- Clecle78Bon génie
Je parle d'un pays du Moyen Orient. Et c'est ce que j'ai pu constater dans ma famille là bas. Il est vrai que les choses ont tendance à changer dans les jeunes générations mais du coup on voit apparaître chez eux les mêmes pathologies liées au travail qu'ici qui n'existaient pas chez mes beaux frères et elles soeurs qui ne s'y investissaient qu'au minimum. D'ailleurs mon mari est tout à fait sur cette ligne. Bien sûr il préfère apprécier son travail mais il y voit avant tout un moyen de gagner sa vie et prend un maximum de distance la plupart du temps (ceci dit, comme tout le monde, il est affecté quand il y a des problèmes mais c'est une ligne de vie générale).pseudo-intello a écrit:Caspar a écrit:Clecle78 a écrit:J'en ai déjà parlé mais dans certains pays on ne recherche pas de satisfaction spéciale au boulot. Et j'ai constaté que les gens n'y sont pas plus malheureux.
De quels pays parles-tu ? Ça me semble très étrange. Il me semble que le désir de s'épanouir au travail ou au contraire l'indifférence à ce sujet dépend plus des êtres humains que des pays ou des cultures...
Quand un travail ne fait ni souffrir ni physiquement ni psychologiquement, déjà, c'est pas mal.
D'ailleurs ils ne choisissent pas leur métier par affinité mais plutôt en terme d'employabilite là bas. L'idée même de vocation est assez étrangère à la plupart des jeunes que j'y connais (même si ça a tendance à changer)
- CasparProphète
Clecle78 a écrit:Je parle d'un pays du Moyen Orient. Et c'est ce que j'ai pu constater dans ma famille là bas. Il est vrai que les choses ont tendance à changer dans les jeunes générations mais du coup on voit apparaître chez eux les mêmes pathologies liées au travail qu'ici qui n'existaient pas chez mes beaux frères et elles soeurs qui ne s'y investissaient qu'au minimum. D'ailleurs mon mari est tout à fait sur cette ligne. Bien sûr il préfère apprécier son travail mais il y voit avant tout un moyen de gagner sa vie et prend un maximum de distance la plupart du temps (ceci dit, comme tout le monde, il est affecté quand il y a des problèmes mais c'est une ligne de vie générale).pseudo-intello a écrit:Caspar a écrit:Clecle78 a écrit:J'en ai déjà parlé mais dans certains pays on ne recherche pas de satisfaction spéciale au boulot. Et j'ai constaté que les gens n'y sont pas plus malheureux.
De quels pays parles-tu ? Ça me semble très étrange. Il me semble que le désir de s'épanouir au travail ou au contraire l'indifférence à ce sujet dépend plus des êtres humains que des pays ou des cultures...
Quand un travail ne fait ni souffrir ni physiquement ni psychologiquement, déjà, c'est pas mal.
D'ailleurs ils ne choisissent pas leur métier par affinité mais plutôt en terme d'employabilite là bas. L'idée même de vocation est assez étrangère à la plupart des jeunes que j'y connais (même si ça a tendance à changer)
OK je comprends. Il y a sans doute des cultures où on met moins l'accent sur le travail, où ce n'est pas une valeur centrale.
- jésusFidèle du forum
Voilà, de toute façon pour la retraite, le meilleur plan, c'est finir sa carrière dans le privé, avoir travaillé au moins 20 ans dans sa dernière entreprise, pour avoir un gros chèque qui compensera la faiblesse de la retraite. Ou avoir un gros salaire dans le public.
Là, avec la réforme et mon parcours ( public/privé, temps partiel, chômage, études longues), je serais à taux plein à 69 ans; (même pas en rêve)
Là, ma plus longue dans une même structure, c'est 4 ans et demi ( même si c'était un CDI) . Là, où je suis, je ne me vois pas resté jusqu'à la retraite, en l'état. Je fais quoi?
Si, je ne barre pas rapidement dans le fonction publique, j'aurai un salaire faible à l'approche de la retraite. Soit, dans le privé, je trouve un équivalent de mon salaire dans la même convention collective pour reprise d'ancienneté ( y a pas pléthore de postes dans ce domaine, vraiment) , sois je régresse dans la même CC. Soit je repart encore de zéro dans une autre CC du privé et réattendre 5 ans avant de retrouver un salaire qui ressemble à quelque chose. Dans presque tous les cas, je suis perdant.
Là, avec la réforme et mon parcours ( public/privé, temps partiel, chômage, études longues), je serais à taux plein à 69 ans; (même pas en rêve)
Là, ma plus longue dans une même structure, c'est 4 ans et demi ( même si c'était un CDI) . Là, où je suis, je ne me vois pas resté jusqu'à la retraite, en l'état. Je fais quoi?
Si, je ne barre pas rapidement dans le fonction publique, j'aurai un salaire faible à l'approche de la retraite. Soit, dans le privé, je trouve un équivalent de mon salaire dans la même convention collective pour reprise d'ancienneté ( y a pas pléthore de postes dans ce domaine, vraiment) , sois je régresse dans la même CC. Soit je repart encore de zéro dans une autre CC du privé et réattendre 5 ans avant de retrouver un salaire qui ressemble à quelque chose. Dans presque tous les cas, je suis perdant.
- cléliaFidèle du forum
Clecle78 a écrit:J'en ai déjà parlé mais dans certains pays on ne recherche pas de satisfaction spéciale au boulot. Et j'ai constaté que les gens n'y sont pas plus malheureux.
J'ai tendance à penser que l'épanouissement par (ou dans) le travail est une belle arnaque. Mes grands-parents (nés à la fin de la première guerre mondiale, ouvriers agricoles) travaillaient pour manger. Ils n'attendaient guère plus de leur travail et ne semblaient pas en être en effet plus malheureux.
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- Stel6584Niveau 7
Est-ce que ça ne serait pas le cas de beaucoup de monde, travaillant dans le public comme dans le privé ? A moins de travailler dans une grande entreprise d'un secteur clé de l'économie, les conditions de travail et le salaire ailleurs sont-ils vraiment meilleurs ? Même en libéral, il faut faire beaucoup d'heures pour obtenir un bon salaire et espérer une bonne retraite. J'ai bien peur que nous sommes tous plus ou moins perdants. Je dis ça alors que je trouve notre salaire dans l'enseignement indécent et nos conditions de travail de plus en plus difficiles. Mais en cherchant ailleurs, je ne vois pas beaucoup de gens super motivés ou super heureux de travailler.jésus a écrit:Voilà, de toute façon pour la retraite, le meilleur plan, c'est finir sa carrière dans le privé, avoir travaillé au moins 20 ans dans sa dernière entreprise, pour avoir un gros chèque qui compensera la faiblesse de la retraite. Ou avoir un gros salaire dans le public.
