Tutorat master I et II

Clecle78 a écrit:C'est vraiment se ficher du monde, 75 euros ... C'est à la hauteur de la considération extrême de la nation pour ses enseignants.

Et des individus précis (aucune idée de qui c'est) qui proposent ça à M. Bidule ou à Mme Machin.

Ce sont les IPR qui désignent les tuteurs.

Donc voilà.

Je ne pense pas que ça les réjouisse particulièrement qu’on soit payés aussi peu… Ce ne sont pas eux qui fixent le montant des indemnités.

Non, mais il faut assumer ses choix. Ils ne se limitent pas à faire de courroie de transmission, ils proposent nommément à telle ou telle personne d'accomplir cette tâche telle qu'elle est.
Je n'ai jamais vu un IPR dire "écoutez, voici la mission, voici le salaire, si vous croyez que cela vous compense vous me le dites, sinon, je le comprends, je ne vous en tiendrai aucune rigueur, je continuerai à compter sur vous". Ils "jouent" toujours sur leur influence sur les enseignants et leur désir / besoin d'être bien vus.

Je pensais à cela lorsque tu parlais des IPR qui tiennent à ce que les enseignants conservent une vie privée. Oui, mais lorsque cela leur sera demandé, ils passeront à imposer des formations lors des vacances (tout en étant sans doute sincèrement attristés).

valle a écrit:Je n'ai jamais vu un IPR dire "écoutez, voici la mission, voici le salaire, si vous croyez que cela vous compense vous me le dites, sinon, je le comprends, je ne vous en tiendrai aucune rigueur, je continuerai à compter sur vous".

Je te préviens, je garde mon IPR (dont c'est effectivement la manière de faire).

Sans vouloir offenser personne, accepter ce genre de missions, c’est à dire du quasi bénévolat, c’est cautionner que notre expertise pédagogique, didactique (quelquefois durement) acquise au fil de x années de travail, d’exercice d’auto réflexivité (blah blah blah) ne vaut rien. Comme celles et ceux qu’on croise … (j’abrège volontairement).

A un moment, il faut accepter d’être cohérent et de dire NON. Même si c’est intéressant et valorisant. Accepter, c’est acquiescer. C’est tendre l’autre joue et implicitement donnez m’en plus!

Puisque les grèves ne fonctionnent pas, il ne reste que ces démissions silencieuses; encore faudrait-il qu’elles soient massives, totales.

Nous allons, j’en suis passablement persuadé vers une énième réforme du recrutement / formation des futurs enseignants avec une lourde composante de pré professionnalisation. Comment feront-ils sans nous les professionnels ?

(Avez-vous vu / lu que le ministère se félicite d’avoir proposé une prise en charge de la prévoyance à hauteur de SEPT euros par mois au lieu de CINQ ? Sérieusement !!!)

Panta Rhei a écrit:Puisque les grèves ne fonctionnent pas, il ne reste que ces démissions silencieuses; encore faudrait-il qu’elles soient massives, totales.

Je ne suis pas convaincue que ça fonctionne et je ne peux pas me le permettre financièrement, une part importante de mes revenus vient de missions complémentaires. Vu le salaire moyen d'un certifié, je suis loin d'être la seule. (Et, bonjour l'ennui... ).

Refuser une mission rémunérée de façon indécente n'est pas une démission silencieuse. A un moment il faut aussi se faire respecter. Certains tutorats sont complètement bénévoles (étudiants de licence). Personnellement j'ai refusé. Tout travail mérite salaire et accepter de telles missions est une façon de reconnaître que notre travail ne vaut rien. Le problème est que les enseignants sont culpabilises depuis des années et qu'ils ont intégré l'idée qu'ils n'en font jamais assez. Qu'on ait besoin d'argent c'est un fait mais à un moment il faut essayer de voir les conséquences à long terme du fait d'accepter massivement de travailler pour rien ou quasiment rien.

valle a écrit:Non, mais il faut assumer ses choix. Ils ne se limitent pas à faire de courroie de transmission, ils proposent nommément à telle ou telle personne d'accomplir cette tâche telle qu'elle est.
Je n'ai jamais vu un IPR dire "écoutez, voici la mission, voici le salaire, si vous croyez que cela vous compense vous me le dites, sinon, je le comprends, je ne vous en tiendrai aucune rigueur, je continuerai à compter sur vous". Ils "jouent" toujours sur leur influence sur les enseignants et leur désir / besoin d'être bien vus.

Je pensais à cela lorsque tu parlais des IPR qui tiennent à ce que les enseignants conservent une vie privée. Oui, mais lorsque cela leur sera demandé, ils passeront à imposer des formations lors des vacances (tout en étant sans doute sincèrement attristés).

Comme Jenny, j'ai rencontré ce type d'IPR. J'ai surtout rencontré un certain nombre d'enseignants persuadés que s'ils disaient non à l'IPR, le ciel allait leur tomber sur la tête et que toutes les portes leur seraient définitivement fermées, alors que d'autres, qui l'ont fait, ont eu la preuve que non.