Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- camomillesNiveau 4
Bonjour à tous,
Pendant les vacances d'été tous nos élèves passant en 4ème (REP+) devaient lire "Ibrahim et les fleurs du Coran". Or le roman commence ainsi :
"À onze ans, j’ai cassé mon cochon et je suis allé voir les putes. Mon cochon, c’était une tirelire en porcelaine vernie, couleur de vomi, avec une fente qui permettait à la pièce d’entrer mais pas de sortir. Mon père l’avait choisie, cette tirelire à sens unique, parce qu’elle correspondait à sa conception de la vie : l’argent est fait pour être gardé, pas dépensé. Il y avait deux cents francs dans les entrailles du cochon. Quatre mois de travail".
Or vendredi, de nombreux élèves et parents d'élèves de ma classe sont venus se plaindre à la direction car il y avait le mot "***" et aussi le mot "cochon". Bref, les parents sont très choqués, les élèves aussi.
Je dois avouer être assez agacée mais ne sait pas comment réagir face à mes élèves lundi car je pense que cela mérite une discussion sinon tous les textes que je vais leur donner seront susceptibles de les heurter notamment quand je vais faire ma séquence du l'amour.
Comment réagiriez-vous face aux élèves et aux parents ?
Pendant les vacances d'été tous nos élèves passant en 4ème (REP+) devaient lire "Ibrahim et les fleurs du Coran". Or le roman commence ainsi :
"À onze ans, j’ai cassé mon cochon et je suis allé voir les putes. Mon cochon, c’était une tirelire en porcelaine vernie, couleur de vomi, avec une fente qui permettait à la pièce d’entrer mais pas de sortir. Mon père l’avait choisie, cette tirelire à sens unique, parce qu’elle correspondait à sa conception de la vie : l’argent est fait pour être gardé, pas dépensé. Il y avait deux cents francs dans les entrailles du cochon. Quatre mois de travail".
Or vendredi, de nombreux élèves et parents d'élèves de ma classe sont venus se plaindre à la direction car il y avait le mot "***" et aussi le mot "cochon". Bref, les parents sont très choqués, les élèves aussi.
Je dois avouer être assez agacée mais ne sait pas comment réagir face à mes élèves lundi car je pense que cela mérite une discussion sinon tous les textes que je vais leur donner seront susceptibles de les heurter notamment quand je vais faire ma séquence du l'amour.
Comment réagiriez-vous face aux élèves et aux parents ?
- Mélusine2Niveau 10
Aux élèves, montrer peut-être l'image d'une tirelire, sans revenir sur ces courriers à la noix.
Pour les parents, je pense que c'est à la direction de les renvoyer dans leurs foyers.
- TangledingGrand Maître
Le problème n'est pas d'avoir choisi cette œuvre mais de l'avoir donnée en lecture d'été soit au moment où l'accompagnement pédagogique est à peu près inexistant.
Il faut récupérer la chose en expliquant que c'est une fiction, et que cet incipit a pour fonction ici de choquer et de poser un cadre initial un peu brutal, sachant que l'enjeu est l'évolution du personnage et son environnement au fil du récit.
Ensuite le mot cochon je suppose qu'il a été associé au titre et donc au Coran ? Idem pour "p..." d'ailleurs probablement. C'est un contresens culturel car je pense que les tirelires en cochon ne font pas partie de l'univers de référence de tes élèves ni de leurs parents.
Rappeler aussi qu'un titre de roman est un titre pour le roman, pas pour une page en particulier. Et tant qu'à faire rappeler que souvent le titre n'est pas le premier choix de l'auteur, souvent celui de l'éditeur.
Tu peux donner l'exemple de l'île au trésor, qui s'est appelée ainsi et non "le maître coq" sous la pression de l'éditeur. Ce que Stevenson n'a jamais regretté.
Il faut que ces explications soient données aux élèves. Mais aussi aux parents dans un cadre serein, en présence de la direction.
Il faut vite lever les malentendus à mon avis. Et il y a deux malentendus à lever : celui des élèves et celui des parents.
