Projet local d'évaluation : le guide du Snes pour s'y opposer

roxanne a écrit:Servitude volontaire..
Mon compagnon qui bosse dans le privé, grosse grosse boîte Cac 40, lorsque je lui parle des réformes me dit qu'il ne comprend pas, qu'on est invirables (quasiment), presque un million, qu'on pourrait faire ce qu'on veut en fait en étant unis.

Nous ne le serons jamais parce que nos aspirations diffèrent....ce que j'ai aimé par dessus tout dans ce métier c'est la liberté qu'il procurait. On peut s'organiser comme on le désire,quand je vois que certains collègues ne seraient pas "contre le fait de passer 35 heures au lycée en échange d'un bureau et de la paye afférente" , je me dis que nous ne sommes pas de la même planète....Si il fait beau je vais dehors, quitte à me coucher très tard (ou me lever très tôt) pour boucler ce que je n'ai pas fait dans la journée.
Pou moi ce projet d'évaluation est un casus belli, Je m'en fous ayant atteint l'âge limite mais je frémis d'avance aux possibles réactions de collègues engagés, certains ne vivant leur métier que dans les progressions communes, les devoirs communs et autres

sifi a écrit:Chez nous la "demi-journée" de travail a été ubuesque. Notre chef a décidé de nous surveiller ... cela a donc commencé par une AG de plus d'une heure, durant laquelle il nous a expliqué comment on fait pour évaluer : préciser aux élèves sur quoi ils vont être notés, ne pas oublier de leur rendre la copie, leur expliquer leurs erreurs... c'était honteux.
Ensuite, nous avons eu 1h45 pour produire un document à rendre à la direction : nous l'avons fait le plus vague et général possible.
Pour finir, re-AG, durant laquelle il a été demandé à chaque matière de présenter devant tout le monde (et la direction, donc) le fruit de ses cogitations : passionnant ! Le chef ne nous a lâchés qu'à 17h30 (nous avions commencé à 13h30) alors que nous avons eu en tout et pour tout 1h45 pour travailler...

Presque pareil sauf qu'on n'a pas eu d'AG pour finir mais que les doc sont à envoyer au CDE pour mardi au plus tard.
Me suis tirée à 16h30 alors qu'on en avait jusqu'à 17h30

sifi a écrit:Lors de la fameuse réunion, un collègue a sorti la formule suivante : "On nous demande de construire nous-mêmes les barreaux de la cellule dans laquelle on sera enfermés." J'ai trouvé ça très juste...

C'est marrant, j'ai dit la même chose, à peu près. Ce que font certains collègues me rend malade et honteuse pour notre profession. Dans notre groupe d'hier, heureusement que nous étions plusieurs à nous opposer et finalement nous avons réussi à faire prendre conscience à un certain nombre qu'il fallait refuser de mettre des trucs précis.

Même chose pour nous : nous avons décidé de rendre un document le plus vague possible avec des choses du type " les élèves devront faire 100% des évaluations proposées" (on nous demandait des chiffres, donc on a mis ça ) ; ou "chaque enseignant déterminera le nombre et les modalités d'évaluation qui lui sembleront nécessaires en fonction de sa progression".
On a terminé sur un truc au sujet de la confiance qui nous semble indispensable entre l'enseignant, les familles, et la direction.
Nous avons fait un joli papier rempli de banalités et de blabla. Qu'il se débrouille avec.

Ici, il a fallu que j'insiste pour qu'on reste le plus vague possible. La cde voulait des chiffres et des pourcentages.
Certains collègues ne cessaient de répéter "mais si on n'est pas assez précis, notre projet va être retoqué" ...

Mais bon, j'ai tenu et j'attends qu'on soit retoqué ...

J'ai fait rajouter à la fin de notre magnifique projet : dans la mesure du possible et dans le respect de la liberté pédagogique de chaque enseignant.

Demi-journée de "groupes de travail" cette semaine dans mon lycée et j'ai été bombardé "rapporteur" du groupe disciplinaire et du groupe interdisciplinaire car je suis coordo. Or je suis très mal à l'aise, je n'ai pas envie de présenter un projet ou in cadre devant la direction, tous mes collègues et les deux IPR mandatés par le rectorat pour faire remonter nos idées et que Blanquer puisse dire que "ça vient de la base" ou autre formule commode. Je vais essayer de voir le cde ou un des ses adjoints pour leur faire part de mon malaise. J'ai peur de dire des choses que je pourrais regretter si on me confie un micro.

sifi a écrit:Lors de la fameuse réunion, un collègue a sorti la formule suivante : "On nous demande de construire nous-mêmes les barreaux de la cellule dans laquelle on sera enfermés." J'ai trouvé ça très juste...

Mon CDE nous a explicitement donné comme consigne de ne rien écrire qui nous contraigne. Cela tombe bien, c'est ce que nous comptions faire Cela va être une belle coquille vide chez nous mais la forme aura été respectée.

On fait la 2e demi-journée cette semaine.
Certains collègues voulaient marquer noir sur blanc les coefficients, communs à toute l'équipe ... Que dire ?
Pour le coup, notre CDE leur a fait enlever. Y'en a vraiment qui manquent de lucidité, c'est incroyable !

Ah mais nous dans certaines équipes, c'est parti : coefficients, nombre de devoirs, grilles, demi points...

roxanne a écrit:Ah mais nous dans certaines équipes, c'est parti : coefficients, nombre de devoirs, grilles, demi points...

La totale !! Hallucinant, à quoi pensent ils ?

Crapaud a écrit:

roxanne a écrit:Ah mais nous dans certaines équipes, c'est parti : coefficients, nombre de devoirs, grilles, demi points...

La totale !! Hallucinant, à quoi pensent ils ?

Pour ce qui est de certains de mes collègues, j'ai eu l'impression qu'il fallait qu'ils rendent une bonne copie, conforme à ce qui est attendu ... comme s'ils étaient encore élèves !!

Crapaud a écrit:

roxanne a écrit:Ah mais nous dans certaines équipes, c'est parti : coefficients, nombre de devoirs, grilles, demi points...

La totale !! Hallucinant, à quoi pensent ils ?

Sans oublier les bruits de couloir: "on va s'aligner sur l'anglais, ils font comme ci et comme ça avec coeff ceci et coeff cela" alors qu'on n'a pas dit ça du tout en réunion.

Dans mon lycée, chaque discipline banalise la demi-journée qu'elle veut, si elle le veut (certains vont se réunir en dehors des heures de cours !). Il faut juste en informer la direction. Ce sera une et pas deux demi-journées banalisées.
Il faut rédiger deux documents : une version famille/élèves, une version détaillée à utiliser en interne !
Prévenus vendredi dernier, tout doit être fini pour dans moins de 10 jours !

Ils font sauter des heures de cours pour ces débilités ?

Quel monde merveilleux...

En gros il n'y avait pas de problème particulier, le ministre crée un problème autour de l'évaluation avec son contrôle continu.

Puis le ministre imagine un bouzin pour essayer de résoudre un problème qu'il a créé de toutes pièces.

Le tout en faisant sauter des heures de cours.

Magnifique.

Surtout que l'argument "C'est pour se protéger des parents et des recours" qui est devenu le mantra absolu est faux. Ca aussi, on l'a créé ce problème. Oui, il y a quelques parents qui râlent , qui appellent et encore quelques-uns qui font des recours administratifs. Bon, ok. Mais ça restait une minorité. Donc au lieu de les remettre à leur place, on les a écoutés et servi, et donc forcément, il y en a eu de plus en plus. Mais ça reste encore tenable. Sauf que là, on va leur servir sur un plateau de quoi se mêler de ce dont ils n'avaient pas envisagé de se mêler pour la plupart en leur donnant un projet d'évaluation officiel . Forcément, moi comme parent (usager) on me donne un document officiel me disant ce qui doit être fait impérativement par l'enseignant auquel jusqu'ici je faisais quand même confiance puisque certifié, agrégé (même si je pouvais râler in petto parfois) , ben, du coup, je surveille et je me dis que finalement, si sa propre institution me dit de surveiller c'st qu'il ne doit être si fiable. Et voilà, la machine est lancée. Et on fonce.

Tangleding a écrit:Ils font sauter des heures de cours pour ces débilités ?

Quel monde merveilleux...

En gros il n'y avait pas de problème particulier, le ministre crée un problème autour de l'évaluation avec son contrôle continu.

Puis le ministre imagine un bouzin pour essayer de résoudre un problème qu'il a créé de toutes pièces.

Le tout en faisant sauter des heures de cours.

Magnifique.

+1

Ici, ça a failli dégénérer, heureusement qu'un IPR est venu désamorcer la situation... pour donner raison aux opposants du PLE : il faut rester le plus vague possible. Des collègues veulent vraiment scier la branche sur laquelle ils sont assis en précisant le nombre de bacs blancs (2 ou 3 ), de devoirs communs (parce que ce n'est pas tout à fait un bac blanc), de devoirs par classe et indiquer les coefficients. Apparemment dire que le professeur est maître de son évaluation et des critères associés, dans le respect des programmes, ce n'est pas assez clair pour les élèves (comme si on n'interrogeait que sur des choses qu'on n'avait jamais vues en classe) et pour les parents, il faudrait tout un roman pour détailler précisément ce que chacun va faire dans chaque matière.

Sinon, l'auto- évaluation des établissements suivie de l'évaluation externe mis en place par Blanquer et qui concerne 20 % des établissements cette année, personne n'en parle ici ? J'ai beau chercher et chercher...

Chez nous, le chef a permis que nous restions assez vagues, mais nous avons aussi eu droit à la restitution de chaque équipe disciplinaire devant tout le monde. Et une collègue, seule dans sa discipline, a longuement expliqué ce qu'elle, elle faisait comme évaluations, en oubliant totalement qu'il ne s'agissait pas de présenter ses pratiques personnelles, encore moins quand on ne respecte pas les programmes et qu'on est proche de la retraite (mais visiblement, refiler ses évaluations hors sol au collègue qui la remplacera ne lui posait pas de problèmes).
Certains collègues sont totalement désespérants....

En attendant, grêve le mardi 05.

PHLA a écrit:Sinon, l'auto- évaluation des établissements suivie de l'évaluation externe mis en place par Blanquer et qui concerne 20 % des établissements cette année,  personne n'en parle ici ? J'ai beau chercher et chercher...

Si. Voilà le lien.
https://www.neoprofs.org/t120275-des-propositions-explosives-pour-l-evaluation-des-eleves-et-des-etablissements-scolaires

Bonjour,
je me permets de participer dans ce sujet. Mercredi matin nous avons une demi journée banalisée pour parler du projet local d'évaluation. De ce que j'ai compris, cela concerne le cycle terminal, or étant tzr remplaçant, je n'ai que des secondes. Dois-je m'y rendre quand même ? Je ne pense pas que je vais être très utile si c'est le cas.
merci

Si la journée est banalisée et que tu avais cours, oui.

Je précise que je n'ai jamais cours le mercredi

Nous avons eu cette demi journée aujourd'hui et tout le monde est tombé d'accord: rester aussi vague que possible et ne rien changer à ses pratiques pédagogiques. Mais je suis dans un lycée de "vieux" ou quasiment personne n'est concerné par le PPCR et nul n'a besoin de se faire mousser en proposant moult bacs blancs, devoirs communs etc

Nous avons été très vagues dans mon équipe, mais je sais qu'en lettres (pourtant pas concernés!!!!), certains voulaient faire du zèle et imposer l'utilisation d'une grille et un nombre minimum d'épreuves. Au secours.

Chez nous, une prof de langue (sur le point de partir à la retraite en plus) fait du zèle en proposant des contraintes fortes (l'obligation de suivre nos classes de 1ère à terminale par exemple pour faire tous les axes du programmes!!
Moi, j'ai proposé que si on fait une proposition chiffrée de nombre d'évaluation, ou DS ou rattrapage ou tout autre, on rajoute dans la mesure du possible .

Cit6.

Il vaut mieux éviter toute indication chiffrée. Il sera toujours plus facile de retirer "dans la mesure du possible" que de décider d'une fréquence chiffrée ab nihilo.

Quand ce machin va arriver en collège, soit c'est l'explosion, soit c'est un festival.