Remarque d'un élève sur mon autorité

Bonjour,

Je suis stagiaire en philosophie.

Aujourd'hui j'ai vécu un ascenseur émotionnel. Ma tutrice est venue me voir lors d'un cours avec des TG, de 12h à 13h. Au sortir de ce cours, elle m'a dit que c'était parfait, que j'avais une bonne relation avec la classe, qu'ils semblaient intéressés, etc.

J'ai eu cette même classe de 17h à 18h ce soir, et les élèves étaient assez bavards. Pendant un moment assez bruyant, un élève m'a pris à partie à voix basse et m'a dit "Monsieur, soit ils ne vous écoutent plus soit vous êtes en train de perdre votre autorité dans la classe".

Cette remarque me perturbe beaucoup. Je me sens très mal et je me remets beaucoup en question. Je ne sais pas trop dans quelle mesure je dois la prendre au sérieux, et si elle manifeste des choses que les élèves se disent entre eux...

Bref, je n'ai pas vraiment de questions mais j'ai besoin d'extérioriser... Merci de m'avoir lu

Bonjour,
Cours de 17h à 18h, un vendredi ? Tout est dit
Les élèves étaient fatigués (ce qui n'excuse rien), d'où leur agitation. Surtout si tu les as eus le matin avec ta tutrice et qu'ils se sont très bien comportés.
Et habituellement, comment sont-ils ?
Par contre, le gusse avec sa remarque, aurait mérité de se faire rabrouer : c'est sans gêne.

Habituellement, je dirais qu'ils sont attentifs et intéressés. Mais il est vrai que je les sens plus "à l'aise" depuis la rentrée de novembre... Ce sont des élèves agréables, mais je sens qu'ils se laissent un peu plus aller aux bavardages. Rien de méchant ni de paralysant pour le cours cela dit.

Alors ça va Tu n'as pas à t'inquiéter. Par contre rouspéter un bon coup une fois de temps en temps, si possible individuellement sur ceux que tu prends sur le fait, ça devrait redresser la barre.

goguibou a écrit:Habituellement, je dirais qu'ils sont attentifs et intéressés. Mais il est vrai que je les sens plus "à l'aise" depuis la rentrée de novembre... Ce sont des élèves agréables, mais je sens qu'ils se laissent un peu plus aller aux bavardages. Rien de méchant ni de paralysant pour le cours cela dit.

Tu devrais en parler avec l'équipe de la classe, ils se conduisent probablement ainsi avec les autres collègues.

Tu recadres les bavards, mais pas d’inquiétude. Le vendredi en dernière heure, c’est souvent difficile (et j’évite d’embêter les stagiaires sur ces créneaux, qui ne sont pas révélateurs de grand chose ).
Je trouve en revanche la remarque de l’élève déplacée. L’idéal aurait été de le recadrer immédiatement. Il faut le tenir à l’œil. N’accorde pas de crédit à la remarque, peut-être balancée pour te déstabiliser.

Oula, oui ne t’inquiète pas trop! Ce qui t’est arrivé est très désagréable mais c’est juste un élève qui a voulu faire le malin. Ça arrive à tous les enseignants je pense (en tout cas ça m’est déjà arrivé). Dans ce cas, la prochaine fois que ça se produit, il suffit de rembarrer le bonhomme en lui disant un truc du genre « venez donc faire cours à ma place puisque vous savez si bien vous y prendre » ou juste « mêlez vous de vos affaires ». Mais évidemment la première fois qu’on se prend ce genre de remarque, ça désarçonne, c’est normal. C’est facile à dire mais vraiment: n’y pense plus, et profite du week-end !

Ma formule pour les élèves qui sortent de leur rôle : " mais de quoi me mêlais-je ?". Ne te laisse pas déstabiliser. Prendre du recul n'est pas simple mais c'est salutaire.

Certains élèves ont du mal à trouver un bon positionnement vis à vis de l'enseignant. D'accord avec Jenny pour le recadrer, il faudra que tu parles avec lui en tête à tête.

Concernant les cours de 17h à 18h, il est normal que les élèves par la fatigue aient du mal à trouver la concentration. Et parfois les résultats en sont affectés. L'an passé j'avais une assez bonne classe de seconde qui a fini l'année à 10.5/20 de moyenne : élève gentils travailleurs. En conseil de classe, une moyenne sort du lot, celle de SES avec 7-8 de moyenne. Raison : le cours planté de 16 à 17h30 le vendredi; aucune attention, peu de travail en classe.... bref, de vraie petits monstres. Et comme ils n'ont SES que ce jour là , les résultats en ont pâti.

