Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- lene75Prophète
En principe ce n'est pas à nous de surveiller les heures de colle, mais en lycée il est de plus en plus courant que les vies scolaires ne le fassent plus, ou ne puissent plus toutes les assurer, en raison des réductions incessantes d'effectifs, et que les professeurs se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, la solution médiane étant de faire venir les élèves pendant une heure de cours avec une autre classe ou de s'arranger avec des collègues.
- valleExpert spécialisé
-- et en collège --lene75 a écrit:En principe ce n'est pas à nous de surveiller les heures de colle, mais en lycée il est de plus en plus courant que les vies scolaires ne le fassent plus, ou ne puissent plus toutes les assurer, en raison des réductions incessantes d'effectifs, et que les professeurs se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, la solution médiane étant de faire venir les élèves pendant une heure de cours avec une autre classe ou de s'arranger avec des collègues.
- lene75Prophète
valle a écrit:-- et en collège --lene75 a écrit:En principe ce n'est pas à nous de surveiller les heures de colle, mais en lycée il est de plus en plus courant que les vies scolaires ne le fassent plus, ou ne puissent plus toutes les assurer, en raison des réductions incessantes d'effectifs, et que les professeurs se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, la solution médiane étant de faire venir les élèves pendant une heure de cours avec une autre classe ou de s'arranger avec des collègues.
:'(
- Romy2303Niveau 3
Et quand les enseignants se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, j'espère qu'ils sont payés ?
Je commence à comprendre pourquoi le métier est en crise...
Je commence à comprendre pourquoi le métier est en crise...
- lene75Prophète
Romy2303 a écrit:Et quand les enseignants se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, j'espère qu'ils sont payés ?
Je commence à comprendre pourquoi le métier est en crise...
Chez moi non... donc je ne le fais pas (et évite donc de coller). Mais j'ai des collègues qui font.
- Romy2303Niveau 3
lene75 a écrit:Romy2303 a écrit:Et quand les enseignants se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, j'espère qu'ils sont payés ?
Je commence à comprendre pourquoi le métier est en crise...
Chez moi non... donc je ne le fais pas (et évite donc de coller). Mais j'ai des collègues qui font.
Et si tu évites de coller tu mets donc des mots dans le carnet, punitions, exclusions ?
En tout cas on ne m'a pas ramené les deux élèves que j'ai exclu, c'est déjà ça.
- berzekoNiveau 8
Romy2303 a écrit:Et quand les enseignants se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, j'espère qu'ils sont payés ?
Je commence à comprendre pourquoi le métier est en crise...
Oh que oui, à les écouter on fera 50h semaine pour un salaire tout à fait minable. Tant que des collègues accepteront de le faire on avancera pas et ça ...
- FeynNiveau 7
@berzeko : je ne trouve pas normal non plus de devoir faire ce travail (appels aux parents, suivi des punitions, heures de colle etc...). Mais en le faisant, j'ai une paix royale en classe : les élèves savent qu'ils ont beaucoup à perdre à ne pas suivre mes règles. Alors à choisir, je préfère prendre ce temps (que je regagne quelque part, en efficacité pendant les cours et en énergie économisée au fil de l'année) que de ne pas avoir la maitrise que j'ai avec mes élèves.
Par contre, en faisant ce travail, on se récupère parfois des parents malhonnêtes qui vont râler (de préférence auprès de la direction, dans le dos du prof) parce que choupinet a été collé, alors qu'il n'avait "juste" pas fait son travail...
Par contre, en faisant ce travail, on se récupère parfois des parents malhonnêtes qui vont râler (de préférence auprès de la direction, dans le dos du prof) parce que choupinet a été collé, alors qu'il n'avait "juste" pas fait son travail...
- MitcindyNiveau 10
J'ai pris un certain temps à inventer mon système punitif et à trouver des punitions qui ne soient pas contestables.
Si le CPE refuse de faire son boulot, vous pouvez toujours coller le gamin dans une de vos classes (le 3e en 6e par exemple), en espérant que les horaires soient compatibles.
Quand vous prenez un carnet, n'hésitez pas à demander la double signature si vous le jugez nécessaire = signature d'un parent+signature du PP ou du CPE...
Comme ça, vous êtes certain que l'élève se sera fait passer un savon au moins une fois. La démarche d'aller présenter soi-même son carnet est assez désagréable, même les plus pénibles détestent ça. Une fois, un élève se balançait sur la chaise. Je lui ai ordonné de cesser et comme il a recommencé, je lui ai demandé son carnet. J'ai mis un mot et je lui ai demandé la double signature. Je revois encore l'expression de son visage , il ne s'y attendait absolument pas.
J'ai eu aussi le gamin qui après avoir reçu sa punition (pour bavardage) a marmonné "je la ferai pas, je vais porter plainte".
On lui répond calmement qu'il aggrave son cas et qu'il a intérêt à obéir (l'élève ne remet pas les pieds dans la classe sans sa punition) et il peut toujours aller porter plainte, je serais bien curieuse de ça ! Le tout prononcé sur un ton très calme, voire doucereux, menaçant ou sarcastique.
Si le CPE refuse de faire son boulot, vous pouvez toujours coller le gamin dans une de vos classes (le 3e en 6e par exemple), en espérant que les horaires soient compatibles.
Quand vous prenez un carnet, n'hésitez pas à demander la double signature si vous le jugez nécessaire = signature d'un parent+signature du PP ou du CPE...
Comme ça, vous êtes certain que l'élève se sera fait passer un savon au moins une fois. La démarche d'aller présenter soi-même son carnet est assez désagréable, même les plus pénibles détestent ça. Une fois, un élève se balançait sur la chaise. Je lui ai ordonné de cesser et comme il a recommencé, je lui ai demandé son carnet. J'ai mis un mot et je lui ai demandé la double signature. Je revois encore l'expression de son visage , il ne s'y attendait absolument pas.
J'ai eu aussi le gamin qui après avoir reçu sa punition (pour bavardage) a marmonné "je la ferai pas, je vais porter plainte".
On lui répond calmement qu'il aggrave son cas et qu'il a intérêt à obéir (l'élève ne remet pas les pieds dans la classe sans sa punition) et il peut toujours aller porter plainte, je serais bien curieuse de ça ! Le tout prononcé sur un ton très calme, voire doucereux, menaçant ou sarcastique.
- IrulanHabitué du forum
Il est de plus en plus courant de devoir surveiller soi-même les heures de retenue, tout simplement parce que nous sommes en pénurie d'AED. J'ai toujours dû surveiller les retenues moi-même (et donc, évite d’en mettre...).
Oui, cela fait du travail en plus, comme tu le dis berzeko.
Je constate une volonté de plus en plus forte de réduire nos moyens d'action, par exemple dans notre établissement le carnet des élèves n'aura plus du tout de feuilles de croix/mots pour insolence, etc.
Oui, cela fait du travail en plus, comme tu le dis berzeko.
Je constate une volonté de plus en plus forte de réduire nos moyens d'action, par exemple dans notre établissement le carnet des élèves n'aura plus du tout de feuilles de croix/mots pour insolence, etc.
_________________
Ad augusta per angusta.
- MitcindyNiveau 10
par exemple dans notre établissement le carnet des élèves n'aura plus du tout de feuilles de croix/mots pour insolence, etc.
oui, ceci m'exaspère aussi énormément.
oui, ceci m'exaspère aussi énormément.
- scot69Modérateur
C'est comme ça chez nous depuis des années, donc, désormais, j'écris directement un courriel aux parents, je mets le PP et le CPE en copie. L'idée est d'avoir des billes en cas de soucis au conseil de classe.
- décembreNiveau 8
Comme il a été dit, il faut avant tout te préserver. As-tu essayé de privilégier les activités écrites: fiche à compléter, travail dans le livre, assez long pour qu'il n'y ait pas de temps mort, travail que tu peux ramasser en fin d'heure et noter (ou pas) ce qui devrait motiver les plus sérieux. Faire copier le cours rétablit en général le calme, si tu as un vidéo projecteur cela permet d'écrire tout en surveillant la classe. Certains collègues préparent avant la trace écrite et la projette directement ce qui leur permet de circuler dans la classe.
Voila quelques pistes, je te souhaite bon courage pour cette dernière période jamais facile en collège!
Voila quelques pistes, je te souhaite bon courage pour cette dernière période jamais facile en collège!
- MitcindyNiveau 10
si tu as un vidéo projecteur cela permet d'écrire tout en surveillant la classe. Certains collègues préparent avant la trace écrite et la projette directement ce qui leur permet de circuler dans la classe.
Très efficace. A gérer : les différents rythmes des élèves. Bien savoir gérer les "Madame, j'ai pas fini !" et aussi les plus rapides..." . Je dicte parfois le cours et ceux qui ne sont pas assez rapides reçoivent le poly en main propre, vont au fond de la classe et recopient...
Très efficace. A gérer : les différents rythmes des élèves. Bien savoir gérer les "Madame, j'ai pas fini !" et aussi les plus rapides..." . Je dicte parfois le cours et ceux qui ne sont pas assez rapides reçoivent le poly en main propre, vont au fond de la classe et recopient...
- MitcindyNiveau 10
C'est comme ça chez nous depuis des années, donc, désormais, j'écris directement un courriel aux parents, je mets le PP et le CPE en copie. L'idée est d'avoir des billes en cas de soucis au conseil de classe.
Oui, j'ai constaté que le mot sur le vrai carnet de correspondance avait plus d'impact psychologique que sur Pronotes. Je ne sais pas pourquoi...
Le fait d'annoncer solennellement "Posez vos carnets sur la table/Donnez-moi votre carnet" peut-être. C'est plus visible, plus concret, je ne sais pas...
Même un parent me l'a fait remarquer (pourtant, le mot écrit sur Pronotes peut être envoyé à tous les profs et personnels du collège/lycée...)
Oui, j'ai constaté que le mot sur le vrai carnet de correspondance avait plus d'impact psychologique que sur Pronotes. Je ne sais pas pourquoi...
Le fait d'annoncer solennellement "Posez vos carnets sur la table/Donnez-moi votre carnet" peut-être. C'est plus visible, plus concret, je ne sais pas...
Même un parent me l'a fait remarquer (pourtant, le mot écrit sur Pronotes peut être envoyé à tous les profs et personnels du collège/lycée...)
- IrulanHabitué du forum
C'est vrai.
Après, je ne sais pas si c'est "bien", mais en début d'année j'écrivais des textos aux parents (après le cours) quand l'élève ne voulait pas me passer le carnet (et il pouvait constater que je ne plaisantais pas) ; sachant que je ne pourrai plus mettre de croix dans le carnet, j'ai pris d'ores et déjà l'habitude d'envoyer systématiquement un message sur Pronote + un texto au lieu du mot/de la croix (après avoir appelé le parent au moins une fois).
Le souci constaté est qu'un certain nombre de parents ont la main lourde sur leurs enfants. Pour cette raison, et parce nous sommes de plus en plus encouragés à faire sans, je cherche à enseigner sans avoir à mettre de punition. Je regarde du côté de la communication nonviolente notamment.
Après, je ne sais pas si c'est "bien", mais en début d'année j'écrivais des textos aux parents (après le cours) quand l'élève ne voulait pas me passer le carnet (et il pouvait constater que je ne plaisantais pas) ; sachant que je ne pourrai plus mettre de croix dans le carnet, j'ai pris d'ores et déjà l'habitude d'envoyer systématiquement un message sur Pronote + un texto au lieu du mot/de la croix (après avoir appelé le parent au moins une fois).
Le souci constaté est qu'un certain nombre de parents ont la main lourde sur leurs enfants. Pour cette raison, et parce nous sommes de plus en plus encouragés à faire sans, je cherche à enseigner sans avoir à mettre de punition. Je regarde du côté de la communication nonviolente notamment.
_________________
Ad augusta per angusta.
- MitcindyNiveau 10
Le souci constaté est qu'un certain nombre de parents ont la main lourde sur leurs enfants.
Tu as raison, je l'ai constaté aussi parfois.
Un jour, il y a 3 ans, un élève à qui j'avais pris le carnet s'est jeté à genoux en pleurant, disant qu'il allait se faire battre, pour que je ne mette pas le mot !!
Une autre élève s'est pris une sacrée rouste...
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ils font donc les andouilles en classe...
Je n'ai plus de pitié. L'élève est prévenu et ce n'est pas dans ma classe qu'il se défoulera.
Sinon, pour les messages sur Pronotes, pas certaine que tous les parents le lisent.
En revanche, certains parents sont connectés en permanence et l'élève se tient justement à carreau.
Tu as raison, je l'ai constaté aussi parfois.
Un jour, il y a 3 ans, un élève à qui j'avais pris le carnet s'est jeté à genoux en pleurant, disant qu'il allait se faire battre, pour que je ne mette pas le mot !!
Une autre élève s'est pris une sacrée rouste...
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ils font donc les andouilles en classe...
Je n'ai plus de pitié. L'élève est prévenu et ce n'est pas dans ma classe qu'il se défoulera.
Sinon, pour les messages sur Pronotes, pas certaine que tous les parents le lisent.
En revanche, certains parents sont connectés en permanence et l'élève se tient justement à carreau.
- Romy2303Niveau 3
Merci pour tous vos conseils, je prends note !
C'est un peu hors-sujet mais j'ai réussi aujourd'hui à accéder à ma messagerie @ac-toulouse (je ne trouvais pas mon numéro Numen) et j'ai reçu ce mail :
MESSAGE EXCLUSIVEMENT DESTINE AUX CORRECTEURS DU BACCALAUREAT EDS HGGSP
Madame, monsieur
Vous avez été désigné comme correcteur des copies pour l’épreuve HGGSP.
Par avance, nous vous remercions pour le travail que vous allez effectuer.
Hier, vous avez été destinataires des corrigés nationaux, mais également des additifs académiques et des échelles descriptives de l’inspection générale.
Nous vous prions de trouver ce jour le tableau des coordonnateurs pour chaque département.
Le groupe vous remercie par avance pour le travail que vous allez mener.
Bien cordialement,
Je l'ai reçu le 18 mai (il y a 4 jours), qu'est-ce que je dois faire ? Je peux encore corriger les copies ? Il faut que je contacte qui du coup ? J'espère que l'avoir lu aussi tardivement ne va pas me porter préjudice (puis si ça peux me permettre de ne pas renouveler mon remplacement ça peut être cool).
C'est un peu hors-sujet mais j'ai réussi aujourd'hui à accéder à ma messagerie @ac-toulouse (je ne trouvais pas mon numéro Numen) et j'ai reçu ce mail :
MESSAGE EXCLUSIVEMENT DESTINE AUX CORRECTEURS DU BACCALAUREAT EDS HGGSP
Madame, monsieur
Vous avez été désigné comme correcteur des copies pour l’épreuve HGGSP.
Par avance, nous vous remercions pour le travail que vous allez effectuer.
Hier, vous avez été destinataires des corrigés nationaux, mais également des additifs académiques et des échelles descriptives de l’inspection générale.
Nous vous prions de trouver ce jour le tableau des coordonnateurs pour chaque département.
Le groupe vous remercie par avance pour le travail que vous allez mener.
Bien cordialement,
Je l'ai reçu le 18 mai (il y a 4 jours), qu'est-ce que je dois faire ? Je peux encore corriger les copies ? Il faut que je contacte qui du coup ? J'espère que l'avoir lu aussi tardivement ne va pas me porter préjudice (puis si ça peux me permettre de ne pas renouveler mon remplacement ça peut être cool).
- JennyMédiateur
Tu as le droit à 4 demi-journées pour correction. Contacte vite ton chef d'établissement.
- Romy2303Niveau 3
Super, c'est déjà ça
Merci à tous pour votre aide, heureusement que le forum existe
Merci à tous pour votre aide, heureusement que le forum existe
- BaldredSage
Mitcindy a écrit:Le souci constaté est qu'un certain nombre de parents ont la main lourde sur leurs enfants.
Tu as raison, je l'ai constaté aussi parfois.
Un jour, il y a 3 ans, un élève à qui j'avais pris le carnet s'est jeté à genoux en pleurant, disant qu'il allait se faire battre, pour que je ne mette pas le mot !!
Une autre élève s'est pris une sacrée rouste...
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ils font donc les andouilles en classe...
Je n'ai plus de pitié. L'élève est prévenu et ce n'est pas dans ma classe qu'il se défoulera.
Sinon, pour les messages sur Pronotes, pas certaine que tous les parents le lisent.
En revanche, certains parents sont connectés en permanence et l'élève se tient justement à carreau.
Vraiment tu ne comprends pas ? Tu supposes que la violence parentale éduque ? Qu'à coup de roustes on devient un bon élève ? Que la peur permet de se construire ?
Je suppose que tu t'es juste mal exprimé, sinon je te suggère de demander à @Marat-Jade des références sur la communication non violente.
- mimiNiveau 9
Les élèves battus comme platre sont effectivement souvent d'une violence extrême.
Très jeune prof, j'ai vu un père casser le bras de son fils, ( odieux) à coup de béquille dans le bureau du principal.
Ca fait un choc.
Très jeune prof, j'ai vu un père casser le bras de son fils, ( odieux) à coup de béquille dans le bureau du principal.
Ca fait un choc.
- TivinouDoyen
Bon courage pour la semaine qui commence Romy !
- MitcindyNiveau 10
Vraiment tu ne comprends pas ? Tu supposes que la violence parentale éduque ? Qu'à coup de roustes on devient un bon élève ? Que la peur permet de se construire ?
Je suppose que tu t'es juste mal exprimé, sinon je te suggère de demander à @Marat-Jade des références sur la communication non violente.
Non, je t'avoue que je ne comprends pas bien et je veux bien les références du livre.
Bien sûr, je sais que la violence parentale n'éduque pas et que certainement, on ne devient pas bon élève en se faisant frapper mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'un élève éduqué à la dure à la maison fasse l'andouille en classe alors qu'on lui explique avec bienveillance justement (parce que je crois l'être) que ce n'est pas dans son intérêt.
J'ai eu un élève qui a bien profité des faiblesses et de la gentillesse de ses professeurs pour leur rendre la vie extrêmement dure. Pour se défouler sûrement mais je ne vois pas pourquoi c'est le prof et toute la classe qui trinqueraient parce qu'il est très dur d'en venir à bout.. J'ai subi cela durant la première année de mon enseignement et seuls les profs très sévères en venaient à bout. Donc je veux bien le livre sur la com bienveillante pour "éduquer" les élèves à comportement extrême sans être sévère. Actuellement, je n'ai plus le problème mais cela peut ressurgir. Un grand merci !
Je suppose que tu t'es juste mal exprimé, sinon je te suggère de demander à @Marat-Jade des références sur la communication non violente.
Non, je t'avoue que je ne comprends pas bien et je veux bien les références du livre.
Bien sûr, je sais que la violence parentale n'éduque pas et que certainement, on ne devient pas bon élève en se faisant frapper mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'un élève éduqué à la dure à la maison fasse l'andouille en classe alors qu'on lui explique avec bienveillance justement (parce que je crois l'être) que ce n'est pas dans son intérêt.
J'ai eu un élève qui a bien profité des faiblesses et de la gentillesse de ses professeurs pour leur rendre la vie extrêmement dure. Pour se défouler sûrement mais je ne vois pas pourquoi c'est le prof et toute la classe qui trinqueraient parce qu'il est très dur d'en venir à bout.. J'ai subi cela durant la première année de mon enseignement et seuls les profs très sévères en venaient à bout. Donc je veux bien le livre sur la com bienveillante pour "éduquer" les élèves à comportement extrême sans être sévère. Actuellement, je n'ai plus le problème mais cela peut ressurgir. Un grand merci !
- lene75Prophète
Romy2303 a écrit:lene75 a écrit:Romy2303 a écrit:Et quand les enseignants se retrouvent à surveiller heures de colle et autres rattrapages de contrôles en dehors de leurs heures de cours, j'espère qu'ils sont payés ?
Je commence à comprendre pourquoi le métier est en crise...
Chez moi non... donc je ne le fais pas (et évite donc de coller). Mais j'ai des collègues qui font.
Et si tu évites de coller tu mets donc des mots dans le carnet, punitions, exclusions ?
En tout cas on ne m'a pas ramené les deux élèves que j'ai exclu, c'est déjà ça.
Rien de tout ça parce que :
- il n'y a pas de carnets (je suis en lycée) et beaucoup de parents n'accèdent pas à Pronote / ont perdu leurs codes / ne savent pas s'en servir ;
- une punition non faite devient une colle et retour à la case départ : je ne veux pas annoncer des choses que je ne peux pas tenir ;
- les exclusions sont tout autant à éviter que les colles, voire plus encore, pour les mêmes raisons.
Donc concrètement, eh ben, comme Mara-Jade, j'essaie de faire avec les moyens du bord, mon charisme exceptionnel et mon autorité naturelle c'est pas vrai, je ne fais pas peur à une mouche.
- J'exclus, de façon tout à fait exceptionnelle (c'est-à-dire quelques exclusions dans l'année certaines années, aucune d'autres années) pour les choses graves. Et je joue de cette possibilité d'exclusion pour prendre le risque (oui, on en est là) d'avoir à exclure dans des cas moins graves. Par exemple, un élève à qui je dis de changer de place, s'il refuse malgré mon insistance, je lui signifie que maintenant, soit il change de place, soit il sort, en essayant d'avoir l'air inflexible (et en priant pour ne pas avoir à l'exclure). Dans 95% des cas, il changera de place et je n'aurai donc pas grillé ma cartouche. Je peux me permettre de prendre le risque des 5% de récalcitrants sans exploser mon "quota" annuel d'exclusions.
- En début d'année, je regarde systématiquement les emploi du temps de mes élèves, d'abord par classe, puis individuellement quand je sens l'élève à problèmes, pour savoir si oui ou non je peux coller l'élève pendant mes heures de cours, en ne vérifiant pas seulement la compatibilité horaire, mais 1) avec quelle classe il se retrouvera, si c'est une classe difficile, je ne préfère pas, ça risque de me mettre encore plus en difficulté, 2) le nombre de places disponibles dans ma salle. Je combine ça avec le fait que la vie scolaire peut encore assumer certaines colles (mais attention, il faut surveiller quand on passe par la vie sco, parce que les heures de colles peuvent être déplacées à la convenance de l'élève ou ne pas être faites sans qu'on le signale au professeur, le mieux est de passer par les CPE). Ensuite je combine tout ça dans ma petite tête pour savoir en gros de quelle latitude de colles je dispose pour chacune des mes classes et chacun de mes élèves, et j'organise mes sanctions en fonction : éviter au maximum du maximum les punitions pour les classes avec lesquelles je n'ai pas de compatibilités, les réserver aux cas les plus difficiles quand je n'ai qu'une ou 2 places, me "lâcher" et punir même pour un travail non fait ou bâclé quand j'ai suffisamment de place.
- Quand des parents m'ont contactée via l'ENT, je peux envisager de leur écrire un message, mais c'est en général quand il y a une accumulation, ou par exemple un élève qui ne fiche rien, plus rarement pour un événement exceptionnel.
En écrivant tout ça, je me rends compte que ça fait quand même déjà pas mal de boulot que je ne devrais pas avoir à faire si on avait des AED en nombre suffisant...
Tout cela rendant ma marge de manoeuvre assez limitée, j'ai ensuite différentes stratégies :
- de façon préventive, j'essaie d'organiser la classe et mes cours pour éviter les débordements et ne pas me retrouver dans la situation de vouloir punir sans le pouvoir. J'impose maintenant systématiquement un plan de classe alphabétique dès le jour de la rentrée (en STMG, compter plusieurs cours pour qu'ils arrêtent de résister et plusieurs rechutes en cours d'année, ça prend le temps que ça doit prendre) ;
- je déplace les élèves pour qui le plan de classe ne suffit pas, et leur nouvelle place devient définitive ;
- reprendre immédiatement, mais gentiment, tout élève qui dirait 3 mots tout bas, avant d'être débordé parce qu'il y en a trop ;
- dans certaines classes, arrêter de parler et attendre le silence. ATTENTION, contreproductif avec certains publics type STMG avec lesquels ça empire la situation ;
- pour une classe difficile dès la première seconde de la 1re heure de cours (ça arrive), prendre tout le temps qu'il faut pour établir d'abord la discipline avant de vouloir faire le cours. Et garder ça en tête toute l'année : tant pis si on n'avance pas, si on ne fait pas ce qu'on avait prévu aujourd'hui, ne pas avancer maintenant, c'est gagner du temps pour la suite. Ne plus vouloir à tout prix boucler mes programmes ou faire tout ce que j'avais prévu m'a sauvé la vie. Moins préparer mes cours pour ne pas me crisper quand ça ne passe pas aussi.
- si je vois que ça commence à s'agiter, je peux me mettre à dicter n'importe quoi de façon improvisée pourvu qu'ils grattent et se la bouclent... dans les classes qui ont l'intention de prendre le cours en notes...
- même stratégie pour les exercices notés improvisés : ça ne fonctionne que dans les classes où les élèves se préoccupent de leurs notes et il faut bien évaluer sa propre charge de correction avant (ou ne pas tout corriger, ou seulement certains, bref, cogiter). Faire aussi attention à ne pas se mettre la classe à dos, parce que l'hostilité est bien pire que l'indiscipline ;
- Simplement reprendre l'élève sans le sanctionner s'il obtempère ;
- il m'arrive de laisser passer des choses, faire semblant de ne pas voir, utiliser l'humour, etc. Ça vaut par exemple pour les élève qui dorment : dans certains cas je sens que ça restera isolé et ne nuira pas par ailleurs à mon autorité, dans d'autres cas je vois que le reste de ma classe attend ma réaction pour faire de même ou remettre en cause mon autorité, je m'adapte au cas par cas. Ça ne me satisfait pas, mais je n'ai pas trouvé d'autre solution pour faire cours dans des conditions sereines.
Bref, beaucoup d'expérience, d'adaptation, d'observation, de connaissance de son public (et de sa vie scolaire) quand on est depuis longtemps dans un établissement, de compromis aussi (j'ai fait mon deuil d'un certain nombre d'exigences) : toutes choses qui sont difficilement adaptables à un débutant / nouveau dans un établissement, même si on peut faire son marché dans ce que font les uns et les autres.
Il y a aussi beaucoup de choses insensibles : le ton, la posture, l'assurance, la relation aux élèves, etc., qui s'acquièrent avec l'expérience sans même forcément qu'on s'en aperçoive. Je sais qu'en début de carrière, en voulant suivre les conseils de ceux qui disaient d'être ferme, de ne rien laisser passer, etc., j'étais trop rigide et ça pouvait faire des étincelles avec certaines classes, dont je perdais totalement le contrôle. Mais être souple et ferme à la fois, exigeant mais bienveillant, ce n'est pas quelque chose qu'on peut facilement décréter. Et entre autres, le fait d'avoir eu une petite fille handicapée au comportement très opposant m'a permis de trouver ce qui me convenait à moi, parce que quand c'est son propre enfant, c'est 24h/24 et c'est juste une question de survie de trouver des solutions.
Or depuis que je considère mes élèves comme des enfants, que je vois mes grands ados de 18 ans comme des gamins de 2 ans en pleine crise de terrible two, et donc que j'arrive à prendre du recul, ça se passe nettement mieux et j'ai donc moins d'occasions de punir. Je me souviens que pendant mon année de stage, alors que je demandais à ma tutrice ce qu'elle faisait quand un élève lui répondait de "cette" manière, elle m'avait répondu : "Je ne sais pas ce que je ferais si la situation se présentait. Le problème, ce n'est pas de savoir comment réagir s'ils te parlent comme ça, le problème, c'est qu'ils se permettent de te parler comme ça". Je crois qu'il y a de ça, en partie (il reste des élèves et des classes très difficiles avec tout le monde) : avec l'expérience, les choses deviennent "naturellement" plus faciles, ce qui ne t'aide pas pour le présent mais te donne de l'espoir pour la suite. Cette année, j'ai une classe que, de mon point de vue, je trouve vraiment adorable. J'ai l'impression de ne pas avoir eu du tout à faire de discipline avec eux, je n'ai jamais puni, jamais menacé, tout au plus repris et déplacé quelques élèves, et je fais cours dans un silence religieux du début à la fin de l'heure alors que je sais bien qu'ils ne sont pas toujours passionnés. Ils sont polis, respectueux, notent scrupuleusement le cours, obéissent, j'en ai même qui sortent du cours en me disant "merci madame". Bref, la classe de rêve comme on en a rarement. Autant dire que ça ne se passe pas comme ça avec toutes mes classes. Eh bien 2 de mes jeunes collègues, qui ont l'air de bien s'en sortir avec d'autres classes plus difficiles, sont complètement débordées par cette classe, et j'ai vu de mes yeux vu à quel point les élèves étaient non seulement indisciplinés mais odieux. Nous avons essayé de désamorcer le truc avec leurs PP (et d'ailleurs piteusement échoué), et ce qu'il en est ressorti, de la part des élèves, c'est... qu'elles étaient jeunes et pas expérimentés comme les autres profs et ne s'y prenaient donc pas de la même manière. Ils en veulent en particulier à l'une des deux parce qu'elle est trop rigide et punit trop... comme moi à mes débuts. Pour en revenir à ce qui était dit plus haut concernant les élèves frappés chez eux : la menace d'une sanction distante ne leur permet pas d'entendre raison, ils savaient qu'en plus des punitions, ces deux collègues allaient les assassiner sur leurs dossiers Parcoursup, auxquels ils étaient très attachés, ils savaient qu'aucun des autres collègues ne les soutiendrait (nous leur avons montré que nous savions ce qui se passait dans ces cours et que nous ferions front) et pourtant, ils n'ont pas été capables de se raisonner. Ils ont pleuré (au sens propre) quand ils ont vu leurs appréciations, alors qu'ils savaient et qu'ils n'ont rien fait pour éviter ça !
En particulier quand les possibilités de punir sont limitées, je crois qu'il faut faire avec sa propre personnalité et essayer de trouver la difficile alchimie entre une classe, soi-même en tant que prof et le contexte extérieur (vie scolaire, direction, mais aussi parents). Pour ma part, comme pour Mara-Jade, ce sont plutôt les techniques de contournement que les sanctions qui fonctionnent, surtout quand les possibilités de sanctionner sont très limités, mais pour d'autres, c'est la fermeté qui fonctionne mieux.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- PhyliaNiveau 9
lene75 a écrit:
Rien de tout ça parce que :
- il n'y a pas de carnets (je suis en lycée) et beaucoup de parents n'accèdent pas à Pronote / ont perdu leurs codes / ne savent pas s'en servir ;
Je suis toujours atterrée de lire qu'en lycée, le comportement des élèves est devenu similaire (admirez l'oxymore, pour ne pas en pleurer !) à celui des collégiens, voire pire... Dire qu'il y a quelques années, je pensais muter au lycée dans l'espoir de ne plus avoir à gérer la discipline : j'avais des illusions, mais c'était avant de découvrir Néo ! En vous lisant, j'ai fini par comprendre que je retrouverais juste le même public, plus grand en taille, plus revêche (pour ne pas dire autre chose) et à la scolarité encore moins suivie par les responsables légaux. J'ai donc choisi - et je ne le regrette pas un seul jour ! - de garder mes points pour une destination ensoleillée, un de ces jours !
Sinon, pour ma part, j'évite également de punir / coller, car ça ne me fait que du travail en plus et que c'est à double tranchant, si l'élève ne se montre pas compliant (ce qui a de fortes probabilités d'être le cas, sinon, on n'en arriverait pas à cette éventualité). En revanche, je note tout ce qui se passe en temps et en heure sur Pronote (de la tenue vestimentaire contraire au RI, à l'oubli de matériel, en passant par la position avachie sur la table, etc), et ce devant l'élève et à voix haute devant la classe, afin de garder une trace des faits et que ni l'élève, ni la classe (témoin), ni les parents, qu'ils le consultent ou pas, ne puissent pas dire qu'ils ne savaient pas et contester l'attitude ou les propos de leur progéniture.
Et peu m'importe si je dois interrompre ma séance pour prendre le temps d'écrire ma phrase : la classe attend ou fait l'activité donnée, et n'a pas intérêt à me déranger (un copier-coller est si vite fait !). Avec le temps, j'ai pris de la distance avec la pression du programme à finir : si les élèves apprenaient chaque année, comme il se doit, les cours qu'on leur dispense, on aurait largement le temps de boucler le dit programme. Marre de pallier les carences éducatives et le manque de personnel (concernant les heures de retenue) : je fais mon travail, à savoir transmettre des connaissances, et c'est tout. Si j'en suis empêchée, c'est pas moi qui en serai pénalisée.
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum