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dandelion
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Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 18 Empty Re: Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement

par dandelion Dim 4 Déc 2022 - 9:34
Je crois surtout que le gouvernement espérait que sa campagne fonctionnerait, car ils ont du mal à recruter des contractuels également, et que ça doit aussi craquer dans les Rectorats, parce que ce n’est pas une sinécure de recruter des contractuels. Le problème du manque de cadres et d’employés qualifiés dans les métiers de service public devient difficilement à gérer. Je viens de lire un article de Que Choisir expliquant qu’une réforme des cotisations retraites des médecins visait à leur faire reprendre du service. La réforme des retraites aura aussi pour effet de retarder le départ d’une partie des enseignants, des soignants et des conducteurs de métro, entre autres, ça peut aussi expliquer l’urgence avec laquelle on la met en place. Mais en effet, qui se voit enseigner encore à 67 ans? Cela risque aussi de faire partir un certain nombre d’enseignants par peur de se retrouver bloqués. Mais tout le monde ne pourra pas partir non plus.
stench
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par stench Dim 4 Déc 2022 - 9:46
Leclochard a écrit:
J'écoutais France Inter cette semaine. On interviewait des candidats aux concours: ce n'est pas l'argent qui les attire. Ils le disent ! J'étais stupéfait. Savent-ils ce qu'ils loueront avec à peine 2000 balles ? Sont-ce des moines ? N'ont-ils aucun désir de voyager, de consommer -tant mieux pour la planète, remarquez ? Comptent-ils sur leurs parents ou leur conjoint ? Je m'interroge sur le profil de ceux qui passeront les épreuves au printemps.

Je peux te répondre pour une personne que je connais très bien et qui prépare le concours pour le passer en 2023. Elle me voit travailler, elle voit mon dégoût de ce métier et en comprend les difficultés. Elle est terrifiée par l'idée de partir à l'autre bout de la France et trouve le salaire indécent. A mon immense surprise, elle passe le concours malgré tout, en sachant tout cela. Ses arguments :
-"Avec un peu de chance, il y aura plus de postes l'an prochain et je pourrai rester dans ma région" alors que les chiffres des dernières années prouvent qu'elle n'a quasiment aucune chance.
-"Je sais tout ça et je vois que le métier est devenu invivable, mais peut-être que ça va changer dans les prochaines années, les gouvernements se rendront bien compte que ça ne peut plus durer".
-"Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre avec un Master recherche en Histoire ?"

Bref, elle est partagée entre l'optimisme forcé et aveugle, la pensée magique et la désillusion quant à la valeur professionnelle de ses études et diplômes. Elle va vers le mur, en le voyant avec précision, et en espérant qu'il se poussera d'ici la rentrée prochaine. C'est assez sidérant.


Dernière édition par stench le Dim 4 Déc 2022 - 9:49, édité 1 fois

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par Lisak40 Dim 4 Déc 2022 - 9:47
Leclochard a écrit:
Lefteris a écrit:
pseudo-intello a écrit:
Ça commence à le chiffonner un peu, quand même, maintenant qu'il se rend compte que les fonctionnaires captifs ne peuvent pas se permettre de faire défection, plutôt que des contractuels qui peuvent retourner contre lui le jeu du bouche-trou (pour pécresser un peu, un contractuel, ça va, ça vient, c’est comma la queue du chien Razz ).
Ca ne le chiffonne pas vraiment sur le fond, ils se tape complètement de l'avenir de l'EN, de la Nation, et comme tous les autres il gère son destin et sa carrière personnels. C'est seulement sur ce dernier point que ça peut coincer, car le consommateur-électeur, pas content, peut raccourcir ladite carrière. D'où la guerre de  la communication, des éléments de langage, pour dire que ça marche, que ça va marcher,  qui remplace tout.

Il y a le discours affiché et le plan à peine secret. Officiellement, on veut recruter. In petto, on pense plutôt que ce serait bien de nous rajouter une troisième hsa obligatoire et qu'une armée de contractuels prennent notre place (sauf, poste prestigieux).
J'écoutais France Inter cette semaine. On interviewait des candidats aux concours: ce n'est pas l'argent qui les attire. Ils le disent ! J'étais stupéfait. Savent-ils ce qu'ils loueront avec à peine 2000 balles ? Sont-ce des moines ? N'ont-ils aucun désir de voyager, de consommer -tant mieux pour la planète, remarquez ? Comptent-ils sur leurs parents ou leur conjoint ? Je m'interroge sur le profil de ceux qui passeront les épreuves au printemps.

Ca me rappelle un Néo qui il y a pas très longtemps disqit que ce métier était devenu un "job d'épouse" de médecin / avocat / banquier / cadre sup (enfin ce genre de profession), et tout le monde (dont moi) lui était tombé dessus. Probablement que c'était maladroitement exprimé, mais en effet, on peut se demander qui peut et veut réellement faire ce métier aujourd'hui, avec la paie que l'on connaît ? Cela fait très mal à la féministe qui est en moi, mais j'ail'impression que dans le premier degré en tous les cas, les aspirantes PE sont surtout des femmes, déjà en couple avec un homme (oui ce sont presque toujours des couples hétéro) ayant une bonne situation, et qui s'imaginent que ce métier leur permettra de s'occuper de leurs enfants, de leur mari, de jouer à la parfaite maîtresse de maison, parce qu'après tout, on est à mi-temps quand on est prof, hein. Pour mon ex-belle soeur, c'était le cas, et une amie prof dans le privé hyper chic m'a dit aussi que toutes ses collègues fammes, c'était le cas : toutes mariées avec des cadres +++, leur salaire de prof leur servait à se payer le dernier sac Dior sans trop culpabiliser...

D'ailleurs sur un des groupes que je suis sur Facebook, "profs qui veulent changer de métier", les projets de reconversions c'est souvent coach en bien-être, graphologues, ouvrir une école / crèche alternatives, oubrir une boutique de poteries. Et qui peut envisager ce genre de reconversion ? Ben souvent des PE femmes dont le mari gagne très bien sa vie... Dans le secondaire, il me semble que c'est un peu différent, il me semble et bien sûr ce n'est pas le cas de tous les PE de France, mais ce qui est sûr c'est qu'en RP vivre seule avec un salaire de prof (encore plus de PE) c'est quasi impossible. Les seuls à ma connaissance qui s'en sortent vraiment sont ceux qui font beaucoup d'HSA / HSE et cumulent les missions / indemnités (PP, référent ceci ou cela), ont une famille qui peut les aider (j'ai la chance de ne pas avoir à m'inquitéter si mon frigo tombe en panne demain et que je ne peux pas le changer, car je sais que ma famille peut me donner l'argent immédiatement, même frigo + lave-linge + autre chose, néanmoins parce que je refuse cette situation -j'ai passé l'âge de demander des sous à ma famille- je fais le max d'HSA/HSE, sans ça le moindre pépin devient un gros problème financier...), ou acceptent de vivre dans 15m2. Souvent, pour les collègues dont je parle ils cumulent HSA/HSE/primes diverses et vivre dans 15m2...

