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- CataphracteNiveau 1
Bonsoir à tous,
Je parlais, le WE dernier, avec deux amis enseignants. Alors que nous discutions de ce que pourrait être « un bon prof », l’un d’eux m’a très sérieusement répondu que le « bon prof » était celui qui était capable d’arriver en classe et d’improviser des cours sur les thèmes du programme. Il m’a expliqué avoir, par exemple, improvisé, avec succès, la plupart des ses cours d’histoire et de géo car il en maîtrisait tous les tenants et les aboutissants.
Moi qui suis du genre à préparer longuement mes séances (ne serait-ce que pour potasser des points qui ne me seraient pas familiers), je ne sais trop quoi penser de cela. Dans une interview récente, des « professeurs médiatisés » comme Chiche et Brighelli soutenaient la même idée que mon ami.
Ces gens sont-ils des génies, capables de parler, au débotté, sans notes, et sans commettre d’impair, de Don Juan ou de Platon ou ne s’agit-il que de posture ?
Je parlais, le WE dernier, avec deux amis enseignants. Alors que nous discutions de ce que pourrait être « un bon prof », l’un d’eux m’a très sérieusement répondu que le « bon prof » était celui qui était capable d’arriver en classe et d’improviser des cours sur les thèmes du programme. Il m’a expliqué avoir, par exemple, improvisé, avec succès, la plupart des ses cours d’histoire et de géo car il en maîtrisait tous les tenants et les aboutissants.
Moi qui suis du genre à préparer longuement mes séances (ne serait-ce que pour potasser des points qui ne me seraient pas familiers), je ne sais trop quoi penser de cela. Dans une interview récente, des « professeurs médiatisés » comme Chiche et Brighelli soutenaient la même idée que mon ami.
Ces gens sont-ils des génies, capables de parler, au débotté, sans notes, et sans commettre d’impair, de Don Juan ou de Platon ou ne s’agit-il que de posture ?
- SeismiMineNiveau 5
> Ces gens sont-ils des génies, capables de parler, au débotté, sans notes, et sans commettre d’impair, de Don Juan ou de Platon ou ne s’agit-il que de posture ?
Il faudrait voir ce qu'ils entendent par "improvisé avec succès". S'il s'agit de trouver de quoi déblater durant 1h avec une classe qui reste paisible, il n'y a pas besoin d'être un grand spécialiste pour faire cela. Et cela n'indique rien sur le degré d'écoute et de compréhension des élèves.
Quand j'avais en fac/ENS des profs qui justement venaient les mains dans les poches en cours et racontaient ce qui leur passait par la tête ou recopiait un livre, le comportement qui nous venait rapidement était de vacquer à d'autres occupations. Le cours avançait peu, ou n'importe comment, ou bien de façon inintéressante.
L'enseignant au tableau pouvait donc bien se dire que son cours était "suffisant" ou "bon", puisque pas de réactions particulières de l'audience.
Il ne faut jamais oublier que le bagou, même s'il paraît joli et spontané, n'est pas quelque chose de très utile pour faire un cours que les élèves vont arriver à suivre et à comprendre. Mais bon ce genre de comportement est plutôt ce qui est encensé par le ministère (cf. Grantoral, épreuve d'entretien au capes, recrutement des contractuels,..)
Il faudrait voir ce qu'ils entendent par "improvisé avec succès". S'il s'agit de trouver de quoi déblater durant 1h avec une classe qui reste paisible, il n'y a pas besoin d'être un grand spécialiste pour faire cela. Et cela n'indique rien sur le degré d'écoute et de compréhension des élèves.
Quand j'avais en fac/ENS des profs qui justement venaient les mains dans les poches en cours et racontaient ce qui leur passait par la tête ou recopiait un livre, le comportement qui nous venait rapidement était de vacquer à d'autres occupations. Le cours avançait peu, ou n'importe comment, ou bien de façon inintéressante.
L'enseignant au tableau pouvait donc bien se dire que son cours était "suffisant" ou "bon", puisque pas de réactions particulières de l'audience.
Il ne faut jamais oublier que le bagou, même s'il paraît joli et spontané, n'est pas quelque chose de très utile pour faire un cours que les élèves vont arriver à suivre et à comprendre. Mais bon ce genre de comportement est plutôt ce qui est encensé par le ministère (cf. Grantoral, épreuve d'entretien au capes, recrutement des contractuels,..)
- A TuinVénérable
SeismiMine a écrit:
Il ne faut jamais oublier que le bagou, même s'il paraît joli et spontané, n'est pas quelque chose de très utile pour faire un cours que les élèves vont arriver à suivre et à comprendre.
J'avais eu un tel professeur, en espagnol au lycée.
Concrètement, pendant et après coup c'était une purge sans nom, et j'étais pourtant très scolaire : il me fallait prendre des notes en classe pour trier les infos utiles de tout le reste (sa vie racontée), et ensuite, il me fallait deux à trois heures en autonomie chez moi pour restituer quelque chose qui puisse ressembler à une trace écrite à même d'être apprise et restituée pour un oral de bac.
Il m'a fait perdre un temps de fou à l'extérieur pour réagencer tout, à cause de sa vie racontée.
Je ne pense pas que les élèves de maintenant aillent s'ennuyer à faire la même chose sur leur temps libre. Je parle d'une époque où il n'y avait pas le téléphone portable, les jeux vidéo open bar, et internet ou les réseaux.
