Remplacement difficile besoin de conseils

lene75 a écrit:
Rien de tout ça parce que :
- il n'y a pas de carnets (je suis en lycée) et beaucoup de parents n'accèdent pas à Pronote / ont perdu leurs codes / ne savent pas s'en servir ;

Je suis toujours atterrée de lire qu'en lycée, le comportement des élèves est devenu similaire (admirez l'oxymore, pour ne pas en pleurer !) à celui des collégiens, voire pire... Dire qu'il y a quelques années, je pensais muter au lycée dans l'espoir de ne plus avoir à gérer la discipline : j'avais des illusions, mais c'était avant de découvrir Néo ! En vous lisant, j'ai fini par comprendre que je retrouverais juste le même public, plus grand en taille, plus revêche (pour ne pas dire autre chose) et à la scolarité encore moins suivie par les responsables légaux. J'ai donc choisi - et je ne le regrette pas un seul jour ! - de garder mes points pour une destination ensoleillée, un de ces jours !

Sinon, pour ma part, j'évite également de punir / coller, car ça ne me fait que du travail en plus et que c'est à double tranchant, si l'élève ne se montre pas compliant (ce qui a de fortes probabilités d'être le cas, sinon, on n'en arriverait pas à cette éventualité). En revanche, je note tout ce qui se passe en temps et en heure sur Pronote (de la tenue vestimentaire contraire au RI, à l'oubli de matériel, en passant par la position avachie sur la table, etc), et ce devant l'élève et à voix haute devant la classe, afin de garder une trace des faits et que ni l'élève, ni la classe (témoin), ni les parents, qu'ils le consultent ou pas, ne puissent pas dire qu'ils ne savaient pas et contester l'attitude ou les propos de leur progéniture.
Et peu m'importe si je dois interrompre ma séance pour prendre le temps d'écrire ma phrase : la classe attend ou fait l'activité donnée, et n'a pas intérêt à me déranger (un copier-coller est si vite fait !). Avec le temps, j'ai pris de la distance avec la pression du programme à finir : si les élèves apprenaient chaque année, comme il se doit, les cours qu'on leur dispense, on aurait largement le temps de boucler le dit programme. Marre de pallier les carences éducatives et le manque de personnel (concernant les heures de retenue) : je fais mon travail, à savoir transmettre des connaissances, et c'est tout. Si j'en suis empêchée, c'est pas moi qui en serai pénalisée.

Lene75.
Merci pour ce long post, très intéressant !
Je suis bien d'accord avec ce que tu dis et je ressens la même chose.

Sinon, je trouve quand même plus facile de gérer les lycéens que les collégiens, du moins les 4ièmes car les 6+5èmes sont encore assez choupinets. Les 4èmes sont les plus durs car en pleine crise d'adolescence (expérience personnelle).

Bonjour !

La journée a été longue, j'ai exclu trois élèves, j'ai mis une dizaine de mots dans les carnets (en leur disant qu'ils seront collé s'il ne l'ont pas fait signer pour la prochaine fois), j'ai relevé deux fois des exercices notés...
Je sais que je ne devrais pas exclure trop facilement (d'après ce que vous me dites) mais je ne sais pas faire autrement quand un élève me manque de respect : j'ai juste plus envie de ne plus le voir dans ma classe.

Je devais officiellement remplacer jusqu'au 27 mai. Le prof que je remplace m'a dit dès le départ qu'il sera prolongé. Je croise les doigts pour que ce soit pas trop long (est-ce que je peux refuser un prolongement sans me griller auprès du Rectorat ?).

Aujourd'hui je suis passée à l'histoire avec une classe de 4e. Je pensais que ça allait rattraper la situation (vu que c'est ma spécialité, contrairement à la géographie) et non... Je commence à me dire que je ne suis peut-être pas faite pour être prof.

Mitcindy a écrit:Sinon, je trouve quand même plus facile de gérer les lycéens que les collégiens, du moins les 4ièmes car les 6+5èmes sont encore assez choupinets. Les 4èmes sont les plus durs car en pleine crise d'adolescence (expérience personnelle).

Je ne trouve pas, il y a des 6e et des 5e très durs. Et des classes de STMG, c'est comme des 4e, en plus grands.

Romy : Non, ça ne veut rien dire, tout le monde galère en ce moment. Courage.
(Tes classes vont aussi se vider un peu après les conseils).

Phylia a écrit:

lene75 a écrit:
Rien de tout ça parce que :
- il n'y a pas de carnets (je suis en lycée) et beaucoup de parents n'accèdent pas à Pronote / ont perdu leurs codes / ne savent pas s'en servir ;

Je suis toujours atterrée de lire qu'en lycée, le comportement des élèves est devenu similaire (admirez l'oxymore, pour ne pas en pleurer !) à celui des collégiens, voire pire... Dire qu'il y a quelques années, je pensais muter au lycée dans l'espoir de ne plus avoir à gérer la discipline : j'avais des illusions, mais c'était avant de découvrir Néo !  En vous lisant, j'ai fini par comprendre que je retrouverais juste le même public, plus grand en taille, plus revêche (pour ne pas dire autre chose) et à la scolarité encore moins suivie par les responsables légaux. J'ai donc choisi - et je ne le regrette pas un seul jour ! - de garder mes points pour une destination ensoleillée, un de ces jours !  

Sinon, pour ma part, j'évite également de punir / coller, car ça ne me fait que du travail en plus et que c'est à double tranchant, si l'élève ne se montre pas compliant (ce qui a de fortes probabilités d'être le cas, sinon, on n'en arriverait pas à cette éventualité). En revanche, je note tout ce qui se passe en temps et en heure sur Pronote (de la tenue vestimentaire contraire au RI, à l'oubli de matériel, en passant par la position avachie sur la table, etc), et ce devant l'élève et à voix haute devant la classe, afin de garder une trace des faits et que ni l'élève, ni la classe (témoin), ni les parents, qu'ils le consultent ou pas, ne puissent pas dire qu'ils ne savaient pas et contester l'attitude ou les propos de leur progéniture.
Et peu m'importe si je dois interrompre ma séance pour prendre le temps d'écrire ma phrase : la classe attend ou fait l'activité donnée, et n'a pas intérêt à me déranger (un copier-coller est si vite fait !). Avec le temps, j'ai pris de la distance avec la pression du programme à finir : si les élèves apprenaient chaque année, comme il se doit, les cours qu'on leur dispense, on aurait largement le temps de boucler le dit programme. Marre de pallier les carences éducatives et le manque de personnel (concernant les heures de retenue) : je fais mon travail, à savoir transmettre des connaissances, et c'est tout. Si j'en suis empêchée, c'est pas moi qui en serai pénalisée.  

Fin mai j'en ai toujours qui n'ont pas leurs codes. De vrais bébés pas un pour se demander d'aller vérifier auprès de qui il faut. Les lycéens de maintenant sont des collégiens d'avant et alors les collégiens là ...

Romy :
Il ne faut pas te dire que tu n'es pas faite pour être prof. C'est beaucoup trop tôt pour en faire le constat et faire un remplacement en fin d'année est une gageure.
C'est bien ce que tu as fait aujourd'hui ! Un bon entraînement pour la rentrée prochaine.
Quant à être grillé par le rectorat, je pense qu'il en faut beaucoup au vu de la situation de pénurie actuelle.
La première année, j'ai planté un collège au bout de 2 mois, tellement les élèves étaient pénibles. J'ai gardé le deuxième mi-temps où les élèves étaient normaux.
Il n'y a eu aucune conséquence. Enfin si... une p'tite visite-conseil !
On a le droit de se défendre quand on vous marche dessus !
De toute façon, à long terme, ce sont les élèves qui se pénalisent eux-mêmes...

Jenny : c'est un peu la loterie aussi... Je n'ai jamais eu de STMG pénibles, les pires étaient en générale...

Jenny a écrit: tout le monde galère en ce moment.

Je confirme J'ai été forcé de virer un choupet pour la première fois dans une classe pas chiante pour 3 sous (mais quand t'avertis ça doit tomber), c'est la saison, et j'avais oublié.

Spoiler:

Mitcindy a écrit:un remplacement en fin d'année est une gageure.

C'est clairement le truc le plus difficile : nouveau prof + "remplaçant" + période de l'année où ils n'en ont plus rien à faire. N'importe quel prof déguste.
Je l'avais fait avec des 3e de REP+, je m'en souviens encore (et pourtant ils avaient un exam 2 semaines plus tard... )

Ha@_x a écrit:

Spoiler:

Ils t'ont revalorisé à ce point ?!!!

Vieux_Mongol a écrit:Ils t'ont revalorisé à ce point ?!!!  

Dans un passé pas si lointain...

Spoiler:

Donc dévalorisé à point....en attendant l'hypothétique dégel de ce dernier ?

Merci encore pour vos message ! J’arrive à ne plus prendre les choses trop à cœur, je me détache petit à petit et ça fait du bien.

Je m’interroge par rapport à la limite à fixer pour les bavardages. A l’origine je trouvais discutable le fait d’interdire la moindre phrase (« tu peux me passer ta règle ? T’as pris ton livre ? »…) mais j’ai l’impression avec le recul que c’est le fait d’avoir autorisé ces petites phrases qui fait que tout m’a échappé.

Je ne vois pas comment je peux récupérer la situation autrement qu’en stoppant net toutes leurs tentatives, même les moindres..

Comment gérez-vous le bavardage vous ? Quelles sont vos limites ?

Romy2303 a écrit:Comment gérez-vous le bavardage vous ? Quelles sont vos limites ?

Les relever tous, tout le temps. Oralement, par un regard appuyé, en posant deux doigts sur la table.
Le but c'est qu'ils comprennent très vite que les bavardages pendant que le prof parle c'est hors de question, je m'assouplis en cours d'année pour les "bavardages" qui relèvent du chuchotement discret ou de l'échange de matériel (mais je les relève toujours).
Mais pour un rempla' collège de fin d'année ne te fous pas trop la pression, tu ne feras pas de miracles, ce genre de conseil n'est valable que quand on a le temps.
Et bon courage.

Ha@_x a écrit:

Romy2303 a écrit:Comment gérez-vous le bavardage vous ? Quelles sont vos limites ?

Les relever tous, tout le temps. Oralement, par un regard appuyé, en posant deux doigts sur la table.
Le but c'est qu'ils comprennent très vite que les bavardages pendant que le prof parle c'est hors de question, je m'assouplis en cours d'année pour les "bavardages" qui relèvent du chuchotement discret ou de l'échange de matériel (mais je les relève toujours).
Mais pour un rempla' collège de fin d'année ne te fous pas trop la pression, tu ne feras pas de miracles, ce genre de conseil n'est valable que quand on a le temps.
Et bon courage.

+1

Pour les élèves sympas, donc pas là dans l'immédiat avec ces affreux récupérés en fin d'année, la méthode CNV quand les deux doigts sur la table ne suffisent pas , c'est : "Il vous manque quelque chose, machin ?", "Je vais trop vite ?", parce que bien sûr il est bien entendu que si on bavarde / se retourne / regarde la feuille du voisin pendant que je parle, ça ne peut être que parce qu'on n'arrive pas à suivre le cours et qu'on essaie de raccrocher les wagons La suite dépend de la réponse et de mon humeur, mais souvent je surjoue (à peine) le "bon j'en étais où ? voilà, maintenant j'ai perdu le fil". Un jour, comme ça, je venais d'expliquer à mes chers petits en en faisant des tonnes que ce n'était pas possible de m'interrompre comme ça parce que moi je suis monotâche et qu'après je ne sais plus où j'en suis. 5 min plus tard une surveillante frappe et passe la tête par la porte, elle n'a pas compris pourquoi ils avaient tous éclaté de rire

Ça m'arrive d'engueuler mes élèves et de m'apercevoir après que ce n'était pas eux et que le bruit venait de dehors Dans ces cas-là il vaut mieux jouer l'humour sur mon hypersensibilité (réelle) au bruit.

@lene75 fait bien de préciser pour les élèves sympas.

Les élèves infects se gèrent de façon différente, en début d'année hein. En fin d'année c'est illusoire de penser pouvoir faire quelque chose, à part peut-être limiter la casse pour ceux qui veulent bosser et qui ont un exam dans 4 semaines (genre les 3e).