
- nonoHabitué du forum
Merci pour les photos. Oui, il faut que je sois très prudente et ne pas laisser passer des idées ou des propos qui pourraient légitimement heurter les élèves.
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- nonoHabitué du forum
Merci !Custos Librorum a écrit:"Les mystères de Paris " et le " juif errant" d'Eugene Sue sont plein de description de travail artisanal ( tailleur de pierres précieuse, couturière,...). Disponible en quarto.
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- NihtFidèle du forum
Si tu veux la suite, dis-le moi ! Vincent commence son apprentissage (charron), le poursuit dans la Nièvre (ajusteur-mécanicien) et devient ouvrier à Lyon (assemblage d'automobiles).
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- Clecle78Bon génie
Il y a aussi le Tour de France par deux enfants, qui était le livre de lecture de mon père. C'est intéressant même si ce n'est pas à proprement parler de la littérature.
- nonoHabitué du forum
Je crois que je ne vais pas les retenir.Niht a écrit:Si tu veux la suite, dis-le moi ! Vincent commence son apprentissage (charron), le poursuit dans la Nièvre (ajusteur-mécanicien) et devient ouvrier à Lyon (assemblage d'automobiles).
J'ai trouvé un échange épistolaire entre Guilloux et Giono qui parlent du travail manuel de leurs grand-parents. C'est très positif et plein d'émotion. Je crois que je vais le garder en l'adaptant un peu.
Merci encore !
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- nonoHabitué du forum
Oui, je recherche des effets littéraires tout au moins. Merci pour l'idée !Clecle78 a écrit:Il y a aussi le Tour de France par deux enfants, qui était le livre de lecture de mon père. C'est intéressant même si ce n'est pas à proprement parler de la littérature.
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- ElaïnaDevin
Le passage de l'Assommoir où Gervaise va voir Coupeau à la forge.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ShajarVénérable
En EMC sur la notion de travail, j'avais fait la chanson Les Mains d'Or de Lavilliers, le texte les avait beaucoup touchés : https://www.youtube.com/watch?v=gsYogvPSFak
- nonoHabitué du forum
Oui, c'est un extrait que j'ai retenu et qui m'a été proposé par une collègue ici. Merci !Elaïna a écrit:Le passage de l'Assommoir où Gervaise va voir Coupeau à la forge.
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- nonoHabitué du forum
Quelle belle idée ! Je n'y pensais plus ! Oui, je vais la travailler avec eux ! MERCI !!!Shajar a écrit:En EMC sur la notion de travail, j'avais fait la chanson Les Mains d'Or de Lavilliers, le texte les avait beaucoup touchés : https://www.youtube.com/watch?v=gsYogvPSFak
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- PonocratesExpert spécialisé
Dans l'Enfant de Jules Vallès
- Spoiler:
- Mon oncle Joseph, mon tonton comme je dis, est un paysan qui s’est fait ouvrier. Il a vingt-cinq ans, et il est fort comme un bœuf ; il ressemble à un joueur d’orgue ; la peau brune, de grands yeux, une bouche large, de belles dents ; la barbe très noire, un buisson de cheveux, un cou de matelot, des mains énormes toutes couvertes de verrues, — ces fameuses verrues qu’il gratte pendant la prière !
Il est compagnon du devoir, il a une grande canne avec de longs rubans, et il m’emmène quelquefois chez la Mère des menuisiers. On boit, on chante, on fait des tours de force, il me prend par la ceinture, me jette en l’air, me rattrape, et me jette encore. J’ai plaisir et peur ! puis je grimpe sur les genoux des compagnons ; je touche à leurs mètres et à leurs compas, je goûte au vin qui me fait mal, je me cogne au chef-d’œuvre, je renverse des planches, et m’éborgne à leurs grands faux-cols, je m’égratigne à leurs pendants d’oreilles. Ils ont des pendants d’oreilles.
« Jacques, est-ce que tu t’amuses mieux avec ces « messieurs de la bachellerie » qu’avec nous ?