- Cléopatra2Guide spirituel
Raconter sa vie ça n'est pas improviser un cours. On peut tout à fait improviser un cours sans tomber dans le magistral avec de l'expérience, mais il faut avoir des supports, type manuel et une "banque mentale" d'exercices ou de tâches complexes à faire faire assez développée. Donc des choses qui viennent avec le temps et la pratique.
Mais l'improvisation comme présentée plus haut je ne sais pas.
Mais l'improvisation comme présentée plus haut je ne sais pas.
- JEMSGrand Maître
Il m'est impossible d'improviser un cours. Psychologiquement, je n'y arrive pas. J'ai besoin d'anticiper (trop) à savoir lever les objections, prévenir les difficultés et mettre en place les briques pour les évaluer. Je conçois des séquences dans leur entièreté, d'un seul jet la plupart du temps. J'ai besoin d'une maîtrise totale sur les points abordés, c'est vital et épuisant car, dans certaines circonstances, je suis complètement frustré de ne pas parvenir aux objectifs.
- cléliaFidèle du forum
Je suis d'accord avec Cléopatra2. Avec un bon manuel que je maîtrise, je suis capable d'improviser un cours en collège (sur un texte, un point de langue, un travail de rédaction).
Ce qui me gêne, c'est la dimension systématique. Mes cours ne sont pas une succession de conférences ou de leçons. L'ensemble est organisé, structuré. Je ne distribue pas juste des connaissances. Être capable de parler sans notes de Platon, Don Juan ou des espaces de production est une chose. Faire cours en collège ou en lycée est un peu plus que ça, me semble-t-il.
Cataphracte a écrit: Il m’a expliqué avoir, par exemple, improvisé, avec succès, la plupart des ses cours d’histoire et de géo car il en maîtrisait tous les tenants et les aboutissants.
Ce qui me gêne, c'est la dimension systématique. Mes cours ne sont pas une succession de conférences ou de leçons. L'ensemble est organisé, structuré. Je ne distribue pas juste des connaissances. Être capable de parler sans notes de Platon, Don Juan ou des espaces de production est une chose. Faire cours en collège ou en lycée est un peu plus que ça, me semble-t-il.
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- TangledingGrand Maître
Je vois quand même une certaine incohérence entre "improviser" et "maîtriser parfaitement l'objet enseigné".
Ensuite il y a une différence entre improviser et ne pas avoir besoin de notes pour donner un cours.
Je travaille sans notes en littérature, pour autant je n'improvise pas. Je connais parfaitement le texte étudié et je sais à l'avance quels aspects je veux faire apparaitre par l'analyse.
Dans les faits j'aimerais pouvoir suivre une trame pré écrite mais j'en suis incapable. Les séances que je prépare le plus à l'écrit, celles de mes inspections, ne se passent pas plus efficacement que les autres. Alors que j'y ai consacré un temps totalement incompatible avec un edt à temps complet. Après ces séances d'inspection j'ai des élèves qui viennent discrètement me voir et me demandent pourquoi j'ai "bugué" en cours, pourquoi je n'ai pas fait comme d'habitude. Et ces séances ne donnent pas de meilleur résultat que les autres alors que mes élèves sont beaucoup plus attentifs et désireux de faire bonne impression qu'en condition usuelle. Elles sont donc particulièrement inefficaces en réalité.
Pour l'anecdote, les élèves éloignés des attentes scolaires me demandent souvent : "Comment vous savez tout ça par cœur ?" Ce qui amuse beaucoup les élèves maîtrisant les codes des apprentissages. Sachant que j'explicite ma méthode d'enseignement aussi bien auprès des élèves que des parents.
Je fais d'ailleurs remarquer aux élèves que 90% de ce qui se trouve dans leur cahier sort de leurs cerveaux. Ce qu'ils ne contestent évidemment pas.
Finalement l'essentiel de mon cours est la pratique d'analyse faite en classe par la classe, sous ma direction. Je suis plutôt dirigiste s'agissant des objectifs et plutôt souple sur les moyens d'y parvenir.
D'ailleurs c'est ce qui m'a plu dans les cours de didactique d'un professeur de Sévigné assez connu, qui bosse à peu près comme cela. Des camarades de promo lui reprochaient d'improviser alors qu'il avait conçu les dossiers en piochant dans sa bibliothèque. C'était un contresens total.
Pour revenir au cœur du sujet, je n'improvise pas et je ne pense pas que l'on puisse improviser un cours sans avoir fait en sorte de maîtriser son objet. Ce qui signifie qu'on n'improvise pas, même si cela peut donner cette impression à des personnes étrangères à la didactique de l'objet étudié.
Ensuite il y a une différence entre improviser et ne pas avoir besoin de notes pour donner un cours.
Je travaille sans notes en littérature, pour autant je n'improvise pas. Je connais parfaitement le texte étudié et je sais à l'avance quels aspects je veux faire apparaitre par l'analyse.
Dans les faits j'aimerais pouvoir suivre une trame pré écrite mais j'en suis incapable. Les séances que je prépare le plus à l'écrit, celles de mes inspections, ne se passent pas plus efficacement que les autres. Alors que j'y ai consacré un temps totalement incompatible avec un edt à temps complet. Après ces séances d'inspection j'ai des élèves qui viennent discrètement me voir et me demandent pourquoi j'ai "bugué" en cours, pourquoi je n'ai pas fait comme d'habitude. Et ces séances ne donnent pas de meilleur résultat que les autres alors que mes élèves sont beaucoup plus attentifs et désireux de faire bonne impression qu'en condition usuelle. Elles sont donc particulièrement inefficaces en réalité.
