Attaque au couteau dans un lycée à Arras

Toutes les pensées à toutes les personnes touchées par cette tragédie.

Itou !

nenesss85 a écrit:J’enseigne dans ce lycée d’Arras. Je confirme que nous n’avons pas cours aujourd’hui, pas plus que lundi. Le lycée est ouvert pour celles et ceux qui voudraient aller parler à la cellule psychologique ou voir l’administration (parents, élèves, enseignants, personnels).
Cela permettra de mettre fin aux conjectures sur ce sujet…  

Merci pour votre témoignage. Nous serons sans doute nombreux à penser à vous.

Pensées à vous @nenesss85 . La seule chose qui me choque c'est la mort de votre collègue.

Merci de votre message. Toutes nos pensées vers vous.

Toutes mes pensées pour vous @nenesss85.

Bonjour à tous, cet événement tragique nous amène aussi à réfléchir sur nos conditions de sécurité dans nos établissements respectifs. Je me pose une question dont je ne trouve pas de réponse dans les relations des faits. Le collègue assassiné l'a été à l'extérieur de l'établissement, c'est bien cela ? C'est vrai qu'en dehors nous sommes vulnérables, comme tout un chacun. Mais le tueur est bien entré ensuite dans la cité scolaire ? Alors comment a-t-il fait pour rentrer ?
Je pose cette question car au printemps dernier dans mon bahut on a eu une intrusion en pleine journée, les intrus sont entrés sans difficulté (portes grandes ouvertes sur l'extérieur au moment de la récré), je me suis mis en droit de retrait (tout seul) pour alerter sur les dispositifs de sécurité minimaux à mon sens très insuffisants (on n'a pas de sas, etc...).
Merci, bon courage à tous, sincères pensées pour la famille du collègue et pour les blessés

Bonjour nous sommes effectivement en droit de nous demander comment un terroriste exécute un collègue devant un lycée et RENTRE ensuite dans l'établissement...

Nos établissements sont des passoires. Qu’est ce qui peut l’empêcher de rentrer ?

Et c'est cela que je trouve triste aussi : dans l'idéal, nos établissements doivent rester des lieux dont la configuration affiche une ouverture, autant que possible, et pas un repli...

Nous avons le même problème ici : des parents rentrent, se présentent à l'accueil, disent qu'ils doivent aller en vie scolaire. La personne à l'accueil leur indique où c'est, et ensuite les parents peuvent se promener tranquillement dans l'établissement, puisque personne ne les accompagne. C'est un vrai problème.

Dans les différents articles il n'est pas précisé si devant veut dire à l'extérieur du portail, ou à l'extérieur du bâtiment. Chez nous (comme quasiment partout) une fois franchi le portail, on rentre où on veut comme on veut dans le bâtiment. Si on passe par devant on passe devant l'accueil (mais l'agent est souvent occupé ailleurs). Mais on peut aussi rentrer dans le bâtiment par d'autres endroits...

Les établissements de mon département sont de vraies passoires. N'importe qui peut y entrer à n'importe quel moment de la journée. Pas forcément par l'entrée principale ...

Petite précision puisque cela a encore été écrit aujourd'hui sur ce fil : l'assassin est ingouche et non tchétchène.

Un entretien avec le secrétaire général du SNPDEN qui plaidait pour une banalisation du lundi (a priori ça ne sera pas le cas pour la journée entière en tout cas) : https://www.telerama.fr/debats-reportages/attaque-d-arras-je-suis-favorable-a-la-fermeture-des-etablissements-lundi-pour-marquer-un-deuil-national-7017621.php

En 2020, on avait à mon avis raté le moment de recueillement. C’était au retour des vacances de la Toussaint et nous étions à l’époque en alerte attentat. Deux heures de banalisation [des réunions de concertation, de réflexion, où les élèves n’ont pas cours, ndlr] avaient été décidées, puis annulées en raison de consignes données par les préfectures qui voulaient éviter les rassemblements devant les établissements, jugés trop risqués. Alors qu’on est confrontés au même type de drame, il ne faut pas faire les mêmes erreurs. Je crois que les communautés éducatives ont besoin de ce moment de recueillement. Personnellement, je suis favorable à la fermeture des établissements lundi matin, voire toute la journée, pour marquer un deuil national. Ce temps peut aussi nous permettre de préparer la prise en main des classes dans les heures qui suivront.

Je trouve l'ensemble de l'entretien très digne. Et comme il le rappelle, Samuel Paty a été assassiné à l'extérieur de son établissement.