— Oh ! mais non ! »
Il appelle « messieurs de la bachellerie », les instituteurs, professeurs, maîtres de latinage ou de dessin, qui viennent quelquefois à la maison et qui parlent du collège, tout le temps ; ce jour-là, on m’ordonne majestueusement de rester tranquille, on me défend de mettre mes coudes sur la table, je ne dois pas remuer les jambes, et je mange le gras de ceux qui ne l’aiment pas ! Je m’ennuie beaucoup avec ces messieurs de la bachellerie, et je suis si heureux avec les menuisiers !
Je couche à côté de tonton Joseph, et il ne s’endort jamais sans m’avoir conté des histoires — il en sait tout plein, — puis il bat la retraite avec ses mains sur son ventre. Le matin, il m’apprend à donner des coups de poing, et il se fait tout petit pour me présenter sa grosse poitrine à frapper ; j’essaie aussi le coup de pied, et je tombe presque toujours.
Quand je me fais mal, je ne pleure pas, ma mère viendrait.
Il part le matin et revient le soir.
Comme j’attends après lui ! Je compte les heures quand il est sur le point de rentrer.
Il m’emporte dans ses bras après la soupe, et il m’emmène jusqu’à ce qu’on se couche, dans son petit atelier, qu’il a en bas, où il travaille à son compte, le soir, en chantant des chansons qui m’amusent, et en me jetant tous les copeaux par la figure ; c’est moi qui mouche la chandelle, et il me laisse mettre les doigts dans son vernis.
Il vient quelquefois des camarades le voir et causer avec lui, les mains dans les poches, l’épaule contre la porte. Ils me font des amitiés, et mon oncle est tout fier : « Il sait déjà toutes ses lettres. — Jacques, dis ton alphabet ! »
Un jour, l’oncle Joseph partit.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- nonoHabitué du forum
Magnifique ! C'est le bon registre de langue, les émotions sont là et je vais leur demander d'imaginer la suite.Ponocrates a écrit:Dans l'Enfant de Jules Vallès
- Spoiler:
Mon oncle Joseph, mon tonton comme je dis, est un paysan qui s’est fait ouvrier. Il a vingt-cinq ans, et il est fort comme un bœuf ; il ressemble à un joueur d’orgue ; la peau brune, de grands yeux, une bouche large, de belles dents ; la barbe très noire, un buisson de cheveux, un cou de matelot, des mains énormes toutes couvertes de verrues, — ces fameuses verrues qu’il gratte pendant la prière !
Il est compagnon du devoir, il a une grande canne avec de longs rubans, et il m’emmène quelquefois chez la Mère des menuisiers. On boit, on chante, on fait des tours de force, il me prend par la ceinture, me jette en l’air, me rattrape, et me jette encore. J’ai plaisir et peur ! puis je grimpe sur les genoux des compagnons ; je touche à leurs mètres et à leurs compas, je goûte au vin qui me fait mal, je me cogne au chef-d’œuvre, je renverse des planches, et m’éborgne à leurs grands faux-cols, je m’égratigne à leurs pendants d’oreilles. Ils ont des pendants d’oreilles.
« Jacques, est-ce que tu t’amuses mieux avec ces « messieurs de la bachellerie » qu’avec nous ?
— Oh ! mais non ! »
Il appelle « messieurs de la bachellerie », les instituteurs, professeurs, maîtres de latinage ou de dessin, qui viennent quelquefois à la maison et qui parlent du collège, tout le temps ; ce jour-là, on m’ordonne majestueusement de rester tranquille, on me défend de mettre mes coudes sur la table, je ne dois pas remuer les jambes, et je mange le gras de ceux qui ne l’aiment pas ! Je m’ennuie beaucoup avec ces messieurs de la bachellerie, et je suis si heureux avec les menuisiers !
Je couche à côté de tonton Joseph, et il ne s’endort jamais sans m’avoir conté des histoires — il en sait tout plein, — puis il bat la retraite avec ses mains sur son ventre. Le matin, il m’apprend à donner des coups de poing, et il se fait tout petit pour me présenter sa grosse poitrine à frapper ; j’essaie aussi le coup de pied, et je tombe presque toujours.
Quand je me fais mal, je ne pleure pas, ma mère viendrait.
Il part le matin et revient le soir.
Comme j’attends après lui ! Je compte les heures quand il est sur le point de rentrer.
