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- frimoussette77Guide spirituel
Les ophtalmos préfèrent travailler en libéral (avec possibilité de dépassement d'honoraires pour beaucoup d'entre eux). Pareil pour les orthophonistes.lene75 a écrit:Disons que quand on est des deux côtés à la fois, on se fait moins d'illusions sur le résultat des batailles épuisantes. Parfois les parents croient avoir gagné quelque chose après des mois voire des années de bataille acharnée, qui s'ajoute au quotidien épuisant avec un enfant handicapé, mais ce dont ils ne sont pas forcément conscients, c'est qu'on ne leur a cédé qu'un épouvantail. Leur enfant a une AESH à temps complet ? La belle affaire : elle est incompétente. Leur enfant a obtenu une scolarisation à temps complet ? La belle affaire : le prof n'a pas le temps de s'occuper de lui, il est juste assis dans la classe. Une place en classe Ulis ? La belle affaire : il n'y a pas d'enseignant spécialisé, on a affecté n'importe qui. Une place en IME au bout de plusieurs années sur liste d'attente ? Oui mais l'enseignant qui devait prendre le gamin 2h par semaine (2h par semaine, ce n'est pas une plaisanterie !!!!!) est absent depuis des mois et personne ne le remplace. Et ça n'est pas vrai que côté école : à force de retourner ciel et terre, nous avons eu une place en SESSAD pour malvoyants. Malheureusement la psychomotricienne et... l’ophtalmo sont parties. Depuis maintenant près d'un an pour l'ophtalmo. Elle n'est pas remplacée, ils ne trouvent personne, même pour quelques heures par semaine... c'est ballot pour un SESSAD de 90 enfants malvoyants de ne pas avoir d'ophtalmo du tout. Mais pas plus que notre précédent Camsp qui n'a plus d'orthophoniste.
Et de la même manière que dans une classe il y a d'autres élèves, dans une famille il y a d'autres enfants qui ont aussi besoin qu'on s'occupe d'eux, d'autant plus qu'ils subissent de plein fouet le handicap qui n'est pas non plus sans effet sur eux, et ces autres enfants, on ne peut pas non plus totalement les sacrifier sur l'autel du combat pour l'enfant handicapé. Il y a aussi un couple à préserver quand il n'a pas déjà explosé en vol comme c'est bien souvent le cas.
- ElaïnaDevin
Mitcindy a écrit:Mimi : je vous conseille de la laisser se débrouiller.
Ma sœur est institutrice et elle a un petit Ukrainien avec elle depuis février/mars 2022.
Elle a cru bien faire en utilisant trop souvent un logiciel de traduction vocal : Résultat : il ne parle toujours pas français.
A 7 ans, normalement, il aurait du apprendre très rapidement la langue en étant baigné dedans.
J'avais le cas d'une élève slovène de 1ère qui a sauté dans le bain glacé. Elle s'est débrouillée très rapidement alors qu'elle ne parlait ni français, ni allemand il y a deux ans.
E je connais d'autres exemples... d'élèves qui ont appris très vite.
La béquille constante freine son apprentissage.
ça dépend des élèves quand même.
Quand j'étais en première, on avait une camarade finlandaise qui était venue passer l'année. Elle est arrivée en parlant à peu près trois mots. Elle est repartie en ayant passé haut la main l'EAF. J'en ai eu des palanquées comme elle. Mais j'ai aussi eu des catastrophes. Deux récentes :
Il y a quelques années, j'avais en seconde une gamine iranienne qui débarquait sans savoir un mot de français. CDE qui ne voyait pas le problème : "bof, le père me dit qu'elle veut être ingénieur, ingénieur c'est des maths, les maths c'est des chiffres, pas besoin de faire du FLE, et si elle comprend pas vous lui expliquez en anglais [mais ouiiiiiiiii, je vais faire mon cours en deux fois, une en français et une en anglais]". Ah bon. Curieusement, ça s'est pas super bien passé. La gamine était en outre très très timide et la jeter dans le bain l'a juste complètement coulée.
