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- pseudo-intelloSage
D'où mon évitement du prénom au profit du nom de famille.
- AlgernonNiveau 6
nono a écrit:Peut-être un peu HS (ou peut-être traité sur un autre fil que je n'ai pas trouvé) : j'ai une nouvelle élève de CAP qui est venue me voir jeudi à la fin de l'heure en me demandant de l'appeler par un autre prénom que celui inscrit sur Pronote (passer d'un prénom féminin à un prénom masculin)
Je vais en parler aux collègues et à la CPE, mais je suis toujours gênée par ce type de demande.
Comment vous gérez cela ?
Je ne vois pas ce qu'il y a de gênant.
Je passe à l'autre prénom et je genre l'élève selon ses demandes, exactement comme je le fais avec n'importe quelle personne qui m'annonce que son prénom est x.
- Une passanteEsprit éclairé
Algernon a écrit:nono a écrit:Peut-être un peu HS (ou peut-être traité sur un autre fil que je n'ai pas trouvé) : j'ai une nouvelle élève de CAP qui est venue me voir jeudi à la fin de l'heure en me demandant de l'appeler par un autre prénom que celui inscrit sur Pronote (passer d'un prénom féminin à un prénom masculin)
Je vais en parler aux collègues et à la CPE, mais je suis toujours gênée par ce type de demande.
Comment vous gérez cela ?
Je ne vois pas ce qu'il y a de gênant.
Je passe à l'autre prénom et je genre l'élève selon ses demandes, exactement comme je le fais avec n'importe quelle personne qui m'annonce que son prénom est x.
En tant que parent, je n'aimerais pas découvrir par hasard que les enseignants de mon enfant l'appellent par un autre prénom que le sien sans avoir jugé bon d'en discuter avec moi,
En tant qu'enseignant, ce genre de demande me mettait également mal à l'aise, qu'on encourage ou décourage le port d'un nouveau prénom, cela peut engendrer des situations plus que délicates (voire mener au suicide, on parle quand même d'adolescents, possiblement fragiles).
Heureusement, le gouvernement Blanquer a fait une chose positive : trancher une fois pour toute la question en mettant en place une procédure qui permet de ne pas laisser les enseignants gérer seuls la situation (comme s'ils n'avaient pas déjà suffisamment de choses à gérer....)
J'en parle ici : https://www.neoprofs.org/t106485p175-transgenre-quelle-reaction#5661699
- valleExpert spécialisé
Je pense que c'est un débat récurrent, ici et dans la plupart des SDP de France.Algernon a écrit:nono a écrit:Peut-être un peu HS (ou peut-être traité sur un autre fil que je n'ai pas trouvé) : j'ai une nouvelle élève de CAP qui est venue me voir jeudi à la fin de l'heure en me demandant de l'appeler par un autre prénom que celui inscrit sur Pronote (passer d'un prénom féminin à un prénom masculin)
Je vais en parler aux collègues et à la CPE, mais je suis toujours gênée par ce type de demande.
Comment vous gérez cela ?
Je ne vois pas ce qu'il y a de gênant.
Je passe à l'autre prénom et je genre l'élève selon ses demandes, exactement comme je le fais avec n'importe quelle personne qui m'annonce que son prénom est x.
D'un côté, un élève est avant tout un adolescent, qui a certes droit à ses espaces de découverte et d'intimité, mais qui reste globalement soumis a l'autorité parentale (comprise surtout comme un espace de protection des intérêts de l'enfant). L'école, en plus, est dans une situation particulière, puisqu'elle se veut une vraie partenaire des familles.
De l'autre, il est trop simpliste de se dire qu'il est en tout point équivalent de se faire appeler Marc lorsque Pronote affiche Pierre (ce qui est en plus présenté en général par l'élève, qui peut certes mentir, comme un état de fait --du type "on m'a toujours appelé comme ça"-- plutôt qu'un choix naissant) ou de se faire appeler Marie lorsque les documents affichent Jean. L'identité de genre n'est pas anodine. Cf. l'exemple du deadname (désolé pour l'anglicisme) : "Pierre" qui se fait plutôt appeler "Nino" risque peu de voir son identité attaquée si l'on l'appelle (même régulièrement) par son mauvais prénom ; le cas est très différent pour "Monique" qui était avant "Marc".
Il est aussi réducteur de dire "Non, l'inscription dit 'Mathis André Paul' et ce sera 'Mathis André Paul' sauf demande de la famille visée par la direction" que de dire "Bof, somme toute le prénom n'a guère de conséquences et c'est l'affaire d'un choix purement individuel, j'appelle les élèves comme ils me le disent, comme s'ils veulent changer de prénom 3 fois par semaine".