Après, il se peut que beaucoup de jeunes futurs profs ne se rendent absolument pas compte qu'ils vont être envoyés en RP, où vivre avec 1700 euros est très difficile (ils ont fait leurs études en vivant encore chez papa-maman et ne se rendent peut-être pas compte de ce que c'est d'être totalement indépendant : payer le loyer, les factures, les assurances, la nourriture, les transports en commun, etc.). N'oubliez pas que les M1 MEEF (ou M2 je ne sais plus) ont parfois tout juste 21-22 ans, et ça semblerait normal de ne pas avoir du tout le sens des réalités d'un point de vue financier à cet-âge-là (en tous les cas mes ados -j'en ai de cet âge-là- ne l'ont absolument pas)...

@stench Le 3ème argument de ton amie semble le seul "réaliste", mais c'est quand même triste de le penser à ce point-là. C'est d'ailleurs probablement parce que beaucoup de gens partagent ce point de vue que le CAPES d'histoire-géo est si difficile... Pour les autres arguments, je suis comme toi, sidérée...


Dernière édition par Lisak40 le Dim 4 Déc 2022 - 10:15, édité 1 fois
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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 10:01
Outre le fait que l'on enregistre, depuis quelques années, une baisse des effectifs dans les MEEF PE, les étudiantes (ultra majoritaires) qui s'y inscrivent ont parfaitement conscience de cela : certaines abandonnent cette voie (y compris après la titularisation), si elles trouvent mieux, d'autres, les plus nombreux, n'ont tout simplement pas le choix. Mais dans certaines académie, le problème est de nature différente : il est de trouver assez d'étudiant(e)s dont le niveau ne soit pas tel qu'il interdise par avance de pourvoir toute les places des concours…

Le principe est assez simple : une licence ne servant à rien, il faut absolument faire un master — non pas celui que l'on veut, mais celui que l'on peut. Tout est fait pour remplir les facs jusqu'au niveau master inclus alors que les places manquent (=le personnel, les salles, etc.). Et cela fait un bon moment que le principe de la sélection entre M1 et M2, qui figurait pourtant censément dans la loi, est tombé : le Conseil d'État a décidé qu'il ne pouvait y avoir de sélection que si l'on plaçait le diplôme sur une liste limitative et qui doit faire l'objet d'un décret. Sinon, rien ne le permet, même pas les capacités d'accueil : raison pour laquelle les universités doivent accueillir les étudiants qui se présentent, sans avoir les moyens de les accueillir et encore moins ceux de leur permettre de se mettre à niveau.

Il est toujours facile de mettre sur le compte de l'inconscience des plus jeunes un certain nombre de phénomènes, mais en l'occurrence, le niveau de dégradation des études est devenu tel dans les dix ou quinze dernières années qu'il vaudrait mieux chercher de ce côté.

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par stench Dim 4 Déc 2022 - 10:57
epekeina.tes.ousias a écrit:

Il est toujours facile de mettre sur le compte de l'inconscience des plus jeunes un certain nombre de phénomènes, mais en l'occurrence, le niveau de dégradation des études est devenu tel dans les dix ou quinze dernières années qu'il vaudrait mieux chercher de ce côté.

Je n'assiste pas vraiment à ça, les candidats que je croise me semblent bien informés. Je parle surtout des facultés d'histoire où je passe mon temps, et les étudiants sont tous issus d'un M2 recherche. Parmi les candidats aux concours de professeurs, je n'entends plus depuis longtemps de justifications comme "c'est pour le plaisir de transmettre" ou "pour partager ma passion" voire "former des citoyens" que j'entendais quand moi-même je passais les concours, justifications que je partageais. La vision du métier semble assez réaliste et souvent, même si ça peut sembler effrayant, très désabusée avant même d'avoir commencé. De même, ils savent que le salaire est faible, ils entendent les infos, voient un peu comment ça se passe. Simplement, ils ne savent pas quoi faire d'autre de leur formation. Certains vont en thèse pour être "casé" encore trois ans, en sachant que ça ne fait que repousser le problème. Ils ne se font pas plus d'illusion sur leur chance d'avoir un poste en fac.
De même, les chiffres quant aux mutations sont clairs et mis en lignes. C'est là que ça coince. Pour ma région, la barre d'entrée en histoire est entre 150 et 160. Je fais le calcul avec eux : l'immense majorité ne restera pas. C'est tristement factuel. Et là, tout le monde se met à rêver : tel connait bien un prof qui est issu de la région, tel autre pense que le manque de prof fera baisser les barres, etc. Au cas par cas, en leur faisant le total des points auxquels ils auront accès, personne ne restera, et ce depuis des années. Rien à faire, ils gardent espoir. Idem quand je parle des collègues qui sont depuis 15 ans loin de chez eux, de ceux qui sont TZR depuis des années, je leur montre les points dans l'académie pour un poste fixe, je leur fais les calculs, je les avertis que ça risque d'être leur quotidien : non, ca ne leur arrivera pas.
Ils sont donc tous ou presque informés mais ne veulent pas voir, pour la simple raison évoquée plus haut : ils n'ont pas la moindre idée d'autres perspectives avec leur formation. Je vous rassure, je ne passe pas mon temps à les décourager. Cependant, il me semble important qu'une fois au moins, ils entendent ces choses, pour qu'ils puissent choisir en connaissance de cause. Franchement, je n'envie pas leur situation. Moi au moins j'ai rêvé quelques années. Je voulais devenir prof parce que je m'en faisais une belle image. Beaucoup d'entre eux ne trouvent pas que c'est un beau métier mais y vont par dépit.


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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 11:01
stench a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:

Il est toujours facile de mettre sur le compte de l'inconscience des plus jeunes un certain nombre de phénomènes, mais en l'occurrence, le niveau de dégradation des études est devenu tel dans les dix ou quinze dernières années qu'il vaudrait mieux chercher de ce côté.