D'après France-Info, le ministre devrait annoncer un "moment dédié" (donc une banalisation ?) le lundi matin : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/attaque-au-couteau-dans-un-lycee-a-arras/attaque-terroriste-dans-un-lycee-d-arras-un-dispositif-d-ecoute-pour-les-professeurs-mais-pas-de-temps-dedie-a-preparer-le-retour-en-classe_6121503.html

Le ministre a également annoncé la mise en place d'un dispositif d'écoute psychologique. C'est le même que celui qui avait été proposé après la mort de Samuel Paty. Il doit permettre à chaque professeur, d'avoir, au moins, un échange par téléphone, avec un psychologue.

Les syndicats sont sortis plutôt satisfaits de la réunion d'urgence au ministère de l'Education. Ministère qui précise, samedi matin, qu'un temps de préparation au retour en classe sera dédié lundi matin. Les modalités en seront précisées samedi après-midi.

Je ne sais pas si cela a été posté mais écoutez le Téléphone sonne d'hier avec Christine Guimonet et Philippe Mérieu. Ils ont eu des mots très justes, notamment pour dénoncer la façon dont on traite l'école et les enseignants aujourd'hui.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-18-20-le-telephone-sonne/le-18-20-le-telephone-sonne-du-vendredi-13-octobre-2023-4255125

De toute façon vu son âge il pouvait passer pour un lycéen pour un étudiant en post bac. C'est une cité scolaire.

La sécurisation de l'entrée est quasi impossible. Un dispositif de type SAS déportera une masse d'élèves à l'extérieur où ils seront vulnérables et ce sont eux qui doivent être protégés d'abord.

Pour l'entrée des adultes il y a le fait de disposer d'un rdv pour accéder à l'établissement. Ça tend à se généraliser.

Il faudrait aussi que les personnels évitent d'emprunter l'accès des usagers, cela crée une zone d'interaction intermédiaire qui dans des contextes moins dramatiques peut déjà devenir source de tensions évitables.

Isis39 a écrit:Je ne sais pas si cela a été posté mais écoutez le Téléphone sonne d'hier avec Christine Guimonet et Philippe Mérieu. Ils ont eu des mots très justes, notamment pour dénoncer la façon dont on traite l'école et les enseignants aujourd'hui.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-18-20-le-telephone-sonne/le-18-20-le-telephone-sonne-du-vendredi-13-octobre-2023-4255125

J'ai pris l'émission au vol et en ai raté le premier quart d'heure. Pour ce que j'en ai entendu je suis d'accord avec toi. Pour une fois les vérités énoncées par les auditeurs qui appelaient n'ont pas été directement mises sous le boisseau, niées ou minimisées par les intervenants, mais reprises et analysées. Il en est ressorti un débat digne et éclairant ce que l'on vit et subit dans notre profession en général.

Cette séquence est surréaliste :

"On parlait souvent de religion"

Un ami de l'assaillant d'Arras témoigne sur BFMTV pic.twitter.com/l1mInBsvlR

— BFMTV (@BFMTV) October 13, 2023

Oui l'accès aux EPLE est un vrai sujet, que l'on ne peut pas repousser d'un revers de main dans le contexte hypertendu actuel. Dans mon cas il y avait eu une intrusion au printemps dernier, il y en a eu une autre la semaine dernière, des élèves sont rentrés... en poussant la porte (3 jours d'exclusion) - il suffit de pousser un peu brusquement la porte d'entrée pour qu'elle s'ouvre, l'aimant qui la commande depuis la loge n'est pas bien puissant. C'est une porte vitrée qui ouvre direct sur la rue et donne accès au hall principal du lycée... je ne me sens pas tellement en sécurité.
Petit retour d'expérience :
- un registre Santé et Sécurité est dispo pour renseigner tout problème ou manquement lié à la sécurité ;
- un registre Danger Grave et Imminent est également dispo, à utiliser en cas de droit d'alerte (et éventuellement droit de retrait), mais il doit être renseigné par un membre élu du CHSCT (perso je l'avais renseigné moi-même et mon droit de retrait a été déclaré illicite pour vice de forme) ;
- enfin, une Commission sécurité peut être dépêchée du rectorat à la demande du chef d'étab (d'où l'intérêt de renseigner les registres sus-cités) pour faire un audit des conditions de sécurité de l'établissement.

Laotzi a écrit:Petite précision puisque cela a encore été écrit aujourd'hui sur ce fil : l'assassin est ingouche et non tchétchène.