Les élèves, c'est comme les Gremlins: le vendredi après 15h00 une étrange transformation a lieu... mais chut, ça on vous le dit pas à l'ESPE...

Pour moi, j'ai cette année le même problème que mon collègue de SES: classe de sportifs de haut niveau plantés dans ma discipline en dernière heure du vendredi après-midi (en quartier sensible). C'est du sport pour maintenir leur attention . Souvent ils répètent la même question car trouble de la mémoire; certains sont très fatigués ou sont stressés pour savoir s'ils ne vont pas raté leur train (il y a des internes). Ils ont sport-option tous les soirs sauf le vendredi où ils ont l'EPS le matin. Ajouté à cela une hétérogénéité extrême, plus des élèves allophones qui ont du mal avec la langue française, je vous laisse imaginer le tableau. La clé en ce qui me concerne est de ne pas aller trop vite, isoler dès les 5 premières minutes les élèves bavards, passez au fond de la classe pour voir. Bref, occuper l'espace et signifier qu'il n'y a pas de zones de non-droit et qu'ils sont là pour travailler. Afficher la trace écrite et vérifier qu'il n'y a pas d'élèves qui trainent la patte. Leur signifier que je m'adapte pour eux et qu'ils ont intérêt en retour à faire des efforts pour s'adapter à leur niveau. Point positif : il adorent manipuler et faire de gros TP et là ils s'investissent totalement. Bref, c'est du donnant-donnant, mais il faut être en ultra vigilance constante et c'est ça finalement qui est épuisant mentalement (en tout cas moi ça m'épuise). Mon collègue de SNT qui les a le jeudi de 16h30 à 18h a le même souci. La collègue d'Histoire a été très étonnée de ce que nous racontions : elle les a le matin (de 8 h à 10h00).

Je compte bien en conseil de classe soulever ce problème et qu'il y ait à l'avenir une réflexion réelle de la part de l'Administration sur la répartition des horaires pour ces jeunes entre discipline sportive et discipline non sportive. Par exemple dédier le vendredi après-midi soit à l'EPS soit à des enseignements en effectif très réduit (voire terminer plus tôt).

En espérant t'avoir déculpabiliser Goguibou

goguibou a écrit:Bonjour,

Je suis stagiaire en philosophie.

Aujourd'hui j'ai vécu un ascenseur émotionnel. Ma tutrice est venue me voir lors d'un cours avec des TG, de 12h à 13h. Au sortir de ce cours, elle m'a dit que c'était parfait, que j'avais une bonne relation avec la classe, qu'ils semblaient intéressés, etc.

J'ai eu cette même classe de 17h à 18h ce soir, et les élèves étaient assez bavards. Pendant un moment assez bruyant, un élève m'a pris à partie à voix basse et m'a dit "Monsieur, soit ils ne vous écoutent plus soit vous êtes en train de perdre votre  autorité dans la classe".

Cette remarque me perturbe beaucoup. Je me sens très mal et je me remets beaucoup en question. Je ne sais pas trop dans quelle mesure je dois la prendre au sérieux, et si elle manifeste des choses que les élèves se disent entre eux...

Bref, je n'ai pas vraiment de questions mais j'ai besoin d'extérioriser... Merci de m'avoir lu

Cours de vendredi de 17h à 18h ?
Normal que ce soit plus agité...

En revanche, la prochaine qu'un élève ose faire une telle remarque, répondre très froidement : De quoi je me mêle ?? Attention à vous !" + regard de tueur.

Moi, je discute avec l'élève à part à la fin du cours.
Je crois qu'il faut montrer, dans ce genre de cas, que ça ne t'atteint absolument pas mais que de telles remarques sont totalement déplacées de la part d'un élève qui n'est pas ton IPR.

Si un élève me fait ce genre de remarque, je lui réponds : "ne vous inquiétez pas pour moi, occupez-vous de votre travail scolaire" avec un sourire, parce qu'en effet, nous savons ce que nous faisons, et ce d'autant plus avec une classe globalement agréable.

goguibou a écrit:Bonjour,

Je suis stagiaire en philosophie.

Aujourd'hui j'ai vécu un ascenseur émotionnel. Ma tutrice est venue me voir lors d'un cours avec des TG, de 12h à 13h. Au sortir de ce cours, elle m'a dit que c'était parfait, que j'avais une bonne relation avec la classe, qu'ils semblaient intéressés, etc.