L'an dernier j'avais une élève de première slovène (mais ayant grandi en Autriche, donc germanophone]. Nous a très rapidement fait comprendre que de toute façon elle s'en battait les flancs d'apprendre le français. Elle le comprenait suffisamment pour suivre en maths/PC, mais dès qu'il fallait rédiger (français, HG, SVT) c'était une catastrophe ambulante. Mais la PP a exigé qu'on soit bienveillants avec elle (comment dire, perso j'en ai eu de moins en moins envie chaque semaine, d'autant qu'elle s'est progressivement mise à dormir en cours et à glander ostensiblement) parce qu'il ne fallait pas plomber son dossier (ah). Je ne sais pas ce que ça a donné en fin d'année vu que je suis partie en avril en congé maternité, mais j'imagine que ses notes dans les matières littéraires ont été consciencieusement remontées...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- lilith888Grand sage
J'ai également les deux casquettes de prof et parent d'ado reconnu handicapé. Me concernant, ma position a toujours été très claire à ce sujet : le handicap de mon enfant relève de ma vie personnelle avec lui. Je n'ai jamais demandé aux profs qu'il a pu côtoyer de faire quoi que ce soit qui aurait pu alourdir leur charge de travail. Pour certaines matières impossibles (la philo par exemple l'année dernière, j'ai décidé avec mon fils qu'on laissait tout simplement ça de côté, tant pis).
Un enfant handicapé a des difficultés que d'autres n'auront jamais. C'est ainsi.
Un enfant handicapé a des difficultés que d'autres n'auront jamais. C'est ainsi.
- lilith888Grand sage
Je rajoute, à toutes fins utiles, que le PAP n'est pas opposable en droit de l'éducation. Ce sont de simples préconisations. Libre à nous, professionnels (rappelons-le, au même titre que les autres professions qui ont donné leur avis sur ces préconisations), d'adapter ou non avec ce qui nous semble pertinent. Je ris toujours quand certains orthophonistes prétendent m'apprendre mon travail. L'un n'est pas au-dessus de l'autre. Que chacun reste dans son domaine de compétences et basta.
- AESH13Niveau 5
Double casquette ici aussi. Et également je ne demande jamais rien aux professeurs, je passe toujours par les chefs d’établissement, CPE, psy en, assistants sociaux et infirmières etc. Ainsi, quand des aménagements sont préconisés via le PPS, c’est plus simple pour les enseignants que si c’est juste à coup de PAP ou autres préconisations chronophages.
Et surtout surtout quand ma fille n’a pas reçu l’aménagement prescrit, je lui répète inlassablement que son professeur a sans doute mille autres choses à gérer au vu des effectifs en classe et de la maltraitance institutionnelle.
Je reste bien entendu intraitable quant à la reconnaissance de sa pathologie et n’accepte aucun déni ou autre culpabilisation, ni dénigrement de l’équipe médicale et de leurs diagnostics
Et surtout surtout quand ma fille n’a pas reçu l’aménagement prescrit, je lui répète inlassablement que son professeur a sans doute mille autres choses à gérer au vu des effectifs en classe et de la maltraitance institutionnelle.
Je reste bien entendu intraitable quant à la reconnaissance de sa pathologie et n’accepte aucun déni ou autre culpabilisation, ni dénigrement de l’équipe médicale et de leurs diagnostics
- gp20Niveau 9
mimi a écrit:J'ai une petite ukrainienne. ( Quatrième).
Parle pas un mot de français ni d'anglais, ( ni d' italien .) Quand je sors google trad, elle me lit, mais, ne peut pas me répondre car ni elle ni moi ne savons comment basculer mon téléphone en cyrillique. Et puis,pendant ce temps là, les 27 autres enfilent des perles,évidemment !
Aucun dispositif prévu pour elle.
Je fais comment????
Les fameux élèves étrangers qui parlent tous anglais bien mieux que nos élèves français du même âge... Tous les Ukrainiens qu'on a eus étaient des catastrophes ambulantes en anglais... Et ils font parti des catégories aisées qui ont pu fuir la guerre aux premiers jours, j'ose à peine imaginer ceux des catégories plus défavorisés...comme quoi les poncifs pour enfoncer l'école française fleurent bon le matraquage en règle pour faire couler le système. 6 mois après leur arrivée, ils ne baragouinent toujours pas le français non plus au passage.
- egometDoyen
gp20 a écrit:mimi a écrit:J'ai une petite ukrainienne. ( Quatrième).
Parle pas un mot de français ni d'anglais, ( ni d' italien .) Quand je sors google trad, elle me lit, mais, ne peut pas me répondre car ni elle ni moi ne savons comment basculer mon téléphone en cyrillique. Et puis,pendant ce temps là, les 27 autres enfilent des perles,évidemment !