Il faut récupérer la chose en expliquant que c'est une fiction, et que cet incipit a pour fonction ici de choquer et de poser un cadre initial un peu brutal, sachant que l'enjeu est l'évolution du personnage et son environnement au fil du récit.
Ensuite le mot cochon je suppose qu'il a été associé au titre et donc au Coran ? Idem pour "p..." d'ailleurs probablement. C'est un contresens culturel car je pense que les tirelires en cochon ne font pas partie de l'univers de référence de tes élèves ni de leurs parents.
Rappeler aussi qu'un titre de roman est un titre pour le roman, pas pour une page en particulier. Et tant qu'à faire rappeler que souvent le titre n'est pas le premier choix de l'auteur, souvent celui de l'éditeur.
Tu peux donner l'exemple de l'île au trésor, qui s'est appelée ainsi et non "le maître coq" sous la pression de l'éditeur. Ce que Stevenson n'a jamais regretté.
Il faut que ces explications soient données aux élèves. Mais aussi aux parents dans un cadre serein, en présence de la direction.
Il faut vite lever les malentendus à mon avis. Et il y a deux malentendus à lever : celui des élèves et celui des parents.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- SeiGrand Maître
Tangleding, pourquoi un contresens culturel ?
Sans doute que les tirelires en forme de cochon ne font pas partie de l'imaginaire de nombre d'élèves, mais le terme cochon ne me paraît pas du tout choisi au hasard. Pour le coup, c'est le balayer d'un revers de main, en niant la symbolique du mot (surtout quand il est question de religion dans le roman) qui me paraît un contresens, non ?
Par ailleurs, je doute que Éric-Emmanuel Schmitt se fasse imposer un titre par l'éditeur.
(En gros, je ne crois pas que l'interprétation des élèves soit un malentendu.)
Sans doute que les tirelires en forme de cochon ne font pas partie de l'imaginaire de nombre d'élèves, mais le terme cochon ne me paraît pas du tout choisi au hasard. Pour le coup, c'est le balayer d'un revers de main, en niant la symbolique du mot (surtout quand il est question de religion dans le roman) qui me paraît un contresens, non ?
Par ailleurs, je doute que Éric-Emmanuel Schmitt se fasse imposer un titre par l'éditeur.
(En gros, je ne crois pas que l'interprétation des élèves soit un malentendu.)
- TangledingGrand Maître
Je n'ai pas lu ce bouquin, je trouve Schmitt consternant d'une point de vue littéraire. Dès la première phrase je trouve cela très mauvais.
Possible que ce soit exprès. Mais dans tous les cas je doute que les élèves connaissent ces tirelires en cochon.
Aucune idée de qui a choisi le titre mais l'histoire éditoriale est pleine de titres imposés par l'éditeur.
Il y a de toute façon malentendu puisque les parents associent sans doute le choix d'oeuvre à une position idéologique du professeur alors que c'est une fiction. Ce que j'ai rappelé dès le début.
Le propos de l'auteur à vrai dire, je m'en fiche un peu, je ne ferai jamais lire du Schmitt à mes élèves. Il y a nettement plus intéressant.
Possible que ce soit exprès. Mais dans tous les cas je doute que les élèves connaissent ces tirelires en cochon.
Aucune idée de qui a choisi le titre mais l'histoire éditoriale est pleine de titres imposés par l'éditeur.
Il y a de toute façon malentendu puisque les parents associent sans doute le choix d'oeuvre à une position idéologique du professeur alors que c'est une fiction. Ce que j'ai rappelé dès le début.
Le propos de l'auteur à vrai dire, je m'en fiche un peu, je ne ferai jamais lire du Schmitt à mes élèves. Il y a nettement plus intéressant.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- Reine MargotDemi-dieu
+1 avec Sei Ne surtout pas se laisser intimider par des pressions religieuses, et expliquer.
Le choix du mot "cochon", pour évoquer une tirelire, n'est pas anodin et il faut expliquer le côté provocateur du début de roman.