Pour l'anecdote, les élèves éloignés des attentes scolaires me demandent souvent : "Comment vous savez tout ça par cœur ?" Ce qui amuse beaucoup les élèves maîtrisant les codes des apprentissages. Sachant que j'explicite ma méthode d'enseignement aussi bien auprès des élèves que des parents.
Je fais d'ailleurs remarquer aux élèves que 90% de ce qui se trouve dans leur cahier sort de leurs cerveaux. Ce qu'ils ne contestent évidemment pas.
Finalement l'essentiel de mon cours est la pratique d'analyse faite en classe par la classe, sous ma direction. Je suis plutôt dirigiste s'agissant des objectifs et plutôt souple sur les moyens d'y parvenir.
D'ailleurs c'est ce qui m'a plu dans les cours de didactique d'un professeur de Sévigné assez connu, qui bosse à peu près comme cela. Des camarades de promo lui reprochaient d'improviser alors qu'il avait conçu les dossiers en piochant dans sa bibliothèque. C'était un contresens total.
Pour revenir au cœur du sujet, je n'improvise pas et je ne pense pas que l'on puisse improviser un cours sans avoir fait en sorte de maîtriser son objet. Ce qui signifie qu'on n'improvise pas, même si cela peut donner cette impression à des personnes étrangères à la didactique de l'objet étudié.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- CasparProphète
Improviser complètement non, digresser ou ne pas faire exactement ce qui était prévu oui. Ce qui peut également arriver s'il y a un imprévu: oubli de photocopies ou clé USB, vidéo-projecteur ou enceintes en panne etc
Il m'arrive de raconter des anecdotes personnelles mais toujours en rapport avec me cours: par exemple mes expériences dans les pays anglophones, un lieu que j'ai visité...
J'avais une professeure d'espagnol au lycée qui passait son temps à raconter sa vie et à se plaindre qu'elle n'arrivait pas à obtenir sa mutation à Trifouillis-les-Oies, c'était très pénible. En plus elle avait prédit que j'aurais 14 au bac et j'ai eu 17, et bim.
Il m'arrive de raconter des anecdotes personnelles mais toujours en rapport avec me cours: par exemple mes expériences dans les pays anglophones, un lieu que j'ai visité...
J'avais une professeure d'espagnol au lycée qui passait son temps à raconter sa vie et à se plaindre qu'elle n'arrivait pas à obtenir sa mutation à Trifouillis-les-Oies, c'était très pénible. En plus elle avait prédit que j'aurais 14 au bac et j'ai eu 17, et bim.
- NanouVNiveau 6
Je peux travailler sans note ni manuel, mais je ne crois pas qu'improviser est le verbe qui convient...
Je peux donner une leçon de grammaire que je connais par cœur, des exercices qui collent à cette leçon, mais c'est le fruit d'un long travail d'apprentissage et de répétition. Je prépare mes progressions en juillet et je sais quels objectifs je veux que mes élèves atteignent.
Je peux donner une leçon de grammaire que je connais par cœur, des exercices qui collent à cette leçon, mais c'est le fruit d'un long travail d'apprentissage et de répétition. Je prépare mes progressions en juillet et je sais quels objectifs je veux que mes élèves atteignent.
- DanskaProphète
Caspar a écrit:Improviser complètement non, digresser ou ne pas faire exactement ce qui était prévu oui. Ce qui peut également arriver s'il y a un imprévu: oubli de photocopies ou clé USB, vidéo-projecteur ou enceintes en panne etc.
Pareil, et je n'ai quasiment jamais de notes avec moi pour faire cours, mais ce n'est pas ce que j'appelle "improviser la plupart de ses cours"
Improviser vraiment la majeure partie du temps en étant un miminum efficace, je ne vois pas comment c'est possible : il faut bien que les élèves aient au minimum des supports de travail ou des exercices sur lesquels s'entraîner, ce qui nécessite de les avoir préparés avant (même si c'est juste en repérant des supports intéressants dans le manuel). Si improviser consiste à parler pendant une ou deux heures sans interruption, je doute de l'efficacité de la chose.
Et de façon plus générale c'est assez surprenant d'en faire un critère pour repérer un "bon prof" : dans quel métier on reconnaît un bon professionnel à sa capacité à faire son travail les mains dans les poches et sans préparation ?
- mimiNiveau 9
Je sais parfaitement où je vais sur une séquence entière au jour près. J'essaie de la construire avec une progression cohérente qui me permettra, en théorie, à arriver à des évaluations réussies.
Ca ne m'empêche pas d"improviser" en cours parce que je n'avais pas prévu telle difficulté collective ou telle réaction positive sur un texte qui me permet de les accrocher.
Ex récent.On travaille sur N York en ce moment,j'ai fait 10 minutes de " my life mon émerveillement "pour leur dire à quel point la ville m'a marquée.
Je ne pense pas avoir perdu ni mon temps, ni le leur.
Plus qu'improvisation, je dirais "souplesse," donc et réactivité aux élèves.
Ca ne m'empêche pas d"improviser" en cours parce que je n'avais pas prévu telle difficulté collective ou telle réaction positive sur un texte qui me permet de les accrocher.
Ex récent.On travaille sur N York en ce moment,j'ai fait 10 minutes de " my life mon émerveillement "pour leur dire à quel point la ville m'a marquée.
Je ne pense pas avoir perdu ni mon temps, ni le leur.
Plus qu'improvisation, je dirais "souplesse," donc et réactivité aux élèves.
- lene75Prophète
Caspar a écrit:Improviser complètement non, digresser ou ne pas faire exactement ce qui était prévu oui.
+1
Tout dépend de ce qu'on appelle "improviser", et de ce qu'on appelle "un cours". Oui, je peux rebondir sur ce qu'a dit un élève l'espace d'une séance de cours, d'une heure de cours, à condition qu'on ne me change pas mes programmes trop souvent, à condition d'avoir le temps de compléter et de réactiver régulièrement mes connaissances, ce qui demande un gros boulot, à condition d'avoir en tête la totalité du programme pour savoir comment raccrocher ça au cours, bref, à condition d'un travail colossal en amont, ce que je n'appelle pas pour ma part "improviser". Mais une heure de cours n'est pas un cours. Un cours, c'est le machin construit, progressif, pensé, qui se déroule sur l'année et qui se subdivise en chapitres, qu'à la limite on peut appeler des cours si on veut, mais qui ne durent pas une heure.
Je vois mal comment je pourrais improviser le cours de l'année ou même un chapitre complet. Comme ça a été dit plus haut, il faut anticiper la progression, ajuster régulièrement au temps dont on dispose pour couvrir à peu près le programme sur l'année, programmer des évaluations en nombre suffisant pour chaque trimestre, et puis, il faut bien que le cours ait une structure qui se tienne. OK je peux improviser pendant 1h sur Platon, et il m'arrive de le faire quand un élève pose une question qui fait que - enfin avec certaines classes et certains élèves, parce que ce sont aussi les moments où on a le plus de chances de perdre la classe si on n'y prête pas assez attention. Mais il faut bien que je me demande à un moment ou à un autre comment intégrer ça à mon argumentation générale. Qui arrive à improviser de bout en bout un cours rigoureusement construit qui se déploie sur plusieurs semaines et donne suffisamment de connaissances aux élèves pour qu'ils soient armés pour l'épreuve ? Même s'il m'arrive de modifier le titre d'une partie, d'en sauter une ou d'en ajouter une, je ne peux pas débarquer sans plan de cours, sans savoir à l'avance où je vais et par où je passe pour y aller ; même s'il m'arrive de penser à un texte auquel je n'avais pas pensé et de dire aux élèves que je le leur donnerai au prochain cours ou au contraire d'avoir photocopié un texte qu'on ne verra finalement pas, je ne peux pas arriver les mains dans les poches. Il faut bien que j'aie prévu des textes à distribuer sur lesquels on va travailler, que j'aie anticipé de les photocopier, etc., que je leur aie donné les connaissances A pour qu'ils puissent comprendre les contenus B, etc.
Je me souviens, mon année de stage, d'une redoublante, qui avait déjà eu un stagiaire l'année précédente, et qui s'amusait, par provocation, quand les élèves me posaient des questions, à dire à haute voix : "Mais arrête, elle ne peut pas te répondre, elle est stagiaire, elle n'a pas encore préparé le prochain chapitre." C'est la vérité. Elle avait raison. Je ne peux vraiment me permettre d'improviser que si je maîtrise parfaitement le déroulé de mon cours. C'est donc tout sauf de l'improvisation. Ça demande beaucoup de travail en amont, donc pour le mythe du prof qui arriverait les mains dans les poches, ferait ses 18h de cours et n'aurait rien à faire en dehors quand il a un peu de bouteille, mythe qui transpire de ces propos, on repassera.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- cit6Niveau 7
C'est marrant car j'ai eu justement cette année une remarque/question d'un de mes élèves de Terminale: "Mais, madame, tout ce que vous écrivez au tableau (j'écris beaucoup à la fin de l'heure), vous improvisez?", l'intonation étant plutôt admirative . J'ai expliqué que oui, ce que j'écris précisément n'est pas préparé à l'avance et que cela vient de ce que eux ont dit en classe (LV) sur le document. Et c'est vrai que même si j'ai une idée claire de ma progression sur l'année et des points importants que les élèves doivent retenir sur un document, je n'ai, le plus souvent, rien d'écrit à l'avance. Il m'arrive même parfois (surtout pour les CO) d'étudier en cours un nouveau document que je viens à peine de voir/lire: donc là, la part d'improvisation peut-être assez grande. Je peux aussi complètement improviser un rappel d'un point de grammaire.
Mais en règle générale, le choix des documents et de l'ordre dans lequel je les travaille dans une séquence n'est pas du tout improvisé et même mûrement réfléchi, même si je l'écris rarement quelque part (je l'ai fait pour les inspections, bien sûr). J'avoue que je m'appuie beaucoup sur ma mémoire, même si elle commence un peu à flancher avec l'âge .
Il m'est arrivé une fois d'avoir dû faire un cours totalement improvisé: les élèves avaient eu une sortie annulée au dernier moment, ils n'avaient pas leurs affaires et moi je n'avais pas les documents pour leur classe. Et c'était à l'époque où il n'y avait pas encore d'ordinateur/video projecteur dans toutes les salles de classe. Je m'en suis sortie en improvisant des jeux et exercices en rapport avec le vocabulaire et les points de grammaire étudiés avant.
Quant aux anecdotes personnelles, comme Caspar, c'est uniquement celles en rapport avec le cours (expériences dans les pays étrangers où j'ai vécu/que j'ai visités).
Cit6.
Mais en règle générale, le choix des documents et de l'ordre dans lequel je les travaille dans une séquence n'est pas du tout improvisé et même mûrement réfléchi, même si je l'écris rarement quelque part (je l'ai fait pour les inspections, bien sûr). J'avoue que je m'appuie beaucoup sur ma mémoire, même si elle commence un peu à flancher avec l'âge .
