Burn-out ?

Bonjour à tous,
J'aimerais bien votre avis sur ma situation.
J'ai 45 ans et suis en poste dans le même établissement depuis plus de vingt ans. C'est un lycée qualifié comme difficile, mais je m'y suis toujours sentie bien. Pas de problèmes avec les élèves, pas de problèmes avec les collègues, pas de problèmes avec ma hiérarchie. Je fais partie des murs et suis reconnue dans ce que je fais.
Mais depuis quelques années je commence à perdre le sens de ce que je fais - l'enseignement n'a jamais été une vocation, mais j'y trouvais mon compte jusque là. Et cette année, je ne sais pas pourquoi, je n'y arrive plus.
J'ai des insomnies et suis épuisée en permanence; j'aimais faire du sport, et mes quelques heures de cours me vident à tel point que je ne peux plus rien faire d'autre que rentrer chez moi et m'effondrer sur le canapé. J'aimais lire, et je n'arrive plus à me concentrer.
Je n'arrive plus à travailler: préparer des cours me demande un réel effort, alors qu'avant j'aimais ça, et je ne fais plus que le minimum, au dernier moment, pour assurer le spectacle. Je ne parviens plus à m'intéresser à ce que j'enseigne - dommage dans un métier où nos inspecteurs nous expliquent que pour être passionnant, il faut être passionné.
J'ai beaucoup de mal à supporter mes élèves, à les regarder avec bienveillance, à être patiente et compréhensive. Avant, tout glissait. Maintenant, j'ai perdu le sens de l'humour et dois souvent me retenir pour n'être pas désagréable.
J'ai envie de pleurer tout le temps.
Ce matin je n'ai pas réussi à aller travailler.
Le constat est simple: en ce moment je ne trouve plus de sens dans ce que je fais. Pendant des années j'ai cru que mon travail avait une utilité, et d'un seul coup, je n'y crois plus. À force d'entendre mes élèves me répéter que mes cours ne les intéressent pas et ne servent à rien, j'ai fini par être à court d'arguments et par ne plus y croire moi-même.

J'ai peur que ça ne revienne jamais, en fait. J'ai peur de ne plus retrouver l'énergie suffisante pour aller travailler, et d'être durablement abîmée. Et c'est très difficile d'en parler, par peur d'être cataloguée comme "fragile"; d'autant plus que j'ai résisté vingt ans avec une belle constance et une énergie inentamable. Là, je ne peux plus.

Avez-vous traversé ça? Comment s'en relève-t-on? Parce que pour l'instant, à part pleurer dans mon canapé, je ne suis pas bonne à grand-chose...

Je traverse une période de ce type et je me pose un peu les mêmes questions ...
Courage !

Il faut penser à renverser la table.

Le problème est peut-être que vingt années dans le même établissement peuvent user. Une certaine lassitude ne peut-elle pas s'installer ?

Réfléchissez à demander un autre établissement. L'environnement joue énormément. Dites-vous aussi qu'un objectif atteint s'use et on finit par patiner jusqu'à la perte de sens.

Je suis certain que vous devez user d'une rare carte dont nous pouvons encore jouir : la mobilité !

On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise !

Le problème, ce sont peut-être les discours dans les médias sur les profs tire-au-flanc, les injonctions contradictoires de notre hiérarchie, les conditions dégradées, le manque de reconnaissance réelle de notre travail, le constat de la difficulté à faire progresser les élèves avec les moyens alloués: à la longue, ça use.

Bon courage.

Arrêt le temps de reprendre des forces et mutation si c’est possible. Et puis, réaliser qu’on est usé par un boulot, ça arrive, parfois mieux vaut changer de boulot (45 ans, c’est encore jeune) que devenir un de ces profs aigris, désagréables, qu’on a tous rencontrés un jour en sdp et dont on se dit qu’ils seraient mieux ailleurs que dans une classe. Courage !

EdithW a écrit:Et puis, réaliser qu’on est usé par un boulot, ça arrive, parfois mieux vaut changer de boulot (45 ans, c’est encore jeune) que devenir un de ces profs aigris, désagréables

Je plussoie.

Tout mon soutient

Je ne vais peut être pas être d'un grand soutient mais je peux raconter une petite anecdote qui m'est arrivée il y a environ 15 ans:
j'expliquais une notion pas trop évidente à un élève et je me suis entendu dire la phrase " c'est important". Je me suis rendu compte, que, pour cet élève, cela ne l'était pas du tout et que, même pour sa futur vie, cela ne le serait jamais, cependant cet notion était importante pour moi. Bref tout est relatif, rien de nouveau sous le soleil.
J'ai un peu mis d'eau dans mon vin et ai décidé d'essayer de faire réfléchir mes élèves le plus possible. Au moins, ça leur servira toute leur vie.
L'humour en classe, j'adore , j'aime le pratiquer régulièrement sinon je sais qu' il peut se perdre ou s'effacer si on ne l'entretient pas.

Un des problèmes de notre métier est la répétition, qui est d'une part épuisante et d'autre part nous entraine dans les habitudes ( bonnes ou mauvaises )

Es-tu allée voir un médecin ? Il existe aussi des psychologues spécialistes du travail: si ton médecin en connaît, il peut t'en proposer.

J'ai vécu ça il y a quelques années dans mon établissement que pourtant j'adorais, à deux pas de chez moi. Je réfléchissais à muter au bout de 16 ans mais je reculais l'idée car je n'aurais pas eu mieux forcément dans les alentours et je me résignais déjà à une fin de carrière au même endroit. Mon mari a eu l'opporunité d'une mutation professionnelle qui a changé notre vie. J'ai depuis muté deux fois pour me rapprocher de notre nouvelle maison. C'est pas facile mais ça fait du bien de voir d'autres horizons, de ne plus faire partie des meubles. Découvrir un nouveau type d'élèves, de nouveaux collègues, avec un fonctionnement différent, surtout quand on aborde une fin de carrière et qu'on a un peu de recul c'est revivifiant.

Je ne pense pas que changer d'établissement, du moins dans un premier temps soit la solution, dans la mesure où tu y es bien et reconnue.
Dans ma carrière, j'ai connu des hauts et des bas, mais changer de classe, de niveau, de programme ont parfois suffisamment à me repousser.
Ces dernières années, la fin arrivant, la motivation n'était plus là, d'autant plus que les injonctions de l'extérieur et de l'intérieur ( les pires) étaient de plus en plus nombreuses prenant le pas sur ce que j'aimais : enseigner. Quoique " enseigner" aujourd'hui devenait difficile aussi car les élèves n'arrivent pas au niveau supérieur avec le niveau attendu.
J'ai vu une psychologue qui m'a merveilleusement aidée car elle me donnait des clés. Cela m'a permis de terminer ma carrière que le covid a achevé.

Merci de vos réponses et de votre soutien.
Il se trouve que j'ai une perspective d'évolution: à la rentrée prochaine je suis mutée sur un autre poste qui m'intéresse nettement plus. Ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi cette nouvelle, apprise la semaine dernière et qui représente un vrai appel d'air, ne m'aide pas à supporter le quotidien.
J'ai rendez-vous avec mon médecin tout à l'heure, et j'imagine que j'aurai un arrêt de quelques jours, le temps de dormir et de faire passer les divers maux physiques; je vois assez régulièrement une sophrologue, faute de mieux: ce n'est pas une approche qui me convient, mais le moindre psy ne reçoit pas à moins de trois mois - ce que c'est de vivre dans un désert médical...
J'aime plutôt bien mon métier, mais en ce moment je n'y arrive plus, et j'ai peur que cet écoeurement soit durable et se diffuse à mon prochain poste.

Et j'ai bien essayé de me présenter, mais je ne trouve pas la section adaptée!!

Décris bien la situation à ton médecin, il saura sans doute faire la différence entre burn-out et dépression. La réforme du lycée et la crise sanitaire combinées n'aident pas, tu es à un âge de la vie où on se pose pas mal de questions, où on commence à ressentir la routine, la lassitude, l'impression de tourner en rond. les collègues n'en parlent pas forcément parce que c'est tabou, nous exerçons le "plus beau métier du monde, c'est une "vocation", c'est à dire un appel irrépressible, et n'oublions pas les fameuses vacances.

Quant à moi, je suis lassé de ma matière. Je me sens bien dans mon établissement, avec mes élèves, j'ai l'impression que le courant passe plutôt bien avec eux mais si d'un coup de baguette magique je pouvais être déclaré apte à enseigner le français, les maths ou autre chose, ça me donnerait un coup de fouet parce que je n'ai plus pour l'anglais la passion que j'avais avant.

Je pense, comme d'autres, qu'un changement d'établissement te fera de toute façon du bien: tu sors de ta zone de confort et tu repars à zéro (pas tout à fait quand même) et même si tu n'as pas de problèmes de discipline dans ta classe, être dans un lycée difficile doit forcément finir par peser.

Bon courage en tout cas, et tiens-nous au courant.

Iblis a écrit:Merci de vos réponses et de votre soutien.
Il se trouve que j'ai une perspective d'évolution: à la rentrée prochaine je suis mutée sur un autre poste qui m'intéresse nettement plus. Ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi cette nouvelle, apprise la semaine dernière et qui représente un vrai appel d'air, ne m'aide pas à supporter le quotidien.
J'ai rendez-vous avec mon médecin tout à l'heure, et j'imagine que j'aurai un arrêt de quelques jours, le temps de dormir et de faire passer les divers maux physiques; je vois assez régulièrement une sophrologue, faute de mieux: ce n'est pas une approche qui me convient, mais le moindre psy ne reçoit pas à moins de trois mois - ce que c'est de vivre dans un désert médical...
J'aime plutôt bien mon métier, mais en ce moment je n'y arrive plus, et j'ai peur que cet écoeurement soit durable et se diffuse à mon prochain poste.

Et j'ai bien essayé de me présenter, mais je ne trouve pas la section adaptée!!

Prends peut-être rendez-vous quand même ? Parfois il y a des désistements...
Bon courage !

C'est ce que j'ai fait. Le 1er mars, ce n'est pas si loin… Je suis en arrêt jusqu'aux vacances, avec anxiolytiques. Ça devrait me permettre de prendre un peu de recul, du moins j'espère.

Il suffit de créer un nouveau sujet pour te présenter avec un titre du type « présentation de… ».

Iblis a écrit:Merci de vos réponses et de votre soutien.
Il se trouve que j'ai une perspective d'évolution: à la rentrée prochaine je suis mutée sur un autre poste qui m'intéresse nettement plus. Ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi cette nouvelle, apprise la semaine dernière et qui représente un vrai appel d'air, ne m'aide pas à supporter le quotidien.
J'ai rendez-vous avec mon médecin tout à l'heure, et j'imagine que j'aurai un arrêt de quelques jours, le temps de dormir et de faire passer les divers maux physiques; je vois assez régulièrement une sophrologue, faute de mieux: ce n'est pas une approche qui me convient, mais le moindre psy ne reçoit pas à moins de trois mois - ce que c'est de vivre dans un désert médical...
J'aime plutôt bien mon métier, mais en ce moment je n'y arrive plus, et j'ai peur que cet écoeurement soit durable et se diffuse à mon prochain poste.

Et j'ai bien essayé de me présenter, mais je ne trouve pas la section adaptée!!

C'est ici   https://www.neoprofs.org/f26-votre-presentation

Iblis a écrit:Merci de vos réponses et de votre soutien.
Il se trouve que j'ai une perspective d'évolution: à la rentrée prochaine je suis mutée sur un autre poste qui m'intéresse nettement plus. Ce que je ne m'explique pas, c'est pourquoi cette nouvelle, apprise la semaine dernière et qui représente un vrai appel d'air, ne m'aide pas à supporter le quotidien.
J'ai rendez-vous avec mon médecin tout à l'heure, et j'imagine que j'aurai un arrêt de quelques jours, le temps de dormir et de faire passer les divers maux physiques; je vois assez régulièrement une sophrologue, faute de mieux: ce n'est pas une approche qui me convient, mais le moindre psy ne reçoit pas à moins de trois mois - ce que c'est de vivre dans un désert médical...
J'aime plutôt bien mon métier, mais en ce moment je n'y arrive plus, et j'ai peur que cet écoeurement soit durable et se diffuse à mon prochain poste.

Et j'ai bien essayé de me présenter, mais je ne trouve pas la section adaptée!!

Comment sais-tu que tu vas être mutée l'an prochain ? Un poste à profil ?

Oui, c'est un poste en IUT. Depuis plusieurs années, seuls les cours que j'assure en STS et les vacations que je fais en IUT ont du sens pour moi. Alors obtenir un poste dans ce domaine est à la fois un soulagement et une perspective enfin stimulante. Je m'attendais à être euphorique à l'annonce des résultats, d'autant que je ne pensais pas être retenue, et à la place je me suis retrouvée littéralement en état de choc.
Je vais mettre à profit le congé prescrit par mon médecin pour essayer d'éclaircir ce qui se passe à l'intérieur; ça me semble assez nécessaire!

J’ai fait un burn-out il y a plusieurs années et j’ai vécu des choses semblables:à un certain degré d’épuisement moral et physique les réactions, même aux bonnes nouvelles,  deviennent surprenantes.
Un arrêt court ne suffira pas peut-être,  n’hésite pas à prolonger un peu si besoin. Quant aux psychologues, beaucoup se sont mis à la consultation à distance: c’est peut-être une piste pour en consulter un loin de chez toi mais disponible plus rapidement ?

Bonjour à tous,
En réponse à quelques interventions précédentes, que je n'ai pas citées individuellement:
- mon médecin n'a pas mis de dénomination à ce qui m'arrive. Ce n'est ni un burn-out ni une dépression, mais de l' "asthénie". Mais pour elle (et pour moi aussi d'ailleurs) c'est clairement lié à mon travail. Depuis que je sais que je ne revois pas mes élèves avant quelques semaines, je me sens nettement moins fatiguée...
- un rapport avec la crise du milieu de vie? Je ne sais pas. Autant j'ai traversé un passage à vide juste avant mes quarante ans, autant là, c'est vraiment mon travail tel qu'il est actuellement qui me pose problème.
- ça fait entre deux et quatre ans que la situation couve. J'ai essayé de reprendre des études, mais ça n'a pas fonctionné - j'ai eu un peu de mal à l'encaisser. J'ai vaguement tenté d'être perdir, mais en fait j'aime enseigner plus qu'encadrer. J'ai eu quelques rendez-vous avec la RH de proximité à ce sujet, au cours desquels j'ai évoqué ma fatigue professionnelle et ma lassitude: bilan nul.
- j'ai essayé aussi la formation de formateurs, puisque le public adolescent ne me convient plus vraiment: j'ai détesté l'ambiance obséquieuse et ne me suis pas sentie à ma place du tout.
- la sophrologue que je vois et ma généraliste ont tenu le même discours: au bout de vingt ans, selon elles, c'est un peu normal que je n'aie plus aucune perspective ni stimulation. Le renouvellement n'est plus qu'un lointain souvenir.
- il faut que j'arrive à me désintoxiquer de Pronote. Alors même que cet outil me met parfois en transe (depuis le Covid, je reçois les messages d'élèves comme autant d'agressions), j'y suis allée ce matin pour vérifier... Mes Premières sont persuadés que j'ai le Covid et me souhaitent un bon rétablissement, ils me demandent s'ils peuvent m'envoyer leur DM, à rendre avant les vacances, par mail. J'ai failli céder et leur dire que oui, je corrigerais tout ce qu'ils m'enverraient. Et je me suis rappelé que j'étais en arrêt et qu'il fallait que je coupe avec le lycée. J'ai donc répondu que leurs devoirs attendraient des jours meilleurs, et j'ai désactivé la réception des messages.
- parce que maintenant que je me sens moins mal, j'ai envie de corriger mes copies et d'avancer mes cours. Mais je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure des idées.

Ceux qui ont connu cet état, qu'en avez-vous dit aux collègues? Je ne me vois pas du tout en parler, ni à mes collègues de français, ni aux autres. J'ai peur de passer pour une tire-au-flanc ou pour quelqu'un de fragile, alors que je pense n'être ni l'un ni l'autre. Qu'avez-vous fait du regard des autres?
Et en parler à l'extérieur est inenvisageable: quand on ne travaille que quinze heures par semaine et qu'on a autant de vacances, si on ne supporte plus les élèves c'est qu'on est vraiment d'une grande faiblesse. La plupart des gens hors métier ne comprennent pas.

Bonne semaine à vous!

Ne corrige pas de copies et ne prépare pas de cours: repose-toi.

Quant au monde extérieur, je compatis. Certaines personnes nous plaignent ("il faut beaucoup de patience") ou nous méprisent sous couvert d'admiration ("ah mais moi je ne pourrais jamais faire ce que tu fais, je n'aurais pas la patience") mais il y a beaucoup d'incompréhension également, car nous faisons "le plus beau métier du monde", c'est une "vocation" (donc un appel irrésistible)...

Salut
D'abord bon courage à toi dans cette rude épreuve que tu traverses. Personnellement je pense que la tentation de te remettre spontanément au boulot dès que tu sens la moindre amélioration de ton état est un piège, tendu par ton tempérament consciencieux. Si ton médecin t'a prescrit un arrêt de x semaines, c'est que tu as besoin de décrocher pendant ce laps de temps pour te refaire la cerise. Aussi compétente sois-tu, tes élèves survivront à ton absence et surtout, ta santé prime sur le reste. Quant aux collègues, ils n'ont pas besoin d'avoir les détails de ce que tu vis : arrêt pour fatigue, point barre. Toute interprétation malveillante serait la signature d'un individu indigne de ton estime, re-point barre.
Prends soin de toi, aère-toi l'esprit ! Lis, écris, écoute de la musique, dépense-toi physiquement et laisse-toi envahir par les endorphines que le sport génère ! Et reviens sur néo autant que nécessaire car ici, les 15h par semaine avec les vacances scolaires, on sait ce que c'est...
COURAGE !!

Bon courage.
Je ne vais rien ajouter. Il te faut avant tout du repos pour reconstituer tes forces, car tu sembles être au bout.

Par rapport au regard des autres :
«Tire-au-flanc», ça n’a pas l’air à te lire ! Tu dis que ton travail est reconnu, répète-le-toi comme un mantra, car c’est un bon rempart contre la peur de passer pour telle.
Mais «fragile», ce n’est pas un jugement moral… En ce moment, tu sembles en effet fragilisée, peut-être tout simplement par la fatigue, et en fait… c’est humain ! ce n’est absolument pas condamnable ! Donc, si tu peux essayer de te libérer de cette crainte que l’on te juge ainsi, tu te faciliteras l’existence .

Anecdote : un collègue qui veut toujours assurer en dépit de tout, qui ne s’accorde jamais la moindre faiblesse, s’est fait copieusement enguirlander en débarquant aux urgences dans un état grave (parce qu’il avait trop attendu) : «ce sont les gens comme vous, qui jouent aux héros, qui encombrent les urgences…» Conclusion : il faut savoir écouter ses faiblesses, s’accorder les soins nécessaires… pour mieux pouvoir repartir !

Tout pareil.
Et tu as bien fait de désactiver les messages pronote. Dans "arrêt maladie", il y a aussi "arrêt", n'est-ce pas
Ne t'occupe ni des copies ni de ce que peuvent penser les collègues... dont l'immense majorité ne te demandera rien du tout, ou alors par gentillesse, ce qui ne t'oblige même pas à répondre autrement qu'en les remerciant bien.

Il faut faire une vraie coupure, sinon on ne s'en sort pas...
Quant aux collègues, c'est délicat. Je n'avais pas pu cacher mon état (amaigrissement, malaises...) mais je n'ai dit qu'à quelques collègues ce qu'il en était; en fait la nouvelle s'est répandue en salle des profs, et beaucoup n'ont pas compris (le "burn out" était beaucoup moins populaire à l'époque et certains m'ont traité de dépressive avec une certaine condescendance, montrant ainsi qu'ils ignoraient également tout de la dépression). Mon amour propre en a pris un coup sur le moment, mais franchement ce n'était rien en comparaison de ce que je vivais déjà.