[France Info] Une marche blanche dimanche après le suicide de Dinah, 14 ans, harcelée à l'école

Un drame du harcèlement dans le Haut Rhin. Une élève harcelée s'est suicidée :

France Info a écrit:Elle devait fêter ses 15 ans dans quelques semaines. Dans la nuit du 4 au 5 octobre dernier, Dina s'est donné la mort dans sa chambre. Une marche blanche est prévue, ce dimanche à 15h, à Mulhouse, en Alsace, pour honorer la mémoire de celle qui semblait mener une existence ordinaire, à Kingersheim. D'après sa famille, elle était harcelée par d'anciennes élèves du collège depuis plus de deux ans. Elle se faisait traiter "de ***, de lesbienne, sale intello, sale race, sale métisse. En mars, elle a fait une première tentative de suicide. Le collège nous appelait tous les jours pour qu'on vienne la chercher", a confié la mère de Dinah à RTL.

Le lien ci-dessous :

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/harcelement-a-l-ecole/haut-rhin-dinah-harcelee-a-l-ecole-a-mis-fin-a-ses-jours_4819127.html

Le collège appelait pour qu'on vienne la chercher... et pendant ce temps, les harceleurs se portaient bien, personne ne venait les chercher, eux... Encore une histoire à vomir.

Pauvre petite.

Mes pensées aux parents, aux proches, aux amis. La douleur doit être incommensurable.
Une pensée pour cette petite âme qui a cru que ce monde ne l'autorisait pas à vivre.

Pauvre jeune fille, pauvre famille.

C'est très dramatique en effet, mais j'ai aussi l'impression que c'est une histoire compliquée. Ce harcèlement était connu, et il y a déjà eu une tentative de suicide, cette alerte a-t-elle été correctement pris en compte ? La famille était au courant, ce cas ne ressemble pas aux cas de harcèlements que la famille découvre après le drame. Mais on voit que le harcèlement est vraiment destructeur car malgré des alertes et une probable prise en charge, cela n'a pas été suffisant.

Oh eh bien les harceleurs ont dû faire l'objet d'une sévère admonestation où on leur a dit "c'est pas bien d'être méchant, il faut être gentil", pour changer un peu. Pendant ce temps, on a peut-être même dit à la gamine qu'elle devait s'endurcir et se défendre, et qu'est-ce qu'elle leur a bien fait pour qu'ils lui disent ça.

Non ? On parie ?

Quel désastre. Toutes mes pensées vont à sa famille et ses amis.

Terrible, une fois de plus. Pauvre gosse. Pauvres parents.

C'est tout à fait similaire à toutes les autres affaires de harcèlement, malheureusement. Il y a souvent des alertes, le risque est même parfois identifié. Mais l'institution ne sait pas traiter efficacement ce risque, le prévenir.

Je me sens professionnellement très démuni face à ce risque et ça me semble assez anormal comme situation car j'imagine que c'est très courant, et cela mènera fatalement à d'autres drames.

La journée de pré-rentrée qui sert le plus souvent à brasser du vent ne pourrait-elle pas être employée pour sensibiliser les personnels, dans un premier temps ? Au moins sur une demi-journée.

Pauvre, pauvre enfant. Et pauvre famille.

C'est d'une tristesse.
C'est important d'intervenir le plus rapidement possible et de faire prendre conscience aux harceleurs à le fois de leur bêtise et leur lâcheté. Parfois ça suffit. Mais si on ne prend pas le problème à bras le corps ça peut être terrible ; et la technique de la confrontation par contre je n'y crois plus.

Ma première pensée va à la famille de cette jeune fille, qui doit être anéantie.
Et ma deuxième : mais comment est-il possible que cela ait duré deux ans sans que personne ne fasse rien d'efficace ? Ce que je ne supporte vraiment plus c'est que dans tous les domaines de la souffrance des enfants, (au sens large) on se limite finalement à faire de la com et/ou s'abriter derrière des parapluies (j'ai signalé... j'ai admonesté les vilains harceleurs ...).
Marre, marre, marre.

J'ai vu le reportage au JT hier. Elle était au lycée, ses harceleuses dans un autre lycée mais elles la retrouvaient à la cantine qui est commune.

Mais avant même cette rentrée au lycée, cela a duré DEUX ANS. DEUX ANS.

Incroyable. Elle a dû vivre un enfer, cette pauvre petite livrée à ses bourreaux.

Je n'ai pas de mots... C'est terrible.

Elaïna a écrit:Oh eh bien les harceleurs ont dû faire l'objet d'une sévère admonestation où on leur a dit "c'est pas bien d'être méchant, il faut être gentil", pour changer un peu. Pendant ce temps, on a peut-être même dit à la gamine qu'elle devait s'endurcir et se défendre, et qu'est-ce qu'elle leur a bien fait pour qu'ils lui disent ça.

Non ? On parie ?

Quel désastre. Toutes mes pensées vont à sa famille et ses amis.

Voilà c'est ça. Cette idée me dégoûte... Quelle tristesse...

Je suis très triste de la mort de cette jeune fille. En revanche, je lis des réactions qui semblent si simples, si pleine de bon sens, sauf que....dans la réalité ce n'est jamais aussi simple. Combien de vous ont été confronté en tant que "administratif" "directeur" à de tels cas ? Moi j'y ai été confrontée et plus d'une fois  et je peux vous assurer que rien n'est aussi limpide. Je ne parle pas évidemment de cette malheureuse jeune fille mais ce lui qu'on prend pour l’harceleur peut être l'harcelé. Exemple un enfant a apporté un taser en classe, fait établissement, dépôt de plainte à la gendarmerie. Certes, pas une enfant très calme et des plus polis. Réunion sur réunion avec les parents, avec l'iEN, avec la mairie...Et je reste persuadée que c'était lui qu'on harcelait mais c'est lui qu'on a déplacé parce que très très "méchant" qui menaçait ses pauvres camarades, les autres parents ont eu gain de cause. On me demande de faire une enquête et d'être juge ! Pour des cas problèmes qui généralement se poursuivent en dehors de l'école, dans les activités extrascolaires, dans le quartier, entre parents. Pour des faits dont je n'ai ni les tenants ni les aboutissants. Alors je fais remonter, j'alerte et pourtant on va me dire que je ne fais rien, que c'est insuffisant ! Dans un autre cas, une mère persuadée que sa fille est harcelée depuis 2 ans. Sa fille mentait, ses "camarades" mentaient. Impossible de démêler le vrai du faux. Idem, je fais remonter, les collègues sont au courant, on est vigilants mais on ne constate rien, rien de rien, ni à la cantine, ni en récréation, ni en classe. L'ASE est dans la boucle, le médecin, mais aucune preuve. La mère appelle sans cesse les autres familles, elle est suivie car instable psychologiquement. Elle a peut être raison mais je ne peux l'infirmer ni le confirmer. Que fait-on quand on a aucun élément ? On déplace au cas où deux ou trois élèves, comme cela ? Ma hiérarchie suit le dossier et me demande ce que je fais mais je n'ai aucun pouvoir: pas de sanction, pas d'exclusion...Je ne sais pas tout, je ne connais que ce que veulent bien dire les familles qui peut être très éloigné de la vérité. Alors oui, on renvoie à la gendarmerie, à un signalement sur la plateforme dédiée et en cas de malheur, certains seront bien prompte à juger parce que l'école n'a rien fait.
Alors oui, on travaille sur la prévention, dès les plus jeunes classes.

Mais justement maikresse ce n'est pas normal qu'on laisse les perdirs se débrouiller !
Et oui il faut que la police ou la gendarmerie agissent... Mais vraiment !

Les enseignants, perdir, membres de la vie scolaire,... ne sont pas des policiers et ne peuvent donc enquêter, ni saisir la justice directement. Ils peuvent juste relater des faits, dire ce qu'ils ont constaté ou pas dans leur lieu de fonction. Or combien de faits interviennent à l'extérieur ( embrouilles entre copines, réseaux sociaux) et s'ils sont sûrs et certains que problèmes il y a ( baisse des résultats, hygiène négligée, isolement, ...) , ils peuvent faire remonter à la famille, au rectorat, etc...
Porter plainte signaler aux forces de police, parfois la plainte n'est pas prise ( voir cas de femmes battues, violentées), pas facile.
Sans compter des cas de harcèlement qui n'en sont pas. Aujourd'hui certains mots n'ont plus de sens. Quand une chute banale, sans gravité, devient " il m'a fait tomber".
Par contre, oui, dans les faits on déplace le plus souvent le harcelé et c'est regrettable.

Tangleding a écrit:

C'est tout à fait similaire à toutes les autres affaires de harcèlement, malheureusement. Il y a souvent des alertes, le risque est même parfois identifié. Mais l'institution ne sait pas traiter efficacement ce risque, le prévenir.

Je me sens professionnellement très démuni face à ce risque et ça me semble assez anormal comme situation car j'imagine que c'est très courant, et cela mènera fatalement à d'autres drames.

.

C'est exactement le fond de ma pensée.

Une situation de harcèlement n'est jamais une situation simple, binaire et trouver une réponse adaptée n'est pas simple.
Et on est souvent démuni face à ces situations, face à la complexité de la situation sans formation ni personnel et outil adaptés.
C'est pourquoi je participerai pas comme certains à critiquer l'établissement et sa gestion de cette situation de harcèlement.

Balthamos a écrit:

Tangleding a écrit:

C'est tout à fait similaire à toutes les autres affaires de harcèlement, malheureusement. Il y a souvent des alertes, le risque est même parfois identifié. Mais l'institution ne sait pas traiter efficacement ce risque, le prévenir.

Je me sens professionnellement très démuni face à ce risque et ça me semble assez anormal comme situation car j'imagine que c'est très courant, et cela mènera fatalement à d'autres drames.

.

C'est exactement le fond de ma pensée.

Une situation de harcèlement n'est jamais une situation simple, binaire et trouver une réponse adaptée n'est pas simple.
Et on est souvent démuni face à ces situations, face à la complexité de la situation sans formation ni personnel et outil adaptés.
C'est pourquoi je participerai pas comme certains à critiquer l'établissement et sa gestion de cette situation de harcèlement.

Je suis d'accord avec l'ensemble du message et ne comptez pas sur moi pour cibler ce collège.

Mais précisément parce que c'est très compliqué, depuis le temps qu'on alerte et qu'on affirme qu'on va s'attaquer énergiquement à ce fléau du harcèlement, pourquoi n'y a t-il pas d'aide extérieure, d'une cellule spécialisée avec un psychologue plus apte que nous à démêler le vrai du faux, et un véritable suivi tant pour le harcelé que pour le ou les harceleurs ?  C'est compliqué, entre le vrai harcèlement ignoré et les mensonges qui sont parfois aussi une réalité.
Je ne me permettrai certainement pas de juger ce que cet établissement a fait ou non, nous n'en savons rien, et n'oublions pas que, à part signaler, nous avons fort peu d'armes à notre disposition. Ce que je constate, néanmoins, c'est qu'on a trop tendance à minimiser en espérant que tout va s'arranger tout seul, et rien ne s'arrange jamais tout seul.
En l'occurrence, ce que je ne comprends pas, ce sont ces deux ans de harcèlement qui n'ont pris fin que parce que l'élève est arrivée en fin de collège. Et qui n'a finalement pas pris fin puisque la jeune fille a retrouvé ses harceleuses à la cantine.

En établissements il y a parfois des cellules anti-harcèlement qui permettent de faire des entretiens contradictoires avec plusieurs personnes, les élèves concernés et témoins. Cela aide à faire ressortir les incohérences et permet d'avoir une approche plus claire des situations, en appui de dépôts de plainte parfois aussi.

Une ancienne collègue s'est retrouvée confrontée à un cas dramatique de harcèlement dans son établissement. Visiblement la situation était beaucoup plus complexe que ce qu'en disaient les médias.

Verdurette a écrit:
En l'occurrence, ce que je ne comprends pas, ce sont ces deux ans de harcèlement qui n'ont pris fin que parce que l'élève est arrivée en fin de collège. Et qui n'a finalement pas pris fin puisque la jeune fille a retrouvé ses harceleuses à la cantine.

Je ne comprends pas non plus et c'est normal puisque je ne sais rien de cette affaire a part l'article.
Je ne connais ni les faits, ni l'ampleur du harcèlement, ni la victime, ni mes dispositifs mis en place pour résoudre ce problème.