- lewmunroNiveau 1
Bonjour,
Je suis prof de lettres-histoire dans un lycée pro à Marseille avec beaucoup d'élèves touchés et impliqués dans le trafic de drogue.
Le week-end dernier, trois fusillades ont eu lieu à Marseille, faisant trois morts et huit blessés. Le meilleur ami d'un élève a été tué, un autre a un cousin qui a pris une balle. Mes élèves sont agités et clairement bouleversés par cette situation. Je sais, pour avoir parlé à la mère d'un de mes élèves, qu'il pleure toute la journée et toute la nuit à la maison, mais qu'à l'école, devant ses camarades, il dit que "c'est juste la rue" et que "ce n'est pas grave". La classe n'est composée que de garçons et les garçons ont vraiment des difficultés à communiquer leurs sentiments et à gérer leur colère.
J'ai été choquée par l'apathie de mes collègues face à cette situation. La seule personne qui semble s'en préoccuper est la CPE, qui est également très investie dans ces élèves. Elle et moi avons parlé brievement sur l'idée d'essayer de lancer un projet ensemble pour travailler sur ce sujet.
Je ne pense pas à une sorte de campagne "stop à la violence" car je pense que cela va rebuter beaucoup d'élèves. Peut-etre plutôt d'une heure ouverte une fois par semaine où les élèves pourraient venir parler ou partager leurs sentiments sur ce genre d'événements où quelque'choses comme ça?
Quelqu'un a-t-il de l'expérience dans l'organisation de ce type de projet ? Ou des pensées, des idées ou des suggestions qui pourraient me guider ?
Merci beacoup!
L
Je suis prof de lettres-histoire dans un lycée pro à Marseille avec beaucoup d'élèves touchés et impliqués dans le trafic de drogue.
Le week-end dernier, trois fusillades ont eu lieu à Marseille, faisant trois morts et huit blessés. Le meilleur ami d'un élève a été tué, un autre a un cousin qui a pris une balle. Mes élèves sont agités et clairement bouleversés par cette situation. Je sais, pour avoir parlé à la mère d'un de mes élèves, qu'il pleure toute la journée et toute la nuit à la maison, mais qu'à l'école, devant ses camarades, il dit que "c'est juste la rue" et que "ce n'est pas grave". La classe n'est composée que de garçons et les garçons ont vraiment des difficultés à communiquer leurs sentiments et à gérer leur colère.
J'ai été choquée par l'apathie de mes collègues face à cette situation. La seule personne qui semble s'en préoccuper est la CPE, qui est également très investie dans ces élèves. Elle et moi avons parlé brievement sur l'idée d'essayer de lancer un projet ensemble pour travailler sur ce sujet.
Je ne pense pas à une sorte de campagne "stop à la violence" car je pense que cela va rebuter beaucoup d'élèves. Peut-etre plutôt d'une heure ouverte une fois par semaine où les élèves pourraient venir parler ou partager leurs sentiments sur ce genre d'événements où quelque'choses comme ça?
Quelqu'un a-t-il de l'expérience dans l'organisation de ce type de projet ? Ou des pensées, des idées ou des suggestions qui pourraient me guider ?
Merci beacoup!
L
- JacqGuide spirituel
Je comprends que ce soit dur pour toi, pour vous, élèves comme prof. Je n'ai pas d'expérience à te transmettre à ce sujet, si ce n'est du courage.
- JacqGuide spirituel
Peut-être malheureusement une lassitude (ce n'est peut-être pas la bonne expression), un fatalisme terrible, qui ferait froid dans le dos. Je ne dis pas cela contre les collègues mais bien contre la situation vécue peut-être depuis des années.
EDIT : un message était présent avant que je réponde mais a visiblement été supprimé durant mon temps de réponse.
EDIT : un message était présent avant que je réponde mais a visiblement été supprimé durant mon temps de réponse.
- MalavitaÉrudit
Jacq a écrit:Peut-être malheureusement une lassitude (ce n'est peut-être pas la bonne expression), un fatalisme terrible, qui ferait froid dans le dos. Je ne dis pas cela contre les collègues mais bien contre la situation vécue peut-être depuis des années.
EDIT : un message était présent avant que je réponde mais a visiblement été supprimé durant mon temps de réponse.