Aucun dispositif prévu pour elle.
Je fais comment????
Les fameux élèves étrangers qui parlent tous anglais bien mieux que nos élèves français du même âge... Tous les Ukrainiens qu'on a eus étaient des catastrophes ambulantes en anglais... Et ils font parti des catégories aisées qui ont pu fuir la guerre aux premiers jours, j'ose à peine imaginer ceux des catégories plus défavorisés...comme quoi les poncifs pour enfoncer l'école française fleurent bon le matraquage en règle pour faire couler le système. 6 mois après leur arrivée, ils ne baragouinent toujours pas le français non plus au passage.
Je pense qu'il y a un biais de sélection derrière le poncif. Normalement, les enfants étrangers qui arrivent chez nous d'autres pays européens sont précisément ceux qui ont des aptitudes pour les langues, parce que leurs familles naviguent déjà dans un milieu international. Les autres restent chez eux... sauf en temps de guerre.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- poutouNiveau 10
lou gaia a écrit:Bonjour,
Je rejoins tout ce qui a été dit. J'ai commencé dans le métier avec une AVS par élève qui en avait besoin. Puis avec les PIAL, elles sont mutalisées, ce que je trouve scandaleux.
Je suis en collège rural, les élèves allophones débarquent directement en classe ordinaire car l'UP2A est bien trop loin. Donc on fait comme on peut, avec un prof FLS qui les a parfois une heure par semaine. J'ai acheté de ma poche un cahier d'exercice FLE mais je ne peux pas faire écouter le CD vu que nous sommes en classe entière, et que de toute façon je n'ai pas de lecteur CD.
On reçoit de plus en plus d'élèves inclus sans les conditions pour et c'est de la maltraitance pour tous et toutes : élève inclus et enseignant, et même les élèves ordinaires qui ont aussi besoin de temps. Dans des classes à 30, c'est très difficile de s'occuper des besoins de tout le monde sans devenir chèvre. Et cela met l'enseignant régulièrement en position d'échec.
Cette année, j'ai un élève de 3e exclu de 4 collèges précédemment avec un trouble psychique grave. Il relève d'ITEP. Tout l'équipe éducative s'accorde à dire qu'il n'a pas sa place en collège ordinaire mais qu'il n'y a pas de place en institut spé. Donc il vient chez nous. Je suis dans une rage noire quand je pense à lui, à ce dont il aurait besoin, et à la classe, qui aurait également bien besoin de souffler.
L'inclusion c'est très bien quand ce n'est pas un prétexte pour fermer des places en structure spé. Aujourd'hui, les élèves scolarisés ULIS sont plus longtemps inclus en classe ordinaire que en ULIS en terme de volume horaire hebdomadaire. Ce n'est pas normal si ?
L'inclusion sans moyen, cela revient à de la maltraitance institutionnelle. Mais que faire ? Cela a déjà été dénoncé tellement de fois.
Voilà. C'est exactement la même chose dans mon collège rural.
- Sophie38Fidèle du forum
3 déficients visuels dans la même classe de 5è, aucune AESH pour eux à mes heures, pas d'ordinateur et 1 qui ne peut (sait) pas du tout écrire donc je dois le faire en même temps que j'écris au tableau pour les autres. Et je ne parle pas des 3 dys dans la classe (1 AESH 1h dans la semaine qui essaye de s'occuper de tout, qui se lève, parle presque à haute voix ...) et des 3 perturbateurs qu'ils faut avoir constamment à l'oeil. En plus ces élèves sont dans une salle qu'ils ne quittent pas car il y a un élève en fauteuil. Une cacophonie fantasmagorique .... J'ai la classe aujourd'hui, c'est sportif et non pédagogique.... Et les parents qui nous rappellent constamment qu'il faut appliquer à la lettre les PAP et PPS, PPRE ...
- lene75Prophète
lilith888 a écrit:Me concernant, ma position a toujours été très claire à ce sujet : le handicap de mon enfant relève de ma vie personnelle avec lui.
C'est une position qui n'est pas tenable dans un pays développé compte-tenu des implications que ça aurait si on l'appliquait à la lettre.
