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- Stel6584Niveau 7
Ouch Moi, j'ai vraiment eu du mal avec la discussion que j'ai eue avec mes amis qui sont enfants d'enseignants.Sisyphe a écrit:Stel6584 a écrit: C'est fini, j'arrête de parler du métier avec mes proches car je finis par perdre patience.
J'ai arrêté depuis longtemps mais parfois ce sont les proches qui me relancent. Exemple hier avec ma sœur au téléphone qui était indignée parce que le collège où est scolarisée ma nièce n'assure pas la demi-pension certains jours de grève et que "les enfants se retrouvent dehors" sur la pause méridienne parce que la vie scolaire fait grève. Je lui demande si elle a été informée de la fermeture de la demi-pension. Réponse : "Oui mais seulement la veille." Et en plus il y a aussi des profs grévistes dont un qui "se plaint du niveau des élèves en conseil de classe et dit qu'il n'est pas sûr de terminer le programme tant les élèves ont de difficultés dans la classe. Si vraiment il était inquiet pour les élèves, il se déclarerait gréviste mais assurerait les cours !"
Hocam a écrit:Stel6584 a écrit:Toutes les réformes en cours, les gens en ont vaguement connaissance parce qu'ils écoutent des flash info à la radio ou en lisant un ou deux articles de la presse régionale. Ils n'ont pas les éléments clés pour comprendre ce qui se joue réellement depuis des dizaines d'années dans l'EN.
Voilà. Pour s'en rendre compte, il suffit de lire ce qui s'écrit ici sur d'autres professions comme les journalistes (le punching-ball préféré de certains habitués de Néo), les cheminots ou même certains policiers, et d'imaginer la même ignorance à propos de notre métier à nous.
Ce n'est pas facile d'imaginer ce que vivent les autres dans leur quotidien, bien entendu, mais par contre, on peut être un peu compréhensif quand on est informé ou on peut creuser les infos pour comprendre les raisons qui mobilisent telle profession.
Mitcindy a écrit:Stel6584 a écrit:A Tuin a écrit:marjo a écrit:Mais on n'arrête pas les "réformes", "restructurations" etc. Il y en a tout le temps ! Pourquoi ? C'est pour tout sabrer petit à petit, que ça ne saute pas trop aux yeux ?
Ah mais je me suis rendue compte que beaucoup de gens n'y connaissant rien se fichent mais totalement de toutes ces réformes et de leurs implications pour l'avenir. Tout ce qu'ils regardent c'est l'immédiat avec leur ou leurs enfants(s) respectif(s), et pour le reste mais ils s'en fichent. Il y a beau leur expliquer, cela ne percute pas.
Maintenant c'est devenu "Ah votre métier, personne ne voudrait plus faire cela" et "on veut des professeurs parfaits pour mon chérimoncoeur qui savent bien s'adapter à monchérimoncoeur" pour "tu comprends lui donner envie d'apprendre, parce que monchérimoncoeur le vaut bien".
Le métier "dont personne ne voudrait", mais une implication sacerdotale souhaitée.
En même temps, c'est à l'image de ce qui vote.
Exactement. Ce week-end, je discutais avec des proches, cadres dans le privé, enfants d'enseignants. Je leur ai appris que les enseignants étaient des cadres A de la fonction publique d’État. Ils ont eu un peu de mal à comprendre pourquoi nous réclamions des hausses de salaire en comparaison à d'autres cadres comme les inspecteurs du travail ou les inspecteurs des impôts, qui seraient pour mes amis de vrais cadres puisqu'ils encadrent des équipes et qu'ils ont des missions plus difficiles que nos missions d'enseignement. Il a fallu que je leur rappelle notre niveau de qualification et notre concours de recrutement, nos différentes missions (conception de cours, différenciation, évaluation, auto-formation, tâches administratifs, projets...), le gel du point d'indice, la rémunération par primes dans certaines branches de la fonction publique, mais l'information avait du mal à passer. Ils n'ont donc pas du tout conscience de ce qui se joue dans l'EN, entre le déclassement des enseignants, les jobs dating, les réformes, l'autonomie des établissements... C'est fini, j'arrête de parler du métier avec mes proches car je finis par perdre patience.
Toutes les réformes en cours, les gens en ont vaguement connaissance parce qu'ils écoutent des flash info à la radio ou en lisant un ou deux articles de la presse régionale. Ils n'ont pas les éléments clés pour comprendre ce qui se joue réellement depuis des dizaines d'années dans l'EN.
Et comme tu le dis, maintenant, les gens voient leur intérêt personnel. Ils ne s'intéressent plus à l’École dans sa globalité mais à l'école du secteur, si leur enfant sera bien dans l'école publique ou l'école privée du secteur. Tant que leur enfant est bien dans l'école du secteur, pour eux, c'est l'essentiel. Pour ce qui est de l'apprentissage, du parcours scolaire et de l'orientation, ils n'ont pas de vue globale.
Si on veut empêcher l’École de s'effondrer, on ne peut que compter sur nous-mêmes pour nous mobiliser. L'opinion publique fera comme pour l'Hôpital : elle regardera l’École s'effondrer.
Dans mon entourage, tout le monde est très conscient de la difficulté du métier ! En fait, j'ai l'impression que les râleurs, ce sont les parents des élèves qui ont de mauvaises notes ou des mots dans le carnet, certains journalistes ou politiques... Je ne connais personne, qui en face, m'ait dit que mon métier ne valait pas celui d'un cadre !