Je n'assiste pas vraiment à ça, les candidats que je croise me semblent bien informés. Je parle surtout des facultés d'histoire où je passe mon temps, et les étudiants sont tous issus d'un M2 recherche. Parmi les candidats aux concours de professeurs, je n'entends plus depuis longtemps de justifications comme "c'est pour le plaisir de transmettre" ou "pour partager ma passion" voire "former des citoyens" que j'entendais quand moi-même je passais les concours, justifications que je partageais. La vision du métier semble assez réaliste et souvent, même si ça peut sembler effrayant, très désabusée avant même d'avoir commencé. De même, ils savent que le salaire est faible, ils entendent les infos, voient un peu comment ça se passe. Simplement, ils ne savent pas quoi faire d'autre de leur formation. Certains vont en thèse pour être "casé" encore trois ans, en sachant que ça ne fait que repousser le problème. Ils ne se font pas plus d'illusion sur leur chance d'avoir un poste en fac.
De même, les chiffres quant aux mutations sont clairs et mis en lignes. C'est là que ça coince. Pour ma région, la barre d'entrée en histoire est entre 150 et 160. Je fais le calcul avec eux : l'immense majorité ne restera pas. C'est tristement factuel. Et là, tout le monde se met à rêver : tel connait bien un prof qui est issu de la région, tel autre pense que le manque de prof fera baisser les barres, etc. Au cas par cas, en leur faisant le total des points auxquels ils auront accès, personne ne restera, et ce depuis des années. Rien à faire, ils gardent espoir. Idem quand je parle des collègues qui sont depuis 15 ans loin de chez eux, de ceux qui sont TZR depuis des années, je leur montre les points dans l'académie pour un poste fixe, je leur fais les calculs, je les avertis que ça risque d'être leur quotidien : non, ca ne leur arrivera pas.
Ils sont donc tous ou presque informés mais ne veulent pas voir, pour la simple raison évoquée plus haut : ils n'ont pas la moindre idée d'autres perspectives avec leur formation. Je vous rassure, je ne passe pas mon temps à les décourager. Cependant, il me semble important qu'une fois au moins, ils entendent ces choses, pour qu'ils puissent choisir en connaissance de cause. Franchement, je n'envie pas leur situation. Moi au moins j'ai rêvé quelques années. Je voulais devenir prof parce que je m'en faisais une belle image. Beaucoup d'entre eux ne trouvent pas que c'est un beau métier mais y vont par dépit.


Ce que tu décris me paraît le cas — dans les masters autres que ceux qui forment les PE.
Mais c'est que tu ne parles pas du tout des mêmes étudiants — ni d'ailleurs du même métier, car les PE n'ont ni les mêmes horaires, ni les mêmes rémunérations, comme chacun le sait fort bien.

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par stench Dim 4 Déc 2022 - 11:05
epekeina.tes.ousias a écrit:
stench a écrit:
epekeina.tes.ousias a écrit:

Il est toujours facile de mettre sur le compte de l'inconscience des plus jeunes un certain nombre de phénomènes, mais en l'occurrence, le niveau de dégradation des études est devenu tel dans les dix ou quinze dernières années qu'il vaudrait mieux chercher de ce côté.

Je n'assiste pas vraiment à ça, les candidats que je croise me semblent bien informés. Je parle surtout des facultés d'histoire où je passe mon temps, et les étudiants sont tous issus d'un M2 recherche. Parmi les candidats aux concours de professeurs, je n'entends plus depuis longtemps de justifications comme "c'est pour le plaisir de transmettre" ou "pour partager ma passion" voire "former des citoyens" que j'entendais quand moi-même je passais les concours, justifications que je partageais. La vision du métier semble assez réaliste et souvent, même si ça peut sembler effrayant, très désabusée avant même d'avoir commencé. De même, ils savent que le salaire est faible, ils entendent les infos, voient un peu comment ça se passe. Simplement, ils ne savent pas quoi faire d'autre de leur formation. Certains vont en thèse pour être "casé" encore trois ans, en sachant que ça ne fait que repousser le problème. Ils ne se font pas plus d'illusion sur leur chance d'avoir un poste en fac.
De même, les chiffres quant aux mutations sont clairs et mis en lignes. C'est là que ça coince. Pour ma région, la barre d'entrée en histoire est entre 150 et 160. Je fais le calcul avec eux : l'immense majorité ne restera pas. C'est tristement factuel. Et là, tout le monde se met à rêver : tel connait bien un prof qui est issu de la région, tel autre pense que le manque de prof fera baisser les barres, etc. Au cas par cas, en leur faisant le total des points auxquels ils auront accès, personne ne restera, et ce depuis des années. Rien à faire, ils gardent espoir. Idem quand je parle des collègues qui sont depuis 15 ans loin de chez eux, de ceux qui sont TZR depuis des années, je leur montre les points dans l'académie pour un poste fixe, je leur fais les calculs, je les avertis que ça risque d'être leur quotidien : non, ca ne leur arrivera pas.
Ils sont donc tous ou presque informés mais ne veulent pas voir, pour la simple raison évoquée plus haut : ils n'ont pas la moindre idée d'autres perspectives avec leur formation. Je vous rassure, je ne passe pas mon temps à les décourager. Cependant, il me semble important qu'une fois au moins, ils entendent ces choses, pour qu'ils puissent choisir en connaissance de cause. Franchement, je n'envie pas leur situation. Moi au moins j'ai rêvé quelques années. Je voulais devenir prof parce que je m'en faisais une belle image. Beaucoup d'entre eux ne trouvent pas que c'est un beau métier mais y vont par dépit.


Ce que tu décris me paraît le cas — dans les masters autres que ceux qui forment les PE.
Mais c'est que tu ne parles pas du tout des mêmes étudiants — ni d'ailleurs du même métier, car les PE n'ont ni les mêmes horaires, ni les mêmes rémunérations, comme chacun le sait fort bien.

En effet, je pensais que tu généralisais ensuite sur l'ensemble des professeurs. Je ne parle pas des futurs PE qu'en effet, je croise très peu.

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par Lisak40 Dim 4 Déc 2022 - 11:11
epekeina.tes.ousias a écrit:Outre le fait que l'on enregistre, depuis quelques années, une baisse des effectifs dans les MEEF PE, les étudiantes (ultra majoritaires) qui s'y inscrivent ont parfaitement conscience de cela : certaines abandonnent cette voie (y compris après la titularisation), si elles trouvent mieux, d'autres, les plus nombreux, n'ont tout simplement pas le choix. Mais dans certaines académie, le problème est de nature différente : il est de trouver assez d'étudiant(e)s dont le niveau ne soit pas tel qu'il interdise par avance de pourvoir toute les places des concours…

Le principe est assez simple : une licence ne servant à rien, il faut absolument faire un master — non pas celui que l'on veut, mais celui que l'on peut. Tout est fait pour remplir les facs jusqu'au niveau master inclus alors que les places manquent (=le personnel, les salles, etc.). Et cela fait un bon moment que le principe de la sélection entre M1 et M2, qui figurait pourtant censément dans la loi, est tombé : le Conseil d'État a décidé qu'il ne pouvait y avoir de sélection que si l'on plaçait le diplôme sur une liste limitative et qui doit faire l'objet d'un décret. Sinon, rien ne le permet, même pas les capacités d'accueil : raison pour laquelle les universités doivent accueillir les étudiants qui se présentent, sans avoir les moyens de les accueillir et encore moins ceux de leur permettre de se mettre à niveau.

