Un EC de Paris 8 coupable de plagiat

Il est incompréhensible qu’il n’ait pas été renvoyé en effet. C’est d’autant plus écœurant qu’il s’agit du travail d’une femme qui a été découragée de poursuivre dans la recherche par des hommes qui se sont attribué son travail.

@Dandelion
On sait très bien ce qui ce serait passé aux USA pour des faits comme cela. Il aurait été renvoyé et il aurait peut-être du rendre des comptes à la justice.

Czar a écrit:

@Ergo

Ergo a écrit:
Après, ces sections disciplinaires, c'est quand même des gens non formés dans la plupart des universités (je me demande si certaines offrent des formations, pas la mienne en tout cas), sachant aussi l'historique des sanctions revues à la baisse en appel -- et des procédures fort longues pour des résultats souvent scandaleux.

Dans mon université, il y avait toujours un professeur / maitre de conf en droit dans la section disciplinaire.
De mon temps, on m'avait également informé que la commission d'appel du CNESER était assez indulgente et qu'un jugement de l'université cassé par le CNESER cela faisait peu sérieux.

Personne de droit ici. Tout est évidemment encadré par le service juridique, qui est là pour les réunions, mais je trouve qu'une formation ne ferait pas de mal quand même.

Rien ne va, dans ces affaires à l'université -- c'est un truc de plus qui met du temps à mourir dans ce système (et qui sort sept ans après la thèse, cinq ans après l'ouvrage).

Fatras a écrit:@Dandelion
On sait très bien ce qui ce serait passé aux USA pour des faits comme cela. Il aurait été renvoyé et il aurait peut-être du rendre des comptes à la justice.

Oui, et le livre ne serait plus en vente, après un déluge de commentaires négatifs sur Amazon. Là c’est un peu circulez y’a rien à voir. C’est la triple peine pour l’étudiante qui a renoncé à la recherche, s’est vu voler son travail et n’a maintenant pas droit à un minimum de justice.
Je ne comprends pas que ni l’éditeur ni l’université ne craignent pour leur image. C’est affligeant.

Petit saut outre-Rhin :

• Annette Schavan, ministre de l'éducation sous Merkel :
  

Libération a écrit:
Une ministre allemande déchue de son doctorat pour plagiat
Annette Schavan, en charge de l'Education, est la deuxième ministre de Merkel touchée par un scandale de ce type.

L'Université de Düsseldorf (ouest) a annoncé mardi soir qu'elle lui retirait le titre de docteur décerné il y a 33 ans, après avoir constaté qu'elle avait «systématiquement et délibérément» triché en écrivant sa thèse de philosophie.

https://www.liberation.fr/planete/2013/02/06/une-ministre-allemande-dechue-de-son-doctorat-pour-plagiat_879785/

• Karl-Theodor zu Guttenberg, ministre de la défense sous Merkel :
  

Wikipedia a écrit:En février 2011, il est accusé de plagiat dans sa thèse doctorale car il aurait recopié notamment une partie d'un article publié en 2003 par le NZZ am Sonntag, ce qui pourrait conduire à la perte de son doctorat de droit. Il annonce, le 18 février, renoncer « temporairement » à son titre de docteur en droit, le temps que l'université de Bayreuth procède à ses investigations, tandis que deux plaintes ont été déposées auprès du parquet de la ville en lien avec cette affaire. Un site Internet participatif a même été ouvert, sur lequel les internautes identifient les passages et/ou pages litigieux. Il finit par demander la révocation de sa thèse pour « fautes graves » le 21 février, soit quatre jours seulement après le début du scandale. Deux jours plus tard, l'université, après évaluation, lui retire son titre de docteur, estimant que la thèse « n'a pas donné lieu à un travail scientifique correct », selon son président. L'analyse « mettra finalement en évidence 1202 plagiats de 132 sources, soit 10 298 lignes plagiées sur les quelque 16 500 que compte l'ouvrage», d'après Christian Bouchindhomme, traducteur d'un ouvrage de Habermas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Karl-Theodor_zu_Guttenberg

Le tout avec ce désagréable sentiment que "ce n'est pas si grave", sous entendu que ce genre de situation est habituel. Ce n'est pas de chance, un c'est fait avoir mais vu que tout le monde fait pareil on ne vas pas sanctionner lourdement pour si peu... on lui tape sur les doigts pour dire pour la galerie mais en interne tout le monde se montre indulgent.

Si l’article dit vrai et que le plagiaire a copié mot pour mot la thèse, il ne devait guère craindre de se faire prendre. Cela me rappelle un groupe d’étudiants qui avait repris le travail d’étudiants d’une année précédente et avaient omis de changer les noms et l’année sur la diapo du PowerPoint.
Ce qui me surprend, c’est que la High School de ma fille utilisait un outil de détection du plagiat: les éditeurs et les universités ne le font pas?

Il y a visiblement deux choses ici si l'on en croit les articles sur le sujet : une HDR (Contribution à l'amélioration de la qualité de routage et à la sécurisation des applications type RCSF) reprise en grande partie de la thèse de l'étudiante (Approches de routage adaptatif pour l'optimisation de la consommation énergétique dans les applications type RCSF) dirigée par le MCF qui l'a codirigée. C'est cela qui a donné lieu à cette sanction "bienveillante" et il est incroyable qu'on ne revienne pas sur l'HDR en elle-même. D'autre part la publication d'un livre copublié par les deux directeurs de thèse (le MCF en question et un PR qui dirige le laboratoire dont est membre le MCF à Paris 8) de l'étudiante, et qui, d'après les articles, est un plagiat total de la thèse (thèse qui est visible en ligne : https://www.theses.fr/2015PA080077 ). L'étudiante semble se demander si elle doit porter plainte, j'espère qu'elle le fera car si le plagiat (la contrefaçon en droit) est caractérisée, c'est une infraction claire du code de la propriété intellectuelle et qui semble concerner les deux codirecteurs.
Très étonnant que cette affaire ait fait aussi peu de bruit, que la présidence de l'université ou une instance supérieure ne mette pas son nez là dedans car une affaire de plagiat aussi grossière, tant pour une HDR que pour la publication d'un ouvrage, de deux codirecteurs de recherche, c'est quand même un scandale. Je n'y connais rien à l'informatique à l'université et sans doute cela se produit-il ailleurs hélas, mais j'ai dû mal à voir comment un plagiat aussi grossier (une photocopie mot pour mot de la thèse) pourrait passer en histoire par exemple, et surtout sans aucune réaction.

Laotzi a écrit:
Très étonnant que cette affaire ait fait aussi peu de bruit, que la présidence de l'université ou une instance supérieure ne mette pas son nez là dedans car une affaire de plagiat aussi grossière, tant pour une HDR que pour la publication d'un ouvrage, de deux codirecteurs de recherche, c'est quand même un scandale. Je n'y connais rien à l'informatique à l'université et sans doute cela se produit-il ailleurs hélas, mais j'ai dû mal à voir comment un plagiat aussi grossier (une photocopie mot pour mot de la thèse) pourrait passer en histoire par exemple, et surtout sans aucune réaction.

Pareil.
La seule explication que je vois est la corruption.

Le professeur pille son étudiant o son assistant. Pratique hélas très répandue ; dans la Vie mode d'emploi Georges Perec la détaille longuement. Jérôme Lejeune s'est approprié les travaux de Marthe Gautier; Le scandale, c'est l'omerta.