Il m'est arrivé une fois d'avoir dû faire un cours totalement improvisé: les élèves avaient eu une sortie annulée au dernier moment, ils n'avaient pas leurs affaires et moi je n'avais pas les documents pour leur classe. Et c'était à l'époque où il n'y avait pas encore d'ordinateur/video projecteur dans toutes les salles de classe. Je m'en suis sortie en improvisant des jeux et exercices en rapport avec le vocabulaire et les points de grammaire étudiés avant.
Quant aux anecdotes personnelles, comme Caspar, c'est uniquement celles en rapport avec le cours (expériences dans les pays étrangers où j'ai vécu/que j'ai visités).
Cit6.
- IridianeFidèle du forum
En fait il me semble que ce qui est important, quand on prépare un cours, surtout dans le secondaire et encore plus avec une classe remuante, c’est de bien préparer ses supports de cours et de bien penser à l’avance les consignes des exercices / activités. Cela, à mon avis, ne s’improvise pas, sauf cas exceptionnel (il arrive à tout le monde d’arriver à l’arrache sur un cours pour x ou y raison).
En revanche, pour le contenu notionnel lui-même, comme l’ont dit plusieurs personnes avant moi, je n’ai guère besoin d’une trace écrite, sauf pour les cours très exigeants : pour ma part, je reste un peu accrochée à mon papier pour un cours de grammaire à destination des agrégatifs tant je crains de me planter à certains moments
De façon générale (et j’enseigne à la fac) j’essaie de préparer bien l’avance ma progression et mes supports (textes, documents) et une fois devant les élèves je commente les supports en question, en apportant quand c’est nécessaire un ensemble de connaissances supplémentaires, qui me passent pas l’esprit au moment où je parle, du genre « à ce propos il faut savoir que … » et là en effet j’improvise. Mais c’est ce qui fait pour moi le plaisir des cours. Ceci dit, si je devais retourner dans le secondaire, je préparerais sans doute plus de choses à l’écrit comme certaines définitions à dicter.
En revanche, pour le contenu notionnel lui-même, comme l’ont dit plusieurs personnes avant moi, je n’ai guère besoin d’une trace écrite, sauf pour les cours très exigeants : pour ma part, je reste un peu accrochée à mon papier pour un cours de grammaire à destination des agrégatifs tant je crains de me planter à certains moments
De façon générale (et j’enseigne à la fac) j’essaie de préparer bien l’avance ma progression et mes supports (textes, documents) et une fois devant les élèves je commente les supports en question, en apportant quand c’est nécessaire un ensemble de connaissances supplémentaires, qui me passent pas l’esprit au moment où je parle, du genre « à ce propos il faut savoir que … » et là en effet j’improvise. Mais c’est ce qui fait pour moi le plaisir des cours. Ceci dit, si je devais retourner dans le secondaire, je préparerais sans doute plus de choses à l’écrit comme certaines définitions à dicter.
- PrezboGrand Maître
Je ne pense pas être un génie, mais il m'arrive souvent d'improviser un cours. Ensuite, comme l'on dit plusieurs intervenants, il faut se mettre d'accord sur ce que veut dire improviser. Cela ne signifie pas raconter sa vie, disserter librement sur le programme ou lire le manuel, comme un musicien qui improvise ne joue pas au hasard.
En maths, dès lors que l'on maîtrise bien le programme (ce qui est, ou devrait être, je pense le cas pour un professeur bien formé au bout de quelques années) et que l'on a une idée claire des points clefs et de ceux qui posent difficulté aux élèves (ce qui vient avec un peu d'expérience), il est honnêtement possible de rédiger son cours en direct à partir d'un trame gardée en mémoire. Je le fait un peu moins depuis quelques années parce que j'ai fini par rédiger un essentiel de cours que je donne aux élèves au lieu de leur faire tout écrire (je rédige encore en direct les démonstrations, les exemples, les corrections d’exercices, avec pas mal de variations et de digressions), mais je ne suis même pas sûr d'avoir beaucoup gagné en faisant ainsi (je l'ai fait surtout pour m'aligner sur les pratiques générales et ne pas perdre les élèves). On gagne un peu de temps à la copie (et encore), mais ceux qui avaient du mal à prendre des notes sont bien souvent les mêmes que ceux qui perdent les fiches ou ne les classent pas dans l'ordre, et n'ont de toute façon pas le réflexe d'aller les relire.
Pour le exercices, je m'appuie beaucoup sur le manuel, j'ai des parcours plus ou moins différenciés sans que j'ai besoin de le formaliser avec des fiches de prép rédigées au quart de poil (tout le monde doit avoir vu tel et tel exercices dont je détaille la correction, j'envoie les bons sur tel exercice supplémentaire), mais je peux très bien changer en cours de route et partir sur autre chose si je sens une difficulté ou un blocage de la classe.
Les séances préparées à la virgule près sont rarement celles qui se passent le mieux, on y est trop rigide et peu naturel au lieu de s'adapter au risque de la classe. S'épuiser en préparation, c'est bien souvent être moins en forme en classe. Les séances hyper-détaillées et théorisées comme on les montre en INSPE sont peut-être utile en exemple pour favoriser la réflexion en amont sur ce qu'on attend de l'enseignant et des élèves, mais à proscrire dans la pratique quotidienne.
