Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Philippus magisterNiveau 7
Bonjour à toutes et à tous,
Comme pour la plupart des collègues de mon lycée, j'ai des relations exécrables avec mon chef d'établissement. Elle profite de la venue de l'IPR pour me convoquer mercredi dans son bureau avec cette dernière, et va sans doute proposer une inspection. Je n'ai strictement aucun problème de discipline dans mes classes et j'ai plutôt la confiance des parents et la solidarité des collègues. J'ai 59 ans, 38 ans d'enseignement et au dernier échelon de la hors-classe depuis l'an passé. J'ai envie de refuser l'inspection. Qu'en pensez-vous? Merci de vos conseils
Comme pour la plupart des collègues de mon lycée, j'ai des relations exécrables avec mon chef d'établissement. Elle profite de la venue de l'IPR pour me convoquer mercredi dans son bureau avec cette dernière, et va sans doute proposer une inspection. Je n'ai strictement aucun problème de discipline dans mes classes et j'ai plutôt la confiance des parents et la solidarité des collègues. J'ai 59 ans, 38 ans d'enseignement et au dernier échelon de la hors-classe depuis l'an passé. J'ai envie de refuser l'inspection. Qu'en pensez-vous? Merci de vos conseils
- Vieux_MongolFidèle du forum
Philippus magister a écrit:Bonjour à toutes et à tous,
Comme pour la plupart des collègues de mon lycée, j'ai des relations exécrables avec mon chef d'établissement. Elle profite de la venue de l'IPR pour me convoquer mercredi dans son bureau avec cette dernière, et va sans doute proposer une inspection. Je n'ai strictement aucun problème de discipline dans mes classes et j'ai plutôt la confiance des parents et la solidarité des collègues. J'ai 59 ans, 38 ans d'enseignement et au dernier échelon de la hors-classe depuis l'an passé. J'ai envie de refuser l'inspection. Qu'en pensez-vous? Merci de vos conseils
A ce moment de la carrière assez peu de risques. Peut-être un avertissement du rectorat au max et se faire pourrir les EDT pour les années qui restent. Mais je les vois mal engager des choses vraiment désagréables sur une fin de carrière. D'autant si ça se passe correctement. Mais rien n'est impossible, on n'a pas le droit de refuser une inspection.
- VicomteDeValmontGrand sage
Va accompagné de ton représentant syndical à la "convocation" (de quelle nature est-elle ?) de ta CDE dans son bureau, pour donner le ton. Les seules inspections restantes sont celles liées aux rendez-vous de carrière.
_________________
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- mamieprofEsprit éclairé
Une collègue de 62 ans en a refusé une l'an dernier chez nous car elle n'avait jamais bénéficié du moindre avancement de carrière pendant toute sa carrière. Elle a toujours avancé à l'ancienneté. Elle nous a dit que son inspecteur avait pris acte de son refus. Je pense qu il ne s'est rien passé. Elle prendra sa retraite l'année prochaine.
- User9525Niveau 8
Ce n'est pas un moment agréable, ça tient de la corvée mais quel est le risque à te faire inspecter à ce stade de ta carrière ?
Une de mes anciennes collègues maintenant retraitée l'a été, en BTS, elle avait 62 ans, l'inspectrice a cherché à la culpabiliser mais à part ça, zéro conséquence, si ce n'est le souvenir d'un entretien peu amène avec cette personne qui lui a fait la leçon. Mais qui peut dire comment ça se passera ?
Une de mes anciennes collègues maintenant retraitée l'a été, en BTS, elle avait 62 ans, l'inspectrice a cherché à la culpabiliser mais à part ça, zéro conséquence, si ce n'est le souvenir d'un entretien peu amène avec cette personne qui lui a fait la leçon. Mais qui peut dire comment ça se passera ?
- EnaecoVénérable
Qu'est-ce que tu gagnerais à la refuser ?
(1h de ta vie passée en entretien mais pas sur si ça te fait sauter les cours d'après...)
(1h de ta vie passée en entretien mais pas sur si ça te fait sauter les cours d'après...)
- TangledingGrand Maître
Ça peut être l'occasion de dire ses 4 vérités à un représentant de l'institution. En y mettant les formes mais sans langue de bois. Quand on n'a plus rien à perdre, autant rendre le moment utile en se déchargeant d'un peu de la bile accumulée ?
J'ai plutôt une bonne image des inspecteurs / inspectrices de ma discipline. Disons une image bien meilleure que de la plupart des acteurs de l'institution.