J'étais cadre "sup" avant de devenir prof et je peux vous dire qu'encadrer des adultes n'a rien à voir ! Encadrer des enfants n'est pas facile non plus, en tous les cas pas plus facile que d'encadrer des adultes.
En effet, encadrer une équipe d'adulte c'est une grosse responsabilité. Je ne le nie absolument pas.
- HocamSage
Stel6584 a écrit:Ce n'est pas facile d'imaginer ce que vivent les autres dans leur quotidien, bien entendu, mais par contre, on peut être un peu compréhensif quand on est informé ou on peut creuser les infos pour comprendre les raisons qui mobilisent telle profession.Hocam a écrit:Voilà. Pour s'en rendre compte, il suffit de lire ce qui s'écrit ici sur d'autres professions comme les journalistes (le punching-ball préféré de certains habitués de Néo), les cheminots ou même certains policiers, et d'imaginer la même ignorance à propos de notre métier à nous.Stel6584 a écrit:Toutes les réformes en cours, les gens en ont vaguement connaissance parce qu'ils écoutent des flash info à la radio ou en lisant un ou deux articles de la presse régionale. Ils n'ont pas les éléments clés pour comprendre ce qui se joue réellement depuis des dizaines d'années dans l'EN.
Nous sommes d'accord, mais visiblement « être informé », sur les conditions de travail démentielles des journalistes « du rang » par exemple, est un effort trop grand pour certains contributeurs récurrents de ce forum.
- MathadorEmpereur
Je suis dans un corps non enseignant proche de ceux que tu cites et je n'encadre ni enfant ni adulte. Ce qui ne m'empêche pas de gagner davantage à temps partiel que ce que je gagnais comme agrégé à temps plein.Stel6584 a écrit:Exactement. Ce week-end, je discutais avec des proches, cadres dans le privé, enfants d'enseignants. Je leur ai appris que les enseignants étaient des cadres A de la fonction publique d’État. Ils ont eu un peu de mal à comprendre pourquoi nous réclamions des hausses de salaire en comparaison à d'autres cadres comme les inspecteurs du travail ou les inspecteurs des impôts, qui seraient pour mes amis de vrais cadres puisqu'ils encadrent des équipes et qu'ils ont des missions plus difficiles que nos missions d'enseignement.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- TailleventFidèle du forum
Cette proposition est presque marrante tant elle est opportuniste.
Elle est libérale, sauf quand c'est un risque politique, comme pour les écoles rurales.
Et on peut parier qu'elle ne laisserait pas jouer le marché pleinement si elle devait vraiment être appliquée : on n'a pas beaucoup entendu les gens qui promeuvent ces idées dire que la solution aux pénuries de personnel dans divers domaines (enseignement, soins…) serait de payer plus.
Elle est libérale, sauf quand c'est un risque politique, comme pour les écoles rurales.
Et on peut parier qu'elle ne laisserait pas jouer le marché pleinement si elle devait vraiment être appliquée : on n'a pas beaucoup entendu les gens qui promeuvent ces idées dire que la solution aux pénuries de personnel dans divers domaines (enseignement, soins…) serait de payer plus.
- joebar69Fidèle du forum
Ca y est ! Proposition de loi adoptée au Sénat et transmise à l'A.N.
https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl22-320.html
et sur le site du café péda, extrait (intro de l'article) :
"La majorité de droite du Sénat a adopté le 11 avril la proposition de loi Brisson « pour l’école de la liberté, de l’égalité des chances et de la laïcité ». Elle durcit tous les marqueurs idéologiques du texte par exemple pour tout ce qui concerne la conception droitière de la laïcité. Seul le port obligatoire de l’uniforme par les élèves a été retiré du texte. Le texte doit maintenant passer à l’Assemblée. Son adoption mettrait en concurrence les établissements publics, mettrait à mal l’éducation prioritaire et ramènerait la formation des professeurs des écoles 30 ans en arrière. L’Ecole se retrouve au cœur du combat politique de la droite et de la reconstruction politique de la majorité présidentielle".
https://www.cafepedagogique.net/2023/04/13/loi-brisson-le-senat-explose-lecole/
Maltraitance institutionnelle, quand tu nous tiens ...
https://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl22-320.html
et sur le site du café péda, extrait (intro de l'article) :
"La majorité de droite du Sénat a adopté le 11 avril la proposition de loi Brisson « pour l’école de la liberté, de l’égalité des chances et de la laïcité ». Elle durcit tous les marqueurs idéologiques du texte par exemple pour tout ce qui concerne la conception droitière de la laïcité. Seul le port obligatoire de l’uniforme par les élèves a été retiré du texte. Le texte doit maintenant passer à l’Assemblée. Son adoption mettrait en concurrence les établissements publics, mettrait à mal l’éducation prioritaire et ramènerait la formation des professeurs des écoles 30 ans en arrière. L’Ecole se retrouve au cœur du combat politique de la droite et de la reconstruction politique de la majorité présidentielle".
https://www.cafepedagogique.net/2023/04/13/loi-brisson-le-senat-explose-lecole/
Maltraitance institutionnelle, quand tu nous tiens ...
- IphigénieProphète
Bon après, c’est le café pédagogique.. « le retour aux écoles normales d’il y a trente ans »: euh… dans les années 90 c’était déjà le foutoir des iufm…. L’avenir promis est accablant mais ça fait quarante ans minimum qu’on est dans l’accablement, ça serait bien -aussi- de le voir de tous les côtés, pas juste à droite . On est et on reste dans le débat idéologique qui coule l’école plus sûrement encore que toutes ces propositions de loi qui se succèdent ( ou plutôt qui les crée : de NVB à Blanquer même accablement.
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