- beaverforeverNeoprof expérimenté
J'ai fait une recherche Google sur "éducation positive", et je comprends mieux les réponses de certains ici : l'essentiel des réponses renvoient à du "New Age" ou des visions du monde pour lesquelles j'ai un a priori très négatif.
Je vous propose une conférence d'une chercheuse en neuroéducation qui a réfléchi au rôle des émotions à l'adolescence et notamment par rapport à l'apprentissage.
En résumé :
- il y a des causes physiologique et développementale au comportement émotionnel spécifique des adolescents;
- il y a un décalage entre la maturation affective et la maturation cognitive;
- c'est un sujet important car les conséquences sociales et sanitaires peuvent être importantes (échec scolaire, dépendance, dépression);
- il y a des moyens pour améliorer la régulation des émotions chez les adolescents, mais leur efficacité demande encore beaucoup de recherche.
Je vous propose une conférence d'une chercheuse en neuroéducation qui a réfléchi au rôle des émotions à l'adolescence et notamment par rapport à l'apprentissage.
En résumé :
- il y a des causes physiologique et développementale au comportement émotionnel spécifique des adolescents;
- il y a un décalage entre la maturation affective et la maturation cognitive;
- c'est un sujet important car les conséquences sociales et sanitaires peuvent être importantes (échec scolaire, dépendance, dépression);
- il y a des moyens pour améliorer la régulation des émotions chez les adolescents, mais leur efficacité demande encore beaucoup de recherche.
- Cléopatra2Guide spirituel
J'avais mis le lien de l'émission sur le fil des parents, mais je vais du coup suivre ici. Je viens d'écouter l'émission. Je suis assez dubitative. Excepté le passage intéressant (mais trop court, format oblige) des sources de l'éducation positive, j'ai trouvé l'ensemble caricatural. Le fait de ne jamais dire à quel courant d'éducation positive ils font référence (des livres, des blogs, des tendances) mêle l'ensemble dans une mélasse indistincte. Les deux intervenants essaient bien de faire des distinctions, mais sans citer les noms des courants, ça devient compliqué. Je trouve ça dommage. Et puis (je rappelle que, bien qu'admirant beaucoup certains principes de l'éducation positive ou bienveillante, je ne la pratique pas vraiment moi-même) je n'ai pas du tout retrouvé ce qu'ils disent dans les bouquins que j'ai lus.
Par exemple, le fait de dire aux parents de s'occuper d'eux aussi etc. Je l'ai lu dans beaucoup de bouquins d'éducation bienveillante que j'ai, de même qu'il n'y a pas de recette. C'est pour ça que je m'interroge sur ce dont il était vraiment question dans cette émission. Les blogs de mamans instagram? Les bouquins de Gueguen et de Filiozat, très culpabilisants? En ne citant pas directement, on s'y perd encore un peu. Un parent qui voudrait avoir plus de renseignements sur des bouquins "pratiques" et sérieux aurait dans l'idée qu'ils sont tous nuls, ce qui n'est pas vrai. Attention, ce n'est pas ce qui est dit dans l'émission, mais l'ensemble est trop vague, imprécis, du fait du format.
Ou alors la recherche est déjà en retard de plusieurs années sur l'évolution des discours et des pratiques ?
Pour le fond libéral, je vois ce qu'il veut dire (l'épanouissement de l'individu) mais je ne suis pas totalement d'accord car dans les bouquins que j'ai lus, l'idée était toujours d'adapter la personnalité de l'enfant à la cellule familiale pour que celle-ci forme un tout supérieur à l'addition de ses membres, ce qui ne me paraît pas si libéral que ça.
Après, bien sûr, la plupart des penseurs de ce courant sont américains, ce qui est aussi à prendre en compte.
Par exemple, le fait de dire aux parents de s'occuper d'eux aussi etc. Je l'ai lu dans beaucoup de bouquins d'éducation bienveillante que j'ai, de même qu'il n'y a pas de recette. C'est pour ça que je m'interroge sur ce dont il était vraiment question dans cette émission. Les blogs de mamans instagram? Les bouquins de Gueguen et de Filiozat, très culpabilisants? En ne citant pas directement, on s'y perd encore un peu. Un parent qui voudrait avoir plus de renseignements sur des bouquins "pratiques" et sérieux aurait dans l'idée qu'ils sont tous nuls, ce qui n'est pas vrai. Attention, ce n'est pas ce qui est dit dans l'émission, mais l'ensemble est trop vague, imprécis, du fait du format.
Ou alors la recherche est déjà en retard de plusieurs années sur l'évolution des discours et des pratiques ?
Pour le fond libéral, je vois ce qu'il veut dire (l'épanouissement de l'individu) mais je ne suis pas totalement d'accord car dans les bouquins que j'ai lus, l'idée était toujours d'adapter la personnalité de l'enfant à la cellule familiale pour que celle-ci forme un tout supérieur à l'addition de ses membres, ce qui ne me paraît pas si libéral que ça.
Après, bien sûr, la plupart des penseurs de ce courant sont américains, ce qui est aussi à prendre en compte.
- trashsrJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Je suis enseignant stagiaire dans le privé depuis la rentrée après avoir été contractuel 1 an.
J'ai du mal avec la culture de la bienveillance et de l'empathie parce que je trouve que c'est surtout
une manière de mettre les problèmes sous le tapis en faisant croire que les bisounours existent.
Depuis la rentrée des tensions et des conflits latents émergent avec des collègues et la direction et je me fais mal
voir parce qu'au lieu de sourire avec bonne humeur en disant que tout va bien et que j'aime mon prochain,
je fais ce que j'ai toujours fait, j'affronte les problèmes et j'essaye de les régler.
Pour moi, beaucoup de la pression que je subis en ce début d'année vient de cette culture mi-sociale, mi-éducative,
qui ne fait rien avancer du tout dans les relations inter-personnelles.
Si quelqu'un a des commentaires ou des suggestions je suis preneur.
Je suis enseignant stagiaire dans le privé depuis la rentrée après avoir été contractuel 1 an.
J'ai du mal avec la culture de la bienveillance et de l'empathie parce que je trouve que c'est surtout
une manière de mettre les problèmes sous le tapis en faisant croire que les bisounours existent.
Depuis la rentrée des tensions et des conflits latents émergent avec des collègues et la direction et je me fais mal
voir parce qu'au lieu de sourire avec bonne humeur en disant que tout va bien et que j'aime mon prochain,
je fais ce que j'ai toujours fait, j'affronte les problèmes et j'essaye de les régler.
Pour moi, beaucoup de la pression que je subis en ce début d'année vient de cette culture mi-sociale, mi-éducative,
qui ne fait rien avancer du tout dans les relations inter-personnelles.
Si quelqu'un a des commentaires ou des suggestions je suis preneur.
- TangledingGrand Maître
Bof, la bienveillance n'est pas un problème. Mais vouloir le bien ne suffit pas à le faire. Le pavé de l'ours, tout ça.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- BaldredSage
trashsr a écrit:
J'ai du mal avec la culture de la bienveillance et de l'empathie parce que je trouve que c'est surtout
une manière de mettre les problèmes sous le tapis en faisant croire que les bisounours existent.
Toute expression composée du mot " bisounours" disqualifie le propos qui l'utilise... surtout associée à "mettre sous le tapis"
un extrait d'un article du Monde pour s'amuser : Avec le temps, même s’il reste le réflexe des « durs » de tous bords pour stigmatiser les tièdes, l’usage accusatoire de « Bisounours » s’est déporté vers la droite. Si vous pensez qu’il n’est pas bon de vendre des armes à des régimes atroces qui finiront par s’en servir, ou si vous supportez mal de voir les gouvernements européens laisser les migrants se noyer en Méditerranée, vous voilà catalogué Bisounours. Dans ces conditions, on ne s’étonnera pas que fleurissent des tentatives de retournement du stigmate.
Dans le cadre français, on ignore encore si ce type d’appel à l’humanisme a des chances de s’imposer. Sur un plan international, en revanche, il est indéniable que le pouvoir des Trump, Poutine, Orban, Salvini et Bolsonaro, dont on conviendra qu’ils sont tout sauf des Bisounours, aurait ironiquement de quoi, rien que par contraste, attribuer un potentiel révolutionnaire à Groscopain, Ti’coquin, Grosdodo, Toucalin, Toubisou et leur amis.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/29/histoire-d-une-notion-bisounours-l-apanage-des-durs_5468806_3232.html
Donc @trashsr, peut-être pourrais-tu reformuler plus précisement ce qui te chagrine?
- Ajonc35Sage
Baldred, je pense que notre jeune collègue voudrait plus d'exigences. Un mot que nous avons dû mal à conserver au sein de l'Institution. Mais je laisse détailler car c'est, sans doute, le sens de ton message.
- BaldredSage
Ajonc35 a écrit:Baldred, je pense que notre jeune collègue voudrait plus d'exigences. Un mot que nous avons dû mal à conserver au sein de l'Institution. Mais je laisse détailler car c'est, sans doute, le sens de ton message.
Tu as raison @Ajonc35, et la bienveillance vs exigence est un très intéressant sujet qui mérite mieux que des clichés et de l'ironie. Je lirai la suite de ce fil avec intérêt.
- TFSFidèle du forum
Baldred a écrit:Ajonc35 a écrit:Baldred, je pense que notre jeune collègue voudrait plus d'exigences. Un mot que nous avons dû mal à conserver au sein de l'Institution. Mais je laisse détailler car c'est, sans doute, le sens de ton message.
Tu as raison @Ajonc35, et la bienveillance vs exigence est un très intéressant sujet qui mérite mieux que des clichés et de l'ironie. Je lirai la suite de ce fil avec intérêt.
À mon sens les deux ne sont pas incompatibles et je crois que l'on peut amener les élèves à atteindre nos exigences plus facilement en faisant preuve de considération et de sincérité.
Être réellement bienveillant, c'est d'abord ne pas mentir à l'élève (ni à soi même...).
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
trashsr a écrit:Bonjour,
Je suis enseignant stagiaire dans le privé depuis la rentrée après avoir été contractuel 1 an.
J'ai du mal avec la culture de la bienveillance et de l'empathie parce que je trouve que c'est surtout
une manière de mettre les problèmes sous le tapis en faisant croire que les bisounours existent.
Depuis la rentrée des tensions et des conflits latents émergent avec des collègues et la direction et je me fais mal
voir parce qu'au lieu de sourire avec bonne humeur en disant que tout va bien et que j'aime mon prochain,
je fais ce que j'ai toujours fait, j'affronte les problèmes et j'essaye de les régler.
Pour moi, beaucoup de la pression que je subis en ce début d'année vient de cette culture mi-sociale, mi-éducative,
qui ne fait rien avancer du tout dans les relations inter-personnelles.
Si quelqu'un a des commentaires ou des suggestions je suis preneur.
Déjà ne pas confondre la bienveillance avec la fausse bienveillance qui sert juste à déguiser la culture du chiffre.
Est-ce que tu aurais un cas précis à nous raconter (en faisant attention à bien respecter l'anonymat et en utilisant les balises spoiler car le forum est en lecture libre) où la bienveillance sert avant tout "à mettre les problèmes sous le tapis" ?
_________________
Asinus asinum fricat
- ProflambdadaHabitué du forum
Là où je comprends Trashsr, c'est que la bienveillance dans l'EN flirte bien trop souvent avec une forme de renoncement.. Après, la bienveillance, je suis pour mais elle perd son sens lorsqu'elle consiste à donner l'illusion que l'élève a le niveau alors qu'il ne l'a pas.. Ce n'est plus la culture de la bienveillance mais de l'illusion en trompe l’œil..
- Ajonc35Sage
Bien sur que non. On peut faire les deux. Enfin je devrais dire , on pouvait.TFS a écrit:Baldred a écrit:Ajonc35 a écrit:Baldred, je pense que notre jeune collègue voudrait plus d'exigences. Un mot que nous avons dû mal à conserver au sein de l'Institution. Mais je laisse détailler car c'est, sans doute, le sens de ton message.
Tu as raison @Ajonc35, et la bienveillance vs exigence est un très intéressant sujet qui mérite mieux que des clichés et de l'ironie. Je lirai la suite de ce fil avec intérêt.
À mon sens les deux ne sont pas incompatibles et je crois que l'on peut amener les élèves à atteindre nos exigences plus facilement en faisant preuve de considération et de sincérité.
Être réellement bienveillant, c'est d'abord ne pas mentir à l'élève (ni à soi même...).
Et je suis d'accord aussi avec krilinXV3 et Proflambdada.
- zigmag17Guide spirituel
trashsr a écrit:Bonjour,
Je suis enseignant stagiaire dans le privé depuis la rentrée après avoir été contractuel 1 an.
J'ai du mal avec la culture de la bienveillance et de l'empathie parce que je trouve que c'est surtout
une manière de mettre les problèmes sous le tapis en faisant croire que les bisounours existent.
Depuis la rentrée des tensions et des conflits latents émergent avec des collègues et la direction et je me fais mal
voir parce qu'au lieu de sourire avec bonne humeur en disant que tout va bien et que j'aime mon prochain,
je fais ce que j'ai toujours fait, j'affronte les problèmes et j'essaye de les régler.
Pour moi, beaucoup de la pression que je subis en ce début d'année vient de cette culture mi-sociale, mi-éducative,
qui ne fait rien avancer du tout dans les relations inter-personnelles.
Si quelqu'un a des commentaires ou des suggestions je suis preneur.
Le mot 'bienveillance" appliqué à ce que doit être l'enseignement est apparu il y une dizaine d'années dans le vocabulaire officiel de l'EN pour signifier" tolérance à tout", donc "laxisme". Le sens du mot est dévoyé. Nous serions en effet censés être a priori des personnes malveillantes, qui violentent leurs élèves en les contraignant sans cesse et en les brusquant( car vouloir être un tant soit peu exigeant, c'est le Mal, leur demander de réfléchir, travailler, est honni et fait de nous des tortionnaires) Etre "bienveillant " dans ce contexte ce n'est pas être indulgent et ferme à la fois pour permettre à l'élève d'apprendre et de progresser, en se trompant parfois, dans un climat de confiance et sans jugement de la part de l'adulte, ce qui est la base de tout apprentissage, c'est nous forcer à tolérer l'intolérable de la part de l'élève ( manquement à toute forme de civilité, d'écoute, de travail...). Tout ce qui vient de l'élève est censé etre bel et bon par nature, tout ce qui vient du prof, sujet à caution. Je suis d'accord, la culture "educ spé " fait beaucoup de dégâts.
Personnellement je m'efforce d'etre équitable mais sans langue de bois avec les élèves : à l'écoute mais sans leur faire croire que tout ce qu'ils disent ou font est nécessairement intéressant ou réussi. Et ils le comprennent très bien. Je fais la même chose avec la hiérarchie ( bizarrement ils le comprennent moins bien, tiens tiens!: la "bienveillance ", ca marche que dans un sens- car , hommage à Souchon, " t'as plus assez de bienveillance pour la faire marcher dans l'autre sens"!!!!!)
Bref pour moi: un mot honni et cache-misère.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est aussi une injonction paradoxale:
- d'une part, il est douteux que qui que ce soit puisse intentionnellement vouloir être malveillant: c'est donc une prescription que personne ne peut refuser, puisque chacun voudra spontanément y souscrire*;
- d'autre part, comme personne ne sait en quoi consiste “être bienveillant”, c'est-à-dire quel est son objet, il est impossible d'assigner quelque signification que ce soit à cette injonction**: c'est donc une prescription que personne ne peut réaliser.
* de sorte qu'en donner l'ordre à quelqu'un a un effet de culpabilisation;
** de sorte que qui veut y souscrire est lancé dans une quête infinie d'auto-justification.
Il me semble que cela relève donc d'une stratégie de gouvernement des conduites destinée à déboussoler ses destinataires en les plaçant dans une situation auto-contradictoire et impossible: autrement dit, un exemple typique de manipulation. Il y a bien d'autres exemples d'injonctions paradoxales: “sois sincère”; “soyez spontanés”; “soyez créatifs”; “dites-moi ce que vous pensez”; “emparez-vous librement du dispositif”; etc. etc.
- d'une part, il est douteux que qui que ce soit puisse intentionnellement vouloir être malveillant: c'est donc une prescription que personne ne peut refuser, puisque chacun voudra spontanément y souscrire*;
- d'autre part, comme personne ne sait en quoi consiste “être bienveillant”, c'est-à-dire quel est son objet, il est impossible d'assigner quelque signification que ce soit à cette injonction**: c'est donc une prescription que personne ne peut réaliser.
* de sorte qu'en donner l'ordre à quelqu'un a un effet de culpabilisation;
** de sorte que qui veut y souscrire est lancé dans une quête infinie d'auto-justification.
Il me semble que cela relève donc d'une stratégie de gouvernement des conduites destinée à déboussoler ses destinataires en les plaçant dans une situation auto-contradictoire et impossible: autrement dit, un exemple typique de manipulation. Il y a bien d'autres exemples d'injonctions paradoxales: “sois sincère”; “soyez spontanés”; “soyez créatifs”; “dites-moi ce que vous pensez”; “emparez-vous librement du dispositif”; etc. etc.
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Si tu vales valeo.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est en gros ce que j'explique à mes stagiaires depuis… des années. Probablement en vain.
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Si tu vales valeo.
- LokomazoutNiveau 9
Il y a quatre ou cinq ans, il y avait aussi eu un effet de mode avec les séances de méditation... Là aussi il y en a qui avaient couru à toute vitesse ! Perso, avec quelques collègues, nous avions refusé de cautionner pareil dispositif, tombé à l'eau au bout d'une année scolaire. Quand on fouine un peu de ce côté-là, la manipulation n'est pas loin non plus...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ah oui, ces histoires de techniques de bien-être. Ça devrait être à peine toléré dans les rayons ésotérisme et coaching, ces choses-là. Au nom de quoi un enseignant devrait-il “soigner” ses élèves, sinon d'une (autre) injonction paradoxale: à moins de vouloir le mal-être des enfants (dans ce cas-là on dit: “les enfants”, voire “les gamins”, etc.), on ne peut que vouloir leur bien; mais comme il est impossible de déterminer ledit bien, et plus encore de le réaliser…
_________________
Si tu vales valeo.
- CasparProphète
epekeina.tes.ousias a écrit:Ah oui, ces histoires de techniques de bien-être. Ça devrait être à peine toléré dans les rayons ésotérisme et coaching, ces choses-là. Au nom de quoi un enseignant devrait-il “soigner” ses élèves, sinon d'une (autre) injonction paradoxale: à moins de vouloir le mal-être des enfants (dans ce cas-là on dit: “les enfants”, voire “les gamins”, etc.), on ne peut que vouloir leur bien; mais comme il est impossible de déterminer ledit bien, et plus encore de le réaliser…
Il y a aussi "les jeunes" dans le même style. Mon premier cde n'avait que le mot bienveillance à la bouche et c'était il y a plus de vingt ans.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
C'est d'ailleurs il y a un peu plus de 20 ans que Jean-Pierre Le Goff avait sorti son petit (mais éclairant) livre, La Barbarie douce — comme quoi…
_________________
Si tu vales valeo.
- BaldredSage
epekeina.tes.ousias a écrit:C'est aussi une injonction paradoxale:
- d'une part, il est douteux que qui que ce soit puisse intentionnellement vouloir être malveillant: c'est donc une prescription que personne ne peut refuser, puisque chacun voudra spontanément y souscrire*;
- d'autre part, comme personne ne sait en quoi consiste “être bienveillant”, c'est-à-dire quel est son objet, il est impossible d'assigner quelque signification que ce soit à cette injonction**: c'est donc une prescription que personne ne peut réaliser.
* de sorte qu'en donner l'ordre à quelqu'un a un effet de culpabilisation;
** de sorte que qui veut y souscrire est lancé dans une quête infinie d'auto-justification.
Il me semble que cela relève donc d'une stratégie de gouvernement des conduites destinée à déboussoler ses destinataires en les plaçant dans une situation auto-contradictoire et impossible: autrement dit, un exemple typique de manipulation. Il y a bien d'autres exemples d'injonctions paradoxales: “sois sincère”; “soyez spontanés”; “soyez créatifs”; “dites-moi ce que vous pensez”; “emparez-vous librement du dispositif”; etc. etc.
Bonsoir,
On pourrait ajouter à ton excellente analyse une autre nuance, qui a donné également "l'école de la confiance "
qui consisterait à précisément nommer ce qui manque, non pour s'en faire un objectif, mais pour brouiller les véritables objectifs. La stratégie est bien une manipulation, mais du langage, les conclusions du Grenelle de l'éducation sont tissées de cette novlangue RH qui va "ruisseler" jusqu'à nous, par exemple : l’Observatoire des rémunérations et du bien-être au travail...dont on peut attendre... le pire. Nous en voyons bien les finalités mais le langage est perverti et devient difficile à partager. Il est évident que la bienveillance au sens du ministère n'a rien à voir avec la bienveillance de l'enseignant. D'où la nécessaire résistance aux "éléments de langage", et la nécessité de défendre notre métier.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pervertir le langage commun pour en retourner le sens, c'est la pratique centrale de cette stratégie de pouvoir. Comme par ex. d'habituer les fonctionnaires à considérer les primes comme un salaire et les prélèvements comme des taxes. Une fois qu'on leur a inculqué le vocabulaire, le plus dur est fait et ils n'ont plus de quoi répliquer.
_________________
Si tu vales valeo.
- mrlNiveau 10
Up, pour ceux qui ont Twitter, un topo de Clément Viktorovitch sur la bienveillance.
https://twitter.com/clemovitch/status/1701137830368432128
https://twitter.com/clemovitch/status/1701137830368432128
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