En maths, dès lors que l'on maîtrise bien le programme (ce qui est, ou devrait être, je pense le cas pour un professeur bien formé au bout de quelques années) et que l'on a une idée claire des points clefs et de ceux qui posent difficulté aux élèves (ce qui vient avec un peu d'expérience), il est honnêtement possible de rédiger son cours en direct à partir d'un trame gardée en mémoire. Je le fait un peu moins depuis quelques années parce que j'ai fini par rédiger un essentiel de cours que je donne aux élèves au lieu de leur faire tout écrire (je rédige encore en direct les démonstrations, les exemples, les corrections d’exercices, avec pas mal de variations et de digressions), mais je ne suis même pas sûr d'avoir beaucoup gagné en faisant ainsi (je l'ai fait surtout pour m'aligner sur les pratiques générales et ne pas perdre les élèves). On gagne un peu de temps à la copie (et encore), mais ceux qui avaient du mal à prendre des notes sont bien souvent les mêmes que ceux qui perdent les fiches ou ne les classent pas dans l'ordre, et n'ont de toute façon pas le réflexe d'aller les relire.
Pour le exercices, je m'appuie beaucoup sur le manuel, j'ai des parcours plus ou moins différenciés sans que j'ai besoin de le formaliser avec des fiches de prép rédigées au quart de poil (tout le monde doit avoir vu tel et tel exercices dont je détaille la correction, j'envoie les bons sur tel exercice supplémentaire), mais je peux très bien changer en cours de route et partir sur autre chose si je sens une difficulté ou un blocage de la classe.
Les séances préparées à la virgule près sont rarement celles qui se passent le mieux, on y est trop rigide et peu naturel au lieu de s'adapter au risque de la classe. S'épuiser en préparation, c'est bien souvent être moins en forme en classe. Les séances hyper-détaillées et théorisées comme on les montre en INSPE sont peut-être utile en exemple pour favoriser la réflexion en amont sur ce qu'on attend de l'enseignant et des élèves, mais à proscrire dans la pratique quotidienne.
- DanskaProphète
Prezbo a écrit:Je ne pense pas être un génie, mais il m'arrive souvent d'improviser un cours. Ensuite, comme l'on dit plusieurs intervenants, il faut se mettre d'accord sur ce que veut dire improviser. Cela ne signifie pas raconter sa vie, disserter librement sur le programme ou lire le manuel, comme un musicien qui improvise ne joue pas au hasard.
En maths, dès lors que l'on maîtrise bien le programme (ce qui est, ou devrait être, je pense le cas pour un professeur bien formé au bout de quelques années) et que l'on a une idée claire des points clefs et de ceux qui posent difficulté aux élèves (ce qui vient avec un peu d'expérience), il est honnêtement possible de rédiger son cours en direct à partir d'un trame gardée en mémoire. Je le fait un peu moins depuis quelques années parce que j'ai fini par rédiger un essentiel de cours que je donne aux élèves au lieu de leur faire tout écrire (je rédige encore en direct les démonstrations, les exemples, les corrections d’exercices, avec pas mal de variations et de digressions), mais je ne suis même pas sûr d'avoir beaucoup gagné en faisant ainsi (je l'ai fait surtout pour m'aligner sur les pratiques générales et ne pas perdre les élèves). On gagne un peu de temps à la copie (et encore), mais ceux qui avaient du mal à prendre des notes sont bien souvent les mêmes que ceux qui perdent les fiches ou ne les classent pas dans l'ordre, et n'ont de toute façon pas le réflexe d'aller les relire.
Pour le exercices, je m'appuie beaucoup sur le manuel, j'ai des parcours plus ou moins différenciés sans que j'ai besoin de le formaliser avec des fiches de prép rédigées au quart de poil (tout le monde doit avoir vu tel et tel exercices dont je détaille la correction, j'envoie les bons sur tel exercice supplémentaire), mais je peux très bien changer en cours de route et partir sur autre chose si je sens une difficulté ou un blocage de la classe.
Les séances préparées à la virgule près sont rarement celles qui se passent le mieux, on y est trop rigide et peu naturel au lieu de s'adapter au risque de la classe. S'épuiser en préparation, c'est bien souvent être moins en forme en classe. Les séances hyper-détaillées et théorisées comme on les montre en INSPE sont peut-être utile en exemple pour favoriser la réflexion en amont sur ce qu'on attend de l'enseignant et des élèves, mais à proscrire dans la pratique quotidienne.
Entre ça et l'impro totale, il y a un gouffre
Si je prends mon cas personnel, en arrivant en cours j'ai un dossier documentaire à distribuer qui fera tout le chapitre (pas de manuel chez nous), avec plan de cours, notions à maîtriser à la fin du chapitre, documents et questions pour la plupart des docs ; et je sais que tel chapitre fait grosso modo deux ou trois semaines. A partir de là je peux "improviser" : je n'ai pas de notes pour moi, si j'oublie mon propre dossier je jette un coup d'oeil sur celui des élèves, et je ne sais pas exactement à l'avance combien de temps on va passer sur chaque partie ni quel document je vais les laisser lire seuls en cours, lequel je vais juste leur signaler pour lecture complémentaire, lequel on va faire ensemble... Ca dépend de l'heure, de l'humeur du jour, de l'ambiance de la classe, de l'âge du capitaine.
De loin ça peut donner l'impression d'une impro, en pratique c'est juste de l'adaptation aux êtres humains qu'on a devant soi - c'est un peu la base du métier. Et quand c'est un nouveau cours (nouveau programme, cours complètement remanié), j'essaye de cadrer un peu plus, je trouve très désagréable de m'apercevoir devant une classe à la fin d'un chapitre que j'ai oublié de leur parler de telle notion pourtant au programme ou que telle définition est finalement très mal formulée.
