Projets et missions diverses : à quel point s'investir ?

Carrie7 a écrit:Bonjour,
je suis très étonnée d'entendre parler de personnes ennuyées pour ne pas s'être inscrites à des formations. Dans mon entourage, les seules personnes qui ont eu des "ennuis" lors d'une inspection (PPCR) sont des personnes qui étaient très en retard dans leur progression / ont présenté des docs ou une progression bordélique (de leur propre aveu) / ne prenaient pas en compte les évolutions plus ou moins récentes de programmes. Par contre si on n'est pas inscrit à des formations, il faut montrer qu'on se tient concrètement au courant des évolutions de notre métier, et qu'on s'auto-forme. Personnellement, je ne me suis pas inscrite à des formations mais préparais l'agreg et avais demandé un congé formation, ça a suffit à l'inspecteur.
Si vous participez à des projets, même si vous n'en êtes pas l'initiateur, c'est déjà très bien ! Il faut se vendre un peu et valoriser ce qu'on fait... Tout en faisant des choses qu'on aime !

Moi pas.

Mon PPCR s'est extrêmement mal passé, alors que j'avais été extrêmement bien noté lors de ma précédente (et seule) inspection (qui datait), et que mes rapports IUFM (qui datent, certes) étaient très élogieux.

Spoiler:

Il s'est mal passé, alors que nous avion e une CDE très problématique, arrivée chez nous avec des casseroles comme une cuisine de restaurant et repartie aussi vite que nous l'avons pu, peu glorieusement. Personne n'en a tenu compte, et je n'ai pas réussi à faire reconnaître les mensonges inscrits dans le rapport.

J'ai échappé au tutorat (contrairement à deux collègues sur les trois autres PPCRIsées cette année-là), qui étaient un peu moins mal notées que moi.
A ce que j'ai compris, il y aurait eu moyen de refuser le tutorat, en n'en démordant pas. A ce que j'ai compris, les collègues ont fini par céder, sous la pression.
Moi, j'ai eu une pression pour demander des formations, j'ai esquivé le plus habilement (et toujours très poliment) que j'ai pu, donc si ça se trouve, l'IPR n'a pas tenté la proposition de tutorat parce qu'elle a compris que je botterais en touche également.

Depuis, j'ai accepté la proposition d'une collègue presque aussi mal notée que moi pour un projet plaisant, que nous accomplissons avec un groupe choisi et sympa (les latinistes ; ça me permet aussi de dorer l'image de la discipline, donc potentiellement de recruter plus facilement). Mais ça s'arrête là.

Cette année nonobstant, je me suis intéressée au PAF? juste pour voir, et ai choisi trois formations à distance, dont l'intitulé était intéressant. A distance, donc, pour ne pas me rajouter des coûts ou de la charge mentale à devoir éventuellement caser les enfants et les faire garder ou les mettre à la cantine (je les amène à l'école le matin, peux les chercher presque tous les midis). Résultat des courses :
- j'ai reçu une demande de justificatif d'absence pour une formation début février dont ni moi ni mon établissement n'avons vu passer de convocation (du reste, c'était un mercredi après-midi)
- je vais avoir des problèmes, aprce qu'on m'a collé une autre formation un mercredi après midi, demi-journée où, comme nombre de parents, j'ai pris l'engagement familial de les amener au conservatoire, école de danse, etc. Cours payés d'avance, donc tant pis, je ne ferai pas cette formation
- ai reçu une convocation qui court sur 3 mois ; on m'a expliqué que l'absence d'horaire précis était dû au caractère asynchrone de la formation : il faut que je me connecte 6 heures, en tout, en dehors de mes heures de cours.

Comprenez bien que vu le fonctionnement des EDT dans le secondaire, j'avais conscience que les formations tomberaient peut-être sur une demi-journée pendant laquelle je ne travaille pas, le lundi matin, par exemple, et n'auraient pas non plus vu d'inconvénient à me connecter pour suivre la formation un mercredi matin, puisque ça ne m'empêchait pas de garder mes enfants en même temps.

Mais mercredi après-midi, alors que nous sommes nombreux à être parents, que la demi-journée est notoirement non travaillée en collège et qu'en principe, nous pouvons programmer autre chose à ce moment-là, c'est se moquer du monde.

Je risque de me voir perdre un trentième un jour où je ne suis pas en service, c'est rageant, mais tant pis.

Le PAF, plus jamais pour moi, tout du moins tant qu'on n'aura pas le jour et l'heure exacte de la formation indiquées au moment de l'inscription.

Moi non plus je ne suis que peu engagée. Cette année, j'ai inscrit mes élèves de seconde à un concours d'éloquence. C'est tout. Je ne suis plus professeur principal depuis 8 ans et en entretien avec mon inspecteur j'ai expliqué qu'il s'agissait d'un choix militant. A mon CDE qui a insisté me plaçant une année devant le fait accompli, j'ai réaffirmé mon refus en disant que je refusais de "rendre service" en reprenant son expression. La charge est trop lourde pour la prime qu'elle octroît. Les RDV avec les parents se traduisent par des heures de garde que je paie.
Enfin, l'an dernier, au CDE du collège dans lequel j'étais affectée en complément de service pour une sixième (4h30 et 4 jours de déplacement, ce qui se justifie pédagogiquement, j'en conviens) qui me demandait dans quel projet je comptais m'inscrire, j'ai répondu : "enseigner." Il ne m'a plus ennuyée. Si je suis placée en tutorat, ma colère augmentera mais pas mon investissement hors de celui que j'estime légitime et qui consiste à chercher à améliorer la qualité de mon enseignement.

Plus du tout engagée. Je donne mes cours sérieusement, j'évalue régulièrement mes élèves, je suis présente aux réunions obligatoires, je communique avec les parents. Basta cosi. Je m'investirai peut-être davantage lorsque je serai mieux payée, traitée, considérée.

Je refuse catégoriquement d'être PP. Je suis à temps partiel, à la fois pour travailler correctement (lettres en lycée) et pour profiter de mes enfants, et un peu de la vie.

Je suis au conseil pédagogique, car cela ne prend que trois réunions par an, et que j'aime bien y être avec les collègues.

Je m'inscris au PAF lors des journées philosophiques. En lettres, la formation est inexistante, c'en est honteux.

Il est question d'un oral blanc de français chez moi, et la CDE sous-entend que nous devrions peut-être le faire bénévolement. Elle peut m'attendre longtemps dans ce cas-là.

Sisyphe a écrit: La charge est trop lourde pour la prime qu'elle octroît. Les RDV avec les parents se traduisent par des heures de garde que je paie.

Tout est dit.

Irulan a écrit:En résumé, je veux faire ce qu'il faut pour qu'on ne vienne pas me chercher des poux dans la tête. Pour les projets, j'en ai, mais je préfère mûrir mes idées et me lancer une fois prête, et puis maintenant je veux m'assurer d'obtenir une rémunération. Chez nous, par exemple, accompagner un voyage scolaire = pas de rémunération supplémentaire. Explication : "Bah, le voyage vous est offert. C'est super de voyager gratuitement !"

Je pense que, pour éviter qu'on vienne vous chercher des poux dans la tête, il vaut mieux montrer les dents que courber l'échine. Si vous essayez de plaire, vous n'êtes pas sûr d'y parvenir.
On ne s'investit pas dans des missions ; on accomplit un travail, pour lequel on perçoit un salaire. La position du missionnaire, ça va cinq minutes.

bien dit !

Pareil que d’autres : je suis à temps partiel (Lettres en lycée) depuis plus de dix ans, et pendant ce laps de temps ai été inspectée trois fois et on ne m’a rien reproché (en revanche pas la moindre promotion, vous pensez bien que lorsqu’on n’est «que» très satisfaisante…).

Je fais des choses, oui, celles qui me plaisent. Les autres non.
Les oraux blancs, je les chiffre et j’attends d’avoir le feu vert «oui c’est finançable» avant de finaliser le planning (je suis coordo parce que personne ne veut l’être… et j’aime bien faire le planning). Le jour où on nous dira «non, ya pas d’sou», je refuserai de le faire.