Il est toujours facile de mettre sur le compte de l'inconscience des plus jeunes un certain nombre de phénomènes, mais en l'occurrence, le niveau de dégradation des études est devenu tel dans les dix ou quinze dernières années qu'il vaudrait mieux chercher de ce côté.

Si c'est de mon message que tu parles, je n'ai pas vraiment l'impresson de traiter les jeunes d'inconscients, ou je me suis mal exprimée. Certains le sont oui, c'est normal, mais je n'en fais pas une généralité...
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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 11:17
stench a écrit:En effet, je pensais que tu généralisais ensuite sur l'ensemble des professeurs. Je ne parle pas des futurs PE qu'en effet, je croise très peu.

Pourtant, mon message commençait bien par le cas des MEEF-PE.
Les choses sont extrêmement différentes. Par ex. pour ce que tu dis des étudiants qui décident de faire une thèse, je le vois aussi, même si les possibilités de thèses financées ne sont pas nombreuses, ce qui réduit le type d'étudiants qui peuvent s'y lancer. Mais les étudiant(e)s qui se retrouvent (pas toujours volontairement, pour le dire en passant) dans la voie PE et qui pourront faire une thèse sont en nombre extrêmement réduit — et pas seulement par la faute (insigne et majuscule) des diplômes MEEF.

Qui plus est, l'idée consistant à dire qu'il vaudrait mieux recruter majoritairement les PE parmi les étudiantes issues d'un master recherche me semble une fausse bonne idée — à moins d'imaginer qu'après des études dans quelque discipline que ce soit et en ayant passé le concours en candidate libre, une étudiante puisse magiquement, dès la rentrée de septembre suivante, se transformer en PE de maternelle ou de CE-CM. Car celles qui ont le concours en ayant déjà un master n'ont plus que 10 jours (x6h) de “formation” (dont, pour les 2 cas que j'ai pu examiner de près, plus de la moitié, entre 60 et 80% en circo)…

Je ne suis pas certain que ce soit sans effet sur l'augmentation du pourcentage de démission durant l'année de “stage” (=post concours, et post INSPE). Le même phénomène (pour la même filière) s'observe d'ailleurs pour les étudiantes dites “en alternance”, qui ont énormément de mal à “tout concilier” : en gros, la charge est plus lourde que celle (déjà bien trop lourde) qui tombait sur les M2-stagiaires jusqu'à l'année passée (=dernières cohortes d'avant l'actuelle réforme). On en voit certaines qui démissionnent, mais ce sont celles qui ont un plan alternatif (et les métiers choisis sont “bizarrement” fort éloignés de l'EN!). Pour celles qui n'ont pas d'autres solutions (pour payer leur loyer et se nourrir), c'est beaucoup plus difficile.

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par Lefteris Dim 4 Déc 2022 - 11:21
Leclochard a écrit:
Il y a le discours affiché et le plan à peine secret. Officiellement, on veut recruter. In petto, on pense plutôt que ce serait bien de nous rajouter une troisième hsa obligatoire et qu'une armée de contractuels prennent notre place (sauf, poste prestigieux).
J'écoutais France Inter cette semaine. On interviewait des candidats aux concours: ce n'est pas l'argent qui les attire. Ils le disent ! J'étais stupéfait. Savent-ils ce qu'ils loueront avec à peine 2000 balles ? Sont-ce des moines ? N'ont-ils aucun désir de voyager, de consommer -tant mieux pour la planète, remarquez ? Comptent-ils sur leurs parents ou leur conjoint ? Je m'interroge sur le profil de ceux qui passeront les épreuves au printemps.
Ils sont triés je pense, ils servent à  essayer de maintenir le mythe de la "vocation" du  "métier pas comme les autres". Ils n'interrogent pas les milliers d'autres qui se détournent, bifurquent au dernier moment. Là sans chercher beaucoup dans ma tête, j'en connais deux qui soient s'apprêtaient à entrer, soit sont entrées. L'une, fille d'une amie,  a bifurqué au dernier moment sur un concours administratif, la seconde -connue par relation syndicale a lutté deux ans en se disant qu'elle arriverait à faire quelque chose de bien envers et contre tout, mais devant l'incurie générale (en LC en plus, un paria...) elle entame une reconversion. Une autre, stagiaire plus  toute jeune après, après avoir envisagé la démission , projette  d'être titularisée après en avoir autant bavé , puis de passer des concours administratifs, même en B voire C . Je lui conseille d'ailleurs de faire ainsi, pur le reclassement, mais  de ne rien dire tant qu'elle est en Inspé, il y a des fanatiques pour qui quitter le cilice est une crime (j'ai aussi un exemple, une PE stagaire qui a fait savoir qu'elle était admissible à un concours, on lui a fait comprendre que ce n'était même pas la peine de se pointer).

stench a écrit:
-"Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre avec un Master recherche en Histoire ?"

Bref, elle est partagée entre l'optimisme forcé et aveugle, la pensée magique et la désillusion quant à la valeur professionnelle de ses études et diplômes. Elle va vers le mur, en le voyant avec précision, et en espérant qu'il se poussera d'ici la rentrée prochaine. C'est assez sidérant.
Etrange que des gens qui viennent de passer cinq ans sur les bancs de la fac croient que leur vie est bouchée, qu'on ne peut rien faire d'autre. Dans les reconvertis, il y en a qui ont passé deux fois, trois fois les concours, et les ont eus. Si l'on  a appris de l'histoire, on peut apprendre du droit, des finances publiques, que sais-je. J'ai bien fait l'inverse (il est vrai au départ pour le plaisir, jamais je n'aurais pensé m'en servir pour croûter). La cervelle ne se bloque pas à 25 ans. Les problèmes majeurs sont plutôt les contraintes personnelles, les limites d'âge dans certains concours, les blocages de carrière si l'on attend trop.

