Une nouvelle réforme du collège ? Proposition de députés LREM

Visiblement, on peut toujours continuer à creuser…

Le Monde a écrit: Il est donc temps de procéder à une réforme structurelle majeure, en repensant le collège en profondeur. Notre proposition consiste à prolonger au collège le fonctionnement de l’école primaire, à mettre en place une transition graduée vers le lycée, à créer un corps unique d’enseignants de l’« école du socle », à refonder la formation, le concours de recrutement, les missions des enseignants, qui seront alors habilités à enseigner du CP à la 3e.
Formation généraliste de haut niveau, temps de présence accrue dans les établissements, nouvelles missions éducatives, tel sera le profil de ces nouveaux enseignants dont la rémunération devra aussi être fortement revalorisée.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/21/anne-christine-lang-la-reforme-du-college-est-un-enjeu-de-societe-majeur_6114567_3232.html

Avec A. C. Lang, Mme Prof décrocheur, on n'est jamais déçu, on en a toujours pour son argent. Je ne suis pas sûr que sa voix porte.

C'est toujours marrant, ces propositions. Ils vont les trouver où, les candidats qui auraient une « formation généraliste de haut niveau » et qui seraient prêts à venir faire de la garderie et de l'administratif avec cette formation (parce que le temps de présence accru dans les établissements, c'est ce que ça veut dire) ? Il faut forcément renoncer à l'un des deux aspects du projet, et mon petit doigt me dit que la tendance est de renoncer au premier.

Ruthven a écrit:Avec A. C. Lang, Mme Prof décrocheur, on n'est jamais déçu, on en a toujours pour son argent. Je ne suis pas sûr que sa voix porte.

Dire que c’est une ancienne collègue…

Jenny a écrit:Visiblement, on peut toujours continuer à creuser…

Le Monde a écrit: Il est donc temps de procéder à une réforme structurelle majeure, en repensant le collège en profondeur. Notre proposition consiste à prolonger au collège le fonctionnement de l’école primaire, à mettre en place une transition graduée vers le lycée, à créer un corps unique d’enseignants de l’« école du socle », à refonder la formation, le concours de recrutement, les missions des enseignants, qui seront alors habilités à enseigner du CP à la 3e.
Formation généraliste de haut niveau, temps de présence accrue dans les établissements, nouvelles missions éducatives, tel sera le profil de ces nouveaux enseignants dont la rémunération devra aussi être fortement revalorisée.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/21/anne-christine-lang-la-reforme-du-college-est-un-enjeu-de-societe-majeur_6114567_3232.html

Pourrait-on avoir l'article ? Il est réservé aux abonnés. Encore des agressions en perspective contre le système éducatif. Ils ne nous lâcheront jamais.

L’article étant payant, je ne peux pas le poster en entier.

Il y a aussi un projet d’internat pour les familles monoparentales, une généralisation d’affelnet. La mise en place commencerait par les REP.

Effectivement, j'attend de voir les gens capables de maîtriser parfaitement et de faire apprendre ne serait-ce que les programmes de français, de mathématiques et d'histoire réunis! (imaginez avec toute les matières...)
Et tout ça pour 1600€ net.

C'est une nouvelle insulte à nos compétences, comme si enseigner au collège n'était pas si compliqué que ça...

Je suis de l'avis de PHLA. On imagine mal une remise en question intégrale sur tout ce qui a mené à la ruine de notre système. Il faut donc s'attendre à encore plus de misères.
Et puis ne pas toucher à l'école primaire alors qu'on n'y fait toujours pas ce qu'il faut y faire, c'est totalement suicidaire et cela revient à cautionner le fait qu'on a toute la vie pour apprendre à lire...

Bonne intervention de Natacha Polony ce matin sur France Inter notamment contre le projet de suppression des concours et recrutement local qui mettrait en place "la loi de la jungle". Ajoutez la révolte des maths et svt sur la réforme du lycée, je ne suis pas sûre que la réforme du collège soit pour tout de suite (enfin, j'espère).

J'ai lu dans la presse régionale ( L'Alsace) la semaine dernière ( et on trouve aussi l'info sur Internet, vous tapez Macron et suppression du Capes) que Macron entendait être "disruptif" pour son entrée en campagne. Il proposerait la suppression du Capes et la fin de l'emploi à vie dans l’Éducation Nationale ( avant sans doute la disparition totale du statut de fonctionnaire!). Ceux qui accepteront auront quelques cacahuètes et les autres qui voudront conserver leur statut se verront sans doute "gelé" en terme de rémunération pour toujours, vive la start up nation!!

Ils veulent aussi rétablir les disciplines "manuelles" pour que les élèves qui le souhaitent puissent ensuite s'y orienter par choix. Lol. Quand on mettra une formation professionnelle manuelle de qualité partout peut-être que l'orientation vers les métiers manuels pourra être un "choix". Et avant il y avait des cours "manuels", qui ont tous été supprimés dans les années 90.