- JennyMédiateur
Une passante a écrit:En tant qu'enseignant, ce genre de demande me mettait également mal à l'aise, qu'on encourage ou décourage le port d'un nouveau prénom, cela peut engendrer des situations plus que délicates (voire mener au suicide, on parle quand même d'adolescents, possiblement fragiles).
Mener des adolescents au suicide parce qu'on les genre comme ils le souhaitent. Il faut tout entendre...
Oui, justement, on parle d'adolescents très fragiles quand on évoque les élèves transgenres. Raison de plus de ne pas nier leur identité à chaque heure de cours.
La circulaire en question est très problématique : les ados transgenres mis à la porte par leurs parents, ce n'est pas rare.
- AlgernonNiveau 6
Jenny a écrit:Une passante a écrit:En tant qu'enseignant, ce genre de demande me mettait également mal à l'aise, qu'on encourage ou décourage le port d'un nouveau prénom, cela peut engendrer des situations plus que délicates (voire mener au suicide, on parle quand même d'adolescents, possiblement fragiles).
Mener des adolescents au suicide parce qu'on les genre comme ils le souhaitent. Il faut tout entendre...
Oui, justement, on parle d'adolescents très fragiles quand on évoque les élèves transgenres. Raison de plus de ne pas nier leur identité à chaque heure de cours.
La circulaire en question est très problématique : les ados transgenres mis à la porte par leurs parents, ce n'est pas rare.
C'est même plutôt le contraire : être confronté sans cesse à la transphobie c'est plutôt ça qui risque de conduire au suicide.
- Cléopatra2Guide spirituel
Je pense que la position de Pseudo-Intello est assez intéressante. Et je crois aussi qu'un élève en construction peut parfaitement entendre qu'on se sent mal à l'aise avec ces questions d'identité parce qu'il est mineur (surtout lorsque les parents sont opposés), et je suis certaine qu'en discutant avec l'élève, on peut trouver une solution pour le nommer ou le désigner qui convienne à chacun. Car il est aussi important que l'enseignant ne se sente pas mal dans sa classe, ou en porte-à-faux par rapport aux parents.
Perso je ne n'ai jamais rencontré la situation.
Perso je ne n'ai jamais rencontré la situation.
- Clecle78Bon génie
Dans mon cas c'était avec l'accord de la famille.
- JennyMédiateur
Quand la transition est bien entamée, je me dis que ça doit demander un effort de la part des collègues qui continuent à mégenrer l'élève. Je ne sais pas, ça ne me serait vraiment pas naturel.
Le nom de famille, c'est un peu étrange si on appelle les autres par leur prénom, non ? Et juste le nom sans M/Mme ni prénom, je trouve ça peu poli.
Cléopatra : Tu dois avoir un talent que je n'ai pas. Faire entendre ça à un élève transgenre en grande souffrance, c'est compliqué. Et pour l'état civil au bac, on ne peut rien faire. C'est parfois très dur à faire entendre, mais là on peut dire qu'on ne peut pas faire autrement...
Le nom de famille, c'est un peu étrange si on appelle les autres par leur prénom, non ? Et juste le nom sans M/Mme ni prénom, je trouve ça peu poli.
Cléopatra : Tu dois avoir un talent que je n'ai pas. Faire entendre ça à un élève transgenre en grande souffrance, c'est compliqué. Et pour l'état civil au bac, on ne peut rien faire. C'est parfois très dur à faire entendre, mais là on peut dire qu'on ne peut pas faire autrement...
- HélipsProphète
Alors pour l'avoir vécu il y a 2 ans : transition bien entamée, élève que je ne connaissais pas avant donc pas d'habitude prise avant. Bon ben malgré tout mes efforts, c'est le genrer comme il le souhaitait qui me demandait un effort systématique, et c'était bien l'autre genre qui m'était naturel. Bien entendu, je me surveillais, mais voilà le "ça doit demander un effort de la part des collègues" et "ça ne me serait pas vraiment naturel", je le pensais il y a deux ans, mais j'en suis revenue.Jenny a écrit:Quand la transition est bien entamée, je me dis que ça doit demander un effort de la part des collègues qui continuent à mégenrer l'élève. Je ne sais pas, ça ne me serait vraiment pas naturel.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- JennyMédiateur
Mais tu as fait l'effort.
Après quand on cafouille une fois, l'élève le prend en général pas trop mal. Une fois que la phase, je lis bêtement la liste d'appel est passée et que je connais les élèves, ça va. Finalement, les pronoms rentrent plus vite que le changement de prénom pour moi.
Par contre, l'entêtement de certains collègues peut faire des ravages... et ça me laisse perplexe.
Après quand on cafouille une fois, l'élève le prend en général pas trop mal. Une fois que la phase, je lis bêtement la liste d'appel est passée et que je connais les élèves, ça va. Finalement, les pronoms rentrent plus vite que le changement de prénom pour moi.
Par contre, l'entêtement de certains collègues peut faire des ravages... et ça me laisse perplexe.
- HélipsProphète
Oui, mais ce n'était pas la question. Ce que je dis, c'est que je m'insurge contre l'idée que tu émettais que grosso modo, quand c'est bien entamé et qu'on se plante quand même, c'est qu'on le fait exprès. Mais je surinterprète ton histoire d'effort.Jenny a écrit:Mais tu as fait l'effort.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- JennyMédiateur
Ah non, pas du tout !
Ca arrive à tout le monde ça. Mais j'ai déjà eu des rares collègues qui s'entêtaient à mégenrer des élèves, même avec multiples rappels PP/CPE/CDE, jusqu'à provoquer un malaise extrême chez l'élève (et se mettre violemment la classe à dos). Il y a une différence entre se tromper ponctuellement, se corriger... et systématiquement 6h par semaine faire la bourde.
Ca arrive à tout le monde ça. Mais j'ai déjà eu des rares collègues qui s'entêtaient à mégenrer des élèves, même avec multiples rappels PP/CPE/CDE, jusqu'à provoquer un malaise extrême chez l'élève (et se mettre violemment la classe à dos). Il y a une différence entre se tromper ponctuellement, se corriger... et systématiquement 6h par semaine faire la bourde.
- Une passanteEsprit éclairé
Algernon a écrit:Jenny a écrit:Une passante a écrit:En tant qu'enseignant, ce genre de demande me mettait également mal à l'aise, qu'on encourage ou décourage le port d'un nouveau prénom, cela peut engendrer des situations plus que délicates (voire mener au suicide, on parle quand même d'adolescents, possiblement fragiles).
Mener des adolescents au suicide parce qu'on les genre comme ils le souhaitent. Il faut tout entendre...
Oui, justement, on parle d'adolescents très fragiles quand on évoque les élèves transgenres. Raison de plus de ne pas nier leur identité à chaque heure de cours.
La circulaire en question est très problématique : les ados transgenres mis à la porte par leurs parents, ce n'est pas rare.
C'est même plutôt le contraire : être confronté sans cesse à la transphobie c'est plutôt ça qui risque de conduire au suicide.
On ignore la plupart du temps ce qui se passe dans les familles de nos élèves, alors un élève genré comme il le veut dans son établissement scolaire, par toute la communauté éducative, sans que les parents n'en soient informés. Lesdits parents peuvent très mal réagir quand leur enfant leur parle enfin, sous le coup du choc, de la colère, de l'incompréhension que sais-je. Bref, une crise familiale éclate, amplifiée par le fait que l'élève a déjà psychologiquement entamé une acceptation sociale.
On parle de mineurs, pas d'adultes. Et être mal à l'aise avec un adolescent qui souhaite être genré différemment n'a pas forcément un lien avec une transphobie (c'est un peu facile d'ailleurs comme jugement), mais plutôt avec un adulte responsable qui sait qu'il n'est pas légalement possible de faire, ou dire n'importe quoi à un enfant / un adolescent.
Je trouve tout aussi violent de genrer un élève différemment de son souhait que d'agir dans le dos des parents / tuteurs.
Mais je refuse d'endosser la responsabilité de l'un ou l'autre des comportements !
- JennyMédiateur
Pourtant quand on y est confronté... il faut bien. Certes, on peut s'appuyer sur la décision du CDE ou de la famille, mais quand ça tourne au drame, je ne sais pas si on se sent bien après.
- Une passanteEsprit éclairé
J'ai eu plusieurs cas, mes chefs nous laissaient nous débrouiller (avec la violence du discours contradictoire pour l'élève : certains acceptaient, d'autres refusaient, parfois ostensiblement, de le faire), ce qui m'apparaissait aussi violent pour nous, l'équipe enseignante, qui passions pour des transphobes, vieux réac, ou des inconscients, selon le choix effectué.
Bref, la situation a enfin été prise en charge par la direction, qui a changé les prénoms d'usage, et il n'y a plus eu de problèmes, nous avions un cadre légal et serein, ce qui me semble le mieux pour tous, élèves comme enseignants.
Bref, la situation a enfin été prise en charge par la direction, qui a changé les prénoms d'usage, et il n'y a plus eu de problèmes, nous avions un cadre légal et serein, ce qui me semble le mieux pour tous, élèves comme enseignants.
- mafalda16Modérateur
La question du genre des élèves et de la façon de les nommer a déjà fait l’objet d’un fil spécifique. Merci d’aller éventuellement y poursuivre la conservation et de revenir ici au sujet initial du fil.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
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