Suggestion progressions (ouvrages)

Bonsoir,

Je ne parviens toujours pas à comprendre le FLS collège et lycée. Sommes-nous libres, quant aux thématiques présentes dans le secondaire, ou devons-nous respecter les thèmes "lettres modernes" en fonction de si nous enseignons au collège ou au lycée ?

Croiser le CECRL et le socle de commun restent toujours complexes.

Je fais toujours ma rentrée avec un livre, en lien avec le profil des élèves (la migration) puis je rentre dans une progression avec la littérature française (exigé par le Casnav mais qui demeure extrêmement compliqué quand on connaît le profil de nos élèves : choc culturel, absence d'autonomie, grosse carence dans leurs apprentissages malgré le fait qu'ils aient justifié, au CIO, des bulletins de notes de leurs pays).

Pour cette année, j'ai opté pour trois ouvrages de notre littérature afin de travailler la transdisciplinarité (principalement l'Histoire que j'adore). Est-ce assez ?
Je découpe mes séquence en trois (trois livres= trois séquences).

En vous remerciant pour votre éclairage. Les critiques sont les bienvenues.

Cordialement,

Bonjour Peléwoman et bienvenue !

L'enseignement FLS est différent des lettres modernes puisqu'il est... FLS, justement. L'objectif est la maitrise de la langue française, en respectant le CECRL, la littérature y est donc un outil plutôt qu'une finalité. Et comme tu le dis très justement, il y a des domaines prioritaires : le décalage culturel, le développement de l'autonomie...

Tu écris que le CASNAV exige une progression avec littérature française, mais dans quelle région es-tu ? (tu peux me répondre en MP, je suis curieuse) Cela me parait compliqué, et surprenant de leur part, ils ont en général conscience du public que nous avons face à nous...
Le CASNAV de mon académie (et les collègues d'UPE2A du coin) travaillent par séquences thématiques : se présenter, découvrir le collège, les métiers, la nourriture...

Sans aller jusqu'aux livres pour commencer, la littérature peut trouver sa place dans multiples supports. Je pense à Prévert, des extraits de manuels remaniés, de la jeunesse... on ne fera pas étudier Les Misérables ou L'Avare à des jeunes qui ne connaissent que quelques mots de français, il y a des choses à maitriser avant.

PS : L'intitulé de ton message comportait le mot "ouvrages", je ne t'en ai pas conseillé (non seulement, je picore de tous les côtés pour mes cours, mais en plus j'enseigne en NSA) : Français Langue Seconde, chez Belin, propose une progression intéressante, mais je crois qu'il n'est plus édité. Il doit avoir des petits frères ! Latitude FLE me semble intéressant aussi. L'un comme l'autre sont bien loin d'un enseignement de LM.

Bonjour Angua,

Je te réponds en mp

Bonjour Angua,

Etant nouvelle, je ne peux, pour l'heure, envoyer des messages mp. Je te réponds donc directement, sur le forum.
Je suis en Ile de France. J'ai évolué 3 ans dans les Yvelines. Ma première année, j'ai eu une visite-conseil, une dame issue des Lettres. A l'issue de l'heure, elle m'a dit que je n'étais pas professeure de maths (j'enseignais l'écrit des chiffres et les heures). Elle m'a CLAIREMENT spécifié que je devais aborder la littérature, bien entendu pas à l'échelle des élèves de classes classiques). Elle est tombée sur cette heure et je n'allais pas bouleverser ma séance pour elle. Le principal m'a soutenue.

Par la suite, j'ai eu une tutrice. Je suis allée la voir et elle travaillait sur le Petit Prince.

Je vois très nettement l'écart entre ce que je peux lire sur Internet (avec les séquences que tu indiques) et ce que me demandait le 78. J'ai débuté avec du F.L.E mais je dois rapidement entrer dans la lecture et l'étude de la langue via des ouvrages.

Je dispose de B.D, de livres "Lecture CLE en français facile". Pour l'heure, j'ai entamé la "littérature" avec le roman "La Nouvelle" qui aborde l'arrivée d'une nouvelle élève dans un collège et qui est une réfugiée. Ainsi, j'aborde pas mal de choses : l'étude de planches (BD), l'actualité pour ce qui est de la transdisciplinarité puis je rentre dans le livre avec de la compréhension de texte et l'étude la langue : la narration, les phrases simples et complexes,  les verbes, les types et formes de phrases, les propositions.
Bien entendu, je reviens sur des points grammaticaux vu brièvement dans le livre Entrée en matière ( le présentatif, la nature et la fonction d'un mot, le présent, etc.).

On m'a bien fait comprendre que je ne devais pas suivre un manuel scolaire, comme en F.L.E (donc le travail sur Entrée en Matière doit être très court) car nous faisons du F.L.S.

Peléwoman a écrit:Bonjour Angua,

Etant nouvelle, je ne peux, pour l'heure, envoyer des messages mp. Je te réponds donc directement, sur le forum.
Je suis en Ile de France. J'ai évolué 3 ans dans les Yvelines. Ma première année, j'ai eu une visite-conseil, une dame issue des Lettres. A l'issue de l'heure, elle m'a dit que je n'étais pas professeure de maths (j'enseignais l'écrit des chiffres et les heures). Elle m'a CLAIREMENT spécifié que je devais aborder la littérature, bien entendu pas à l'échelle des élèves de classes classiques). Elle est tombée sur cette heure et je n'allais pas bouleverser ma séance pour elle. Le principal m'a soutenue.
Par la suite, j'ai eu une tutrice. Je suis allée la voir et elle travaillait sur le Petit Prince.

Cette personne m'a l'air totalement hors-sol... quelque chose me semble étrange : les inspections/visite-conseil ont plutôt lieu avec les classes ordinaires par chez nous, sur des cours de LM, pas de FLE-FLS... ma pauvre, cette situation me semble délirante !

Quand à cette histoire de ne pas être prof de math... no comment. Ces élèves ont toute une culture scolaire à faire, tout à apprendre en français, et il faudrait passer notre tour sur certains sujets ? Même s'ils ont des maths dans le dispositif, ce sont des horaires tellement dérisoires !

Je vois très nettement l'écart entre ce que je peux lire sur Internet (avec les séquences que tu indiques) et ce que me demandait le 78. J'ai débuté avec du F.L.E mais je dois rapidement entrer dans la lecture et l'étude de la langue via des ouvrages.

Je dispose de B.D, de livres "Lecture CLE en français facile". Pour l'heure, j'ai entamé la "littérature" avec le roman "La Nouvelle" qui aborde l'arrivée d'une nouvelle élève dans un collège et qui est une réfugiée. Ainsi, j'aborde pas mal de choses : l'étude de planches (BD), l'actualité pour ce qui est de la transdisciplinarité puis je rentre dans le livre avec de la compréhension de texte et l'étude la langue : la narration, les phrases simples et complexes,  les verbes, les types et formes de phrases, les propositions.
Bien entendu, je reviens sur des points grammaticaux vu brièvement dans le livre Entrée en matière ( le présentatif, la nature et la fonction d'un mot, le présent, etc.).

On m'a bien fait comprendre que je ne devais pas suivre un manuel scolaire, comme en F.L.E (donc le travail sur Entrée en Matière doit être très court) car nous faisons du F.L.S.

A lire ce que tu fais, je m'interroge : tu es dans le cadre d'une UPE2A ? Avant d'enseigner en NSA, j'ai travaillé en UPE2A "ordinaire", jamais je ne me serais vue aborder ces notions grammaticales si tôt dans l'année. Ceci dit, cela dépend de ton public, quel profil ont tes élèves ?

Au collège, je devais enseigner qu'à des élèves de profil UPEAA, on m'a imposé des NSA alors que le travail n'a rien à voir avec mes compétences (sujet que j'avais abordé lors de mon entretien car il faut un expertise dans ce domaine que j'ai toujours indiqué comme ne pas avoir). Bref...

Oui, je suis en UPEAA. Comme indiqué précédemment, je travaille, avec eux, sur un ouvrage assez simple pour le moment avec des disparités sur le travail demandé et je reprends les points de grammaire de livre, axés FLS, afin de travailler l'étude de la langue. Bizarrement, il est indiqué niveau A2 à atteindre dans beaucoup de doc. académiques mais le fossé est énorme, pour les élèves entrant dans une filière générale et technologique.

L'autre élément est l'absence d'investissement des parents (mais comme les élèves français) car l'école est un lieu d'instruction et d'éducation. Les carences sociales amènent une carence scolaire chez les familles. Une de mes lycéennes, récemment arrivée, m'a indiqué ne sortir de chez elle QUE pour venir au lycée. Pour de nombreuses filles, originaires de pays sub-sahariens ou asiatiques (Inde, Pakistan, Sri Lanka et Afghanistan), c'est le même profil de lycéennes : introverties, peu investies dans les études ("pas le choix en France car c'est une obligation"), à l'instar de garçons originaires des mêmes pays.

Tout ça pour te dire que l'Académie ne prend pas ces éléments en compte. Idéalement, ce serait non pas un mais deux ans qui leur faudrait (choc culturel, choc linguistique, etc.).

L'Etat n'impose pas pour la venue des enfants, arrivant sur le sol français via le regroupement familial, un niveau minimum depuis le pays (genre passer des tests dans les Instituts français pour disposer un DELF A1 et ainsi obtenir un visa). Cela ne nuira pas au dispositif car il faudra encore travailler la langue et profiter de cette base pour une remise à niveau dans les matières des troncs communs (je parle principalement pour les élèves du sd degré).

Voici pour les infos et mes observations. ^^

Je vais tâcher de répondre au fil du message pour ne pas m'embrouiller !

Peléwoman a écrit:Au collège, je devais enseigner qu'à des élèves de profil UPEAA, on m'a imposé des NSA alors que le travail n'a rien à voir avec mes compétences (sujet que j'avais abordé lors de mon entretien car il faut un expertise dans ce domaine que j'ai toujours indiqué comme ne pas avoir). Bref...

L'expertise pour enseigner en NSA... entre nous, je me demande si elle s'acquiert ailleurs que sur le terrain. Comme le FLE/FLS, et l'enseignement de manière plus générale. Il y en a sûrement davantage en RP, mais dans mon département... deux classes sont NSA. Les années fastes, une 3e ouvre, pour refermer rapidement. Ma collègue qui a l'autre a la même formation que moi : apprentissage sur le tas, grâce à des collègues bienveillants, en UPE2A (autrefois, "classes d'accueil") et découverte de la NSA... au fil des élèves. J'ai moi-même été formée parce que j'ai eu la chance immense d'être en binôme sur ces dispositifs avant de devenir coordo.

Oui, je suis en UPEAA. Comme indiqué précédemment, je travaille, avec eux, sur un ouvrage assez simple pour le moment avec des disparités sur le travail demandé et je reprends les points de grammaire de livre, axés FLS, afin de travailler l'étude de la langue. Bizarrement, il est indiqué niveau A2 à atteindre dans beaucoup de doc. académiques mais le fossé est énorme, pour les élèves entrant dans une filière générale et technologique.

Je n'avais pas compris que tu enseignes en lycée ! Effectivement, ceci chance considérablement la donne.
Par contre, il faut arrêter l'hypocrisier institutionnelle : SOIT tu bosses pour qu'ils aient le niveau A2 (déjà très léger pour du programme de lycée), SOIT tu fais semblant de faire de la littérature en appelant ça FLS... ce qui est possible quand les élèves ont eu des scolarités proches de ce qui se fait en France...

L'autre élément est l'absence d'investissement des parents (mais comme les élèves français) car l'école est un lieu d'instruction et d'éducation. Les carences sociales amènent une carence scolaire chez les familles. Une de mes lycéennes, récemment arrivée, m'a indiqué ne sortir de chez elle QUE pour venir au lycée. Pour de nombreuses filles, originaires de pays sub-sahariens ou asiatiques (Inde, Pakistan, Sri Lanka et Afghanistan), c'est le même profil de lycéennes : introverties, peu investies dans les études ("pas le choix en France car c'est une obligation"), à l'instar de garçons originaires des mêmes pays.

... et le principe de réalité fait que non, leurs parcours ont été bien différents, et qu'ils sont orientés selon leur âge et sans réel rapport avec leurs compétences, faute de meilleure solution.
Il faut être lucide : l'état ne se soucie pas de ces élèves. Très peu, trop peu, la politique actuelle est à la diminution des heures allouées pour eux (comme pour les autres), et leur réussite n'est vraiment pas la préoccupation de grand monde. Et boum, nous, enseignants, on fait ce qu'on peut.

Tout ça pour te dire que l'Académie ne prend pas ces éléments en compte. Idéalement, ce serait non pas un mais deux ans qui leur faudrait (choc culturel, choc linguistique, etc.).

L'Etat n'impose pas pour la venue des enfants, arrivant sur le sol français via le regroupement familial, un niveau minimum depuis le pays (genre passer des tests dans les Instituts français pour disposer un DELF A1 et ainsi obtenir un visa). Cela ne nuira pas au dispositif car il faudra encore travailler la langue et profiter de cette base pour une remise à niveau dans les matières des troncs communs (je parle principalement pour les élèves du sd degré).

Voici pour les infos et mes observations. ^^

Pour ce que j'ai graissé : heu... s'ils n'ont pas le niveau, que font-ils ? Ils restent loin de leur famille ? Et... il n'y a pas que les regroupements familiaux (une minorité de cas par chez nous) : les réfugiés et demandeurs d'asile en tout genre forment le gros de nos classes. Des gens qui ont tout perdu et ne demandent qu'à survivre ont d'autres préoccupations... mais ce sur dernier point, j'ai forcément un regard biaisé du fait de ma classe NSA.

En fait, ce n'est pas compliqué : il leur faudrait beaucoup plus d'heures de français (FLE-FLS) et d'autres disciplines à côté, pour la (re)mise à niveau, dans la mesure où elle est possible. Pour certain, pas d'illusion à se faire : la jeune fille que ses parents envoient à l'école parce que c'est obligatoire a de maigres chances d'aller loin, mais tout ce qu'elle apprendra sera déjà là.

Il y a peut-être des politiques académiques variables, mais parmi les objectifs clairs et affichés des UPE2A ici, NSA ou non, il y a le passage du DELF. Notre travail est de les préparer au A2 (avec possibilité d'inscrire les NSA en A1), les élèves d'âge lycée au A2 ou B1.

Au final, je ne pense pas t'aider beaucoup !

Sais-tu si le CASNAV organise des rencontres entre profs d'UPE2A ? Ce sont des réunions très, très précieuses, où on découvre qu'on se pose les mêmes questions, et nous échangeons beaucoup par mail entre nous. Et c'est une chance, sinon, on est quand même très seules dans les établissements avec une somme colossale de choses à gérer dans la classe et hors la classe.