Attaque au couteau dans un lycée à Arras

Esméralda a écrit:Comme je te comprends Marcelle !
Je suis moi-même profondément déçue de l'attitude de certains de mes collègues, pour ne pas dire la majorité. Le seul truc qui semble préoccuper certains, c'est qu'il leur a fallu se lever pour venir à 8 h au lieu de 9h !!! Et ceux qui trouvent le moyen de rigoler avant la pleinière et qui ensuite discutent !  

Corwyn a écrit:Bonjour à tous,
Mon commentaire ne fera pas avancer la discussion, mais j'avais envie d'écrire que, malgré mon silence sur ce forum, vous lire me fait du bien. Aujourd'hui, j'y vais avec un esprit, un cœur et des pieds de plomb. Après un week-end d'horreur, à essayer d'être là pour mes anciens collègues, je dois y retourner. Six heures de cours, de 10h à 18h, et pas de possibilité d'être là avant 9h30. J'ai travaillé trois ans avec Dominique, et ai eu son assassin en classe. Bien que je ne sois plus à Gambetta, je suis dévasté. Je ne sais pas comment je vais faire.
Ce qu'on nous demande est d'une violence absolue.
Je vous souhaite à tous le courage nécessaire.

Marcelle Duchamp a écrit:

Corwyn a écrit:Bonjour à tous,
Mon commentaire ne fera pas avancer la discussion, mais j'avais envie d'écrire que, malgré mon silence sur ce forum, vous lire me fait du bien. Aujourd'hui, j'y vais avec un esprit, un cœur et des pieds de plomb. Après un week-end d'horreur, à essayer d'être là pour mes anciens collègues, je dois y retourner. Six heures de cours, de 10h à 18h, et pas de possibilité d'être là avant 9h30. J'ai travaillé trois ans avec Dominique, et ai eu son assassin en classe. Bien que je ne sois plus à Gambetta, je suis dévasté. Je ne sais pas comment je vais faire.
Ce qu'on nous demande est d'une violence absolue.
Je vous souhaite à tous le courage nécessaire.

Mes meilleures pensées pour toi.
J'espère que tu as des collègues bienveillants et soutenants qui pourront t'accompagner pendant les prochains jours.
[...]
En tout cas, tu peux vider ton sac ici je pense que nous serons tous bienveillants à ton égard.
Prends soin de toi.

gregforever a écrit:Réunion très décevante ce matin (une vingtaine de collègues sur 13 profs); on n'a pas vu la direction, aucun accueil aucun message de soutien rien.

Iridiane a écrit:Dans ma fac, une minute de silence est finalement organisée à 14h, mais sans qu'aucun rassemblement soit prévu, donc c'est un peu absurde. Le lundi, à 14h, je travaille dans mon bureau, donc oui je vais observer une minute de silence parce que je ne parle pas toute seule en travaillant... Ce genre de moment n'est profitable (et encore, je ne sais pas trop s'il l'est) que s'il est partagé, or rien n'est organisé.
Par ailleurs, un courriel de l'INSPE a averti notre responsable de MEEF qu'il convenait de "partager le choc et l'émotion avec les étudiants" et de "répondre à leurs questions" tout en faisant preuve de "résilience". Tout va bien.

*Hildegarde* a écrit:Dans ma ville, un gros lycée a reçu dans la nuit un message extrêmement violent et menaçant. C'est une collègue qui bosse là-bas et dans le mien qui nous l'a dit. La police est sur le pied de guerre, après déjà une fausse alerte vendredi matin, avant même l'assassinat de notre collègue. Cette fois, ça ne rigole pas. Ils ont commencé à remonter la trace informatique du mail, et ça semble très sérieux. En rentrant chez moi, j'ai pu constater qu'effectivement, les abords de ce lycée sont surveillés en masse.
On a beau vouloir ne pas psychoter, ben ça ne rassure pas, ce genre de chose ...

Spoiler:

Danska a écrit:Ben voyons... Même pas la décence d'attendre quelques jours avant de ressortir les c*** habituelles !

Marcelle Duchamp a écrit:Mais sincèrement, plus j'y pense, moins je comprends ce qu'on doit faire... Ils attendent quoi de nous?

Alcyone a écrit:

Marcelle Duchamp a écrit:Mais sincèrement, plus j'y pense, moins je comprends ce qu'on doit faire... Ils attendent quoi de nous?

Je n'ai pas de réponse à apporter, mais j'entends et je lis dans plusieurs médias que nous serions plus que jamais aujourd'hui "les hussards noirs" ou "hussards de la République". Je comprends que nous soyons les garants de la laïcité, cela ne me pose pas de problème. En revanche, ce mot "hussard" me gêne parce qu'il me semble avoir une connotation militaire ou guerrière. Personnellement, je ne me reconnais pas du tout sous ces termes. Suis-je la seule à être gênée par l'emploi récurrent de cette désignation ?

Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs. Sveltes ; sévères ; sanglés. Sérieux, et un peu tremblants de leur précoce, de leur soudaine omnipotence. Un long pantalon noir, mais, je pense, avec un liséré violet. Le violet n’est pas seulement la couleur des évêques, il est aussi la couleur de l’enseignement primaire. Un gilet noir. Une longue redingote noire, bien droite, bien tombante, mais deux croisements de palmes violettes aux revers. Une casquette plate, noire, mais un croisement de palmes violettes au-dessus du front. Cet uniforme civil était une sorte d’uniforme militaire encore plus sévère, encore plus militaire, étant un uniforme civique. Quelque chose, je pense, comme le fameux cadre noir de Saumur. Rien n’est beau comme un bel uniforme noir parmi les uniformes militaires. C’est la ligne elle-même. Et la sévérité. Porté par ces gamins qui étaient vraiment les enfants de la République. Par ces jeunes hussards de la République. Par ces nourrissons de la République. Par ces hussards noirs de la sévérité. Je crois avoir dit qu’ils étaient très vieux. Ils avaient au moins quinze ans. Toutes les semaines il en remontait un de l’École normale vers l’École annexe ; et c’était toujours un nouveau ; et ainsi cette École normale semblait un régiment inépuisable. Elle était comme un immense dépôt, gouvernemental, de jeunesse et de civisme. Le gouvernement de la République était chargé de nous fournir tant de jeunesse et tant d’enseignement. L’État était chargé de nous fournir tant de sérieux.

Sei a écrit:C’est un texte beau et simple, Henriette. Bon courage à toi et à tou-te-s les collègues.
Pensées particulières pour nos collègues qui ont connu Dominique Bernard … nous sommes avec vous dans nos cœurs…