- Vieux_MongolFidèle du forum
Pourquoi ouvrir un autre fil?
- PrezboGrand Maître
musa a écrit:Dans la cité scolaire de mes enfants (privé sous contrat), les cours ont lieu aux horaires habituels. Il y a un rassemblement de tout l'établissement à 13h dans la cour, discours du chef d'établissement et minute de silence. Les cours reprennent à 13h30 comme d'habitude après. Je pensais que la décision nationale s'imposait à tous, ce n'est pas le cas ?
Si.
https://www.education.gouv.fr/un-temps-d-echange-et-de-recueillement-dans-les-ecoles-et-etablissements-lundi-16-octobre-379725
C’est pourquoi, après échange avec les représentants syndicaux hier soir, le ministre a décidé qu’un temps banalisé sera prévu lundi matin dans tous les collèges et les lycées de France. Il permettra ce temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique entre les collègues de chaque établissement. A cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu’à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement.
- Choup90Niveau 10
Que veux-tu, il faut assurer la garderie nationale ! Et puis bon, c'était à peine un collègue, puisque les PE sont à peine des professeurs, hein… Bref, écœurée, comme souvent. Et je le dis d'autant plus "tranquillement" que je ne suis pas concernée (par le temps face élèves, je me sens concernée par l'attentat, bien entendu), étant en congé maternité.maikreeeesse a écrit:Ah, toi aussi tu as noté ce passage ! Heureusement qu'on a notre pause méridienne pour discuter et organiser l'hommage à 14h. Sûrement rien d'autre à anticiper....Choup90 a écrit:Et les PE, qui vont pouvoir discuter entre un sandwich et un tas de cahiers à corriger, après avoir eu les élèves 3h en classe…Iridiane a écrit:Je réagis à ton message E-Wanderer: pareil pour ma fac, aucune réaction, aucun mail, comme si nous n’étions pas concernés. Je trouve cela choquant : comme tu le dis, nous sommes tous collègues et en plus nous formons des enseignants. Je retrouve demain matin à 9h30 mes M1 MEEF, futurs enseignants, et je ne sais pas quoi leur dire, je ne peux ni ne veux m’appesantir mais je ne me vois pas démarrer le cours sans rien dire (et en même temps je ne me vois pas enchaîner brutalement sur la sémantique historique…) Cet abandon total - qui bien sûr touche en tout premier lieu les enseignants des collèges et lycées - me laisse pantoise. Bon courage à toutes et tous.
Surtout que les collègues de CM risquent fort d'avoir des questions venant des élèves. Ça serait bien de pouvoir discuter avant pour savoir comment réagir. Pour avoir vécu des suites d'attentats en lycée et en primaire (en tant qu'enseignante à chaque fois), j'ai trouvé ça bien moins compliqué d'en discuter avec des lycéens. Tous sont au courant des faits dans les grandes lignes. Alors oui, ils peuvent être provocateurs, il peut y avoir des incidents, et je compatis avec tous les collègues qui vont "devoir" mener ce temps d'échange seuls en classe. Mais en primaire, le risque d'un impair par des mots mal mesurés, mal calibrés est énorme. Certains élèves auront vu des images de l'attaque (je crois qu'il y en a qui ont circulé) quand d'autres ne sauront même pas qu'elle a eu lieu. Dans ce contexte, c'est trèèèèès important d'échanger entre collègues. Et j'ajoute que ça dépend aussi de l'école et du public accueilli. Et quand on est nouveau dans l'école/en poste fractionné, c'est bien de pouvoir discuter avec les collègues anciens sur l'école pour savoir comment se sont passés les précédents hommages, quel est le niveau d'information des élèves de l'école, etc.
Accessoirement, je pense à certaines classes de CM où il peut aussi y avoir de la provocation (entendue à la maison notamment). Et nous sommes absolument seuls pour y faire face : pas de CPE, pas de CDE. Un directeur/directrice lui-même en classe et, en général, au bord du burn-out.
Bref, le mépris, comme d'habitude.
- fanetteFidèle du forum
Pour que la question ne disparaisse pas au milieu de la profusion de messages. Il s'agit vraiment de ce que nous faisons demain, pas de considérations générales sur ce drame. Mais si les modérateurs pensent que cela n'est pas justifié, je les laisse fusionner.Vieux_Mongol a écrit:Pourquoi ouvrir un autre fil?
Sujets fusionnés.