Lisak40 a écrit:
Dans le secondaire, il me semble que c'est un peu différent, il me semble et bien sûr ce n'est pas le cas de tous les PE de France, mais ce qui est sûr c'est qu'en RP vivre seule avec un salaire de prof (encore plus de PE) c'est quasi impossible. Les seuls à ma connaissance qui s'en sortent vraiment sont ceux qui font beaucoup d'HSA / HSE et cumulent les missions / indemnités (PP, référent ceci ou cela), ont une famille qui peut les aider (j'ai la chance de ne pas avoir à m'inquitéter si mon frigo tombe en panne demain et que je ne peux pas le changer, car je sais que ma famille peut me donner l'argent immédiatement, même frigo + lave-linge + autre chose, néanmoins parce que je refuse cette situation -j'ai passé l'âge de demander des sous à ma famille- je fais le max d'HSA/HSE, sans ça le moindre pépin devient un gros problème financier...), ou acceptent de vivre dans 15m2. Souvent, pour les collègues dont je parle ils cumulent HSA/HSE/primes diverses et vivre dans 15m2...
Il est vrai que c'est invivable, et que le rapport entre le temps passé à préparer le concours et le sort administratif en vue constitue un décalage incroyable. Je ne parle pas pour moi qui suis entré entre le 10e et 11e échelon par reclassement après avoir déjà mon logement, du mois le crédit  (mais même ainsi , la perte de 30% fait mal), mais par simple observation et imagination aisée. En effet, des collègues non mariés, ou divorcés, ou avec un conjoint qui rame ferme (il y en a, eh oui...)  ont toutes les peines du monde à se loger sans caution, garanties diverses. Rien que ça, c'est humiliant.   De loisirs, peu ou point. Ils sont à l'orée de l'âge mûr  comme j'étais les premières années de ma carrière antérieure, balancé à Paris , vivant dans un logement étroit et miteux, comptant le prix des courses. Comme pas mal de monde  objecteront les détracteurs, les  prix d'un caddie est le même pour un petit employé . A quoi j'objecterais que c'est vrai, mais que dans ce cas, pas la peine de passer ce concours, de quitter sa région , de venir se faire insulter dans certains établissements par des petites frappes, chose qu'il faut dire sans langue de bois. Autant rester pauvre au soleil, ou se barrer pour mieux : et c'est exactement ce qui est en train de se passer. D'ailleurs, les concours de la FP restent globalement relevés, signe des temps.


Dernière édition par Lefteris le Dim 4 Déc 2022 - 11:22, édité 1 fois

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 11:22
Lisak40 a écrit:Si c'est de mon message que tu parles, je n'ai pas vraiment l'impresson de traiter les jeunes d'inconscients, ou je me suis mal exprimée. Certains le sont oui, c'est normal, mais je n'en fais pas une généralité...

Ce n'est pas le cas — sans quoi, j'aurais cité ton message. Le mien parle de la condition concrète des étudiantes qui font des études pour devenir PE, dans laquelle il y a infiniment moins d'inconscience que de difficultés matérielles.
J'ajoute un point : que des étudiantes de L2, de L3 ou de M1-M2 ne connaissent pas les conditions réelles d'exercice dans les écoles, c'est autre chose et ça n'a pas grand-chose d'étonnant. Il n'y a guère que celles qui ou une ou deux PE dans leur famille qui puissent en savoir quelque chose (par témoignages interposés).

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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 11:31
Lefteris a écrit:
Ils sont triés je pense, ils servent à  essayer de maintenir le mythe de la "vocation" du  "métier pas comme les autres". Ils n'interrogent pas les milliers d'autres qui se détournent, bifurquent au dernier moment. Là sans chercher beaucoup dans ma tête, j'en connais deux qui soient s'apprêtaient à entrer, soit sont entrées.

Ni les préparationnaires du CRPE, qui ne tiennent pas majoritairement (au contraire très majoritairement) ce discours.


L'une, fille d'une amie,  a bifurqué au dernier moment sur un concours administratif, la seconde -connue par relation syndicale a lutté deux ans en se disant qu'elle arriverait à faire quelque chose de bien envers et contre tout, mais devant l'incurie générale (en LC en plus, un paria...) elle entame une reconversion. Une autre, stagiaire plus  toute jeune après, après avoir envisagé la démission , projette  d'être titularisée après en avoir autant bavé , puis de passer des concours administratifs, même en B voire C . Je lui conseille d'ailleurs de faire ainsi, pur le reclassement, mais  de ne rien dire tant qu'elle est en Inspé, il y a des fanatiques pour qui quitter le cilice est une crime (j'ai aussi un exemple, une PE stagaire qui a fait savoir qu'elle était admissible à un concours, on lui a fait comprendre que ce n'était même pas la peine de se pointer).

C'est amusant, dans la mesure où c'est aussi le discours que je tiens dans certaines discussions que je peux avoir avec mes étudiantes en MEEF-PE — mais dans une optique fort différente, puisque leur principal problème est de ne pas sortir définitivement de ce cycle des études, sauf si elles trouvent un gagne-pain ailleurs. Cette année, par ex., l'une d'entre elles est venue me voir pour m'expliquer pourquoi elle “abandonnait” : elle a trouvé un CDD (avec CDI sous période d'essai de 3 mois à la clef) comme tailleuse de pierre. Tu imagines bien que je l'ai félicitée, puisque je ne suis pas payé pour combler les déficits de l'EN en matière de recrutement avec force discours sur la “vocation”!

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par Lisak40 Dim 4 Déc 2022 - 11:39
@epekeina.tes.ousias Ok !

En ce qui concerne l'inconcsience des étudiant(e)s qui se destinent à devenir prof / PE, car ils n'ont pas conscience de ce qu'est devenu le métier, j'ai dans mon entourage "un exemple" intéressant. Une amie proche, son mari pour le moment cadre *** dans une grosse boite avec salaire ++ envisage de passer l'agrégation de Maths, dès que les enfants seront grands pour bosser moins, parce qu'il en a marre de son travail et pour faire un métier qui a un peu plus de sens. Alors soyons clairs : il travaille énormément, et n'est pas du tout anti-profs, c'est même tout le contraire (pour lui et sa femme elle-même fille et soeur de profs, l'école c'est juste primordial), il sait que même en étant agrégé (vu son niveau il peut l'avoir facilement) il gagnera moins. Mais déjà il pense que les profs agrégés c'est 12h par semaine (j'ai du le corriger), ensuite, même s'il sait pour les corrections / préparations de cours, il n'imagine pas tout le reste, toute la charge mentale que représente ce boulot, ce que c'est que de gérer une classe de 35 élèves, dans un lycée de banlieue lambda (dans mon ancien lycée, tous les profs du général sont agregés ou presque, et ils trouvent leurs élèves difficiles aussi), en STMG par ex., en 2de ou même en collège, en REP+, etc. Il n'a aucune idée des petits et gros désagréments / tâches supplémentaires qui font notre quotidien, des conditions dans lesquelles on travaille (outre l'infantilisation insupportable à subir pendant l'année de stage) et je crois que s'il devient vraiment prof un jour, il risque d'être désagréablement surpris (et je n'idéalise absolument pas son job actuel), d'autant que ce sera une reconversion tardive (la 50aine bien passée par rapport à l'âge de ses enfants) et qu'à cet-âge, je pense que c'est encore plus dur d'entrer dans la profession...
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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 11:45
Lisak40 a écrit:@epekeina.tes.ousias Ok !

En ce qui concerne l'inconcsience des étudiant(e)s qui se destinent à devenir prof / PE, car ils n'ont pas conscience de ce qu'est devenu le métier, j'ai dans mon entourage "un exemple" intéressant. Une amie proche, son mari pour le moment cadre *** dans une grosse boite avec salaire ++ envisage de passer l'agrégation de Maths, dès que les enfants seront grands pour bosser moins, parce qu'il en a marre de son travail et pour faire un métier qui a un peu plus de sens. Alors soyons clairs : il travaille énormément, et n'est pas du tout anti-profs, c'est même tout le contraire (pour lui et sa femme elle-même fille et soeur de profs, l'école c'est juste primordial), il sait que même en étant agrégé (vu son niveau il peut l'avoir facilement) il gagnera moins. Mais déjà il pense que les profs agrégés c'est  12h par semaine (j'ai du le corriger), ensuite, même s'il sait pour les corrections / préparations de cours, il n'imagine pas tout le reste, toute la charge mentale que représente ce boulot, ce que c'est que de gérer une classe de 35 élèves, dans un lycée de banlieue lambda (dans mon ancien lycée, tous les profs du général sont agregés ou presque, et ils trouvent leurs élèves difficiles aussi), en STMG par ex., en 2de ou même en collège, en REP+, etc. Il n'a aucune idée des petits et gros désagréments / tâches supplémentaires qui font notre quotidien, des conditions dans lesquelles on travaille (outre l'infantilisation insupportable à subir pendant l'année de stage) et je crois que s'il devient vraiment prof un jour, il risque d'être désagréablement surpris (et je n'idéalise absolument pas son job actuel), d'autant que ce sera une reconversion tardive (la 50aine bien passée par rapport à l'âge de ses enfants) et qu'à cet-âge, je pense que c'est encore plus dur d'entrer dans la profession...

Sauf, à nouveau, qu'il ne s'agit pas non plus du même type de cas que ceux dont je parle… Côté PE, on a aussi des gens qui “décident” de devenir PE après avoir travaillé ailleurs — mais je mets des guillemets car ce sont majoritairement celles qui sont en “reconversion” (en général après compression de personnel ou “plan social”), et outre cela, elles représentent une fraction encore minoritaire. Mais des gens issus des PCS + qui décideraient de “tout lâcher” pour se dévouer à la cause des petits enfants dans un métier plein de sens et de joie, je ne me souviens pas d'en avoir croisé depuis 25 ans, et d'autant moins que la grande majorité des étudiantes sont dans le droit fil de leurs études post-bac et ne sont que fort rarement des “héritières”.

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par Lefteris Dim 4 Déc 2022 - 11:51
epekeina.tes.ousias a écrit:

C'est amusant, dans la mesure où c'est aussi le discours que je tiens dans certaines discussions que je peux avoir avec mes étudiantes en MEEF-PE — mais dans une optique fort différente, puisque leur principal problème est de ne pas sortir définitivement de ce cycle des études, sauf si elles trouvent un gagne-pain ailleurs. Cette année, par ex., l'une d'entre elles est venue me voir pour m'expliquer pourquoi elle “abandonnait” : elle a trouvé un CDD (avec CDI sous période d'essai de 3 mois à la clef) comme tailleuse de pierre. Tu imagines bien que je l'ai félicitée, puisque je ne suis pas payé pour combler les déficits de l'EN en matière de recrutement avec force discours sur la “vocation”!
Bon, tu ne fais pas partie des ayatollahs, ça rassure de voir que certains ne manient pas la langue de bois unique. Very Happy Je suis entré quand c'était encore l'IUFM, je n'ai pas connu directement de gens menacés aussi durement que ce que j'évoque, mais j'ai entendu des critiques de gens qui préparaient l'agreg pendant le stage, ou vu des collègues à qui l'on mettait des bâtons dans les roues alors qu'ils poursuivaient des études. L'idée diffuse était qu'on devait se donner entièrement à ce sacerdoce. J'ai eu dès le début un conflit de reclassement qui m'a obligé à réintégrer mon administration (par demande formelle et très virtuellement, car au dernier moment, deux ou trois jours avant la rentrée, j'ai eu gain de cause via les recours et le médiateur) et ça n'intéressait strictement personne, même au plus haut niveau de l'IUFM, alors qu'un coup de fil bien placé du genre "arrêtez vos ####", venant d'une huile, aurait sans doute tout réglé. Sentant l'air du temps, je n'ai même pas dit que j'avais fait ma demande de réintégration -échec du premier recours- depuis le mois d'avril- mai pour assurer le retour et le paiement, afin de ne pas risquer la titularisation, au cas où... Et si je n'ai pas été outre mesure embêté pendant l'année, il faut le reconnaître (on était semble-t-il bien content que je sois là, dans une ZEP violence, aujourd'hui REP +) je crois quand même que la sévère prise de bec que j'ai eue le jour de la présentation du stupide "mémoire" venait de ce que je faisais ce métier en 2e choix, dans une discussion n'ayant rien à voir avec le mémoire lui-même.

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par A Tuin Dim 4 Déc 2022 - 12:00
Il serait intéressant de connaître le nombre des inscrits de cette année, après tout ce mouvement !
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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 12:00
Lefteris a écrit:Bon, tu ne fais pas partie des ayatollahs, ça rassure de voir que certains ne manient pas la langue de bois unique. Very Happy Je suis entré quand c'était encore l'IUFM,  je n'ai pas connu directement de gens menacés aussi durement  que ce que j'évoque, mais j'ai   entendu des critiques de gens qui préparaient l'agreg pendant le stage, ou vu des collègues à qui l'on mettait des bâtons dans les roues  alors qu'ils poursuivaient des études. L'idée diffuse était qu'on devait se donner entièrement à ce sacerdoce.  J'ai eu dès le début un conflit de reclassement qui m'a obligé à réintégrer mon administration (par demande formelle et très virtuellement, car au dernier moment, deux ou trois jours avant la rentrée, j'ai eu gain de cause via les recours et le médiateur) et ça n'intéressait strictement personne, même au plus haut niveau de l'IUFM, alors qu'un coup de fil bien placé du genre "arrêtez vos ####",  venant d'une huile,   aurait sans doute tout réglé. Sentant l'air du temps, je n'ai même pas dit que j'avais fait ma demande de réintégration -échec du premier recours- depuis le mois d'avril- mai pour assurer le retour et le paiement, afin de ne pas risquer la titularisation, au cas où... Et si je n'ai pas été outre mesure embêté pendant l'année, il faut le reconnaître (on était semble-t-il bien content que je sois là, dans une ZEP violence, aujourd'hui REP +)  je crois quand même que la sévère prise de bec que j'ai eue le jour de la présentation du stupide "mémoire" venait  de ce que je faisais ce métier en 2e choix, dans une discussion n'ayant rien à voir avec le mémoire lui-même.