Cela peut-être une manière de se protéger car certaines problématiques dépassent l'école et les enseignants.
- MajuFidèle du forum
Je me sens profondément dépourvue de tout ce qui pourrait ressembler à une idée ou une proposition constructive face à cette réalité que j'ai la chance de ne pas connaître, et je suis désolée de ne pas pouvoir t'apporter de réponse utile. Je voulais juste te dire tout mon soutien, à toi comme à tes collègues qui réagissent chacun à leur façon.
- zigmag17Guide spirituel
lewmunro a écrit:Bonjour,
Je suis prof de lettres-histoire dans un lycée pro à Marseille avec beaucoup d'élèves touchés et impliqués dans le trafic de drogue.
Le week-end dernier, trois fusillades ont eu lieu à Marseille, faisant trois morts et huit blessés. Le meilleur ami d'un élève a été tué, un autre a un cousin qui a pris une balle. Mes élèves sont agités et clairement bouleversés par cette situation. Je sais, pour avoir parlé à la mère d'un de mes élèves, qu'il pleure toute la journée et toute la nuit à la maison, mais qu'à l'école, devant ses camarades, il dit que "c'est juste la rue" et que "ce n'est pas grave". La classe n'est composée que de garçons et les garçons ont vraiment des difficultés à communiquer leurs sentiments et à gérer leur colère.
J'ai été choquée par l'apathie de mes collègues face à cette situation. La seule personne qui semble s'en préoccuper est la CPE, qui est également très investie dans ces élèves. Elle et moi avons parlé brievement sur l'idée d'essayer de lancer un projet ensemble pour travailler sur ce sujet.
Je ne pense pas à une sorte de campagne "stop à la violence" car je pense que cela va rebuter beaucoup d'élèves. Peut-etre plutôt d'une heure ouverte une fois par semaine où les élèves pourraient venir parler ou partager leurs sentiments sur ce genre d'événements où quelque'choses comme ça?
Quelqu'un a-t-il de l'expérience dans l'organisation de ce type de projet ? Ou des pensées, des idées ou des suggestions qui pourraient me guider ?
Merci beacoup!
L
Une "heure ouverte" comme tu dis pour pouvoir parler serait très bien je trouve, mais avec qui, je veux dire quels adultes pour encadrer les élèves? Parce que je suppose qu'à ce niveau-là d'implication directe ou indirecte dans les trafics, la violence... leur parole ne se libérera pas ou alors jouera plutôt sur la provocation.
Dans ce cas, il me semble que faire venir une association rôdée aux interventions sur la violence et les groupes de parole serait utile, ensuite à vous de voir si l'infirmière, la CPE, des professeurs, d'autres adultes... peuvent être conviés à cet échange.
Je crois que si je ressentais le besoin chez mes élèves de parler de ces faits divers tragiques qui peuvent les impliquer directement ou indirectement, je prendrais d'abord la température à l'aide d'un questionnaire anonyme (pourtant l'anonymat je suis contre a priori mais là je vois bien à que point la parole peut être empêchée), dans lequel je demanderais si les élèves peuvent expliquer les événements avec leurs mots, ce qu'ils ressentent, ce qu'ils auraient envie de dire, s'ils auraient envie d'échanger sur ces problèmes entre eux, et de quelles façons.
Le dépouillement permettrait ensuite d'y voir plus clair pour satisfaire tout le monde sans faire non plus de la psychologie de bazar, mais juste faire en sorte que ce climat ne gangrène pas les classes (sauf si c'est déjà fait, c'est fort possible).
Je ne sais pas du tout quoi préconiser sinon, ni si ces propositions te paraissent pertinentes (parfois aller au plus court et au plus simple peut désamorcer bien des choses, savoir que des adultes sont là pour les écouter cela suffit pour les élèves, mais notre limite est celle-ci : nous sommes enseignants d'abord, ne pouvons ni tout porter ni tout régler et être là face à eux c'est déjà bien).
J'ai connu des formes de violence de cette nature dans mes précédents LP, mais pas à ce degré (deux "affaires" avec des élèves impliqués, qui refusaient d'en parler) mais je reconnais que rien de particulier n'avait été fait pour permettre aux élèves, eux et les autres, d'en discuter, cela s'était fait de manière très informelle.
Bon courage à toi
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