Article France Info : Quand des enseignants se moquent des élèves en difficulté.

Si on parle beaucoup des profs en ce moment, un article dont on se serait bien passé https://www.francetvinfo.fr/societe/education/enquete-troubles-de-l-apprentissage-quand-des-enseignants-se-moquent-sur-les-reseaux-sociaux-des-eleves-en-difficulte_5794844.html

Mais le cas de ce professeur de français hostile aux élèves "DYS" ne semble pas isolé. Depuis plusieurs années, un petit noyau d'enseignants très politisés pratiquent sur Twitter un humour frondeur, référencé et très transgressif pour faire passer leur vision de l'éducation. Le plus souvent sous pseudo, ces professeurs suivis par des milliers d'abonnés critiquent régulièrement ce qui se rapporte aux politiques inclusives et n'hésitent pas à dénigrer leurs contradicteurs, enseignants ou personnels de l'éducation, qu'ils surnomment les "pédagogistes".

Je ne suis pas sur twitter, j'ignore qui sont ces profs "actifs" qui paraissent peu nombreux, mais il y a en salle des profs et donc aussi sur Néo, une ligne parfois franchie trop rapidement concernant l'inclusion et l'habituelle confusion entre les victimes de l'institution ( les élèves, les parents, nous) et l'institution elle-même. L'article rapporte des propos consternants mais conclut :

"Ces propos heurtent beaucoup de professionnels de l'éducation, des élèves et des parents d'élèves concernés par les enjeux de l'inclusion à l'école, mais ils ne sont pas révélateurs de la majorité du milieu enseignant", insiste Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du syndicat Sgen-CFDT Éducation. La syndicaliste reconnaît que le débat est tendu entre professeurs sur le sujet : "Ce que nous constatons, c'est que l'école inclusive dans les conditions dans lesquelles elle est mise en œuvre depuis quelques années par l'Éducation nationale amène beaucoup de collègues à éprouver de la souffrance au travail. Ça se ressent dans les registres santé et sécurité au travail. On le lit aussi à longueur de rapports des médiateurs et médiatrices de l'Éducation nationale."

Edit: il faudrait modifier l'objet du fil: quand des et pas quand les

Oui, tout est là. L'inclusion telle qu'elle est pratiquée est une escroquerie menée aux dépens de tout le monde, y compris des élèves handicapés. Il est normal et mêm nécessaire de le dire. Mais certains confondent la critique de l'inclusion telle qu'elle est menée et la critique de l'inclusion tout court. Et évidemment, s'en prendre aux élèves handicapés, qui n'ont rien demandé et sont les premières victimes de cette situation, est un non-sens non dépourvu de cruauté.
Les seules ESS avec montage de dossier de PAP sont un leurre. Les parents s'imaginent que, puisque les papiers sont remplis, nous allons faire des miracles. En fait, non. Nos moyens, dans tous les sens du terme, sont très limités.

Et puis, personnellement, ça me hérisse le poil de lire dans la même phrase : "inclusion / handicap / PAP". Non, une fois pour toutes, les élèves ayant un PAP ne sont pas reconnus handicapés, même si beaucoup de personnes le souhaitent. C'est une insulte aux véritables handicaps.

Je viens de lire... Je dois être cro cro méchante moi aussi parce que je pense, peu ou prou, pareil.

Autant les PPS, je comprends. Mais les PAP sont vraiment trop nombreux. Et puis, ce système de cases à cocher qui empêche finalement de voir quelle est la gravité du handicap de l'enfant me gêne. Au bout d un moment,  il y en a tant qu'on coche presque au hasard. Cela enlève toute humanité  (c'est hors sujet, mais je pense de même pour l'évaluation par compétences : un élève n'est pas à réduire à une somme de compétences.)  Il y a quand même des abus. Pour quelques élèves, c'est un blanc seing pour ne plus rien faire et être mal élevés (et cela concerne des Csp+), alors que d'autres qui n'ont pas les moyens de voir un orthophoniste ne font pas les démarches.
Ce système faussement inclusif est terrible pour les élèves réellement handicapés pour qui c'est la croix et bannière, surtout depuis que les AESH, pour faire des économies, doivent s'occuper de plusieurs élèves en même temps (C'est le cas dans mon établissement.).

