Re: DNB 2023 - sujet de Français- Général

Stered a écrit:Tenez vous bien ! A Créteil, il aurait fallu carrément n'enlever aucun point pour les erreurs de copie !!!
En gros un élève qui aurait mis juste les dix transformations aurait eu tous les points. Qu'ils le donnent, le DNB, ou qu'on le corrige en lançant un dé de 100, mais qu'on arrête de nous demander d'être dans la complaisance débile...
Ceci dit, mon paquet était lamentable. Meilleure note : 39/100 ! Du jamais vu. Ma collègue qui avait la suite du même établissement était atterrée aussi. Même cette fichue réécriture nulle, ils ne l'ont pas réussie...

C'est ce que nous avons fait ici conformément au corrigé national qui n'a quasiment pas été modifié (C'est une (heureuse) première).
Mais effectivement, c'était très douloureux pour le correcteur ces -s aux participes présents.
J'avais l'impression de corriger un exercice à trous.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Cette correction me travaille. Je me demande pour la énième fois si je ne ferais pas mieux de déguerpir.

En tout cas, l'an prochain, s'il y a le moindre préavis, je ne participe pas à cette clownerie. Je n'ai plus de raison de me faire suer, cet examen est tout à fait nul : les sujets sont faits avec les pieds, les barèmes sont grotesques, les consignes sont insultantes. Je soupçonne même la notation de varier plus que jamais d'un correcteur à l'autre. Dans la salle de correction, je me disais qu'en réalité je ne travaillais pas à la validation de quoi que ce soit, mais à la préparation de la com annuelle du ministère sur son nouveau record soviétique.

La clownerie, c'est d'être payé 0,75 brut la copie. C'est pourquoi chaque année, j'essaie de corriger vite, moi qui suis une tortue.

LA copie "triple"... pale

35 candidats ici (nos paquets ont bien diminué ces dernières années, avant nous tournions à 50-55 !), j'avais fini à 13h30.
Nous devions enlever des points pour faute de copie dans la réécriture, les participes présents au pluriel non acceptés tout comme le conditionnel dans la dictée. Que veut dire le N de DNB si chaque aca a ses tolérances ?

En rédac, beaucoup de jeux vidéo ou d'histoires style jumanji. Je suis allée de 6/40 (un truc infâme) à 32/40 (un très bon sujet de réflexion). Les questions allaient assez vite (la question de l'image a été ratée par la plupart, quant à la partie grammaire un carnage, beaucoup ont confondu crochets et guillemets pour le repérage de la subordonnée), en revanche les rédacs étaient très longues (la plupart faisaient trois pages sans saut de ligne !! Une horreur à corriger). Et c'est pénible de devoir mettre un commentaire de quelques lignes sur chaque rédac...

Et c'est pénible de devoir mettre un commentaire de quelques lignes sur chaque rédac...

On vous a demandé de mettre des commentaires pour la rédac ?
Chez nous, on nous a dit de ne pas en mettre (ce qui m'arrangeait bien ) !

Caro a écrit:

Et c'est pénible de devoir mettre un commentaire de quelques lignes sur chaque rédac...

On vous a demandé de mettre des commentaires pour la rédac ?
Chez nous, on nous a dit de ne pas en mettre (ce qui m'arrangeait bien ) !

Oui on nous a dit d'en mettre au cas où les familles demanderaient les copies. Il est loin le temps où le jury était souverain...

Caro a écrit:

Et c'est pénible de devoir mettre un commentaire de quelques lignes sur chaque rédac...

On vous a demandé de mettre des commentaires pour la rédac ?
Chez nous, on nous a dit de ne pas en mettre (ce qui m'arrangeait bien ) !

pareil chez nous : appréciations pour rédac / questions et il fallait indiquer les questions qui n'avaient pas été traitées par le candidat !!!
Et au niveau de la rédaction, il fallait montrer qu'on avait lu la copie jusqu'au bout (en soulignant des fautes, en mettant une croix ... ).
Vraiment de moins en moins envie de me plier à cette mascarade (et ça ne fait que la 3ème année que je corrige ... )

Nous aussi...mais cela ne me choque pas. Il me paraît normal qu'un élève puisse comprendre sa note (s'il demande sa copie).

trompettemarine a écrit:Moi, ça fait deux ans que je trouve Mein Kampf dans les sujets de réflexion. J'ai fait remonter. Quelle idée : professeur ? réseaux sociaux ?

Moi aussi je l'ai trouvé deux fois ... ça m'a semblé tellement incongru (surtout dans le même paragraphe que le Journal d'Anne Franck ...)

