Reconversion devenir prof d'anglais après 10 ans dans le privé

Bonjour,

J'ai 35 ans et suis maman de 3 enfants , apres 10 ans de carriere dans le secteur du commerce international, j'aimerais me reconvertir pour devenir professeur d'anglais.

En effet, j'ai toujours aime cette langue avec cette vocation au fond de moi de vouloir transmettre et ainsi me rendre utile.

Je precise que je suis titulaire d'un master 1 Lea Anglais-Espagnol obtenu en 2008 mais malheureusement, je n'ai pas pu partir a l'etranger pour perfectionner mon niveau.

Pensez-vous qu'en integrant directement un Master Meef, j'ai de bonnes chances de reussir le concours ou serait-ce preferable de passer avant la licence LLCE ? ( sachant que financierement il serait difficile pour moi de subir 2 annees baisse de salaire)

D'avance, merci pour vos retours.
Cdt,
Sonia

Bonjour Sonia.

J'ai un peu le même profil que toi, donc je peux te conseiller sur un point : tu remplis les conditions pour passer le concours sans avoir à t'inscrire en master au préalable :
- mère de 3 enfants : te permet de t'inscrire au concours externe sans condition de diplôme
- salarié ou travailleur indépendant pendant plus de 5 ans te permet de t'inscrire au 3ème concours sans condition de diplôme

Reste à faire ce choix, je te conseille le 3ème concours qui t'apportera 3 ans de reprise d'ancienneté.

Je ne connais pas bien la nouvelle version du CAPES (ni ta matière), donc je ne saurais te donner davantage de conseils de préparation, mais sache que dans tous les cas il n'est pas inintéressant de se présenter au concours même sans une préparation bêton, histoire de "voir" ce qui est attendu et d'engranger un peu d'expérience. Les inscriptions sont closes pour le CAPES 2022 (enfin, il me semble), c'est dommage, même si tu ne te sentais pas prête pour dans quelques mois.

À mon avis il n'est pas indispensable de faire une licence LLCE, tu peux étudier seule pour parfaire tes connaissances dans les domaines que tu n'as pas étudiés en LEA. 

Plonge-toi dans un bain d'anglais: films et séries, radio sur des sujets variés (je conseille d'écouter BBC Radio 4, mais en direct, sinon on a toujours tendance à aller vers les émissions et sujets qui nous intéressent le plus) et beaucoup de lecture: presse, fiction et non-fiction...

Il faut en effet que tu lises les rapports de jury attentivement pour bien comprendre ce qui est attendu des candidats. 

Renseigne-toi bien sur les conditions d'enseignement et surtout les salaires et le système des mutations. 

Il existe déjà plusieurs fils de discussion sur le capes d'anglais et des personnes qui souhaitent se reconvertir comme toi.

Vu le contenu du nouveau capes, une licence de LEA (ou de n'importe quoi du reste) me semble largement suffisante ppur réussir des épreuves fortement apparentées aux épreuves de terminale en spécialité (je me fondé sur les sujets zéro). Après, ppur enseigner justement en classe de spécialité, il est préférable d'avoir de vastes connaissances dans le domaine culturel et littéraire, mais si vous aimez les classiques, tout est possible.

Avez-vous consulté la grille des salaires dans la fonction publique ?
Êtes-vous consciente que vous pourrez être amenée à déménager loin de chez vous, et pour longtemps ?

Nita a écrit:Avez-vous consulté la grille des salaires dans la fonction publique ?
Êtes-vous consciente que vous pourrez être amenée à déménager loin de chez vous, et pour longtemps ?

Voilà...

Sonia a écrit:Bonjour,
(...)
apres 10 ans de carriere dans le secteur du commerce international, j'aimerais me reconvertir pour devenir professeur d'anglais.
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En effet, j'ai toujours aime cette langue avec cette vocation au fond de moi de vouloir transmettre et ainsi me rendre utile.
(...)

Bonjour Sonia,

moi aussi j'ai travaillé 15 ans dans le secteur privé tertiaire, et je me suis reconverti il y a une quinzaine d'années.

J'ai découvert un métier bien plus dégradé que l'image que je m'en étais faite (et qui était celle de me jeunesse en gros). Et les quelques avantages qui restaient sont tous rognés progressivement, on est dans le gros de la "France Telecomisation" en ce moment : néo-management parfois à la dure et de plus en plus déhumanisé, réunionites inutiles, fin d'une certaine liberté, on va devenir des tacherons / simples exécutants, déclassement social et économique, manque de reconnaissance, manque de moyens, classes surchargées, élèves et parents consuméristes et j'en passe, la surcharge énorme de travail les premières années, le risque de mutation au loin...

Dans ma matière (maths) il y a eu un effondrement du nombre de candidats : pour un métier soit disant utile et avec plein d'avantages, en période de chomâge de masse, c'est un très mauvais signal de la non attractivité du métier.

L'idée c'est qu'on n'est plus décisionnaire de rien, mais évidemment responsable de tout.

Le vouloir "transmettre et se rendre utile" est désormais à oublier dans beaucoup d'endroits : ce n'est plus la priorité pour personne, ce n'est pas là-dessus que tu es attendue, mais plutôt sur ta capacité à faire garderie, animation, projets, bref le même "brassage de vent" que dans beaucoup d'entreprises privées. D'ailleurs ces termes comme "transmettre", "savoirs" sont invisibilisés, tabous, presque mal vus. Si c'est du sens que tu cherches, et je comprends ça, selon où tu tombes tu risques d'être déçue.

Un bon conseil : essaye avant de te lancer, teste le métier en devenant contractuelle, tu verras bien si ça te plait.

Je dresse un tableau noir mais il y a aussi beaucoup de collègues, surtout jeunes (et qui ont peut-être moins de points de comparaison), qui vivent plutôt bien ce métier.

@+

Bonjour a vous tous,

Et merci pour vos retours precieux, si je tente le capl p au lieu du capes, ai-je plus de chances de trouver un poste pres de chez moi etant donne ma situation familiale ? Ou puis-je m'inscrire aux 2 ? Me conseillez-vous le concours externe ou le 3ieme concours ?

Encore un grand merci

Les fin des commissions mixtes paritaires (où les syndicats vérifiaient qu'il n'y a avait pas de passe droit et nous faisaient circuler l'information sur les barres) a rendu le système de mutation plus opaque depuis quelques années, tout est fait désormais sans contrôle extérieur.

Ce que tu proposes ne changera pas grand chose en termes de mutations. Essaye vraiment de commencer comme contractuelle, tu peux ainsi tester le métier en restant près de chez toi (ou si c'est trop loin tu peux refuser).

Le 3e concours te permet selon certains critères de récupérer une partie de ton ancienneté dans le privé, ce qui vu la faiblesse des rémunérations au départ n'est pas négligeable.

Je te recommande également de faire un ‘essai’ en tant que contractuelle, pour avoir une idée réaliste des conditions de travail (la ‘sécurité’ de l’emploi est toute relative dans beaucoup d’établissements, car les conditions de travail sont dommageables pour la santé physique et/ou mentale). Le temps libre, ou plutôt le temps hors-site qui permet de gérer son quotidien un peu plus facilement quand on a des enfants, se raréfie et n’existe de toute façon pas si tu as des trajets importants. Si tu souhaites te remettre à niveau, certaines universités proposent des cours de licence à distance. As-tu envisagé de travailler dans la formation continue pour adultes? Ton expérience dans le commerce international pourrait être un atout. Cela dit, ce sont le plus souvent des emplois précaires.
Je suis en disponibilité et je t’avoue que j’envisage avec appréhension de devoir retourner en France et de devoir reprendre un poste dans le secondaire (et j’aurais un salaire décent car j’ai de l’ancienneté et suis agrégée, et j’ai toujours eu la ‘vocation’ et ai enseigné partout où je me suis trouvée). Je me dis que j’aurai peut-être la chance de tomber dans un bon établissement près de chez moi, mais rien n’est évidemment moins certain. Je ne sais pas si je ne préférerais pas faire un formation de secrétariat trilingue plutôt que de retourner dans le secondaire. J’ai souvent constaté que la multinationale où travaille mon mari est finalement plus sympa que l’éducation nationale. Donc bien peser le pour et le contre car tu es encore jeune, mais cela ne durera pas toujours, et il est difficile de se reconvertir quand on est enseignant. Si tu avais cinquante ans et étais sans espoir de retrouver un emploi, ce serait différent bien sûr. Encore qu’être enseignant en collège à soixante ans…

fuyez l'amie pendant qu'il est encore temps

Le CAPLP peut vous expédier ailleurs,  et enseigner en Lycée Professionnel est une tâche ardue.

SI vous pouvez, essayez de faire un stage d'observation pour vous rendre compte de ce qu'est ce métier. Ce n'est certainement plus celui que vos professeurs ont exercé.

Votre situation familiale n'intéresse pas l'Etat. Il a besoin de professeurs sur tout le territoire, on le sait (ou on devrait le savoir), quand on passe le concours, "être expédié sans défraiement à Petaouchnok sur Seine, pour quinze ans et plus" fait partie de la fiche de poste.

Même remarque que les autres : il est préférable de tester avant de passer le concours. Il faut par ailleurs être conscient qu'il est incertain qu'un jeune prof soit affecté à proximité de son domicile. La notion de proximité pouvant être toute relative (c'est grand, une académie...).

Je ne sais pas quel est l'état des lieux en anglais, mais quand je vois le niveau des élèves en ETLV, je me dis que cela doit être frustrant. Autre souvenir : il y a 10 ans, mon enseignant de première année de licence d'économie avait commencé par nous faire reprendre le verbe être, les verbes irréguliers et la construction d'une question... Et ce n'était pas maîtrisé par une bonne partie de la classe