Là, avec la réforme et mon parcours ( public/privé, temps partiel, chômage, études longues), je serais à taux plein à 69 ans; (même pas en rêve)
Là, ma plus longue dans une même structure, c'est 4 ans et demi ( même si c'était un CDI) . Là, où je suis, je ne me vois pas resté jusqu'à la retraite, en l'état. Je fais quoi?
Si, je ne barre pas rapidement dans le fonction publique, j'aurai un salaire faible à l'approche de la retraite. Soit, dans le privé, je trouve un équivalent de mon salaire dans la même convention collective pour reprise d'ancienneté ( y a pas pléthore de postes dans ce domaine, vraiment) , sois je régresse dans la même CC. Soit je repart encore de zéro dans une autre CC du privé et réattendre 5 ans avant de retrouver un salaire qui ressemble à quelque chose. Dans presque tous les cas, je suis perdant.
clélia a écrit:Clecle78 a écrit:J'en ai déjà parlé mais dans certains pays on ne recherche pas de satisfaction spéciale au boulot. Et j'ai constaté que les gens n'y sont pas plus malheureux.
J'ai tendance à penser que l'épanouissement par (ou dans) le travail est une belle arnaque. Mes grands-parents (nés à la fin de la première guerre mondiale, ouvriers agricoles) travaillaient pour manger. Ils n'attendaient guère plus de leur travail et ne semblaient pas en être en effet plus malheureux.
Je pense que cette histoire d'épanouissement est une des injonctions au bonheur qu'on laisse entendre aux gens. Comme toi, mes grands-parents agriculteurs travaillaient parce qu'il fallait manger. Mes parents aussi, même s'ils ont connu un peu mieux en terme de conditions de travail et de salaire : tant qu'on avait une maison à soi, de quoi bien manger, qu'on était en assez bonne santé et qu'on était bien ensemble, ça allait, et c'était l'essentiel. J'essaie de me tenir à ces principes de vie même si j'accorde encore beaucoup trop d'importance au sens de notre métier (et je pense de plus en plus qu'il faudrait relativiser et se dire que notre métier doit avant tout nous permettre de vivre).
- jésusFidèle du forum
Comparer les générations me semble hasardeux. Et avec des études, de l'expérience, on en est pas là.
Ils étaient usés par leur travail, n'avaient pas de vacances, des semaines de travail plus longues.
Moi, on me donne un boulot physique même 35h par semaine, qui ne me laisse pas d'énergie pour le sport ou une vie sociale et/ou intellectuelle à côté, je ne signe pas.
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je demande ( et je n'ai jamais demandé autre chose) que de faire le job pour lequel j'ai fait des études longues, et pour lequel je me suis inscrit à la fac la 1ère fois, et pour lequel j'ai passé des concours.
Sur le fond, faire un travail en adéquation avec ses compétences, ses études, son projet pro, c'est déjà un cadre qui aide à supporter ce qu'on fait. Et c'est le minimum. Mettez un boulanger de métier toute la journée dans un bureau à faire de la compta, il ne sera pas dans son élément. Et ce, même si le travail a des difficultés. C'est juste mon propos.
Que ce soit épanouissant, j'ai envie de dire , c'est la cerise sur le gâteau. Là, juste, je ne vois comment on peut s'épanouir dans un travail qui est un pis-aller, en attendant mieux, ou un job par défaut. ( Cela doit exister quand même) Donc, entre être épanoui au travail et faire le métier que l'on souhaite, il y a une différence ou une condition de possibilité.
Sinon, plus question de s'interroger sur l'orientation, de faire des études qu'on choisit si c'est pour faire le premier taf qui passe pour remplir le compte.
Ils étaient usés par leur travail, n'avaient pas de vacances, des semaines de travail plus longues.
Moi, on me donne un boulot physique même 35h par semaine, qui ne me laisse pas d'énergie pour le sport ou une vie sociale et/ou intellectuelle à côté, je ne signe pas.
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je demande ( et je n'ai jamais demandé autre chose) que de faire le job pour lequel j'ai fait des études longues, et pour lequel je me suis inscrit à la fac la 1ère fois, et pour lequel j'ai passé des concours.
Sur le fond, faire un travail en adéquation avec ses compétences, ses études, son projet pro, c'est déjà un cadre qui aide à supporter ce qu'on fait. Et c'est le minimum. Mettez un boulanger de métier toute la journée dans un bureau à faire de la compta, il ne sera pas dans son élément. Et ce, même si le travail a des difficultés. C'est juste mon propos.
Que ce soit épanouissant, j'ai envie de dire , c'est la cerise sur le gâteau. Là, juste, je ne vois comment on peut s'épanouir dans un travail qui est un pis-aller, en attendant mieux, ou un job par défaut. ( Cela doit exister quand même) Donc, entre être épanoui au travail et faire le métier que l'on souhaite, il y a une différence ou une condition de possibilité.
Sinon, plus question de s'interroger sur l'orientation, de faire des études qu'on choisit si c'est pour faire le premier taf qui passe pour remplir le compte.
- CasparProphète
Voyant que je m'agace souvent devant les absurdités qui nous tombent dessus régulièrement, mon cde me conseille régulièrement de "prendre de la distance", en gros pour tenir le coup jusqu'à la retraite encore assez lointaine.
- Stel6584Niveau 7
L'épanouissement au travail est sans doute un moyen d'obtenir pour les entreprises des employés performants qui répondent aux objectifs : plus tu aimes ton travail, plus tu te sens bien au travail, plus tu es performant et plus tu réponds aux objectifs... jusqu'au jour où tu commences à avoir des problèmes de santé, à faire un burn out, etc, ou à ne plus correspondre aux profils attendus en entreprise (trop âgé, trop cher, parent qui va avoir besoin d'un peu plus de temps personnel pour sa famille...). Mais c'est sûr que si on n'est pas bien du tout au travail, il est peut-être temps de trouver du travail ailleurs.jésus a écrit:Comparer les générations me semble hasardeux. Et avec des études, de l'expérience, on en est pas là.