J'ai eu cette même classe de 17h à 18h ce soir, et les élèves étaient assez bavards. Pendant un moment assez bruyant, un élève m'a pris à partie à voix basse et m'a dit "Monsieur, soit ils ne vous écoutent plus soit vous êtes en train de perdre votre  autorité dans la classe".

Cette remarque me perturbe beaucoup. Je me sens très mal et je me remets beaucoup en question. Je ne sais pas trop dans quelle mesure je dois la prendre au sérieux, et si elle manifeste des choses que les élèves se disent entre eux...

Bref, je n'ai pas vraiment de questions mais j'ai besoin d'extérioriser... Merci de m'avoir lu

Lol..vendredi soir, de la philo.

Comment te dire que c'est normal.
Ce serait pareil avec n'importe qui, le bug n'est pas lié à la personne.

Passé un bon weekend !

Merci pour vos retours !
En effet je n'ai pas su comment réagir comme l'élève m'a interpellé, j'étais comme sidéré. Ce qui m'a d'autant plus touché, c'est que c'est un élève sérieux et discret, alors j'ai un peu l'impression de l'avoir "trahi" en laissant s'installer quelques bavardages.
En tout cas, vos messages m'ont permis de prendre un peu de recul merci encore

Il n’est pas impossible que ce soit une maladresse de la part de cet élève et non pas une remarque volontairement insolente. Il n’en reste pas moins que c’était déplacé, et que tu n’as certainement pas à t’en vouloir : les responsables de cette situation, ce sont ses camarades qui bavardent, pas toi ! Et comme l’ont dit tous les collègues sur ce fil, quelques bavardages un vendredi après midi, ce n’est rien que de très banal. Si la classe est calme d’ordinaire, il suffira de sévir et de les rabrouer un bon coup la prochaine fois que ça arrivera.

Quand j'étais élève j'en voulais souvent aux professeurs de ne pas faire régner l'ordre, (bon je me serais jamais permis une telle remarque par contre), mais à l'époque je croyais que les profs avaient tous les pouvoirs et que leur inaction provenait d'une incompréhensible sympathie pour les élèves perturbateurs.
Maintenant j'ai compris que bah on peut quasiment rien faire, et j'ai des élèves qui me reprochent d'être trop gentil.

goguibou a écrit: [...] Je suis stagiaire en philosophie. [...]

goguibou a écrit:Habituellement, je dirais qu'ils sont attentifs et intéressés. Mais il est vrai que je les sens plus "à l'aise" depuis la rentrée de novembre... Ce sont des élèves agréables, mais je sens qu'ils se laissent un peu plus aller aux bavardages. Rien de méchant ni de paralysant pour le cours cela dit.

Cela fait 22 ans que j'enseigne et c'est la même chose. Donc tu n'as pas à rougir de honte.

Et il est logique qu'ils se sentent "plus à l'aise" après la Toussaint. Le cadrage de rentrée est lointain, donc il faut reprendre le cadre. Je l'ai fait dès le retour des vacances avec mes secondes pro sinon. Ils sont aussi sympathiques, ils l'ont été jusqu'à la première semaine du retour de vacances où ils ont été gentils mais bavards, le mardi, de 17h à 18h, aussi. Ils ont eu droit à une belle engueulade, ma mise en garde de rentrée ayant été oubliée.

La mise en garde de rentrée était dès le premier cours de 17h à 18h. "Nous sommes de 17h à 18h, vous êtes fatigués donc vous risquez d'être fatigants. Il est 17h pour moi aussi, je suis moi aussi fatigué donc j'ai moins de répondant (c'est la vérité) et moins de patience. Vous êtes 32 et il y a 32 places, donc le premier qui me casse les pied ne changera pas de place il passera dehors." J
e leur ai même expliqué que j'avais constaté que, sauf fait grave nécessitant une exclusion, je n'excluais presque que l'après-midi après une matinée chargée. Parce que nous aussi on est crevé et notre répondant est moindre.

Jacq a écrit:

goguibou a écrit: [...] Je suis stagiaire en philosophie. [...]

goguibou a écrit:Habituellement, je dirais qu'ils sont attentifs et intéressés. Mais il est vrai que je les sens plus "à l'aise" depuis la rentrée de novembre... Ce sont des élèves agréables, mais je sens qu'ils se laissent un peu plus aller aux bavardages. Rien de méchant ni de paralysant pour le cours cela dit.

Cela fait 22 ans que j'enseigne et c'est la même chose. Donc tu n'as pas à rougir de honte.