Je vois très bien de quoi tu parles (vu que j'y suis depuis 25 ans, et pas dans une “position d'adhésion). Mais, à mon avis, cela devrait empirer dans les années qui viennent, dans la mesure où les master MEEF sont en train de se transformer en pure et simple prépa concours (avec rationnements horaires pour pallier le manque de potentiel d'enseignement) et où la formation pratique est en cours de transfert vers les corps d'inspection. Cela reste encore ambivalent, parce que les moyens n'y sont pas plus côté Rectorats et corps d'inspection que côté Universités et INSPE, mais je serais fort étonné que cela n'aboutisse pas à une “formation directe sur le terrain” sous la gouverne des corps d'inspection. Il n'est pas du tout évident, si j'en crois mon expérience, que des stagiaires placés dans une formation mise en place par leur hiérarchie subissent moins de pressions que dans un contexte d'études universitaires. D'ailleurs, j'en suis à considérer que l'enjeu essentiel n'est pas (n'est plus) celui de ceux que tu appelles des ayatollahs (j'en ai connu, même s'il n'y avait pas qu'eux) et de leur “influence”: c'est plutôt celle de savoir quelle catégorie de personnels aura la main sur la formation, le concours et le recrutement et à quel type de pouvoir cette catégorie devra obéir.

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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 12:03
A Tuin a écrit:Il serait intéressant de connaître le nombre des inscrits de cette année, après tout ce mouvement !

Je n'ai pas connaissance de ces chiffres — ni d'ailleurs du nombre de postes au concours de CRPE : depuis quelques années, les délais dans la transmission de ces chiffres s'accroissent…

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par Lefteris Dim 4 Déc 2022 - 12:05
epekeina.tes.ousias a écrit:
Je vois très bien de quoi tu parles (vu que j'y suis depuis 25 ans, et pas dans une “position d'adhésion). Mais, à mon avis, cela devrait empirer dans les années qui viennent, dans la mesure où les master MEEF sont en train de se transformer en pure et simple prépa concours (avec rationnements horaires pour pallier le manque de potentiel d'enseignement) et où la formation pratique est en cours de transfert vers les corps d'inspection. Cela reste encore ambivalent, parce que les moyens n'y sont pas plus côté Rectorats et corps d'inspection que côté Universités et INSPE, mais je serais fort étonné que cela n'aboutisse pas à une “formation directe sur le terrain” sous la gouverne des corps d'inspection. Il n'est pas du tout évident, si j'en crois mon expérience, que des stagiaires placés dans une formation mise en place par leur hiérarchie subissent moins de pressions que dans un contexte d'études universitaires. D'ailleurs, j'en suis à considérer que l'enjeu essentiel n'est pas (n'est plus) celui de ceux que tu appelles des ayatollahs (j'en ai connu, même s'il n'y avait pas qu'eux) et de leur “influence”: c'est plutôt celle de savoir quelle catégorie de personnels aura la main sur la formation, le concours et le recrutement et à quel type de pouvoir cette catégorie devra obéir.
Ca fait vraiment envie, surtout quand on le lit sous le clavier de quelqu'un qui est dans les murs. Rolling Eyes   Et dans le marasme général, il va y avoir de sévère luttes de pouvoir. Que je sens de rudes combats...

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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 12:23
Lefteris a écrit:Ca fait vraiment envie, surtout quand on le lit sous le clavier de quelqu'un qui est dans les murs. Rolling Eyes   Et dans le marasme général, il va y avoir de sévère luttes de pouvoir. Que je sens de rudes combats...

Je ne suis même pas certain qu'on en soit encore à des luttes de pouvoir, puisque la réforme s'est faite à la fois dans le désordre (habituel : ça a traîné pendant des mois avant que tout doive être fait à l'arrache en quelques semaines) et dans l'indifférence générale. Pour ce que j'observe, on en est plutôt à des ajustements de type gestion (= qui se charge de quoi, le plus souvent à regrets vu le manque de moyens et dans un “cahier des charges” préétabli).
Mais ce qu'il faut bien avoir en tête, c'est que, concernant les PE à tout le moins (désolé de ne parler que d'eux, mais c'est ce que je connais le mieux et qui me paraît, de plus, assez exemplaire), la formation a toujours été sous le contrôle direct (via l'habilitation des diplômes et l'octroi des crédits) de ce que l'on s'est mis à désigner, il y a 10/15 ans, par l'expression d'“État employeur” : autrement dit, pour résumer, du pouvoir exécutif. En la matière, je ne pense pas qu'il existe quelque “indépendance” ou “autonomie” universitaire…

Je peux fort bien me tromper, mais il me semble que c'est au moins en partie le même processus qui est en cours pour les PLC : va en ce sens le choix fait d'inscrire le plus souvent qu'on le peut les étudiants passant les concours du secondaire dans les diplômes dévolus aux ESPE/INSPE. Ce qui a deux effets majeurs. L'un est de “déshabiller” les composantes en inscriptions, donc de les fragiliser dans leur existence même, ce qui n'est pas pour rien dans l'animosité (pour dire le moins) qui les oppose aux INSPE; l'autre est de couper presque entièrement les INSPE de tout ancrage dans quelque laboratoire que ce soit (je passe, pour le dire en passant, sur la quasi “condamnation” des EC des INSPE à des positions de carrière subalternes).
Et le second effet mérite, à mon avis, d'être regardé de près car il a pour corollaire non seulement la réduction des autres composantes soit sur des diplômes menant à la thèse, soit sur des diplômes à forte composante professionnelle (ce qui a aussi comme effet de déstabiliser l'activité des laboratoires auxquels les diplômes sont articulés), mais également l'effet de “barrage” à l'entrée dans des études de type troisième cycle pour les étudiants des universités qui deviendront profs. Il y aurait là une subalternisation à venir des enseignants dans l'institution scolaire que je n'en serais pas plus surpris que cela.

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par dandelion Dim 4 Déc 2022 - 12:36
Le fait d’avoir fait un master d’éducation a l’avantage pour les pouvoir publics de fidéliser les enseignants, puisqu’ils auront plus de mal à se recaser que ceux qui ont un master disciplinaire. Dans d’autres pays, on ne suit même pas les mêmes cursus, et le recrutement de départ est moins exigeant pour les études menant à un diplôme d’enseignement.
Pour ce qui est des étudiants qui se dirigent vers un MEEF, une des cruautés de l’allongement des études, c’est qu’enseignant a toujours été un emploi d’accès à la classe moyenne. En ce qui me concerne, avoir un salaire assuré tous les mois, c’était le rêve. Pour un boursier à l’échelon maximum, c’est la perspective de pouvoir enfin se payer un café à la machine à café de la fac, ou de manger à tous les repas (souvenir d’une camarade préparant l’agrégation qui s’était évanouie du fait de la faim). D’ailleurs, si les enseignants sont vus comme des privilégiés, c’est parce qu’à une époque, ils avaient en effet le privilège d’un emploi garanti, de la possibilité de se projeter dans la vie, d’acheter un bien immobilier, et de ne pas devoir aller à la soupe populaire pour se nourrir. D’ailleurs aux Etats-Unis les gens redeviennent profs par temps de disette et vont faire autre chose quand le plein emploi revient.
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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 13:03
dandelion a écrit:Le fait d’avoir fait un master d’éducation a l’avantage pour les pouvoir publics de fidéliser les enseignants, puisqu’ils auront plus de mal à se recaser que ceux qui ont un master disciplinaire.

Mais ce n'est pas un “master d'éducation” (et ça ne l'a jamais été).
De plus, l'idée même de “fidéliser les enseignants”, qui en gros était celle des années 98-2002 (c'est à ce moment là que je l'ai entendue en provenance du ministère, mais ça leur a vite passé), me paraît tout à fait obsolète : ça n'est ni le but ni même ce qui est recherché par la réforme actuellement en œuvre (voir plus haut).
Cela fait environ 15 ans qu'il s'agit de simplifier la “formation” (=faire baisser les coûts) et de privilégier la logique de “l'État employeur” — cette dernière expression se traduisant actuellement par l'alternance, les étudiants fournissant un contingent de présence dans les classes (malheureusement, on n'a pas encore concrétisé la recette pour les y “implanter en responsabilité” — voir ci-après) et devenant immédiatement “opérationnels” à l'issue du concours (moyennement une “formation” light, avec cet inconvénient que l'on n'a pas encore la recette pour pouvoir prétendre qu'ils auraient déjà une formation “réelle” pour l'exercice de leur profession).
Sur les deux points d'achoppement, il faut aller regarder le projet actuellement dans les tuyaux (en réalité depuis 2/3 ans), qui est d'engager les étudiants dans des “licences professionnelles” de type “apprentissage” : à moyen terme (3/4 ans), elles permettraient de rendre tous les lauréats des concours directement employables en sortie. Cela avec une “hésitation” entre un modèle de type “prépa en lycée” et un autre de type “licences en fac”. Le problème étant que l'expérience indique plutôt, pour l'instant, que cela interdit aux étudiants de financer leurs études avec un job qui rapporte assez, et que les rémunérer pour des “stages” de type “apprentissage” a plutôt pour effet d'éteindre le vivier que de le capter…

Et il en va de même, pour ce que j'en sais, des masters disciplinaires, lesquels ont de plus en plus de mal à se maintenir (même avec des coupes sombres dans les horaires et les maquettes) pour des raisons de pénurie économique (cf. le nombre d'universités qui sont actuellement étranglées budgétairement par la masse salariale et l'entretien du bâti + les fluides — plus la suppression des crédits récurrents pour les labos, etc.!). La “nouveauté”, depuis 3/4 ans c'est, là encore, la pression opérée pour développer “l'apprentissage” dans le supérieur, pression dont il faudra voir si elle parvient à produire ou non des effets.

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par Enna Dim 4 Déc 2022 - 13:09
D’ailleurs aux Etats-Unis les gens redeviennent profs par temps de disette et vont faire autre chose quand le plein emploi revient.?
Donc maintenant ? Je pensais que il y avait actuellement  désertion car paupérisation. Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 18 3383543560
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par dandelion Dim 4 Déc 2022 - 13:14
Oui, ils ont beaucoup de mal à recruter en ce moment. Mais c’est aussi plus facile de se reconvertir, et les enseignants sont vraiment très mal payés dans la plupart des Etats, les obligeant à avoir un second job assez souvent.
D’après ce que j’entends, il y a des difficultés à recruter des enseignants (et des soignants, des conducteurs de bus, etc) dans de nombreux pays. Il y a une influence du Covid mais pas que. Je vois passer pas mal d’annonces venant du Québec par exemple (mais leur système de santé ne fait pas envie, pas sûre que ce soit un bon plan).
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par epekeina.tes.ousias Dim 4 Déc 2022 - 13:22
dandelion a écrit:Oui, ils ont beaucoup de mal à recruter en ce moment. Mais c’est aussi plus facile de se reconvertir, et les enseignants sont vraiment très mal payés dans la plupart des Etats, les obligeant à avoir un second job assez souvent.
D’après ce que j’entends, il y a des difficultés à recruter des enseignants (et des soignants, des conducteurs de bus, etc) dans de nombreux pays. Il y a une influence du Covid mais pas que. Je vois passer pas mal d’annonces venant du Québec par exemple (mais leur système de santé ne fait pas envie, pas sûre que ce soit un bon plan).

Ce que tu dis, c'est-à-dire en gros que c'est partout un peu pareil, vaut peut-être pour les États-Unis et le Canada ou le Québec. Mais, outre que cela ne change pas grand-chose à la réalité du problème, des comparaisons de cet ordre ne parviennent pas à rendre compte du phénomène qui se développe, en France, et depuis quelques années seulement : la baisse, parfois très forte, des inscriptions dans les concours, couplée à la difficulté, parfois insurmontable, de recruter des contractuels, et ce, alors même qu'on ne peut pas dire qu'on soit en plein boom économique, pour dire le moins.

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par Lefteris Dim 4 Déc 2022 - 14:25
[quote="epekeina.tes.ousias"]
Lefteris a écrit:
Mais ce qu'il faut bien avoir en tête, c'est que, concernant les PE à tout le moins (désolé de ne parler que d'eux, mais c'est ce que je connais le mieux et qui me paraît, de plus, assez exemplaire), la formation a toujours été sous le contrôle direct (via l'habilitation des diplômes et l'octroi des crédits) de ce que l'on s'est mis à désigner, il y a 10/15 ans, par l'expression d'“État employeur” : autrement dit, pour résumer, du pouvoir exécutif. En la matière, je ne pense pas qu'il existe quelque “indépendance” ou “autonomie” universitaire…

Usage de l'expression fréquente sous Darcos, ad nauseam sous le marchand de Shampoing alias Châtel, qui dirige d'ailleurs désormais le réseau privé Odyssey
Il y aurait là une subalternisation à venir des enseignants dans l'institution scolaire que je n'en serais pas plus surpris que cela.
Point de vue intéressant, car sous d'autres angles, plus administratifs (financier, mode de "management", statuts et cadre d'emploi...) , on assiste en effet à ça : faire de l'enseignant un employé local, soumis à tâches, procédures, horaires, pointeuses, petits chefs de hiérarchie intermédiaire...

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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