Dans les faits, la société s'immisce dans la vie de l'enfant handicapé et de sa famille dès la grossesse. Et c'est encore la société qui prendra en charge l'adulte dépendant, en particulier au décès de ses parents. À partir de ce moment-là, même d'un point de vue pragmatique et presque cynique, elle a intérêt à viser à développer le maximum d'autonomie pendant l'enfance pour limiter autant que possible la nécessité de prise en charge à l'âge adulte. Si en plus on y ajoute une certaine dose d'humanité, on arrive assez vite à l'idée qu'on ne va pas laisser les plus faibles sur le bas-côté.
Cet article, par exemple, explique qu'un enfant d'ouvriers a 7 fois plus de chances d'entrer en institution qu'un enfant de cadres, pour diverses raisons (la première étant que le handicap touche plus les populations défavorisées que les populations favorisées : là encore, c'est bien un fait social et non purement individuel) : https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2019-2-page-255.htm
Les choses sont plus clairement visibles avec les handicaps physiques. Quel sens cela aurait-il de dire à un enfant en fauteuil roulant qu'il est affecté dans son école de secteur non accessible aux personnes handicapées et que son handicap ne regardant que lui et sa famille, aucun aménagement ni aucune dérogation ne lui sera accordé ?
Le cas d'un enfant handicapé qui pourrait un jour être confronté à de la philo est un cas particulier. Cela signifie qu'il est arrivé jusqu'au lycée et en section générale ou technologique : c'est une situation très minoritaire parmi les enfants handicapés. Alors si en plus il y est parvenu sans avoir jamais bénéficié d'aide autre que familiale, ça devient encore plus une situation marginale. Dans le cas contraire, on ne peut pas dire que le handicap est une affaire personnelle.
Que les enseignants n'aient pas les moyens de s'adapter, et qu'ils ne soient pas responsables de la situation, c'est une autre question.
- lilith888Grand sage
Je sais bien tout cela Lene, mais il y a un fossé entre la théorie pleine de bonnes intentions et la réalité de ce que fait l'Etat français à l'heure actuelle. Pour ma part, étant du métier, je me refuse à donner du boulot supplémentaire à des collègues. Notre position professionnelle n'est, elle non plus, plus tenable en l'état actuel des choses.
- lene75Prophète
Il y a une différence majeure entre ne pas accabler les enseignants parce qu'on a conscience des difficultés auxquelles ils sont confrontés et affirmer que le handicap est (et donc doit être) une affaire strictement personnelle, ce qui revient à encourager le désengagement de l'État et à accuser les familles qui se battent pour obtenir que les choses bougent de se décharger sur la collectivité d'une charge qui leur incombe / devrait leur incomber exclusivement. Ce n'est probablement pas ce que tu veux dire, mais c'est ainsi que ce sera entendu, et ça fait écho à tous les exemples de personnes handicapées qui ont réussi en se sortant les doigts du... qui sont montés en épingle dans les médias et qui laissent entendre que tous les autres, ceux qui ne font pas de grandes choses, ceux qui sont en institution, ceux qui ont besoin d'aide, c'est parce qu'eux ou leurs parents n'ont pas fait les efforts nécessaires, et qu'ils méritent donc bien leur sort. Ils n'avaient qu'à traverser la rue. C'est quand même largement le discours ambiant.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- gregforeverGrand sage
Le vrai problème est pour moi leur nombre croissant: en lycée 1ère l'an passé 31 élèves 10 PAP/PAI et autres (dont une élève sourde); cette année en seconde 32 élèves 6 élèves dys, HPI autiste...Si je m'inquiète de savoir s'ils suivent ont compris si c'est écrit assez gros s'il faut reformuler la consigne, je double le temps pour tout travail...
- MitcindyNiveau 10
C'est sûr que c'est du boulot en plus...
Au lycée, j'ai quand même constaté que ces élèves mettaient, dans leur grande majorité, les bouchées doubles.
Même si le résultat n'est pas toujours celui qui est escompté, ils font souvent de sacrés efforts.
L'année dernière, j'avais une élève malvoyante qui voulait tout faire comme les autres ! Je n'avais qu'à lui fournir les agrandissements.
Il m'arrivait parfois d'oublier (6 classes à gérer..) et elle allait elle-même, sans broncher, faire ses photocopies, se confondant en excuses....
Au lycée, j'ai quand même constaté que ces élèves mettaient, dans leur grande majorité, les bouchées doubles.
Même si le résultat n'est pas toujours celui qui est escompté, ils font souvent de sacrés efforts.
L'année dernière, j'avais une élève malvoyante qui voulait tout faire comme les autres ! Je n'avais qu'à lui fournir les agrandissements.
Il m'arrivait parfois d'oublier (6 classes à gérer..) et elle allait elle-même, sans broncher, faire ses photocopies, se confondant en excuses....
- VanGogh59Expert spécialisé
Si l'EN se préoccupait réellement de l'inclusion :
-elle recruterait suffisamment d'AESH pour le nombre d'élèves inclus
-elle n’inclurait pas ces enfants dans des classes surchargées (effectif maximum de 20 élèves)
-elle donnerait de véritables primes aux enseignants pour pouvoir gérer ce travail énorme supplémentaire qui nous incombe
-elle ne fermerait pas à tour de bras les structures spécialisées qui offrent de véritables aides aux élèves en situation de handicap
-elle créerait des postes d'orthophoniste dans chaque école et collège de France et ne libéraliserait pas les infirmières scolaires.
A l'impossible, nul n'est tenu...
-elle recruterait suffisamment d'AESH pour le nombre d'élèves inclus
-elle n’inclurait pas ces enfants dans des classes surchargées (effectif maximum de 20 élèves)
-elle donnerait de véritables primes aux enseignants pour pouvoir gérer ce travail énorme supplémentaire qui nous incombe
-elle ne fermerait pas à tour de bras les structures spécialisées qui offrent de véritables aides aux élèves en situation de handicap
-elle créerait des postes d'orthophoniste dans chaque école et collège de France et ne libéraliserait pas les infirmières scolaires.
A l'impossible, nul n'est tenu...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- Ajonc35Sage
Je suis d'accord, les élèves en situation de handicap, font soucent de vrais efforts et depuis longtemps, avec les familles. Mais dans certains cas, si des professionnels ( orthophonistes, ergotherapeutss, et tous ceux sue je ne connais pas) pouvaient vraiment les aider mais ils ne sont pas assez nombreux, l'Ecole ne leur ouvre pas les portes non plus ( cela coûtait trop cher). Le mieux est de les faire gagner en autonomie, il ferait moins d'efforts et leur avenir serait meilleur.Mitcindy a écrit:C'est sûr que c'est du boulot en plus...
Au lycée, j'ai quand même constaté que ces élèves mettaient, dans leur grande majorité, les bouchées doubles.
Même si le résultat n'est pas toujours celui qui est escompté, ils font souvent de sacrés efforts.
L'année dernière, j'avais une élève malvoyante qui voulait tout faire comme les autres ! Je n'avais qu'à lui fournir les agrandissements.
Il m'arrivait parfois d'oublier (6 classes à gérer..) et elle allait elle-même, sans broncher, faire ses photocopies, se confondant en excuses....
- lilith888Grand sage
lene75 a écrit:Il y a une différence majeure entre ne pas accabler les enseignants parce qu'on a conscience des difficultés auxquelles ils sont confrontés et affirmer que le handicap est (et donc doit être) une affaire strictement personnelle, ce qui revient à encourager le désengagement de l'État et à accuser les familles qui se battent pour obtenir que les choses bougent de se décharger sur la collectivité d'une charge qui leur incombe / devrait leur incomber exclusivement. Ce n'est probablement pas ce que tu veux dire, mais c'est ainsi que ce sera entendu, et ça fait écho à tous les exemples de personnes handicapées qui ont réussi en se sortant les doigts du... qui sont montés en épingle dans les médias et qui laissent entendre que tous les autres, ceux qui ne font pas de grandes choses, ceux qui sont en institution, ceux qui ont besoin d'aide, c'est parce qu'eux ou leurs parents n'ont pas fait les efforts nécessaires, et qu'ils méritent donc bien leur sort. Ils n'avaient qu'à traverser la rue. C'est quand même largement le discours ambiant.
Je te rassure : je tiens ce discours ici car nous sommes entre nous, si j'ose dire. Je parlais uniquement de cet effet double casquette "prof / parent d'enfant handicapé" et je réagissais au fait qu'effectivement, la charge alourdie des enseignants par l'inclusion à tous prix est un scandale à tous les niveaux. Les parents concernés devraient davantage s'en prendre à l'Etat qui laisse pourrir les situations qu'au pauvre prof qui croule déjà sous les tâches chronophages diverses et variées. J'ai eu de la chance, il est vrai, d'avoir obtenu une AVS individualisée pour mon fils du CP à la terminale et je peux témoigner aisément du parcours du combattant que cela fut. Mais, s'il n'avait pas eu d'AVS, je n'aurais pas harcelé les collègues pour qu'ils s'adaptent à mon fils (chose impossible à faire quand il était plus jeune, de toutes façons)
- Flo44Érudit
Bonjour, je pensais ouvrir un fil mais ça recoupe trop ma question.
Pour la première fois cette année, j'ai compté 21 élèves dans mes classes qui ont besoin d'aménagements ( que ce soit des Gevasco, ou PAP).
Les années précédentes, j'arrivais à retenir qui avait quoi, mais là je n'ai QUE des nouveaux élèves, je n'arrive même pas à tous les repérer quand je regarde la liste... Et 21, quand même (alors que j'en avais 3 en stage, 4 quand j'étais T1! et que maintenant je suis à temps partiel).
Je m'y perds totalement. J'imagine que ceux qui ont l'habitude d'avoir beaucoup d'élèves ont des conseils d'organisation?
Autre questions : j'ai une classe bien bruyante et bavarde, et dans celle-là, 2 AESH (pour une élève avec un gros handicap cognitif qui est totalement incapable de suivre ce qu'on fait, même de très loin (niveau moyenne section de maternelle au mieux !) + une autre). Et les AESH n'arrêtent pas de parler quand je demande le silence. Résultat : les élèves en profitent pour chuchoter, couverts par les conversations des AESH, et ... hop ça repart. J'en ai déjà ras le bol. Que faire?
Pour la première fois cette année, j'ai compté 21 élèves dans mes classes qui ont besoin d'aménagements ( que ce soit des Gevasco, ou PAP).
Les années précédentes, j'arrivais à retenir qui avait quoi, mais là je n'ai QUE des nouveaux élèves, je n'arrive même pas à tous les repérer quand je regarde la liste... Et 21, quand même (alors que j'en avais 3 en stage, 4 quand j'étais T1! et que maintenant je suis à temps partiel).
Je m'y perds totalement. J'imagine que ceux qui ont l'habitude d'avoir beaucoup d'élèves ont des conseils d'organisation?
Autre questions : j'ai une classe bien bruyante et bavarde, et dans celle-là, 2 AESH (pour une élève avec un gros handicap cognitif qui est totalement incapable de suivre ce qu'on fait, même de très loin (niveau moyenne section de maternelle au mieux !) + une autre). Et les AESH n'arrêtent pas de parler quand je demande le silence. Résultat : les élèves en profitent pour chuchoter, couverts par les conversations des AESH, et ... hop ça repart. J'en ai déjà ras le bol. Que faire?
- poutouNiveau 10
VanGogh59 a écrit:Si l'EN se préoccupait réellement de l'inclusion :
-elle recruterait suffisamment d'AESH pour le nombre d'élèves inclus
-elle n’inclurait pas ces enfants dans des classes surchargées (effectif maximum de 20 élèves)
-elle donnerait de véritables primes aux enseignants pour pouvoir gérer ce travail énorme supplémentaire qui nous incombe
-elle ne fermerait pas à tour de bras les structures spécialisées qui offrent de véritables aides aux élèves en situation de handicap
-elle créerait des postes d'orthophoniste dans chaque école et collège de France et ne libéraliserait pas les infirmières scolaires.
A l'impossible, nul n'est tenu...
Elle veillerait aussi à ce que les heures d'accompagnement par AESH soient prioritairement mises sur des matières en lien avec le trouble de l'enfant: en Français, anglais et Histoire pour un enfant dyslexique, par exemple.
Loin de moi l'idée de "taper" sur les AESH mais on rencontre parfois de sacrés dysfonctionnements:
dans mon collège, certaines collègues AESH, cette année, vont en arts plastiques, éducation musicale, techno alors que les professeurs de ces matières disent qu'ils n'en ont nul "besoin" pour accompagner les enfants (peu de lecture / écriture ). Et elles viennent 1h seulement en Français ou en Anglais dans la semaine. Pour des enfants dyslexiques, cherchez l'erreur...
Encore une histoire d'EDT car les collègues AESH font elles-mêmes leur EDT.
Après discussion cordiale avec elles, (mais cela n'a rien changé ) nous, professeurs, en avons parlé au principal qui nous a dit:" Vous comprenez, elles ont des désirs concernant leur EDT. Donc cela n'est pas possible. Je ne peux rien changer."
Ok, super. Je lui ai répondu qu'il se débrouillerait alors pour répondre aux familles qui vont être très étonnées de cela. Et que les pp diraient aux familles de le contacter car ce n'est pas de notre ressort (mais le pp est toujours en première ligne pour ce genre de choses...)
Au passage, j'ai rappelé au principal que nous, professeurs, ne faisons pas nous-mêmes notre EDT. D'ailleurs, parfois, il est bien pourri et aucun de nos desiderata n'est satisfait.
Ça me fatigue un peu.
- Flo44Érudit
Pour les emplois du temps, je confirme. J'ai 2 élèves autistes Asperger avec une AESH en mathématiques, qui ne leur sert strictement à rien. Ce sont d'excellents élèves dans ma matière!
Par contre des élèves dyscalculiques, dont une qui a l'Aesh 1 heure toute les deux semaines en mathématiques, alors que là elle est clairement indispensable...
Les emplois du temps sont faits en fonction des disponibilités des Aesh, qui suivent 3 ou 4 élèves. Chez nous c'est la chef d'établissement qui fait les emplois du temps des Aesh, mais il y a tellement de contraintes que c'est infaisable correctement.
Par contre des élèves dyscalculiques, dont une qui a l'Aesh 1 heure toute les deux semaines en mathématiques, alors que là elle est clairement indispensable...
Les emplois du temps sont faits en fonction des disponibilités des Aesh, qui suivent 3 ou 4 élèves. Chez nous c'est la chef d'établissement qui fait les emplois du temps des Aesh, mais il y a tellement de contraintes que c'est infaisable correctement.
- VerduretteModérateur
Si le bon sens avait cours à l'Education Nationale et plus généralement chez ceux qui nous gouvernent au sens le plus large, ça se saurait.
- LaugarithmeFidèle du forum
On peu comprendre aussi que les AESH n'aient pas envie d'avoir un emploi du temps pourri étant donné leur rémunération.
- mafalda16Modérateur
Dans mon collège les AESH font leur edt elles-mêmes, et ça change toutes les semaines car elles essaient de coller au plus près des besoins des élèves : choix des matières / ne pas les laisser seuls pour des évaluations… Mais elles sont aussi contraintes, elles ne peuvent pas se dédoubler ou même de tripler. C’est un énorme casse-tête.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- NanouVNiveau 6
Chez nous, les AESH ne choisissent pas leur emploi du temps et, malgré ça, elles ne sont pas toujours envoyées dans les matières nécessaires...
En ce qui concerne l'inclusion, je pars du principe que je fais ce qui me semble (selon ma perception des choses qui peut être médiocre) le minimum syndical.
Je me renseigne sur ce à quoi l'élève aura droit le jour du brevet et je fais en sorte qu'il ait droit aux mêmes aménagements. Ni plus. Ni moins.
Ils ont droit à la même attention affectueuse et sadique que les autres et je leur offre la même disponibilité.
Je réfléchirai à mieux me former pour les accompagner le jour où nous serons payés en conséquence ou recevrons gratuitement le matériel nécessaire. Non mais !
En ce qui concerne l'inclusion, je pars du principe que je fais ce qui me semble (selon ma perception des choses qui peut être médiocre) le minimum syndical.
Je me renseigne sur ce à quoi l'élève aura droit le jour du brevet et je fais en sorte qu'il ait droit aux mêmes aménagements. Ni plus. Ni moins.
Ils ont droit à la même attention affectueuse et sadique que les autres et je leur offre la même disponibilité.
Je réfléchirai à mieux me former pour les accompagner le jour où nous serons payés en conséquence ou recevrons gratuitement le matériel nécessaire. Non mais !
- issoireNiveau 9
Classe de 38 en BTS une ėlève malvoyante avec AVS deux élèves PAI, je compatis mais je ne suis pas une enseignante spécialisée: rencontre demandée avec un ergothérapeute, inscription individualisée pour l’examen , gros alourdissement de la tâche de travail et les autres élèves â gérer.
- monseigneurHabitué du forum
Chez nous, un élève de l'ULIS est intégré en cours d'espagnol. Depuis le début de l'année, il pense qu'il fait... de l'allemand !
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