Vers des mathématiques dans le tronc commun au lycée ?

Surement, il a l'air d'avoir envie d'avaler des couleuvres.

[quote="Prezbo"][quote="mamieprof"][quote="nonoreno"]

Mais il compte faire comment, vu que l'objectif de la suppression des maths du tronc commun au lycée était de pallier le manque de professeurs ? Il va les trouver où, les profs de maths ?

https://www.francetvinfo.fr/bac/lycee-jean-michel-blanquer-suggere-d-ajouter-des-mathematiques-au-tronc-commun-en-premiere-et-terminale_4946637.html

J'ai une solution qui arrangera tous le monde. Plus de maths dans l'enseignement scientifique, mais assurés par les profs de SVT. Au point où on en est, hein...

ça se fait déjà, les bidouillages... un ami, prof de SPC dans le privé, se retrouve à faire TOUT l'enseignement scientifique, avec une collègue de la même discipline. Les maths, encore, il veut bien, à la limite, il sait faire, mais la SVT ... C'est ça ou être en temps incomplet pour eux. Dans le lycée de ma fille, le prof de SVT épouvantable (c'est pas moi qui le dis, mais ses collègues, le chef, ses élèves, et même son inspecteur ) fait les seconde et tout l'enseignement scientifique, avec quelques moments de concertation avec les collègues de maths et SPC. Et l'autre collègue de SVT fait les spé et a un EDT de 23h.

mamieprof a écrit:

nonoreno a écrit:
L'enseignement scientifique disparait au profit d'un enseignement essentiellement lié aux maths.

Ca va pas arranger les affaires de nos collègues de SVT qui sauvent leur poste grâce à une heure pleine sur les 2 d ENS même si c'est du saupoudrage hélas pour eux.

On commence à avoir l'habitude d'être la variable d'ajustement...et de se retrouver avec 7, 8 voire 10 classes que l'on ne voit qu'une heure par semaine au mieux.
Dans mon lycée, 10 premières et 10 terminales à 1h chacune, l'autre étant effectuée par un collègue de PC...un poste qui saute. Ou un complément de service probable.

La cerise sur le gâteau, c'est qu'un collègue en complément de service se retrouve souvent à récupérer ce que les autres ne veulent pas. Donc de l'ES. Or, d'un lycée à l'autre, le tronçonnage de l'ES entre maths, PC et SVT n'est pas le même. Impossible, du coup, d'utiliser les cours préparés pour un établissement dans un autre établissement.

C'est le cas cette année d'une collègue TZR en poste partagé : chez nous, 1h d'ES de première, l'autre heure par un collègue de PC, lequel fait la partie maths mais se défausse logiquement d'une partie de la physique sur le collègue de SVT; dans l'autre établissement, 1,125 h d'ES de première, mais en moyenne, avec dédoublement deux semaines sur quatre selon un planning de dingue où interviennent également les maths et la PC, il faut donc faire des TP, mais pas la partie physique que le collègue de physique peut faire puisqu'il y a un collègue de maths dans la boucle. C'est donc un enseignement différent à préparer. Pour 3,375 h sur le VS. Et bien sûr, même chose pour l'ES de terminale...mais dans l'autre sens ! Notre lycée dédouble un peu, l'autre pas.

Changer le programme d'ES en y mettant un peu plus de maths et donc moins de sciences, tout en chargeant les profs de sciences de les enseigner...
Un coup de baguette magique.

Ce n'est que de l'enfumage médiatique qui réponds aux critiques généralisées à la veille des élections...

Ce matin 90 % des lecteurs du figaro se dusent favorable au retour des maths... hier V. Pécresse annonce dans son programme pour l'éducation que ce retour est actée en ce qui la concerne si elle est élue...

Blanquer ne pouvait pas rester muet...

Et je vous fiche mon billet que si Pécresse passe, son ministre reprendra l'idée de Blanquer, un ES un peu aménagé avec 2h.

Alors les idées de Pécresse c'est autonomie totale des établissements y compris sur le recrutement des profs et des élèves, et les LP aux régions.
Qu'est-ce qu'on va rire.

VinZT a écrit:Alors les idées de Pécresse c'est autonomie totale des établissements y compris sur le recrutement des profs et des élèves, et les LP aux régions.
Qu'est-ce qu'on va rire.

N'est ce pas...

C'est désigné sous le pudique nom de « libérer les énergies ».
Tarte à la crème ultra-libérale pour signifier qu'on va tout casser pour refiler le tout au privé (le vrai, celui qui fait des sous).

Proton a écrit:Et je vous fiche mon billet que si Pécresse passe, son ministre reprendra l'idée de Blanquer, un ES un peu aménagé avec 2h.

Les présidents et ministres passent (et n'y comprennent rien voire glandouillent à fond) mais les fonctionnaires du ministère restent donc rien ne change dans la politique menée.

Une nouvelle analyse de l'association femmes et mathématiques
https://femmes-et-maths.fr/2022/02/07/reforme-du-lycee-et-impact-sur-les-mathematiques-part-des-filles-et-nombre-dheures/

Rappelons que le programme de l'enseignement scientifique est purement indicatif, puisqu'il n'est sanctionné par aucune épreuve écrite. Un professeur de SVT en charge de l'enseignement scientifique peut donc tout à fait décider qu'il traitera les parties mathématiques ou physique au programme à minima et se concentrer sur les thèmes de SVT.

Le problème, c'est que  là où certains comprennent "le retour des maths dans le tronc commun du lycée" comme le montrent les titres de la presse :
france info :https://www.francetvinfo.fr/societe/education/reforme-du-bac/reforme-du-lycee-les-mathematiques-de-retour-dans-le-tronc-commun-en-premiere-et-en-terminale_4948314.html, 20 minutes : https://www.20minutes.fr/societe/3230991-20220207-lycee-jean-michel-blanquer-veut-remettre-mathematiques-enseignement-commun, et beaucoup d'autres, Blanquer parle d'augmenter la part des maths...dans l'enseignement scientifique... sans changer d'argument par rapport à la propagande officielle qui dit qu'il y a déjà des mathématiques dans le tronc commun via cet enseignement,  voir : https://www.education.gouv.fr/l-enseignement-des-mathematiques-dans-la-reforme-du-lycee-en-classe-de-premiere-et-terminale-de-la-4898 au moment de la présentation de la réforme :
"Dans le système actuel (comprendre le système pré-réforme), les mathématiques ne sont pas obligatoires dans la filière L. La très grande partie des élèves de cette filière ne prennent pas l'option mathématiques. Sur les 57 110 élèves en terminale L, seulement 5 201, suivent la spécialité mathématiques, c'est-à-dire 9,1 %. 90 % des élèves de la filière L, n'ont actuellement aucun enseignement de mathématique dans leur cursus. Désormais, tous les élèves de première auront obligatoirement un enseignement scientifique dans leur tronc commun de matières.
Grâce à l'enseignement scientifique, les mathématiques entrent dans le tronc commun en première (et en terminale) et la place des sciences est renforcée."
Le fameux "en même temps", la tartufferie...au final, on ne parle pas de la même chose dans un flou mensonger entretenu à dessein

J'arrive un peu tard mais Le Téléphone sonne maintenant sur France inter est consacré à ce retour éventuel en tronc commun.

J’ai retenu de ce Téléphone Sonne qu’il fallait: pas de tronc commun, mais des maths pour tous en première, plus de concret et du ludique, et pas de retour des heures car d’autres pays s’en sortent bien sans. Et c’est la faute des profs des écoles qui sont ‘littéraires’. On a même eu le moment psychanalytique avec les nombres négatifs qui renvoient à la mort (de l’ascenseur aux enfers il n’y a qu’un pas). Pas convaincue par cette émission très orientée.

dandelion a écrit:J’ai retenu de ce Téléphone Sonne qu’il fallait: pas de tronc commun, mais des maths pour tous en première, plus de concret et du ludique, et pas de retour des heures car d’autres pays s’en sortent bien sans. Et c’est la faute des profs des écoles qui sont ‘littéraires’. On a même eu le moment psychanalytique avec les nombres négatifs qui renvoient à la mort (de l’ascenseur aux enfers il n’y a qu’un pas). Pas convaincue par cette émission très orientée.

J'ai écouté le début. J'ai coupé quand la journaliste a demandé pourquoi un cours de mathématiques ce n'est pas agréable/intéressant, alors que faire un commentaire de texte ça l'est.

Question idiote ...

belote a écrit:J'arrive un peu tard mais Le Téléphone sonne maintenant sur France inter est consacré à ce retour éventuel en tronc commun.

Je viens d’écouter. Cette émission m’a rendu profondément triste. Deux mathématiciens engagés, sincères, voulant du bien…. et qui disent des atrocités. L’un a dit qu’on n’a pas besoin de spé maths pour aller en biologie… Depuis quand la biologie est devenue une matière littéraire? Ce n’est pas avec la biologie sans maths qu’on crée le vaccin contre COVID.

Eliette a écrit:

dandelion a écrit:J’ai retenu de ce Téléphone Sonne qu’il fallait: pas de tronc commun, mais des maths pour tous en première, plus de concret et du ludique, et pas de retour des heures car d’autres pays s’en sortent bien sans. Et c’est la faute des profs des écoles qui sont ‘littéraires’. On a même eu le moment psychanalytique avec les nombres négatifs qui renvoient à la mort (de l’ascenseur aux enfers il n’y a qu’un pas). Pas convaincue par cette émission très orientée.

J'ai écouté le début. J'ai coupé quand la journaliste a demandé pourquoi un cours de mathématiques ce n'est pas agréable/intéressant, alors que faire un commentaire de texte ça l'est.

J’ai bien aimé cette question et je la trouve légitime. Est-ce que le cours de maths au collège est agréable et intéressant? Si ce n’est pas le cas - pourquoi?

On peut poser cette questions aux amoureux de maths: pourquoi on est tombé amoureux? Par quoi on a été attiré?

1) Pour ma part, c’est la géométrie euclidienne qu’on a commencé à étudier en 4e. Tu pares des axiomes et tu prouves tout seul les théorèmes en utilisant que des axiomes ou théorèmes prouvés. Tu es le maitre de l’univers!
2) Maths appliquées que j’ai eu en fac d’économie: proba, stats, économétrie, optimisation. C’étaient des matières poussées quoique presque sans démonstrations.
3) Les cours de maths Licence à distance à Paris 6.

Le 1) en France commence qu’en post bac… à condition d’aller en prépa science ou fac de science. Les 2) et 3) n’auraient pas pu être possible sans 1)…

pareil, j'ai été déçue par cette émission avec en-tête le "puisque ce qu'on fait ne marche pas, alors on va intensifier dans cette direction ".  Cette manie de vouloir rendre les choses utiles. J'attends la même émission sur la poésie. Pourquoi nier la part intrinsèque de la beauté des maths ? j'ai aimé leur côté prévisible si on connait les règles. La joie qu'on éprouve à surmonter un problème quand enfin on à x= bidule. Pourquoi ces émotions ne sont elles pas plus partagées, c'est un mystère.

Cette mode du concret... la plupart du temps les problèmes proposés au mieux sont inintéressants pour les élèves (bien loin des problèmes de bricolage, de salaires et autres que nous avons, nous adultes), au pire les noient vu leurs difficultés en lecture et en compréhension. De plus les 4/5 sont totalement artificiels et n'ont absolument rien à voir avec les problèmes de la vraie vie.
Ce qui les intéresse plus (en tout cas au collège), ce sont les énigmes, les défis, les jeux, et pour le concret, les problèmes de société, les erreurs des journalistes (à partir de la 4ème environ), ou les défis du style : "combien de legos dans cette pyramide" (si tant est qu'on puisse appeler cela un problème concret)

le concret dun adulte na rien à  voir avec le concert dun enfant. Les problèmes de train et de baignoire, il ny a rien de plus concret...

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/02/09022022Article637799857772057610.aspx

Et c'st là que JM Blanquer annonce qu'il a proposé aux sociétés savantes de mathématiques "d'avancer sur ce sujet". Interrogé par le Café pédagogique, Sébastien Planchenault, président de l'Apmep (association des professeurs de maths) assure qu'il n'a pas été contacté par le ministère et assure ne pas connaitre de sociétés savantes de mathématiques qui aient été approchées en ce sens.

Justement c’est ce qui m’a irritée, ( outre le présupposé hors sol que le cours de français serait naturellement fun pour les élèves) : poser en préalable que quand une matière est mal réussie ou peu aimée c’est qu’elle est déconnectée de la réalité et pas ludique. Ce qui est parfaitement connecté au quotidien ( savoir faire ses lacets, cuire des nouilles, prendre le bus) on n’a pas besoin ( normalement) de l’école pour ça. L’école nous apprend à aller au delà de notre petite vie triviale.
Ensuite visiblement cette journaliste n’a jamais eu le plaisir d’écrire CQFD ou d’avoir un script qui se compile sans erreurs ^^. Le vrai plaisir en maths c’est d’y arriver, de comprendre, de sentir son cerveau puissant comme de sentir ses muscles au sport. Et pour ça, aucun besoin de récréatif mais de la sueur. J’ai vu des étoiles dans les yeux de BTS qui avaient réussi à établir une transmittance complexe !

Bouboule a écrit:

Proton a écrit:Et je vous fiche mon billet que si Pécresse passe, son ministre reprendra l'idée de Blanquer, un ES un peu aménagé avec 2h.

Les présidents et ministres passent (et n'y comprennent rien voire glandouillent à fond) mais les fonctionnaires du ministère restent donc rien ne change dans la politique menée.

Rien ne change dans la politique menée parce qu'on reconduit le même camp idéologique à chaque élection. Des ultralibéraux qui ne pensent qu'à réduire "la dépense publique" et qui défont l'Etat. Il est possible de faire autrement mais il faut accepter l'idée de rupture avec les 20 dernières années.

chmarmottine a écrit:http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/02/09022022Article637799857772057610.aspx

Et c'st là que JM Blanquer annonce qu'il a proposé aux sociétés savantes de mathématiques "d'avancer sur ce sujet". Interrogé par le Café pédagogique, Sébastien Planchenault, président de l'Apmep (association des professeurs de maths) assure qu'il n'a pas été contacté par le ministère et assure ne pas connaitre de sociétés savantes de mathématiques qui aient été approchées en ce sens.

Son aplomb est vraiment hallucinant. Un cas d’école pour la psychiatrie.