Ils étaient usés par leur travail, n'avaient pas de vacances, des semaines de travail plus longues.
Moi, on me donne un boulot physique même 35h par semaine, qui ne me laisse pas d'énergie pour le sport ou une vie sociale et/ou intellectuelle à côté, je ne signe pas.
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je demande ( et je n'ai jamais demandé autre chose) que de faire le job pour lequel j'ai fait des études longues, et pour lequel je me suis inscrit à la fac la 1ère fois, et pour lequel j'ai passé des concours.
Sur le fond, faire un travail en adéquation avec ses compétences, ses études, son projet pro, c'est déjà un cadre qui aide à supporter ce qu'on fait. Et c'est le minimum. Mettez un boulanger de métier toute la journée dans un bureau à faire de la compta, il ne sera pas dans son élément. Et ce, même si le travail a des difficultés. C'est juste mon propos.
Que ce soit épanouissant, j'ai envie de dire , c'est la cerise sur le gâteau. Là, juste, je ne vois comment on peut s'épanouir dans un travail qui est un pis-aller, en attendant mieux, ou un job par défaut. ( Cela doit exister quand même) Donc, entre être épanoui au travail et faire le métier que l'on souhaite, il y a une différence ou une condition de possibilité.
Sinon, plus question de s'interroger sur l'orientation, de faire des études qu'on choisit si c'est pour faire le premier taf qui passe pour remplir le compte.
- cléliaFidèle du forum
jésus a écrit:
Sur le fond, faire un travail en adéquation avec ses compétences, ses études, son projet pro, c'est déjà un cadre qui aide à supporter ce qu'on fait. Et c'est le minimum. Mettez un boulanger de métier toute la journée dans un bureau à faire de la compta, il ne sera pas dans son élément. Et ce, même si le travail a des difficultés. C'est juste mon propos.
Que ce soit épanouissant, j'ai envie de dire , c'est la cerise sur le gâteau. Là, juste, je ne vois comment on peut s'épanouir dans un travail qui est un pis-aller, en attendant mieux, ou un job par défaut. ( Cela doit exister quand même) Donc, entre être épanoui au travail et faire le métier que l'on souhaite, il y a une différence ou une condition de possibilité.
Je suis d'accord avec ce que tu écris. Il est important de faire un travail en accord avec ses compétences et ses goûts. Mais il convient aussi de remettre le travail à sa juste place (un travail est d'abord fait pour vivre), ce qui ne me semble pas aller de soi dans notre société. Il y a un discours pervers véhiculé sur le travail (les notions de vocation, d'investissement, d'esprit d'entreprise, etc.)
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Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- SphinxProphète
jésus a écrit:
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je trouve ce propos un peu méprisant, voire un peu violent. Certains peuvent trouver dans l'horticulture ou la boulangerie le sens et l'épanouissement (ou tout simplement, le fait d'être son propre patron et de ne pas être enquiquiné par la hiérarchie, les collègues, les clients) qu'ils ne trouvent pas dans leur job de project manager ou de responsable marketing. Oui il y a un biais dans le sens où les journaux adorent ce genre d'histoires et ne montrent que ceux qui réussissent, mais je ne vois pas ce que tu gagnes à traiter d'"auto-esclave" (sic) ceux qui ne tiennent pas à devenir comme toi prof de philo... Chacun voit midi à sa porte.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- LefterisEsprit sacré
Je pense un peu pareil, avec des nuances. J'ai démarré ma vie professionnelle avec l'idée que le travail était la chose la plus importante. En cours de route, je me suis aperçu que je je pouvais faire fausse route, mais j'ai quand même eu de très bons moments. La différence avec l'EN est que la variété des métiers faisait qu'on pouvait jouer sur les deux tableaux, selon les cas, en changeant de service : le métier alimentaire ou le métier qui rejoint ce qu'on aime faire. L'EN a ce défaut que le métier est toujours le même, et que la dégradation est la même partout, la seule variable étant l'ambiance (élèves, collègues, direction...), chose aléatoire. On ne voit pas où se tourner quand ça ne va plus (surtout dans une discipline détruite, sciemment et sans retour).Si je n'avais pas été "chassé" par de pénibles circonstances, je n'aurais pas sauté sur une telle reconversion, la plus à ma portée immédiate, surtout en sachant ce qui allait arriver quelques années plus tard. Je ne crains guère de dire que mon métier, le summum de l'ennui désormais, est l'exact inverse de la matière que je devrais enseigner, passionnante. Finalement, j'exerce un métier totalement alimentaire, et ce qui me convient est d'habiter à proximité, d'avoir le meilleur salaire possible pour ce "job" (puisque j'ai contre toute attente atteint le maxi). Ce sont donc les éléments extrinsèques à mon métier qui me plaisent, et je comprends parfaitement le désarroi de tous ces collègues qui n'ont même pas cette compensation et qui s'expriment ici. Mais je serais bien plus content de toucher la même paie en vissant les tableaux, en réparant les portes, comme je l'avais dit à un principal qui se demandait si c'était du lard ou du cochon, quand je lui demandais si je pouvais prendre le poste de factotum longtemps vacant. Je plaisantais parce que je savais la chose impossible, mais sur le fond pas du tout. Pour lire, traduire, pas besoin de l'EN (qui d'ailleurs n'en veut plus), je le faisais avant, et même encore quand je donne un coup de main dans un e association. Bref, on bosse effectivement avant tout pour notre gamelle quotidienne et si possible un peu plus : la passion et les "yeux qui brillent", ce n'est pas négligeable, mais c'est optionnel.clélia a écrit:Clecle78 a écrit:J'en ai déjà parlé mais dans certains pays on ne recherche pas de satisfaction spéciale au boulot. Et j'ai constaté que les gens n'y sont pas plus malheureux.
J'ai tendance à penser que l'épanouissement par (ou dans) le travail est une belle arnaque. Mes grands-parents (nés à la fin de la première guerre mondiale, ouvriers agricoles) travaillaient pour manger. Ils n'attendaient guère plus de leur travail et ne semblaient pas en être en effet plus malheureux.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BaldredSage
Sur le modèle du débat entre Amour et Raison de Lancelot, j'ai demandé à mes élèves de 5e d'illustrer un choix "moral" argumenté. Une élève a choisi Raison contre Passion en hésitant entre 2 métiers : Avocate ou chanteuse. Visiblement elle ne voyait aucun bénéfice "heureux" dans le Droit (du genre défense des innocents et des opprimés) par rapport au chant ( alliance de tous les plaisirs).
Et à la fin elle a choisi le Droit, sans doute pensait-elle me faire plaisir et augmenter sa note en étant "raisonnable".
Il y a déjà tout dans son devoir : Un travail doit-il être aussi une passion ? Qu'en attendre ? Doit-il être une expression de ma personnalité ou être alimentaire ? L'argent est-il la mesure, le moteur, le but, le moyen ? Bref doit-il être heureux ou bien est-ce une illusion, une manipulation ?
Je pense aussi que la réponse est très personnelle, ou plus exactement elle dépend de ce que ma personnalité fait de mon destin social, ou familial.
Si j'hérite d'une mission de conquête, de reconquête ou de revanche sociale, le travail est un moyen, et je ne trouverai pas très malin celui qui y mettrait autre chose, mais si j'échoue dans cette mission, ou que d'autres me font échouer, n'ai-je pas raté ma vie ?
Si j'hérite d'une petite forteresse construite en une ou deux générations qu'il s'agit de maintenir, le travail est une mission trop lourde parce que c'est bien connu, c'était mieux avant et que tout fout le camp, on m'a menti, on m'a volé le bonheur des 30 glorieuses. Ca eut payé...
Si j'hérite de la puissance, de la passion, du talent, du génie de mes ancêtres, je ne comprendrai même pas qu'on puisse faire une différence entre Vie et Travail, mais suis-je aussi talentueux ou génial ? Ce n'est pas moi qui ne suis pas grand, c'est l'époque qui est petite...
Heureux celui n'hérite d'aucune malédiction sociale et se trouve vraiment libre, ou qui a pu, ou su s'en libérer.
Et à la fin elle a choisi le Droit, sans doute pensait-elle me faire plaisir et augmenter sa note en étant "raisonnable".
Il y a déjà tout dans son devoir : Un travail doit-il être aussi une passion ? Qu'en attendre ? Doit-il être une expression de ma personnalité ou être alimentaire ? L'argent est-il la mesure, le moteur, le but, le moyen ? Bref doit-il être heureux ou bien est-ce une illusion, une manipulation ?
Je pense aussi que la réponse est très personnelle, ou plus exactement elle dépend de ce que ma personnalité fait de mon destin social, ou familial.
Si j'hérite d'une mission de conquête, de reconquête ou de revanche sociale, le travail est un moyen, et je ne trouverai pas très malin celui qui y mettrait autre chose, mais si j'échoue dans cette mission, ou que d'autres me font échouer, n'ai-je pas raté ma vie ?
Si j'hérite d'une petite forteresse construite en une ou deux générations qu'il s'agit de maintenir, le travail est une mission trop lourde parce que c'est bien connu, c'était mieux avant et que tout fout le camp, on m'a menti, on m'a volé le bonheur des 30 glorieuses. Ca eut payé...
Si j'hérite de la puissance, de la passion, du talent, du génie de mes ancêtres, je ne comprendrai même pas qu'on puisse faire une différence entre Vie et Travail, mais suis-je aussi talentueux ou génial ? Ce n'est pas moi qui ne suis pas grand, c'est l'époque qui est petite...
Heureux celui n'hérite d'aucune malédiction sociale et se trouve vraiment libre, ou qui a pu, ou su s'en libérer.
- A TuinVénérable
Stel6584 a écrit:L'épanouissement au travail est sans doute un moyen d'obtenir pour les entreprises des employés performants qui répondent aux objectifs : plus tu aimes ton travail, plus tu te sens bien au travail, plus tu es performant et plus tu réponds aux objectifs... jusqu'au jour où tu commences à avoir des problèmes de santé, à faire un burn out, etc, ou à ne plus correspondre aux profils attendus en entreprise (trop âgé, trop cher, parent qui va avoir besoin d'un peu plus de temps personnel pour sa famille...). Mais c'est sûr que si on n'est pas bien du tout au travail, il est peut-être temps de trouver du travail ailleurs.jésus a écrit:Comparer les générations me semble hasardeux. Et avec des études, de l'expérience, on en est pas là.
Ils étaient usés par leur travail, n'avaient pas de vacances, des semaines de travail plus longues.
Moi, on me donne un boulot physique même 35h par semaine, qui ne me laisse pas d'énergie pour le sport ou une vie sociale et/ou intellectuelle à côté, je ne signe pas.
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je demande ( et je n'ai jamais demandé autre chose) que de faire le job pour lequel j'ai fait des études longues, et pour lequel je me suis inscrit à la fac la 1ère fois, et pour lequel j'ai passé des concours.
Sur le fond, faire un travail en adéquation avec ses compétences, ses études, son projet pro, c'est déjà un cadre qui aide à supporter ce qu'on fait. Et c'est le minimum. Mettez un boulanger de métier toute la journée dans un bureau à faire de la compta, il ne sera pas dans son élément. Et ce, même si le travail a des difficultés. C'est juste mon propos.
Que ce soit épanouissant, j'ai envie de dire , c'est la cerise sur le gâteau. Là, juste, je ne vois comment on peut s'épanouir dans un travail qui est un pis-aller, en attendant mieux, ou un job par défaut. ( Cela doit exister quand même) Donc, entre être épanoui au travail et faire le métier que l'on souhaite, il y a une différence ou une condition de possibilité.
Sinon, plus question de s'interroger sur l'orientation, de faire des études qu'on choisit si c'est pour faire le premier taf qui passe pour remplir le compte.
Je pense que pour la majorité des gens, il y a un plus fort investissement avant l'âge de 40 ans car il faut faire ses preuves. Une fois qu'on est installé et qu'on a fait le tour de la maison, après on s'installe tranquillement et on fait au mieux, en suivant ses envies et non plus en espérant une reconnaissance ou autre chose d'illusoire de la part de l'EN.
Quant à l’investissement, il est forcément corrélé au degré d'appétence qu'on a pour le type de métier qu'on exerce. C'est comme les études, ou toute action : si on fait quelque chose en se forçant ou par défaut, on va se débarrasser bien vite mais on ne va pas aller faire du zèle par plaisir. Pour aller au-delà dans toute mission, il faut y avoir goût à la base, déjà.
- jésusFidèle du forum
J'ai discuté avec le Chat GPT de tout cela:
-On me conseiller de suivre les conclusions d'un Bilan de compétences s'il a été bien réalisé. Mais il me recommande de voir un conseiller en évolution professionnelle pour voir s'il est pertinent de quitter mon poste. ( Mon bilan de compétences me semblait bien réalisé)
*Pour acheter une maison à 150000 euros, en comprenant les assurance, taxes, frais de notaires, etc, en mettant 200 euros de côté, avec l'argent que j'ai déjà ( donc en ayant aucun coût dur en 10 ans, ni projet de grosses vacances ou autre), j'aurais cette somme en 12 ans.
Là, le chat GPT me recommande de voir ailleurs si les missions que je fais actuellement ne me donne pas satisfaction. J'ai demandé au chat, quelles étaient les métiers ou formation à faire avec études, quand j'élague un peu les propositions, il ne me reste que l'enseignement ou la recherche. L'édition, c'est certainement intéressant mais j'ai pas de formation là-dedans ( je ne me vois partir là-dessus au débotté). Je suis déjà parti dans la direction que je souhaitais ( musée, patrimoine, médiation culturelle et scientifique) mais visiblement c'est un secteur compliqué, précaire, avec un concours d'attaché que je n'ai pas pu valider.
Après, je ne dis pas que tout le monde doit suivre mon souhait d'orientation. J'ai surtout mentionner que les médias vendaient ces reconversions comme " rêvées" mais que beaucoup en revenaient. J'ai l'exemple d'un ami, collègue en philo, parti faire de l'horticulture ( il a arrêté), une autre après un master qui a voulu faire bergère ( elle a arrêté car trop isolée) , et qu'on met de côté dans ces cas de reconversions, l'histoire familiale, la profession du conjoint que l'on rencontre. on devient vigneron parce son conjoint l'est, ou son père, etc, pas comme cela in abstracto.
-On me conseiller de suivre les conclusions d'un Bilan de compétences s'il a été bien réalisé. Mais il me recommande de voir un conseiller en évolution professionnelle pour voir s'il est pertinent de quitter mon poste. ( Mon bilan de compétences me semblait bien réalisé)
*Pour acheter une maison à 150000 euros, en comprenant les assurance, taxes, frais de notaires, etc, en mettant 200 euros de côté, avec l'argent que j'ai déjà ( donc en ayant aucun coût dur en 10 ans, ni projet de grosses vacances ou autre), j'aurais cette somme en 12 ans.
Là, le chat GPT me recommande de voir ailleurs si les missions que je fais actuellement ne me donne pas satisfaction. J'ai demandé au chat, quelles étaient les métiers ou formation à faire avec études, quand j'élague un peu les propositions, il ne me reste que l'enseignement ou la recherche. L'édition, c'est certainement intéressant mais j'ai pas de formation là-dedans ( je ne me vois partir là-dessus au débotté). Je suis déjà parti dans la direction que je souhaitais ( musée, patrimoine, médiation culturelle et scientifique) mais visiblement c'est un secteur compliqué, précaire, avec un concours d'attaché que je n'ai pas pu valider.
Après, je ne dis pas que tout le monde doit suivre mon souhait d'orientation. J'ai surtout mentionner que les médias vendaient ces reconversions comme " rêvées" mais que beaucoup en revenaient. J'ai l'exemple d'un ami, collègue en philo, parti faire de l'horticulture ( il a arrêté), une autre après un master qui a voulu faire bergère ( elle a arrêté car trop isolée) , et qu'on met de côté dans ces cas de reconversions, l'histoire familiale, la profession du conjoint que l'on rencontre. on devient vigneron parce son conjoint l'est, ou son père, etc, pas comme cela in abstracto.
- LeclochardEmpereur
Sphinx a écrit:jésus a écrit:
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je trouve ce propos un peu méprisant, voire un peu violent. Certains peuvent trouver dans l'horticulture ou la boulangerie le sens et l'épanouissement (ou tout simplement, le fait d'être son propre patron et de ne pas être enquiquiné par la hiérarchie, les collègues, les clients) qu'ils ne trouvent pas dans leur job de project manager ou de responsable marketing. Oui il y a un biais dans le sens où les journaux adorent ce genre d'histoires et ne montrent que ceux qui réussissent, mais je ne vois pas ce que tu gagnes à traiter d'"auto-esclave" (sic) ceux qui ne tiennent pas à devenir comme toi prof de philo... Chacun voit midi à sa porte.
+1.
Ça doit échapper à d’aucuns que les métiers physiques, parfois difficiles, apportent une grande satisfaction. Le travail achevé, bien fait, c’est déjà une récompense. J’avoue sans problème que je préfère quelques heures passées dans un verger qu’en classe.
A l’opposé, je trouve que certains métiers (entourés d’un certain prestige social) me paraissent bien ingrats (typiquement le journalisme ou l’informatique). je sais que c’est un point de vue personnel. Beaucoup doivent s’y épanouir.
C’est un peu normal qu’on cherche autre chose dans le travail qu’une source de revenu vu le temps qu’on y consacre. Je ne sais pas si j’aurais réussi à tenir des dizaines d’années dans une usine à souder des pièces comme je l’ai fait au tout début. Là, c’était purement alimentaire, sans surprise. Les journées ou plutôt les nuits se ressemblaient toutes. Il n’y avait rien à attendre.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Fesseur ProGuide spirituel
Ça y est, nous y sommes !jésus a écrit:J'ai discuté avec le Chat GPT de tout cela:
-On me conseiller de suivre les conclusions d'un Bilan de compétences s'il a été bien réalisé. Mais il me recommande de voir un conseiller en évolution professionnelle pour voir s'il est pertinent de quitter mon poste. ( Mon bilan de compétences me semblait bien réalisé)
*Pour acheter une maison à 150000 euros, en comprenant les assurance, taxes, frais de notaires, etc, en mettant 200 euros de côté, avec l'argent que j'ai déjà ( donc en ayant aucun coût dur en 10 ans, ni projet de grosses vacances ou autre), j'aurais cette somme en 12 ans.
Là, le chat GPT me recommande de voir ailleurs si les missions que je fais actuellement ne me donne pas satisfaction. J'ai demandé au chat, quelles étaient les métiers ou formation à faire avec études, quand j'élague un peu les propositions, il ne me reste que l'enseignement ou la recherche. L'édition, c'est certainement intéressant mais j'ai pas de formation là-dedans ( je ne me vois partir là-dessus au débotté). Je suis déjà parti dans la direction que je souhaitais ( musée, patrimoine, médiation culturelle et scientifique) mais visiblement c'est un secteur compliqué, précaire, avec un concours d'attaché que je n'ai pas pu valider.
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Pourvu que ça dure...
- Anne_68Niveau 10
Leclochard a écrit:Sphinx a écrit:jésus a écrit:
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je trouve ce propos un peu méprisant, voire un peu violent. Certains peuvent trouver dans l'horticulture ou la boulangerie le sens et l'épanouissement (ou tout simplement, le fait d'être son propre patron et de ne pas être enquiquiné par la hiérarchie, les collègues, les clients) qu'ils ne trouvent pas dans leur job de project manager ou de responsable marketing. Oui il y a un biais dans le sens où les journaux adorent ce genre d'histoires et ne montrent que ceux qui réussissent, mais je ne vois pas ce que tu gagnes à traiter d'"auto-esclave" (sic) ceux qui ne tiennent pas à devenir comme toi prof de philo... Chacun voit midi à sa porte.
+1.
Ça doit échapper à d’aucuns que les métiers physiques, parfois difficiles, apportent une grande satisfaction. Le travail achevé, bien fait, c’est déjà une récompense. J’avoue sans problème que je préfère quelques heures passées dans un verger qu’en classe.
A l’opposé, je trouve que certains métiers (entourés d’un certain prestige social) me paraissent bien ingrats (typiquement le journalisme ou l’informatique). je sais que c’est un point de vue personnel. Beaucoup doivent s’y épanouir.
C’est un peu normal qu’on cherche autre chose dans le travail qu’une source de revenu vu le temps qu’on y consacre. Je ne sais pas si j’aurais réussi à tenir des dizaines d’années dans une usine à souder des pièces comme je l’ai fait au tout début. Là, c’était purement alimentaire, sans surprise. Les journées ou plutôt les nuits se ressemblaient toutes. Il n’y avait rien à attendre.
La vie rêvée des anges (1998)
La scène finale ("On dirait que vous avez fait ça toute votre vie.") est saisissante.
https://m.youtube.com/watch?v=M9zBdC_l8dE
- CasparProphète
Anne_68 a écrit:Leclochard a écrit:Sphinx a écrit:jésus a écrit:
Quand je vois des bac +5 reconvertis dans des métiers manuels difficiles ( agriculture, boulangerie, horticulture et j'en passe), je m'interroge un peu. Tout le monde sous-entend que c'est un Eden perdu, un retour aux valeurs. Moi, je vois un auto-esclave matinée d'idéologie anti-consumériste , progrès, etc
Je trouve ce propos un peu méprisant, voire un peu violent. Certains peuvent trouver dans l'horticulture ou la boulangerie le sens et l'épanouissement (ou tout simplement, le fait d'être son propre patron et de ne pas être enquiquiné par la hiérarchie, les collègues, les clients) qu'ils ne trouvent pas dans leur job de project manager ou de responsable marketing. Oui il y a un biais dans le sens où les journaux adorent ce genre d'histoires et ne montrent que ceux qui réussissent, mais je ne vois pas ce que tu gagnes à traiter d'"auto-esclave" (sic) ceux qui ne tiennent pas à devenir comme toi prof de philo... Chacun voit midi à sa porte.
+1.
Ça doit échapper à d’aucuns que les métiers physiques, parfois difficiles, apportent une grande satisfaction. Le travail achevé, bien fait, c’est déjà une récompense. J’avoue sans problème que je préfère quelques heures passées dans un verger qu’en classe.
A l’opposé, je trouve que certains métiers (entourés d’un certain prestige social) me paraissent bien ingrats (typiquement le journalisme ou l’informatique). je sais que c’est un point de vue personnel. Beaucoup doivent s’y épanouir.
C’est un peu normal qu’on cherche autre chose dans le travail qu’une source de revenu vu le temps qu’on y consacre. Je ne sais pas si j’aurais réussi à tenir des dizaines d’années dans une usine à souder des pièces comme je l’ai fait au tout début. Là, c’était purement alimentaire, sans surprise. Les journées ou plutôt les nuits se ressemblaient toutes. Il n’y avait rien à attendre.
La vie rêvée des anges (1998)
La scène finale ("On dirait que vous avez fait ça toute votre vie.") est saisissante.
https://m.youtube.com/watch?v=M9zBdC_l8dE
Un film absolument magnifique en tout cas, un de mes préférés.
- Clecle78Bon génie
Oui, très beau film qui me rappelle ma vie lilloise de l'époque.
- BalthazaardVénérable
Magnifique ce film!
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Étant devenue orthophoniste je trouve quand même mon herbe un peu plus verte... Sur FB il existe un groupe qui a pas mal de succès dédié aux reconversions (un nombre non négligeable d'orthos souhaitent se reconvertir et sont en burn out, surtout depuis le Covid) et une orthophoniste avait décidé de se reconvertir comme PE. Je me demandais si elle allait apprécier d'autant qu'il me semble que le métier de PE est devenu de plus en plus dur (et il y a un nombre d'heures en face des élèves qui me semble énorme par rapport au collège). Finalement elle n'a pas tenu l'année et est redevenue orthophoniste, et un peu comme moi je pense que son passage dans l'EN lui a permis de mieux voir les aspects positifs.
Cela dit il y a des aspects de l'orthophonie que j'idéalisais : par exemple je me disais que la relation duelle devait être géniale (et c'est vrai malgré tout !), mais même moi qui travaille à l'ancienne et place mes rendez-vous toutes les 45 mn j'ai toujours l'impression de n'avoir pas assez de temps. Quand je peux mettre en place un suivi deux fois par semaine ça va, mais une seule fois j'ai vraiment cette impression de courir après le temps et je n'avais pas imaginé qu'enchaîner les rendez-vous et les pathologies diverses, avec des patients parfois difficiles, pouvait être aussi usant. Même si comme dans l'enseignement c'est aussi un métier où on travaille beaucoup au début et où on apprend peu à peu à réutiliser, à s'économiser tout en étant plus efficace, donc je cours quand même un peu moins après le temps qu'au début et je me sens beaucoup plus performante.
J'ai beaucoup de liberté et d'autonomie et je n'aimerais pas y renoncer. Je suis en train de finaliser les travaux pour déménager mon cabinet chez moi et je me dis que je vais être encore plus tranquille et vais économiser un loyer (ce qui me permet de moins ruminer sur l'absence de revalorisation de l'AMO qui ne suit plus l'inflation depuis bien longtemps, ou sur la perte prochaine de mon aide à la télétransmission tandis que les charges, notamment les cotisations retraite, augmentent énormément pour une retraite qui a priori devrait être très très mince).
En revanche ce qui me frappe c'est que finalement orthophoniste comme enseignant sont des professions laissées pour compte par les dirigeants car nous n'avons pas de réel moyen de pression : notre salaire ne suit pas l'inflation, nous sommes de plus en plus fliqués et soumis à des tâches administratives toujours plus chronophages. Beaucoup augmentent leur nombre d'actes pour s'en sortir mais vivent une perte de sens (comme les profs qui sont obligés d'enchaîner les heures sup). Sous peu l'aide à la télétransmission sera soumise au fait d'adhérer ou non à une CPTS (ce qui a priori peut sembler intelligent - mais en fait peut conduire à des absurdités). Personnellement je passe déjà beaucoup de temps pour les cas lourds à contacter neurologue ou neuropédiatre, à échanger si la famille le souhaite avec les enseignants. Adhérer à une CPTS ne me semble pas du tout indispensable et je ne comprends pas pourquoi cette adhésion conditionnerait la prime à la télétransmission qui devait au départ financer le logiciel (et ne couvrait pas tous les frais, qui ne cessent d'augmenter d'ailleurs). Selon certains à terme ce qui serait visé serait le déconventionnement, ou nous payer au forfait. Cela dit je pense qu'il y a eu des abus et qu'il aurait fallu des garde-fous (je trouve incroyable que certains collègues se vantent de monter à plus de 110 rendez-vous par semaine pour contrer le gel de l'AMO). Certes c'est une minorité mais ce n'est pas normal.
J'espère que le fait d'être chez moi et d'économiser sur différents postes (je vais utiliser ma ligne fixe et mon internet également) me permettront de continuer à travailler à mon rythme, en prenant le temps, tout en essayant de me préparer une retraite correcte.
Mais oui j'ai le sentiment que c'est la même logique de rentabilité et de flicage qui est à l’œuvre et qui déshumanise peu à peu et rend absurdes les métiers de l'éducation et du soin.
Cela dit il y a des aspects de l'orthophonie que j'idéalisais : par exemple je me disais que la relation duelle devait être géniale (et c'est vrai malgré tout !), mais même moi qui travaille à l'ancienne et place mes rendez-vous toutes les 45 mn j'ai toujours l'impression de n'avoir pas assez de temps. Quand je peux mettre en place un suivi deux fois par semaine ça va, mais une seule fois j'ai vraiment cette impression de courir après le temps et je n'avais pas imaginé qu'enchaîner les rendez-vous et les pathologies diverses, avec des patients parfois difficiles, pouvait être aussi usant. Même si comme dans l'enseignement c'est aussi un métier où on travaille beaucoup au début et où on apprend peu à peu à réutiliser, à s'économiser tout en étant plus efficace, donc je cours quand même un peu moins après le temps qu'au début et je me sens beaucoup plus performante.
J'ai beaucoup de liberté et d'autonomie et je n'aimerais pas y renoncer. Je suis en train de finaliser les travaux pour déménager mon cabinet chez moi et je me dis que je vais être encore plus tranquille et vais économiser un loyer (ce qui me permet de moins ruminer sur l'absence de revalorisation de l'AMO qui ne suit plus l'inflation depuis bien longtemps, ou sur la perte prochaine de mon aide à la télétransmission tandis que les charges, notamment les cotisations retraite, augmentent énormément pour une retraite qui a priori devrait être très très mince).
En revanche ce qui me frappe c'est que finalement orthophoniste comme enseignant sont des professions laissées pour compte par les dirigeants car nous n'avons pas de réel moyen de pression : notre salaire ne suit pas l'inflation, nous sommes de plus en plus fliqués et soumis à des tâches administratives toujours plus chronophages. Beaucoup augmentent leur nombre d'actes pour s'en sortir mais vivent une perte de sens (comme les profs qui sont obligés d'enchaîner les heures sup). Sous peu l'aide à la télétransmission sera soumise au fait d'adhérer ou non à une CPTS (ce qui a priori peut sembler intelligent - mais en fait peut conduire à des absurdités). Personnellement je passe déjà beaucoup de temps pour les cas lourds à contacter neurologue ou neuropédiatre, à échanger si la famille le souhaite avec les enseignants. Adhérer à une CPTS ne me semble pas du tout indispensable et je ne comprends pas pourquoi cette adhésion conditionnerait la prime à la télétransmission qui devait au départ financer le logiciel (et ne couvrait pas tous les frais, qui ne cessent d'augmenter d'ailleurs). Selon certains à terme ce qui serait visé serait le déconventionnement, ou nous payer au forfait. Cela dit je pense qu'il y a eu des abus et qu'il aurait fallu des garde-fous (je trouve incroyable que certains collègues se vantent de monter à plus de 110 rendez-vous par semaine pour contrer le gel de l'AMO). Certes c'est une minorité mais ce n'est pas normal.
J'espère que le fait d'être chez moi et d'économiser sur différents postes (je vais utiliser ma ligne fixe et mon internet également) me permettront de continuer à travailler à mon rythme, en prenant le temps, tout en essayant de me préparer une retraite correcte.
Mais oui j'ai le sentiment que c'est la même logique de rentabilité et de flicage qui est à l’œuvre et qui déshumanise peu à peu et rend absurdes les métiers de l'éducation et du soin.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- jésusFidèle du forum
Pour savoir si l'herbe pro est plus verte, j'ai d'abord fait des calculs , du salaire minimum pour vivre ( avec le loyer, charge, remboursement de crédits, frais de déplacement, nourriture) , plus une marge pour les imprévus et le " superflu" , genre des vêtements, prendre un verre, un peu de loisir ( et encore, je le chiffre à 100 euros), et avoir 200 euros par à épargner pour une épargne de secours ou mettre de côté pour un apport. Et dans le meilleur des mondes, ne pas être éligible à la prime d'activité. Moi, vivant dans une ville de province, avec une vie sociale très réduite, il faut au moins 1500 euros par mois pour vivre, 1780 euros net pour ne plus réclamer de l'argent à Pôle emploi.
Donc, tous les postes qui proposent moins de 1500 euros par mois, c'est non, entre 1500 et 1780, c'est à négocier selon les avantages sociaux, les perspectives d'augmentation, la proximité avec le domicile. Donc, un tri naturel et rapide. Sinon, il faut taper dans mon épargne de secours, et reculer au moins de 4 ou 5 ans, l'idée même de constituer un apport pour acheter quelque chose. Le temps passe, et arriver aux abords des 50 ans, sans être proprio et un compte en banque vide...je ne sais pas.
Donc, tous les postes qui proposent moins de 1500 euros par mois, c'est non, entre 1500 et 1780, c'est à négocier selon les avantages sociaux, les perspectives d'augmentation, la proximité avec le domicile. Donc, un tri naturel et rapide. Sinon, il faut taper dans mon épargne de secours, et reculer au moins de 4 ou 5 ans, l'idée même de constituer un apport pour acheter quelque chose. Le temps passe, et arriver aux abords des 50 ans, sans être proprio et un compte en banque vide...je ne sais pas.
- Marie26Niveau 1
Je ne connais que le métier de prof et j’ai plutôt l’impression que c’est une prison dorée qui me pousse à penser que l’herbe est plus verte ailleurs. Comment imaginer passer 40 ans à être prof ? Je pourrais voir nettement et apprécier les aspects positifs du métier, si l’EN nous permettait d’aller voir de temps en temps “ailleurs” sans que l’on soit forcée à demissioner.
Mes frustrations et ma souffrance au travail cette année me paraissent immenses (college non classé rep mais difficile).
Mes frustrations et ma souffrance au travail cette année me paraissent immenses (college non classé rep mais difficile).
- jésusFidèle du forum
Après, le problème aussi de se tourner vers l'enseignement ( tant que les concours nationaux existent) est le fait de se retrouver muté pour x années en IDF, passé 40 ans ( comme moi) , donc à l'âge où on a justement d'être plus posé en province, avec du terrain, de la qualité de vie et ne plus être dans un 20m² pas terrible. Et donc, en ayant aucune perspective de retour, avec un salaire en retard sur les autres à l'orée des 50 ans, par exemple.
Au pire, je me vois à proximité d'une grande ville ou ville moyenne de province, pas à Paris.
En France, la mobilité professionnelle, ce n'est pas ça. Comme je le disais sur un autre thread, il est difficile de se faire financer une formation, en n'étant pas chômeur ( à moins d'être riche sur son compte CPF) ou n'étant pas dans un métier en tension. Difficile de reprendre un commerce si on n'a pas un apport conséquent. Il est difficile de passer les concours de la fonction publique ou d'enseignement quand on travaille à temps plein ( il n'y a pas de jours de révision dans le privé).
Là, par exemple, j'ai répondu à 30 offres d'emploi dans mes cordes depuis le 1er janvier, notamment la formation, un peu dans la médiation ou associatif. Remuer ciel et terre dans les rectorats. Je n'ai eu que 2 contacts concluants ( mais à confirmer) pour la rentrée.
Et je ne compte pas les candidatures spontanées dans les lycées et centres de formation.
Au pire, je me vois à proximité d'une grande ville ou ville moyenne de province, pas à Paris.
En France, la mobilité professionnelle, ce n'est pas ça. Comme je le disais sur un autre thread, il est difficile de se faire financer une formation, en n'étant pas chômeur ( à moins d'être riche sur son compte CPF) ou n'étant pas dans un métier en tension. Difficile de reprendre un commerce si on n'a pas un apport conséquent. Il est difficile de passer les concours de la fonction publique ou d'enseignement quand on travaille à temps plein ( il n'y a pas de jours de révision dans le privé).
Là, par exemple, j'ai répondu à 30 offres d'emploi dans mes cordes depuis le 1er janvier, notamment la formation, un peu dans la médiation ou associatif. Remuer ciel et terre dans les rectorats. Je n'ai eu que 2 contacts concluants ( mais à confirmer) pour la rentrée.
Et je ne compte pas les candidatures spontanées dans les lycées et centres de formation.
- Tina08Niveau 1
Il est vrai que certains se tournent vers l'enseignement par défaut. Mais pour ceux qui ont choisi ce métier, c'était parce qu'ils aimaient la matière et enseigner. Pas les tâches administratives, pas des inspecteurs incompétents, pas des programmes illogiques, pas une hiérarchie qui ne soutient pas, pas une institution qui les emprisonne. Mais personne ne parle de se mettre à son compte pour devenir formateur, métapédagogue, professeur particulier, ... Les enseignants auraient-ils peur du défi ? peur de quitter la sécurité ? Quitte à sacrifier leur vie professionnelle ?
- jésusFidèle du forum
Après, formateur en libéral cela existe. Il faut quand même habiter proche de grandes villes pour avoir du travail.
Pour les cours particuliers, il faut exercer dans une matière très demandée pour travailler assez pour vivre.
( Et en vrai, le ressenti de travailler avec un groupe ne sont pas les mêmes qu'avec un élève seul, je préfère un groupe)
Tout le monde ne peut pas faire cela selon sa situation géographique ou sa matière.
Personnellement, pour avoir expérimenter différentes formes de transmission de connaissances, être prof ou formateur est la forme la plus "satisfaisante" si votre credo c'est vraiment la transmission de connaissance.
Personne ne fait le métier de prof pour l'administratif ou être fliqué par l'institution. Après, le cadre de travail joue aussi beaucoup dans le choix du métier.
Pour les cours particuliers, il faut exercer dans une matière très demandée pour travailler assez pour vivre.
( Et en vrai, le ressenti de travailler avec un groupe ne sont pas les mêmes qu'avec un élève seul, je préfère un groupe)
Tout le monde ne peut pas faire cela selon sa situation géographique ou sa matière.
Personnellement, pour avoir expérimenter différentes formes de transmission de connaissances, être prof ou formateur est la forme la plus "satisfaisante" si votre credo c'est vraiment la transmission de connaissance.
Personne ne fait le métier de prof pour l'administratif ou être fliqué par l'institution. Après, le cadre de travail joue aussi beaucoup dans le choix du métier.
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