Neo défi lecture 2022 - Ici, on papote!

Je le compte donc, merci !  
Mise à jour des dernières lectures, dans l'ordre :

Pour le défi 33 (Sur les traces des pionniers [ou l'esprit pionnier]) et le 8 (Violence) :  Toutes les saveurs de Ken Liu (2012).
  Une histoire de l’Ouest américain différente des autres : Ken Liu s’intéresse à la présence de prospecteurs chinois à l’époque de la ruée vers l’or. La petite Lily, dont le père tient un magasin dans Idaho City, se lie avec eux et notamment avec l’étrange Lao Guan qui lui raconte les si passionnantes aventures de Guan Yu, le dieu de la guerre. Ken Liu a un vrai talent de conteur.

Pour le défi 14 (Étrangeté) mais convient aussi au 4 (le prénom et le nom de l'auteur commencent par la même lettre) et au 46 (couverture en noir et blanc) : Trois rêveries de Marc-Antoine Mathieu (2018, BD).
  Marc-Antoine Mathieu est un artiste dont j’aime suivre les expérimentations. L’éditeur présente cette œuvre-ci comme « un poème graphique ». Il s’agit d’abord d’un bel objet : dans une boîte en carton noir, on découvre un leporello (j’ai appris ce mot qui désigne un livre qui se déplie comme un accordéon) intitulé « Homo temporis », dix-sept cartes au format 16 x 22 cm (« Homo faber ») et un ruban enroulé autour d’un cylindre de bois qui évoque les rouleaux de papyrus (« Homo logos »). Les œuvres de MAM sont de plus en plus épurées (ici pas de texte, pas d’histoire, un dessin qui se concentre aussi sur quelques traits), assez déroutantes et pouvant sans doute sembler vaines à quelqu’un qui n’aurait pas suivi le cheminement de leur auteur. Si vous ne le connaissez pas, je vous conseille donc d’aller d’abord lire la série de BD des Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves.

Pour le défi 48 (un livre avec une fleur ou un arbre sur la couverture) :  Le bureau des mariages d’Hervé Bazin (1951).
  Je poursuis ma découverte de l’œuvre de Bazin, dont la lecture du Matrimoine l’an dernier m’avait réjouie. Il s’agit ici d’un recueil de neuf nouvelles (ma vieille édition est illustrée de l’image d’une machine à écrire ornée d’une grosse fleur orange coupée : un chrysanthème ?). Des histoires souvent cruelles et plaisantes.

Enfin, pour le défi 46 (la couverture est en noir et blanc) : Freddie Mercury : sa vie, avec ses mots à lui, compilé par Greg Brooks et Simon Lupton (2019).
  « Ce livre est, dans la mesure du possible, ce qui se rapproche le plus d’une autobiographie de Freddie Mercury » : voici la présentation qu’en fait l’éditeur. Il s’agit d’une compilation d’extraits d’interviews du chanteur de Queen. Les phrases sont de Freddie Mercury mais les auteurs du livre les ont regroupées, enchaînées, ordonnées, de façon à obtenir des chapitres où l’artiste semble s’exprimer librement sur un thème donné. C’est original et intéressant, mais cela pose quelques problèmes parfois car on ne sait pas de quand datent tels ou tels propos (ce sont vingt ans d’entretiens qui ont été utilisés) ; il aurait sûrement été compliqué de référencer chaque extrait dans l’assemblage, mais faire se succéder des propos tenus à des époques différentes sans le mentionner me gêne un peu. Freddie Mercury parle-t-il d’une chanson juste après l’avoir sortie ou dix ans plus tard ? Parfois il y a des indices évidents dans le texte, mais parfois non. L’impression de continuité dans le discours est une facilité de lecture mais elle est trompeuse.
  D’autre part, ce n’est pas très bien écrit. Les auteurs avertissent dans leur préface que « la fusion de certaines phrases ou paragraphes pourra sembler peu harmonieuse en termes de conjugaison », par exemple. Cela peut expliquer aussi certaines constructions de phrases, mais je crois que ce sont plutôt les traducteurs qui sont en cause : il y a quelques fautes d’orthographe (« vous faîtes » avec accent circonflexe, les noms de nationalités sans majuscule…) et j’ai bondi en lisant à la fin cet anglicisme : « John Deacon, Brian May et Roger Taylor ne sont pas listés dans cet index dû aux trop nombreuses références à travers le livre en entier.»
  Ceci étant dit, j’ai trouvé très intéressant le regard de Freddie Mercury sur lui-même et sur le groupe, les précisions qu’il apporte sur le fonctionnement du quatuor, ce qu’il raconte de certaines chansons…