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- valleExpert spécialisé
Prezbo a écrit:musa a écrit:Dans la cité scolaire de mes enfants (privé sous contrat), les cours ont lieu aux horaires habituels. Il y a un rassemblement de tout l'établissement à 13h dans la cour, discours du chef d'établissement et minute de silence. Les cours reprennent à 13h30 comme d'habitude après. Je pensais que la décision nationale s'imposait à tous, ce n'est pas le cas ?
Si.
https://www.education.gouv.fr/un-temps-d-echange-et-de-recueillement-dans-les-ecoles-et-etablissements-lundi-16-octobre-379725
C’est pourquoi, après échange avec les représentants syndicaux hier soir, le ministre a décidé qu’un temps banalisé sera prévu lundi matin dans tous les collèges et les lycées de France. Il permettra ce temps d’échange tout à la fois humain et pédagogique entre les collègues de chaque établissement. A cette fin, les cours sont annulés pour les élèves jusqu’à 10 heures, moment où ils rejoindront leur établissement.
Sauf que, comme d'habitude, notre ministre ne s'exprime pas en tant que ministre (en donnant des instructions à ses services) mais en tant qu'homme politique : en s'adressant à la presse / à l'opinion publique.
- JennyMédiateur
musa a écrit:Dans la cité scolaire de mes enfants (privé sous contrat), les cours ont lieu aux horaires habituels. Il y a un rassemblement de tout l'établissement à 13h dans la cour, discours du chef d'établissement et minute de silence. Les cours reprennent à 13h30 comme d'habitude après. Je pensais que la décision nationale s'imposait à tous, ce n'est pas le cas ?
Le CDE a probablement décidé de passer outre.
- AscagneGrand sage
Merci pour le lien, @Fesseur Pro, ça doit être en effet utile au collège. Si quelqu'un a des conseils/ressources pour le lycée...
J'envoie mes pensées aux collègues et aux élèves de la cité scolaire Gambetta, aux proches de Dominique Bernard et des personnes blessées.
Nous avons chacun notre manière de réagir face à cet événement et nos sentiments... J'écris cela par rapport au fait de ne pas être "dans le premier cercle" : évidemment, ce n'est pas mon cas, mais ça ne m'empêche pas de me sentir particulièrement ému d'une part et d'avoir un peu de crainte d'autre part. D'autre part, nous sommes tous touchés collectivement, et j'ai envie d'envoyer aussi mes pensées à tous les collègues d'histoire-géographie-EMC et de lettres aussi.
J'envoie mes pensées aux collègues et aux élèves de la cité scolaire Gambetta, aux proches de Dominique Bernard et des personnes blessées.
Nous avons chacun notre manière de réagir face à cet événement et nos sentiments... J'écris cela par rapport au fait de ne pas être "dans le premier cercle" : évidemment, ce n'est pas mon cas, mais ça ne m'empêche pas de me sentir particulièrement ému d'une part et d'avoir un peu de crainte d'autre part. D'autre part, nous sommes tous touchés collectivement, et j'ai envie d'envoyer aussi mes pensées à tous les collègues d'histoire-géographie-EMC et de lettres aussi.
- Spoiler:
- Je regrette d'être allé au lycée vendredi après-midi, alors que j'étais déjà peu en forme moralement et physiquement parlant, parce que j'ai eu du mal à supporter, déjà, quelques réflexions ou manières d'aborder l'affaire d'étudiants de BTS (l'actualité internationale est là aussi), et ensuite, le décalage entre le comportement de mes élèves difficiles du groupe suivant et le contexte.
J'appréhende pour demain parce qu'il y a eu un incident dans la classe dont je suis professeur principal il n'y a pas longtemps : comment dire, un ou deux élèves "s'amusaient" avec des noms de terroristes notoires, dont l'assassin des attentats de 2012 - c'était avant les événements en Israël et Palestine ; "heureusement" c'était plus de la bêtise qu'une provocation liée à une forme de radicalisation.
Mon établissement s'est donné un nom qui fait qu'il est difficile de ne pas penser au symbolisme pervers qu'un cinglé pourrait trouver à venir y perpétrer une atrocité...
- NicétasNiveau 9
Bref, moralité : bon courage à toutes et à tous demain.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- JennyMédiateur
Ascagne : Si ça dérape, dans mon académie voisine de la tienne, c'est désormais conseil de discipline et demande d'exclusion définitive. J'ai demandé à la PA de passer l'expliquer à une de mes classes, adepte du même genre de provocation. Marre...