Je pense que les élèves connaissent l'objet tirelire et sa forme, moi aussi, et je ne pense pas non plus que le titre soit forcément choisi par l'éditeur (dire cela serait une façon de reculer devant l'étude du mot cochon et du titre de l'ouvrage).
Le choix du mot "cochon", pour évoquer une tirelire, n'est pas anodin et il faut expliquer le côté provocateur du début de roman.
Je pense que les élèves connaissent l'objet tirelire et sa forme, moi aussi, et je ne pense pas non plus que le titre soit forcément choisi par l'éditeur (dire cela serait une façon de reculer devant l'étude du mot cochon et du titre de l'ouvrage).
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- TangledingGrand Maître
Je ne crois pas avoir dit que le titre était forcément choisi par l'éditeur, j'ai rappelé qu'il pouvait l'être.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- CasparProphète
J'hallucine en lisant ce fil...ça me rappelle tous les problèmes de "livres interdits" dans certaines écoles ou bibliothèques américaines, sans oublier l'actualité récente dans notre pays. Il va falloir "faire de la pédagogie" en effet.
- Reine MargotDemi-dieu
Il peut être choisi par l'éditeur mais en l'occurence on n'en sait rien et ça ne peut pas servir de réponse aux élèves, sauf pour éviter la question.
Pareil pour la qualité littéraire d'EM Schmitt, il s'agit ici d'une lecture cursive si j'ai bien compris, ça n'aide pas à répondre non plus.
La seule question à aborder est le choix du mot cochon, à mettre en relation avec le titre, et quel est le but de ce rapprochement provocateur?
Pareil pour la qualité littéraire d'EM Schmitt, il s'agit ici d'une lecture cursive si j'ai bien compris, ça n'aide pas à répondre non plus.
La seule question à aborder est le choix du mot cochon, à mettre en relation avec le titre, et quel est le but de ce rapprochement provocateur?
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- IphigénieProphète
Je suis d’accord sur le fait que c’est vraiment une drôle d’idée de proposer ce livre en lecture d’été, (sans commentaire).
- TangledingGrand Maître
Ça fait partie des éléments de savoir concernant les titres, et celui-là comme un autre.
La nature provocatrice de cet incipit, j'en ai parlé et c'est un élément qu'il faut rendre accessible.
Dans tous les cas il y a un contresens car l'incipit est pris comme le terminus de sens de l'œuvre.
La qualité littéraire de l'œuvre n'est pas un argument que j'ai avancé pour les élèves mais pour faire comprendre que j'ai répondu sans avoir lu ce livre. Car je ne lis pas ni ne fais lire de littérature de jeunesse.
La nature provocatrice de cet incipit, j'en ai parlé et c'est un élément qu'il faut rendre accessible.
Dans tous les cas il y a un contresens car l'incipit est pris comme le terminus de sens de l'œuvre.
La qualité littéraire de l'œuvre n'est pas un argument que j'ai avancé pour les élèves mais pour faire comprendre que j'ai répondu sans avoir lu ce livre. Car je ne lis pas ni ne fais lire de littérature de jeunesse.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- IphigénieProphète
On peut discuter sur le mot p***( meme si des quatrièmes doivent sans doute déjà connaître le mot….: en revanche, cochon, je ne vois pas: même si on n´en mange pas, ça se nomme et ce n’est ni de l’argot ni une injure.
- BaldredSage
Donner en REP+ en lecture d'été, c'est à dire sans beaucoup de temps pour déminer les malentendus prévisibles (même si je suppose que le livre n'a pas été donné sans préparation) un roman dont le titre contient le mot "Coran", sans doute avec les meilleures intentions du monde me paraît très... je ne sais pas quel mot choisir... angélique ? Et si l'incipit contient en plus le mot "p***", en 4e...
J'ai longtemps fait lire Le gône du Chaaba en 5e en REP, je continue de faire lire Satrapi en 3e, il n'y a pas grand chose qui puisse être censuré si c'est bien accompagné, mais là je trouve le choix du moment très mal choisi, sans parler de l'auteur.
La tirelire cochon se démine facilement, mais dans ce contexte, il faut déminer.
