Surmenage ? Burn-out ? Help ...

Bonjour tout le monde,

Ca fait un bail que je ne me suis pas connecté ici. Et me revoilà pour vous faire part de mon état actuel, je voudrais votre avis. A vrai dire je me pose les questions suivantes : suis-je surmené ? vais-je craquer ? que dois-je faire ?

Je vais essayer d'être clair dans ma façon d'exposer les choses :

- j'ai un super emploi du temps, je ne bosse pas le mardi, et pas non plus le jeudi après-midi tous les 15 jours
- je m'investis beaucoup pour la réussite de mes élèves
- je passe beaucoup de temps sur mon ordinateur pour préparer mes cours, les activités, les évaluations, ...
- j'ai peu de temps pour me reposer, même le mardi où je ne travaille pas, je ne peux pas m'empêcher de travailler pour le collège ou le lycée
- depuis quelques mois j'ai de plus en plus de mal à concevoir mes cours
- cela m'arrive de plus en plus fréquemment d'arriver en classe sans avoir préparé mes cours
- j'ai de plus en plus de mal à présenter mes cours correctement devant mes élèves et ils le ressentent bien, les explications que je leur donnais facilement deviennent difficile à exprimer
- je suis très fatigué, mais je n'arrive pas à vraiment bien dormir
- lorsque je réussis à dormir, je rêve de mes classes, du directeur (qui en passant est vraiment très bien), ... bref je ne sors pas du système
- en ce début du mois de mai, je suis en train de me demander si je vais réussir à terminer l'année scolaire
- il y a 15 jours j'ai failli aller voir le médecin pour me faire arrêter (j'en rêve, m'arrêter maintenant, me reposer, ne plus avoir à penser à mon boulot, permettre à mon esprit de s'évader et se reposer, ... 4 mois de repos au lieu de 2 !!!)
- à la maison ma femme me dit que je suis devenu associable, que je débloque complètement, que j'abois au-lieu de parler, bref que j'aille me faire soigner
- aujourd'hui je suis allé voir le médecin pour une autre raison (problèmes digestifs, ça n'a rien à voir) et j'en ai profité pour lui parler de ma fatigue excessive, il me dit que je suis surmené, je lui ai aussi dit que j'ai failli venir le voir il y a 15 jours pour avoir un arrêt, il s'est montré compréhensif, mais il est resté neutre par rapport à mes propos (ou alors il a faiblement acquiescé en me disant que je devais prendre des vacances supplémentaires)
- j'aime beaucoup enseigner, mais je déteste les conditions dans lesquelles l'éducation nationale nous fait travailler
- tous les ans, j'appréhende la fin de l'année avec les obligations de rigueur (surveillances à souhait, corrections de BAC, dossiers, conseils de classe, ...)
- je me demande parfois si je ne vais pas péter un câble devant le directeur ou mes collègues et partir en claquant la porte, gueuler un bon coup, bref ...
- je maîtrise mes classes, je ne crie pas (je n'ai pas crié depuis au moins 4 ans), mais je prends énormément sur moi
- jeudi dernier j'ai dormi 2 h, et je n'ai jamais été aussi fatigué en me réveillant, idem cet après-midi, certains jours j'ai l'impression d'être un zombie, mais je pompe énormément dans mon stock d'énergie pour avoir l'air d'aller bien face aux collègues et face à mes élèves, pour donner l'impression d'être en forme, ...

Mes questions sont les suivantes :

- est-ce que certains d'entre vous ont déjà été dans une telle situation ?
- avez-vous été mis en arrêt pour surmenage ? burn-out ? (si tant est que c'est ce qui m'arrive !)
- qui est-ce qui décide d'un arrêt ? c'est suite à la proposition d'un médecin ou bien je peux moi-même en faire la demande au médecin qui me l'accorde ou pas ?
- faut-il obligatoirement voir le médecin de prévention ?

Voilà ... je pourrais continuer d'écrire et écrire sans m'arrêter (il paraît que ça fait du bien), mais je pense avoir fait le tour. J'ai certainement oublié pleins d'exemples, mais je pense que vous avez assez pour vous faire une idée de mon état.

Merci d'avance pour vos réponses.

Vini

Mes questions sont les suivantes :

- est-ce que certains d'entre vous ont déjà été dans une telle situation ?
A ce point, non, mais la fatigue, les insomnies, les sautes d'humeur... oui.

- avez-vous été mis en arrêt pour surmenage ? burn-out ? (si tant est que c'est ce qui m'arrive !)
Pour burn out, non, mais pour grosse fatigue (surmenage ?) oui, notamment l'année dernière.

- qui est-ce qui décide d'un arrêt ? c'est suite à la proposition d'un médecin ou bien je peux moi-même en faire la demande au médecin qui me l'accorde ou pas ?
Un matin, j'ai littéralement bloqué en me levant à l'idée d'aller travailler. J'en pleurais rien qu'à l'idée d'affronter la journée, tellement je me sentais fatiguée (et mes élèves sont gentils, ce n'était vraiment pas eux le problème, mais la fatigue). Ça faisait un moment que je me traînais. J'ai pris rdv chez mon médecin traitant, qui m'a arrêtée au vu de mon état (je pensais demander la journée, elle m'a arrêtée une semaine). Certains médecins comprennent mieux que d'autres la fatigue liée à notre métier.

- faut-il obligatoirement voir le médecin de prévention ?
Non

Merci beaucoup.

A vrai dire je ne sais plus vraiment où j'en suis ... certains matins j'ai très envie de ne pas aller bosser. Au point d'en pleurer ? Peut-être pas ... mais je sentais que si je commençais vraiment à en parler au médecin ce soir, j'allais peut-être perdre mes moyens ...

N'hésitez pas à m'apporter d'autres témoignages ou alors dites-moi ce que vous pensez de ce que j'ai écris, ça ne peut que m'aider à y voir plus clair.

Vini

Bonsoir Vini,
D'après ce que tu décris, je dirais que oui, tu es en surmenage et il faut que tu lèves le pied très vite. J'étais dans cette situation en novembre dernier. Je n'ai pas écouté les signes avant-coureurs (maux de ventre et de dos, très grande tristesse, repli sur moi-même et surtout énorme fatigue). Comme je culpabilisais à l'idée de ne pas aller travailler, je me rendais au travail malgré la fatigue, tout en espérant avoir un accident qui m'empêcherait d'y aller. Puis un matin, c'est mon cerveau qui a dit stop. Je ne pouvais plus bouger et je ne cessais de me répéter "Je ne peux pas y aller". Je me suis effondrée et, heureusement, mon mari était à la maison et m'a mise au lit. Quand j'ai pu voir un médecin (que je ne connaissais pas), il m'a demandé ce que j'avais. Je lui ai répondu que j'étais enseignante et il a rétorqué: "Ne m'en dites pas plus, j'ai compris. Voici deux semaines d'arrêt et du Prozac. Revenez si vous avez besoin que je vous prolonge."
Tout cela pour dire que tu n'es pas seul dans ce cas et qu'il ne faut pas prendre ça à la légère. Tu peux demander un arrêt à ton médecin. Ils voient beaucoup d'enseignants et savent à quel point c'est difficile.
Quoi que tu décides, pense à toi et à ce qui compte vraiment dans ta vie. Ça ne changera pas la vie des élèves de perdre quelques cours de Sciences Physiques, mais toi ça te permettra de te remettre d'aplomb et de revenir plus serein.
Bon courage et n'hésite pas à écrire si cela t'aide.

vinirandofr a écrit:

. certains matins j'ai très envie de ne pas aller bosser. Au point d'en pleurer ? Peut-être pas ... mais je sentais que si je commençais vraiment à en parler au médecin ce soir, j'allais peut-être perdre mes moyens ...

Vini

Ça c'est une réaction personnelle, je peux aussi être exécrable , mon mari préfère la première réaction

Bonsoir
tout d'abord      
je suis stagiaire cette année en reconversion (j'ai 36 ans) et j'étais dans le supérieur. Avant les vacances moi même en arrêt, pas à cause de mes classes mais de l'espe.
Personnellement, je ne pense pas à un burn out mais pas loin.
Apparemment tu aimes ton travail, tu as tout pour être bien (élèves, direction, investissement), mais ce n'est pas le cas. Je ne ferais pas ma psy de comptoir, mais :
-à la façon dont tu te comportes chez toi (famille), ça ne va pas
-problème digestif et sommeil et anxiété = tout est lié (sauf gros gros traumatisme ou pathologie)
-le problème n'est pas vraiment le travail (globalement ça va), même si l'EN te rend fou (tout le monde, en fait)
- tu dis vouloir t'arrêter , je pense sincèrement que tu as besoin d'une pause
Cette pause, ton corps te la demande

L'arrêt théoriquement c'est le médecin (généraliste) mais peut être que tu pourrais rencontrer un psychiatre. Je l'ai fait il y a 10 ans, j'avais besoin d'être écouté, ce médecin m'a prescris des anti-dépresseurs pendant 6 mois. Très faible dose. Ce fût un vrai bol d'air à un moment de ma vie où je m'étais enfermée dans une somme de petits problèmes qui me bouffait la vie. Je suis remontée en selle.
Il ne faut pas sous estimer ce genre de signes et de mal être.
Bon courage et donnes des nouvelles!!!

Kan-gourou ... ce que tu dis m'interpelle : moi aussi je me dis que ce serait bien que j'ai un accident quelconque qui m'empêche d'aller bosser, parfois je me demande même si je ne dois pas provoquer une faute professionnelle envers mes collègues ou mon directeur (engueulade, ...) pour qu'il y ait une raison qui m'empêche d'aller au boulot ...

je ne sais pas en fait si j'aurais la force de ne pas y aller de moi-même ... je pense beaucoup aux élèves, surtout les 1ère ES/L qui ont leur examen anticipé, je pense également à d'autres élèves qui doivent terminer le programme ... bref ...

Disciplus simplex ...

Je vais voir un psy (bientôt 5ème séance) suite au conseil du médecin de prévention que j'ai sollicité par mail et qui m'a répondu qu'il n'est pas là pour traiter et répondre à tous les enseignants qui ont un problème, du moins c'est comme ça que j'ai ressenti sa réponse.

Et le psy me dit qu'il y a vraiment un problème dans mon rapport au travail, que mon état actuel est dû à mon travail. Je n'ai pas envie de me bourrer de médicaments, il le sait et il ne m'en donne pas.

Un psy peut-il prescrire un arrêt maladie ?

vinirandofr a écrit:

Un psy peut-il prescrire un arrêt maladie ?

Un psychiatre, oui, puisqu'il est médecin.

non un psychologue n'est pas un médecin.
un psychiatre, oui puisque c'est un médecin.
Les médicaments, perso je suis contre. Mais très honnêtement, ça m'a réellement soulagé. Ils te permettront juste de lever le stress, l'anxiété...pour que tu puisses te concentrer sur le fond.
bon courage

vinirandofr a écrit:Je ne sais pas en fait si j'aurais la force de ne pas y aller de moi-même ... je pense beaucoup aux élèves, surtout les 1ère ES/L qui ont leur examen anticipé, je pense également à d'autres élèves qui doivent terminer le programme ... bref ...

Je n'en avais pas la force non plus et ce n'est pas moi qui ai décidé mais vraiment mon cerveau qui a refusé de faire fonctionner mes jambes. C'est assez traumatisant d'être prisonnier de son propre corps et je ne le souhaite à personne. Donc ne va pas jusque là. Arrête-toi maintenant. Je t'assure que ça ne changera rien pour tes élèves que tu t'arrêtes une semaine ou deux. Au contraire, tu seras d'autant plus disposé à les aider en revenant. Quand ils sont en voyage ou malades pendant plusieurs semaines, ils ne rattrapent pas toujours les cours, et pourtant ils obtiennent quand même leur DNB ou leur bac !

Le psychiâtre que je vois est au courant de la situation, il n'a même pas évoqué la possibilité d'un éventuel arrêt de travail.

Est-ce que c'est parce que je n'en aurais selon lui pas besoin ou bien pensez-vous qu'il faut simplement tomber sur un médecin qui soit un temps soit peu au courant de la vie que nous menons en tant que profs ?

Le médecin généraliste que je suis allé voir ce soir pour mes problèmes de digestion m'a clairement dit que ce serait bien que je prenne des vacances pour vraiment décrocher complètement du boulot, ne plus rêver du boulot, ne plus me réveiller en me disant que j'ai besoin de terminer une préparation pour mes élèves, ... par contre il ne me l'a pas proposé ... est-ce qu'il attend que ce soit moi qui en fasse explicitement la demande ?

vinirandofr a écrit:Le médecin généraliste que je suis allé voir ce soir pour mes problèmes de digestion m'a clairement dit que ce serait bien que je prenne des vacances pour vraiment décrocher complètement du boulot, ne plus rêver du boulot, ne plus me réveiller en me disant que j'ai besoin de terminer une préparation pour mes élèves, ... par contre il ne me l'a pas proposé ... est-ce qu'il attend que ce soit moi qui en fasse explicitement la demande ?

Des fois, il ne faut pas hésiter à demander. Si ton médecin juge que tu n'as pas besoin d'un arrêt, il saura te le dire, mais des fois, il ne pensera qu'à te doper aux vitamines

Ben il ne m'a rien du tout donné ! :|
Ni vitamines ni rien d'autres. L'année dernière il voulait me donner du prozac, mais j'ai refusé de le prendre. Je ne veux prendre aucun médicament de ce genre.

Je pense quand même qu'avant d'envisager du prozac, on pense au repos !
Envisager d'aller consulter un autre médecin ?

Pourquoi pas, j'y songe.
Quand vraiment je ne verrai pas d'autre issue qu'un arrêt, j'airai voir mon médecin habituel et je lui dirai clairement que si lui ne m'arrête pas, j'irai voir un autre médecin qui acceptera peut-être de m'arrêter.

vinirandofr a écrit:Le médecin généraliste que je suis allé voir ce soir pour mes problèmes de digestion m'a clairement dit que ce serait bien que je prenne des vacances pour vraiment décrocher complètement du boulot, ne plus rêver du boulot, ne plus me réveiller en me disant que j'ai besoin de terminer une préparation pour mes élèves, ... par contre il ne me l'a pas proposé ... est-ce qu'il attend que ce soit moi qui en fasse explicitement la demande ?

Peut être que ta réaction lui a laissé penser que tu n'étais pas "prêt" à t'arrêter. A te lire, j'ai moi aussi ce sentiment.
Tu dis que, si tu avais raconté tout, tu aurais craqué. Je pense qu'il faut aller tout raconter rapidement à ton médecin. "Craquer" correspond à ton état, le médecin cernera mieux le problème.
Tous ce que tu as décrit a conduit de nombreux collègues à s'arrêter ... 1 semaine ( ce n'est pas suffisant ), 2 semaines ( c'est trop juste, sauf si tu es, mais je ne le crois pas, au début de l'épuisement ), un mois, voire plusieurs ... Un psychologue et/ou un arrêt long et/ou un traitement ( médicaments, plantes ... ) sont indispensables. Une de mes proches a attendu plus d'un an avant d'accepter d'aller mal et d'avoir besoin d'un arrêt, elle a mis un an à s'en remettre.
Ta famille a perçu ton mal-être, tu n'arrives plus à préparer un cours ... ton corps dit STOP, ton cerveau doit l'admettre.
Bon courage.
PS : aller voir un autre médecin ? seulement si tu n'as pas confiance dans le tien.

Ben en fait j'ai vraiment confiance en mon médecin, c'est pour ça que j'irai le voir lui en premier.

vinirandofr a écrit:Pourquoi pas, j'y songe.
Quand vraiment je ne verrai pas d'autre issue qu'un arrêt, j'airai voir mon médecin habituel et je lui dirai clairement que si lui ne m'arrête pas, j'irai voir un autre médecin qui acceptera peut-être de m'arrêter.

Ne lui mets pas d'ultimatum mais demande lui juste de t'arrêter car tu n'en peux plus.
Il faut que tu fasses une pause pendant qu'il est encore temps!

Je ne vais pas lui mettre un ultimatum ... simplement lui demander et s'il refuse je peux toujours lui dire que dan ce cas je vais aller voir un autre médecin pour obtenir ce qu'il me faut. Mais le problème c'est que je ne suis pas médecin et je ne suis donc pas en mesure de juger si oui ou non j'ai besoin d'un arrêt.

La seule chose que je sais c'est que je suis très très fatigué par moments.

Pourquoi tu dis pendant qu'il en est encore temps ?
Qu'est-ce qui risque de se passer ?

Ben un vrai, beau, full-blown burn-out.

amethyste a écrit:Je pense quand même qu'avant d'envisager du prozac, on pense au repos !
Envisager d'aller consulter un autre médecin ?

Personnellement, j'étais persuadée que je n'en prendrais jamais. Mais quand mon médecin m'en a prescrit pour calmer mes crises d'angoisse, j'ai été bien contente que quelque chose m'oblige à me coucher. Sans cela, même en arrêt, je ne me serais pas reposée. Et je n'en ai pris qu'à deux reprises. Ça ne devient pas immédiatement une drogue, heureusement !

Kan-gourou a écrit:

amethyste a écrit:Je pense quand même qu'avant d'envisager du prozac, on pense au repos !
Envisager d'aller consulter un autre médecin ?

Personnellement, j'étais persuadée que je n'en prendrais jamais. Mais quand mon médecin m'en a prescrit pour calmer mes crises d'angoisse, j'ai été bien contente que quelque chose m'oblige à me coucher. Sans cela, même en arrêt, je ne me serais pas reposée. Et je n'en ai pris qu'à deux reprises. Ça ne devient pas immédiatement une drogue, heureusement !

Disons que si on a réussi à s'arrêter à temps, on peut peut-être éviter les médicaments, le mieux, si on peut, étant quand même de s'en passer, je pense (j'ai bien dit, si on peut).

vinirandofr a écrit:Je ne vais pas lui mettre un ultimatum ... simplement lui demander et s'il refuse je peux toujours lui dire que dan ce cas je vais aller voir un autre médecin pour obtenir ce qu'il me faut. Mais le problème c'est que je ne suis pas médecin et je ne suis donc pas en mesure de juger si oui ou non j'ai besoin d'un arrêt.

La seule chose que je sais c'est que je suis très très fatigué par moments.

Pourquoi tu dis pendant qu'il en est encore temps ?
Qu'est-ce qui risque de se passer ?

Certaines personnes sont détruites physiquement et psychologique par un burnout et ne s'en remettent jamais. Il ne faut pas tenter le diable.

Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables, si toi tu ressens le besoin de t'arrêter c'est que c'est nécessaire.