Remise en question concernant ma manière de faire cours : certains élèves disent qu'on "s'amuse"

Bonjour à tous,

TZR j'ai surtout été en collège et je tombe un peu des nues suite à la remarque de quelques élèves de seconde. Ils disent avoir l'impression de "jouer" plutôt que de faire cours.
Je m'explique : en collège, je ne laisse rien passer. Au lycée, avec des classes de 32 élèves et surtout des élèves plus "matures", j'essaie d'instaurer une ambiance de classe plus sympathique : on avance, mais sur une heure de cours il m'arrive de faire une petite digression, de rire avec eux etc. Je me le permets, car en seconde, j'ai fait 12 séances pour ma première séquence et là je suis à la séance 9 de ma deuxième séquence : analyse d'image, lecture analytique, initiation au commentaire, révision de vocabulaire et de grammaire, histoire littéraire, lectures comparatives, des évaluations, bref, tout y passe.

Suis-je donc un si mauvais enseignant en lycée ? Devrais-je les traiter comme je traite des collégiens ?
Je précise que les élèves participent dans mon cours et que les élèves bavards sont sanctionnés avec une heure de retenue.

Merci d'avance, je n'aime pas spécialement enseigner en lycée, mais quand même..

Les élèves ne sont pas nos juges, même si ça devient la mode de leur demander leur "ressenti" et nous ne sommes pas là pour leur plaire.
Ne change rien.

Tu ferais cours magistral ils trouveraient ça ennuyeux, tu ferais de l'oral ils trouveraient qu'on n'écrit pas assez, bref c'est un peu le sport national de l'élève de dire que le cours n'est pas bien. Le souci est de ne pas tout prendre au pied de la lettre (ils adorent nous faire douter) et de voir si selon tes critères: le programme est-il fait? les élèves sont-ils régulièrement évalués? Ma méthode permet-elle de faire progresser au moins un peu? etc.
Tu viens d'arriver dans l'établissement, et c'est un peu le jeu quand on est TZR, ils testent car on n'a pas de "réputation". Quelques mois dans ton lycée et ils auront compris que ce sont tes règles, et ça ira mieux. Le souci c'est que quad ça va mieux on doit partir...

Les élèves nous jugent, c'est humain. Ils parlent de nous entre eux dans la cour comme nous parlons d'eux entre nous en salle des profs. Mais ils n'ont pas à exprimer leur jugement sur nous en salle de classe!

Clayd34 a écrit:Bonjour à tous,

TZR j'ai surtout été en collège et je tombe un peu des nues suite à la remarque de quelques élèves de seconde. Ils disent avoir l'impression de "jouer" plutôt que de faire cours.
Je m'explique : en collège, je ne laisse rien passer. Au lycée, avec des classes de 32 élèves et surtout des élèves plus "matures", j'essaie d'instaurer une ambiance de classe plus sympathique : on avance, mais sur une heure de cours il m'arrive de faire une petite digression, de rire avec eux etc. Je me le permets, car en seconde, j'ai fait 12 séances pour ma première séquence et là je suis à la séance 9 de ma deuxième séquence : analyse d'image, lecture analytique, initiation au commentaire, révision de vocabulaire et de grammaire, histoire littéraire, lectures comparatives, des évaluations, bref, tout y passe.

Suis-je donc un si mauvais enseignant en lycée ? Devrais-je les traiter comme je traite des collégiens ?
Je précise que les élèves participent dans mon cours et que les élèves bavards sont sanctionnés avec une heure de retenue.

Merci d'avance, je n'aime pas spécialement enseigner en lycée, mais quand même..

A l'évidence non, vu ce que tu décris, mais tu commets une erreur: tenir compte de ce que déblatèrent des lycéens sur tes cours, en oubliant:
1) qu'un TZR n'a pas de réputation, c'est une "cible" facile pour des ados facétieux qui aiment déstabiliser les adultes
2) tu as instauré une ambiance sympathique, soit, je fais pareil, ça se passe très bien en général mais la contrepartie c'est que les élèves se sentent autorisés à émettre ce genre de réflexion devant toi. Si ça se trouve, ils "s'amusent" aussi dans d'autres cours, mais ne se permettraient pas de le dire.
3) la remarque des élèves est-elle vraiment négative ? Parce qu'apprendre efficacement demande habituellement des efforts, et les efforts paraissent moins grands quand on les effectue dans une ambiance ludique. Moi on me dirait ça, j'aurais tendance à répondre bah tant mieux, vaut mieux progresser en s'amusant qu'en s'ennuyant à mourir, ou en tremblant sur sa chaise devant une harpie, et encore mieux que ne pas progresser du tout en bavardant à longueur de cours.

Le programme est-il traité ? Oui. Le calme nécessaire au travail est-il assuré ? Oui. Les élèves s'investissent-ils en cours ? Oui. Si en plus tout ceci (qu'un collègue chevronné n'est jamais certain d'obtenir) l'ambiance est détendue, moi j'aurais plutôt envie que mes enfants aient un professeur comme toi.