Il m’emporte dans ses bras après la soupe, et il m’emmène jusqu’à ce qu’on se couche, dans son petit atelier, qu’il a en bas, où il travaille à son compte, le soir, en chantant des chansons qui m’amusent, et en me jetant tous les copeaux par la figure ; c’est moi qui mouche la chandelle, et il me laisse mettre les doigts dans son vernis.
Il vient quelquefois des camarades le voir et causer avec lui, les mains dans les poches, l’épaule contre la porte. Ils me font des amitiés, et mon oncle est tout fier : « Il sait déjà toutes ses lettres. — Jacques, dis ton alphabet ! »
Un jour, l’oncle Joseph partit.
Merci
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- DesquestionsNiveau 6
En poésie, J'ai vu le menuisier de Guillevic.
Mais c'est encore sur le travail manuel artisanal, pas sur l'usine.
Le parallèle avec le travail du poète est humble (pour le travail du poète), c'est intéressant de voir que la référence est le travail manuel.
Mais c'est encore sur le travail manuel artisanal, pas sur l'usine.
Le parallèle avec le travail du poète est humble (pour le travail du poète), c'est intéressant de voir que la référence est le travail manuel.
- nonoHabitué du forum
Merci. Je vais sans doute l'exploiter en leur demandant de le transposer à leur futur métier.Desquestions a écrit:En poésie, J'ai vu le menuisier de Guillevic.
Mais c'est encore sur le travail manuel artisanal, pas sur l'usine.
Le parallèle avec le travail du poète est humble (pour le travail du poète), c'est intéressant de voir que la référence est le travail manuel.
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- PonocratesExpert spécialisé
Avec plaisir !nono a écrit:
Merci
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C'est le livre ? "
- e-WandererGrand sage
– Illusions perdues : il y a l'embarras du choix pour trouver des extraits sur le métier d'imprimeur (que Balzac exerça lui-même quelque temps).
– Giono, Jean le Bleu (pour l'épisode qui a été adapté par Pagnol dans le film La femme du boulanger).
– Huysmans, le portait du coiffeur dans les Croquis parisiens et repris dans De Tout : ça ne fait que quelques pages, il faudra donner pas mal de vocabulaire mais c'est vraiment drôle (et ça permet d'aborder du même coup le métier de jardinier, puisque la métaphore est filée tout au long du texte) : Clic
Ou le chapitre d'À Rebours sur le dentiste, Gatonax, qui est plus un arracheur de dents à l'ancienne qu'un médecin au sens actuel du terme.
– Gotlib, "le boueux de mon enfance" dans la Rubrique-à-Brac (vol. 1, p. 94-95), si tu veux utiliser la bande dessinée.
– Tous les métiers de bouche et le travail des "forts des Halles" dans Le Ventre de Paris (pour changer un peu des mineurs de Germinal).
Sinon tu peux leur parler d'Adam Billaut, menuisier de Nevers, qui connut une vraie célébrité au XVIIe siècle pour ses pièces de poésie et qui fut même invité à la Cour. Il y a un livre de Dinah Ribard (EHESS) sur le sujet.
– Giono, Jean le Bleu (pour l'épisode qui a été adapté par Pagnol dans le film La femme du boulanger).
– Huysmans, le portait du coiffeur dans les Croquis parisiens et repris dans De Tout : ça ne fait que quelques pages, il faudra donner pas mal de vocabulaire mais c'est vraiment drôle (et ça permet d'aborder du même coup le métier de jardinier, puisque la métaphore est filée tout au long du texte) : Clic
Ou le chapitre d'À Rebours sur le dentiste, Gatonax, qui est plus un arracheur de dents à l'ancienne qu'un médecin au sens actuel du terme.
– Gotlib, "le boueux de mon enfance" dans la Rubrique-à-Brac (vol. 1, p. 94-95), si tu veux utiliser la bande dessinée.
– Tous les métiers de bouche et le travail des "forts des Halles" dans Le Ventre de Paris (pour changer un peu des mineurs de Germinal).
Sinon tu peux leur parler d'Adam Billaut, menuisier de Nevers, qui connut une vraie célébrité au XVIIe siècle pour ses pièces de poésie et qui fut même invité à la Cour. Il y a un livre de Dinah Ribard (EHESS) sur le sujet.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- nonoHabitué du forum
Merci beaucoup pour toutes ces propositions.
Balzac, Giono, Zola oui, bien sûr mais je ne suis pas arrivée à trouver des extraits qui pourraient leur convenir.
Gotlieb, bonne idée !
Je ne connaissais pas Huysmans, la scène chez le coiffeur est très drôle.
Même si je ne les exploiterai sans doute pas, ce sont de belles découvertes.
En cherchant les poèmes de Billaut, je suis tombée sur ce poème de Pomerol qui me plait bien. Quatrains au Roy sur la façon des harquebuses et pistolets, enseignans le moyen de recognoistre la bonté et le vice de toutes sortes d’armes à feu, et les conserver en leur lustre et bonté.
François Poumerol 1631
Balzac, Giono, Zola oui, bien sûr mais je ne suis pas arrivée à trouver des extraits qui pourraient leur convenir.
Gotlieb, bonne idée !
Je ne connaissais pas Huysmans, la scène chez le coiffeur est très drôle.
Même si je ne les exploiterai sans doute pas, ce sont de belles découvertes.
En cherchant les poèmes de Billaut, je suis tombée sur ce poème de Pomerol qui me plait bien. Quatrains au Roy sur la façon des harquebuses et pistolets, enseignans le moyen de recognoistre la bonté et le vice de toutes sortes d’armes à feu, et les conserver en leur lustre et bonté.
François Poumerol 1631
- Bien que je sois de pauvre part,
Et de tous artisans le moindre,
Je conseille à ceux de mon art
De bien forger, limer et joindre,
Et outre ces coups de marteau
Et coups de lime en leur ouvrage,
Je leur conseille davantage
D’être sages jusqu’au tombeau.
Je leur conseille aussi d’user
De fer d’Espagne en leur boutique,
Afin de ne point abuser
De leur art, ni de leur pratique,
Le bon fer, et le bon charbon,
L’acier, le soin, l’expérience
Et de l’ouvrier la patience
Est ce qui rend l’ouvrage bon.
Un bon acier entre deux fers,
Comme le bois dans son écorce,
Soudé par des Maîtres experts,
Augmente d’un canon la force, […:
J’en ai assez parlé, ce semble,
En mes quatrains ci-devant.
Enfin voilà succinctement
Comment une arme se doit faire,
Et des fusils un changement
À l’arrêt du coq nécessaire ;
Mais de dire ici quoi
Ce change doit être en estime,
Je n’oserais dans une rime
Estimer ce qui vient de moi.
Surtout, croyez que je n’ai fait
Ces dix huitains que je vous donne,
Afin d’être estimé parfait
Dans le métier où je m’adonne :
Car vraiment je sais à peu près,
Qu’en tous arts le trop de langage
Fait douter de l’homme, et l’engage
À ce qu’il ne peut faire après. […]
Pour faire des fusils ainsi,
Quoique ma plume soit fidèle,
Je ne puis le montrer ici,
Par des écrits sans un modèle :
Car beaucoup mieux que par écrit
La vue enseigne, et fait apprendre
Ce que l’homme ne peut comprendre
Par des raisons dans son esprit.
En outre, pour être subtil
À couper le bois des montures,
Il faut avoir de bons outils
Pour en bien faire les jointures,
Et que tous les fers agencés
Dans du cormier rouge et durable,
Soient d’un lustre presque semblable
À des diamants enchâssés. […]
Ô vous donc tous Harquebusiers
(Si la rime vous est plaisante)
Prenez à gré ces vers grossiers
Que de bon cœur je vous présente,
En vous suppliant humblement
De croire, que jamais la plume
Ne m’a fait quitter mon Enclume
Que les Fêtes tant seulement"]
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- textes ou oeuvres qui traitent du mariage
- Où trouver le manuel numérique du manuel de Latin Magnard de 2013 ?
- Manuel FLE et manuel d'orthographe/compréhension de base
- Groupes de travail "Directeurs d'école" (1) et "Rased" (2) : Le Mammouth déchaîné met en ligne les documents de travail ministériels.
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