- NicétasNiveau 9
fanette a écrit:2h, c'est ce qui nous a généreusement été accordé par le ministère, face à l’innommable.
Il y a 3 ans, alors que Blanquer y avait renoncé, nous avions fait le forcing dans notre collège auprès du chef d'établissement, et obtenu de maintenir ces deux petites heures. C'était un acte terrible, mais que nous pensions unique.
2h, cela ne me suffit plus. Il y a trois ans, j'avais passé ma journée à expliquer aux élèves, j'y avais mis tout mon coeur, toute ma colère, toute ma peine. Ils avaient respecté ce moment (collège lambda de région parisienne). Mais quoi ? Je devrais recommencer demain ? Parler laïcité, obscurantisme, recommencer encore et encore, classe après classe... Je devrais m'habituer à ça ? Théorème de Pythagore, équations, professeur égorgé...
Cette fois, je dis stop. Les établissements scolaires auraient dû être fermés demain. Tous. De la maternelle au supérieur, en signe de deuil. Parce que l'horreur ne s'évacue pas en 2h et roulez jeunesse ! Parce que cela ne doit pas devenir un fait divers. Parce que les collègues PE aussi devraient avoir le droit au recueillement, eux qui sont si souvent en première ligne, au portail... Nous sommes des passeurs, des transmetteurs de savoir, nous ne nous sommes pas engagés dans un métier où l'on risque sa peau. Je n'en peux plus de tout accepter, je n'en peux plus du mépris... Je n'ai pas compris que les syndicats ne demandent même pas une journée entière (ce qui, au passage, aurait résolu le problème des bus scolaires cités ailleurs). Je ne comprends pas que nous ne la prenions pas, cette journée, même si l'on refuse de nous la donner. Le message du ministre m'a choquée : faut-il vraiment s'excuser auprès des parents (de collégiens et lycéens, qui plus est) pour la gène occasionnée ? Dites-moi que je vais me réveiller !
Bref, j'ai déjà prévenu mon chef et mes collègues : demain, je serai dans mon établissement, mais je ne prendrai pas mes élèves.
Et vous ?
Je souscris en tout point à ton propos. Je n'ai pas cours demain (fac), et je mesure la chance que j'ai. Mais j'en veux à ma fac de ne rien faire.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- Stel6584Niveau 7
Fesseur Pro a écrit:Un lien digipad envoyé par notre IA-IPR : https://digipad.app/p/525954/284a98ead3dc7
Assez simple et clair.
Merci beaucoup pour le lien !
- RogerMartinBon génie
e-Wanderer a écrit:Dans mon université, pour le moment, aucune réaction. Pas de mail du président, pas de mail de la direction de l'UFR. Cela m'attriste beaucoup. Au moment de l'assassinat de Samuel Paty, nous avions au moins reçu un message de la (même) présidence, un rassemblement avait été organisé sur le campus pour une minute de silence. J''espère que ça va bouger un peu les prochains jours, pour ne pas avoir l'impression que de telles horreurs se banalisent.
J'enseigne dans le supérieur depuis 25 ans, et à ce titre je forme chaque année de futurs enseignants du secondaire (CAPES et agrégation), j'ai participé pendant 13 ans à des jurys de concours, et surtout, nous sommes tous collègues : c'est peu de dire qu'un tel drame me touche. Je sais, par nos échanges sur ce forum ou par les retours de mes anciens étudiants, quel peut être le "climat" (comme dit Jenny) dans certaines classes. Même si j'ai la chance de ne pas enseigner dans des conditions aussi difficiles, je sais que c'est ce qui attend certains des étudiants que je prépare chaque année au concours, et sous ce rapport je me sens une certaine responsabilité, étant volens nolens un rouage de l'institution. Pour autant, je ne sais pas si je saurais trouver les mots justes et je redoute mes propres émotions. Je pense que je dirai simplement quelques mots, mais je vais prendre avec mes étudiants de MEEF un texte de Julien Gracq, puisque c'était l'un des auteurs favoris de Dominique Bernard : pour le moment, faire vivre cette passion littéraire me semble le moyen le plus approprié, sans m'exposer aux dangers d'une parole qui pourrait paraître artificielle ou convenue. Mais j'ai la chance d'enseigner à de jeunes adultes et de pouvoir utiliser ce registre plus subtil de l'hommage, sans que j'aie tellement besoin d'expliquer les choses. Je n'envie pas la situation des professeurs du secondaire, et je vous adresse toutes mes pensées de soutien pour demain.