En premier abord je partirai sans a priori mais en préparant du biscuit si ça devait tourner à la séance de tir au pigeon.
Il y a aussi la stratégie de l'anguille : ah c'est intéressant, ce que vous dites, j'en prends bonne note, cela mérite d'être tenté, etc. Et après ça tu fais comme tu l'entends. C'est à dire comme d'habitude.
Les inspections passent, notre enseignement demeure.
J'ai plutôt une bonne image des inspecteurs / inspectrices de ma discipline. Disons une image bien meilleure que de la plupart des acteurs de l'institution.
En premier abord je partirai sans a priori mais en préparant du biscuit si ça devait tourner à la séance de tir au pigeon.
Il y a aussi la stratégie de l'anguille : ah c'est intéressant, ce que vous dites, j'en prends bonne note, cela mérite d'être tenté, etc. Et après ça tu fais comme tu l'entends. C'est à dire comme d'habitude.
Les inspections passent, notre enseignement demeure.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
À ma connaissance, refus d'inspection = pas de note pédagogique = pas d'avancement = aucune importance… Et tu n'es même pas obligé de l'en prévenir avant qu'il arrive. En revanche, le refus réitéré peut être tenu pour une faute disciplinaire.
_________________
Si tu vales valeo.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Clecle78 a écrit:Je crois que si, pourtant
Le dernier texte portant là dessus est une circulaire de 1994 qui prévoit expressément la possibilité de sanctions. A ma connaissance il n'y a eu aucun texte là dessus depuis.
http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2009/04/cir_1228.pdf
Le véritable souci réside dans le fait de s'opposer à une évaluation demandée par son supérieur hiérarchique en l'occurrence le chef d'établissement (ou les services du recteur). La question ce n'est pas tellement que l'IPR se vexe mais que le CDE fasse un rapport aux services du recteur et que ceux-ci se lancent sur une procédure disciplinaire ou d'insuffisance professionnelle histoire de marquer le coup et faire un exemple. Ils en ont tout à fait le droit. Quant au fait de refuser l'entrée dans "sa" classe rien que de dire cela montre qu'on méconnaît la réalité administrative en particulier et le droit du travail en général (qui s'applique pour nous hors des cas expressément prévus dans notre statut). "Notre" classe ça n'existe pas dans ce champ là. Le seul qui puisse interdire de rentrer où que ce soit dans l'établissement c'est le chef et personne d'autre.
Je conseille de vous méfier des syndicats qui par militantisme et combat racontent qu'on a le droit de refuser une inspection . Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Et si dans certains cas ça peut effectivement passer c'est malhonnête de dire que c'est un droit.
- trompettemarineMonarque
Je serais l'ipr, je n'apprécierais pas d'être manipulé ainsi par un cde. Ton cde s'en mordra peut-être les doigts. J'ai déjà vu des cde se faire sévèrement tancés par des ipr, même si ce sont des hiérarchies différentes.
A mon avis, tu as plutôt à gagner qu'à perdre en voyant ton ipr qui a certainement d'autres chats à fouetter que de comforter un cde certainement déjà connu du rectorat puisque tu dis que l'ambiance est délétère aussi avec les autres collègues.
En outre, comment l'ipr pourrait te faire des reproches alors que tu es à la hors classe.
Retourne la situation à ton avantage lors de cet entretien.
A mon avis, tu as plutôt à gagner qu'à perdre en voyant ton ipr qui a certainement d'autres chats à fouetter que de comforter un cde certainement déjà connu du rectorat puisque tu dis que l'ambiance est délétère aussi avec les autres collègues.
En outre, comment l'ipr pourrait te faire des reproches alors que tu es à la hors classe.
Retourne la situation à ton avantage lors de cet entretien.
- YiyhaalaNiveau 6
Accepte, histoire de passer une heure, à quelques années de la retraite, avec une personne qui t'apprendra comment rendre meilleures tes dernières années de prof.
_________________
Apart from the known and the unknown what else is there?
- Vieux_MongolFidèle du forum
Effectivement, il y a une proximité institutionnelle entre CDE et IPR qui est bien normale mais les IPR apprécient généralement assez peu qu'on leur force la main.
- olive27400Niveau 8
trompettemarine a écrit:Je serais l'ipr, je n'apprécierais pas d'être manipulé ainsi par un cde. Ton cde s'en mordra peut-être les doigts. J'ai déjà vu des cde se faire sévèrement tancés par des ipr, même si ce sont des hiérarchies différentes.
