Est-on obligés de participer aux épreuves communes ?

Bonjour à tous,

Dans le cadre de la "réforme de la réforme" du lycée, on nous demande d'assister à un webinaire et d'organiser des réunions par équipes disciplinaires.

Dans mon équipe, tous mes collègues sont partants pour organiser des épreuves communes, voire de le faire pendant le samedi.

Pour des raisons pédagogiques et personnelles, je ne souhaite pas participer à ces épreuves. Par ailleurs je me doute bien qu'ils comptent suivre à la lettre toutes les préconisations de l'inspection comme de bons petits soldats; et cette manière de faire risque de ne pas me convenir et de me contraindre à travailler autrement.

Que puis-je faire pour ne pas froisser mes collègues ni ma direction ?

Je crois être dans mon bon droit... D'autant plus que je suis complètement opposé à cette transformation du baccalauréat en une épreuve locale. Qu'en pensez-vous ? Que comptez-vous faire ?

Merci pour vos réponses !

J'espère que quelqu'un aura une réponse plus réjouissante que la mienne. Mais avec de tels collègues, et ce que leur position implique aujourd'hui pour l'évaluation et demain pour toute autre invention toxique du ministère, mon conseil est malheureusement:

Demande ta mutation.

Essaie de te rapprocher de collègues d'autres disciplines qui pourraient avoir la même position que toi. Si d'autres équipes refusent ce fonctionnement, la tienne aura beaucoup plus de mal à te l'imposer.

Nous n'en sommes qu'au tout début de la réflexion sur ce sujet dans mon lycée, mais l'équipe de philo a pris les devants en rédigeant sa position pour l'exposer au conseil pédagogique, avant que qui que ce soit n'ait proposé autre chose. L'HIS que nous avons eue montre que d'autres collègues pensent comme nous. Il faut absolument prendre les devants pour couper l'herbe sous le pied de ceux qui veulent faire les bons petits soldats. Je ne sais pas si ça peut t'orienter, mais une collègue d'HG nous a dit que son inspection avait préconisé de rester très vague dans le projet d'évaluation. Tu peux voir si tes collègues d'HG et de philo ont cette même position. Autre piste : les publication du Snalc et du Snes, qui rappellent la hiérarchie du droit. Le texte qui assure notre liberté pédagogique se trouve au-dessus des élucubrations ministérielles, tant qu'il n'est pas modifié il nous protège en principe d'un point de vue légal, mais résister aux diverses pressions est très difficile, raison pour laquelle il faut essayer de rallier le maximum de collègues à ta cause.

Et bien sûr, l'ultime solution, à mon sens : ne pas laisser les gens qui ont détruit notre travail en quelques mois revenir au pouvoir aux prochaines élections.

Je vous remercie pour vos réponses. Sans aucun doute il ne me reste que muter...
La plupart de mes collègues actuels sont d'accord avec cette réforme et je ne vois que très peu d'opposition... Par conséquent, je me trouve isolé dans la démarche et j'ai bien peur que la direction va m'enfoncer si je ne me conforme pas à leurs desseins.

Monsieur Pinel a écrit:Je vous remercie pour vos réponses. Sans aucun doute il ne me reste que muter...
La plupart de mes collègues actuels sont d'accord avec cette réforme et je ne vois que très peu d'opposition... Par conséquent, je me trouve isolé dans la démarche et j'ai bien peur que la direction va m'enfoncer si je ne me conforme pas à leurs desseins.

Ou font semblant de l'être.

Certains font bien semblant quand même, quand je vois des équipes faire des grilles au demi-point près ou des collègues expérimentés incapables de noter une copie d'un coup sans la sacro-sainte grille faite en commun je m'interroge.

C'est ça. En plus en langues (en tout cas en anglais), la grille est l'alpha et l'omega, et mes chers collègues voudraient l'imposer à tout le monde. Bon courage, rapproche-toi d'un syndicat pour savoir si c'est obligatoire ou pas et pour avoir un soutien afin de résister aux pressions. Clairement l'an dernier, on nous a imposé un bac blanc pour les spé, ça m'a conduite tout droit à l'arrêt maladie.
Edit : je veux dire que le fait de devoir corriger ce devoir a fini de m'épuiser, ce que je redoutais, et du coup 1 mois après j'ai été arrêtée par le médecin. Je n'ai pas demandé un arrêt maladie parce qu'il y avait bac blanc.

Caspar a écrit:

Monsieur Pinel a écrit:Je vous remercie pour vos réponses. Sans aucun doute il ne me reste que muter...
La plupart de mes collègues actuels sont d'accord avec cette réforme et je ne vois que très peu d'opposition... Par conséquent, je me trouve isolé dans la démarche et j'ai bien peur que la direction va m'enfoncer si je ne me conforme pas à leurs desseins.

Ou font semblant de l'être.

Ça ne change rien à l'affaire, malheureusement...

Cléopatra2 a écrit:C'est ça. En plus en langues (en tout cas en anglais), la grille est l'alpha et l'omega, et mes chers collègues voudraient l'imposer à tout le monde. Bon courage, rapproche-toi d'un syndicat pour savoir si c'est obligatoire ou pas et pour avoir un soutien afin de résister aux pressions. Clairement l'an dernier, on nous a imposé un bac blanc pour les spé, ça m'a conduite tout droit à l'arrêt maladie.
Edit : je veux dire que le fait de devoir corriger ce devoir a fini de m'épuiser, ce que je redoutais, et du coup 1 mois après j'ai été arrêtée par le médecin. Je n'ai pas demandé un arrêt maladie parce qu'il y avait bac blanc.

Je compatis... Toute cette histoire me rend aussi malade...

Là je viens de voir le planning de la réunion de ~~lavage de cerveau~~ concertation, je suis deux fois rapporteuse de groupes ! Moi qui voulais me la jouer discrète..

Alors moi j'ai la chance d'être actuellement seule dans mon équipe ! Et donc, j'ai choisi cette formulation très claire :
"dans le cadre de sa liberté pédagogique, l'enseignant pourra proposer des évaluations ecrites ou orales, individuelles ou collectives, dans le cadre de la classe ou de devoirs communs".

Je sais que mon chef ne sera pas emballé par cette formulation vague mais je refuse de chiffrer l'évaluation. Je ne suis pas responsable du choix du contrôle continu, j'étais et suis toujours contre. Et je ne suis pas favorable au fonctionnement par équipe qui est une entrave à la liberté pédagogique. Nous avons tous accès aux programmes, aux attendus des épreuves, aux compétences à évaluer pour notre discipline. Nous avons le droit de décider comment évaluer ces compétences sans que notre évaluation ne soit dictée par des choix extérieurs, fussent-ils ceux de notre équipe pédagogique. En plus, c'est une illusion de croire qu'harmoniser le nombre de devoirs ou la grille d'évaluation rendra la notation plus égalitaire : on sait que même à barème égal il existe des différences de notation entre profs sur une même copie, selon la manière dont on interprète la grille. Et si vraiment on voulait l'égalité, on avait un truc assez bien, un examen national, anonyme, où tout le monde composait sur le même sujet selon les mêmes attentes. Ça s'appelait le bac.

Poupoutch a écrit:Et si vraiment on voulait l'égalité, on avait un truc assez bien, un examen national, anonyme, où tout le monde composait sur le même sujet selon les mêmes attentes. Ça s'appelait le bac.

+1000

Enfin en réalité le contrôle continu est une excuse, puisqu'on demande aussi aux disciplines qui sont évaluées en épreuve terminale (pour combien de temps encore ?) et ne comptent pas pour le contrôle continu de participer à la mascarade. Le vrai problème, c'est Parcoursup. Méthode des petits pas. On l'avait dit, du reste, quand tout ça a commencé à se mettre en place : Parcoursup et la réforme du lycée sont intimement liés. Le bac coûte trop cher, aussi, le faire organiser bénévolement dans les établissements permet de faire des économies.

Poupoutch : entièrement d’accord avec toi. Ça me semblait pas si mal le bac. On casse ce qui fonctionne pour mettre à la place une usine à gaz inégalitaire.

lene75 a écrit:

Poupoutch a écrit:Et si vraiment on voulait l'égalité, on avait un truc assez bien, un examen national, anonyme, où tout le monde composait sur le même sujet selon les mêmes attentes. Ça s'appelait le bac.

+1000

Enfin en réalité le contrôle continu est une excuse, puisqu'on demande aussi aux disciplines qui sont évaluées en épreuve terminale (pour combien de temps encore ?) et ne comptent pas pour le contrôle continu de participer à la mascarade. Le vrai problème, c'est Parcoursup. Méthode des petits pas. On l'avait dit, du reste, quand tout ça a commencé à se mettre en place : Parcoursup et la réforme du lycée sont intimement liés. Le bac coûte trop cher, aussi, le faire organiser bénévolement dans les établissements permet de faire des économies.

Je n' ai pas assisté à la réunion cet aprem (je n'y ai pas été convoquée et je ne travaille pas le vendredi), mais j'avais laissé des propositions écrites à mes collègues. J'ai dit que pour le français, qui n'était pas évalué en contrôle continu, il était à mon sens hors de question d'ecrire une ligne. Au pire, ma formulation peut convenir quelle que soit la discipline (elle n'est d'ailleurs pas tout à fait de moi, elle est inspirée d'un teuc écrit par des profs de SES).

Nous comptons proposer la même chose en HG dans mon bahut. Nous proposerons probablement une motion pour le CA aussi, pour "dénoncer" à nouveau cette saleté mais bon, on pisse dans des violons. Les élèves m'ont demandé tout à l'heure quelles notes de spé 1ère comptaient (ils ne savaient pas que les notes de spé terminale ne comptaient PAS dans le contrôle continu), j'ai été incapable de répondre.

Je ne sais pas si on est obligé de le faire mais une véritable usine à gaz se met en place avec pour conséquence la diminution de la liberté pédagogique, un surcroît de travail sans contrepartie financière et tout cela pour un examen qui ne vaut plus rien.
Notre webinaire a lieu lundi. Dans , on est d'accord pour éviter de se surcharger de travail (à une exception près : une collègue à temps partiel, chargée d'inspection= évidemment elle ne fera pas le travail).

J'ai crû comprendre que les textes établissaient certaines obligations mais après tout dépend de nos choix d'équipe...
J'ai déjà fait bande à part dans des bahuts où ln petit groupe voulait imposer sa loi aux autres mais là je ne connais pas notre marge de manoeuvre..,

eleonore69 a écrit:Je ne sais pas si on est obligé de le faire mais une véritable usine à gaz se met en place avec pour conséquence la diminution de la liberté pédagogique, un surcroît de travail sans contrepartie financière et tout cela pour un examen qui ne vaut plus rien.
Notre webinaire a lieu lundi. Dans notre équipe , on est d'accord pour éviter de se surcharger de travail (à une exception près : une collègue à temps partiel, chargée d'inspection= évidemment elle ne fera pas le travail).

J'ai crû comprendre que les textes établissaient certaines obligations mais après tout dépend de nos choix d'équipe...
J'ai déjà fait bande à part dans des bahuts où ln petit groupe voulait imposer sa loi aux autres mais là je ne connais pas notre marge de manoeuvre..,

Poupoutch a écrit:J'ai dit que pour le français, qui n'était pas évalué en contrôle continu, il était à mon sens hors de question d'ecrire une ligne.

En philo nos inspecteurs demandent de le faire. Enfin silence radio de la mienne, ce qui n'est pas plus mal, mais il semblerait que dans d'autres académies les IPR aient indiqué que cette demande venait de l'IG.

Nous comptons donc prendre les devants en proposant un truc qui en gros ressemble à ta phrase. En peut-être un peu plus enrobé mais c'est tout.

Les textes n'obligent à rien, ils n'ont aucune valeur légale. Le guide se contente de faire des suggestions. Enfin si, il y a juste une chose, c'est que je crois qu'il faut statuer sur les rattrapages pour les élèves absents.

Et une fois que le bac et que le recrutement sont locaux, l'éducation nationale est suffisamment découpée en petites entités autonomes pour l'ouverture aux intérêts privés et aux investisseurs ? Mais je vois peut-être le mal partout.

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