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doukipudonktan
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Comment gérer un élève violent ? Empty Comment gérer un élève violent ?

par doukipudonktan Mar 14 Déc - 6:33
Bonjour,

Je me doute bien que la question a déjà dû être posée mille fois, mais tant pis, je tente quand même…

Ma femme est professeur des écoles. Suite à une mutation, elle a intégré un nouvel établissement cette année, et a hérité d’un ce2-cm1, dont visiblement personne ne voulait, après avoir enseigné pendant 10 ans en maternelle. Du coup, ça fait beaucoup de travail à la maison, mais c’est normal, c’est le métier qui veut ça.
Le problème, c’est qu’en plus du double niveau-double cycle, elle a hérité d’un ėlève atteint de troubles autistiques, donc un ėlève qui mérite une attention certaine, mais aussi et surtout d’un élève particulièrement violent (du moins lorsqu’il fait des « crises »). Il est aidé d’une AESH en classe, mais en général, c’est pendant la récréation ou lorsqu’il se trouve à la cantine qu’il devient violent. Il provoque et bouscule ses camarades, qui semble-t-il en ont ras le bol, car on leur dit qu’il faut le « comprendre ». Une fois, alors que mon épouse suivait une formation au sein de son école, il s’est montré à nouveau incontrôlable. Ma femme a voulu intervenir, puisqu’il s’agit de son élève, mais l’inspectrice l’en a empêchée, préférant régler la situation par elle même. Résultat : l’inspectrice s’est faite mordre, et la directrice a été griffée. Il y a bien eu une équipe éducative, mais rien n’a vraiment été mis en place. Chaque matin, ma femme se rend au travail angoissée, car elle ne sait pas comment la journée va se dérouler…
Hier, encore une fois, elle aperçoit l’élève en question s’amuser à bousculer ses camarades, qui se retrouvent à terre. Ma femme lui demande alors de changer de zone dans la cour de récréation, afin qu’il prenne le temps de se calmer. Mais il ne faisait pas vraiment de crise, puisqu’il a refusé, calmement, d’obéir, en prétextant que sa maîtresse ne pouvait rien faire contre lui, car il était plus fort qu’elle. Et pour le prouver, il lui a donné un coup de pied dans la cuisse, et des coups de poing dans les côtes. Ma femme a réussi à l’écarter puis a alerté la directrice, qui elle-même a alerté l’inspectrice, qui a téléphoné hier soir à ma femme. Si l’inspectrice a reconnu que l’enfant n’avait pas à agir ainsi, précisant qu’il devait formuler des excuses, mais qu’il fallait comprendre que cela pouvait être « difficile » pour lui, elle lui a rapporté que cet élève avait affirmé que sa maîtresse avait été « méchante » avec lui et que, par conséquent, ma femme avait dû, malgré elle bien évidemment, provoquer la « crise », et donc qu’elle devait suivre une formation…

Bien sûr, il se passe des événements bien plus graves dans d’autres établissements. Ma femme, par chance, n’a pas été blessée, et il est devenu courant pour chaque enseignant d’avoir un ėlève difficile à gérer dans sa classe. Néanmoins, j’ai vu hier soir ma femme fondre en larmes, car elle ne se sentait absolument pas soutenue par la hiérarchie, ni par ses collègues d’ailleurs. Un rendez-vous est prévu avec la mère aujourd’hui, mais ma femme angoisse : elle craint de ne pas être soutenue par la directrice de l’école, qui tend à minimiser le problème…

Déposer une plainte, juste pour un rappel à la loi, semble peut-être exagéré (quoique…) Mais demander à ce que l’élève change de classe ne doit pas être impossible, non ? Parce que là, la relation pédagogique entre l’élève et le professeur me semble tout de même compromise…

Si vous avez des suggestions, des remarques, je suis preneur…
Verdurette
Verdurette
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Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par Verdurette Mar 14 Déc - 6:52
Je suis exactement dans la même situation, si ce n'est que la cause de la violence de mon élève est différente et ne relève pas de troubles autistiques.

La "chance" si je puis dire, dans la situation que tu décris, c'est que l'inspectrice comme la directrice, réputées "expertes", ont été blessées.  Il leur sera donc difficile d'imputer ces difficultés à une prétendue inexpérience ou inexpertise de ton épouse.
Quoi qu'il en soit, cette situation est intenable, pour elle et aussi pour les autres élèves qu'on oublie un peu trop souvent. C'est bien gentil de dire qu'il faut "donner sa chance" à cet élève qu'il faut "comprendre", mais il y a des limites.

Avant de poursuivre, comment se positionne la famille de cet élève ? Est-elle consciente des difficultés ? Pouvez-vous dialoguer avec elle, y a t-il un suivi thérapeutique ?

Cette année, suite à deux crises particulièrement violentes, mon élève a commencé un traitement qui n'est sans doute pas possible  pour l'élève dont vous parlez. Mais confrontée à d'autres faits analogues, une année précédente, j'ai obtenu de l'aide auprès du médiateur académique. Vous en aurez les coordonnées sur le site du rectorat en tapant "médiateur académique" + nom de l'académie.

Après, si la situation devient intenable, il faut consulter, car ce genre de situation finit par vous miner, et il ne faut pas en arriver là, ce n'est bon ni pour elle ni pour votre famille. Il faut savoir aussi qu'en cas de blessure (je ne lui souhaite évidemment pas, mais même une blessure minime peut "suffire", si j'ose dire) il ne faut pas hésiter à la qualifier en accident du travail, avec les arrêts qui peuvent en résulter.
J'imagine qu'elle a une assurance professionnelle, si ce n'est pas le cas, il faut le faire.

Ma réponse étant publique,elle reste volontairement vague, mais vous pouvez m'écrire par mp si vous le souhaitez. Pour être passée par là à plusieurs reprises, je compatis sincèrement et si je peux aider je le ferai volontiers. Mais on se heurte à une totale absence de réponse institutionnelle.

edit : le dépôt de plainte n'est pas une option, dans la mesure où l'enfant est mineur de 13 ans. Pour ma part, j'ai déposé une main courante avec mon AESH car nous avions pris des coups,  pour peser sur l'ESS, mais c'est peu utile.

En revanche, il faut que ton épouse consigne chaque incident sur le registre SST (c'est maintenant en ligne) et demander à la directrice d'établir une "fiche établissement". Pour ce dernier acte, seule la directrice peut le faire, et elle n'a pas le droit de refuser. Toutefois, c'est un signalement anonymisé, donc moins efficient que le SST.
https://www.sgen-cfdt.fr/actu/registre-sante-et-securite-au-travail-un-droit-et-une-procedure-plus-que-jamais-necessaires/
*Ombre*
*Ombre*
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par *Ombre* Mar 14 Déc - 10:29
Doukipudonktan, avant toute chose, je tiens à exprimer toute ma compassion pour ta femme, car c'est vraiment une situation très difficile. Je vis à peu près la même chose cette année, à cette nuance près que, dans le secondaire, j'ai une vie scolaire pour prendre le relais. J'imagine combien ce doit être dur dans le primaire.
Je me garderai donc de tout conseil - Verdurette est bien mieux placée que moi en l'occurrence - en dehors de celui-ci : quand l'institution crée de la souffrance au lieu de régler les problèmes (et c'est le cas dans la situation que tu décris), à un moment, la seule personne que l'on peut sauver, c'est soi-même. Donc, je ne sais pas quelles solutions on peut mettre en place en ce qui concerne l'élève (ce qui suppose a minima une volonté et des moyens, deux choses qui paraissent fort douteuses), mais en ce qui concerne ta femme, il faut effectivement déclarer chaque agression en accident du travail, remplir le RSST et même saisir directement le CHSTC de son département. Enfin, je ne saurais trop conseiller de mettre tout cela à plat chez un médecin et, quand cela devient trop dur, de se faire arrêter. Les blessures ne sont pas seulement physiques et, dieu merci, les risques psycho-sociaux que font encourir de tels élèves sont un peu mieux pris en compte.
Pour finir, je vous mets en lien un document officiel qui m'a été utile :
https://cache.media.education.gouv.fr/file/2018/73/2/GuideenfantsversionvalideeCHSCTMEN_926732.pdf

Beaucoup de courage et, avant même toute considération relative au courage, que ta femme prenne soin d'elle.
Lisak40
Lisak40
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par Lisak40 Mar 14 Déc - 10:44
*Ombre* a écrit:Doukipudonktan, avant toute chose, je tiens à exprimer toute ma compassion pour ta femme, car c'est vraiment une situation très difficile. Je vis à peu près la même chose cette année, à cette nuance près que, dans le secondaire, j'ai une vie scolaire pour prendre le relais. J'imagine combien ce doit être dur dans le primaire.
Je me garderai donc de tout conseil - Verdurette est bien mieux placée que moi en l'occurrence - en dehors de celui-ci : quand l'institution crée de la souffrance au lieu de régler les problèmes (et c'est le cas dans la situation que tu décris), à un moment, la seule personne que l'on peut sauver, c'est soi-même. Donc, je ne sais pas quelles solutions on peut mettre en place en ce qui concerne l'élève (ce qui suppose a minima une volonté et des moyens, deux choses qui paraissent fort douteuses), mais en ce qui concerne ta femme, il faut effectivement déclarer chaque agression en accident du travail, remplir le RSST et même saisir directement le CHSTC de son département. Enfin, je ne saurais trop conseiller de mettre tout cela à plat chez un médecin et, quand cela devient trop dur, de se faire arrêter. Les blessures ne sont pas seulement physiques et, dieu merci, les risques psycho-sociaux que font encourir de tels élèves sont un peu mieux pris en compte.
Pour finir, je vous mets en lien un document officiel qui m'a été utile :
https://cache.media.education.gouv.fr/file/2018/73/2/GuideenfantsversionvalideeCHSCTMEN_926732.pdf

Beaucoup de courage et, avant même toute considération relative au courage, que ta femme prenne soin d'elle.

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Iphigénie
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par Iphigénie Mar 14 Déc - 10:50
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Lagomorphe
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par Lagomorphe Mar 14 Déc - 11:02
@Verdurette : je ne vois pas en quoi le fait que l'élève soit mineur interdirait de porter plainte. Bien entendu il n'ira pas en prison, mais le fait qu'un agresseur soit un enfant n'oblige en rien sa victime à supporter ses coups sans se plaindre. Une plainte n'a rien d'exagéré quand on se fait taper dessus : ça devrait même être automatique et l'institution devrait se joindre à la plainte en tant que représentant de l'Etat employeur.

Dans ce genre de situation, l'arrêt maladie me semble une évidence : la collègue en est à pleurer d'angoisse d'aller travailler (à raison). Nul ne devrait souffrir de travailler, et la réponse de l'IEN est monstrueuse. Elle rejette la faute sur l'enseignante, et la somme en substance de continuer à se faire taper dessus sans broncher. Saisie chst, et contact d'un syndicat en vue d'une mise en œuvre du droit de retrait (le danger imminent est avéré). Mais le simple fait d'être arrêté par un médecin devrait faire réagir l'IEN: continuez à imposer cette situation toxique et vous n'aurez plus d'adulte devant cette classe.
Verdurette
Verdurette
Modérateur

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par Verdurette Mar 14 Déc - 12:54
https://www.justifit.fr/b/guides/droit-penal/porter-plainte-contre-un-mineur/
Justifit a écrit:

Dans quel cas peut-on porter plainte contre un mineur ?

En règle générale, le dépôt de plainte n’est recevable que lorsqu’un préjudice est né d’une infraction. Dans le cas des mineurs, il est important de noter qu’ils ne peuvent faire l’objet de poursuites pénales que s’ils ont agi avec discernement. Selon la loi, un mineur n’est considéré comme responsable d’infractions  que s’il est capable de discerner ou de comprendre la portée de ses actes. À défaut de discernement, un mineur ayant l’âge d’être passible de sanctions pénales peut être reconnu comme irresponsable.
En revanche, une plainte peut être déposée et potentiellement donner suite à une action en responsabilité civile pour la réparation du préjudice subi par la victime.
En deça de 10 ans, c'est assez compliqué. J'ai tenté, je n'ai pu que déposer une main courante; il faut déjà être bien amoché pour que ce soit possible.
Verdurette
Verdurette
Modérateur

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par Verdurette Mar 14 Déc - 12:57
Lagomorphe a écrit: Mais le simple fait d'être arrêté par un médecin devrait faire réagir l'IEN: continuez à imposer cette situation toxique et vous n'aurez plus d'adulte devant cette classe.

Je suis au regret de dire que non, l'IEN n'en a strictement rien à cirer à part que ça fait un poste à remplacer.
Il y aura un remplaçant 1 qui craquera, un R2, un R3,.....et R36 la dernière semaine de l'année.
C'est comme ça que ça marche dans le premier degré.
Reine Margot
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Demi-dieu

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par Reine Margot Mar 14 Déc - 12:59
Oui, tout va bien tant que les parents et la presse ne s'en mêlent pas (l'administration déteste), le reste, on s'en moque.

_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
Mélusine2
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par Mélusine2 Mar 14 Déc - 13:09
doukipudonktan a écrit:
Ma femme a réussi à l’écarter puis a alerté la directrice, qui elle-même a alerté l’inspectrice, qui a téléphoné hier soir à ma femme. Si l’inspectrice a reconnu que l’enfant n’avait pas à agir ainsi, précisant qu’il devait formuler des excuses, mais qu’il fallait comprendre que cela pouvait être « difficile » pour lui, elle lui a rapporté que cet élève avait affirmé que sa maîtresse avait été « méchante » avec lui et que, par conséquent, ma femme avait dû, malgré elle bien évidemment, provoquer la « crise », et donc qu’elle devait suivre une formation…
[...] Néanmoins, j’ai vu hier soir ma femme fondre en larmes, car elle ne se sentait absolument pas soutenue par la hiérarchie, ni par ses collègues d’ailleurs. Un rendez-vous est prévu avec la mère aujourd’hui, mais ma femme angoisse : elle craint de ne pas être soutenue par la directrice de l’école, qui tend à minimiser le problème…

Déposer une plainte, juste pour un rappel à la loi, semble peut-être exagéré (quoique…) Mais demander à ce que l’élève change de classe ne doit pas être impossible, non ? Parce que là, la relation pédagogique entre l’élève et le professeur me semble tout de même compromise…

Si vous avez des suggestions, des remarques, je suis preneur…

Travaillant dans le secondaire, je serais malavisée de risquer des conseils, tu en as reçu et en recevra de plus avisés. Mais l'attitude de la hiérarchie (et des collègues, dis-tu affraid ) fait bondir. C'est une honte.
Pour le dépôt de plainte, Verdurette savait te répondre. Pour le reste, je pense que ce n'est même plus la "relation pédagogique" le problème : ta femme n'a pas à subir les coups d'un élève, ni à être angoissée à l'idée de rencontrer sa mère (c'est cette dame qui devrait rentrer sous terre). Se défendre n'a rien d'exagéré... c'est l'institution qui devrait la protéger et qui manque à tous ses devoirs.
Ponocrates
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par Ponocrates Mar 14 Déc - 13:33
Verdurette a écrit:https://www.justifit.fr/b/guides/droit-penal/porter-plainte-contre-un-mineur/
Justifit a écrit:

Dans quel cas peut-on porter plainte contre un mineur ?





En règle générale, le dépôt de plainte n’est recevable que lorsqu’un préjudice est né d’une infraction. Dans le cas des mineurs, il est important de noter qu’ils ne peuvent faire l’objet de poursuites pénales que s’ils ont agi avec discernement. Selon la loi, un mineur n’est considéré comme responsable d’infractions  que s’il est capable de discerner ou de comprendre la portée de ses actes. À défaut de discernement, un mineur ayant l’âge d’être passible de sanctions pénales peut être reconnu comme irresponsable.
En revanche, une plainte peut être déposée et potentiellement donner suite à une action en responsabilité civile pour la réparation du préjudice subi par la victime.
En deça de 10 ans, c'est assez compliqué. J'ai tenté, je n'ai pu que déposer une main courante; il faut déjà être bien amoché pour que ce soit possible.
Mais au moins pour la réparation du préjudice, cela peut valoir le coup, non? En portant plainte non seulement contre l'enfant mais également contre les parents ( si pas de suivi médical alors que l'on a signalé la violence et l'administration qui se fait complice de la situation en ne faisant rien ?
Je ne suis pas pour la judiciarisation de la société, mais quand tout le monde se lave les mains des problèmes et laisse les victimes subir...
Sinon, amicales pensées à votre femme doukipudontan...

_________________
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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
Lagomorphe
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par Lagomorphe Mar 14 Déc - 13:47
Verdurette a écrit:https://www.justifit.fr/b/guides/droit-penal/porter-plainte-contre-un-mineur/
Justifit a écrit:

Dans quel cas peut-on porter plainte contre un mineur ?



En règle générale, le dépôt de plainte n’est recevable que lorsqu’un préjudice est né d’une infraction. Dans le cas des mineurs, il est important de noter qu’ils ne peuvent faire l’objet de poursuites pénales que s’ils ont agi avec discernement. Selon la loi, un mineur n’est considéré comme responsable d’infractions  que s’il est capable de discerner ou de comprendre la portée de ses actes. À défaut de discernement, un mineur ayant l’âge d’être passible de sanctions pénales peut être reconnu comme irresponsable.
En revanche, une plainte peut être déposée et potentiellement donner suite à une action en responsabilité civile pour la réparation du préjudice subi par la victime.
En deça de 10 ans, c'est assez compliqué. J'ai tenté, je n'ai pu que déposer une main courante; il faut déjà être bien amoché pour que ce soit possible.

Mais ce n'est pas à celui qui porte plainte de connaître la qualification pénale de la plainte ni contre qui elle doit être déposée pour être recevable. Souvent on parle de porter plainte "pour (telle qualification) et contre (telle personne)", mais le plaignant n'est pas obligé de faire le boulot du procureur. On a subi un préjudice, donc on porte plainte, en décrivant les faits, point. Il appartient au magistrat d'en définir la qualification juridique et de décider si et qui il faut poursuivre. Pas au plaignant. Qui peut le suggérer dans sa déclaration, ou pas.

Si l'agent de police judiciaire ou le gendarme refuse d'enregistrer la plainte, ou impose d'en rester à la main courante, on écrit directement au procureur de la République.

Là l'objectif n'est pas d'envoyer un enfant en prison. Ça n'arrivera évidemment pas. Le but est de faire acter un préjudice, à la fois à destination de l'institution (oui, le fait est grave, dénoncé à la justice, et la hiérarchie est au courant) et pour obtenir une juste réparation (des responsables légaux de l'enfant, ou de l'institution elle-même s'il est mis en évidence qu'elle a failli à son obligation de protection de ses agents).
Dagda
Dagda
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par Dagda Mar 14 Déc - 13:56
Bonjour tout le monde,
je viens de lire à l'instant le sujet et je souhaiterai intervenir. Au cours de ma (courte) carrière, j'ai rencontré des enfants (autistes ou non) qui ont pu se montrer violents envers moi ou des collègues. Outre le choc lié à la violence des actes, il y a aussi le choc lié au fait d'être touché dans son intégrité physique (et cela peut être difficile à s'en remettre).

Je pense que la situation n'est plus viable :
  • Pour l'enfant car même si il est autiste, cela ne peut pas tout excuser (alors que je suis moi-même autiste). Ce n'est pas parce que l'enfant est autiste qu'il a le droit de frapper, mordre les autres et surtout qu'il n'a pas à suivre un cadre, des règles (alors qu'au contraire, c'est important voire essentiel pour structurer celui-ci). Je ne connais pas les caractéristiques de l'enfant (présence ou non d'une déficience intellectuelle ou d'une hyperactivité, verbal ou non, ses stéréotypies, ses hyper ou hyposensibilités ...) mais je pense que le fait qu'il puisse mettre en danger la sécurité des autres (et sa propre sécurité) va créer une atmosphère absolument délétère (avec risque de harcèlement pour l'élève en question, si cela n'a pas déjà été le cas).

  • Pour ta femme doukipudonktan car elle est dans un tel degré d'angoisse et d'anxiété vis-à-vis de cet enfant, que cela va impacter son travail et sur le reste (moral, santé physique, vie de famille ...)

On sait très bien que les conditions d'accueil des enfants autistes ne sont pas optimales (entre l'environnement de classe, le sur-effectif, le manque de formation, les spécificités (et l'effectif important) des autres élèves à besoins particuliers, le manque d'éducateurs spécialisés et d'AESH formés sur ce handicap ...) et on se retrouve dans une situation explosive où les premiers à en souffrir sont l'élève concerné, l'enseignant et les collègues ainsi que les autres élèves de cette école.

Je souhaite à ta femme qu'elle se mette en sécurité et qu'elle se préserve et les conseils proposés dans les messages précédents vont être très utiles pour ta femme j'en suis sûr.
Elaïna
Elaïna
Devin

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par Elaïna Mar 14 Déc - 18:53
Il faut évidemment porter plainte. L'enfant n'ira évidemment pas en prison, par contre les parents en sont responsables et oui il peut y avoir des réparations.

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albertine123
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Niveau 6

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par albertine123 Mar 14 Déc - 19:06
Constatation médicale et dépôt de plainte.
On peut aussi faire intervenir le médecin scolaire.
Et pour avoir suivi deux cas similaires dans le premier degré, le Dasen peut être saisi notamment si la famille et l'école ne réagissent pas.
Rien ne sera mis en place d'office suite à l'ESS en ce qui concerne les soins. L'équipe éducative suggère un suivi, c'est à la famille de le mettre en place et d'en assurer la continuité.
Le fait que l'élève possède une reconnaissance MDPH ne change rien à l'affaire, il doit respecter le règlement de l'établissement et la loi.

Edit : et on peut faire aussi une Remontée d'incident en milieu scolaire. Histoire d'avoir la trace écrite d'un signalement fait à la hiérarchie. Il y a un formulaire mais je ne saurais dire où le trouver.
Voilà différentes possibilités à envisager selon la gravité des faits, l'immobilisme constaté...
maikreeeesse
maikreeeesse
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par maikreeeesse Mar 14 Déc - 19:43
Selon les académies, il y a un portail "faits établissements". En isère c'est avec la clé otp du directeur que l'on y accède.
Bien penser à noter et dater les événements pour être le plus factuel possible. Une équipe éducative peut être menée. Attention cependant selon l'attitude et l'acceptation des parents à ne pas se constituer en tribunal.
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Randoschtroumf
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par Randoschtroumf Mar 14 Déc - 19:59
Je repasserai plus tard pour compléter.
Très rapidement, en plus des excellents conseils de Verdurette :

Si j'ai bien compris, ce n'est pas l'élève autiste qui se montre violent, mais un deuxième élève. Évidemment, la présence de ces 2 élèves dans la même classe rend la situation encore plus compliquée. Est-ce cela?

- déclaration immédiate d'accident du travail, suite aux coups portés, y compris et surtout pour les conséquences psychologiques. Attention, bien faire le lien avec l'événement soudain d'aujourd'hui, l'administration tentera d'orienter ta femme sur une déclaration de maladie professionnelle, moins avantageuse et plus difficile à faire reconnaître. Un syndicat pourra utilement relire la déclaration. Bien montrer que la dégradation de l'état de santé est soudaine et liée à l'agression d'aujourd'hui. Même si la situation était déjà pesante avant.
Un arrêt paraît amplement justifié. Avec la reconnaissance d'accident du travail, il n'y a ni jiur de carence, ni décompte dans les 90 jours glissants, raison pour laquelle il est indispensable de faire au plus vite cette déclaration (dans les 48h de mémoire).

- comme déjà dit : remplir le registre SST en mettant systématiquement en copie le CHSCT (coordonnées en principe sur le site académique) et demander par écrit (mail pro) une déclaration fait établissement à chaque incident.

- appel au 15 à chaque crise. Le Samu ne se déplacera pas forcément, mais si l'enfant finit plusieurs fois aux urgences, cela peut accélérer la prise en charge. Prévenir la famille, mais sans se précipiter, histoire que l'enfant soit pris en charge par les services médicaux quand elle arrive (et puis... Difficile de gérer un enfant en pleine crise de violence et telephoner en même temps).

- rédiger une IP si la famille n'est pas coopérative et impliquée (donc selon le suivi de l'enfant).

- contacter un syndicat au plus cite concernant la mise en place d'un accompagnement. Ne se rendre à aucun RDV sans être accompagné par un syndicat.

Je ne me rendrais pas à un RDV avec la famille dans ces conditions, et verrais urgemment mon médecin. D'ailleurs, ce n'est pas un RDV avec la famille mais plutôt une ESS en urgence qu'il faudrait.
albertine123
albertine123
Niveau 6

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par albertine123 Mar 14 Déc - 20:31
Apparemment il y a eu une équipe educative, est-ce l'ESS annuelle ? Oui, on peut en effet en convoquer une autre en urgence après ce type d'incident. Contacter l'enseignant référent secteur, si cet élève a bien une reconnaissance MDPH. Le cas échéant demander à l'AS et au médecin scolaire d'être présents.

Et oui, partager un élève difficilement gérable sur 2 classes, un semestre par classe, pour permettre à l'enseignante et à la classe de souffler, ça peut se faire, je l'ai déjà vu.
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Langelot
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par Langelot Mar 14 Déc - 20:38
Randoschtroumf a écrit:Je repasserai plus tard pour compléter.
Très rapidement, en plus des excellents conseils de Verdurette :

Si j'ai bien compris, ce n'est pas l'élève autiste qui se montre violent, mais un deuxième élève. Évidemment, la présence de ces 2 élèves dans la même classe rend la situation encore plus compliquée. Est-ce cela?

- déclaration immédiate d'accident du travail, suite aux coups portés, y compris et surtout pour les conséquences psychologiques. Attention, bien faire le lien avec l'événement soudain d'aujourd'hui, l'administration tentera d'orienter ta femme sur une déclaration de maladie professionnelle, moins avantageuse et plus difficile à faire reconnaître. Un syndicat pourra utilement relire la déclaration. Bien montrer que la dégradation de l'état de santé est soudaine et liée à l'agression d'aujourd'hui. Même si la situation était déjà pesante avant.
Un arrêt paraît amplement justifié. Avec la reconnaissance d'accident du travail, il n'y a ni jiur de carence, ni décompte dans les 90 jours glissants, raison pour laquelle il est indispensable de faire au plus vite cette déclaration (dans les 48h de mémoire).

- comme déjà dit : remplir le registre SST en mettant systématiquement en copie le CHSCT (coordonnées en principe sur le site académique) et demander par écrit (mail pro) une déclaration fait établissement à chaque incident.

- appel au 15 à chaque crise. Le Samu ne se déplacera pas forcément, mais si l'enfant finit plusieurs fois aux urgences, cela peut accélérer la prise en charge. Prévenir la famille, mais sans se précipiter, histoire que l'enfant soit pris en charge par les services médicaux quand elle arrive (et puis... Difficile de gérer un enfant en pleine crise de violence et telephoner en même temps).

- rédiger une IP si la famille n'est pas coopérative et impliquée (donc selon le suivi de l'enfant).

- contacter un syndicat au plus cite concernant la mise en place d'un accompagnement. Ne se rendre à aucun RDV sans être accompagné par un syndicat.

Je ne me rendrais pas à un RDV avec la famille dans ces conditions, et verrais urgemment mon médecin. D'ailleurs, ce n'est pas un RDV avec la famille mais plutôt une ESS en urgence qu'il faudrait.

Excellents conseils. J'ajoute : impliquer  les autres parents d'élèves notamment élus.

J'ai  une question au sujet de la cour. L'AESH doit-elle accompagner l'enfant pendant la cour de récréation. Est-il prévu un aménagement de récréation pour cet enfant ?  (lieu calme dédié avec des jeux, mais seul avec présence d'un adulte. )

EN tout cas, bon courage à votre femme. Qu'elle n'hésite pas à s'appuyer également sur ces collègues. Dans notre école, l'enfant tourne dans les autres classes de temps en temps pour soulager l'enseignant et les élèves de la classe qui peuvent souffrir de cette situation.
Verdurette
Verdurette
Modérateur

Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par Verdurette Mar 14 Déc - 20:53
Fut un temps, les parents d'élèves avaient un certain poids, et la presse faisait peur. Malheureusement ce n'est plus vrai.
Il n'y a qu'une chose qui fait bouger ; la crainte qu'un élève se mette en danger ou en mette un autre en danger, qu'il y ait un accident concernant un enfant qui fera désordre et peut valoir bien des ennuis. Vous remarquerez que les accidents sur les personnels , ce n'est pas bien grave non plus.
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doukipudonktan
Niveau 1

Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par doukipudonktan Mar 14 Déc - 21:11
Bonsoir à tous,

D'abord, un grand merci à tous pour vos messages, c'est vraiment réconfortant ! Ma femme, qui n'ose pas s'exprimer sur un forum, vous remercie chaleureusement, car vos messages lui font comprendre qu'elle n'est pas devenue folle, et qu'elle a le droit d'être traitée avec respect. Plus que les coups, c'est la discussion avec l'inspectrice qui l'a rendue dingue. Elle a passé la nuit à repasser la scène dans sa tête, à culpabiliser d'avoir déclenché la colère de l'enfant, alors qu'elle n'y est pour rien ! Tout cela parce que l'inspectrice (qui je le rappelle, a tout de même été mordue), lui a dit qu'elle avait sans doute prononcé une parole ou fait un geste qui aurait été déclencheur. Dans ce contexte, proposer une formation apparaît comme une véritable insulte...

Petites précisions :
- l'élève violent n'est pas l'élève autiste. Ce dernier a besoin d'une attention que ma femme ne peut lui accorder à cause des crises de violences de son camarade...
- ma femme me confirme qu'hier, il n'était pas du tout "en crise" : il a voulu défier son autorité en lui montrant qu'il était plus fort qu'elle. Il a voulu la frapper, et il était conscient de le faire.

Le rendez-vous avec la mère ne s'est ni bien, ni mal passé : elle "comprend" les "désagréments" que pose son fils, mais ne semble pas s'inquiéter outre mesure des conséquences de son comportement. L'enfant s'est excusé à demi mot, mais il avait l'air totalement détaché des faits. C'est la raison pour laquelle je souhaiterais qu'une plainte soit déposée, juste pour un rappel à la loi, histoire que la mère et son fils comprennent leurs responsabilités surtout la maman).

En revanche, ma femme s'est enfin sentie soutenue par ses collègues, qui lui ont tous proposé de l'aide (enfin !), mais aussi et surtout par la directrice, qui a envoyé un courrier à l'inspectrice pour demander à ce que l'enfant soit davantage suivi, et qu'il soit moins présent à l'école, car il ne peut tout simplement y rester autant que les autres élèves. D'ailleurs, l'élève ne sera plus dans la classe de ma femme au moins jusqu'aux vacances. Après, on verra... Mais en attendant, elle va pouvoir souffler un peu, et ses élèves aussi : ils ont tous été choqués de la voir se prendre des coups de poings dans le corps, par conséquent il y avait une drôle d'ambiance aujourd'hui, entre les préparations de Noël et le sentiment d'avoir assisté à un événement grave...

J'ai téléphoné de mon côté à un syndicat, qui semble avoir bien compris la situation, puisque ma femme pourra être accompagnée dans ses démarches. Du coup, elle réfléchit à un droit de retrait...

Ça va donc un peu mieux ce soir, mais on est encore marqué. Elle angoisse toujours de retourner au travail. Elle a le sentiment que n'importe quelle situation peut à tout moment se retourner contre elle. Mais au moins, ma femme sait, grâce à vos messages, mais aussi à la personne du syndicat qui m'a répondu, qu'elle n'est pas responsable de ce qui s'est passé, contrairement à ce que suggérait l'inspectrice. Et ça, c'est déjà énorme. Donc, encore une fois, merci, merci beaucoup !!!
Marxou
Marxou
Habitué du forum

Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par Marxou Mar 14 Déc - 21:26
Prof du secondaire, j'hallucine littéralement quant aux conditions démentes que vivent les PE, qui se prennent en pleine poire les injonctions de l'inclusion sans moyens adéquats ni soutien, les dysfonctionnement, manquements, et hypocrisie (cynisme?) mortifères de l'administration. Cette dernière prônant en premier lieu la culpabilisation des PE désespérés.
Désolé, je n'ai aucun conseil à te donner: d'autres néos bien plus avertis t'en donnent plus haut, bien avisés.
Mais la colère me gagne face à ce massacre en règle, du corps professoral et des conditions d'enseignement.
Massacre qui se diffuse aussi très très rapidement dans le secondaire et dans le supérieur, même si l'on est a-priori "plus protégés" ?(sic, de moins en moins, ça tombe sous le sens ).
Un grand soutien à ton épouse. Ces situations sont insupportables.
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Randoschtroumf
Niveau 10

Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par Randoschtroumf Mar 14 Déc - 22:11
Attention, pas d'exercice du droit de retrait :
- il faut d'abord remplir le registre DGI. Ici, le danger n'est pas grave et immédiat, car ta femme n'exercerait pas son droit de retrait au moment exact d'un danger important.
- exercer son droit de retrait ne permet pas de laisser sa classe. Il faut conserver une surveillance effective des élèves, à défaut de faire classe (en les gardant dans la cour par exemple).
- Ici, c'est risquer surtout un retrait sur salaire.
Se faire bien accompagner par un syndicat avant tout exercice du droit de retrait, qui est vraiment restrictif.

J'insiste mais... Vu le niveau d'angoisse, médecin et déclaration d'accident du travail (même sans arrêt de travail).

Si l'enfant a une AESH, c'est qu'il a un dossier MDPH. L'AESH doit être présente en récréation. L'enseignant référent peut être sollicité pour réunion en urgence avec le médecin scolaire, les professionnels qui suivent l'enfant (en espérant qu'ils soient soutenants. J'ai déjà eu un pédopsychiatre de CMP déclarant "cet enfant a besoin de davantage de soin, mais comme ce n'est pas possible, il faut donc augmenter le temps de scolarisation").

Et si la mère paraît indifférente et que les suivis nécessaires ne sont pas en place, rédiger une IP : pour cela, il faut faire le point en amont avec le médecin scolaire, qui pourra contacter le médecin ayant redigé le certificat médical du dossier MDPH, qui pourra également recevoir la famille en visite médicale, avoir accès au suivi en cours. C'est une décision à prendre en équipe avec psychologue et médecin scolaires.

Une ESS donne lieu à un CR. Un simple RDV, non. Il faut donc passer par une ESS, ou, sinon par une équipe éducative (si l'enseignant référent ne peut se libérer en urgence) pour avoir une trace officielle et conservée dans le dossier de l'élève du contenu du RDV avec la famille.
Mettre à jour le Gevasco peut permettre de demander en urgence une notification ITEP (encore faut-il qu'il y ait de la place...). L'IEN peut également imposer un changement d'école (faire tourner la misère !) ou une descolarisation partielle. Il est évident qu'il sera davantage prompt à agir s'il y a multiplication des démarches, fiches SST, ESS, déclarations d'accident, faits établissements (et surtout ce qui remonte à la DSDEN pour lequel on peut lui demander des comptes).
De ce point de vue, la mention écrite dans un CR de réunion, un fait établissement par la directrice que l'inspectrice et elle ont été greffées et mordues serait utile.

En aucun cas, balbutier de vagues excuses ne suffisent face à une agression faisant suite à diverses violences.

Garder une trace quotidienne de tous les faits d'armes, violences, perturbations est également essentiel. Cela prend du temps mais permet d'objectiver l'importance et la répétition des faits. Date, heure, circonstances.

Si la récréation est source de violence, aménager la récréation (espace délimité et à l'écart : coin de la cour, éventuellement salle avec livres, jeux, coloriage...avec l'AESH...). Surtout, ne pas priver de récréation, d'où l'importance de laisser des activités ludiques à la disposition de l'enfant.
Concernant la cantine, le maire peut tout à fait exclure l'enfant si don comportement est incompatible avec le fonctionnement. Garder la liaison avec les animateurs est important pour partager l'information et se soutenir. Également pour avoir des règles communes (garder un cadre clair est essentiel).

Au quotidien, malheureusement, on peut tenter des choses mais sans espérer de miracle (surtout si l'enfant autiste est perturbé par l'attitude de son camarade!) : surtout vis-à-vis des autres élèves :
- prise en compte de l'élève autiste pour le mettre à l'écart en cas de crise de l'élève violent (on peut confier la mission à un de ses amis "Hubert, va avec Leopold faire un mandala"), pour éviter d'en avoir 2 à gérer,
- explication du fonctionnement de cet élève avec le reste de la classe : conduite à tenir, comment signaler à l'adulte des faits graves sans entretenir les provocations (si c'est un enfant qui réagit en interaction avec un "public").

Bon courage à ta femme.
zigmag17
zigmag17
Guide spirituel

Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par zigmag17 Mar 14 Déc - 22:26
doukipudonktan a écrit:Bonsoir à tous,

D'abord, un grand merci à tous pour vos messages, c'est vraiment réconfortant ! Ma femme, qui n'ose pas s'exprimer sur un forum, vous remercie chaleureusement, car vos messages lui font comprendre qu'elle n'est pas devenue folle, et qu'elle a le droit d'être traitée avec respect. Plus que les coups, c'est la discussion avec l'inspectrice qui l'a rendue dingue. Elle a passé la nuit à repasser la scène dans sa tête, à culpabiliser d'avoir déclenché la colère de l'enfant, alors qu'elle n'y est pour rien ! Tout cela parce que l'inspectrice (qui je le rappelle, a tout de même été mordue), lui a dit qu'elle avait sans doute prononcé une parole ou fait un geste qui aurait été déclencheur. Dans ce contexte, proposer une formation apparaît comme une véritable insulte...

Petites précisions :
- l'élève violent n'est pas l'élève autiste. Ce dernier a besoin d'une attention que ma femme ne peut lui accorder à cause des crises de violences de son camarade...
- ma femme me confirme qu'hier, il n'était pas du tout "en crise" : il a voulu défier son autorité en lui montrant qu'il était plus fort qu'elle. Il a voulu la frapper, et il était conscient de le faire.

Le rendez-vous avec la mère ne s'est ni bien, ni mal passé : elle "comprend" les "désagréments" que pose son fils, mais ne semble pas s'inquiéter outre mesure des conséquences de son comportement. L'enfant s'est excusé à demi mot, mais il avait l'air totalement détaché des faits. C'est la raison pour laquelle je souhaiterais qu'une plainte soit déposée, juste pour un rappel à la loi, histoire que la mère et son fils comprennent leurs responsabilités surtout la maman).

En revanche, ma femme s'est enfin sentie soutenue par ses collègues, qui lui ont tous proposé de l'aide (enfin !), mais aussi et surtout par la directrice, qui a envoyé un courrier à l'inspectrice pour demander à ce que l'enfant soit davantage suivi, et qu'il soit moins présent à l'école, car il ne peut tout simplement y rester autant que les autres élèves. D'ailleurs, l'élève ne sera plus dans la classe de ma femme au moins jusqu'aux vacances. Après, on verra... Mais en attendant, elle va pouvoir souffler un peu, et ses élèves aussi : ils ont tous été choqués de la voir se prendre des coups de poings dans le corps, par conséquent il y avait une drôle d'ambiance aujourd'hui, entre les préparations de Noël et le sentiment d'avoir assisté à un événement grave...

J'ai téléphoné de mon côté à un syndicat, qui semble avoir bien compris la situation, puisque ma femme pourra être accompagnée dans ses démarches. Du coup, elle réfléchit à un droit de retrait...

Ça va donc un peu mieux ce soir, mais on est encore marqué. Elle angoisse toujours de retourner au travail. Elle a le sentiment que n'importe quelle situation peut à tout moment se retourner contre elle. Mais au moins, ma femme sait, grâce à vos messages, mais aussi à la personne du syndicat qui m'a répondu, qu'elle n'est pas responsable de ce qui s'est passé, contrairement à ce que suggérait l'inspectrice. Et ça, c'est déjà énorme. Donc, encore une fois, merci, merci beaucoup !!!

Ton dernier paragraphe me remue énormément. La phrase " au moins, ma femme sait( ...) qu'elle n'est pas responsable de ce qui s'est passé, contrairement à ce que suggérait l'inspectrice " montre à quel point la violence inouïe de l'institution sait toujours actionner les leviers de la culpabilisation. L'attitude de cette inspectrice est inconcevable, indéfendable et ignoble. Non, ta femme n'est pas responsable du comportement déviant d'un élève. Aucun prof ne l'est. Qu'un responsable de l'EN puisse seulement le penser et instiller cette contre-vérité malsaine dans l'esprit de quelqu'un que j'imagine consciencieux, professionnel et intègre montre à quel point ces gens et le système sont gangrenés par la malveillance et la lâcheté ( ce ne sont que des ouvreurs de parapluies, ils se protègent avant d'avoir eux à rendre des comptes). Nous ne sommes pas des initiateurs de violence. Et pourtant toujours accusés. A vomir, vraiment. Bon courage à elle.
albertine123
albertine123
Niveau 6

Comment gérer un élève violent ? Empty Re: Comment gérer un élève violent ?

par albertine123 Mer 15 Déc - 7:35
ITEP, IME, on peut toujours les proposer en ESS, il faut l'accord de la famille d'abord, puis la notification MDPH, enfin que la famille trouve une place, un à deux ans.
Beaucoup de familles (et même des psys, oui, entendu) pensent que l'élève va mûrir, se calmer, et que même le passage au collège lui sera bénéfique, le fera grandir.
Une prise en charge psy parfait, elle doit être mise en place par la famille puis suivie, des semaines avant d'en mesurer le bénéfice, un a deux ans d'attente si la famille souhaite une prise en charge CMP ou SESSAD et non libérale.
Un accompagnement AESH très bien, il faut l'AESH et ensuite le nombre d'heures nécessaires accordé par le PIAL.

En attendant les collègues font tampon et se font culpabiliser.
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