Rimbaud, parcours "émancipations créatrices"

Drôle, sans doute. Mais ça ne va pas chercher bien loin, non ? Un peu facile, comme humour. Qu'y voyez-vous, au-delà du potache ?

Pour ma part, je proposerai très certainement en linéaire "Vénus Anadyomène", "le Mal", le dormeur du val" mais j'aurais souhaité proposer aussi "ma bohème"... il faudra choisir (et choisir c'est renoncer...). Sur le parcours associé, "parfum exotique" ou "une charogne" et "femme noire". En l'occurence, en cursive, je pense proposer Chants d'ombre, pour rebondir sur la proposition quant à la négritude plus haut (mais aussi Ponge et Calligrammes parce que j'aime leur laisser le choix).
L'avantage avec les Cahiers, c'est que j'ai espoir qu'ils le lisent réellement en entier sans se contenter du travail en classe (comme pour les Fleurs qui leur est souvent tombé des mains).

Sur la Vénus anadyomène. Qu'est-ce qui fait que c'est davantage que "Ha ha ha ! La grosse vieille flasque, ce qu'elle est répugnante et ridicule !" ? Est-ce que le rire gras est moins gras parce qu'il est érudit ?

Et pourquoi les élèves n'auraient pas le droit au rire gras poétique ?

C'est incompréhensible pour qui n'a fait ni grec, ni latin : vengeance de potache, à la manière de Vallès.

Bon. Je note deux ou trois choses intéressantes que j'ai trouvées sur "Vénus Anadyomène" :

• Sans doute un peu pontifiant : https://major-prepa.com/culture-generale/venus-anadyomene-rimbaud/
  
• Steve Murphy montre au moins que l'interprétation de ce poème pose problème : https://books.openedition.org/pul/1653
  
• Un collègue qui y voit de la boue transformée en or : https://frantzmuller.fr/wp-content/uploads/2023/02/el-9-venus-anadyomene.pdf
  
• Une tentative pas bête, mais qui me paraît un peu faible, parce que l'enjeu prétendument politique est invoqué de façon peu convaincante : https://www.gloria-lauzanne-cours-de-francais.fr/2022/09/03/analyse-de-v%C3%A9nus-anadyom%C3%A8ne-de-rimbaud/#gsc.tab=0
  

Mais il est vrai que l'interprétation de Délia est celle qui me paraît la plus naturelle, à priori.

Un ulcère à l'anus...
Ne serait-ce pas un chancre syphilitique ?

Oui moi j'ai toujours interprété cet ulcère comme l'indication d'une prostituée qui pratique la sodomie.

sinan a écrit:Oui moi j'ai toujours interprété cet ulcère comme l'indication d'une prostituée qui pratique la sodomie.

Idem

En lecture cursive pour Rimbaud, je me dirige vers :
- Just Kids, de Pattie Smith (autobio)
- L'attrape coeur, de Salinger (récit de fiction)
- Et pourtant je m'élève, de Maya Angelou (poésie)

Izambard a écrit:En lecture cursive pour Rimbaud, je me dirige vers :
- Just Kids, de Pattie Smith (autobio)
- L'attrape coeur, de Salinger (récit de fiction)
- Et pourtant je m'élève, de Maya Angelou (poésie)

En principe, il me semble que la lecture cursive doit appartenir au genre de la poésie. Cela dit, comme la lecture cursive par "objet d'étude" n'a pas à rentrer dans le parcours, il est tout à fait loisible de considérer que les autres rentrent dans les lectures cursives des autres objets d'étude.

NLM76 a écrit:Sur la Vénus anadyomène. Qu'est-ce qui fait que c'est davantage que "Ha ha ha ! La grosse vieille flasque, ce qu'elle est répugnante et ridicule !" ? Est-ce que le rire gras est moins gras parce qu'il est érudit ?

Tout simplement parce que j'aime ce texte et que je pense mieux enseigner les choses qui me plaisent que les autres... C'est aussi un poème qui leur démontre facilement que la poésie, c'est pas le truc chiant et larmoyant qui vient vous parler d'amour. Enfin, parce que j'aime la provocation et leurs réactions entre dégoût et étonnement.

Je le proposerai en lecture complémentaire mais pas d'explication linéaire. Je ne veux pas rentrer dans les détails et je me méfie des élèves qui sont vite choqués par ce que l'enseignant propose...
Pas "de dormeur du val" non plus que les élèves étudient souvent au collège.
J'ai retenu "Le Mal" pour l'instant.

J'étudierai "Roman" et "Ma bohème" en techno. Je ne sais pas encore quelle sera ma troisième E.T en général. ("Vénus" donne envie maintenant, c'est malin.)
Aucune véritable idée pour le parcours et la cursive tant cet intitulé me paraît encore aussi flou que pratique.
Je regrette énormément enfin que le corpus rimbaldien ne s'arrête pas à la période des "Lettres du voyant." : "Voyelles" récolte toujours beaucoup de succès !

La Bécasse a écrit:J'étudierai "Roman" et "Ma bohème" en techno. Je ne sais pas encore quelle sera ma troisième E.T en général. ("Vénus" donne envie maintenant, c'est malin.)
Aucune véritable idée pour le parcours et la cursive tant cet intitulé me paraît encore aussi flou que pratique.
Je regrette énormément enfin que le corpus rimbaldien ne s'arrête pas à la période des "Lettres du voyant." : "Voyelles" récolte toujours beaucoup de succès !

Je compte étudier Rimbaud aussi dans le parcours (je crois que je l'ai déjà écrit a début du fil, d'ailleurs) : on a l'embarras du choix. Les lettres du voyant en document complémentaire, une partie du "bateau ivre", et une illumination ("Aube" en série générale, par exemple). De toute façon, en série générale, c'est ce qui sera le plus intéressant pour faire une dissertation sur le recueil / la poésie de Rimbaud.
Si j'aborde d'autres poèmes / poètes, ce sera en regard des études linéaires, en documents complémentaires.
Bon, pour l'instant, je ne connais pas encore mon futur service, alors je ne commence pas à travailler.

"Roman" en entier, ça passe ? Ce n'est pas trop long ?
J'aime bien aussi "Bal des pendus".

Tivinou a écrit:

La Bécasse a écrit:J'étudierai "Roman" et "Ma bohème" en techno. Je ne sais pas encore quelle sera ma troisième E.T en général. ("Vénus" donne envie maintenant, c'est malin.)
Aucune véritable idée pour le parcours et la cursive tant cet intitulé me paraît encore aussi flou que pratique.
Je regrette énormément enfin que le corpus rimbaldien ne s'arrête pas à la période des "Lettres du voyant." : "Voyelles" récolte toujours beaucoup de succès !

Je compte étudier Rimbaud aussi dans le parcours (je crois que je l'ai déjà écrit a début du fil, d'ailleurs) : on a l'embarras du choix. Les lettres du voyant en document complémentaire, une partie du "bateau ivre", et une illumination ("Aube" en série générale, par exemple). De toute façon, en série générale, c'est ce qui sera le plus intéressant pour faire une dissertation sur le recueil / la poésie de Rimbaud.
Si j'aborde d'autres poèmes / poètes, ce sera en regard des études linéaires, en documents complémentaires.
Bon, pour l'instant, je ne connais pas encore mon futur service, alors je ne commence pas à travailler.

Tu proposerais aussi Rimbaud en cursive ? C'est ça ?

Dorine a écrit:

Tivinou a écrit:

La Bécasse a écrit:J'étudierai "Roman" et "Ma bohème" en techno. Je ne sais pas encore quelle sera ma troisième E.T en général. ("Vénus" donne envie maintenant, c'est malin.)
Aucune véritable idée pour le parcours et la cursive tant cet intitulé me paraît encore aussi flou que pratique.
Je regrette énormément enfin que le corpus rimbaldien ne s'arrête pas à la période des "Lettres du voyant." : "Voyelles" récolte toujours beaucoup de succès !

Je compte étudier Rimbaud aussi dans le parcours (je crois que je l'ai déjà écrit a début du fil, d'ailleurs) : on a l'embarras du choix. Les lettres du voyant en document complémentaire, une partie du "bateau ivre", et une illumination ("Aube" en série générale, par exemple). De toute façon, en série générale, c'est ce qui sera le plus intéressant pour faire une dissertation sur le recueil / la poésie de Rimbaud.
Si j'aborde d'autres poèmes / poètes, ce sera en regard des études linéaires, en documents complémentaires.
Bon, pour l'instant, je ne connais pas encore mon futur service, alors je ne commence pas à travailler.

Tu proposerais aussi Rimbaud en cursive ? C'est ça ?

Non, pas en cursive, mais les EL du parcours seront des poèmes de Rimbaud.
En cursive, je cherche encore, je suis ce fil, à la recherche d'idées.

Ok. 
Moi aussi je suis à court d'idées pour la cursive. Je continue à chercher et je viendrai partager ici si je trouve quelque chose d'intéressant.

Dorine a écrit:"Roman" en entier, ça passe ? Ce n'est pas trop long ?
J'aime bien aussi "Bal des pendus".

Ça fait partie de mes choix avec ma bohème et Vénus anadyomene.

@Nell : je n'ai pas trop bien compris ta réponse. Bien sûr qu'on choisit un peu les poèmes parce qu'on les aime. Mais le dégoût ici, c'est le dégoût de quoi? La provocation, quel sens a-t-elle ? [Et je n'ai pas de réponse sous-entendue !]

Je relis "Première soirée"... est-ce que c'est moi qui ai l'esprit mal tourné, ou l'avant-dernière strophe est vraiment très, très leste ?

Rimbaud a écrit:Monsieur, j'ai deux mots à te dire... "
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien...

Que comprenez vous dans "le reste" ? Certes, l'idée graveleuse qui me vient s'accorde bizarrement avec "dans un baiser"; mais en même temps, je ne vois pas bien ce que ça peut être d'autre, ce reste qu'il lui jette au sein.

Tiens, je me demande si je ne vais pas faire "Sensation": plus c'est court, mieux c'est, dans une optique pédagogique.

NLM76 a écrit:Rimbaud a écrit:
Monsieur, j'ai deux mots à te dire... "
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien...

Pas sûr du sens non plus. Je n'ose y croire en fait. En tout cas, ces magnifiques ellipses et litotes me font penser à celles de "Roman".

– Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire !…

– Ce soir-là…, – vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…

A n'en pas douter, Rimbaud adore les points de suspension, les aposiopèses, et les émois amoureux !

Sur "Vénus Anadyomène", Murphy dit ceci : "Vénus Anadyomène suscite le dégoût du lecteur dans l'objectif de montrer l'horreur de la prostitution et de l'exploitation de la femme." Qu'en pensez-vous ?

NLM76 a écrit:Sur "Vénus Anadyomène", Murphy dit ceci : "Vénus Anadyomène suscite le dégoût du lecteur dans l'objectif de montrer l'horreur de la prostitution et de l'exploitation de la femme." Qu'en pensez-vous ?

Que ce monsieur a bien de l'imagination.

DesolationRow a écrit:

NLM76 a écrit:Sur "Vénus Anadyomène", Murphy dit ceci : "Vénus Anadyomène suscite le dégoût du lecteur dans l'objectif de montrer l'horreur de la prostitution et de l'exploitation de la femme." Qu'en pensez-vous ?

Que ce monsieur a bien de l'imagination.

Que Murphy prête à Rimbaud des intentions bien louables, qu'il n'avait probablement pas. Mais je ne suis pas une spécialiste de Rimbaud.

NLM76 a écrit:@Nell : je n'ai pas trop bien compris ta réponse. Bien sûr qu'on choisit un peu les poèmes parce qu'on les aime. Mais le dégoût ici, c'est le dégoût de quoi? La provocation, quel sens a-t-elle ? [Et je n'ai pas de réponse sous-entendue !]

Je relis "Première soirée"... est-ce que c'est moi qui ai l'esprit mal tourné, ou l'avant-dernière strophe est vraiment très, très leste ?

Rimbaud a écrit:Monsieur, j'ai deux mots à te dire... "
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien...

Que comprenez vous dans "le reste" ? Certes, l'idée graveleuse qui me vient s'accorde bizarrement avec "dans un baiser"; mais en même temps, je ne vois pas bien ce que ça peut être d'autre, ce reste qu'il lui jette au sein.

Tiens, je me demande si je ne vais pas faire "Sensation": plus c'est court, mieux c'est, dans une optique pédagogique.

Pour moi, il plonge tout simplement sa tête et ses paroles se perdent dans les seins de la jeune fille : version soft...