BOU74 a écrit:

Phylia a écrit:

Stered a écrit:Tenez vous bien ! A Créteil, il aurait fallu carrément n'enlever aucun point pour les erreurs de copie !!!
En gros un élève qui aurait mis juste les dix transformations aurait eu tous les points. Qu'ils le donnent, le DNB, ou qu'on le corrige en lançant un dé de 100, mais qu'on arrête de nous demander d'être dans la complaisance débile...
Ceci dit, mon paquet était lamentable. Meilleure note : 39/100 ! Du jamais vu. Ma collègue qui avait la suite du même établissement était atterrée aussi. Même cette fichue réécriture nulle, ils ne l'ont pas réussie...

Pareil ici pour les erreurs de copie et autres ajustements démagogiques. Nous savons bien que tout ceci est une mascarade pour un diplôme qui ne vaut pas un kopeck. Alors, j'ai proportionné mon investissement à la mesure de l'importance très relative de l'enjeu et j'ai rendu mes copies à 12h15.

Idem , je me suis ménagée pour la 1ère fois de toute ma carrière. J'ai rendu mes copies à 13 h30, un record pour moi...

Exactement pareil pour moi ! Vu les consignes de bienveillance délirantes (ne pas sanctionner les fautes de copie étant le pompon ... pour une réécriture déjà tellement facile - même ma fille en CE2 a fait des transpositions plus dures toute l'année !), je ne me suis pas appesantie ...

La coordo nommée pour le centre de correction étant malade, c'est une des IPR qui est venue superviser les corrections ; elle n'a pas perdu sa journée ! Elle n'était pas super à l'aise pendant la réunion de coordination (il faut dire que 1h pour lire un corrigé, c'était abusé ...).

HS : J'aime beaucoup cette phrase :
« À peine fus-je déchaussée, que le froid du carreau me fit l’effet de l’eau véritable, et nous voilà, Ursule et moi, pataugeant dans le ruisseau. »
Qu'en termes galants ces choses là sont mises !

alprechac2 a écrit:

trompettemarine a écrit:Moi, ça fait deux ans que je trouve Mein Kampf dans les sujets de réflexion. J'ai fait remonter. Quelle idée : professeur ? réseaux sociaux ?

Moi aussi je l'ai trouvé deux fois ... ça m'a semblé tellement incongru (surtout dans le même paragraphe que le Journal d'Anne Franck ...)

J'ai eu droit également à la croisade en terre sainte dans le récit d'imagination et, dans une autre copie, à l'exemple de la vie de Jésus pour justifier "l'importance dans ta vie de lire une autobiographie"... DNB 2023 - sujet de Français- Général - Page 4 2289946511

DNB 2023 - sujet de Français- Général - Page 4 2289946511

Ici correction lundi 3 juillet. Exceptionnellement peu de profs convoqués (3 sur 4 dans mon bahut, 3 sur 6 dans un collège proche alors qu'habituellement tout le monde y passe), ça me semble bizarre... D'habitude nous avons un peu moins de 30 copies chacun, peut-être que cette année ce sera plus.

En tout cas comme vous nous devons annoter les copies et je trouve ça vraiment pénible. Sans compter le fait qu'on nous demande de noter au crayon de papier pour pouvoir augmenter les notes après la remontée académique (nous entrons nos 10 premières notes entre 11h et 12h, si c'est trop bas - et ça l'est toujours - on nous demande de revoir les copies corrigées pour leur trouver des points).

Sans compter le fait qu'on nous demande de noter au crayon de papier pour pouvoir augmenter les notes après la remontée académique (nous entrons nos 10 premières notes entre 11h et 12h, si c'est trop bas - et ça l'est toujours - on nous demande de revoir les copies corrigées pour leur trouver des points).

C'est une blague ?

Non, je corrige dans l'académie d'Amiens depuis 2017 et c'est le même cirque tous les ans. Selon les coordos c'est plus ou moins insisté (l'an dernier ils nous ont vraiment fichu la paix, c'était super), mais une année ils m'ont bien saoulée parce que je corrige évidemment au stylo et je remplis mon bordereau au fur et à mesure au stylo : "Mais comment tu vas faire si on est en-dessous ?" Et après l'appel de l'inspection vers 13h, ils venaient me voir : "Il y a sans doute des points que tu pourrais rajouter, regarde cette rédaction tu lui as mis 45/50 tu peux sans doute lui trouver la moyenne" etc.
Cette année je ne suis pas convoquée, tant mieux.

Académie de Normandie : on nous demande depuis quelques années de donner les notes les plus hautes et les plus basses de nos copies complètes corrigées à 11h, 14h et 16h pour les communiquer aux IPR. Une année, il fallait que nous calculions les moyennes de chaque partie.
J'ai toujours refusé de le faire. Je ne corrige jamais par copie entière et j'ai autre chose à faire que calculer des moyennes.

Aix-Marseille : la notation de la réécriture indiquait de retirer 0.5 points par erreur sur des mots non touchés par les modifications attendues, sans limite de points. Et le conditionnel au lieu du futur a été compté comme erreur grammaticale dans la dictée.
National, qu'on vous dit. DNB 2023 - sujet de Français- Général - Page 4 1665347707

DNB 2023 - sujet de Français- Général - Page 4 1665347707

Sinon, j'ai utilisé quasiment toute l'échelle des notes en rédaction : donc de 05/40 (hors-sujet indigent et dans un français plus qu'approximatif) à 40/40 pour la meilleure copie de chacun des deux sujets.
Le meilleur total a été 97.5/100, et le pire 16/50 (le barème étant pourtant très très très très gentil, mais le candidat s'est arrêté à la question 6, n'a fait donc aucune question de langue, pas non plus la réécriture, et a compris que le texte se passait sur des rochers dans une forêt au bord d'une rivière).

Saltaojos a écrit:Non, je corrige dans l'académie d'Amiens depuis 2017 et c'est le même cirque tous les ans. Selon les coordos c'est plus ou moins insisté (l'an dernier ils nous ont vraiment fichu la paix, c'était super), mais une année ils m'ont bien saoulée parce que je corrige évidemment au stylo et je remplis mon bordereau au fur et à mesure au stylo : "Mais comment tu vas faire si on est en-dessous ?" Et après l'appel de l'inspection vers 13h, ils venaient me voir : "Il y a sans doute des points que tu pourrais rajouter, regarde cette rédaction tu lui as mis 45/50 tu peux sans doute lui trouver la moyenne" etc.
Cette année je ne suis pas convoquée, tant mieux.

Etrange,je suis dans la même académie et je n'ai jamais eu cette consigne de correction au crayon !
J'ai une copine collègue qui était à la réunion d'harmonisation ce matin, elle m'a prévenue qu'on va halluciner devant les consignes ... Elle va essayer de nous faire parvenir le corrigé en avant-première...

Moi , dans mon académie (Lille), on nous a fortement déconseillé les notes 19, 20, 21...

Pour le dujet de réflexion, j'ai trouvé des exemples comme Jules Verne, Molière et Zola...

J'ai trouvé les questions très pénibles à corriger !!

Je ne comprends pas bien pourquoi les attentes sont différentes d'une académie à l'autre dans la mesure où il s'agit d'un diplôme national. Je trouve cela assez injuste pour les élèves.

Même au sein des académies nous n'avons pas les mêmes consignes, puisque les notes de chaque centre de correction sont remontées au fil de la journée : il faut alors s'adapter quand on est le centre dont la moyenne est la plus basse... ici c'est tous les ans ce cirque : "on est trop bas, il faut vraiment penser à être bienveillant dans la correction, la moyenne académique est meilleure que la nôtre ça ne va pas".
Et pareil ici on nous déconseille les notes "trop proches de la moyenne" : il faut absolument mettre des points bonus aux bonnes copies pour les faire sortir du lot, et tenter d'atteindre la moyenne pour les copies... moyennes.

Ainsi, on gomme volontairement les écarts entre les différentes académies. Et l'on ne pourra pas chercher de solutions pour réduire les inégalités.
Les tests de positionnement sont-ils modifiés ?
Pourquoi refuser de constater les difficultés, les analyser et donner les moyens de les combattre (classes moins chargées, etc.) ?
Nous avons tous enseigné dans des établissements très différents et savons bien qu'il existe des écarts.
En fait, ces remontées artificielles m'attristent et si j'étais élève, je ne suis pas certaine que j'apprécierais : Oh, chez nous, nous sommes si nuls que l'on trafique nos notes.
L'harmonisation bien sûr, le camouflage, non.

Ambre75 a écrit:Je ne comprends pas bien pourquoi les attentes sont différentes d'une académie à l'autre dans la mesure où il s'agit d'un diplôme national. Je trouve cela assez injuste pour les élèves.

Je fais une digression en revenant sur le sujet de l'an dernier en Métropole. Voici le copié-collé de l'analyse faite par un collègue s'appuyant sur les témoignages de correcteurs d'une quinzaine d'académies. Cela concerne la fameuse question sur les manipulations où le candidat devait identifier un COD. Je ne signale pas le nom du collègue car ce n'était pas sur un forum, il n'avait donc pas de pseudo et je ne veux pas mettre son nom sur un forum public. Ceux qui lisent Néoprofs et sont inscrits sur la liste de diffusion que je cite reconnaîtront sans peine le collègue :

Collègue de Lettres a écrit:Conséquence de l'ambiguïté des consignes nationales, les consignes académiques complémentaires et leur traitement local ont profondément divergé. Voici une présentation aussi synthétique que possible des témoignages reçus :

– à Clermont-Ferrand, « On n'accepte pas une réponse fondée sur la construction "l'autre déclara quoi ?" » ; même chose à Orléans-Tours (où au moins une partie des correcteurs a passé outre en accordant deux points) ;
– en Normandie, le corrigé a ajouté la transformation passive, mais a précisé : On n'acceptera aucune question du type "qu'est-ce que" ou "quoi" (ce n'est pas une manipulation), même si l'élève avait préalablement indiqué que le verbe n'était pas un verbe attributif. Mais dans au moins un centre, il a été décidé de donner 1 point pour ceux qui avaient raisonné ainsi ;
– à Strasbourg, le corrigé académique a accordé 0,5 point à cette réponse ;
– à Toulouse, 0 point ;
– à Lille, 0 point ;
– à La Réunion, 0 point aussi (le corrigé a ajouté le remplacement par une subordonnée complétive) ;
– à Bordeaux, 0 point ; la commission du Maroc, dépendant de Bordeaux, a passé outre en accordant 0,5 point ;
– à Lyon, 0 point, mais 0,5 point en harmonisation locale ;
– à Nice, 0 point encore, mais une partie des enseignants a passé outre ;
– à Nantes, la réponse le passage à la voix passive : "La guerre lui fut déclarée (par l'autre)" a été ajoutée ; aucun point n'a été accordé à la seule réponse « l'autre déclara quoi ? » mais deux points étaient accordés si elle était accompagnée d'une autre réponse (ce qui équivaut dans ce cas à accorder un point à la question en litige : on appréciera la « logique » !) ;
- à Poitiers et Montpellier, 1 point ;
– à Rennes, la liste des réponses possibles s'est enrichie d'une ligne Questionnement : Qu'est-ce que l'autre lui déclara ? L'autre déclara quoi ? fort judicieusement placée en tête mais curieusement dissociée des pronominalisations, ainsi que d'une ligne Remplacement par une complétive : « L'autre lui déclara que s'il voulait la guerre il l'aurait » ; la transformation passive n'a pas été mentionnée ;
– à Montpellier, la consigne était d'accorder un point pour une réponse par questionnement, ainsi qu'à toute réflexion du type "Je cherche le verbe, puis je cherche son sujet, je vois qu'on peut dire déclarer quelque chose, le quelque chose est la guerre, c'est donc un COD" ; les correcteurs sont allés jusqu'à deux points pour l'une ou l'autre de ces réponses ;
– à Versailles et à Amiens, une réponse a été ajoutée (la transformation passive : « La guerre lui fut déclarée par l'autre.») et la consigne finale a été modifiée ainsi : On attend que le candidat utilise des manipulations. Si le candidat se contente de poser la question « L'autre déclara quoi ? », on n'attribue aucun point. On acceptera les analyses qui s'appuient sur la construction transitive du verbe.

En conclusion, il semble que :
– contre toute logique, la plupart des intervenants ont validé le rejet du questionnement (« L'autre déclara quoi ? », « Qu'est-ce que l'autre déclara ? » et autres variantes) hors du champ des « manipulations » alors qu'il représente une des formes possibles de la pronominalisation ;
– contre tout esprit de bienveillance, une très large part des autorités académiques s'est acharnée à pourfendre un raisonnement au seul motif, en réalité, de son ancienneté, jugée injustement incompatible avec un certain esprit moderne.

Fin de ma digression sur les injustices académiques (et encore, cet écart qui va de 0 à 2 pts ne concerne qu'une seule question), une question où, comme il s'agit de grammaire, on est censé s'accorder... facilement...

Haynee a écrit:
Fin de ma digression sur les injustices académiques (et encore, cet écart qui va de 0 à 2 pts ne concerne qu'une seule question), une question où, comme il s'agit de grammaire, on est censé s'accorder... facilement...

Et je peux dire que sur une académie qui demandait 0 dans les consignes, certains centres de correction sont passés outre... (ce n'est pas dans l'analyse de l'académie en question). ;-)

Caro a écrit:
On vous a demandé de mettre des commentaires pour la rédac ?

Oui, c'est la première fois que cela arrive.

henriette a écrit:Aix-Marseille : la notation de la réécriture indiquait de retirer 0.5 points par erreur sur des mots non touchés par les modifications attendues, sans limite de points. Et le conditionnel au lieu du futur a été compté comme erreur grammaticale dans la dictée.

Même chose dans mon académie.

Haynee c'est exactement cela. Aberrant.

L'emploi du conditionnel à la place du futur n'est pas une erreur grammaticale ? (j'avoue qu'il m'arrive de commettre l'erreur. J'essaie d'éditer au plus vite).
Nous n'avons pas eu de consignes sur ce verbe ou je suis passée à côté. Mais je n'ai même pas réfléchi : j'ai enlevé un point. J'ai eu beaucoup de 0 en dictée.
Mais de toute façon, la réécriture était tellement simple (beaucoup de 10/10).