A mon avis, tu as plutôt à gagner qu'à perdre en voyant ton ipr qui a certainement d'autres chats à fouetter que de comforter un cde certainement déjà connu du rectorat puisque tu dis que l'ambiance est délétère aussi avec les autres collègues.
En outre, comment l'ipr pourrait te faire des reproches alors que tu es à la hors classe.
Retourne la situation à ton avantage lors de cet entretien.
Cela n'a pas d'importance pour eux. J'ai une collègue qui a été démontée par l'IPR venue alors que c'était sans enjeu pour elle, avant le PPCR. C'était du temps où quand l'IPR venait, il inspectait l'équipe ou en tout cas une bonne partie. Elle était à 2 ans de la retraite, HC et à l'échelon max.
- henrietteMédiateur
Nous sommes dans la même académie et dans la même discipline, Philippus Magister. L'équipe d'IPR a été très largement renouvelée ces deux ou trois dernières années, et les nouvelles IPR que j'ai eu l'occasion de rencontrer m'ont semblé être des personnes très humaines, assez conscientes de la réalité et de bon conseil. Les inspections qui ont eu lieu dans mon établissement se sont bien passées et les collègues ne se sont pas fait démonter du tout, contrairement à ce qui a pu se produire il y a un peu plus d'années.
Réfléchis-y avant de refuser, et regarde qui est l'IPR de ton secteur.
Réfléchis-y avant de refuser, et regarde qui est l'IPR de ton secteur.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- DalethNiveau 1
Oui vas-y, prends l'inspection et dis-lui ce que tu penses ! et après ? que va-t-il faire ? A quoi servent ces gens ? quel est leur pouvoir concret ? AUCUN !!!
- CasparProphète
Ce que je trouve bizarre, c'est que Philippus est persuadé que sa cde va demander une inspection, et en sa présence après convocation...ça me semble peu vraisemblable...
- LagomorpheFidèle du forum
Ce fil est quand même révélateur d'un grave problème de comportement d'une proportion significative de nos IPR, entre les collègues qui expriment 1) l'envie de refuser leur présence 2) celle de leur dire leurs quatre vérités 3) d'ignorer leur baratin, on finit par juger nécessaire de préciser que "l'équipe d'IPR a été renouvelée" et que les nouvelles IPR sont "humaines et assez conscientes de la réalité" (que lire entre les lignes quant à l'attitude des anciens ?) avant de conseiller de réfléchir à un refus d'inspection. Je sais bien qu'il ne faut pas faire de généralité sur une catégorie entière de personnel, surtout à partir de quelques interventions, mais nos réactions sont quand même édifiantes. Je rejoins toutefois @henriette sur un point, que j'ai également constaté dans ma discipline: j'ai l'impression que la nouvelle génération d'IPR est moins désagréable que la précédente dans sa manière de communiquer.
Aparté à part, je doute qu'on puisse trouver un texte autorisant un fonctionnaire à s'affranchir du contrôle de sa manière de servir par l'Etat-employer, et je me méfierais à la fois des écrits des syndicats les plus combattifs et autres "collectif anti-hiérarchie" qui conseillent de refuser, et aussi des anecdotes relatant un refus d'inspection sans conséquence - non qu'elles soient inexactes, mais elles ne font pas loi, et pourraient fort bien provenir d'une époque où l'administration était moins autoritariste à notre égard.
Personnellement, j'opterais pour un mélange des deux dernières options :
- je ne refuserais pas l'inspection: je ne peux interdire à mon employeur d'évaluer la qualité de mon travail, c'est son droit. Mais:
- je n'hésiterais pas à lister en insistant lourdement et en boucle les causes de dégradation de nos conditions de travail, que les corps d'inspection ont contribué à mettre en place, changeant parfois radicalement de discours d'une année sur l'autre; en interrogeant sur la cohérence des réformes et de l'enchaînement des modes pédagogiques, du haut de mes années d'expériences, "décharger un peu de la bile accumulée" comme le formule très bien @Tangleding. Si l'IPR refuse d'entendre ce discours, je mets un terme à l'entretien. C'est un échange entre collègues, l'IPR n'est pas mon supérieur hiérarchique. S'il préfère le monologue, qu'il parle aux murs de la salle.