Quant à improviser les dates des évaluations, je ne sais vraiment pas comment on peut faire si on veut éviter les semaines de bac blanc, les semaines de bac tout court, les semaines de voyage, les cours de devoir commun, les jours de sortie scolaire, veiller à avoir au moins quelques notes pour chaque trimestre et en plus ne pas oublier de prévenir les élèves un peu à l'avance !
Edit : et surtout tout ça n'a rien à voir avec le fait d'être un "bon prof", quoi que puisse être un bon prof. Certains ont besoin d'avoir des cours très bien préparés, d'autres sont plus souples ou plus sûrs d'eux, certains peuvent improviser, d'autres moins... mais en quoi ce serait un critère pour décider si un enseignant est "bon" ou non ?
- IridianeFidèle du forum
Je suis d’accord avec la fin du message de Danska: un « bon prof » c’est un prof qui fait son travail avec les méthodes qui lui conviennent et qui lui semblent convenir à la plupart de ses élèves. J’ai vu au cours de ma carrière des collègues faire cours avec des méthodes ou des façons dont je sais pertinemment qu’avec moi elles ne fonctionneraient pas, car je ne me sentirais pas à l’aise avec (et vice versa je suppose). La seule chose à dire, je pense, c’est que chaque enseignant doit trouver la façon de faire qui colle avec sa personnalité. On peut s’inspirer des idées des autres et les tester bien sûr, mais si c’est pour calquer ce que fait autrui parce qu’on nous a dit « c’est parole d’evangile » pour finalement se sentir mal à l’aise devant sa classe, c’est pire que tout.
Bon, pour ma part, il y a quand même des lignes rouges, du genre le baratin pédagogiste qu’on entend à l’INSPE qui est voué à foirer à tous les coups (dès lors qu’on part du principe que le savoir émane des élèves, de toute façon…). Mais dans les faits, il y a tout un nuancier de méthodes qui fonctionneront plus ou moins bien selon les personnes, mais aussi selon les jours (ce qui fonctionne avec une classe peu nombreuse et un jour où on est en forme ne fonctionnera plus le vendredi après midi avec une classe atroce) et voilà tout.
Bon, pour ma part, il y a quand même des lignes rouges, du genre le baratin pédagogiste qu’on entend à l’INSPE qui est voué à foirer à tous les coups (dès lors qu’on part du principe que le savoir émane des élèves, de toute façon…). Mais dans les faits, il y a tout un nuancier de méthodes qui fonctionneront plus ou moins bien selon les personnes, mais aussi selon les jours (ce qui fonctionne avec une classe peu nombreuse et un jour où on est en forme ne fonctionnera plus le vendredi après midi avec une classe atroce) et voilà tout.
- BaldredSage
Le Diable, c'est l'ennui, celui des élèves, mais surtout le mien.
Il me semble que notre travail est tout d'improvisation, je ne fais pas des tutos you tube, je fais cours en face d'élèves.
C'est Robert Mauzi qui si je me souviens bien, commençait son premier cours en Sorbonne avec la première page de son livre sur l'idée de Bonheur au XVIIIe et le terminait avec la dernière...
J'aime, au collège, savoir d'où je pars, où je veux arriver et par quels points passer, mais, selon la classe, le reste est improvisation.
Je ne sollicite pas les élèves pour un faux cours dialogué, il faut donc aussi partir de ce qui fuse et construire en direct.
On l'a bien souligné dans les précedents messages, il ne s'agit pas d'aller où le vent souffle, au risque du naufrage ou de la panne, mais de l'utiliser pour être plus efficace.
Quand je mène mes élèves en haut du mât avec Jim Hawkins poursuivi par Israël Hands, il faut bien que le vent leur souffle un peu aux oreilles. Pas sûr que cela puisse figurer dans ma préparation de cours.
C'est moins facile avec le cours sur la PSR...
Je pense que mes meilleurs cours sont ceux que j'ai improvisés.
Le mot improvisation au sens de la commedia dell'arte.
Sinon le mot "variations" au sens musical me semble plus approprié.
Il me semble que notre travail est tout d'improvisation, je ne fais pas des tutos you tube, je fais cours en face d'élèves.
C'est Robert Mauzi qui si je me souviens bien, commençait son premier cours en Sorbonne avec la première page de son livre sur l'idée de Bonheur au XVIIIe et le terminait avec la dernière...
J'aime, au collège, savoir d'où je pars, où je veux arriver et par quels points passer, mais, selon la classe, le reste est improvisation.
Je ne sollicite pas les élèves pour un faux cours dialogué, il faut donc aussi partir de ce qui fuse et construire en direct.
On l'a bien souligné dans les précedents messages, il ne s'agit pas d'aller où le vent souffle, au risque du naufrage ou de la panne, mais de l'utiliser pour être plus efficace.
Quand je mène mes élèves en haut du mât avec Jim Hawkins poursuivi par Israël Hands, il faut bien que le vent leur souffle un peu aux oreilles. Pas sûr que cela puisse figurer dans ma préparation de cours.
C'est moins facile avec le cours sur la PSR...
Je pense que mes meilleurs cours sont ceux que j'ai improvisés.
Le mot improvisation au sens de la commedia dell'arte.
Sinon le mot "variations" au sens musical me semble plus approprié.
- MitcindyNiveau 10
Cataphracte a écrit:Bonsoir à tous,
Je parlais, le WE dernier, avec deux amis enseignants. Alors que nous discutions de ce que pourrait être « un bon prof », l’un d’eux m’a très sérieusement répondu que le « bon prof » était celui qui était capable d’arriver en classe et d’improviser des cours sur les thèmes du programme. Il m’a expliqué avoir, par exemple, improvisé, avec succès, la plupart des ses cours d’histoire et de géo car il en maîtrisait tous les tenants et les aboutissants.