Iridiane a écrit:Je réagis à ton message E-Wanderer: pareil pour ma fac, aucune réaction, aucun mail, comme si nous n’étions pas concernés. Je trouve cela choquant : comme tu le dis, nous sommes tous collègues et en plus nous formons des enseignants. Je retrouve demain matin à 9h30 mes M1 MEEF, futurs enseignants, et je ne sais pas quoi leur dire, je ne peux ni ne veux m’appesantir mais je ne me vois pas démarrer le cours sans rien dire (et en même temps je ne me vois pas enchaîner brutalement sur la sémantique historique…) Cet abandon total - qui bien sûr touche en tout premier lieu les enseignants des collèges et lycées - me laisse pantoise. Bon courage à toutes et tous.
Nicétas a écrit:Je réagis après Iridiane ; dans ma fac, juste un message un peu bateau, mais rien de spécial ; et de l'UFR rien du tout (par contre, des mails professionnels hier, oui). Je me demande moi aussi que faire avec mes étudiants (qui continuent leur vie, m'ont d'ailleurs envoyé des mails hier eux aussi, à propos du contenu du cours - et c'est sans doute très bien ainsi parce que ça m'a changé des idées). Les collègues du supérieur ne se sentent pour beaucoup pas concernés ; ne se sentent jamais concernés quand il se passe quelque chose dans le secondaire. Mais j'ai envie de faire quelque chose, car mes étudiants aussi se destinent pour la plupart à l'enseignement. Je me sens démuni... Pourrais-tu dire à quel texte de Gracq tu penses ? Je pensais moi aussi à utiliser un texte en début de cours...
Korémuse a écrit:Idem; Je continue à être sous le choc. Même silence que pour Samuel Paty, assassiné le vendredi 16 Octobre. La réaction était enfin arrivée le ...21 Octobre. Alors, oui, il faut du temps pour organiser un hommage mais de simples mots et un peu d'humanité dans l'immédiat auraient suffi à se sentir soudés, unis dans cette tragédie. Nous appartenons tous à cette grande famille et ce silence me pèse et me peine. Demain matin, 8h, je ferai une minute de sllence avec celles et ceux qui le veulent et nous écouterons certainement Jordi Savall ou un extrait de Silentium d'Arvo Pärt.
Je travaille à la Sorbonne ex Paris IV, un hommage à Samuel Paty s'était déroulé dans nos murs, très officiel, auquel on n'avait pas eu vraiment la possibilité de s'associer.
La présidente de l'université a écrit vendredi soir aux personnels et aux étudiants un message que je vous recopie, et nous propose d'observer une minute de silence à midi lundi.
Je suis directrice de mon UFR et je ne veux pas écrire en plus un mail général aux collègues pendant le week-end -- à vrai dire je suis trop à vif et je ne trouve pas les mots qui pourraient les aider si eux-mêmes sont bouleversés. Il se trouve que lundi à midi je serai dans une réunion avec la présidence de l'université, sur un autre site que ceux où on enseigne, et la réunion a été maintenue. J'aurais préféré être aux côtés de mes collègues ; j'ai eu quelques échanges et beaucoup vont parler plus ou moins longuement avec leurs groupes de TD, surtout ceux qui ont les L1, qui sont presque encore des lycéens. J'ai les L3 en cours magistral mardi, je leur dirai quelques mots.
Je pense à mes propres enseignants de collège et lycée, comme il y a trois ans, aux collègues actuellement dans le secondaire. À l'époque, je me consolais en me disant qu'un assassinat ne se reproduirait pas. Après l'écoute du Téléphone sonne posté plus haut...
La présidente de Sorbonne Université a écrit:
Chères et chers collègues,
Chères étudiantes et chers étudiants,
Presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, Dominique Bernard, professeur au lycée Gambetta-Carnot d’Arras, a été tué ce vendredi, victime d’une attaque terroriste. Lors de cette attaque, deux autres personnes ont été gravement blessées. Au nom de toute la communauté de Sorbonne Université, je souhaite exprimer notre effroi, notre indignation et notre soutien aux proches des victimes et à l’ensemble de la communauté éducative. Nous avons une pensée également envers nos collègues, nos étudiantes et étudiants de l’Inspe de l’académie de Paris.
Sous toutes ses formes, où qu’il frappe, le terrorisme doit trouver face à lui une solidarité totale avec ses victimes et avec les populations qui subissent les conséquences du déchaînement de violence qu’il provoque. Il doit trouver face à lui des communautés attachées à la tolérance, au dialogue, au respect mutuel et à la paix.
Aucune forme d’antisémitisme, de racisme ou d’incitation à la haine ne doit exister au sein de notre université. Vous pouvez compter sur l’entière mobilisation et l’extrême vigilance de l’équipe de gouvernance. Nous sommes à l’écoute et aux côtés de toutes et tous dans ces moments profondément douloureux.
Nous invitons celles et ceux qui le souhaitent à observer une minute de silence, lundi à midi.
Nathalie Drach-Temam
Présidente de Sorbonne Université
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- NicétasNiveau 9
RogerMartin a écrit:
Je suis directrice de mon UFR et je ne veux pas écrire en plus un mail général aux collègues pendant le week-end -- à vrai dire je suis trop à vif et je ne trouve pas les mots qui pourraient les aider si eux-mêmes sont bouleversés.
Je ne suis pas sûr que ce soit aussi louable chez moi, et je pense que je serai aussi seul demain que ce weekend.
(surtout que par ailleurs, nous avons reçu hier des mails professionnels)
Quant à la minute de silence pour ceux qui veulent, c'est très insuffisant... Nous devrions tous fermer un jour, dans le supérieur...
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- MajuFidèle du forum
Merci pour le lien Isis, on n'y apprend rien de neuf, mais ce qu'on y entend fait du bien.
Isis je ne trouve pas ton message d'origine, mais merci pour le lien : une émission à écouter. Je disais justement à mon mari hier que peut-être (sans doute ?) aucune de ces atrocités n'arriverait si la société française n'était allée aussi profondément dans l'irrespect vis-à-vis de ses enseignants. Dans l'émission, ce thème du prof-bashing est longuement évoqué. Notre profession est devenue une cible : de moqueries, de jalousie (chaque fois que je vois mon coiffeur il n'a que le mot "vacances" à la bouche), de critiques permanentes... c'est du vécu pour chacun de nous, en ce qui me concerne jusque dans ma famille, avec certains membres de laquelle j'ai laissé tomber quand il s'agissait de parler de mon boulot.Isis39 a écrit:Je ne sais pas si cela a été posté mais écoutez le Téléphone sonne d'hier avec Christine Guimonet et Philippe Mérieu. Ils ont eu des mots très justes, notamment pour dénoncer la façon dont on traite l'école et les enseignants aujourd'hui.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-18-20-le-telephone-sonne/le-18-20-le-telephone-sonne-du-vendredi-13-octobre-2023-4255125
Un grand merci, Isis, pour avoir signalé cette émission. Enfin la vérité sur ce que nous vivons.
Je déplore également qu'il n'y ait aucun écho parmi les responsables de l'enseignement supérieur : sur ma boîte pour l'instant rien du tout, et quelqu'un a-t-il entendu quelque chose venant de la Ministre ? J'aimerais me tromper... J'espère que c'est juste une question de timing.
Profonde solidarité en tout cas de ma part ; ma mère avait été très peu à l'école et m'a élevée dans l'admiration de cette institution qu'est l'école - d'ailleurs dans cette émission Philippe Mérieu insiste pour dire que l'éducation, ce n'est pas un service, c'est une institution. Tout cela est bouleversant et reflète un monde qui hélas, est en train de tomber très très bas.
- zigmag17Guide spirituel
Maju a écrit:Merci pour le lien Isis, on n'y apprend rien de neuf, mais ce qu'on y entend fait du bien.
Isis je ne trouve pas ton message d'origine, mais merci pour le lien : une émission à écouter. Je disais justement à mon mari hier que peut-être (sans doute ?) aucune de ces atrocités n'arriverait si la société française n'était allée aussi profondément dans l'irrespect vis-à-vis de ses enseignants. Dans l'émission, ce thème du prof-bashing est longuement évoqué. Notre profession est devenue une cible : de moqueries, de jalousie (chaque fois que je vois mon coiffeur il n'a que le mot "vacances" à la bouche), de critiques permanentes... c'est du vécu pour chacun de nous, en ce qui me concerne jusque dans ma famille, avec certains membres de laquelle j'ai laissé tomber quand il s'agissait de parler de mon boulot.
Un grand merci, Isis, pour avoir signalé cette émission. Enfin la vérité sur ce que nous vivons.
Je déplore également qu'il n'y ait aucun écho parmi les responsables de l'enseignement supérieur : sur ma boîte pour l'instant rien du tout, et quelqu'un a-t-il entendu quelque chose venant de la Ministre ? J'aimerais me tromper... J'espère que c'est juste une question de timing.
Profonde solidarité en tout cas de ma part ; ma mère avait été très peu à l'école et m'a élevée dans l'admiration de cette institution qu'est l'école - d'ailleurs dans cette émission Philippe Mérieu insiste pour dire que l'éducation, ce n'est pas un service, c'est une institution. Tout cela est bouleversant et reflète un monde qui hélas, est en train de tomber très très bas.
Je trouve que si nous , du sérail, n'y apprenons rien , les auditeurs eux auront peut-être enfin pu entendre des vérités quii jusque là n'ont jamais vraiment été énoncées aussi clairement et feront peut-être réfléchir les gens .
Moi aussi ca m'a fait du bien d'entendre ces propos.
- MaellerpÉrudit
Merci pour le lien Isis, j'ai relayé ailleurs, il serait bon qu'un maximum de personnes aient accès à cette émission. Pour une fois les intervenants ne se coupent pas la parole et la journaliste semble connaître son sujet. Cela fait du "bien" d'entendre les choses énoncées calmement et fermement, et hélas de se "reconnaître" dans les témoignages...
- OxfordNeoprof expérimenté
RogerMartin a écrit:La présidente de Sorbonne Université a écrit:
Chères et chers collègues,
Chères étudiantes et chers étudiants,
Presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, Dominique Bernard, professeur au lycée Gambetta-Carnot d’Arras, a été tué ce vendredi, victime d’une attaque terroriste. Lors de cette attaque, deux autres personnes ont été gravement blessées. Au nom de toute la communauté de Sorbonne Université, je souhaite exprimer notre effroi, notre indignation et notre soutien aux proches des victimes et à l’ensemble de la communauté éducative. Nous avons une pensée également envers nos collègues, nos étudiantes et étudiants de l’Inspe de l’académie de Paris.
Sous toutes ses formes, où qu’il frappe, le terrorisme doit trouver face à lui une solidarité totale avec ses victimes et avec les populations qui subissent les conséquences du déchaînement de violence qu’il provoque. Il doit trouver face à lui des communautés attachées à la tolérance, au dialogue, au respect mutuel et à la paix.
Aucune forme d’antisémitisme, de racisme ou d’incitation à la haine ne doit exister au sein de notre université. Vous pouvez compter sur l’entière mobilisation et l’extrême vigilance de l’équipe de gouvernance. Nous sommes à l’écoute et aux côtés de toutes et tous dans ces moments profondément douloureux.
Nous invitons celles et ceux qui le souhaitent à observer une minute de silence, lundi à midi.
Nathalie Drach-Temam
Présidente de Sorbonne Université
Faudrait pas déranger, hein !
Mépris à tous les étages...
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- AscagneGrand sage
En effet, @Jenny. Je dois expliquer et réexpliquer aux élèves et à certains parents que certaines choses dépassent d'ailleurs la question interne à l'établissement et sont passibles de poursuites dans d'autres domaines. On en est là.Jenny a écrit:Ascagne : Si ça dérape, dans mon académie voisine de la tienne, c'est désormais conseil de discipline et demande d'exclusion définitive. J'ai demandé à la PA de passer l'expliquer à une de mes classes, adepte du même genre de provocation. Marre...
- Spoiler:
- Notamment la question du droit à l'image, et précisément, je dois rédiger un rapport et consulter à ce sujet. Mais bon, je me dis qu'en fait, dans tel établissement privé, ou dans un autre système, ces élèves auraient été renvoyés depuis belle lurette même juste pour les simples tracasseries quotidiennes. Cette situation explique aussi la difficulté supplémentaire lorsque s'ajoutent aux comportements déviants quotidiens des problèmes plus massifs encore.
- JennyMédiateur
Dans ce cas, je passe sur du rappel à la loi et je fais des rapports et demande de sanction. Envoi à l'ensemble de l'équipe pédagogique. Il y a parfois des collègues qui disent que dans leur cours aussi, ça s'est produit.
Une fois que j'ai passé du temps à expliquer, une fois qu'on a fait des rappels du RI et des poursuites encourues, tant pis pour eux s'ils ne comprennent pas. Et honnêtement dans ce contexte, je n'ai pas la force de batailler quotidiennement dans le vide.
Mais ma direction suivra avec les plus provocateurs. C'est essentiel aussi, ça.
Une fois que j'ai passé du temps à expliquer, une fois qu'on a fait des rappels du RI et des poursuites encourues, tant pis pour eux s'ils ne comprennent pas. Et honnêtement dans ce contexte, je n'ai pas la force de batailler quotidiennement dans le vide.
Mais ma direction suivra avec les plus provocateurs. C'est essentiel aussi, ça.
- HocamSage
C'est très souvent le cas dans Le téléphone sonne et un certain nombre d'autres émissions où les journalistes relaient depuis très longtemps le mal-être enseignant, a fortiori depuis Samuel Paty. Surtout sur France Inter (Sonia Devillers notamment) et France Culture bien sûr, mais même ailleurs, il y a des journalistes qui font leur travail honnêtement et relaient assez fidèlement tout un tas de choses qui se disent ici, même si on peut toujours faire mieux.Maellerp a écrit: Pour une fois les intervenants ne se coupent pas la parole et la journaliste semble connaître son sujet.
- CasparProphète
Maellerp a écrit:Merci pour le lien Isis, j'ai relayé ailleurs, il serait bon qu'un maximum de personnes aient accès à cette émission. Pour une fois les intervenants ne se coupent pas la parole et la journaliste semble connaître son sujet. Cela fait du "bien" d'entendre les choses énoncées calmement et fermement, et hélas de se "reconnaître" dans les témoignages...
Dans son introduction, la journaliste Claire Servajean, parle d'un "agent de sécurité" de l'établissement...Un peu étrange non ?
- chmarmottineGuide spirituel
En tant que parents, avez-vous eu un message du cde de l'établissement de vos enfants, au sujet de l'organisation de demain ?
- frimoussette77Guide spirituel
Oui pour l'un des deux établissements.chmarmottine a écrit:En tant que parents, avez-vous eu un message du cde de l'établissement de vos enfants, au sujet de l'organisation de demain ?
- chmarmottineGuide spirituel
Je n'ai pas eu le courage de parler de cette actualité à ma fille et j'attends d'en savoir plus pour évoquer le sujet avec elle ...
Je pense que cela peut être plus difficile pour les enfants d'enseignants.
Je pense que cela peut être plus difficile pour les enfants d'enseignants.
- LyoraneNiveau 7
J'ai écouté l'émission de France Inter. Passé le sursaut de me dire "oui, ils ont raison, c'est exactement ça", la colère est remontée aussi sec : des profs autour de la table, des profs au téléphone. Entre nous, nous pointons l'évidence, avec de l'émotion et des mots très justes, mais au-dessus, à côté, personne n'écoute. Les témoignages vont d'ailleurs dans ce sens. Malheureusement ça n'a finalement fait que renforcer mon sentiment de solitude.
Sinon, est-ce que vous pensez qu'un établissement peut complètement déroger à la décision du ministère pour demain ? Mon lycée, ultra rapide à dégainer (j'avais laissé un message ici pour dire que dès 14h45 vendredi, on avait un mail, pour nous dire qu'on ferait juste une minute de silence, pour Samuel Paty "et l'autre enseignant") n'a rien renvoyé. J'ai donc bien l'impression que demain 8h, tout le monde est en cours..
Sinon, est-ce que vous pensez qu'un établissement peut complètement déroger à la décision du ministère pour demain ? Mon lycée, ultra rapide à dégainer (j'avais laissé un message ici pour dire que dès 14h45 vendredi, on avait un mail, pour nous dire qu'on ferait juste une minute de silence, pour Samuel Paty "et l'autre enseignant") n'a rien renvoyé. J'ai donc bien l'impression que demain 8h, tout le monde est en cours..
- MilicusNiveau 6
Ma CE ne communique pas du tout non plus, je ne sais pas à quoi m’en tenir.
De toute façon, je commence normalement à 8h demain matin donc je vais faire comme d’habitude et nous verrons sur place…
De toute façon, je commence normalement à 8h demain matin donc je vais faire comme d’habitude et nous verrons sur place…
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"J'ai seul la clef de cette parade sauvage." Arthur Rimbaud
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