Un entretien avec le secrétaire général du SNPDEN qui plaidait pour une banalisation du lundi (a priori ça ne sera pas le cas pour la journée entière en tout cas) : https://www.telerama.fr/debats-reportages/attaque-d-arras-je-suis-favorable-a-la-fermeture-des-etablissements-lundi-pour-marquer-un-deuil-national-7017621.php

En 2020, on avait à mon avis raté le moment de recueillement. C’était au retour des vacances de la Toussaint et nous étions à l’époque en alerte attentat. Deux heures de banalisation [des réunions de concertation, de réflexion, où les élèves n’ont pas cours, ndlr] avaient été décidées, puis annulées en raison de consignes données par les préfectures qui voulaient éviter les rassemblements devant les établissements, jugés trop risqués. Alors qu’on est confrontés au même type de drame, il ne faut pas faire les mêmes erreurs. Je crois que les communautés éducatives ont besoin de ce moment de recueillement. Personnellement, je suis favorable à la fermeture des établissements lundi matin, voire toute la journée, pour marquer un deuil national. Ce temps peut aussi nous permettre de préparer la prise en main des classes dans les heures qui suivront.

Je trouve l'ensemble de l'entretien très digne. Et comme il le rappelle, Samuel Paty a été assassiné à l'extérieur de son établissement.

D'après France-Info, le ministre devrait annoncer un "moment dédié" (donc une banalisation ?) le lundi matin : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/attaque-au-couteau-dans-un-lycee-a-arras/attaque-terroriste-dans-un-lycee-d-arras-un-dispositif-d-ecoute-pour-les-professeurs-mais-pas-de-temps-dedie-a-preparer-le-retour-en-classe_6121503.html

Le ministre a également annoncé la mise en place d'un dispositif d'écoute psychologique. C'est le même que celui qui avait été proposé après la mort de Samuel Paty. Il doit permettre à chaque professeur, d'avoir, au moins, un échange par téléphone, avec un psychologue.

Les syndicats sont sortis plutôt satisfaits de la réunion d'urgence au ministère de l'Education. Ministère qui précise, samedi matin, qu'un temps de préparation au retour en classe sera dédié lundi matin. Les modalités en seront précisées samedi après-midi.

J'espère que ce ne sera pas une banalisation avec les élèves. Je ne souhaite pas aborder le sujet avec mes secondes : je suis bouleversée, et je n'ai pas à partager ma douleur avec eux. Je trouve l'idée de la fermeture des établissements lundi, le 16 octobre, bien plus digne.

lene75 a écrit:

Baldred a écrit:

nenesss85 a écrit:J’enseigne dans ce lycée d’Arras. Je confirme que nous n’avons pas cours aujourd’hui, pas plus que lundi. Le lycée est ouvert pour celles et ceux qui voudraient aller parler à la cellule psychologique ou voir l’administration (parents, élèves, enseignants, personnels).
Cela permettra de mettre fin aux conjectures sur ce sujet…  

Merci.
De tout cœur avec vous.

+1

De tout cœur avec vous aussi.

Normalement nous avons la minute de silence en hommage à S. Paty lundi. 
Maintenue ou non et, à défaut de pouvoir faire plus ou d'adresser de simples mots, nos pensées iront vers votre collègue et vers vous tous !

chmarmottine a écrit:Cette séquence est surréaliste :

"On parlait souvent de religion"

Un ami de l'assaillant d'Arras témoigne sur BFMTV pic.twitter.com/l1mInBsvlR

— BFMTV (@BFMTV) October 13, 2023

"Tuer des gens ou quoi, dans la religion, c'est un truc à pas faire. A part dans une guerre sainte."
Voilà voilà...

chmarmottine a écrit:Cette séquence est surréaliste :

"On parlait souvent de religion"

Un ami de l'assaillant d'Arras témoigne sur BFMTV pic.twitter.com/l1mInBsvlR

— BFMTV (@BFMTV) October 13, 2023

Je ne la trouve pas surréaliste.  Au contraire ça me semble bien ancré dans le réel, dans celui que je connais en tout cas.
Que des ados qui sont pour certains des élèves que nous avons en classe parlent de la charia, discutent du bien-fondé de l'assassinat de telle ou telle personne, ou commentent ( et parfois s'abreuvent) des vidéos de propagande de Daesh, c'est une réalité.

On devrait fermer lundi. Je suis bouleversée et ne me sens pas capable d'enseigner comme si de rien n'était.