Et il est logique qu'ils se sentent "plus à l'aise" après la Toussaint. Le cadrage de rentrée est lointain, donc il faut reprendre le cadre. Je l'ai fait dès le retour des vacances avec mes secondes pro sinon. Ils sont aussi sympathiques, ils l'ont été jusqu'à la première semaine du retour de vacances où ils ont été gentils mais bavards, le mardi, de 17h à 18h, aussi. Ils ont eu droit à une belle engueulade, ma mise en garde de rentrée ayant été oubliée.

La mise en garde de rentrée était dès le premier cours de 17h à 18h. "Nous sommes de 17h à 18h, vous êtes fatigués donc vous risquez d'être fatigants. Il est 17h pour moi aussi, je suis moi aussi fatigué donc j'ai moins de répondant (c'est la vérité) et moins de patience. Vous êtes 32 et il y a 32 places, donc le premier qui me casse les pied ne changera pas de place il passera dehors." J
e leur ai même expliqué que j'avais constaté que, sauf fait grave nécessitant une exclusion, je n'excluais presque que l'après-midi après une matinée chargée. Parce que nous aussi on est crevé et notre répondant est moindre.

Entièrement d'accord avec Jacq !

Ce vendredi, j'ai également eu affaire à des élèves très bavards. En cours d'allemand, de 16h à 17h, vous imaginez bien...

Un élève de troisième m'a signalé avoir oublié son cahier d'allemand. C'était embêtant pour lui car il en avait besoin ainsi que de la leçon de la veille pour réaliser les exercices. Il prétendait avoir oublié son cahier dans la salle voisine et m'a demandé de lui ouvrir alors que nous étions dans le couloir. À ce moment-là, 30 autres élèves attendaient ! Je lui ai répondu que je ne l'avais pas entendu et qu'en tout état de cause, il devait se débrouiller pour récupérer ses affaires... Il a continué à argumenter, allant même jusqu'à dire : "Vous voyez, vous n'avez plus d'arguments !" À ce moment-là, j'ai réagi fortement en lui reprochant vertement son manque de respect et son insolence incroyable, lui intimant de reprendre immédiatement sa posture d'élève. J'ai eu le silence et un travail studieux jusqu'à la fin de l'heure.

L'élève est venu s'excuser à la fin de l'heure, semblant réellement contrit. J'ai accepté ses excuses et ai décidé de ne pas lui donner de retenue, mais je l'ai placé en alerte (sanction moins sévère). Tout cela pour souligner que les élèves peuvent être fatigués le vendredi après-midi, mais nous, les enseignants, le sommes également !!!

Dalvar a écrit:Quand j'étais élève j'en voulais souvent aux professeurs de ne pas faire régner l'ordre, (bon je me serais jamais permis une telle remarque par contre), mais à l'époque je croyais que les profs avaient tous les pouvoirs et que leur inaction provenait d'une incompréhensible sympathie pour les élèves perturbateurs.
Maintenant j'ai compris que bah on peut quasiment rien faire, et j'ai des élèves qui me reprochent d'être trop gentil.

Intéressant, cette réminiscence. C'est vrai qu'en tant qu'élève, on peut prendre l'inaction du professeur pour de la complaisance ou une injustice.

Merci !

En fait, j'ai accepté, après la rentrée, que les élèves puissent changer de place (j'avais mis un plan de classe en place en septembre). Je pense que je vais devoir revenir sur ce "privilège". Ils ne seront probablement pas contents, mais bon...
Quoi qu'il en soit, je trouve que le plus difficile, cette année, c'est de réussir à trouver son positionnement vis-à-vis des élèves. J'ai tendance à être beaucoup dans l'affect, alors je développe des relations de proximité avec les ados... Ce qui fait que j'ai du mal à serrer la vis parfois.

On revient au plan de classe et pas de privilège. Je te rejoins, tu vois...

goguibou a écrit:Merci !

En fait, j'ai accepté, après la rentrée, que les élèves puissent changer de place (j'avais mis un plan de classe en place en septembre). Je pense que je vais devoir revenir sur ce "privilège". Ils ne seront probablement pas contents, mais bon...
Quoi qu'il en soit, je trouve que le plus difficile, cette année, c'est de réussir à trouver son positionnement vis-à-vis des élèves. J'ai tendance à être beaucoup dans l'affect, alors je développe des relations de proximité avec les ados... Ce qui fait que j'ai du mal à serrer la vis parfois.

On en est tous là, même avec de l'expérience.
Serrer la vis d'ados bavards mais très sympas...
Je trouve plus facile d'être ferme avec des pas sympas...