Corriger avec bienveillance

Bonjour,

Suite à un problème lors de la tenue du bac blanc, un élève n'a pas bénéficié de son tiers temps pour son devoir et l'adjointe m'a envoyé un mail pour me dire d'être bienveillante lors de la correction de sa copie... Je veux bien (bien que je crois corriger toutes mes copies avec bienveillance), mais je suis surtout bien embêtée : sur quels critères faut-il que je sois plus indulgente d'après vous ? Je pensais à l'orthographe, au cas où il n'ait pas eu le temps de se relire, mais après une lecture de son commentaire, ce n'est pas la relecture qui est problématique : l'élève n'a fait que proposer des jugements personnels possibles sur le comportement des personnages... Bref, ce n'est pas un bon devoir. Le problème est surtout est-il possible de corriger un devoir avec bienveillance alors que je ne sais rien des difficultés de l'élève ? D'après vous, sur quels éléments faut-il être indulgente lorsqu'un élève, qui a normalement un tiers temps, n'a pas pu l'avoir ?

A ta place, je corrigerais normalement et j'appliquerais un coefficient 1.3 à sa note pour compenser le tiers-temps non obtenu.
C'est ce que je fais pour mes élèves qui ont un PAP (en français, impossible d'enlever des questions pour les devoirs de 2h en classe, j'adapte donc le coefficient).

Merci. C'est ce que je fais habituellement aussi mais je n'en suis pas satisfaite : c'est quand même 2 points en plus quand le devoir mérite 8 alors que l'on ne sait pas si l'élève serait en mesure d'avoir la moyenne avec son temps en plus. Là, je pense que non, son problème c'est surtout la méthode de l'exercice. Si d'autres ont une autre idée, je suis toujours preneuse.

La difficulté ici est de savoir ce que tu veux atteindre.
Si c'est de corriger pour arriver à la note exacte que l'élève aurait eue en ayant son tiers-temps, ça me semble impossible. Comme tu le dis bien, ça n'est pas possible de savoir quels éléments aurait été améliorés.
Si la question est d'éviter un recours, râlage ou autre complication administrative, la solution de la multiplication par un facteur ou des points en plus, pour arbitraire qu'elle soit, me semble être la plus simple et la plus efficace.

"Corriger avec bienveillance" signifie en réalité toujours "il y a (eu) des problèmes, débrouillez-vous pour qu'il n'y en ait plus". Tu mets l'appréciation qui te semble pertinente, la note qui te semble convenir, voilà qui est professionnel et juste. Puis tu appliques le coefficient proposé sans te poser de questions, réponse administrative à un problème administratif.

J'ai eu un cas proche au bac blanc. Le tiers-temps n'ayant pas été accordé par l'administration, j'ai fait revenir l'élève un mercredi après-midi pour qu'il puisse corriger son orthographe et sa syntaxe uniquement. Mais je savais qu'il était dyslexique. Ne peux-tu pas demander la notification d'aménagement d'examens ou contacter le pp ? Tu pourras corriger en conséquence.

Merci à tous ! Je ne veux pas trop me prendre la tête non plus, les copies sont déjà une tâche assez lourde. Je vais faire simple, j'aurais aimé que l'élève puisse avoir la note la plus proche possible de ce qu'il aurait été en mesure de faire mais on ne peut pas savoir ce que l'élève aurait réussi à améliorer. J'inscrirai donc la note bienveillante attendue (en multipliant par 1.3) ainsi que la note de ce que vaut vraiment le devoir : il me semble important que l'élève voit le résultat qu'il aurait obtenu sans le coefficient.

Une année et en tout début d'année, j'avais oublié le tiers temps d'un élève. La dernière question valant 3 points, j'avais noté sur 17 et réévalué sur 20. Un bon élève qui avait répondu du à toutes les questions et donc se retrouvait avec une note proche de 20.
Le devoir durait 1 heure.

Listesrattures a écrit:Bonjour,

Suite à un problème lors de la tenue du bac blanc, un élève n'a pas bénéficié de son tiers temps pour son devoir et l'adjointe m'a envoyé un mail pour me dire d'être bienveillante lors de la correction de sa copie... Je veux bien (bien que je crois corriger toutes mes copies avec bienveillance), mais je suis surtout bien embêtée : sur quels critères faut-il que je sois plus indulgente d'après vous ? Je pensais à l'orthographe, au cas où il n'ait pas eu le temps de se relire, mais après une lecture de son commentaire, ce n'est pas la relecture qui est problématique : l'élève n'a fait que proposer des jugements personnels possibles sur le comportement des personnages... Bref, ce n'est pas un bon devoir. Le problème est surtout est-il possible de corriger un devoir avec bienveillance alors que je ne sais rien des difficultés de l'élève ? D'après vous, sur quels éléments faut-il être indulgente lorsqu'un élève, qui a normalement un tiers temps, n'a pas pu l'avoir ?

J'ai eu le même souci pour le bac blanc que je viens de corriger. L'élève, qui a un 1/3 temps pour TDAH, m'a rendu une copie non développée mais complète. J'ai corrigé sa copie comme si c'était l'exercice demandé, en gros comme si j'avais demandé à la classe de faire le devoir complet en 2h au lieu de 4. Elle a peut-être / sûrement une meilleure note qu'elle n'aurait eue avec une copie complète, mais tant pis, ce n'est pas de sa faute si on ne lui a pas accordé son tiers temps, je ne peux pas supposer qu'elle aurait fait moins bien pour le devoir complet sans l'avoir sous les yeux. Je lui propose par ailleurs, pour s'entraîner à la rédaction, de me rendre en DM la copie rédigée, en l'améliorant si elle le souhaite. On aura corrigé en classe, mais peu importe puisque cette fois-ci c'est la rédaction que je veux qu'elle travaille. Je ne rends pas le DM obligatoire pour ne pas la punir. Elle fait ou elle ne fait pas, ça la regarde. Et je ne noterai que si ça améliore sa moyenne. C'est peut-être injuste en termes de note mais il me semble que c'est une façon raisonnable de réparer la bourde.