Moi qui suis du genre à préparer longuement mes séances (ne serait-ce que pour potasser des points qui ne me seraient pas familiers), je ne sais trop quoi penser de cela. Dans une interview récente, des « professeurs médiatisés » comme Chiche et Brighelli soutenaient la même idée que mon ami.
Ces gens sont-ils des génies, capables de parler, au débotté, sans notes, et sans commettre d’impair, de Don Juan ou de Platon ou ne s’agit-il que de posture ?
Je ne sais pas si le fait d'improviser fait de vous un bon professeur. Si on a déjà fait ce cours X fois, alors, il est facile de le faire.
Il n'empêche qu'il faut rester structuré et avoir des exercices sous le coude !
- ArverneGrand sage
Ce serait peut-être bien de préciser que ce sujet a été posté dans la rubrique "histoire-géographie". Les différences sont quand même évidentes entre les matières.
- EnaecoVénérable
Si on veut à la fois improviser et suivre le programme, ça sous-entend qu'on sait où on va et qu'on maitrise le sujet. Il faut donc voir ce qu'on met derrière le mot "improviser"...
- Vieux_MongolFidèle du forum
Méfions-nous quand même de ce que racontent les gens. J'ai en tête l'exemple d'un célèbre professeur de classes préparatoires de Lettres en retraite qui tenait ce genre de discours. J'ai eu deux collègues de français dont les enfants ont bénéficié de cet enseignement et ils étaient nettement moins enthousiastes.
Personnellement plus je prépare mes cours meilleurs ils sont. Ce qui ne veut surtout pas dire les préparer à la virgule près (cf post de Baldred) Par contre après plus de trente ans d'exercice j'arrive aussi à faire des cours à l'arrache pas trop mauvais si pour diverses raisons je n'ai pas pu préparer. Ça veut dire concrètement être capable d'improviser un plan qui tienne la route, apporter les informations en rapport et à l'aide d'un dossier du livre proposer une activité avec reformulation instantanée de questions qui sont souvent mal posées ou à côté de la problématique choisie. Ça aboutit à des choses qui fonctionnent mais dire que par principe c'est meilleur ce serait une escroquerie.
Personnellement plus je prépare mes cours meilleurs ils sont. Ce qui ne veut surtout pas dire les préparer à la virgule près (cf post de Baldred) Par contre après plus de trente ans d'exercice j'arrive aussi à faire des cours à l'arrache pas trop mauvais si pour diverses raisons je n'ai pas pu préparer. Ça veut dire concrètement être capable d'improviser un plan qui tienne la route, apporter les informations en rapport et à l'aide d'un dossier du livre proposer une activité avec reformulation instantanée de questions qui sont souvent mal posées ou à côté de la problématique choisie. Ça aboutit à des choses qui fonctionnent mais dire que par principe c'est meilleur ce serait une escroquerie.
- henrietteMédiateur
Pour ma part, je pense que ce que veut dire ce genre d'assertion, c'est surtout qu'on est bien meilleur lorsqu'on arrive (enfin) à se dégager, à se libérer du carcan d'une préparation de cours au cordeau et dans laquelle tout est pré-écrit et minuté, à se faire confiance, aussi, pour être capable de s'adapter instantanément à l'imprévu - qui arrive dans 95% des cas, je crois !
Mais pour cela, il faut justement maîtriser parfaitement son cours et ses objectifs. Ce sont donc en amont des années de travail pour arriver à cette espèce de liberté qui peut donner l'impression qu'on improvise.
Sinon, il me semble que cela confine souvent au mieux à du bricolage, au pire à de la fumisterie.
Mais pour cela, il faut justement maîtriser parfaitement son cours et ses objectifs. Ce sont donc en amont des années de travail pour arriver à cette espèce de liberté qui peut donner l'impression qu'on improvise.
Sinon, il me semble que cela confine souvent au mieux à du bricolage, au pire à de la fumisterie.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Vieux_MongolFidèle du forum
C'est ça, et qui permet aussi d'improviser le jour où il y en a vraiment besoin.
- AnguaGrand sage
NanouV a écrit:Je peux travailler sans note ni manuel, mais je ne crois pas qu'improviser est le verbe qui convient...
Je peux donner une leçon de grammaire que je connais par cœur, des exercices qui collent à cette leçon, mais c'est le fruit d'un long travail d'apprentissage et de répétition. Je prépare mes progressions en juillet et je sais quels objectifs je veux que mes élèves atteignent.
+1
Il y a des textes que je maitrise si bien, des points de grammaire que j'ai passé tellement de temps à enseigner que je peux arriver les mains dans les poches devant les élèves, mais parce qu'il y a eu du travail en amont, il y a plus ou moins longtemps. Ajoutez à cela un manuel solide que je connais bien pour l'utiliser depuis plusieurs années. Donc "improviser"... non. Profiter du confort de l'expérience et d'outils que je maitrise, oui, mais c'est ce qui va me permettre de m'adapter à cette classe, à cette situation ou à cette élève... de l'improvisation maitrisée, en quelque sorte.
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- improviser ses cours?
- j'ai dû improviser un cours ce matin
- Vos cours du capes (préparation d'oraux..) et espe vous servent ils pour le M2 et les cours ?
- Cours individuel avec des élèves ayant déjà suivi des cours de FLE
- Interdisciplinarité : après le cours d'histoire, l'institutrice fait dessiner des croix gammées en cours de géométrie.
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