J'ai longtemps fait lire Le gône du Chaaba en 5e en REP, je continue de faire lire Satrapi en 3e, il n'y a pas grand chose qui puisse être censuré si c'est bien accompagné, mais là je trouve le choix du moment très mal choisi, sans parler de l'auteur.
La tirelire cochon se démine facilement, mais dans ce contexte, il faut déminer.
- TangledingGrand Maître
En l'occurrence, après brève recherche, le personnage narrateur se nomme "Moïse", je doute qu'il soit musulman.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- IphigénieProphète
Ça, on s’en fiche: ce n’est pas une raison valable. Rien dans les phrases citées ne rapporte le terme à l’islam: on ne va pas le remplacer par un bip en toutes circonstances.Jenny a écrit:Ils associent cochon et islam.
Sur le fond de l’affaire d’accord avec Baldred
- TangledingGrand Maître
Ceci dit l'objet de ce fil est plutôt d'essayer d'aider à résoudre la situation. C'était le sens de mon intervention initiale. Il faut partir du principe qu'initialement les élèves et parents sont de bonne foi, et déminer rapidement avant que des idéologues dangereux ne les manipulent.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- Mélusine2Niveau 10
Reine Margot a écrit:+1 avec Sei Ne surtout pas se laisser intimider par des pressions religieuses, et expliquer.
Le choix du mot "cochon", pour évoquer une tirelire, n'est pas anodin et il faut expliquer le côté provocateur du début de roman.
Je pense que les élèves connaissent l'objet tirelire et sa forme, moi aussi, et je ne pense pas non plus que le titre soit forcément choisi par l'éditeur (dire cela serait une façon de reculer devant l'étude du mot cochon et du titre de l'ouvrage).
Je n'en suis pas très convaincue... c'est la forme de la tirelire traditionnelle, qu'il fallait casser en effet pour avoir ses sous. A l'âge qu'a l'auteur, c'est celle de son enfance, pas de quoi s'énerver. Il serait, je crois, plutôt utile de faire comprendre que le mot "chien" ne mord pas...
Si, de l'interdit de manger du porc, on en vient à l'interdiction des mots qui le désignent, ça va devenir compliqué. Je trouve, pour d'autres raisons, très judicieux de ne pas manger d'animaux, mais je ne peux pas concevoir qu'on s'attaque sans mauvaise foi à l'usage d'un mot. Le rapprochement avec le titre ne tient pas des masses, le narrateur étant juif (même interdit alimentaire, certes, mais pas de "provocation" folle dans ce rapprochement, donc. Le propos, même lourdaud, semble plutôt œcuménique.)
Je ne sais pas si ces pré-ados qui parlent comme des charretiers dans la vraie vie et leurs parents (combien, au fait ?) sont sincères : après tout, toutes les contradictions sont possibles.
Je ne crois pas que je répondrais que cet incipit balourd est provocateur à cause du "cochon", un objet présent dans toutes les chambres d'enfant de la génération de l'auteur, mais plutôt en montrant l'image d'une tirelire et en expliquant au besoin les valeurs symboliques de l'animal (pauvre bête) qui ont fait adopter largement l'objet. C'est marrant, d'ailleurs, il semble susciter ici davantage de réactions que le mot "putes" : quelque chose devient vraiment bizarre.
En ce qui concerne les parents (là aussi, combien ?), je pense que c'est à la direction de prendre le relais.
Évidemment, reste que ce narrateur qui casse sa tirelire pour aller aux putes, ce n'est pas un incipit d'une finesse remarquable... je veux bien que ce mot-là soit plus provocateur, mais enfin, dans la cour d'un collège, on en entend d'autres.
Je ne veux pas minimiser l'embûche qui tombe sur la tête de nos collègues : je souhaiterais plutôt qu'on n'en vienne pas à juger "inapproprié" un texte parfaitement anodin parce que 3 neuneus se montent la tête dans une classe. Comme ce n'est pas toujours facile, il me semble que l'appui ferme de l'institution (pour l'instant sous la forme d'une réponse de la direction aux quelques parents malcomprenants) s'impose.
- Reine MargotDemi-dieu
Mais justement il n'emploie pas le terme de tirelire (que chacun se représente généralement comme un cochon) mais de "cochon".
Difficile de ne pas y voir une intention, après je n'ai pas lu le livre, j'ai déduit cela du film que j'ai vu il y a quelques années, où Omar Sharif représentait justement un vieux musulman très tolérant, loin des interprétations littérales des mots.
Difficile de ne pas y voir une intention, après je n'ai pas lu le livre, j'ai déduit cela du film que j'ai vu il y a quelques années, où Omar Sharif représentait justement un vieux musulman très tolérant, loin des interprétations littérales des mots.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Mélusine2Niveau 10
La tirelire vient dans la phrase d'après, qui était citée plus haut, regarde : E-E Schmitt écrit de façon un peu cinématographique (pas très bien d'ailleurs), il donne à voir l'objet puis il élucide. Ce n'est pas le premier à le faire.
Et oui, le propos est œcuménique, tolérant, gentillet : c'est bien ce qui est rageant dans la mésaventure des collègues.
Et oui, le propos est œcuménique, tolérant, gentillet : c'est bien ce qui est rageant dans la mésaventure des collègues.
- Reine MargotDemi-dieu
C'est bien pour ça que je ne crois pas que les élèves ne comprennent pas ce qu'est le cochon du départ, c'est bien expliqué.
Après, gentillet et oecuménique je ne sais pas, c'est la 1er phrase du roman qui inclut le mot "cochon", et quand on vient de lire le titre avec le mot "Coran", je me demande s'il n'y a pas au moins un peu d'ironie.
Après, gentillet et oecuménique je ne sais pas, c'est la 1er phrase du roman qui inclut le mot "cochon", et quand on vient de lire le titre avec le mot "Coran", je me demande s'il n'y a pas au moins un peu d'ironie.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- BaldredSage
Les élèves ne font pas spontanément de la sémiologie surtout concernant une époque et un milieu qu'ils ne connaissent pas. D'accord avec @Tangleding, il est beaucoup plus intéressant de les considérer de bonne foi.
Nous considérons que leurs réactions sont déplacées ou disproportionnées en nous appuyant sur notre compréhension du texte et de ses inférences, en niant que certains mots sont autant de détonateurs quand précisément ils ne sont pas expliqués ( j'aimerais vraiment savoir quelle présentation a été faite de cette lecture d'été avant les vacances). Notre travail consiste à guider vers la compréhension, pas de supposer qu'elle est déjà là.
Un éléve de 5e après la lecture du Journal de bord de Christophe Colomb a levé la main pour dire que la colonisation c'était du vol ; combien de temps pour donner une réponse adaptée qui ouvre vers une réflexion personnelle ?
Oui, certains mots mordent, fort.
Nous considérons que leurs réactions sont déplacées ou disproportionnées en nous appuyant sur notre compréhension du texte et de ses inférences, en niant que certains mots sont autant de détonateurs quand précisément ils ne sont pas expliqués ( j'aimerais vraiment savoir quelle présentation a été faite de cette lecture d'été avant les vacances). Notre travail consiste à guider vers la compréhension, pas de supposer qu'elle est déjà là.
Un éléve de 5e après la lecture du Journal de bord de Christophe Colomb a levé la main pour dire que la colonisation c'était du vol ; combien de temps pour donner une réponse adaptée qui ouvre vers une réflexion personnelle ?
Oui, certains mots mordent, fort.
- TangledingGrand Maître
Je déconseille formellement de laisser la direction gérer seule avec les parents.
Les chefs ne sont pas toujours des lumières, sur ce genre de choses où la bonne compréhension par l'auditoire peut être vitale, je ne déléguerai à aucun chef sans contrôle direct.
Les chefs ne sont pas toujours des lumières, sur ce genre de choses où la bonne compréhension par l'auditoire peut être vitale, je ne déléguerai à aucun chef sans contrôle direct.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
Point et grille.
- SeiGrand Maître
Mélusine2 a écrit:Reine Margot a écrit:+1 avec Sei Ne surtout pas se laisser intimider par des pressions religieuses, et expliquer.
Le choix du mot "cochon", pour évoquer une tirelire, n'est pas anodin et il faut expliquer le côté provocateur du début de roman.
Je pense que les élèves connaissent l'objet tirelire et sa forme, moi aussi, et je ne pense pas non plus que le titre soit forcément choisi par l'éditeur (dire cela serait une façon de reculer devant l'étude du mot cochon et du titre de l'ouvrage).
Je n'en suis pas très convaincue... c'est la forme de la tirelire traditionnelle, qu'il fallait casser en effet pour avoir ses sous. A l'âge qu'a l'auteur, c'est celle de son enfance, pas de quoi s'énerver. Il serait, je crois, plutôt utile de faire comprendre que le mot "chien" ne mord pas...
Si, de l'interdit de manger du porc, on en vient à l'interdiction des mots qui le désignent, ça va devenir compliqué. Je trouve, pour d'autres raisons, très judicieux de ne pas manger d'animaux, mais je ne peux pas concevoir qu'on s'attaque sans mauvaise foi à l'usage d'un mot. Le rapprochement avec le titre ne tient pas des masses, le narrateur étant juif (même interdit alimentaire, certes, mais pas de "provocation" folle dans ce rapprochement, donc. Le propos, même lourdaud, semble plutôt œcuménique.)
Je ne sais pas si ces pré-ados qui parlent comme des charretiers dans la vraie vie et leurs parents (combien, au fait ?) sont sincères : après tout, toutes les contradictions sont possibles.
Je ne crois pas que je répondrais que cet incipit balourd est provocateur à cause du "cochon", un objet présent dans toutes les chambres d'enfant de la génération de l'auteur, mais plutôt en montrant l'image d'une tirelire et en expliquant au besoin les valeurs symboliques de l'animal (pauvre bête) qui ont fait adopter largement l'objet. C'est marrant, d'ailleurs, il semble susciter ici davantage de réactions que le mot "putes" : quelque chose devient vraiment bizarre.
En ce qui concerne les parents (là aussi, combien ?), je pense que c'est à la direction de prendre le relais.
Évidemment, reste que ce narrateur qui casse sa tirelire pour aller aux putes, ce n'est pas un incipit d'une finesse remarquable... je veux bien que ce mot-là soit plus provocateur, mais enfin, dans la cour d'un collège, on en entend d'autres.
Je ne veux pas minimiser l'embûche qui tombe sur la tête de nos collègues : je souhaiterais plutôt qu'on n'en vienne pas à juger "inapproprié" un texte parfaitement anodin parce que 3 neuneus se montent la tête dans une classe. Comme ce n'est pas toujours facile, il me semble que l'appui ferme de l'institution (pour l'instant sous la forme d'une réponse de la direction aux quelques parents malcomprenants) s'impose.
De quoi parlons-nous ?
Ce n'est pas nous qui jugeons le texte inapproprié (même si certains ont mentionné que livrer ce texte pendant les vacances, sans accompagnement, était fort risqué), et encore moins qui interdisons des mots.
Par contre, ne rien voir d'ironique (je reprends le terme de Reine Margot) dans le choix de commencer un roman qui va relater la rencontre entre un juif et un musulman par l'idée de casser son "cochon", c'est bien étonnant (et peu importe le titre).
Les putes, l'argent, le cochon... on est dans le trivial voire l'impur, et la rencontre avec M. Ibrahim va être décisive.
Les ficelles sont plutôt grosses, et c'est ce qu'ont senti, maladroitement, les élèves.
Par ailleurs, non, l'auteur n'est pas un enfant, bien justement !
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- NOUVELLE - 2003 : Eric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran
- Le Coran
- Vulgarisation et récit historique : Analyse de l'émission de Franck Ferrand sur le Coran
- EMC en lycée: trouver des citations du coran pour rejeter l'amalgame Terrorisme/islam
- "Un automne à Paris" : ressource d'Amin Maalouf, Ibrahim Maalouf et Louane à la demande de NVB.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum