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- ErgoDevin
J'ai reçu par mail, sur la liste de diffusion de la SAES une dépêche AEF qui prend l'exemple de Paris I et de Nanterre pour expliquer la situation de départements de langues ne pouvant pas donner des cours à tous les étudiants (UE langue obligatoire).
Dans l'ensemble, les facs tentent de combler par dispense, mutualisation, report de note d'un semestre à l'autre etc.
L'article explique aussi la complexité budgétaire (LANSAD en variable d'ajustement), les effectifs étudiants plus importants, le manque de postes d'EC dans ces départements et la difficulté à obtenir (en 2e campagne) l'accord des rectorats de région parisienne pour le détachement de PRCE/PRAG dans le supérieur, compte tenu de la difficulté à remplacer ces collègues dans le secondaire.
1 000 étudiants concernés, sur 21 000 inscrits à Paris I."Faute d'enseignants ce premier semestre, le département des langues n'est pas en mesure de vous proposer une inscription en TD. Vous serez donc dispensés d'enseignement de langue par vos UFR respectives pour ce semestre." C'est par ce mail que, le 25 octobre 2021, le département des langues de l’université Paris-I a informé ses étudiants identifiés "sans TD" de langues de la marche à suivre : attendre une place qui leur sera prioritairement proposée au second semestre.
Dans l'ensemble, les facs tentent de combler par dispense, mutualisation, report de note d'un semestre à l'autre etc.
https://www.aefinfo.fr/depeche/661437-a-l-universite-une-situation-globalement-catastrophique-sur-les-langues-focus-sur-nanterre-et-paris-iCes constats s’opposent, pour l’enseignant, à l’obligation qui pèse sur les établissements de proposer une certification en anglais à tous les étudiants avant la fin de la licence – et qui, malgré l’abandon du marché national avec Peoplecert, et la réticence de certains
établissements, doit s’appliquer dès 2021-2022 (lire sur AEF info). "On ne met pas d’argent pour les formations en langues en amont, mais pour la certification en bout de chaîne. Je pense que les priorités sont plus à l’affichage des compétences, mais nous allons vite nous rendre compte que les compétences ne sont pas au niveau faute d’investissements", poursuit Cédric Sarré.
L'article explique aussi la complexité budgétaire (LANSAD en variable d'ajustement), les effectifs étudiants plus importants, le manque de postes d'EC dans ces départements et la difficulté à obtenir (en 2e campagne) l'accord des rectorats de région parisienne pour le détachement de PRCE/PRAG dans le supérieur, compte tenu de la difficulté à remplacer ces collègues dans le secondaire.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- ZetitcheurHabitué du forum
Intéressant et inquiétant. J’ai enseigné en fac à Paris il y a une vingtaine d’années, et j’avais déjà du mal à trouver des vacataires pour tous les groupes de TD. Il y avait une réticence à recruter des PRAG/PRCE. Je vois que ça ne s’arrange pas, loin s’en faut. Et ça commence là où je suis maintenant ; les collègues qui partent en retraite ne sont plus remplacés, et on recrute de plus en plus de contractuels, en parallèle des vacataires.
L’accent est beaucoup mis sur la certification, en effet. Sauf que cette dernière ne va pas sans de solides bases linguistiques “of course “ ! Il reste aux étudiants à bachoter pour obtenir leur certification, qui en fin de compte ne reflète pas toujours leur niveau réel.
L’accent est beaucoup mis sur la certification, en effet. Sauf que cette dernière ne va pas sans de solides bases linguistiques “of course “ ! Il reste aux étudiants à bachoter pour obtenir leur certification, qui en fin de compte ne reflète pas toujours leur niveau réel.
- BoubouleDoyen
Justement, quel niveau de certification est visé ? Un élève qui a fait une LV de la sixième à la terminale devrait être à quel niveau de cette certification ?
- CasparProphète
J'ai arrêté de faire des vacations dans le supérieur, c'était trop mal payé.
- RosanetteEsprit éclairé
Voilà, les enseignants du secondaire n'ont pas beaucoup de raisons pour se mettre dans la galère des vacations LANSAD, malgré les nombreuses relances en provenance des facs qui nous parviennent.
- MitcindyNiveau 10
Justement, quel niveau de certification est visé ? Un élève qui a fait une LV de la sixième à la terminale devrait être à quel niveau de cette certification ?
B1. B2 si on est chanceux.
B1. B2 si on est chanceux.
- ZetitcheurHabitué du forum
Cela dépend de l’établissement supérieur (université, IUT, Grande École…) et de la formation. Je suis en Grande École et on demande le B2 minimum pour valider la formation. Mais je dirais que c’est déjà le niveau qu’on devrait avoir en arrivant au bac, dans l’idéal.Bouboule a écrit:Justement, quel niveau de certification est visé ? Un élève qui a fait une LV de la sixième à la terminale devrait être à quel niveau de cette certification ?
- ZetitcheurHabitué du forum
Exactement (j’ai aussi été vacataire). Et je ne parle pas de la précarité des contractuels. Donc faute de recrutement adéquat, le problème ne peut que s’accentuer…Rosanette a écrit:Voilà, les enseignants du secondaire n'ont pas beaucoup de raisons pour se mettre dans la galère des vacations LANSAD, malgré les nombreuses relances en provenance des facs qui nous parviennent.
- MathadorEmpereur
La CTI impose, pour accréditer les diplômes d'ingénieur, le B2 en anglais et en français et recommande le C1 en anglais (R&O 2022 D.3.1.e).Bouboule a écrit:Justement, quel niveau de certification est visé ? Un élève qui a fait une LV de la sixième à la terminale devrait être à quel niveau de cette certification ?
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- valleExpert spécialisé
La nouvelle "attestation" en Tle n'aura-t-elle pas pour effet de libérer le supérieur de la tâche de faire acquérir aux élèves un niveau B2 ?
Jusque maintenant, les bacheliers étaient certes censés avoir un B2 dans la LV1, mais ils ne pouvaient pas le prouver. Désormais, ils autont un bout de papier estampillé "République française" qui affirmera qu'ils ont un niveau X (et, sauf erreur de ma part, ce sera B2 pour 80 % des élèves).
Le supérieur donc n'aura plus besoin de former les étudiants en langues (évidemment les maquettes sérieuses le feront).
Jusque maintenant, les bacheliers étaient certes censés avoir un B2 dans la LV1, mais ils ne pouvaient pas le prouver. Désormais, ils autont un bout de papier estampillé "République française" qui affirmera qu'ils ont un niveau X (et, sauf erreur de ma part, ce sera B2 pour 80 % des élèves).
Le supérieur donc n'aura plus besoin de former les étudiants en langues (évidemment les maquettes sérieuses le feront).
- CasparProphète
valle a écrit:La nouvelle "attestation" en Tle n'aura-t-elle pas pour effet de libérer le supérieur de la tâche de faire acquérir aux élèves un niveau B2 ?
Jusque maintenant, les bacheliers étaient certes censés avoir un B2 dans la LV1, mais ils ne pouvaient pas le prouver. Désormais, ils autont un bout de papier estampillé "République française" qui affirmera qu'ils ont un niveau X (et, sauf erreur de ma part, ce sera B2 pour 80 % des élèves).
Le supérieur donc n'aura plus besoin de former les étudiants en langues (évidemment les maquettes sérieuses le feront).
J'ai bien peur que tu aies raison et que c'est ce qui se cache derrière cette fameuse attestation, dont j'ai découvert l'existence à la rentrée.
- BoubouleDoyen
Bon ben voilà, c'est bien ce que je pensais, le B2, censé être acquis en fin de terminale et après juste de l'entretien (à faire donc soi-même dorénavant mais vu le nombre de ressources, c'est pas dur qu'avant, sauf que le niveau...)
- ZetitcheurHabitué du forum
Je n’ai pas encore entendu parler de cette attestation ; tout ce que je sais, en tout cas en école d’ingénieur, c’est que la CTI exige que le niveau soit validé par un examen externe à l’école, développé par un organisme reconnu internationalement. L’attestation en question répondrait elle à cette exigence ?valle a écrit:La nouvelle "attestation" en Tle n'aura-t-elle pas pour effet de libérer le supérieur de la tâche de faire acquérir aux élèves un niveau B2 ?
Jusque maintenant, les bacheliers étaient certes censés avoir un B2 dans la LV1, mais ils ne pouvaient pas le prouver. Désormais, ils autont un bout de papier estampillé "République française" qui affirmera qu'ils ont un niveau X (et, sauf erreur de ma part, ce sera B2 pour 80 % des élèves).
Le supérieur donc n'aura plus besoin de former les étudiants en langues (évidemment les maquettes sérieuses le feront).
- valleExpert spécialisé
En principe, oui. C'est une attestation délivrée par l'EN.Zetitcheur a écrit:Je n’ai pas encore entendu parler de cette attestation ; tout ce que je sais, en tout cas en école d’ingénieur, c’est que la CTI exige que le niveau soit validé par un examen externe à l’école, développé par un organisme reconnu internationalement. L’attestation en question répondrait elle à cette exigence ?valle a écrit:La nouvelle "attestation" en Tle n'aura-t-elle pas pour effet de libérer le supérieur de la tâche de faire acquérir aux élèves un niveau B2 ?
Jusque maintenant, les bacheliers étaient certes censés avoir un B2 dans la LV1, mais ils ne pouvaient pas le prouver. Désormais, ils autont un bout de papier estampillé "République française" qui affirmera qu'ils ont un niveau X (et, sauf erreur de ma part, ce sera B2 pour 80 % des élèves).
Le supérieur donc n'aura plus besoin de former les étudiants en langues (évidemment les maquettes sérieuses le feront).
Mais elle n'est pas (au moins théoriquemennt) automatiquement délivrée à tous les bacheliers : il y aura potentiellement un certain pourcentage d'étudiants du supérieur avec une attestation A1, A2 ou B1.
- ZetitcheurHabitué du forum
D’accord, merci pour ces infos !
- dandelionVénérable
Quand je pense que l’on avait du mal à amener tous les élèves au B2 en fin d’école d’ingé, cela me fait doucement rigoler ces 80% de bacheliers qui auraient le niveau bac. L’Educ Nat voudrait démontrer que ses diplômes ne sont que des bouts de papier sans valeur qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Ou alors il y a eu un miracle depuis mon départ.
- CasparProphète
dandelion a écrit:Quand je pense que l’on avait du mal à amener tous les élèves au B2 en fin d’école d’ingé, cela me fait doucement rigoler ces 80% de bacheliers qui auraient le niveau bac. L’Educ Nat voudrait démontrer que ses diplômes ne sont que des bouts de papier sans valeur qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Ou alors il y a eu un miracle depuis mon départ.
On nous dit régulièrement que "les certifications, c'est l'avenir" donc l"EN aura de plus en recours à des organismes extérieurs (comme pour le Certificat Cambridge) et le bac sera encore plus un bout de papier. Au moins les élèves feront ub peu de grammaire et de "use of English".
- ZetitcheurHabitué du forum
Je suis tout aussi dubitative sur la valeur de ce “bout de papier”. Je ne crois pas qu’un jury de diplôme en Grande Ecole accepte, au bout de 5 ans de formation, une simple attestation qui sera considérée comme obsolète. Pour d’autres formations, je ne sais pas, ça peut peut-être passer ?
En école d’ingénieur depuis une vingtaine d’année, par contre, avec le recul je trouve que ces élèves ont progressé sur certains aspects (plus à l’aise à l’oral par exemple - mais la qualité de l’expression est parfois problématique). L’exposition aux media (séries, jeux en réseau) a pu y contribuer, pour certains en tout cas.
En école d’ingénieur depuis une vingtaine d’année, par contre, avec le recul je trouve que ces élèves ont progressé sur certains aspects (plus à l’aise à l’oral par exemple - mais la qualité de l’expression est parfois problématique). L’exposition aux media (séries, jeux en réseau) a pu y contribuer, pour certains en tout cas.
- CasparProphète
Les cours jouent aussi quand même: on les entraîne plus à l'oral et à la CO mais ils font d'énormes fautes à l'écrit (pas tous quand même) peut-être parce qu'on rabâche que "l'important c'est la communication".
L'attestation consiste à leur faire passer des évaluations au troisième trimestre dans les quatre activités langagières et à les mettre sur Cyclades, et hop...attestation de langues.
L'attestation consiste à leur faire passer des évaluations au troisième trimestre dans les quatre activités langagières et à les mettre sur Cyclades, et hop...attestation de langues.
- ZetitcheurHabitué du forum
Oui, c’est vrai qu’on a adapté nos pratiques pour les cours, il y a beaucoup plus d’oral et d’autonomie. Donc j’ose aussi penser qu’on contribue à ces progrès !Caspar a écrit:Les cours jouent aussi quand même: on les entraîne plus à l'oral et à la CO mais ils font d'énormes fautes à l'écrit (pas tous quand même) peut-être parce qu'on rabâche que "l'important c'est la communication".
L'attestation consiste à leur faire passer des évaluations au troisième trimestre dans les quatre activités langagières et à les mettre sur Cyclades, et hop...attestation de langues.
Par contre si on se repose de plus en plus sur ce “bout de papier”, je ne suis pas sûre qu’on redore le blason des français à l’international, alors que notre réputation en termes de compétences linguistiques n’est déjà pas top top…
- ErgoDevin
Pour l'instant, il s'agit bien d'une certification obligatoire (enfin, son passage, sa validation, c'est autre chose) donc je ne pense pas qu'une attestation obtenue en terminale dispense de cette certification en L même à terme. En revanche, que l'attestation se transforme en certification Peoplecert externe, peut-être.
Vu certains écrits que je viens de finir de corriger en L1 (mais ce serait valable en L2/L3), c'est clair...
En l'occurrence, cela dit, cette question de la certification n'est que le prétexte qui fait voir la situation des LANSAD. Quand bien même on supprimerait la certification pour l'année universitaire prochaine, les collègues de LANSAD auraient toujours les problèmes décrits dans l'article, et il serait toujours compliqué de fournir les cours (obligatoires avec ou sans certification) aux étudiants.
dandelion a écrit:Quand je pense que l’on avait du mal à amener tous les élèves au B2 en fin d’école d’ingé, cela me fait doucement rigoler ces 80% de bacheliers qui auraient le niveau bac. L’Educ Nat voudrait démontrer que ses diplômes ne sont que des bouts de papier sans valeur qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Ou alors il y a eu un miracle depuis mon départ.
Vu certains écrits que je viens de finir de corriger en L1 (mais ce serait valable en L2/L3), c'est clair...
En l'occurrence, cela dit, cette question de la certification n'est que le prétexte qui fait voir la situation des LANSAD. Quand bien même on supprimerait la certification pour l'année universitaire prochaine, les collègues de LANSAD auraient toujours les problèmes décrits dans l'article, et il serait toujours compliqué de fournir les cours (obligatoires avec ou sans certification) aux étudiants.
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- valleExpert spécialisé
Ah ok, je croyais qu'il fallait désormais justifier d'un niveau pour valider la licence, je vois qu'il faut justifier de s'être présenté à une certification. Pas de lien en effet donc avec le besoin d'enseignants. (Mais je me demande si un étudiant ne pourra en effet faire valoir sa présence à cette fameuse attestation en Tle pour justifier de l'accomplissement de la démarche).
En revanche, pourquoi dis-tu que les cours sont "obligatoires avec ou sans certification" ? Je n'y connais rien à l'élaboration des maquettes du supérieur, y a-t-il un cahier de charges ?
Et une dernière question, si ce n'est pas abusé... Tu parles de "convertir l'attestation en certification". C'est une différence dont j'ai entendu parler mais qui ne me paraît pas claire. En quoi consiste-t-elle ?
En revanche, pourquoi dis-tu que les cours sont "obligatoires avec ou sans certification" ? Je n'y connais rien à l'élaboration des maquettes du supérieur, y a-t-il un cahier de charges ?
Et une dernière question, si ce n'est pas abusé... Tu parles de "convertir l'attestation en certification". C'est une différence dont j'ai entendu parler mais qui ne me paraît pas claire. En quoi consiste-t-elle ?
- dandelionVénérable
Il y a des certifications officielles (d’ailleurs il y a du choix) mais celle de l’EN n’en fait pas partie, du moins pour l’instant.
Il est certain que nous avions des élèves remarquables, pour lesquels il y avait eu de fait un progrès visible de l’enseignement (les classes européennes ayant pour moi changé la donne). Les stages à l’étranger aidaient aussi les élèves à progresser, mais la moitié des élèves arrivaient avec un niveau inférieur au B2 en compréhension, avec un quart plutôt avec un niveau faux-débutant (nous avions pas mal d’élèves marocains et tunisiens, qui avaient souvent un niveau plus faible en anglais). Les origines sociales avaient d’évidence une influence. Les élèves faibles en anglais étaient généralement plutôt meilleurs que les autres en matières scientifiques (logique des concours).
Après, en plus, on certifiait avec le TOEIC, donc avec le First Certificate on aurait eu plus d’échecs aussi.
Et c’était la galère pour recruter des enseignants: horaires, contraintes liées au statut de vacataire et concurrence d’autres écoles qui payaient mieux (nous formions des enseignants anglophones pour nous les faire piquer par des écoles privées dès qu’ils avaient de l’expérience). Pour les titulaires, c’est aussi un travail très mal payé et pas forcément très intéressant sur le plan de la langue puisque nous prenions les élèves les plus faibles.
Il est certain que nous avions des élèves remarquables, pour lesquels il y avait eu de fait un progrès visible de l’enseignement (les classes européennes ayant pour moi changé la donne). Les stages à l’étranger aidaient aussi les élèves à progresser, mais la moitié des élèves arrivaient avec un niveau inférieur au B2 en compréhension, avec un quart plutôt avec un niveau faux-débutant (nous avions pas mal d’élèves marocains et tunisiens, qui avaient souvent un niveau plus faible en anglais). Les origines sociales avaient d’évidence une influence. Les élèves faibles en anglais étaient généralement plutôt meilleurs que les autres en matières scientifiques (logique des concours).
Après, en plus, on certifiait avec le TOEIC, donc avec le First Certificate on aurait eu plus d’échecs aussi.
Et c’était la galère pour recruter des enseignants: horaires, contraintes liées au statut de vacataire et concurrence d’autres écoles qui payaient mieux (nous formions des enseignants anglophones pour nous les faire piquer par des écoles privées dès qu’ils avaient de l’expérience). Pour les titulaires, c’est aussi un travail très mal payé et pas forcément très intéressant sur le plan de la langue puisque nous prenions les élèves les plus faibles.
- ErgoDevin
Je commence par la fin.valle a écrit:Ah ok, je croyais qu'il fallait désormais justifier d'un niveau pour valider la licence, je vois qu'il faut justifier de s'être présenté à une certification. Pas de lien en effet donc avec le besoin d'enseignants. (Mais je me demande si un étudiant ne pourra en effet faire valoir sa présence à cette fameuse attestation en Tle pour justifier de l'accomplissement de la démarche).
En revanche, pourquoi dis-tu que les cours sont "obligatoires avec ou sans certification" ? Je n'y connais rien à l'élaboration des maquettes du supérieur, y a-t-il un cahier de charges ?
Et une dernière question, si ce n'est pas abusé... Tu parles de "convertir l'attestation en certification". C'est une différence dont j'ai entendu parler mais qui ne me paraît pas claire. En quoi consiste-t-elle ?
Je ne sais pas en quoi consiste l'attestation en terminale, je n'ai jamais enseigné en lycée. Pendant les quelques années faites en collège, on faisait passer des oraux de A2 aux élèves de 3e + on cochait des trucs à l'écrit. Cela leur permettait de valider, ou pas, le niveau A2 en 3e. J'imagine que cela appartient à l'idée d'attestation mais une certification répond à un cahier des charges précis, standardisé et accrédité.
J'ai une vision oblique des certifications à l'université parce que j'enseigne en LLCER, donc je n'ai que des étudiants "spécialistes" (sauf dans quelques options) alors que le LANSAD est une autre filière. Mais comme je suis élue à la CFVU qui discute de l'offre de formation, de nos maquettes etc., j'ai suivi un peu l'arrivée de l'arrêté du 3 avril 2020 sur les certifications, qui, en modifiant l'arrêté licence de 2018, dit ceci:
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041782410/L'article 10 de l'arrêté du 30 juillet 2018 susvisé est ainsi modifié :
1° Au troisième alinéa, après les mots : « Une certification du niveau qu'il a obtenu », sont insérés les mots : « dans la langue choisie » ;
2° Il est ajouté un quatrième alinéa ainsi rédigé :
« Cette certification concerne au moins la langue anglaise ; dans ce cas, elle fait l'objet d'une évaluation externe et est reconnue au niveau international et par le monde socio-économique. La justification de la présentation à cette certification conditionne la délivrance du diplôme. »
« Ils doivent également justifier s'être présenté au moins à une certification en langue anglaise faisant l'objet d'une évaluation externe et étant reconnue au niveau international et par le monde socio-économique. »
Pour valider la licence, il faut donc se présenter à une certification, mais il n'est pas indiqué qu'il faille l'obtenir. C'est complètement dans ce sens-là qu'on a discuté cette usine à gaz. Usine à gaz parce que la certification initiale, mise en place en pleine pandémie/distanciel/bordel général, faut-il le rappeler, qui aurait pu être le TOEFL, le TOEIC, le CLES ou tout autre certification accréditée, avait vu débarquer un marché entre l'État et PeopleCert, une entreprise de certification pas franchement reconnue comme le TOEIC/TOEFL: https://www.geras.fr/Files/certifications/Courrier_DGESIP_jan2021.pdf
Or, d'une part, rappelons-le encore une fois, ça tombait pendant la pire crise que l'université ait connue depuis fort fort longtemps, d'autre part, compte tenu de la pire crise que l'université ait connue depuis fort fort longtemps, il y a eu des dérogations dans tous les sens et cela a abouti à ceci en fin d'année universitaire dernière, bye bye PeopleCert: https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/06/04/fin-de-l-imbroglio-autour-du-nouveau-test-d-anglais-obligatoire-pour-les-etudiants_6082803_4401467.html
Les présidents d'université ont plutôt fait valoir le CLES parce que cocorico. Je passe sur les débats non négligeables de l'obligation de l'anglais.
Le CLES, comme les autres certifications, est standardisé -- alors qu'une attestation ne l'est pas nécessairement. D'où ma remarque pour savoir si l'attestation de terminale, pas forcément standardisée, a vocation à disparaître à un moment au profit d'une certification. Peut-être, peut-être pas, je n'en sais rien mais attestation et certification sont deux choses différentes et en l'état actuel des choses, l'attestation dont peuvent se prévaloir les lycéens ne peut pas se substituer à une certification accréditée pour la validation de la licence.
Pour les cours obligatoires, nos formations licence ont une UE langue, qui figure dans les maquettes. L'arrivée de la certification là-dessus est indépendante: même sans certification, l'UE langue fait partie des cours obligatoires dans le cursus de licence (arrêté licence 2018):
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000037291166/Tout au long du parcours personnalisé de formation, l'étudiant doit acquérir un ensemble de connaissances et compétences comprenant notamment :
[...]
2° Des compétences linguistiques, se traduisant notamment par la capacité à lire, écrire, comprendre et s'exprimer dans au moins une langue étrangère vivante ;
(À partir de cet arrêté, on propose un cadrage établissement, qui peut avoir quelques sous-cadrages de notre côté parce qu'on est beaucoup d'UFR et pôles différents, ensuite on fait des maquettes de formation divisées en UE qui sont accréditées par le ministère, puis on remplit les cases avec nos descriptifs de cours.)
Et donc, pour en revenir aux LANSAD, de ces cadrages des maquettes dépendent aussi (et surtout ici) des cadrages budgétaires et des contraintes de personnels et de locaux. Par exemple, nous sommes en train de finir l'offre de formation 2017-2022 (en septembre 2022, on commence une nouvelle offre de formation). Pour les collègues de LANSAD, le cadrage initial impliquait que chaque étudiant de licence générale avait 2h de langue vivante par semaine. En cours de route, pour des questions budgétaires, toutes les formations se sont amputées d'un certain nombre d'heures et les collègues de LANSAD ont vu leurs groupes passer de 2h à 1h30 hebdomadaires, en heures TD.
En moyenne, ils ont donc maintenant deux groupes de TD supplémentaires (de 41 étudiants max en théorie) par rapport à il y a cinq ans.
Puisque tous les étudiants de licence doivent avoir une langue, le LANSAD ne peut pas assurer tous les cours avec des titulaires (je ne sais pas s'il y a encore beaucoup de filières qui puissent assurer leurs cours avec des titulaires). Il y a donc de nombreux contractuels mal payés et surtout beaucoup d'appels à des vacations mal payées. Dans certaines langues, il n'y a plus d'offre. Dans certaines facs, les effectifs par groupe augmentent, ou bien, en l'absence d'enseignant, les cours n'ont pas lieu. (Cela nous arrive chaque année de demander à neutraliser tel ou tel cours, faute d'enseignant à mettre devant les étudiants.) Comme chaque fac fonctionne dans son coin, ça passe relativement inaperçu.
L'avantage de l'article d'AEF qu'on a reçu, c'est qu'en se focalisant sur les dysfonctionnements de Paris I et de Nanterre, qui ne parviennent pas à appliquer la loi en termes de cours de langues à l'université, cela permettait de mettre l'accent sur l'augmentation des effectifs v/s manque de personnel (ce qui était probablement à une période pallier des besoins ponctuels par des vacations est devenu un mode de fonctionnement général) -- et donc l'impossibilité de respecter l'arrêté licence en l'absence de postes à la hauteur des besoins, sans parler de la dégradatation des conditions de travail des collègues.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- OudemiaBon génie
Si j'ai bien compris ce qui est arrivé à une jeune étudiante de ma famille, à Paris IV il n'y avait plus de place en langue au premier semestre : on lui a proposé sport ou chorale, elle n'a rien pris (quelle idiote, la chorale lui aurait convenu parfaitement, même si ce n'est pas son répertoire habituel), résultat elle se coltine un zéro, et elle n'est pas la seule.
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