- si le discours de l'IPR me paraît hors sol, idéologique, jargonneux ou bourré de directives inapplicables, je l'interromps et j'exige du concret, avec insistance.
- si l'IPR commence à me descendre sur la base de ses opinions personnelles sur la "bonne" manière d'enseigner, qui n'ont pas le statut de parole divine, je mets un terme à l'entretien.
Une inspection, c'est l'observation du travail d'un professeur devant sa classe suivie d'un rapport écrit. Un échange oral devenant désagréable n'en fait pas partie, et je ne vois pas ce qui pourrait nous obliger à le subir. On le fait en situation d'inspection "normale" pour éviter le rapport vengeur et pourri, la non-augmentation de feu la note pédagogique ou le cochage des mauvaises cases du PPCR. Mais à quelques années de la retraite et sans rien à perdre, ce sera "Madame/Monsieur l'IPR, la manière intentionnellement humiliante dont vous entendez mener cet échange ne me paraît ni professionnelle dans sa forme, ni de nature à apporter quelque amélioration que ce soit à ma manière de servir dans son contenu; je me vois donc dans l'obligation d'y mettre un terme, et me référerai uniquement au rapport écrit que vous voudrez bien m'adresser. Au revoir.". Si l'IPR est agréable, reconnait au moins à demi-mot l'absurdité de certaines réformes, me remercie - ce serait la moindre des choses - pour mes nombreuses années de loyaux services, me donne quelques pistes intéressantes et concrètes pour être plus efficace sans verser dans le procès stalinien, je veux bien l'écouter jusqu'au bout.
Aparté à part, je doute qu'on puisse trouver un texte autorisant un fonctionnaire à s'affranchir du contrôle de sa manière de servir par l'Etat-employer, et je me méfierais à la fois des écrits des syndicats les plus combattifs et autres "collectif anti-hiérarchie" qui conseillent de refuser, et aussi des anecdotes relatant un refus d'inspection sans conséquence - non qu'elles soient inexactes, mais elles ne font pas loi, et pourraient fort bien provenir d'une époque où l'administration était moins autoritariste à notre égard.
Personnellement, j'opterais pour un mélange des deux dernières options :
- je ne refuserais pas l'inspection: je ne peux interdire à mon employeur d'évaluer la qualité de mon travail, c'est son droit. Mais:
- je n'hésiterais pas à lister en insistant lourdement et en boucle les causes de dégradation de nos conditions de travail, que les corps d'inspection ont contribué à mettre en place, changeant parfois radicalement de discours d'une année sur l'autre; en interrogeant sur la cohérence des réformes et de l'enchaînement des modes pédagogiques, du haut de mes années d'expériences, "décharger un peu de la bile accumulée" comme le formule très bien @Tangleding. Si l'IPR refuse d'entendre ce discours, je mets un terme à l'entretien. C'est un échange entre collègues, l'IPR n'est pas mon supérieur hiérarchique. S'il préfère le monologue, qu'il parle aux murs de la salle.
- si le discours de l'IPR me paraît hors sol, idéologique, jargonneux ou bourré de directives inapplicables, je l'interromps et j'exige du concret, avec insistance.
- si l'IPR commence à me descendre sur la base de ses opinions personnelles sur la "bonne" manière d'enseigner, qui n'ont pas le statut de parole divine, je mets un terme à l'entretien.
Une inspection, c'est l'observation du travail d'un professeur devant sa classe suivie d'un rapport écrit. Un échange oral devenant désagréable n'en fait pas partie, et je ne vois pas ce qui pourrait nous obliger à le subir. On le fait en situation d'inspection "normale" pour éviter le rapport vengeur et pourri, la non-augmentation de feu la note pédagogique ou le cochage des mauvaises cases du PPCR. Mais à quelques années de la retraite et sans rien à perdre, ce sera "Madame/Monsieur l'IPR, la manière intentionnellement humiliante dont vous entendez mener cet échange ne me paraît ni professionnelle dans sa forme, ni de nature à apporter quelque amélioration que ce soit à ma manière de servir dans son contenu; je me vois donc dans l'obligation d'y mettre un terme, et me référerai uniquement au rapport écrit que vous voudrez bien m'adresser. Au revoir.". Si l'IPR est agréable, reconnait au moins à demi-mot l'absurdité de certaines réformes, me remercie - ce serait la moindre des choses - pour mes nombreuses années de loyaux services, me donne quelques pistes intéressantes et concrètes pour être plus efficace sans verser dans le procès stalinien, je veux bien l'écouter jusqu'au bout.