Édit : grillée par @Lilith888

Edit: il faudrait modifier l'objet du fil: quand des et pas quand les

Fait

Quel rapport entre l’inclusion et la lutte contre le pédagogisme? Les raisons qui font s’insurger contre l’une n’ont rien à voir avec les critiques avec l’autre non? ( à part peut-être l’idée qu’on peut tout faire, quelles que soient les conditions, pourvu qu'on ait la fibre pédagogiste?

Malaga a écrit:Edit: il faudrait modifier l'objet du fil: quand des et pas quand les

Fait

Merci ! J'ai vu ma coquille trop tard.

C'est pitoyable.
Article à charge, aucune velléité d'interroger ces enseignants.
L'inclusion, c'est tout bien, ceux qui ricanent sont des méchants.
Quant au journaliste de la Voix du Nord...

Cette année, j'ai 32 élèves à besoins éducatifs particuliers (sur environ 175 élèves). Cela va de l'élève qui est reconnu handicapé (suivi par le dispositif ULIS ou non) à l'élève qui a un PAP, un PPRE. Un seul de ces élèves est accompagné une partie du temps par une AESH ; d'autres auraient besoin d'une aide humaine mais les dossiers MDPH sont en cours, pas faits ou alors on nous répond que "l'aide humaine n'est pas la solution" (sans, évidemment, nous proposer une autre solution utile pour ces élèves).
D'autres ont "simplement" besoin d'aménagements (je mets le "simplement" avec des guillemets car cela prend en fait du temps à réaliser et cela rajoute une vraie charge mentale).

Evidemment qu'il est n'est pas acceptable de se moquer des difficultés de ces élèves (ni des difficultés d'autres élèves d'ailleurs). Mais quand une vraie politique d'inclusion sera-t-elle mise en place pour ces élèves ? Pour que leur présence en classe soit la plus bénéfique pour eux et qu'elle ne porte pas préjudice ni aux autres élèves (qui ont aussi le droit d'avoir un enseignant qui s'occupe d'eux) ni à la santé mentale des enseignants ?

Spoiler:

Et puis, après avoir bien lu l'article, ce ne sont pas des élèves en particulier qui sont ciblés... En fait, je ne vois pas où est le problème, sauf évidemment sur le cas du harcèlement avéré à la fin de l'article (d'ailleurs : quel est le rapport entre les deux ?)

L'article  parle des dys et autres tdah qui sont des troubles, pas des pathologies, et qui ne relèvent absolument pas de l'inclusion. Il n'y a que les PAP qui entrent, pas tout le temps, dans ce cadre mais bien évidemment l'angle n'est absolument pas sur le manque de moyens.

Baldred a écrit:Je ne suis pas sur twitter, j'ignore qui sont ces profs "actifs" qui paraissent peu nombreux, mais il y a en salle des profs et donc aussi sur Néo, une ligne parfois franchie trop rapidement concernant l'inclusion et l'habituelle confusion entre les victimes de l'institution ( les élèves, les parents, nous) et l'institution elle-même. L'article rapporte des propos consternants mais conclut :

C'est un article malhonnête, qui s'inscrit dans une petite guerre sur Twitter qui dure depuis plusieurs années. L'autrice a décidé il y a quelques mois de s'en prendre à un membre de Twitter qui publie surtout de l'humour noir, lequel selon moi vise l'hypocrisie qui gangrène l'institution, et sont aussi des provocations face à ceux qui cherchent sans cesse des moyens de réduire la liberté d'expression en ligne. On peut ne pas partager cette lecture, mais il faut remarquer que le camp que défend Chavrier comme blanche victime est extrêmement agressif et fait bien plus que dénigrer (et tout est enregistré). M'enfin, je n'ai pas envie de vous convaincre de ma compréhension de cette guéguerre, je veux juste signaler que cet article pue et instrumentalise ses lecteurs.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Baldred a écrit:Je ne suis pas sur twitter, j'ignore qui sont ces profs "actifs" qui paraissent peu nombreux, mais il y a en salle des profs et donc aussi sur Néo, une ligne parfois franchie trop rapidement concernant l'inclusion et l'habituelle confusion entre les victimes de l'institution ( les élèves, les parents, nous) et l'institution elle-même. L'article rapporte des propos consternants mais conclut :

C'est un article malhonnête, qui s'inscrit dans une petite guerre sur Twitter qui dure depuis plusieurs années. L'autrice a décidé il y a quelques mois de s'en prendre à un membre de Twitter qui publie surtout de l'humour noir, lequel selon moi vise l'hypocrisie qui gangrène l'institution, et sont aussi des provocations face à ceux qui cherchent sans cesse des moyens de réduire la liberté d'expression en ligne. On peut ne pas partager cette lecture, mais il faut remarquer que le camp que défend Chavrier comme blanche victime est extrêmement agressif et fait bien plus que dénigrer (et tout est enregistré). M'enfin, je n'ai pas envie de vous convaincre de ma compréhension de cette guéguerre, je veux juste signaler que cet article pue et instrumentalise ses lecteurs.

Entièrement d'accord avec toi, et avec Cath, mais venant de France Info cela ne m'étonne guère.

N'est-ce pas plutôt l'Education Nationale qui se moque des élèves en difficulté?

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Baldred a écrit:Je ne suis pas sur twitter, j'ignore qui sont ces profs "actifs" qui paraissent peu nombreux, mais il y a en salle des profs et donc aussi sur Néo, une ligne parfois franchie trop rapidement concernant l'inclusion et l'habituelle confusion entre les victimes de l'institution ( les élèves, les parents, nous) et l'institution elle-même. L'article rapporte des propos consternants mais conclut :

C'est un article malhonnête, qui s'inscrit dans une petite guerre sur Twitter qui dure depuis plusieurs années. L'autrice a décidé il y a quelques mois de s'en prendre à un membre de Twitter qui publie surtout de l'humour noir, lequel selon moi vise l'hypocrisie qui gangrène l'institution, et sont aussi des provocations face à ceux qui cherchent sans cesse des moyens de réduire la liberté d'expression en ligne. On peut ne pas partager cette lecture, mais il faut remarquer que le camp que défend Chavrier comme blanche victime est extrêmement agressif et fait bien plus que dénigrer (et tout est enregistré). M'enfin, je n'ai pas envie de vous convaincre de ma compréhension de cette guéguerre, je veux juste signaler que cet article pue et instrumentalise ses lecteurs.

Il me manque (façon de parler)  la partie twitter pour juger de l'humour "noir"  du prof incriminé, et de l'agressivité du journaliste. La conclusion de l'article ne me parait pas à charge et France Info pas la plus anti-profs des radios.
En revanche la confusion règne toujours dès qu'on parle d'inclusion. Pas sa gestion lamentable de ce dossier, le ministère empêche toujours que la réflexion soit menée en terme de métier, et des limites de ce que la pédagogie peut et doit faire.

L'inclusion n'est pas le sujet de l'article et ce n'en est pas un non plus pour le ministère.

Kolmogorov a écrit:L'inclusion n'est pas le sujet de l'article et ce n'en est pas un non plus pour le ministère.

Suis-je bête, ce n'est pas non plus un sujet pour nous, ni sur un forum pro.

L’inclusion est une tricherie déjà par son nom: il y a des handicaps qui ne posent aucun problème autre que matériel dans une classe, au point que ce ne devrait même pas être un sujet et puis il y a des handicaps qui demandent une prise en charge spécifique: dans ce cas inclusion est mis à la place d'économies, et c’est tout.

Iphigénie a écrit:L’inclusion est une tricherie déjà par son nom: il y a des handicaps qui ne posent aucun problème autre que matériel dans une classe, au point que ce ne devrait même pas être un sujet et puis il y a des handicaps qui demandent une prise en charge spécifique: dans ce cas inclusion est mis à la place d'économies, et c’est tout.

Bien sûr, c'est très simple, suis-je bête.

C’est moins simple d’en faire un sujet de tous côtés plein de sous-entendus, c’est sûr .

Baldred a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Baldred a écrit:Je ne suis pas sur twitter, j'ignore qui sont ces profs "actifs" qui paraissent peu nombreux, mais il y a en salle des profs et donc aussi sur Néo, une ligne parfois franchie trop rapidement concernant l'inclusion et l'habituelle confusion entre les victimes de l'institution ( les élèves, les parents, nous) et l'institution elle-même. L'article rapporte des propos consternants mais conclut :

C'est un article malhonnête, qui s'inscrit dans une petite guerre sur Twitter qui dure depuis plusieurs années. L'autrice a décidé il y a quelques mois de s'en prendre à un membre de Twitter qui publie surtout de l'humour noir, lequel selon moi vise l'hypocrisie qui gangrène l'institution, et sont aussi des provocations face à ceux qui cherchent sans cesse des moyens de réduire la liberté d'expression en ligne. On peut ne pas partager cette lecture, mais il faut remarquer que le camp que défend Chavrier comme blanche victime est extrêmement agressif et fait bien plus que dénigrer (et tout est enregistré). M'enfin, je n'ai pas envie de vous convaincre de ma compréhension de cette guéguerre, je veux juste signaler que cet article pue et instrumentalise ses lecteurs.

Il me manque (façon de parler)  la partie twitter pour juger de l'humour "noir"  du prof incriminé, et de l'agressivité du journaliste. La conclusion de l'article ne me parait pas à charge et France Info pas la plus anti-profs des radios.
En revanche la confusion règne toujours dès qu'on parle d'inclusion. Pas sa gestion lamentable de ce dossier, le ministère empêche toujours que la réflexion soit menée en terme de métier, et des limites de ce que la pédagogie peut et doit faire.

Non, la conclusion est honnête. Disons qu'elle laisse entrevoir qu'une partie des accusation est grotesque. Mais c'est Chavrier qu'on entend tout au long de l'article (c'est pourquoi j'ai glissé malencontreusement qu'elle en était l'autrice dans mon précédent message). En le reparcourant rapidement, je tombe par exemple sur "ce professeur de français hostile aux élèves "DYS"", chose qui n'est pas avérée, qui est invérifiable à partir de ses tweets, et pour moi complètement folle. Voilà pourquoi il faut contextualiser, ce qu'il m'est difficile de faire correctement puisque j'ai déjà une certaine opinion sur tout ça.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Baldred a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Baldred a écrit:Je ne suis pas sur twitter, j'ignore qui sont ces profs "actifs" qui paraissent peu nombreux, mais il y a en salle des profs et donc aussi sur Néo, une ligne parfois franchie trop rapidement concernant l'inclusion et l'habituelle confusion entre les victimes de l'institution ( les élèves, les parents, nous) et l'institution elle-même. L'article rapporte des propos consternants mais conclut :

C'est un article malhonnête, qui s'inscrit dans une petite guerre sur Twitter qui dure depuis plusieurs années. L'autrice a décidé il y a quelques mois de s'en prendre à un membre de Twitter qui publie surtout de l'humour noir, lequel selon moi vise l'hypocrisie qui gangrène l'institution, et sont aussi des provocations face à ceux qui cherchent sans cesse des moyens de réduire la liberté d'expression en ligne. On peut ne pas partager cette lecture, mais il faut remarquer que le camp que défend Chavrier comme blanche victime est extrêmement agressif et fait bien plus que dénigrer (et tout est enregistré). M'enfin, je n'ai pas envie de vous convaincre de ma compréhension de cette guéguerre, je veux juste signaler que cet article pue et instrumentalise ses lecteurs.

Il me manque (façon de parler)  la partie twitter pour juger de l'humour "noir"  du prof incriminé, et de l'agressivité du journaliste. La conclusion de l'article ne me parait pas à charge et France Info pas la plus anti-profs des radios.
En revanche la confusion règne toujours dès qu'on parle d'inclusion. Pas sa gestion lamentable de ce dossier, le ministère empêche toujours que la réflexion soit menée en terme de métier, et des limites de ce que la pédagogie peut et doit faire.

Non, la conclusion est honnête. Disons qu'elle laisse entrevoir qu'une partie des accusation est grotesque. Mais c'est Chavrier qu'on entend tout au long de l'article. En le reparcourant rapidement, je tombe par exemple sur "ce professeur de français hostile aux élèves "DYS"", chose qui n'est pas avérée, qui est invérifiable à partir de ses tweets, et pour moi complètement folle. Voilà pourquoi il faut contextualiser, ce qu'il m'est difficile de faire correctement puisque j'ai déjà une certaine opinion sur tout ça.

Merci, en effet j'ignore le contexte mais l'info étant publique j'ai pensé qu'il pouvait être utile d'en discuter ici au delà de l'article lui même. Il me semble que nous sommes dans un de ces pièges que nous tend l'institution en nous enjoignant à faire sans nous donner les moyens de le faire ce qui ne signifie pas qu'il n'y aurait rien à faire.

Comme je suis complètement largué, pouvez-vous me dire ce que signifie PAP, un PPRE, TDAH. Ignorant ce que c'est, j'imagine que je suis complètement nul en école inclusive du coup.

@stench tu vis dans une cave depuis combien d'années ? , même les collègues les moins portés sur la chose connaissent

PAP : plan d'accompagnement personnalisé
PPRE : programme personnalisé de réussite éducative
TDAH : Troubles de l'attention/hyperactivité