- fgersNiveau 9
Beaucoup de jeunes collègues, et parfois de moins jeunes, se trouvent désarmés voire même en souffrance face à un chef d'établissement problématique. Dans problématique, j'englobe de nombreuses pratiques: autoritarisme, propos déplacés, non respect des textes réglementaires,infantilisation des personnels, clientélisme, absence de prise en compte des difficultés des enseignants... la liste n'est pas exhaustive. Cela peut aller jusqu'à provoquer une réelle souffrance au travail qu'il ne faut en aucun cas sous-estimer.
Je mutualise donc quelques conseils (liste bien entendu complétable):
- éviter de rencontrer seul le CDE. Vous avez toujours le droit d'être accompagné, d'un collègue ou si vous le souhaitez d'un représentant syndical qu'il soit de l'établissement ou non. Cela veut dire aussi qu'il faut éviter de se rendre ventre à terre aux convocations du CDE. "Je souhaite être accompagné d'un représentant syndical départemental, je vous demande de bien vouloir fixer une date qui lui permette d'être présent. Je vous propose le.... "
La présence d'une personne extérieure, surtout si elle a l'habitude de ce type de rencontre, permet la plupart du temps d'éviter les dérapages verbaux.
- Si vous vous êtes fait "coincé" par le CDE et que le CDE dérape (vocabulaire inadmissible, propos déplacés, etc.): "je vous demande de mettre par écrit ce que vous venez de me dire et je vous informe que je refuse d'entendre tout ce que vous ne seriez pas suceptible de pouvoir écrire". Sortez en cas de cris ou autres crise caractérielle et prenez l'initiative de demander un rendez-vous accompagné d'un représentant syndical.
- De votre côté restez toujours courtois et respectueux de la fonction du CDE. Il ne faut pas tendre le dos pour se faire battre. Cela ne veut pas dire tout accepter. Un "non monsieur le proviseur" n'est pas discourtois mais peut être ferme. Être respectueux ne doit pas vous empêcher de dire les choses.
- Restez toujours factuel et sur le terrain strictement professionnel. Si le différent concerne un élève dire "il perturbe mon cours par son comportement " n'est pas la même chose que "c'est une tête à claque". Pas de remarques sur les collègues ou sur leur travail.
-Ne cédez pas sur le terrain du vocabulaire. Par exemple, si le conflit porte sur votre emploi du temps et que le CDE parle "confort personnel", répondez "conditions de travail" "nécessités familiales". Ne pas hésiter à utilisez quand c'est possible "l'intérêt des élèves".
- Dans le cadre du CA vous êtes représentant des personnels et administrateur, le CDE est le président du CA. Il n'est donc pas votre supérieur hiérarchique.
Si le CDE vous convoque après un CA houleux: refusez! On ne convoque pas un administrateur, on propose un rendez-vous. Le CDE ne convoque pas les représentants des parents. Le CDE est a cheval sur ses prérogatives, vous aussi!
- Si vous avez un doute ou que vous contestez la légalité de ce que le CDE vous enjoint de faire, demandez lui sur quel texte il s'appuie. C'est à lui de connaître les textes, de les respecter et de les faire respecter. Ce n'est pas à vous de trouver le texte qui montre qu'il a tort. Cela l'oblige a sortir de l'arbitraire et à se justifier. Cela renverse donc un peu les rôles. Attention: le vadémécum du chef d'établissement est une simple interprétation des textes. En cas de doute, se tourner vers un responsable syndical.
La lecture de la presse et des mémos syndicaux est quand même bien utile pour savoir dans quelle direction aller.
- Si vous considérez qu'il faut critiquer par écrit l'action de la direction, cela doit passer par le canal syndical (inattaquable sauf diffamation ou injure... ce n'est pas une raison pour se laisser aller à écrire n'importe quoi), panneau syndical ou courrier syndical dans les casiers. Le syndicat vous protège et il a les épaules plus large que vous. Pas de signature individuelle. Si le CDE attaque un courrier syndical, faites répondre un responsable départemental ou académique si besoin.
Remarque: le CDE n'a pas à juger du caractère syndical ou non de ce qui se trouve sur le panneau syndical. La jurisprudence est formelle, ce qui compte c'est la provenance syndicale.
- L'action collective est capitale. Un problème: envoyez une délégation rencontrer le CDE et faites tourner les délégations de manière que le CDE ne puisse se "venger" sur un petit nombre de collègues. L'action est beaucoup plus efficace que le ronchonnage ou que la débrouille individuelle mais il faut avoir à l'esprit que le rapport de force se construit petit a petit.
- En cas de problèmes graves, la grève d'établissement est une arme véritable. Elle nécessite une forte majorité de collègues décidés à le faire. Elle a toujours du retentissement dans la presse locale et est l'occasion de demander audience à l'IA. Attention toutefois à ne pas trop attendre de ce dernier. C'est bien rare qu'il déjuge un CDE, même si celui-ci est inexcusable.
Cela sert aussi et surtout a construire un rapport de force en interne. Le CDE ne peut plus ignorer la réaction collective des collègues.
- Le délit de harcèlement moral existe aussi dans le cadre de la fonction publique. la procédure est à mon avis trop peu utilisée. Il faut dire que les chances d'aboutir sont minces car le fait est difficile à prouver(c'est la répétition des faits plus que la gravité qui importe).
Pour autant, si vous estimez n'avoir rien à perdre, cela peut tout simplement stopper le phénomène et le seul fait de la procédure construit le rapport de force. A mon avis: à ne pas utiliser à la place mais en plus de l'action syndicale et avec un appuis du secteur juridique de votre syndicat préféré (le SNES pour moi).
Je mutualise donc quelques conseils (liste bien entendu complétable):
- éviter de rencontrer seul le CDE. Vous avez toujours le droit d'être accompagné, d'un collègue ou si vous le souhaitez d'un représentant syndical qu'il soit de l'établissement ou non. Cela veut dire aussi qu'il faut éviter de se rendre ventre à terre aux convocations du CDE. "Je souhaite être accompagné d'un représentant syndical départemental, je vous demande de bien vouloir fixer une date qui lui permette d'être présent. Je vous propose le.... "
La présence d'une personne extérieure, surtout si elle a l'habitude de ce type de rencontre, permet la plupart du temps d'éviter les dérapages verbaux.
- Si vous vous êtes fait "coincé" par le CDE et que le CDE dérape (vocabulaire inadmissible, propos déplacés, etc.): "je vous demande de mettre par écrit ce que vous venez de me dire et je vous informe que je refuse d'entendre tout ce que vous ne seriez pas suceptible de pouvoir écrire". Sortez en cas de cris ou autres crise caractérielle et prenez l'initiative de demander un rendez-vous accompagné d'un représentant syndical.
- De votre côté restez toujours courtois et respectueux de la fonction du CDE. Il ne faut pas tendre le dos pour se faire battre. Cela ne veut pas dire tout accepter. Un "non monsieur le proviseur" n'est pas discourtois mais peut être ferme. Être respectueux ne doit pas vous empêcher de dire les choses.
- Restez toujours factuel et sur le terrain strictement professionnel. Si le différent concerne un élève dire "il perturbe mon cours par son comportement " n'est pas la même chose que "c'est une tête à claque". Pas de remarques sur les collègues ou sur leur travail.
-Ne cédez pas sur le terrain du vocabulaire. Par exemple, si le conflit porte sur votre emploi du temps et que le CDE parle "confort personnel", répondez "conditions de travail" "nécessités familiales". Ne pas hésiter à utilisez quand c'est possible "l'intérêt des élèves".
- Dans le cadre du CA vous êtes représentant des personnels et administrateur, le CDE est le président du CA. Il n'est donc pas votre supérieur hiérarchique.
Si le CDE vous convoque après un CA houleux: refusez! On ne convoque pas un administrateur, on propose un rendez-vous. Le CDE ne convoque pas les représentants des parents. Le CDE est a cheval sur ses prérogatives, vous aussi!
- Si vous avez un doute ou que vous contestez la légalité de ce que le CDE vous enjoint de faire, demandez lui sur quel texte il s'appuie. C'est à lui de connaître les textes, de les respecter et de les faire respecter. Ce n'est pas à vous de trouver le texte qui montre qu'il a tort. Cela l'oblige a sortir de l'arbitraire et à se justifier. Cela renverse donc un peu les rôles. Attention: le vadémécum du chef d'établissement est une simple interprétation des textes. En cas de doute, se tourner vers un responsable syndical.
La lecture de la presse et des mémos syndicaux est quand même bien utile pour savoir dans quelle direction aller.
- Si vous considérez qu'il faut critiquer par écrit l'action de la direction, cela doit passer par le canal syndical (inattaquable sauf diffamation ou injure... ce n'est pas une raison pour se laisser aller à écrire n'importe quoi), panneau syndical ou courrier syndical dans les casiers. Le syndicat vous protège et il a les épaules plus large que vous. Pas de signature individuelle. Si le CDE attaque un courrier syndical, faites répondre un responsable départemental ou académique si besoin.
Remarque: le CDE n'a pas à juger du caractère syndical ou non de ce qui se trouve sur le panneau syndical. La jurisprudence est formelle, ce qui compte c'est la provenance syndicale.
- L'action collective est capitale. Un problème: envoyez une délégation rencontrer le CDE et faites tourner les délégations de manière que le CDE ne puisse se "venger" sur un petit nombre de collègues. L'action est beaucoup plus efficace que le ronchonnage ou que la débrouille individuelle mais il faut avoir à l'esprit que le rapport de force se construit petit a petit.
- En cas de problèmes graves, la grève d'établissement est une arme véritable. Elle nécessite une forte majorité de collègues décidés à le faire. Elle a toujours du retentissement dans la presse locale et est l'occasion de demander audience à l'IA. Attention toutefois à ne pas trop attendre de ce dernier. C'est bien rare qu'il déjuge un CDE, même si celui-ci est inexcusable.
Cela sert aussi et surtout a construire un rapport de force en interne. Le CDE ne peut plus ignorer la réaction collective des collègues.
- Le délit de harcèlement moral existe aussi dans le cadre de la fonction publique. la procédure est à mon avis trop peu utilisée. Il faut dire que les chances d'aboutir sont minces car le fait est difficile à prouver(c'est la répétition des faits plus que la gravité qui importe).
Pour autant, si vous estimez n'avoir rien à perdre, cela peut tout simplement stopper le phénomène et le seul fait de la procédure construit le rapport de force. A mon avis: à ne pas utiliser à la place mais en plus de l'action syndicale et avec un appuis du secteur juridique de votre syndicat préféré (le SNES pour moi).
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Le courrier de S1 est ton meilleur ami
- InvitéInvité
Que j'aurais voulu que qqun me soutienne quand lors de ma première année d'enseignement mon chef d'établissement m'a démolie...avec le silence complice de tous les collègues.
J'étais tellement écrasée par mes problèmes persos et mon jeune âge que finalement , je n'ai pas réagi.
Y a t-'il prescription pour harcèlement moral ?
J'étais tellement écrasée par mes problèmes persos et mon jeune âge que finalement , je n'ai pas réagi.
Y a t-'il prescription pour harcèlement moral ?
- fgersNiveau 9
morgane9513 a écrit:
Y a t-'il prescription pour harcèlement moral ?
Oui, 5 ans. En plus si c'est ancien il faudrait prouver que tu as des séquelles, des dommages durables. Pas simple.
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Le courrier de S1 est ton meilleur ami
- papillonbleuEsprit éclairé
Merci beaucoup pour ces infos !
Moi aussi, je me laisse facilement avoir.
Moi aussi, je me laisse facilement avoir.
- CarmillaNiveau 7
Merci ! Ca tombe à point. Quand vous dites "pas de signature individuelle", qu'entendez-vous par là? Si un courrier est fait pour critiquer la direction et supervisé par un syndicat, ne doit figurer aucune signature individuelle même s'il y en a 30??? Dans ce cas, que mettre à la fin ? J'espère que je me suis fait comprendre
- InvitéInvité
"les personnels de l'établissement"
- CarmillaNiveau 7
Mais si tout le monde n'a pas envie de cautionner ce courrier...Lorica a écrit:"les personnels de l'établissement"
- InvitéInvité
j'ai toujours connu ça.
sinon, il y a "les personnels de l'établissement réunis en AG le ../../...."
sinon, il y a "les personnels de l'établissement réunis en AG le ../../...."
- CarmillaNiveau 7
Lorica a écrit:j'ai toujours connu ça.
sinon, il y a "les personnels de l'établissement réunis en AG le ../../...."
Merci bien.
- fgersNiveau 9
Le but de la manoeuvre est de ne pas exposer individuellement un collègue comme enseignant. Un ou plusieurs logos syndicaux sont déjà une garantie.
Après la signature cela dépend. Les personnels réunis en AG bien sur, mais s'il n'y a pas eu d'AG, la section SNES (ou autre), l'intersyndicale SNES / SNALC / CGT... , etc.
Si le secrétaire de S1 ou d'un autre syndicat a les épaules un peu larges, il peut bien entendu signer es qualité. Tout dépend aussi du CDE et de l'effet souhaité.
J'écris ceci après avoir vu des collègues s'en prendre plein la figure et avoir eu des difficultés à assumer.
Après la signature cela dépend. Les personnels réunis en AG bien sur, mais s'il n'y a pas eu d'AG, la section SNES (ou autre), l'intersyndicale SNES / SNALC / CGT... , etc.
Si le secrétaire de S1 ou d'un autre syndicat a les épaules un peu larges, il peut bien entendu signer es qualité. Tout dépend aussi du CDE et de l'effet souhaité.
J'écris ceci après avoir vu des collègues s'en prendre plein la figure et avoir eu des difficultés à assumer.
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Le courrier de S1 est ton meilleur ami
- susannah_283Expert
Merci pour ces renseignements. J'ai subi des reproches injustifiés de mon CDE. Il pète complètement les plombs en ce moment, et c'est moi qui ai pris. Du coup, je me syndique et j'ai demandé ma mut' (pas uniquement pour cette raison, je précise!) et s'il lui prend l'envie de recommencer, je serai prête !
- CarmillaNiveau 7
Merci à fgers pour ses précisions.
Est-ce qu'une AG suppose un cadre strict ? Par exemple, une simple réunion de professeurs à laquelle assiste aussi le représentant syndical peut-elle s'appeler une AG ?
Est-ce qu'une AG suppose un cadre strict ? Par exemple, une simple réunion de professeurs à laquelle assiste aussi le représentant syndical peut-elle s'appeler une AG ?
- fgersNiveau 9
Une AG c'est quand tout le monde est invité et que tout le monde peut prendre la parole. Ce n'est pas une appellation labellisée. Par exemple, une AG à l'occasion d'une heure d'info syndicale. Même sans syndicaliste c'est une AG.
De mon point de vue, sans syndicaliste c'est dommage quand même.
De mon point de vue, sans syndicaliste c'est dommage quand même.
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Le courrier de S1 est ton meilleur ami
- CarmillaNiveau 7
Donc nous avons bien fait une AG ( avec syndicalistes !!). Un grand merci. J'y vois plus clair.
- MelanieSLBDoyen
Merci, fgers.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- jemimaNiveau 1
Je viens de tomber sur ton sujet, fgers. Merci beaucoup! J'aurais bien aimé avoir ce pense-bête quand j'ai débuté, au lieu de devoir apprendre sur le tas!
- sorceressNiveau 9
C'est très instructif effectivement.
Par contre Galipette, ne le prends pas mal, mais il me semble que l'on peut effacer ses messages complètement , plutôt que de laisser un point.
Par contre Galipette, ne le prends pas mal, mais il me semble que l'on peut effacer ses messages complètement , plutôt que de laisser un point.
- JulHabitué du forum
Merci pour tous ces conseils.
- ClarianzEmpereur
je l'afficherai en salle des profs à mon retour de vacances!
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Mama's Rock
- CathEnchanteur
Ben rien de grave et je crois que ça n'est même pas obligatoire...Il y en a aussi un proposé à 20 ans de carrière par exemple : je n'y avais pas eu droit car j'avais plus de 20 ans d'ancienneté quand ça a été mis en place, du coup j'en ai réclamé un.
C'est l'occasion de papoter avec le cde, de parler de ton parcours et de ce que tu envisages éventuellement.
Ne t'en fais pas, ça n'a rien de disciplinaire.
C'est l'occasion de papoter avec le cde, de parler de ton parcours et de ce que tu envisages éventuellement.
Ne t'en fais pas, ça n'a rien de disciplinaire.
- ShajarVénérable
Bonjour Galaad, je n'ai malheureusement pas de réponse à ta question, mais ça ne va sans doute pas tarder. En attendant, peux-tu te présenter comme il est d'usage sur le forum ? (Par ici : https://www.neoprofs.org/f26-votre-presentation )
- ditaNeoprof expérimenté
Les CDE ont de plus en plus la maine de se prendre pour des DRH. Merci pour les conseils.
- Tatane78Niveau 4
Un bon chef d'établissement est un chef qui reste dans son bureau et qui se cantonne à un travail administratif. Et je pense ce que je dis. Je ne supporte pas les commentaires de certains, leurs intrusions. Si j'ai un problème pédagogique, je parle à mes collègues. Si j'ai un problème disciplinaire, je parle au CPE. Point.
- GrypheMédiateur
C'est peut-être possible en lycée, mais en collège, même pas en rêve. :shock:Tatane78 a écrit:Un bon chef d'établissement est un chef qui reste dans son bureau et qui se cantonne à un travail administratif.
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