- gauvain31Empereur
Je rejoins ce qui a été dit sur l'évolution du comportement professionnel des IPR, qui est pour moi en fait l'évolution de la façon dont sont évalués les enseignants. Ils ont désormais moins d'impact sur la carrière comme autrefois et comme me disait l'un d'entre eux, ils ont surtout désormais un rôle de conseil.
Il y a de plus un contexte inédit de crise de recrutement liée à un déclassement salarial et sociétal qu'ils ne peuvent ignorer. Ajoutés à cela la gestion du COVID, et la façon dont s'est mise en place les dernières réformes (collège 2016 et lycée 2019), ils ne sont absolument pas en position de critiquer les enseignants, surtout ceux qui sont là depuis un moment et qui ont tout vu.
Leur parole, comme celle des CDE, est désormais inaudible, non crédible. Et en tenant pas compte de nos critiques, ils coupent de fait tous les éléments d'une discussion. Lorsqu'un de nos IPR est passé pour nous demander (à l'équipe pédagogique) comment se passe l'application de la réforme, on lui a répondu par un silence froid (plusieurs anges sont passés...). Dès lors qu'on n'est pas d'accord par le constat, on ne peut être d'accord sur rien. Exemple des IPR de SPC sont passés voir dans un lycée comment se passait l'application du programme de TS (en vue des épreuves du mois de mars), les enseignants leur ont dit que c'était impossible à tenir dans les temps et que les élèves ne se sentaient pas bien . Réponses : "tant mieux ça les préparera pour les études supérieures" ou alors " c'est dans la tête des enseignants". Les conditions d'un dialogue entre professionnels ne sont pas réunies. C'est dramatique. Il y a tout une culture du management à revoir auprès des cadres de l'EN. Pour moi le changement viendra de l'extérieur, du politique et certainement pas de l'institution elle-même qui a perdu pied depuis de nombreuses années désormais.
Tant qu'il n'y aura pas d'évaluation objective des réformes (que pourraient faire les IPR d'ailleurs) et d'autocritique, on n'avancera jamais. A titre perso, quand un IPR vient, je m'en tiens au strict minimum et je lui fais sentir que je n'ai pas envie de lui parler et que je me fiche de ce qu'il raconte (en ne suivant pas les conseils données quelques années avant). A moins de tomber un jour sur un IPR qui se permet de critiquer les méthodes de l'EN, alors là le dialogue redeviendra possible et très intéressant. Mais quand on est en fin de carrière, on a plus rien à perdre et on peut se permettre de dire ce qu'on pense, il vaut mieux donc accepter l'inspection avec les conditions données par Lagomorphe qui me semblent de bon sens.
Il y a de plus un contexte inédit de crise de recrutement liée à un déclassement salarial et sociétal qu'ils ne peuvent ignorer. Ajoutés à cela la gestion du COVID, et la façon dont s'est mise en place les dernières réformes (collège 2016 et lycée 2019), ils ne sont absolument pas en position de critiquer les enseignants, surtout ceux qui sont là depuis un moment et qui ont tout vu.
Leur parole, comme celle des CDE, est désormais inaudible, non crédible. Et en tenant pas compte de nos critiques, ils coupent de fait tous les éléments d'une discussion. Lorsqu'un de nos IPR est passé pour nous demander (à l'équipe pédagogique) comment se passe l'application de la réforme, on lui a répondu par un silence froid (plusieurs anges sont passés...). Dès lors qu'on n'est pas d'accord par le constat, on ne peut être d'accord sur rien. Exemple des IPR de SPC sont passés voir dans un lycée comment se passait l'application du programme de TS (en vue des épreuves du mois de mars), les enseignants leur ont dit que c'était impossible à tenir dans les temps et que les élèves ne se sentaient pas bien . Réponses : "tant mieux ça les préparera pour les études supérieures" ou alors " c'est dans la tête des enseignants". Les conditions d'un dialogue entre professionnels ne sont pas réunies. C'est dramatique. Il y a tout une culture du management à revoir auprès des cadres de l'EN. Pour moi le changement viendra de l'extérieur, du politique et certainement pas de l'institution elle-même qui a perdu pied depuis de nombreuses années désormais.
Tant qu'il n'y aura pas d'évaluation objective des réformes (que pourraient faire les IPR d'ailleurs) et d'autocritique, on n'avancera jamais. A titre perso, quand un IPR vient, je m'en tiens au strict minimum et je lui fais sentir que je n'ai pas envie de lui parler et que je me fiche de ce qu'il raconte (en ne suivant pas les conseils données quelques années avant). A moins de tomber un jour sur un IPR qui se permet de critiquer les méthodes de l'EN, alors là le dialogue redeviendra possible et très intéressant. Mais quand on est en fin de carrière, on a plus rien à perdre et on peut se permettre de dire ce qu'on pense, il vaut mieux donc accepter l'inspection avec les conditions données par Lagomorphe qui me semblent de bon sens.
- Thierry75Niveau 10
J'ai un collègue de maths qui a décliné non l'inspection, mais l'entretien : "Je crois que nous n'avons rien à nous dire".
On peut voir cela comme un manque de courtoisie et de savoir-vivre.
On peut voir cela comme un manque de courtoisie et de savoir-vivre.
_________________
Le moi est haïssable.
- gauvain31Empereur
Thierry75 a écrit:J'ai un collègue de maths qui a décliné non l'inspection, mais l'entretien : "Je crois que nous n'avons rien à nous dire".
On peut voir cela comme un manque de courtoisie et de savoir-vivre.
Au moins c'est honnête. Je ne juge pas. Je connais ni l'un ni l'autre, mais je comprends le comportement du collègue de maths.
- mathmaxExpert spécialisé
Je suis tout à fait d’accord avec Lagomorphe et Gauvain.Et j'ajouterais qu’il faut que tu sois bien conscient de ta position de supériorité : tu as atteint l’échelon le plus élevé de ton corps ce qui n’est sans doute pas son cas. Tu es fort de ton expérience, et susceptible d’apprendre bien des choses sur l’enseignement et les élèves à ton visiteur s’il a assez de modestie et d’intelligence pour engager un dialogue constructif entre adultes. Sinon, ce n’est pas grave, ce n’est pas ton élève et tu ne le verras qu’une heure ou deux, tu le laisses s’exprimer tant qu’il ne te manque pas de respect. S’il dit des énormités demande lui de les répéter et prends des notes ! Comme beaucoup de gens, un IPR n'a que l’importance que nous lui accordons, ou celle qu’il acquiert par sa compétence et ses qualités humaines.
Edit : je rectifie, un IPR peut avoir un certain pouvoir, mais pas vis à vis d’un collègue en fin de carrière.
Edit : je rectifie, un IPR peut avoir un certain pouvoir, mais pas vis à vis d’un collègue en fin de carrière.
_________________
« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- BaldredSage
2 dangers guettent le prof en fin de carrière : l'année de trop, l'inspection de trop. Dans les 2 cas, c'est la manière de tourner la page qui est mise en question, et si, concernant l'inspection, l'enjeu de carrière est sans importance, l'enjeu symbolique est considérable : vais-je passer mes années de retraite à ruminer, ou vais-je refermer sereinement la porte de la carrière et passer à autre chose ? Jeunes gens, l'enjeu est tel que si on m'annonçait une inspection dans le peu d'années qui me reste à faire, je me poserais moi aussi la question du refus.
- Thierry75Niveau 10
Il y a aussi le problème de la classe exceptionnelle (moi je vais passer 11, 12 ou treize ans au dernier échelon de la HC).
_________________
Le moi est haïssable.
- gauvain31Empereur
Baldred a écrit:2 dangers guettent le prof en fin de carrière : l'année de trop, l'inspection de trop. Dans les 2 cas, c'est la manière de tourner la page qui est mise en question, et si, concernant l'inspection, l'enjeu de carrière est sans importance, l'enjeu symbolique est considérable : vais-je passer mes années de retraite à ruminer, ou vais-je refermer sereinement la porte de la carrière et passer à autre chose ? Jeunes gens, l'enjeu est tel que si on m'annonçait une inspection dans le peu d'années qui me reste à faire, je me poserais moi aussi la question du refus.
Je suis entièrement d'accord. Et effectivement quand on a encore beaucoup d'années à faire, difficile de savoir dans quel état d'esprit on sera juste avant la retraite. En ce qui me concerne je ne sais pas (car il peut se passer plein de chose côté politique d'ici là), mais je mets un point d'honneur à rester cohérent, et la collègue qui n'a progressé qu'à l'ancienneté peut logiquement refuser l'inspection puisque cette dernière n'a en rien influencé sa carrière.
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum