- BOU74Niveau 9
Un article qui en dit long sur les difficultés déjà présentes et à venir pour le recrutement dans ces matières...
"Effondrement en Lettres Classiques et en langues"
"Effondrement en Lettres Classiques et en langues"
Au vu des résultats d'admissibilité, on s'y attendait. Mais, comme pour les résultats de professeurs des écoles, la réalité dépasse cette année les prévisions les plus pessimistes pour les premiers résultats du capes externe. Après les SES, où pour la première fois des postes sont restés vacants, les résultats sont tombés pour les lettres classiques, l'allemand et l'anglais. Et déjà des centaines de postes ne sont pas pourvus.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/06/30062022Article637921679934203397.aspx
- eleonore69Érudit
Il faut dire qu'avoir un bac +5, pour se retrouver en REp + en région parisienne pour environ 1400 euros /par mois, cela ne fait rêver personne
- LefterisEsprit sacré
Ce qu'"oublie" le Café Pédagogique, parfois très partial, c'est la catastrophe que fut la réforme du collège pour ces disciplines, attaquées avec hargne. Professeurs de langues (allemand, italien) perdant leur poste, ou se retrouvant sur deux ou trois établissements, professeurs de LC n'ayant plus ou presque plus de langues anciennes. Avec les répercussions sur le lycée, sur les recrutements, donc les sections qui ferment dans les facs, et ainsi de suite. Un retour à la raison permettrait peut-être de rétablir la situation en LV, il existe toujours des locuteurs (quoiqu'il n'y ait pas que la langue à un certain niveau). Mais les LC, qui ont déjà perdu près de 1/5e de leur effectif depuis la réforme du collège, ne s'en relèveront sans doute jamais.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Clecle78Bon génie
Honnêtement je ne donne pas 5 ans pour la disparité totale du latin en lycée. Et dans l'indifférence la plus totale de la plupart des collègues.
- IlonaHabitué du forum
Clecle78 a écrit:Honnêtement je ne donne pas 5 ans pour la disparité totale du latin en lycée. Et dans l'indifférence la plus totale de la plupart des collègues.
Pourtant Latin et Grec sont indispensables en médecine.
- ProvenceEnchanteur
Clecle78 a écrit:Honnêtement je ne donne pas 5 ans pour la disparité totale du latin en lycée. Et dans l'indifférence la plus totale de la plupart des collègues.
L’indifférence dans le meilleur des cas.
- Clecle78Bon génie
Oui parce que certains se frottent les mains bien entendu.
- AscagneGrand sage
Bac+5 ou plus. Je ne trouve pas accessoire de le rappeler puisque l'EN est sans doute un réservoir de docteurs.eleonore65 a écrit:Il faut dire qu'avoir un bac +5, pour se retrouver en REp + en région parisienne pour environ 1400 euros /par mois, cela ne fait rêver personne
J'ai 6 heures de langues anciennes dans mon service, soit deux groupes - et je m'estime heureux alors que ça veut quand même dire que je dois faire, en 1re/tle, latin+grec avec des élèves aux niveaux variés (certes, le nombre ridicule d'élèves compense la difficulté). Avoir 9 heures et un groupe par niveaux serait du luxe, évidemment, mais il n'y a pas assez d'élèves et même si pour le moment les 6 heures de LCA sont sanctuarisées dans l'établissement, je sens bien que ça complique évidemment les choses pour la mise en place des services en français (en plus du fait qu'il y a "trop" d'agrégés dans l'équipe, ce qui finit par agacer la direction, je crois, car nous ne sommes pas quémandeurs de HSA ).
Ayant la vocation d'aller dans le supérieur et préférant l'idée de bifurquer à celle de faire carrière dans l'EN (je viens de recevoir un courriel sur le rendez-vous carrière et ça m'agace déjà), le seul aspect qui me fait douter un peu, c'est l'idée que ça fera encore un professeur de LC de moins.
J'ai l'impression que certains collègues passés par la prépa, qui sont devenus professeurs de langues vivantes ou d'histoire-géographie (par exemple) et qui ont trouvé le latin ou le grec intéressant en post-bac, se "rassurent" en se disant que ça existe toujours dans le supérieur. Mais ce n'est pas le même public, cela n'a pas le même effet.Provence a écrit:L’indifférence dans le meilleur des cas.
- LefterisEsprit sacré
Et avec le contentement de nombreux collègues, pour "récupérer" des heures de '"projets", avoir des groupes. A chaque baisse la DHG, c'est à dire chaque année, les langues anciennes sont remises en question dans de nombreux établissements. Une collègue, dans un assez bon établissement pourtant et tenant encore aux matières culturelles, me racontait qu'un professeur d'EPS s'était lancé dans une philippique en CA, carrément, pour faire disparaître le grec définitivement.Clecle78 a écrit:Honnêtement je ne donne pas 5 ans pour la disparité totale du latin en lycée. Et dans l'indifférence la plus totale de la plupart des collègues.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MorgenröteNiveau 2
Clecle78 a écrit:Honnêtement je ne donne pas 5 ans pour la disparité totale du latin en lycée. Et dans l'indifférence la plus totale de la plupart des collègues.
Latin, grec, allemand.
C'est de pire en pire d'année en année, je suis lucide, et pourtant, je n'ai pas les mots.
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Lefteris a écrit:Ce qu'"oublie" le Café Pédagogique, parfois très partial, c'est la catastrophe que fut la réforme du collège pour ces disciplines, attaquées avec hargne. Professeurs de langues (allemand, italien) perdant leur poste, ou se retrouvant sur deux ou trois établissements, professeurs de LC n'ayant plus ou presque plus de langues anciennes. Avec les répercussions sur le lycée, sur les recrutements, donc les sections qui ferment dans les facs, et ainsi de suite. Un retour à la raison permettrait peut-être de rétablir la situation en LV, il existe toujours des locuteurs (quoiqu'il n'y ait pas que la langue à un certain niveau). Mais les LC, qui ont déjà perdu près de 1/5e de leur effectif depuis la réforme du collège, ne s'en relèveront sans doute jamais.
C'est vrai (puisque ce sont des "disciplines" optionnelles) mais... il n'y a vraiment pas que pour eux que cette réforme a été délétère : le pseudo-mix "sciences et techno" de 6è où là, c'est la foire à (n'importe) qui enseigne (n'importe) quoi pour entre autres, justement éviter des affectations sur plusieurs bahuts ...
Et en 2022, on a :
- 106 admis en S2i toute option (pouvant soi-disant enseigner la techno depuis 2012) pour 205 postes,
- 209 admis en physique-chimie pour 425 postes,
- et le fameux 557 admis en maths pour 1035 postes,
Seules les SVT ont tous leurs postes pourvus (260).
Et je ne parle pas des réductions des horaires plancher que l'on a eues au passage...
- LefterisEsprit sacré
Bien entendu , les dernières réformes ont été une catastrophe pour la plupart des disciplines, à des degrés différents. Ce qui frappe particulièrement les LC, c'est la menace, que dis-je la forte probabilité, de la fin de la transmission, de la disparition quasi-totale de ces savoirs, qui ne seront plus enseignés nulle part. Les sections en fac ferment, et resteraient-elles ouvertes, qui se lancerait dans un apprentissage exigeant sur plusieurs années, pour être traité ainsi ? Ne pas les enseigner ? Il y a aura toujours des étudiants dans les matières scientifiques, plus ou moins, car c'est "utile", même s'ils ne deviennent pas enseignants. Mais le latin et le grec... Déjà on racle les fonds de tiroir pour trouver des enseignants de LM, et depuis quelque temps ils ne font plus de latin obligatoire ni pendant leur cursus, ni pour les concours. Même l'ancien français a été éjecté. Plus personne ne verra bientôt le lien entre le latin et le français, entre le monde romain et ce qu'il a engendré. Ce que le monde marchand a fait , volontairement, de l'école, est abject.TrucOuBidule a écrit:
C'est vrai (puisque ce sont des "disciplines" optionnelles) mais... il n'y a vraiment pas que pour eux que cette réforme a été délétère : le pseudo-mix "sciences et techno" de 6è où là, c'est la foire à (n'importe) qui enseigne (n'importe) quoi pour entre autres, justement éviter des affectations sur plusieurs bahuts ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Clecle78Bon génie
+1000000.
C'était déjà en gestation dans un article du Nouvel Obs des années 90 qui expliquait benoîtement que 20 personnes par génération étaient bien suffisantes pour transmettre le savoir lié à l'antiquité. Et cela réjouissait visiblement la journaliste. J'en étais malade déjà et là c'est le stade terminal du processus. Ça n'a rien à voir avec les autres matières en effet. Nous, nous mourons.
C'était déjà en gestation dans un article du Nouvel Obs des années 90 qui expliquait benoîtement que 20 personnes par génération étaient bien suffisantes pour transmettre le savoir lié à l'antiquité. Et cela réjouissait visiblement la journaliste. J'en étais malade déjà et là c'est le stade terminal du processus. Ça n'a rien à voir avec les autres matières en effet. Nous, nous mourons.
- kai002Niveau 9
Clecle78 a écrit:Honnêtement je ne donne pas 5 ans pour la disparité totale du latin en lycée. Et dans l'indifférence la plus totale de la plupart des collègues.
Et pourtant le latin et l'allemand sont encore très protégés... Avant la disparition du latin, il y aura la disparition du russe, de l'italien et du chinois qui disparaitront bien plus dans l'indifférence que le latin. Pour protéger le latin, dans notre lycée on interdisait aux élèves de section euro de prendre une option (LV3) sauf pour le latin et le grec....
- Clecle78Bon génie
Oui mais les gens parleront toujours russe et chinois. Pas latin et ce sera sans retour. C'est la grande différence.
- kai002Niveau 9
Clecle78 a écrit:Oui mais les gens parleront toujours russe et chinois. Pas latin et ce sera sans retour. C'est la grande différence.
Je ne crois pas, quand le latin est en difficulté, il se trouve toujours des intellectuels et des politiques pour s'en indigner et qui jouent de toute leur influence pour modifier les décisions politiques (c'est le cas aussi pour l'allemand au nom de couple franco/allemand etc.). Le russe ou le chinois n'ont pas ces soutiens.
Chez nous le russe n'aura plus l'année prochaine que 2,5h: un groupe regroupant les 2des, 1eres et Tles puis fermeture à la rentrée 2023. Par contre ouverture de la spé LCA pour 3/4 élèves
- LefterisEsprit sacré
Oui mais il n'y aura plus de professeurs de latin-grec, qui déjà manqueraient si par miracle il y avait une décision de les réinstaurer, et il y aura de moins en moins de lieux pour l'étudier, c'est une spirale infernale qui est enclenchée. Le grec a déjà quasi disparu, c'est même le point faible de nombreux professeurs de LC qui ne passent pas l'agreg à cause du grec, voir le fils sur ce même forum. Le latin devient totalement étranger aux LM (quand certains n'y sont pas carrément hostiles). Des russophones et des sinophones, il y en aura toujours, ça peut redémarrer du jour au lendemain. Et il y a plein de manières d'en faire à titre personnel, je tâte moi-même du russe par curiosité hors de toute institution scolaire (système linguistique d'ailleurs très proche du latin : pas d'article, 6 cas, temps marqués par l'opposition perfectif/imperfectif.. ). L'allemand a bien pris quand même, malgré le "couple" franco-allemand. Et de toute manière, on n'étudie pas une langue que pour la parler, le pays concerné fût-il le 50 e partenaire économique. Ce discours utilitariste devient à vomir. L'italien , langue voisine, quasi-jumelle, qui a tant apporté, est relégué au rang des langues rares. Avoir un service sur deux postes devient presque un luxe. Le rectorat dit clairement à des enseignants qu'ils devraient se reconvertir.kai002 a écrit:Clecle78 a écrit:Oui mais les gens parleront toujours russe et chinois. Pas latin et ce sera sans retour. C'est la grande différence.
Je ne crois pas, quand le latin est en difficulté, il se trouve toujours des intellectuels et des politiques pour s'en indigner et qui jouent de toute leur influence pour modifier les décisions politiques (c'est le cas aussi pour l'allemand au nom de couple franco/allemand etc.). Le russe ou le chinois n'ont pas ces soutiens.
Chez nous le russe n'aura plus l'année prochaine que 2,5h: un groupe regroupant les 2des, 1eres et Tles puis fermeture à la rentrée 2023. Par contre ouverture de la spé LCA pour 3/4 élèves
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Je suis très pessimiste aussi. Moi-même je commence à perdre la foi, souvent je me dis qu'il vaudrait mieux arracher le pansement une fois pour toute, car cette lente agonie des langues anciennes me fait vraiment souffrir. Je ne peux pas me battre contre des moulins ni ne veux y perdre toute ma santé. Mince quoi. Enseigner le latin me plaît tellement, ça me manquerait tellement si je ne le faisais plus. Mais cette situation où on attend seulement des bonnes notes comme pour remercier les élèves de venir, non merci. Le tout avec des horaires pourris. Ras le bol.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- LefterisEsprit sacré
Les derniers recrutés vont être fortement déçus, leur discipline ne tient qu'à un fil dans certains établissements. Le moindre caprice, la moindre clique qui s'entend pour mettre un atelier poterie à la place peut faire disparaître les maigres heures. Outre le préjudice moral, il y a le préjudice matériel : muter devient dangereux, le risque de poste partagé l'année suivante est réel. De tout manière, comme tu dis, le maintien comme si c'était une faveur a ses limites : il faut "remercier" les élèves par des notes explosant les plafonds. Il y a les récriminations à chaque horaire en fin de journée, surtout s'il y a eu des trous avant le latin. Les heures sautent plus facilement, parce que réunions, projets qui débordent sur ces horaires saugrenus, plus la concurrence avec tout et n'importe quoi (atelier bidule qui permet d'éviter les pires classes, chorale qui donne autant de points,etc). Rien que cette ambiance disqualifie le latin, qui devrait être absolument obligatoire au collège sur un horaire minimal, et au lycée dans les options littéraires.Fires of Pompeii a écrit:Je suis très pessimiste aussi. Moi-même je commence à perdre la foi, souvent je me dis qu'il vaudrait mieux arracher le pansement une fois pour toute, car cette lente agonie des langues anciennes me fait vraiment souffrir. Je ne peux pas me battre contre des moulins ni ne veux y perdre toute ma santé. Mince quoi. Enseigner le latin me plaît tellement, ça me manquerait tellement si je ne le faisais plus. Mais cette situation où on attend seulement des bonnes notes comme pour remercier les élèves de venir, non merci. Le tout avec des horaires pourris. Ras le bol.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- Résultats CAPES de Lettres classiques et modernes
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