C'est surtout une tentative pour grappiller un poste dans le gouvernement en cas de réelection ... Un long cri dans le désert pour exister même si elle reprend des thèmes anciens (école du socle ...).

Ruthven a écrit:C'est surtout une tentative pour grappiller un poste dans le gouvernement en cas de réelection ... Un long cri dans le désert pour exister même si elle reprend des thèmes anciens (école du socle ...).

C'est qui elle ?

Ah, c'est très prometteur tout ça.

Après avoir foutu en l'air le lycée, il est temps pour ces braves lrem de détruire ce qui tient encore au collège.

Car évidemment, les élèves qui arrivent en 6e avec un niveau "petit CE2" selon les mots de leurs professeurs d'école, c'est parce que le collège ne ressemble pas assez à l'école élémentaire.

Et non pas parce qu'on ne donne pas à l'école élémentaire les moyens de remplir sa mission.

Et les élèves de collège qui passent d'un niveau au suivant jusqu'en 3e avec 6 de moyenne, sans savoir écrire une phrase commençant par une majuscule, s'achevant par un point et comportant un verbe conjugué, c'est évidemment parce que les professeurs du second degré ne sont pas assez présents pour faire de la garderie au collège, et non pas parce qu'il est impossible avec des classes de 28 de faire quoi que ce soit pour ces élèves arrivés au collège sans avoir le niveau minimum pour suivre le rythme des apprentissages du collège, càd des apprentissages d'un niveau compatible avec ce qui est théoriquement attendu à l'entrée au lycée à l'issue de 4 années en collège.

Clecle78 a écrit:

Ruthven a écrit:C'est surtout une tentative pour grappiller un poste dans le gouvernement en cas de réelection ... Un long cri dans le désert pour exister même si elle reprend des thèmes anciens (école du socle ...).

C'est qui elle ?

Députée LREM de Paris, spécialiste des questions éducatives.

Jenny a écrit:

Clecle78 a écrit:

Ruthven a écrit:C'est surtout une tentative pour grappiller un poste dans le gouvernement en cas de réelection ... Un long cri dans le désert pour exister même si elle reprend des thèmes anciens (école du socle ...).

C'est qui elle ?

Députée LREM de Paris, spécialiste des questions éducatives.

Mais donnez son nom ! Je ne vois pas à quel poste Ruthven se réfère

lene75 a écrit:C'est toujours marrant, ces propositions. Ils vont les trouver où, les candidats qui auraient une « formation généraliste de haut niveau » et qui seraient prêts à venir faire de la garderie et de l'administratif avec cette formation (parce que le temps de présence accru dans les établissements, c'est ce que ça veut dire) ? Il faut forcément renoncer à l'un des deux aspects du projet, et mon petit doigt me dit que la tendance est de renoncer au premier.

Ben primariser le collège ça peut être carrément juteux : des profs de collège à 26h, comme les PE. Plus de vies scols, plus de CPEs. Ils feront tout : la grille à 8h, la surveillance des couloirs, des récrés, de la demi-pension en plus de leurs cours, et des tâches administratives bien sûr. Le meilleur cireur de pompes, clown à projet de la bande, sera investi chef.

Que de belles économies que voilà

Non mais rien qu'en lisant l'expression école du socle, je suis allé vomir...

Ça vient d'où le mantra qui veut que les enseignants devraient rester plus longtemps en établissement ? A l'heure où le télétravail se normalise c'est riche.

Clecle78 a écrit:

Jenny a écrit:

Clecle78 a écrit:

Ruthven a écrit:C'est surtout une tentative pour grappiller un poste dans le gouvernement en cas de réelection ... Un long cri dans le désert pour exister même si elle reprend des thèmes anciens (école du socle ...).

C'est qui elle ?

Députée LREM de Paris, spécialiste des questions éducatives.

Mais donnez son nom ! Je ne vois pas à quel poste Ruthven se réfère

Marie-Christine Lang, c'est écrit dans l'article.

Waouw j'ai lu la tribune complète et c'est encore pire que ce que je pensais.

Selon la formule twitter : "rien ne va". Mention spéciale à "créons des internats pour les enfants de familles monoparentales, car il faut retirer aux mères la garde de leur enfant durant la semaine". (Je n'invente même pas)

Et puis "réhabilitons le travail manuel" juste après avoir évoqué la mise en place de l'école du socle en priorité pour l'éducation prioritaire...

Ben oui, c'est connu que les enfants de prolos sont seulement aptes au travail manuel. Bien sûr.  

Et alors que les dhg de ce gouvernement ne permettent pas les dédoublements indispensables aux groupes de TP, qu'il s'est montré particulièrement incapable d'assurer les remplacements longs en technologie. Etc etc.

Et que des lycées pros ferment ou dont menaces actuellement ! Je ris jaune de voir la volonté d'un enseignement manuel d'excellence quand des lycées pros sont menacés et que l'orientation générale reste une norme tenace, au point que les familles préfèrent y envoyer des ados qui n'y tiendront pas un trimestre. Et si on veut un enseignement pro d'excellence, alors un lycée général et technologique d'excellence sont de rigueur également.

J'en ai assez que les candidats blablatent sur l'éducation sans savoir ce dont ils parlent (parce qu'honnêtement, je n'ai jamais vu un politique dans ma rep rurale à CSP défavorisées majoritaire) et qu'on nous sereine encore une réforme alors qu'en évaluation de l'établissement, on nous a dit que les évaluateurs n'étaient pas là pour nous donner des moyens, qui sont le nerf de la guerre chez nous. J'en ai marre des quadratures du cercle pour s'adapter à des réformes ineptes.

Le grand retour des instituteurs et institutrices formés exclusivement par les Écoles Normales Primaires, ceux-là mêmes qui sont devenus par promotion PEGC bivalents (auxquels s'ajoutaient les "petites matières", couture, dessin, musique). J'ai maintes fois dit tout le mal que je pensais de ces enseignants, formatés par les "séminaires laïcs", sans formation universitaire, sans vue d'ensemble des matières qu'ils assuraient et trop souvent sans culture que j'ai subis. C'était l'instruction au rabais pour les pauvres, la classe moyenne et les ruraux, ce sera le lot de tous à l'exception des happy few.

Jenny a écrit:

Clecle78 a écrit:

Jenny a écrit:

Clecle78 a écrit:
C'est qui elle ?

Députée LREM de Paris, spécialiste des questions éducatives.

Mais donnez son nom ! Je ne vois pas à quel poste Ruthven se réfère

Marie-Christine Lang, c'est écrit dans l'article.

Merci !

Tiens, le projet de 2014 ressort. Cela sent la naphtaline ce truc.

Absolument aucune surprise dans les propos de la députée. Depuis presque 40 ans on parle de faire un corps unique d'enseignant de la maternelle à l'université. JC.Milner en parlait me semble-t-il déjà dans son livre De l'Ecole paru en 1984. C'est juste que la menace était jusqu'à présent assez lointaine car les ministres se succédaient à vitesse grand V. Mais là pour la première fois, je considère la menace sérieuse. Ce qui est sûr , c'est qu'une réélection de Macron (avec un majorité gouvernementale) verra la fin du statut et la création de ces nouveaux postes. Car oui on peut toujours creuser effectivement. Puis dans un second temps fusionner tous le corps des enseignants primaire-collège et lycée et avec des possibilités de mutation accrues. J'imagine bien mettre des TZR en CM2 par exemple, dans un premier temps...Le but étant de faire une heure/par-ci par là. Ou au contraire faciliter encore plus l'accès des PE au collège en palliant notamment la faiblesse de recrutement dans certaines disciplines (je pense aux maths). En tout cas ça confirmerait bien le nouveau type de plan social "réformes" , celui consistant à organiser le cursus en fonction des ressources humaines en place: il n'y a pas assez de prof de maths , enlevons des maths , par ex..... (enseignement scientifique de la réforme du lycée 2019)

La crise du recrutement va se poursuivre encore de nombreuses années et il n'y a pas d'autres choix pour les politiciens d'en haut qui refusent de rendre attractif ce métier d'organiser une restructuration collège primaire afin de fluidifier les transferts primaire-collège/collège-primaire (avant d'y inclure le lycée). Les parents d'élèves sont des électeurs, il faut donc agir.

Quand aux lycée pro, ils sont pour moi condamnés à moyen terme, il n'y aura plus de LP pro d'excellence (sauf venue au pouvoir d'un vrai gouvernement de gauche) : on laissera aux entreprises d'assurer 100% de l'apprentissage, c'est ce qui se fait parfois (ex: lycée Airbus à Toulouse).

Le problème est qu'une telle redéfinition du métier le rendrait encore moins attractif.... bref c'est tout un système qui pourrait s'écrouler (et qui commence déjà). On est entré dans une phase de France-Télécomisation du métier, mais à l'époque de France Télécom il y avait beaucoup d'employés : là on est déjà dans une un phénomène de sous effectifs enseignants. Bref, on pourrait recruter et rendre la métier attractif (solution n°1), mais on va rendre les conditions encore plus difficile avec ceux qui reste puis on tentera de boucher les trous avec Le Bon coin ou en faisant appel aux mères de famille au foyer comme on l'a vu récemment (solution n°2). Ce sera comme à la Poste.