Mais, c'est venu comment? Tu leur as posé la question? Moi, je fais un petit bilan à chaque fin de trimestre, je leur dis ce que je pense de leur travail et leur demande ce qu'ils pensent du cours de français. C'est intéressant (et ça coupe toute surprise éventuelle le jour du conseil). Certains élèves (très poliment) m'ont dit qu'ils trouvaient qu'il n'y avait pas "vraiment de cours". Je connais ça par cœur : ils veulent un truc clé en main, recopié et craché. Bon, je leur explique pourquoi c'est différent. Mais, c'est plutôt sain en fait. Donc, ce qu'ils t'ont dit ne me parait pas absurde. Ouin on plaisante parce qu' on travaille bien par ailleurs, je vous fais confiance mais si ça déborde, je saurais être moins drôle, soyez rassurés. Depuis que je suis dans un dialogue (qu'en fait je maitrise parfaitement car les mêmes remarques reviennent chaque année en début d'année et ça change toujours après), et que je reste droite dans mes bottines, ça fonctionne. Ne te remets pas en question mais n'élude pas leurs remarques non plus.

roxanne a écrit:Mais, c'est venu comment? Tu leur as posé la question? Moi, je fais un petit bilan à chaque fin de trimestre, je leur dis ce que je pense de leur travail et leur demande ce qu'ils pensent du cours de français. C'est intéressant (et ça coupe toute surprise éventuelle le jour du conseil). Certains élèves (très poliment) m'ont dit qu'ils trouvaient qu'il n'y avait pas "vraiment de cours". Je connais ça par cœur : ils veulent un truc clé en main, recopié et craché. Bon, je leur explique pourquoi c'est différent. Mais, c'est plutôt sain en fait. Donc, ce qu'ils t'ont dit ne me parait pas absurde. Ouin on plaisante parce qu' on travaille bien par ailleurs, je vous fais confiance mais si ça déborde, je saurais être moins drôle, soyez rassurés. Depuis que je suis dans un dialogue (qu'en fait je maitrise parfaitement car les mêmes remarques reviennent chaque année en début d'année et ça change toujours après), et que je reste droite dans mes bottines, ça fonctionne. Ne te remets pas en question mais n'élude pas leurs remarques non plus.

Oui, ils veulent un truc clé en main.
Pour ma part, je fais cours et j'essaie de ne pas trop m'amuser avec les élèves, sauf cas rarissime.
Je ne demande jamais aux élèves ce qu'ils pensent de mes cours, ce n'est pas eux de juger surtout qu'il y autant d'avis que d'élèves...

Lagomorphe a écrit:
Le programme est-il traité ? Oui. Le calme nécessaire au travail est-il assuré ? Oui. Les élèves s'investissent-ils en cours ? Oui. Si en plus tout ceci (qu'un collègue chevronné n'est jamais certain d'obtenir) l'ambiance est détendue, moi j'aurais plutôt envie que mes enfants aient un professeur comme toi.

Je suis très souvent d'accord avec Lagomorphe, et je rajouterai : Si en plus de tout ça, cette manière d'enseigner te plaît et n'est pas trop fatigante, alors bravo! Continue comme ça

Si ce n'est que "quelques" élèves ça ne paraît pas un gros souci. Une minorité peut être décontenancée tandis que le reste du groupe s'y sent très bien.

A la fin l'essentiel c'est ce que retiennent les élèves. Manifestement ta façon de faire fonctionne donc il n'y a pas de nécessité à la modifier.

Je glisse néanmoins un bémol sur l'affirmation selon laquelle les élèves n'ont pas à juger leurs enseignants : dans le principe, non effectivement, mais tout de même, ils ont des attentes, pas toujours rationnelles, et si un enseignant ne correspond pas à l'idée qu'ils s'en font du métier (si erronée puisse-t-elle être), il est compréhensible qu'ils en soient perturbés et que ça vienne interférer avec leurs apprentissages. Donc sans les écouter forcément, il faut au moins les entendre...

Bonsoir à tous,

Vos messages me font vraiment plaisir et me rassurent. Je ne vais pas mentir, même si ce sont juste deux élèves, c'est toujours désagréable. Je vais suivre vos conseils : rester comme je suis et ne pas trop me prendre la tête.
J'avoue que sur le coup ça m'a un peu vexé, mais la finalité reste qu'ils suivent le cours, apprennent et que j'avance dans le programme.

Je ne leur ai pas posé la question, c'est juste qu'une minorité d'élèves (trois sur trente) n'a pas eu la moyenne à la dernière évaluation qui était un contrôle de vocabulaire (évaluation très simple en lycée, par ailleurs), et un élève m'a tenu ses propos.

Clayd34 a écrit:Bonsoir à tous,
Je ne leur ai pas posé la question, c'est juste qu'une minorité d'élèves (trois sur trente) n'a pas eu la moyenne à la dernière évaluation qui était un contrôle de vocabulaire (évaluation très simple en lycée, par ailleurs), et un élève m'a tenu ses propos.

Ah mais en fait tout s'explique!
Au choix, soit les élèves se cherchent des excuses, forcément indépendantes de leur investissement/ connaissances et donc c'est que ça vient forcément de toi, soit ils expliquent juste pourquoi eux ont raté ( car ils s'amusent en cours au lieu d'être attentif )

Je serai pour ma part plus attentif à ce type de propos ( sans nécessairement changer tout, mais en adaptant à la marge) si tout le monde ratait les évals ou, au choix, si beaucoup d'élèves et notamment ceux qui sont en réussite me tenaient ces propos.
Ce qui n'est pas le cas ici alors tout pareil que les collègues qui se sont exprimés plus haut, ne change rien, sauf peut-être tenir ces élèves à l'oeil pour qu'ils s'amusent moins en cours  et réussissent le prochain test