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- yyeeaahhNiveau 2
Bonsoir tout le monde. Une classe m'a mise à bout de nerfs! Les élèves étaient énervés entre eux et cela a tellement amputé dans mon travail que je me suis tellement énervé que des larmes sont sorties. je voudrais savoir si cela est déjà arrivé à l'un d'entre vous. Si oui comment gérer le retour surtout la vision qu'ils auront envers moi? puis de l'établissement? je m'en veux d'avoir craqué face à eux même si les élèves se sont tous excusé de leur comportement
- JohnMédiateur
Bonsoir,
Est-ce que tu pourras passer par la case présentations ?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- gelsomina31Grand Maître
yyeeaahh a écrit:Bonsoir tout le monde. Une classe m'a mises à bout de nerfs! Les élèves étaient énervés entre eux et cela a tellement amputé dans mon travail que je me suis tellement énervé que des larmes sont sorties. je voudrais savoir si cela est déjà arrivé à l'un d'entre vous. Si oui comment gérer le retour surtout la vision qu'ils auront envers moi? puis de l'établissement? je m'en veux d'avoir craqué face à eux même si les élèves se sont tous excusé de leur comportement
Ca m'est arrivé une fois mais j'ai fait comme si de rien n'était. Le silence (si rare) des élèves devant mes larmes qui coulaient sans que je l'admette devant eux m'a permis de me reprendre (me calmer) et de trouver comment sortir de ce moment pénible... "No comment" et suite du programme de la journée.
- yyeeaahhNiveau 2
John s'est effectué merci
merci gelsomina31. Et du coup, les cours qui ont suivi se sont passés normalement? Moi je pensais a leur dire au prochain cours que mes larmes étaient dues au faite qu'ils 'mont poussé à bout de ma patience et que maintenant je perdrais plus de temps que j'exclurais directement dés lors que je les avais prévenu avant le début de la séance d'oublier leur problème entre eux..
( je suis stagiaire et pour moi je trouve que c'est difficile de punir et de gueuler sans prendre de recul )
merci gelsomina31. Et du coup, les cours qui ont suivi se sont passés normalement? Moi je pensais a leur dire au prochain cours que mes larmes étaient dues au faite qu'ils 'mont poussé à bout de ma patience et que maintenant je perdrais plus de temps que j'exclurais directement dés lors que je les avais prévenu avant le début de la séance d'oublier leur problème entre eux..
( je suis stagiaire et pour moi je trouve que c'est difficile de punir et de gueuler sans prendre de recul )
- aposiopèseNeoprof expérimenté
ça ne m'est jamais arrivé, dans ce genre de cas, je gueule... et je relâche la pression après (il m'est déjà arrivé de pleurer dans ma voiture / chez moi, et une fois en salle des profs mais pour une autre raison). Mais je dirais que le fait que tes élèves se soient excusés me semble bon signe (j'en connais, parmi les miens, qui seraient capables de ricaner encore plus / filmer la scène). Si ça se trouve, tu seras surpris de leur attitude au prochain cours, ils ont peut-être compris que tu étais un être humain qui attendait/méritait un certain respect, que tu t'investissais dans tes cours et ne venais pas là juste pour "faire garderie"... ? Parfois, les élèves ne se rendent tout simplement pas compte quand ils dépassent les bornes.
C'est quel niveau ?
C'est quel niveau ?
- yyeeaahhNiveau 2
niveau 5eme.. Habituellement je gueule et relâche la pression mais les hormones féminines me sensibilisent trop à des périodes donc en plus de mon taux de nerfs au maximum mes larmes sortaient seule mais je ne pleurnichait pas.
Oui aposiopèse c'est ce que je pense que les élèves ont compris car une fois que j'ai gueulé au point d'en pleurer plus de la moitié de la classe s'est mise à pleurer tellement je pense qu'ils ont pris conscience à quel point ils ont poussé un peu trop loin leur comportement. Je verrais lundi comment je gérerais
Oui aposiopèse c'est ce que je pense que les élèves ont compris car une fois que j'ai gueulé au point d'en pleurer plus de la moitié de la classe s'est mise à pleurer tellement je pense qu'ils ont pris conscience à quel point ils ont poussé un peu trop loin leur comportement. Je verrais lundi comment je gérerais
- gelsomina31Grand Maître
Je suis prof des écoles donc le cours suivant c'était le lendemain. Les élèves étaient un peu plus attentifs mais petit à petit ils sont redevenus bavards. Disons que mes larmes ont permis de faire baisser la tension entre la classe et moi.yyeeaahh a écrit:John s'est effectué merci
merci gelsomina31. Et du coup, les cours qui ont suivi se sont passés normalement? Moi je pensais a leur dire au prochain cours que mes larmes étaient dues au faite qu'ils 'mont poussé à bout de ma patience et que maintenant je perdrais plus de temps que j'exclurais directement dés lors que je les avais prévenu avant le début de la séance d'oublier leur problème entre eux..
( je suis stagiaire et pour moi je trouve que c'est difficile de punir et de gueuler sans prendre de recul )
Je ne leur en ai jamais reparlé. Je n'ai pas eu de retour des parents. Tout le monde a fait comme si de rien n'était par la suite.
- aposiopèseNeoprof expérimenté
ah oui, s'ils se sont mis à pleurer aussi, c'est que ça les a touchés ! ils doivent être gentils, au fond, mais très dissipés. N'hésite pas à les recadrer mais sans faire passer les punitions pour une revanche, montre que tu es juste et que tu punis pour maintenir le calme et permettre à toute la classe de travailler dans de bonnes conditions, et non pour te passer les nerfs. Je m'énervais trop vite quand j'étais stagiaire, j'avais tendance à tout prendre pour moi, comme une attaque personnelle, et ça me rendait folle. Maintenant, j'arrive à prendre de la distance et à punir calmement, froidement, tout en continuant mon cours. ça fonctionne beaucoup mieux.
Pour gérer le stress nerveux : magnésium ! (comprimés couplés à de la vitamine B6 pour faciliter l'assimilation). ça fonctionne très bien. j'en prends contre les crises de spasmo mais j'ai remarqué que ça m'aidait à rester zen en classe, à ne pas trembler, à réfréner les crises de larmes...
Pour gérer le stress nerveux : magnésium ! (comprimés couplés à de la vitamine B6 pour faciliter l'assimilation). ça fonctionne très bien. j'en prends contre les crises de spasmo mais j'ai remarqué que ça m'aidait à rester zen en classe, à ne pas trembler, à réfréner les crises de larmes...
- yyeeaahhNiveau 2
je vous remercie beaucoup gelsomina31 aposiopèse . Vos dires vont m'aider à relativiser beaucoup ! Merci
- leyadeEsprit sacré
En fait, tu peux finir par en retirer l'avantage : au prochain cours tu fais comme si de rien n'était, vous vous mettez tout de suite au travail, et tu verras qu'ils se tasseront sur leurs chaises, tu auras probablement une paix royale, il faudra alors transformer l'essai en faisant un cours dans un vrai silence, un vrai calme, une ambiance studieuse, donner du boulot pour la fois suivante afin de recadrer et avancer, et ça peut tout à fait être l'occasion de repartir plus fermement.
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- yyeeaahhNiveau 2
merci leyade , ton intervention me met beaucoup de doutes. Donc à ton avis je ne dois pas reparler de l'incident? mais ne risquent-t-ils pas de me regarder bizarrement? Ne dois-je pas leur dire que désormais je n'aurais plus de patience envers eux, mettre de nouveaux points sur les 'i' ?
- VolubilysGrand sage
Malheureusement j'ai la larme assez facile, alors oui, mes élèves m'ont vu pleurer pour divers raison (décès dans ma famille, conflits avec des collègues ou des parents, départ de l'école d'une collègue/atsem en cours d'année, énervement car trop de bazar, car je me suis faite mal...) Je pleure aussi d'émotion quand je suis touchée par une gentillesse (Par exemple aujourd'hui mon atsem avait préparé une surprise avec mes élèves pour mon anniversaire, j'en avais les larmes aux yeux.)
"Y'a la maîtresse qui pleure..."
"Pourquoi tu pleures maîcresse?"
En général il règne un silence de mort en classe à ce moment là et puis ça passe. je n'en reparle pas après sauf cas particulier (j'ai expliqué pourquoi je n'arrêtais pas de pleurer quand un de mes proches est décédé... faut dire que j'avais pleuré toute la semaine).
Mais bon, j'ai des petits, mes élèves ont au maximum 7 ans, je les vois toute la journée, quatre jours par semaine, pendant des années... la situation n'ai pas vraiment comparable avec une classe d'élèves de collège/lycée.
"Y'a la maîtresse qui pleure..."
"Pourquoi tu pleures maîcresse?"
En général il règne un silence de mort en classe à ce moment là et puis ça passe. je n'en reparle pas après sauf cas particulier (j'ai expliqué pourquoi je n'arrêtais pas de pleurer quand un de mes proches est décédé... faut dire que j'avais pleuré toute la semaine).
Mais bon, j'ai des petits, mes élèves ont au maximum 7 ans, je les vois toute la journée, quatre jours par semaine, pendant des années... la situation n'ai pas vraiment comparable avec une classe d'élèves de collège/lycée.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- CeladonDemi-dieu
A ta place, yyeeaahh, je n'en reparlerais pas. Je montrerais par les actes que ce comportement ne sera plus toléré. Même pas à titre d'essai. Et cela devrait suffire. Je suis de l'avis de Leyade. Courage. Ce n'est pas la fin du monde de pleurer devant ses élèves, c'est juste humain.
- sandGuide spirituel
Je ne sais pas trop ce que je ferais à ta place yyeeaahh. Je pense que je leur dirais au prochain cours que j'ai la larme facile à cause dévénements qui n'ont rien à voir avec eux, que je suis plus que fatiguée et qu'il est hors de question que j'accepte leurs débordements. Carnet sur la table, et devoir noté.
Je te souhaite bon courage.
Je te souhaite bon courage.
- carlottaHabitué du forum
Oui c'est humain, c'est comme ça, ça arrive, il n'y a pas de honte à avoir. D'accord avec celadon, pas la peine de revenir dessus. Se montrer ferme et distant leur montre qu'ils ont dépassé les bornes.
- NasopiBon génie
Moi non plus je ne reviendrais pas dessus !
Une fois, j'ai craqué pendant une récréation (je vivais des choses très difficiles dans ma vie personnelle) ; quand ça a sonné j'étais toujours en larmes. Une collègue m'a proposé de prendre ma classe, mais j'y suis allée quand même ; les élèves n'ont pas eu de réaction particulière, et j'ai fait mon cours le plus normalement possible.
Une fois, j'ai craqué pendant une récréation (je vivais des choses très difficiles dans ma vie personnelle) ; quand ça a sonné j'étais toujours en larmes. Une collègue m'a proposé de prendre ma classe, mais j'y suis allée quand même ; les élèves n'ont pas eu de réaction particulière, et j'ai fait mon cours le plus normalement possible.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- Reine MargotDemi-dieu
les élèves se sont excusés, c'est bon signe. mais je serais toi, j'éviterais d'en reparler au prochain cours et je ferais cours normalement, tout en ne laissant rien passer.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- RikkiMonarque
Ca m'est arrivé une fois dans des circonstances particulières.
Je faisais en CM2 un cours sur l'assassinat de masse des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. J'avais tout particulièrement préparé ce cours, au vu de la difficulté du sujet, et pesé quasiment chaque mot. Je faisais également attention de ne pas trop axer sur l'émotion, pour rester dans un cadre historique.
Les élèves étaient dissipés — fin d'année, fin de journée, poussée hormonale du printemps, bref, comme d'hab, pas plus. Et moi, d'un coup, j'ai craqué. Je me suis mise à pleurer et à hurler qu'ils ne se rendaient pas compte. Et j'ai tout balancé. Sans aucune retenue, sans peser mes mots, j'ai balancé toute l'horreur que c'était, les chambres à gaz, les vieillards et les bébés poursuivis, les wagons de la mort, tout. Une espèce d'explosion. C'était horrible. Presque toute la classe pleurait, je pleurais, je faisais exactement le contraire de ce que j'avais voulu faire.
Le lendemain, je leur ai dit que je n'avais pas voulu être aussi violente, que j'avais été submergée par la violence de l'histoire, et que le racisme et l'antisémitisme avaient mené à des choses tellement horribles que même pour des adultes, et même si on le savait depuis longtemps, c'était difficile d'en parler calmement.
Finalement, je ne regrette pas ce qui s'est passé, même si je veillerai à ce que ça ne se reproduise pas
Je précise que je n'ai pas du tout la larme facile, et que je n'ai pas du tout une apparence fragile, ce qui rendait la chose encore plus impressionnante.
Les parents ne m'en ont jamais parlé, sans doute par pudeur, car je pense que les enfants en ont parlé chez eux.
Je faisais en CM2 un cours sur l'assassinat de masse des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. J'avais tout particulièrement préparé ce cours, au vu de la difficulté du sujet, et pesé quasiment chaque mot. Je faisais également attention de ne pas trop axer sur l'émotion, pour rester dans un cadre historique.
Les élèves étaient dissipés — fin d'année, fin de journée, poussée hormonale du printemps, bref, comme d'hab, pas plus. Et moi, d'un coup, j'ai craqué. Je me suis mise à pleurer et à hurler qu'ils ne se rendaient pas compte. Et j'ai tout balancé. Sans aucune retenue, sans peser mes mots, j'ai balancé toute l'horreur que c'était, les chambres à gaz, les vieillards et les bébés poursuivis, les wagons de la mort, tout. Une espèce d'explosion. C'était horrible. Presque toute la classe pleurait, je pleurais, je faisais exactement le contraire de ce que j'avais voulu faire.
Le lendemain, je leur ai dit que je n'avais pas voulu être aussi violente, que j'avais été submergée par la violence de l'histoire, et que le racisme et l'antisémitisme avaient mené à des choses tellement horribles que même pour des adultes, et même si on le savait depuis longtemps, c'était difficile d'en parler calmement.
Finalement, je ne regrette pas ce qui s'est passé, même si je veillerai à ce que ça ne se reproduise pas
Je précise que je n'ai pas du tout la larme facile, et que je n'ai pas du tout une apparence fragile, ce qui rendait la chose encore plus impressionnante.
Les parents ne m'en ont jamais parlé, sans doute par pudeur, car je pense que les enfants en ont parlé chez eux.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- CéciliaNiveau 8
Ca m'est arrivé aussi la première année, face à une classe qui rétrospectivement n'était pas si difficile, mais bon, la première année, quoi... La fois suivante, je leur ai dit que j'avais été très fatiguée, mais que je m'étais reposée et que ça allait mieux ; je pense que faire le lien entre leur comportement et tes larmes n'est pas une bonne idée, ils pourraient penser qu'ils ont du pouvoir sur toi, et s'en resservir.
- MufabGrand Maître
Je pense comme Cécilia que les larmes ne doivent pas être un moyen de pression pédagogique (pardon, je ne trouve pas le terme), car c'est trop intime, et aussi l'expression de quelque chose que l'on n'arrive pas à dire, le manque de mots souvent.
J'ai également eu des larmes dans la gorge, il y a quelques jours, pour un truc bête : on réécoutait la chanson de Renaud "Manhattan-Kaboul", que l'intervenant chorale leur fait apprendre pour le 11/11, et je leur explique grosso modo de quoi il est question, car ce n'est pas évident pour de jeunes enfants.
Et je leur repasse la chanson, en leur disant de bien écouter ce que chacune des 2 voix dit. Une élève me dit : "C'est triste, quand même maîtresse". Et c'est idiot, ma voix s'est cassée en lui répondant, et j'ai failli pleurer... Ce qui, comme Rikki, ne m'arrive qu'en cas de gros coup dur.
Il y a quelques années, je me suis effondrée dans la cour pour quelque chose qui n'avait rien à voir avec les élèves -mais avec les collègues de l'époque, pour être honnête- et il m'a été difficile de retourner immédiatement en classe.
Ils l'ont remarqué, car une maman m'a demandé le soir si ça allait mieux- son fils de Cm1 lui avait dit que j'étais triste aujourd'hui (car je fais le clown en permanence en temps normal).
Ils ont des antennes, mais aucun élève ne me l'avait fait remarquer par un changement quelconque d'attitude.
Maintenant si ça arrive en cas de débordement, c'est l'expression naturelle d'un trop plein qui n'arrive pas à s'exprimer autrement, parce qu'on a tout essayé avant, et ça les élèves le comprennent très bien.
Je crois que je ne reviendrais pas dessus, mais trouverais d'autres moyens, plus verbaux, pour leur exprimer que leur attitude est inadmissible, que l'on n'est pas là pour ça...
Pas facile.
Ce long message HS pour dire que nous sommes humains, que les craquages tout le monde en a, que ce soit en classe ou après, que l'on ne maîtrise pas tout de ses émotions... et qu'ils sont aussi la preuve d'un investissement personnel dans ce métier.
J'ai également eu des larmes dans la gorge, il y a quelques jours, pour un truc bête : on réécoutait la chanson de Renaud "Manhattan-Kaboul", que l'intervenant chorale leur fait apprendre pour le 11/11, et je leur explique grosso modo de quoi il est question, car ce n'est pas évident pour de jeunes enfants.
Et je leur repasse la chanson, en leur disant de bien écouter ce que chacune des 2 voix dit. Une élève me dit : "C'est triste, quand même maîtresse". Et c'est idiot, ma voix s'est cassée en lui répondant, et j'ai failli pleurer... Ce qui, comme Rikki, ne m'arrive qu'en cas de gros coup dur.
Il y a quelques années, je me suis effondrée dans la cour pour quelque chose qui n'avait rien à voir avec les élèves -mais avec les collègues de l'époque, pour être honnête- et il m'a été difficile de retourner immédiatement en classe.
Ils l'ont remarqué, car une maman m'a demandé le soir si ça allait mieux- son fils de Cm1 lui avait dit que j'étais triste aujourd'hui (car je fais le clown en permanence en temps normal).
Ils ont des antennes, mais aucun élève ne me l'avait fait remarquer par un changement quelconque d'attitude.
Maintenant si ça arrive en cas de débordement, c'est l'expression naturelle d'un trop plein qui n'arrive pas à s'exprimer autrement, parce qu'on a tout essayé avant, et ça les élèves le comprennent très bien.
Je crois que je ne reviendrais pas dessus, mais trouverais d'autres moyens, plus verbaux, pour leur exprimer que leur attitude est inadmissible, que l'on n'est pas là pour ça...
Pas facile.
Ce long message HS pour dire que nous sommes humains, que les craquages tout le monde en a, que ce soit en classe ou après, que l'on ne maîtrise pas tout de ses émotions... et qu'ils sont aussi la preuve d'un investissement personnel dans ce métier.
- MufabGrand Maître
Et puis à l'inverse (comme j'ai essayé de le dire dans "Joie du Jour"), les élèves sont parfois un excellent remède aux larmes qui veulent venir d'ailleurs : leurs sourires, leurs bonjours le matin... Et même l'attention vampirisante qu'ils requièrent souvent.
- RikkiMonarque
Ce n'est pas HS, Mufab : les larmes, c'est ça, c'est quand l'être humain prend le pas sur le prof.
Ce n'est sûrement pas à utiliser de manière pédagogique, mais une fois que ça c'est produit, il faut bien faire avec...
Ce n'est sûrement pas à utiliser de manière pédagogique, mais une fois que ça c'est produit, il faut bien faire avec...
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- yyeeaahhNiveau 2
Merci beaucoup pour vos interventions. Grâce à vous je prend un bon recul face à ma situation et je vous en remercie. Je pense donc comme vous avez la plupart dit de ne pas les "menacer" dés lors qu'ils ont atteint le bout de mes nerfs car oui ils risqueraient de le prendre comme si j'étais contre eux et que leurs excuses et leurs larmes pour m'avoir fait craquer ne se transforment en riposte. Comme vous l'avez dit , je pense qu'au prochain cours je ne m'attarderais pas sur l'événement mais que je serais plus ferme dans mon comportement car comme le dit si bien Rikki c'est que mon statut d'être humain dépasse trop souvent le pas de mon nouveau statut de professeur !
- musaNeoprof expérimenté
La seule fois où j'ai pleuré en classe c'est en lisant "la petite fille aux allumettes" à des 6è avant Noël... Il y a peu d'écrits qui me font pleurer mais je ne résiste jamais à ce conte et aussi à "Mon bel oranger". Bêtement je pensais qu'en classe c'est à dire en "représentation", ça couperait l'émotion.
Les élèves hallucinaient un peu mais ils ont été gentils et j'ai vite rattrapé le coup. N'empêche que ça les a marqués car 3 ans après, une collègue qui leur avait donné comme sujet de rédac, un "à la manière de Pérec, "je me souviens..."", m'avait rapporté qu'elle avait eu dans une copie "je me souviens de ma prof de français de 6è qui avait pleuré en lisant "la petite fille aux allumettes"!
En revanche, quand les élèves sont insupportables, c'est la colère qui m'anime et si je pleure ce n'est qu'après, d'énervement. Quoi qu'il en soit, l'important c'est de passer à autre chose!
Les élèves hallucinaient un peu mais ils ont été gentils et j'ai vite rattrapé le coup. N'empêche que ça les a marqués car 3 ans après, une collègue qui leur avait donné comme sujet de rédac, un "à la manière de Pérec, "je me souviens..."", m'avait rapporté qu'elle avait eu dans une copie "je me souviens de ma prof de français de 6è qui avait pleuré en lisant "la petite fille aux allumettes"!
En revanche, quand les élèves sont insupportables, c'est la colère qui m'anime et si je pleure ce n'est qu'après, d'énervement. Quoi qu'il en soit, l'important c'est de passer à autre chose!
- V.MarchaisEmpereur
J'ai pleuré aussi une fois en classe, submergée par l'émotion. Ce sont des choses qui arrivent, ça rappelle que nous sommes tous humains, c'est pas mal, dans le fond, même si on évite d'épiloguer.
C'était au début des années 2000. J'enseignais à Saint-Denis et notre collège accueillait les enfants des sans-papiers logés d'abord dans la basilique, puis sous une bâche à côté de la basilique quand on les a virés manu militari (vous en avez sans doute entendu parler à l'époque). C'était une misère épouvantable, le fond du fond. L'année a été très dure. Comment faire travailler des enfants qui ne mangent pas ? Demander de faire ses devoirs quand on n'a même pas un toit au-dessus de sa tête ? Que répondre à un élève qui vous dit, les larmes aux yeux : "Pas manger, passe encore, mais pas se laver..." ? J'ai le coeur qui se serre encore rien que d'écrire ces lignes.
À la fin de l'année scolaire, ces enfants qui n'avaient rien, qui se battaient pour survivre, se sont cotisés pour m'offrir une petite boule à neige avec des dauphins. Pendant un an, j'ai serré les dents à chaque fois que j'allais voir l'assistante sociale avec des récits durs de chez Dur. Et là, effondrement total. La fontaine.
Après, il a fallu continuer, finir l'année scolaire. On ne passe pas l'année là-dessus. Mais c'est là, ce petit rappel de notre humanité.
Aujourd'hui, ce cube de plastique est une des choses les plus précieuses que je possède. Quand j'ai passé une journée de merde avec des élèves odieux, je secoue les petits dauphins et ça va mieux.
C'était au début des années 2000. J'enseignais à Saint-Denis et notre collège accueillait les enfants des sans-papiers logés d'abord dans la basilique, puis sous une bâche à côté de la basilique quand on les a virés manu militari (vous en avez sans doute entendu parler à l'époque). C'était une misère épouvantable, le fond du fond. L'année a été très dure. Comment faire travailler des enfants qui ne mangent pas ? Demander de faire ses devoirs quand on n'a même pas un toit au-dessus de sa tête ? Que répondre à un élève qui vous dit, les larmes aux yeux : "Pas manger, passe encore, mais pas se laver..." ? J'ai le coeur qui se serre encore rien que d'écrire ces lignes.
À la fin de l'année scolaire, ces enfants qui n'avaient rien, qui se battaient pour survivre, se sont cotisés pour m'offrir une petite boule à neige avec des dauphins. Pendant un an, j'ai serré les dents à chaque fois que j'allais voir l'assistante sociale avec des récits durs de chez Dur. Et là, effondrement total. La fontaine.
Après, il a fallu continuer, finir l'année scolaire. On ne passe pas l'année là-dessus. Mais c'est là, ce petit rappel de notre humanité.
Aujourd'hui, ce cube de plastique est une des choses les plus précieuses que je possède. Quand j'ai passé une journée de merde avec des élèves odieux, je secoue les petits dauphins et ça va mieux.
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