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- Vieux_MongolFidèle du forum
Ahenobarbus a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Ahenobarbus a écrit:Vieux_Mongol a écrit:
Donc, vos conseils "de terrain" sont ?
Qu'ils apprendront sur le terrain.
Vous appellez ça une réponse ? J'en conclus donc qu'il s'agit bien de ne pas donner de conseils et seulement du plaisir de pourrir le fil...[/quote
C'est un vrai conseil, ne soyez pas condescendant. On peut lire une bibliothèque de conseils, c'est être en classe qui est le plus formateur. Analyser l'échec d'une séance.
Et ça ça se fait facilement tout seul quand on débute ? Le but du fil était de donner des conseils pour rendre opérationnel rapidement des débutants. Si vous avez des exemples précis de causes fréquentes d'échec c'est parfait. Sinon ce genre de déclaration c'est du vent et rien de plus.
- AhenobarbusNiveau 5
Vieux_Mongol a écrit:Ahenobarbus a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Ahenobarbus a écrit:
Qu'ils apprendront sur le terrain.
Vous appellez ça une réponse ? J'en conclus donc qu'il s'agit bien de ne pas donner de conseils et seulement du plaisir de pourrir le fil...[/quote
C'est un vrai conseil, ne soyez pas condescendant. On peut lire une bibliothèque de conseils, c'est être en classe qui est le plus formateur. Analyser l'échec d'une séance.
Et ça ça se fait facilement tout seul quand on débute ? Le but du fil était de donner des conseils pour rendre opérationnel rapidement des débutants. Si vous avez des exemples précis de causes fréquentes d'échec c'est parfait. Sinon ce genre de déclaration c'est du vent et rien de plus.
Ah les profs... heureux d'en côtoyer qu'au travail. Ciao l'artiste.
Les hussards doivent bien rigoler
- User20159Esprit éclairé
Matteo a écrit:Du coup vient une question : comment on fait un bon cours magistral/dialogué ? Je me suis senti assez audacieux pour essayer uniquement vers le mois de mai, et ça n'a pas bien marché, trop de mauvaises habitudes à force de répéter des dizaines de fois le même schéma.
Le magistral/dialogué ne peut en effet fonctionner que si les élèves y sont habitués depuis le début de l'année, qu'ils y adhérent, et qu'il y a assez d'élèves intéressés dans la classe (si c'est pas le cas et que t'as un paquet de mollusques en face, ben tu fais du magistral et ce n'est pas du tout grave )
Je vidéo-projette pas mal, j'essaye de faire réagir sur documents, je pratique souvent la vidéo d'intro un peu choc sur certains sujets. (on rejoint les questions sur l'accroche) Des fois ça marche, des fois moins. Attention dans magistral/dialogué, magistral vient en premier. Tu parles, tu animes, tu gères, donc gestion de classe au carré. Car il y a des heures de cours où ton dialogue va se casser la binette sur des réalités biologico/scolaires classiques ....
- Spoiler:
- Il est 17h, nous sommes le jeudi après-midi, et tes 5e n'en peuvent plus...
Alors pour du bon magistral/dialogué, ou pour du bon magistral tout court : beaucoup de documents à montrer, beaucoup de documents à faire lire/analyser, beaucoup de choses à dire, avoir parfaitement révisé son sujet, être au carré sur les connaissances.
- ElyasEsprit sacré
Pardon mais le magistral est sans doute l'une des techniques les plus difficiles à mettre en oeuvre dans une classe parce qu'il demande :
- un talent de conteur ou une expérience assez poussée du discours en public.
- une écriture en avance du discours et l'intelligence de savoir le moduler.
- une prosodie à anticiper pour que les élèves comprennent le nécessaire à noter et le superflu (les élèves lents à l'écrit vous en remercieront).
- une organisation du cours magistral pour donner le temps aux élèves de vérifier qu'ils ont bien pris ce qu'il fallait.
- une pédagogie du tableau importante.
- l'anticipation dans son discours (lors de l'écriture et de la réflexion sur la prosodie) des connaissances essentielles que les élèves doivent retenir.
Sans ça, le cours magistral ne servira qu'aux élèves qui aiment ça et aux élèves pro de l'esquive dans le travail parce qu'un cours magistral mal ficelé, c'est l'extase pour eux pour ne rien faire. Ensuite, il y a le public captif qui ne suit pas et n'est pas retenu par manque de construction du cours qui va commencer à faire le bazar.
C'est sans doute la technique la plus compliquée avec un public hétérogène tout en voulant les faire réussir et apprendre un contenu ambitieux.
Beaucoup s'y cassent les dents. D'ailleurs, la plupart des gens préfèrent le cours dialogué qui permet 3 mn de temps magistral de temps en temps à un vrai cours magistral complet.
- un talent de conteur ou une expérience assez poussée du discours en public.
- une écriture en avance du discours et l'intelligence de savoir le moduler.
- une prosodie à anticiper pour que les élèves comprennent le nécessaire à noter et le superflu (les élèves lents à l'écrit vous en remercieront).
- une organisation du cours magistral pour donner le temps aux élèves de vérifier qu'ils ont bien pris ce qu'il fallait.
- une pédagogie du tableau importante.
- l'anticipation dans son discours (lors de l'écriture et de la réflexion sur la prosodie) des connaissances essentielles que les élèves doivent retenir.
Sans ça, le cours magistral ne servira qu'aux élèves qui aiment ça et aux élèves pro de l'esquive dans le travail parce qu'un cours magistral mal ficelé, c'est l'extase pour eux pour ne rien faire. Ensuite, il y a le public captif qui ne suit pas et n'est pas retenu par manque de construction du cours qui va commencer à faire le bazar.
C'est sans doute la technique la plus compliquée avec un public hétérogène tout en voulant les faire réussir et apprendre un contenu ambitieux.
Beaucoup s'y cassent les dents. D'ailleurs, la plupart des gens préfèrent le cours dialogué qui permet 3 mn de temps magistral de temps en temps à un vrai cours magistral complet.
- henrietteMédiateur
Et sur cette réponse, merci de quitter effectivement ce fil puisque tes conseils se résument à : "Dermerdieren sie sich".Ahenobarbus a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Ahenobarbus a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Ahenobarbus a écrit:
Qu'ils apprendront sur le terrain.
Vous appellez ça une réponse ? J'en conclus donc qu'il s'agit bien de ne pas donner de conseils et seulement du plaisir de pourrir le fil...[/quote
C'est un vrai conseil, ne soyez pas condescendant. On peut lire une bibliothèque de conseils, c'est être en classe qui est le plus formateur. Analyser l'échec d'une séance.
Et ça ça se fait facilement tout seul quand on débute ? Le but du fil était de donner des conseils pour rendre opérationnel rapidement des débutants. Si vous avez des exemples précis de causes fréquentes d'échec c'est parfait. Sinon ce genre de déclaration c'est du vent et rien de plus.
Ah les profs... heureux d'en côtoyer qu'au travail. Ciao l'artiste.
Les hussards doivent bien rigoler
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Isis39Enchanteur
Ahenobarbus a visiblement oublié que les hussards étaient très bien formé dans les écoles normales.
- Fesseur ProGuide spirituel
Alors que les écoles ne sont plus "normales".
Mon conseil principal, être à l'aise devant les élèves.
Ne pas se "forcer" à être "méchant ou gentil", reconnaître ses éventuelles erreurs, faire comprendre aux élèves devant leurs éventuelles questions qu'on ne peut pas tout savoir mais qu'on leur donnera la réponse à la prochaine heure ou en guettant sur internet.
Etre le plus clair possible sur la gestion de classe : ne pas "promettre" des punitions qu'on n'appliquera pas, ne pas s'adresser à toute la classe en cas de souci mais aux élèves concernés, demander aide/conseils aux "vieux" enseignants, se renseigner vite sur le fonctionnement de son établissement ( appel, sanctions, attitude des élèves en classe... ), ne pas hésiter à imposer un plan de classe et/ou séparer tout de suite les voisins bavards.
Commencer les cours dès le début sans se noyer dans les explications, fiches renseignements ou autres...
Ce serait déjà une bonne chose de faite pour démarrer dans le métier.
Mon conseil principal, être à l'aise devant les élèves.
Ne pas se "forcer" à être "méchant ou gentil", reconnaître ses éventuelles erreurs, faire comprendre aux élèves devant leurs éventuelles questions qu'on ne peut pas tout savoir mais qu'on leur donnera la réponse à la prochaine heure ou en guettant sur internet.
Etre le plus clair possible sur la gestion de classe : ne pas "promettre" des punitions qu'on n'appliquera pas, ne pas s'adresser à toute la classe en cas de souci mais aux élèves concernés, demander aide/conseils aux "vieux" enseignants, se renseigner vite sur le fonctionnement de son établissement ( appel, sanctions, attitude des élèves en classe... ), ne pas hésiter à imposer un plan de classe et/ou séparer tout de suite les voisins bavards.
Commencer les cours dès le début sans se noyer dans les explications, fiches renseignements ou autres...
Ce serait déjà une bonne chose de faite pour démarrer dans le métier.
_________________
Pourvu que ça dure...
- MalagaModérateur
Pour préparer un nouveau chapitre (je précise que j'enseigne au collège), je commence par lire le programme. Puis je regarde la fiche Eduscol ; la suivre n'est pas obligatoire mais cela aide à comprendre le "sens" du chapitre, ce qui plutôt utile quand on débute.
Je me note les connaissances qui me paraissent indispensables à faire acquérir aux élèves ainsi que les compétences que je veux leur faire travailler.
Puis j'organise mon chapitre en plusieurs parties : le plus souvent 3 ou 4 parties (et parfois, ces parties comprennent elles-mêmes des sous-parties). Pour chaque partie, je réfléchis à la façon dont je veux faire bosser mes élèves (vont-ils compléter un tableau ? Réaliser une carte ? extraire des infos sur un document pour produire un petit texte ? vont-ils bosser seuls, en binôme, en groupe (groupe que je constitue ou que les élèves font) etc.).
J'écris aussi la trace écrite (que j'appelle le bilan) que je dicte quand je suis avec des "grands", que j'écris au tableau avec les "petits" : bon, ça, j'imagine que ce n'est pas du tout ce qui est demandé dans les INSPE mais, pour moi, c'est la façon la plus efficace de procéder et la plus rassurante pour les élèves.
Quand cela me parait utile, je commence avec un document d'accroche pour faire réagir les élèves : cela peut être un lien avec l'actualité, une photo qui les interroge etc.
Je me note les connaissances qui me paraissent indispensables à faire acquérir aux élèves ainsi que les compétences que je veux leur faire travailler.
Puis j'organise mon chapitre en plusieurs parties : le plus souvent 3 ou 4 parties (et parfois, ces parties comprennent elles-mêmes des sous-parties). Pour chaque partie, je réfléchis à la façon dont je veux faire bosser mes élèves (vont-ils compléter un tableau ? Réaliser une carte ? extraire des infos sur un document pour produire un petit texte ? vont-ils bosser seuls, en binôme, en groupe (groupe que je constitue ou que les élèves font) etc.).
J'écris aussi la trace écrite (que j'appelle le bilan) que je dicte quand je suis avec des "grands", que j'écris au tableau avec les "petits" : bon, ça, j'imagine que ce n'est pas du tout ce qui est demandé dans les INSPE mais, pour moi, c'est la façon la plus efficace de procéder et la plus rassurante pour les élèves.
Quand cela me parait utile, je commence avec un document d'accroche pour faire réagir les élèves : cela peut être un lien avec l'actualité, une photo qui les interroge etc.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- User20159Esprit éclairé
Elyas a écrit:Pardon mais le magistral est sans doute l'une des techniques les plus difficiles à mettre en oeuvre dans une classe parce qu'il demande :
- un talent de conteur ou une expérience assez poussée du discours en public.
- une écriture en avance du discours et l'intelligence de savoir le moduler.
- une prosodie à anticiper pour que les élèves comprennent le nécessaire à noter et le superflu (les élèves lents à l'écrit vous en remercieront).
- une organisation du cours magistral pour donner le temps aux élèves de vérifier qu'ils ont bien pris ce qu'il fallait.
- une pédagogie du tableau importante.
- l'anticipation dans son discours (lors de l'écriture et de la réflexion sur la prosodie) des connaissances essentielles que les élèves doivent retenir.
Sans ça, le cours magistral ne servira qu'aux élèves qui aiment ça et aux élèves pro de l'esquive dans le travail parce qu'un cours magistral mal ficelé, c'est l'extase pour eux pour ne rien faire. Ensuite, il y a le public captif qui ne suit pas et n'est pas retenu par manque de construction du cours qui va commencer à faire le bazar.
C'est sans doute la technique la plus compliquée avec un public hétérogène tout en voulant les faire réussir et apprendre un contenu ambitieux.
Beaucoup s'y cassent les dents. D'ailleurs, la plupart des gens préfèrent le cours dialogué qui permet 3 mn de temps magistral de temps en temps à un vrai cours magistral complet.
Moi ça me paraît vachement plus naturel
- Spoiler:
- Et puis de façon générale, j'aime pas trop les plaques à induction, je suis plutôt vitrocéramique
Il faut avant tout faire cours de la façon avec laquelle on est le plus à l'aise.
- Spoiler:
- Je pourrais aussi écrire un pavé pour démolir les méthodes pédagogiques des autres mais je ne suis pas IPR
- MatteoNiveau 10
Comment tu gères l'écriture des élèves Ha@_x ? Tout est à prendre en note ? Tu fais une partie d'explication/description de quelques minutes sur la base de tes documents puis on note ?
- User20159Esprit éclairé
Matteo a écrit:Comment tu gères l'écriture des élèves Ha@_x ? Tout est à prendre en note ? Tu fais une partie d'explication/description de quelques minutes sur la base de tes documents puis on note ?
Tout n'est pas à prendre en notes non, c'est très cadré. De façon classique ça s'organise ainsi : Introduction/présentation/explications - prise en notes de la première partie du cours - étude de docs : distribution/lecture/explications - les élèves répondent aux questions - correction/explications - éventuellement un dernier moment d'explication avec éventuellement d'autres documents - prise de notes de la seconde partie du cours/fin du cours.
Pour les plus petits, c'est simple, ils savent qu'ils doivent noter ce qui apparaît au tableau, vidéo-projeté, au fur et à mesure ( ce qui me permet parfois de modifier/adapter en direct/live, vive la fonction freeze , mais c'est toujours mon cours), pour les plus grands, quand c'est dicté, il faut annoncer bien sûr, car il faut éviter, surtout au collège, de laisser les gamins dans le brouillard.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Oui comme le dit Elyas de toute manière une heure de cours magistral au sens strict ça n'existe quasiment plus. La norme du frontal en HG c'est le cours dialogué. Par contre il peut exister des "moments magistraux" de longueur plus ou moins variable et au milieu d'autres choses. Je serais étonné qu'un collègue, hors certains cas de lycées très privilégiés, puisse faire du magistral son mode de cours normal.
On peut se poser la question aussi de savoir si ce qui nous parait naturel et dans lequel on peut être à l'aise correspond entièrement aux besoins des élèves. Quand je suis passé du collège au lycée je suis revenu "naturellement" à un mode de cours frontal. Je n'avais pas de cours prêts et il fallait que je bosse le contenu scientifique. Ça ne m'a pas posé problème car c'est un type de situation d'enseignement pour lequel j'ai des facilités importantes et comme beaucoup d'entre nous j'aime bien parler. Effectivement ça aurait pu tenir jusqu'à la retraite. Mais avec une formation intellectuelle incomplète pour les élèves et un contrat avec l'employeur (enseignement des capacités et méthodes) pas vraiment rempli. D’où le retour vers de larges moment de travail personnel.
Sinon Ha@_x, il ne s'agit pas de démolir mais de donner des conseils. Et donner des conseils c'est forcément rentrer dans une réflexion critique. Sinon il faut totalement refuser de rentrer dans cette démarche de conseil et effectivement dire au collègue "débrouille-toi et fais comme tu le sens". Mais bon, le fil n'a plus lieu d'être. Par ailleurs des conseils les collègues en donnent aux débutants, en salle des profs, en conseils d'enseignement, quand ils sont tuteurs... Et ils ne sont pas IPR.
On peut se poser la question aussi de savoir si ce qui nous parait naturel et dans lequel on peut être à l'aise correspond entièrement aux besoins des élèves. Quand je suis passé du collège au lycée je suis revenu "naturellement" à un mode de cours frontal. Je n'avais pas de cours prêts et il fallait que je bosse le contenu scientifique. Ça ne m'a pas posé problème car c'est un type de situation d'enseignement pour lequel j'ai des facilités importantes et comme beaucoup d'entre nous j'aime bien parler. Effectivement ça aurait pu tenir jusqu'à la retraite. Mais avec une formation intellectuelle incomplète pour les élèves et un contrat avec l'employeur (enseignement des capacités et méthodes) pas vraiment rempli. D’où le retour vers de larges moment de travail personnel.
Sinon Ha@_x, il ne s'agit pas de démolir mais de donner des conseils. Et donner des conseils c'est forcément rentrer dans une réflexion critique. Sinon il faut totalement refuser de rentrer dans cette démarche de conseil et effectivement dire au collègue "débrouille-toi et fais comme tu le sens". Mais bon, le fil n'a plus lieu d'être. Par ailleurs des conseils les collègues en donnent aux débutants, en salle des profs, en conseils d'enseignement, quand ils sont tuteurs... Et ils ne sont pas IPR.
- MatteoNiveau 10
Personnellement je n'aime pas du tout parler, je suis de ceux qui trouvent leur pensée la meilleure au monde quand elle est dans ma tête et défaillante pour ce qui en sort. Donc un peu comme Elyas je mesure à quel point c'est difficile de véritablement transmettre quelque chose, peu importe les modalités. Ça tombe bien, notre travail n'a pas vocation à être facile.
Par ailleurs, c'est la critique que n'a cessé de me faire le chargé de mission d'inspection, que je n'étais pas assez dans le "récit du professeur", c'est parce que le terrain était 100% pour l'inductif que je n'ai pas écouté ce qu'il m'a dit. Et quand j'ai essayé, je n'ai pas vraiment réussi, parce que j'avais perdu l'occasion de rendre solennelle ma parole dès le début. Et ce "récit du professeur" était une attente forte, visiblement relativement nouvelle vu ce que les collègues pensaient être la séance parfaite à montrer ad nauseam. Donc bon, j'aimerais bien savoir aussi ce que c'est vu qu'on me le demande.
Et franchement, je ne pense pas que les questions sur document les exposés ou les études de cas soient des méthodes particulièrement indépassables de formation intellectuelle aux "méthodes et compétences", pas plus que ne l'était l'infini drill des dissertations. C'est en voie d'être dépassé en haut lieu je pense vu l'emphase sur l'explicite l'explicite l'explicite.
Par ailleurs, c'est la critique que n'a cessé de me faire le chargé de mission d'inspection, que je n'étais pas assez dans le "récit du professeur", c'est parce que le terrain était 100% pour l'inductif que je n'ai pas écouté ce qu'il m'a dit. Et quand j'ai essayé, je n'ai pas vraiment réussi, parce que j'avais perdu l'occasion de rendre solennelle ma parole dès le début. Et ce "récit du professeur" était une attente forte, visiblement relativement nouvelle vu ce que les collègues pensaient être la séance parfaite à montrer ad nauseam. Donc bon, j'aimerais bien savoir aussi ce que c'est vu qu'on me le demande.
Et franchement, je ne pense pas que les questions sur document les exposés ou les études de cas soient des méthodes particulièrement indépassables de formation intellectuelle aux "méthodes et compétences", pas plus que ne l'était l'infini drill des dissertations. C'est en voie d'être dépassé en haut lieu je pense vu l'emphase sur l'explicite l'explicite l'explicite.
- User20159Esprit éclairé
Vieux_Mongol a écrit:Sinon Ha@_x, il ne s'agit pas de démolir mais de donner des conseils. Et donner des conseils c'est forcément rentrer dans une réflexion critique. Sinon il faut totalement refuser de rentrer dans cette démarche de conseil et effectivement dire au collègue "débrouille-toi et fais comme tu le sens". Mais bon, le fil n'a plus lieu d'être. Par ailleurs des conseils les collègues en donnent aux débutants, en salle des profs, en conseils d'enseignement, quand ils sont tuteurs... Et ils ne sont pas IPR.
Certes oui pour les conseils. Donner des conseils très bien, mais j'ai très envie de rétorquer : pour quel public ? Tu en fais toi même la démonstration.
Matteo a écrit:Personnellement je n'aime pas du tout parler
C'est quand même un métier où on parle un peu beaucoup quand même, mince je viens de réaliser à quel point certains élèves doivent me trouver insupportable.
- MatteoNiveau 10
Je n'aime pas parler mais je suis aussi probablement un peu maso, au moment des comptes ça doit se compenser
- MahautNiveau 6
Bonjour,
Intéressant ce fil. Je vous envoie une méthode pour construire sa séquence en histoire , méthode délivrée par l'équipe des formateurs de l'académie d'Amiens. jJ'espère que cette méthode vous aidera comme elle m'a aidée
1. Identifier les enjeux de la séquence dans les programmes
2. Choisir les compétences qui seront travaillées dans la séquence: l'enseignant sélectionne celles qui lui semblent les plus pertinentes pour ce thème.
3. Sélectionner les informations que les élèves devront mémoriser à l'issue de la séquence
4. Construire les activités à réaliser pour atteindre les compétences et connaissances sélectionnées
5. Bâtir une évaluation reprenant les objectifs annoncés
Intéressant ce fil. Je vous envoie une méthode pour construire sa séquence en histoire , méthode délivrée par l'équipe des formateurs de l'académie d'Amiens. jJ'espère que cette méthode vous aidera comme elle m'a aidée
1. Identifier les enjeux de la séquence dans les programmes
2. Choisir les compétences qui seront travaillées dans la séquence: l'enseignant sélectionne celles qui lui semblent les plus pertinentes pour ce thème.
3. Sélectionner les informations que les élèves devront mémoriser à l'issue de la séquence
4. Construire les activités à réaliser pour atteindre les compétences et connaissances sélectionnées
5. Bâtir une évaluation reprenant les objectifs annoncés
- Isis39Enchanteur
Matteo a écrit:Personnellement je n'aime pas du tout parler, je suis de ceux qui trouvent leur pensée la meilleure au monde quand elle est dans ma tête et défaillante pour ce qui en sort. Donc un peu comme Elyas je mesure à quel point c'est difficile de véritablement transmettre quelque chose, peu importe les modalités. Ça tombe bien, notre travail n'a pas vocation à être facile.
Par ailleurs, c'est la critique que n'a cessé de me faire le chargé de mission d'inspection, que je n'étais pas assez dans le "récit du professeur", c'est parce que le terrain était 100% pour l'inductif que je n'ai pas écouté ce qu'il m'a dit. Et quand j'ai essayé, je n'ai pas vraiment réussi, parce que j'avais perdu l'occasion de rendre solennelle ma parole dès le début. Et ce "récit du professeur" était une attente forte, visiblement relativement nouvelle vu ce que les collègues pensaient être la séance parfaite à montrer ad nauseam. Donc bon, j'aimerais bien savoir aussi ce que c'est vu qu'on me le demande.
Et franchement, je ne pense pas que les questions sur document les exposés ou les études de cas soient des méthodes particulièrement indépassables de formation intellectuelle aux "méthodes et compétences", pas plus que ne l'était l'infini drill des dissertations. C'est en voie d'être dépassé en haut lieu je pense vu l'emphase sur l'explicite l'explicite l'explicite.
Je me souviens d'une époque où le récit du professeur c'était le mal absolu. Mes collègues d'alors qui avaient de la bouteille me disait : "tu verras, ça reviendra." Et effectivement.
On fait des réformes sans faire le bilan de celle d'avant, sans garder ce qui peut être bien. En ce moment la mode est aux études de cas systématiques, ce qui n'est forcément bien. Bref, j'ai dépassé les modes et j'adapte la méthode pédagogique aux chapitres (connaissances et compétences à travailler).
- User20159Esprit éclairé
Isis39 a écrit:On fait des réformes sans faire le bilan de celle d'avant, sans garder ce qui peut être bien. En ce moment la mode est aux études de cas systématiques, ce qui n'est forcément bien. Bref, j'ai dépassé les modes et j'adapte la méthode pédagogique aux chapitres (connaissances et compétences à travailler).
Ordres et contre-ordres existent toujours me semble t-il, quand je suis entré dans le métier, les rois de la plaque à induction tenaient le haut du pavé. Je ne sais plus comment ça a évolué.
Mais lors de mon dernier PPCR, on a une caricature d'IPR qui dégommait tout le monde, parce que sinon c'est pas drôle :
Salle 1, la mienne, ma classe, autobus, mon cours, frontal/magistral, ok si vous voulez et si ça vous fait plaisir, magistral/dialogué : quasi hurlements de l'IPR en entretien : trop frontal, trop classique, pas assez de socle, pas assez de compétences, pas de co-construction, très vilain, passez l'agrégation et filez au lycée...
Salle 2, collègue X, classe 2, îlots bonifiés, ceintures, le nec plus ultra de la compétence, collègue charmant qui bossait énormément : dégommage en règle de l'IPR :pas de récit, c'est mal, pas assez dirigiste, vous n'êtes pas un maître-nageur, ces méthodes ne sont pas adaptées, vous ne respectez pas les programmes, je reviendrai vous voir...
Bon après on s'est dit que le personnage n'était pas lui même adapté, et qu'on se ficherait du PPCR.
Maintenant c'est faire cours de la façon la plus adaptée aux élèves qu'on a en face de nous, les modes en cours, les préconisations pédagogiques, plus rien à fiche. Désolé pour la digression.
- SwagocanNiveau 2
Merci pour la création de ce fil que je consulterai avec attention pendant ma première année de titu !
- Isis39Enchanteur
Swagocan a écrit:Merci pour la création de ce fil que je consulterai avec attention pendant ma première année de titu !
Bienvenue et n’hésite pas à poser des questions.
- Marie LaetitiaBon génie
Elyas a écrit:Pardon mais le magistral est sans doute l'une des techniques les plus difficiles à mettre en oeuvre dans une classe parce qu'il demande :
- un talent de conteur ou une expérience assez poussée du discours en public.
- une écriture en avance du discours et l'intelligence de savoir le moduler.
- une prosodie à anticiper pour que les élèves comprennent le nécessaire à noter et le superflu (les élèves lents à l'écrit vous en remercieront).
- une organisation du cours magistral pour donner le temps aux élèves de vérifier qu'ils ont bien pris ce qu'il fallait.
- une pédagogie du tableau importante.
- l'anticipation dans son discours (lors de l'écriture et de la réflexion sur la prosodie) des connaissances essentielles que les élèves doivent retenir.
Sans ça, le cours magistral ne servira qu'aux élèves qui aiment ça et aux élèves pro de l'esquive dans le travail parce qu'un cours magistral mal ficelé, c'est l'extase pour eux pour ne rien faire. Ensuite, il y a le public captif qui ne suit pas et n'est pas retenu par manque de construction du cours qui va commencer à faire le bazar.
C'est sans doute la technique la plus compliquée avec un public hétérogène tout en voulant les faire réussir et apprendre un contenu ambitieux.
Beaucoup s'y cassent les dents. D'ailleurs, la plupart des gens préfèrent le cours dialogué qui permet 3 mn de temps magistral de temps en temps à un vrai cours magistral complet.
Certes. Maintenant, il ne faut pas en faire toute une affaire. Si l'on veut un bon cours magistral, il faut bien bien maîtriser ce que l'on a à dire. Face à un public de secondaire ou début de licence, il peut être bon de bien "capter l'attention" au tout début, par une fausse question. Les élèves adorent qu'on leur raconte des histoires. Ce qui fait que l'amorce "mais, dites, au fait, je ne vous ai pas raconté l'histoire de..." ça fonctionne à peu près à tous les coups... Quand on a besoin d'explications techniques, ça peut être bon d'anticiper les schémas à faire au tableau. Mais après, ça vient avec l'expérience, il me semble.
Malaga a écrit:Pour préparer un nouveau chapitre (je précise que j'enseigne au collège), je commence par lire le programme. Puis je regarde la fiche Eduscol ; la suivre n'est pas obligatoire mais cela aide à comprendre le "sens" du chapitre, ce qui plutôt utile quand on débute.
Je me note les connaissances qui me paraissent indispensables à faire acquérir aux élèves ainsi que les compétences que je veux leur faire travailler.
Puis j'organise mon chapitre en plusieurs parties : le plus souvent 3 ou 4 parties (et parfois, ces parties comprennent elles-mêmes des sous-parties). Pour chaque partie, je réfléchis à la façon dont je veux faire bosser mes élèves (vont-ils compléter un tableau ? Réaliser une carte ? extraire des infos sur un document pour produire un petit texte ? vont-ils bosser seuls, en binôme, en groupe (groupe que je constitue ou que les élèves font) etc.).
J'écris aussi la trace écrite (que j'appelle le bilan) que je dicte quand je suis avec des "grands", que j'écris au tableau avec les "petits" : bon, ça, j'imagine que ce n'est pas du tout ce qui est demandé dans les INSPE mais, pour moi, c'est la façon la plus efficace de procéder et la plus rassurante pour les élèves.
Quand cela me parait utile, je commence avec un document d'accroche pour faire réagir les élèves : cela peut être un lien avec l'actualité, une photo qui les interroge etc.
Comme toi, la base, c'est le programme (que je trouve souvent très mal présenté, parfois absolument pas assez précis sur les notions à aborder, on touche notamment le fond avec certains chapitres de 3e...). Eduscol, j'ai eu regardé, je n'y vais même plus.
Comme toi, je me note les connaissances qui me paraissent indispensables à faire acquérir aux élèves. Et je regarde ce que je veux qu'ils étudient comme types de doc, selon le chapitre. Ce qui me donne les compétences travaillées (accessoirement. Mais parce que j'ai qq années derrière moi et que je fais à peu près ce que je veux, en pensant avoir grosso modo les compétences pour faire ce que je fais).
Puis la trame du chapitre, sur diaporama, avec les documents et le texte précis des leçons, qui sont tjrs vidéo-projetées. Toujours avoir en tête le principe simple "qu'est-ce que les élèves ne peuvent pas ignorer". Pour éviter les longueurs. Je me donne comme objectif "une heure de cours, une leçon à apprendre". Rarement moins.
Puis je fais la fiche de cours correspondante (je ne fais pas écrire les leçons, elles sont lues en classe, décortiquées, et on travaille plutôt en classe sur le début de leur mémorisation), avec les documents essentiels: pour la crise de 29, une photo de la panique à Wall Street, un graphique, une "Une" de journal, etc. avec le plus souvent une chronologie, une carte et parfois des encarts de révision (Marx quand je fais les débuts de l'URSS). Je ne fais prendre de notes que sur des documentaires, des films. Éventuellement une fiche avec un point méthodo. Ou une fiche d'activité complète, qui suppose forcément de travailler sur un nombre très limité de doc (souvent un seul, ou deux) avec, en histoire, presque tjrs un exercice d'analyse du document (qui parle, à qui il s'adresse, dans quel contexte etc). Impensable d'utiliser un document sans l'analyser au préalable.
Et des tests très très fréquents sur la dernière leçon à apprendre. Je mets à disposition des élèves la liste des questions sur les leçons, que je peux leur poser et dans laquelle je pioche lors des tests.
D'après mes derniers élèves, il faut surtout que "je ne change rien à ma manière de faire cours" (tests compris), donc je ne dois pas être si loin du compte... Bon, c'est la parole de quelques élèves. Et c'est uniquement ma manière de construire mes cours que je décris. À chacun de trouver son mode de fonctionnement...
Tout ça, ce sont des conseils de "vieille". Pas forcément conforme à ce que l'on attend à l'ESPE. Mais beaucoup de choses devraient pouvoir être pardonnées si l'on mène un travail rigoureux sur docs (pas trop, vaut mieux un doc bien choisi travaillé à fond que du papillonage/butinage anhistorique) et que l'on se montre soucieux de donner de solides bases méthodologiques aux élèves.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- MahautNiveau 6
Je voudrais apporter ma petite expérience à ce fil dans l’espoir d’aider des débutants. J’ai aujourd’hui 50 ans et suis passionnée par la didactique.
Je me suis aussi longuement interrogée sur le comment ? Comment faire un bon cours, qui passionne les élèves, les mette en situation de recherche, permette d’acquérir des connaissances ,de travailler des compétences. Au risque de déplaire à certains , voici la conclusion que je retire aujourd’hui /
- N’attendez pas trop des formations dispensées par les instituts. Celles-ci concernent rarement la construction de séquence , séance. Personnellement ,j’ai arrêté ces formations le jour ou le formateur a photocopié les pages d’un livre que je lui avais prêté ultérieurement et nous les a restitué comme contenu de formation .
En revanche les livres de Sylvain Connac, Gérard de Vecchi m’ont beaucoup aidé à envisager des stratégies coopératives avec mes élèves de collège. Je me suis ensuite intéressée à l’enseignement de l’histoire géo ailleurs, en Belgique francophone et au Québec. J’ai adoré leur pratique de l’enquête que j’ai mis en place avec mes élèves. J’ai pu ainsi élaborer ma propre méthode pédagogique qui me correspond. Ceci m’a d’ailleurs valu un « excellent « lors de mon inspection.
Je donnerai également ce conseil aux débutants : il faut que le plan de cours permette à la fois le cours dialogué mais aussi le travail de groupe , la reprise par le professeur (conceptualisation) et le travail en autonomie. Ceci permet de cadrer les élèves , surtout au collège. Evitez les tâches du style « le professeur d’histoire a oublié son cours, réalisez le à l’aide des documents distribués »
Avec le recul , ce que je déplore , c’est que au nom de la soi-disant « liberté pédagogique », le ministère nous laisse nous dépatouiller avec les programmes . Je trouve que la façon d’enseigner l’histoire en Belgique et au Québec est davantage centrée sur l’acquisition des compétences historiques. Le gouvernement a fait un choix en donnant des directives claires quant aux compétences et concepts à enseigner.
J’en profite pour vous suggérer la lecture d’un livre de Dalongeville qui a le mérite d’analyser les pratiques des enseignants en France mais aussi ailleurs et de prendre du recul. Je vous en livre ici un extrait :
« A la lecture du schéma 2, auquel nous souscrivons, plusieurs questions se bousculent. Pourquoi n’est-il pas la matrice des programmes d’histoire ? Est-ce au nom de la liberté pédagogique ? Celle-ci n’est-elle pas l’alibi du manque de formation des enseignants d’histoire en didactique ou en pédagogie ? Car, soyons honnêtes, en France, les enseignants d’histoire ne sont pas ou peu formés, mais ils sont libres d’user de la pédagogie de leur choix ! D’ailleurs , les conditions pour qu’ils choisissent une pratique ne paraissant pas réunies, nous craignons qu’en réalité ils ne choisissent pas, car ils sont contraints de reproduire peu ou prou les pratiques qu’ils ont connues quand ils étaient élèves. »
« Enseigner l’histoire, enjeux et défis » Alain Dalongeville, Marc André Ethier, David Lefrançois.
Je me suis aussi longuement interrogée sur le comment ? Comment faire un bon cours, qui passionne les élèves, les mette en situation de recherche, permette d’acquérir des connaissances ,de travailler des compétences. Au risque de déplaire à certains , voici la conclusion que je retire aujourd’hui /
- N’attendez pas trop des formations dispensées par les instituts. Celles-ci concernent rarement la construction de séquence , séance. Personnellement ,j’ai arrêté ces formations le jour ou le formateur a photocopié les pages d’un livre que je lui avais prêté ultérieurement et nous les a restitué comme contenu de formation .
En revanche les livres de Sylvain Connac, Gérard de Vecchi m’ont beaucoup aidé à envisager des stratégies coopératives avec mes élèves de collège. Je me suis ensuite intéressée à l’enseignement de l’histoire géo ailleurs, en Belgique francophone et au Québec. J’ai adoré leur pratique de l’enquête que j’ai mis en place avec mes élèves. J’ai pu ainsi élaborer ma propre méthode pédagogique qui me correspond. Ceci m’a d’ailleurs valu un « excellent « lors de mon inspection.
Je donnerai également ce conseil aux débutants : il faut que le plan de cours permette à la fois le cours dialogué mais aussi le travail de groupe , la reprise par le professeur (conceptualisation) et le travail en autonomie. Ceci permet de cadrer les élèves , surtout au collège. Evitez les tâches du style « le professeur d’histoire a oublié son cours, réalisez le à l’aide des documents distribués »
Avec le recul , ce que je déplore , c’est que au nom de la soi-disant « liberté pédagogique », le ministère nous laisse nous dépatouiller avec les programmes . Je trouve que la façon d’enseigner l’histoire en Belgique et au Québec est davantage centrée sur l’acquisition des compétences historiques. Le gouvernement a fait un choix en donnant des directives claires quant aux compétences et concepts à enseigner.
J’en profite pour vous suggérer la lecture d’un livre de Dalongeville qui a le mérite d’analyser les pratiques des enseignants en France mais aussi ailleurs et de prendre du recul. Je vous en livre ici un extrait :
« A la lecture du schéma 2, auquel nous souscrivons, plusieurs questions se bousculent. Pourquoi n’est-il pas la matrice des programmes d’histoire ? Est-ce au nom de la liberté pédagogique ? Celle-ci n’est-elle pas l’alibi du manque de formation des enseignants d’histoire en didactique ou en pédagogie ? Car, soyons honnêtes, en France, les enseignants d’histoire ne sont pas ou peu formés, mais ils sont libres d’user de la pédagogie de leur choix ! D’ailleurs , les conditions pour qu’ils choisissent une pratique ne paraissant pas réunies, nous craignons qu’en réalité ils ne choisissent pas, car ils sont contraints de reproduire peu ou prou les pratiques qu’ils ont connues quand ils étaient élèves. »
« Enseigner l’histoire, enjeux et défis » Alain Dalongeville, Marc André Ethier, David Lefrançois.
- sookieGrand sage
Marie Laetitia a écrit:Elyas a écrit:Pardon mais le magistral est sans doute l'une des techniques les plus difficiles à mettre en oeuvre dans une classe parce qu'il demande :
- un talent de conteur ou une expérience assez poussée du discours en public.
- une écriture en avance du discours et l'intelligence de savoir le moduler.
- une prosodie à anticiper pour que les élèves comprennent le nécessaire à noter et le superflu (les élèves lents à l'écrit vous en remercieront).
- une organisation du cours magistral pour donner le temps aux élèves de vérifier qu'ils ont bien pris ce qu'il fallait.
- une pédagogie du tableau importante.
- l'anticipation dans son discours (lors de l'écriture et de la réflexion sur la prosodie) des connaissances essentielles que les élèves doivent retenir.
Sans ça, le cours magistral ne servira qu'aux élèves qui aiment ça et aux élèves pro de l'esquive dans le travail parce qu'un cours magistral mal ficelé, c'est l'extase pour eux pour ne rien faire. Ensuite, il y a le public captif qui ne suit pas et n'est pas retenu par manque de construction du cours qui va commencer à faire le bazar.
C'est sans doute la technique la plus compliquée avec un public hétérogène tout en voulant les faire réussir et apprendre un contenu ambitieux.
Beaucoup s'y cassent les dents. D'ailleurs, la plupart des gens préfèrent le cours dialogué qui permet 3 mn de temps magistral de temps en temps à un vrai cours magistral complet.
Certes. Maintenant, il ne faut pas en faire toute une affaire. Si l'on veut un bon cours magistral, il faut bien bien maîtriser ce que l'on a à dire. Face à un public de secondaire ou début de licence, il peut être bon de bien "capter l'attention" au tout début, par une fausse question. Les élèves adorent qu'on leur raconte des histoires. Ce qui fait que l'amorce "mais, dites, au fait, je ne vous ai pas raconté l'histoire de..." ça fonctionne à peu près à tous les coups... Quand on a besoin d'explications techniques, ça peut être bon d'anticiper les schémas à faire au tableau. Mais après, ça vient avec l'expérience, il me semble.Malaga a écrit:Pour préparer un nouveau chapitre (je précise que j'enseigne au collège), je commence par lire le programme. Puis je regarde la fiche Eduscol ; la suivre n'est pas obligatoire mais cela aide à comprendre le "sens" du chapitre, ce qui plutôt utile quand on débute.
Je me note les connaissances qui me paraissent indispensables à faire acquérir aux élèves ainsi que les compétences que je veux leur faire travailler.
Puis j'organise mon chapitre en plusieurs parties : le plus souvent 3 ou 4 parties (et parfois, ces parties comprennent elles-mêmes des sous-parties). Pour chaque partie, je réfléchis à la façon dont je veux faire bosser mes élèves (vont-ils compléter un tableau ? Réaliser une carte ? extraire des infos sur un document pour produire un petit texte ? vont-ils bosser seuls, en binôme, en groupe (groupe que je constitue ou que les élèves font) etc.).
J'écris aussi la trace écrite (que j'appelle le bilan) que je dicte quand je suis avec des "grands", que j'écris au tableau avec les "petits" : bon, ça, j'imagine que ce n'est pas du tout ce qui est demandé dans les INSPE mais, pour moi, c'est la façon la plus efficace de procéder et la plus rassurante pour les élèves.
Quand cela me parait utile, je commence avec un document d'accroche pour faire réagir les élèves : cela peut être un lien avec l'actualité, une photo qui les interroge etc.
je ne fais pas écrire les leçons, .
Tu veux dire qu'ils n'ont pas de "trace écrite de leçon" ? Comment fais tu ? tu donnes des photocopies? Tu fais ainsi pour tous les niveaux ?
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Quand vous préparez la première heure de votre premier cours, écrivez les connaissances essentielles que vous voulez que vos élèves retiennent, en prenant bien en compte le niveau concerné : 6e, 5e... Le lendemain, relisez ces connaissances essentielles et divisez les par deux ou par trois. Bien souvent l'enseignant débutant surestime les capacités des élèves. Or, il est beaucoup plus facile, en terme de lien avec les élèves et de gestion de classe, de commencer par une heure de cours trop facile, puis de monter les exigences que de mettre l'ensemble des élèves en échec dès le début puis de recoller les morceaux.
- ElyasEsprit sacré
beaverforever a écrit:Quand vous préparez la première heure de votre premier cours, écrivez les connaissances essentielles que vous voulez que vos élèves retiennent, en prenant bien en compte le niveau concerné : 6e, 5e... Le lendemain, relisez ces connaissances essentielles et divisez les par deux ou par trois. Bien souvent l'enseignant débutant surestime les capacités des élèves. Or, il est beaucoup plus facile, en terme de lien avec les élèves et de gestion de classe, de commencer par une heure de cours trop facile, puis de monter les exigences que de mettre l'ensemble des élèves en échec dès le début puis de recoller les morceaux.
On a tous dit qu'on listait les connaissances qu'il y aura dans la leçon. C'est très important. Un des principaux reproches souvent faits aux stagiaires chez moi est que le cours était vide de connaissances tangibles.
- Marie LaetitiaBon génie
sookie a écrit:Marie Laetitia a écrit:Elyas a écrit:Pardon mais le magistral est sans doute l'une des techniques les plus difficiles à mettre en oeuvre dans une classe parce qu'il demande :
- un talent de conteur ou une expérience assez poussée du discours en public.
- une écriture en avance du discours et l'intelligence de savoir le moduler.
- une prosodie à anticiper pour que les élèves comprennent le nécessaire à noter et le superflu (les élèves lents à l'écrit vous en remercieront).
- une organisation du cours magistral pour donner le temps aux élèves de vérifier qu'ils ont bien pris ce qu'il fallait.
- une pédagogie du tableau importante.
- l'anticipation dans son discours (lors de l'écriture et de la réflexion sur la prosodie) des connaissances essentielles que les élèves doivent retenir.
Sans ça, le cours magistral ne servira qu'aux élèves qui aiment ça et aux élèves pro de l'esquive dans le travail parce qu'un cours magistral mal ficelé, c'est l'extase pour eux pour ne rien faire. Ensuite, il y a le public captif qui ne suit pas et n'est pas retenu par manque de construction du cours qui va commencer à faire le bazar.
C'est sans doute la technique la plus compliquée avec un public hétérogène tout en voulant les faire réussir et apprendre un contenu ambitieux.
Beaucoup s'y cassent les dents. D'ailleurs, la plupart des gens préfèrent le cours dialogué qui permet 3 mn de temps magistral de temps en temps à un vrai cours magistral complet.
Certes. Maintenant, il ne faut pas en faire toute une affaire. Si l'on veut un bon cours magistral, il faut bien bien maîtriser ce que l'on a à dire. Face à un public de secondaire ou début de licence, il peut être bon de bien "capter l'attention" au tout début, par une fausse question. Les élèves adorent qu'on leur raconte des histoires. Ce qui fait que l'amorce "mais, dites, au fait, je ne vous ai pas raconté l'histoire de..." ça fonctionne à peu près à tous les coups... Quand on a besoin d'explications techniques, ça peut être bon d'anticiper les schémas à faire au tableau. Mais après, ça vient avec l'expérience, il me semble.Malaga a écrit:Pour préparer un nouveau chapitre (je précise que j'enseigne au collège), je commence par lire le programme. Puis je regarde la fiche Eduscol ; la suivre n'est pas obligatoire mais cela aide à comprendre le "sens" du chapitre, ce qui plutôt utile quand on débute.
Je me note les connaissances qui me paraissent indispensables à faire acquérir aux élèves ainsi que les compétences que je veux leur faire travailler.
Puis j'organise mon chapitre en plusieurs parties : le plus souvent 3 ou 4 parties (et parfois, ces parties comprennent elles-mêmes des sous-parties). Pour chaque partie, je réfléchis à la façon dont je veux faire bosser mes élèves (vont-ils compléter un tableau ? Réaliser une carte ? extraire des infos sur un document pour produire un petit texte ? vont-ils bosser seuls, en binôme, en groupe (groupe que je constitue ou que les élèves font) etc.).
J'écris aussi la trace écrite (que j'appelle le bilan) que je dicte quand je suis avec des "grands", que j'écris au tableau avec les "petits" : bon, ça, j'imagine que ce n'est pas du tout ce qui est demandé dans les INSPE mais, pour moi, c'est la façon la plus efficace de procéder et la plus rassurante pour les élèves.
Quand cela me parait utile, je commence avec un document d'accroche pour faire réagir les élèves : cela peut être un lien avec l'actualité, une photo qui les interroge etc.
je ne fais pas écrire les leçons, .
Tu veux dire qu'ils n'ont pas de "trace écrite de leçon" ? Comment fais tu ? tu donnes des photocopies? Tu fais ainsi pour tous les niveaux ?
Oui. En contrepartie, j'ai récupéré le temps gagné pour leur faire faire beaucoup d'exercices sur doc ou rédac de récits), et là, ils grattent, grattent...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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